Festival Montréal Baroque 2016 : Jour 4 (la fin)

Publié le 27 juin 2016 | Temps de lecture : 3 minutes

En plus des concerts gratuits offerts de 12h à 17h au centre-ville — plus précisément au square Phillips — le programme du festival comprenait aujourd’hui quatre concerts payants.

Les deux premiers étant à guichets fermés, je n’ai assisté qu’aux deux derniers.

Lina Tur-Bonet

À 16h, la violoniste Lina Tur-Bonet complétait la présentation de son intégrale des Sonates et partitas pour violon seul de Bach.

Ce troisième volet avait lieu dans le hall d’entrée du pavillon des Arts de l’université McGill.

Tout en marbre, cet endroit n’est pas suffisamment vaste pour produite de l’écho. Toutefois, ses dimensions amplifient considérablement la puissance du violon et sa réverbération se manifeste par l’augmentation de l’épaisseur du son.

Des trois volets présentés par Mme Tur-Bonet, celui-ci fut mon préféré. Au-delà d’une exécution entachée de quelques fausses notes, la petitesse des lieux et son acoustique particulière contribuaient à la vive impression que la violoniste jouait pour chacun d’entre nous.

C’est également dans les œuvres présentés aujourd’hui que Mme Tur-Bonnet a le mieux réussi à isoler les différentes voix de la partition et à les présenter comme probablement Bach les imaginait.

Eric Milnes et Jesse Blumberg

Entre la Sonate pour violon seul No 3 et la Partita pour violon seul No 3, le baryton Jesse Blumberg, accompagné du claveciniste Eric Milnes, interprétait l’air BWV 515a, tiré d’un petit livre de notes d’Anna-Magdalena Bach (l’épouse du compositeur).

Orchestre Montréal baroque

Le festival se terminait par la présentation de trois cantates de Bach.

Tous ceux qui se sont attelés à la tâche colossale d’en présenter l’intégrale — qui peut facilement occuper plus d’une cinquantaine de disques compacts — l’ont fait sur plusieurs années.

Montréal est une des trois seules villes au monde où une telle intégrale est en cours de présentation et d’enregistrement.

Si le chœur d’introduction de la cantate BWV 76, pris d’un pas alerte, manquait de cohésion, le reste de l’exécution fut impeccable.

À juste titre, on avait réservé l’éclatante cantate BWV 79 à la fin du concert.

Avec ses trompettes et sa percussion retentissante, et surtout grâce à l’enthousiasme de ses artisans, cette exécution a fait paraitre bien sages les forces réunies au disque par Gustav Leonhardt.

C’est donc sur une apothéose qui s’est conclue cette 14e édition du Festival Montréal Baroque.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8
1re photo : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 150 mm
2e  photo : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 4000 — 52 mm
3e  photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 500 — 40 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Festival Montréal Baroque 2016 : Jour 3

Publié le 26 juin 2016 | Temps de lecture : 2 minutes

La troisième journée du Festival de musique Montréal Baroque débutait par deux concerts (à 11h et à 14h) auxquels je n’ai pas assisté.

David Jacques et Ziya Tabassian

C’est à l’étage du Musée Redpath (le musée privé d’histoire naturelle de Montréal) que deux membres de l’Ensemble Caprice, le guitariste David Jacques et percussionniste Ziya Tabassian, faisaient équipe afin de présenter à 16h des œuvres baroques espagnoles leur permettant d’exprimer leurs talents respectifs.

La Veuve Rebel
La Veuve Rebel

À 19h, dans la salle Redpath (à distinguer du musée homonyme), le festival présentait un spectacle basé sur des extraits du répertoire comique du XVIIIe siècle.

Mariant la comédie, la danse baroque et accessoirement le chant, cette production franco-québécoise raconte les difficultés rencontrées par les théâtres alternatifs à obtenir des dérogations aux privilèges royaux accordés aux institutions officielles parisiennes.

Lina Tur-Bonet

À 21h, la violoniste espagnole Lina Tur-Bonet exécutait le deuxième volet de son intégrale des Sonates et partitas pour violons seul de Johann-Sebastian Bach.

Durant la pause entre la sonate et la partita, le musicologue Gilles Cantagrel, toujours aussi brillant, est venu parler de l’architecture musicale qui confère aux constituants de cette somme son unité et sa logique, et qui fournit également les indices qui permettent d’en comprendre le sens.

Eric Milnes et Jesse Blumberg

Également au cours de cette pause, le baryton Jesse Blumberg, accompagné du claveciniste Eric Milnes, a interprété l’air BWV 514, tiré d’un petit livre de notes d’Anna-Magdalena Bach (l’épouse du compositeur).

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8
1re photo : 1/160 sec. — F/2,8 — ISO 1600 — 75 mm
2e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 40 mm
3e  photo : 1/200 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 82 mm
4e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 150 mm
5e  photo : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 3200 — 64 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Festival Montréal Baroque 2016 : Jour 2

Publié le 25 juin 2016 | Temps de lecture : 4 minutes
Martin Robidoux et Odéi Bilodeau-Bergeron

À 11h, le programme du 24 juin débutait par un récital d’airs baroques français exécutés par la soprano Odéi Bilodeau-Bergeron, accompagnée du claveciniste Martin Robidoux.

Odéi Bilodeau-Bergeron

Originaire de Sainte-Louise-des-Aulnaies (entre Saint-Jean-Port-Joli et La Pocatière), la chanteuse montréalaise est lauréate du Concours Mathieu-Duguay du Festival international de musique baroque de Lamèque (une ville du nord-est du Nouveau-Brunswick).

Le texte des airs est prononcé en français moderne. La diction de Mme Bilodeau-Bergeron est exemplaire et m’a rappelé l’âge d’or de la troupe française Les Arts florissants, c’est-à-dire à l’époque où on n’avait pas besoin de suivre le livret pour savoir ce qui se chante.

En deux mots, Mme Bilodeau-Bergeron est une artiste plutôt sensationnelle en raison de cette diction et de la justesse de sa voix.

Une pause non prévue au programme — lorsqu’un téléphone portable s’est mis à sonner — fut la seule distraction d’une assistance parfaitement silencieuse, demeurée jusque là suspendue aux lèvres de la soprano.

Lina Tur-Bonet

Dans le cadre du festival, la violoniste espagnole Lina Tur-Bonet interprètera l’intégrale des sonates pour violon de Bach.

C’est à la mezzanine de la salle où Mme Bilodeau-Bergeron s’était produite trois heures plus tôt que Mme Lina Tur-Bonet exécuta le premier des trois volets de cette intégrale.

Cet endroit mal éclairé n’étant pas propice à la photographie, la photo ci-dessus a été prise sur la rue, après ce concert, alors que l’artiste était entourée d’admirateurs.

Gilles Cantagrel

Après la Sonate pour violon seul No 1 — pendant que Mme Tur-Bonet reprenait des forces en vue de l’exécution de la redoutable Partita pour violon seul No 1 — le musicologue Gilles Cantagrel est venu nous entretenir de la place des œuvres pour violon seul chez Bach.

M. Cantagrel est un érudit qui nous parle de Bach comme le ferait un ami qui aurait partagé l’intimité de la famille du compositeur.

Sa connaissance de la mentalité de l’époque, et notamment de la conception religieuse de la mort chez les Luthériens du XVIIIe siècle, nous permet de comprendre la portée et la profondeur de ces compositions de Jean-Sébastien Bach.

Eric Milnes et Jesse Blumberg

Cette pause était également meublée d’un air tiré d’un recueil d’œuvres que l’épouse de Bach, Anna Magdalena Bach, colligeait en vue des soirées musicales privées de la famille.

Cet air (le BWV 509) fut chanté par le baryton Jesse Blumberg, accompagné du claveciniste Eric Milnes.

Pierre-Yves Martel, Dorothéa Ventura, Jacinthe Thibault, et Olivier Brault

À 17h, la soprano Jacinthe Thibault, entourée du trio Sonate 1704, chantait des airs de compositeurs baroques français (Rebel, de Montéclair, et Clérambault).

Le concert se divisait en deux parties, ce qui permettait d’accorder les instruments différemment. Cette pause permit également à la cantatrice d’apparaitre en seconde partie revêtue d’une robe noire constellée de diamants.

Mme Thibault est une tragédienne qui possède une voix juste et forte, de même qu’une bonne diction un peu desservie par l’acoustique réverbérée des lieux.

Le Métis Fiddler Quartet et l’Ensemble Caprice

À 19h, le Métis Fiddler Quartet et l’Ensemble Caprice unissaient leurs forces pour présenter un mélange de musique baroque, de chants folkloriques et de musique contemporaine.

Ce concert séduisant fut celui que j’ai le plus apprécié. Il était composé majoritairement d’airs très mélodieux totalement méconnus, dont un air dramatique qui fournit au puissant baryton Conlin Delbaere-Sawchuk (du Métis Fiddler Quartet) une occasion de démontrer son remarquable talent d’interprète.

La journée se terminait par des concertos pour cinq flutes composés par Joseph Bodin de Boismortier. Il s’agit d’un concert dont malheureusement j’avais oublié de me procurer un billet.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8
1re photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 40 mm
2e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 150 mm
3e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 250 — 150 mm
4e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 5000 — 115 mm
5e  photo : 1/200 sec. — F/2,8 — ISO 4000 — 82 mm
6e  photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 50 mm
7e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 2000 — 40 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Festival Montréal Baroque 2016 : Jour 1

Publié le 24 juin 2016 | Temps de lecture : 3 minutes

C’est aujourd’hui que débutait l’édition 2016 du Festival Montréal Baroque, dont le thème est Tempête dans un verre d’eau.

Métis Fiddler Quartet

La journée a commencé par un concert gratuit du Métis Fiddler Quartet au centre-ville de Montréal.

Les membres de ce quatuor basé à Toronto sont des Métis nés à Winnipeg. Son soliste est un baryton (à droite sur la photo) dont la voix juste et puissante se caractérise par un vibrato serré et un timbre agréable.

Le répertoire présenté par le quatuor s’inspire du folklore de l’Ouest canadien et québécois.

Artisans de la Tempête de Prospero

Le premier grand concert de la journée m’a laissé sur ma faim. Il s’agissait principalement d’extraits de The Tempest de Shakespeare qui alternaient avec des pièces vocales ou instrumentales de compositeurs baroques (Purcell, Lully, Locke et Humphrey).

Si je suis à l’aise avec le français tel qu’il se parlait sous Louis XIV, j’avoue que l’anglais parlé à l’époque élisabéthaine est du chinois pour moi.

Membres d’Instruments of Happiness

Conformément au thème du festival, le concert intitulé Tornades Fuguées présentait à 21h de larges extraits de l’Art de la fugue de Bach.

On ignore pour quel(s) instrument(s) cette œuvre inachevée était destinée : celle-ci a déjà été enregistrée à l’orgue, au piano, au clavecin et en version orchestrale.

Au festival, elle était interprétée par un groupe de quatre guitares électriques, en alternance avec deux violes de gambe. Pourquoi pas.

Ce choix artistique permettait de caractériser chacune des voix de la partition. L’intérêt de cette expérience peu orthodoxe mais intéressante venait en partie des timbres séduisants et très différents des guitares.

Le tout m’a fait penser à un treillis métallique dont les fils espacés sont recouverts d’une épaisse couche de givre.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (1re photo) et M.Zuiko 40-150 mm F/2,8 (les autres photos)
1re photo : 1/1600 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
2e  photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 48 mm
3e  photo : 1/125 sec. — F/3,2 — ISO 3200 — 70 mm


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