Le suicide des Inuits
La partie arctique du territoire québécois porte le nom de Nunavik. C’est là que vivent les 13 000 Inuits du Québec — autrefois appelés ‘Esquimos’ — répartis dans quatorze villages.
En 2018, trente-six Inuits québécois se sont enlevé la vie. Au cours des six premiers mois de cette année, il y en a eu 19, soit légèrement plus qu’au cours de la même période l’an dernier.
Le taux de suicide chez les Inuits est neuf fois plus élevé que dans l’ensemble de la population canadienne. Chez leurs ados, c’est trente fois la moyenne du pays.
Alors on fait des réunions. On adopte des résolutions. On met sur pied des centres d’appels afin d’offrir un support psychologique.
Mais en dépit de tout, l’hécatombe continue.
L’impérialisme culturel de Greenpeace
En 2016, l’avocate Alethea Arnaquq-Baril a réalisé un documentaire de 82 minutes intitulé Inuk en colère (sic).
Ce film est une critique sévère du boycottage par Greenpeace de ce qui constituait la principale source de revenus des Inuits, soit la vente de la fourrure.
Non seulement ce boycottage a ruiné leur économie, mais fait augmenter de manière soudaine et durable le taux de suicide chez les Inuits, particulièrement chez les adolescents.
Toujours en vigueur, ce boycottage se justifie par le désir de protéger les bébés phoques d’une mort cruelle. En réalité, les Inuits n’ont jamais pratiqué la chasse aux blanchons, réservée aux populations du golfe du Saint-Laurent, à mille kilomètres de chez eux.
Accusée de participer au génocide des populations autochtones du Canada, la multinationale néerlandaise tient à préciser qu’elle ne s’oppose qu’à la chasse ‘commerciale’ de la fourrure.
En réalité, la chasse ‘commerciale’ des phoques n’existe pas en tant que telle.
Les phoques sont la seule source alimentaire des Inuits (si on exclut les onéreuses importations aériennes de nourriture).
Le documentaire montre que lorsqu’un Inuit revient de chasse, l’animal est dépecé, partagé immédiatement avec les autres membres de sa communauté et mangé cru (puisque la cuisson détruirait le peu de vitamine C que contient la chair animale).
Cette culture du partage est une caractéristique fondamentale de toutes les sociétés dont la survie est menacée.
Non comestible, la peau des phoques sert à confectionner des vêtements. Et lorsque tout le monde est vêtu chaudement, le reste des peaux constituaient autrefois une source de revenus appréciable.
Ce n’est plus le cas. Sans avenir, un certain nombre d’Inuits préfèrent s’enlever la vie que de poursuivre une existence misérable.
Huawei
Le 22 juillet dernier, la succursale canadienne de la compagnie chinoise Huawei annonçait avoir obtenu la permission d’Ottawa de déployer d’ici 2025 un réseau téléphonique 4G dans plus de soixante-dix villages nordiques canadiens, dont une cinquantaine (la part du lion) au Québec.
Le 4G est une technologie inoffensive déjà utilisée par des milliards d’êtres humains à travers le monde sans aucun problème, même lorsqu’elle repose sur du matériel téléphonique fabriqué par Huawei.
Si on ajoute les neuf villages cris et les onze communautés innus aux quatorze villages inuits, on est loin du compte de cinquante communautés québécoises qui bénéficieront de ce déploiement.
C’est donc à dire qu’un certain nombre de villages québécois peuplés principalement de non-Autochtones en bénéficieront aussi.
Mais oublions le cas de ces derniers puisque c’est hors sujet.
Ce qu’il faut retenir, c’est que d’ici quelques années, l’arrivée du 4G permettra de susciter l’esprit d’entreprise au sein des communautés inuites qui sont actuellement réduites à la misère sociale notamment par l’impérialisme culturel pavé de bonnes intentions de Greenpeace.
L’offre de Huawei, c’est un moyen concret qui aidera les Inuits à faire rayonner leur culture, à offrir des biens et des services au reste de la planète, et lentement bâtir une économie qui fera reculer les problèmes sociaux auxquels ils sont confrontés.
Références :
Huawei sous les projecteurs alors qu’elle déploiera le 4G dans le Grand Nord
Les limites du charme
Suicides: le Nord s’enfonce dans la crise