Le vélo à tapis roulant

Publié le 13 juillet 2023 | Temps de lecture : 2 minutes


 
Inventé par Bruin Bergmeester au paradis des cyclistes (les Pays-Bas), le Lopifit™ est le premier vélo à tapis roulant. Il ressemble à une trottinette électrique mue par un tapis roulant.

Pour accélérer ou ralentir sur un vélo ordinaire, on n’a qu’à pédaler plus ou moins vite ou à changer la vitesse sur boitier de vitesses.

De la même manière, sur un vélo à tapis roulant, on peut accélérer en marchant plus vite. Mais on peut également se contenter de modifier la vitesse sur la boite de vitesses.

Cliquez sur l’image pour démarrer

Au côté gauche du guidon, le frein arrête le tapis roulant tandis que le frein à droite arrête le moteur et les deux roues.

Capable d’une autonomie de 50 à 70 km, le vélo Lopifit™ est équipé d’une batterie Panasonic de 960 Wh qui se recharge en quatre heures. Celle-ci transforme une marche de 5 km/h en déplacement à vélo de 25 km/h.

Placée au-dessus de la roue arrière, cette batterie de 5 kg s’enlève facilement.

Le fabricant des Lopifit™ expédie ses vélos chez n’importe quel revendeur, ou même directement au domicile de l’acheteur.

Le vélo à tapis roulant n’est pas plus large qu’un vélo ordinaire puisque la largeur de son tapis est inférieure à celle du guidon.

Toutefois, il est approximativement un tiers plus long. Ce qui le rend encombrant lorsque vient le temps de tourner à 90° ou de serpenter dans une piste cyclable toute en courbes.

Le vélo à tapis roulant est un peu plus sécuritaire qu’un vélo de course puisqu’en raison de la position plus basse du conducteur, il y a moins de risque que ce dernier soit éjecté par-dessus le guidon en cas d’accident.

Le prix : 2 600 € (plus transport et douanes).

Référence : Qu’est-ce qu’un vélo tapis roulant ?

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le troisième lien est mort

Publié le 29 avril 2023 | Temps de lecture : 3 minutes

Le troisième lien était un projet de tunnel sous-fluvial destiné à relier Lévis à la ville de Québec. Un projet promis dès 2017 par le Parti libéral, puis repris par la Coalition Avenir Québec.

L’abandon de ce projet est une mauvaise nouvelle pour ses supporteurs et ceux qui se sont fait élire en le promettant. Mais cela ne change rien au fait qu’il s’agissait d’un gouffre financier.

On peut donc être reconnaissant au gouvernement actuel d’avoir finalement débranché ce projet autoroutier du respirateur qui le maintenait artificiellement en vie.

À la place d’un ‘bitube’ — c’est à dire de deux tunnels monodirectionnels de sens opposés — la CAQ promet maintenant un monotube bidirectionnel qui serait réservé exclusivement au transport en commun.

Si le bitube coutait dix-milliards$, le monotube ne peut pas couter moins que la moitié de cette somme. Toutefois, contrairement au bitube autoroutier, ce monotube pourrait bénéficier d’un cofinancement (à hauteur de 40 %) par Ottawa. Ce partage des couts le rend donc plus économique à réaliser pour le gouvernement du Québec.

Alors imaginons que le trajet Québec-Lévis par autobus attire une clientèle justifiant une desserte toutes les 15 minutes, que fera-t-on du monotube durant les quatorze minutes restantes ?

Et même si c’était aux cinq ou aux deux minutes, la question demeure la même; le monotube doit-il demeurer vide la nuit et la grande majorité du jour, soit plus de 90 % du temps ?

J’entends déjà ceux qui demanderont qu’on ‘optimise’ l’utilisation du monotube en l’ouvrant également à la circulation automobile.

Voilà pourquoi Ottawa ne croira pas aux nouvelles intentions caquistes, cette fois de construire un tunnel sous-fluvial réservé au transport en commun. Cela n’arrivera pas.

En somme, le troisième lien est mort.

Le message aux habitants de Lévis est simple : si vous décidez de travailler à Québec, vous aurez à choisir entre déménager dans cette ville ou parcourir un détour de près de 20 km soir et matin.

Oubliez l’idée que les contribuables de tout le Québec financeront un éléphant blanc pour vous faire plaisir. En somme, revenez-en !

D’autre part, au Québec, on ne construit pas de voitures et on ne produit pas de pétrole. Chaque fois qu’on achète une voiture ou qu’on fait le plein d’essence, c’est de l’argent qui sort de nos poches pour enrichir les régions du monde qui produisent des voitures, des pièces automobiles, des pneus, ou de l’essence.

En somme, favoriser l’achat ou l’utilisation des automobiles, c’est saigner l’économie du Québec.

Par contre, le Québec est un producteur important de matériel destiné au transport en commun, qu’il s’agisse de wagons de métro ou d’autobus.

Développer l’économie du Québec, c’est favoriser la production de biens et de services québécois et leur exportation à l’Étranger. C’est comme ça qu’on développe l’économie nationale.

Si la CAQ veut se présenter comme un gouvernement pragmatique voué au développement économique, il n’a pas d’autre choix que de miser sur nos forces et non favoriser l’achat de biens étrangers.

Ce qui, dans ce cas-ci, sera très bon pour la planète…

Références :
Deux tunnels, 6,5 milliards et étalement urbain
Le ministre Bonnardel coute cher
Troisième lien entre Québec et Lévis

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Subventionner l’obtention du permis de conduire ?

Publié le 4 mars 2022 | Temps de lecture : 3 minutes

Pour obtenir un permis de conduire, il faut subir un examen théorique portant sur les règles de la circulation automobile, et un examen pratique au volant d’une auto-école.

En principe, ces examens sont précédés d’un cours obligatoire. Dans les faits, un grand nombre de personnes en sont exemptées. Parce qu’elles sont déjà détentrices d’un permis de conduire dans un autre pays. Parce que leur permis de conduire est échu depuis trois ans ou plus. Etc.

Le cout d’inscription à l’examen théorique est de 12$. Son cout réel est de 46$. Les contribuables subventionnent donc près des trois quarts des couts véritables de cet examen.

Pour passer l’examen pratique, le candidat doit débourser 30$. En réalité, cet examen en coute 162$. Encore là, l’État assume plus de 80 % de ce qu’il en coute réellement.

Au fil des années, l’État québécois a eu tendance à agir comme si conduire une automobile était un droit fondamental.

Sous le gouvernement libéral de Philippe Couillard, on a multiplié les versions linguistiques de l’examen théorique. En plus du français et de l’anglais, on l’offrait (et on l’offre peut-être encore) en espagnol, en mandarin et en arabe. En plus d’offrir des interprètes dans 32 langues.

Et on se demande pourquoi plus de 60 % des néoQuébécois manquent de motivation à apprendre le français…

Dans son zèle à soumettre béatement le Québec au multiculturalisme de la Canadian Constitution, l’ex premier ministre Philippe Couillard voulait même qu’on permette aux femmes de passer l’examen pratique de conduite automobile tout en portant la burka, ce vêtement où la femme ne peut voir qu’au travers le petit ‘moustiquaire’ de son voile intégral.

Il a fallu une mini-révolte des femmes au sein de son Conseil des ministres pour que ce premier ministre insignifiant finisse par retrouver la raison.

Environ 70 % des candidats au permis de conduire le réussissent à leur premier ou à leur deuxième essai. Mais d’autres le passent à répétition, en vain.

Pour l’examen théorique, tenez-vous bien: le record est de 117 tentatives. Son cas est rapporté dans l’édition de La Presse de ce matin. On ne sait pas s’il l’a finalement réussi.

Avant la pandémie, 4 600 candidats à l’examen théorique en étaient à leur quatrième tentative. Et plus de 250 en étaient à plus de neuf essais.

Dans le cas de l’examen pratique, le record chez les femmes est de 22 tentatives. Chez les hommes, 24.

Bref, on peut se demander jusqu’où doit aller l’État-providence ? Jusqu’à subventionner l’obtention des permis de conduire ?

Références :
Des réfugiés peinent à passer le permis de conduire
Examen de conduite pratique : jusqu’à 24 tentatives pour obtenir le permis
Niqab et burqa: la porte demeurerait ouverte pour l’examen de conduite

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le 3e lien et le pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine

Publié le 18 octobre 2021 | Temps de lecture : 4 minutes

Introduction

Confier au privé le soin de créer un lien routier traversant le fleuve Saint-Laurent à Québec coutera au moins dix-milliards de dollars, mais la création d’un tel lien à Montréal coutait autrefois vingt fois moins (en dollars constants) quand l’État s’en chargeait.

Le Troisième lien

Partie sous-fluviale du 3e lien

Reliant l’autoroute 40 (du côté de la ville de Québec) à l’autoroute 20 (du côté de la ville de Lévis), le tracé du 3e lien entre ces deux villes sera en partie terrestre et en partie souterrain (voire sous-fluvial).

Pour réaliser ce qui sera sous terre, on fera fabriquer en Allemagne le plus gros tunnelier au monde, au cout minimal d’un milliard de dollars.

Puisqu’il ne servira qu’une fois, le gouvernement du Québec ne l’achètera pas; on paiera pour sa fabrication sans l’acheter. Ce qui nous évitera les frais d’entreposage, pendant des années, d’une grosse machine devenue inutile.

Quant au fabricant, peut-être réussira-t-il à s’en servir pour un autre projet, mais cela n’est pas certain. Bref, nous devrons totalement en assumer les couts.

Sur les 8,3 km du tracé, seulement 1,5 km, approximativement, sera sous-fluvial.

Le 3e lien devrait couter dix-milliards de dollars… et plus, évidemment, s’il y a des dépassements de cout. Ce qui est probable.

Et comme il s’agit d’un projet pharaonique, il sera réalisé au privé puisque le ministère des Transports n’a pas les ressources internes pour réaliser un tel projet.

Le pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine

Mais il y eut une époque où ce ministère n’hésitait pas à se doter de tous les talents dont il avait besoin.

C’était à l’époque où on confiait à Hydro-Québec la tâche de construire le plus gros barrage à voutes multiples au monde.

C’était aussi à l’époque où on confiait à un étudiant en architecture à McGill de concevoir Habitat 67, devenu un des chefs-d’œuvre mondiaux d’architecture du XXe siècle.

C’était également à l’époque où une poignée de jeunes Québécois talentueux réalisaient la plus grande exposition universelle tenue jusqu’à ce moment-là.

Et parmi ses grands projets réalisés par des gens d’ici, il y eut le pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, réalisé par le ministère des Transports lui-même et non par le secteur privé.

Partie sous-fluviale de Louis-Hippolyte-La Fontaine

En 1959, deux ingénieurs québécois réalisent le tunnel sous-fluvial George-Massey en Colombie-Britannique. L’un d’eux a 29 ans. Il s’appelle Armand Couture.

En 1962, il apprend que le gouvernement du Québec compte construire un pont reliant l’extrémité orientale de l’ile de Montréal à la Rive-Sud. Il convainc alors le premier ministre Jean Lesage d’abandonner l’idée d’un pont et de construire plutôt un tunnel sous-fluvial.

Le 18 mai 1962, le gouvernement du Québec confie à cet ingénieur de 32 ans la tâche de réaliser ce qui était à l’époque la plus importante structure en béton au monde, longue de 1,5 km.

Débutés en 1963, les travaux furent parachevés en 1967 au cout de 75 millions$. Ce qui représente, en dollars d’aujourd’hui, la somme de 584 millions$, soit le vingtième de ce que coutera la traversée du fleuve entre les villes de Québec et de Lévis.

Références :
Centrale Manic-5
Feuille de calcul de l’inflation
La leçon d’Expo67
Le ministre Bonnardel coute cher
Le pont-tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaine : une innovation québécoise
L’option parfaite, un pont-tunnel/a>
Pentes, bretelles, fleuve : les défis colossaux du tunnel Québec-Lévis
Rapport sur les affaires de l’Amérique du Nord britannique
Troisième lien entre Québec et Lévis
Un tunnelier monstre pour creuser le 3e lien

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le ministre Bonnardel coute cher

Publié le 27 juin 2021 | Temps de lecture : 9 minutes

Introduction

Au cours de la dernière campagne électorale québécoise, la Coalition avenir Québec (CAQ) a ravivé cette tradition déjà ancienne de promettre la création d’un troisième lien entre la ville de Québec et la rive sud du Saint-Laurent.

Actuellement, côte à côte, le pont Pierre-Laporte (le numéro 1 sur la carte ci-dessus) et le pont de Québec (le numéro 2) sont les deux seuls qui relient la vieille capitale à Lévis, la ville jumelle qui lui fait face, à un kilomètre de l’autre côté du fleuve.

Et puisque les deux ponts actuels sont très décentrés vers l’ouest, les citoyens qui veulent se rendre d’un centre-ville à l’autre doivent effectuer un détour d’environ dix-neuf kilomètres.

À sa face même, il est évident qu’un pont reliant directement les deux centres-ville serait très utile.

Mais…

Le problème est que cela couterait dix-milliards de dollars… et plus, évidemment, s’il a des dépassements de cout. Ce qui est probable.

Une nouvelle merveille

Le 7 novembre 2018, face aux divers tracés proposés, le ministre Bonnardel a tranché; on réalisera le projet de lien le plus long, celui qui passe à l’est par l’ile d’Orléans.

Au lieu d’un détour vers l’ouest, la grande majorité des automobilistes auraient fait un détour vers l’est. On se demande qu’est-ce que ça change…

Mais le 29 janvier 2020, le ministère des Transports se ressaisit et dévoile finalement un nouveau tracé plus direct entre les deux centres-ville. Il s’agira d’un tunnel sous-fluvial qui s’étendra sur 8,3 km.

C’est 36 fois la largeur de la pyramide de Khéops, et 69 fois la longueur des jardins suspendus de Babylone, respectivement première et deuxième merveilles du monde.

Le tunnel aura six voies sur deux étages. Son diamètre intérieur sera de 19,4 m, soit à peu près la hauteur de la statue d’Artémis à Éphèse, quatrième merveille du monde.

Sa construction nécessitera la création du plus grand tunnelier jamais construit et le recours aux plus récentes technologies. Ce qui n’était pas le cas du colosse de Rhodes, sixième merveille du monde, qui s’est effondré au premier tremblement de terre venu.

La quantité de béton nécessaire à ce projet sera supérieure à la quantité de pierres qui ont servi à l’érection du phare d’Alexandrie, septième des sept merveilles du monde.

On aura donc bien compris; n’importe quel Québécois aura toutes les raisons d’être très fier de ce tunnel. Comme le serait un assisté social qui s’est acheté un Picasso.

Un projet néfaste pour l’économie du Québec

Favoriser le déficit commercial

À part la fabrication d’autobus scolaires, le Québec ne produit pas d’automobiles. De plus, ce n’est pas un producteur de pétrole.

Chaque fois qu’on achète une voiture ou qu’on fait le plein d’essence, c’est de l’argent qui sort de nos poches pour enrichir les régions du monde qui produisent des voitures, des pièces automobiles, des pneus, ou de l’essence.

En somme, favoriser l’achat ou l’utilisation des automobiles, c’est saigner l’économie du Québec.

Favoriser l’étalement urbain et le dézonage agricole

Plus on rapproche la campagne des centres-ville, plus des familles choisiront de s’établir au loin, là où les terrains sont moins chers, où l’air est pur et où les enfants peuvent grandir dans un environnement sain.

Dans la vallée du Saint-Laurent, les agglomérations les plus rapprochées des grandes villes sont toujours en zone agricole. Plus précisément, ils sont souvent situés sur les sols les plus fertiles du Québec.

Quand ces petites villes ou des villages connaissent un boum démographique, la première idée de ses élus municipaux est de faire pression sur le gouvernement québécois pour qu’on dézone des terres agricoles afin d’augmenter les revenus fonciers de leur municipalité.

Nuire au transport en commun

Plus on favorise l’étalement urbain, moins on rend rentable le transport en commun.

Partout sur terre, on ne trouve des métros que dans les métropoles densément peuplées. C’est ce qui explique qu’au Québec, c’est seulement à Montréal qu’on trouve un métro.

Au contraire, plus la densité de la population est faible dans une ville, plus il est couteux d’y maintenir un bon réseau de transport par autobus. Les autobus passent donc peu souvent et empruntent d’innombrables détours pour ramasser le plus de gens possible.

Dans le projet de tunnel de la CAQ, deux des six voies seront empruntées par des autobus. On ne sait pas très bien si ces voies leur seront exclusives.

Il n’en faut pas plus pour qu’à l’Assemblée nationale, le ministre Bonnardel, la vice-première ministre et son chef présentent le troisième lien comme un projet destiné à favoriser le transport en commun. Vraiment ?

Tous les autobus au monde roulent sur les rues. Il faut nous prendre pour des débiles profonds pour s’imaginer qu’on va croire que construire des routes, c’est favoriser le transport en commun.

En réalité, plus on construit des routes, plus on favorise l’achat de voitures. Et plus on en achète, plus on favorise la congestion routière. Et plus on favorise cela, plus les automobilistes réclament la construction de nouvelles routes. Et ainsi de suite.

C’est ce qu’on fait depuis des décennies. Et c’est assez. Développer le réseau routier, construire des ponts et des aéroports, c’est la stratégie industrielle du gouvernement Lesage, appropriée il y a 60 ans.

De nos jours, développer l’économie du Québec, c’est favoriser la production de biens et de services québécois — dont la production de matériel de transport en commun — et leur exportation à l’Étranger. C’est comme ça qu’on développe l’économie nationale.

L’exemple de la Finlande

Avec sa population de 5,4 millions d’habitants et un rude climat hivernal, la Finlande est un ‘petit’ pays qui a de nombreux points en commun avec le Québec.

Depuis des décennies, la Finlande a investi des sommes considérables afin de se doter d’un vaste réseau de transport en commun, fiable et efficace.

Pour desservir un territoire qui représente 22 % de la taille du Québec, le réseau finlandais comprend 5 865 km de voies ferrées, soit à peine moins qu’au Québec (6 678 km).

La création du métro d’Helsinki visait à enfouir sous terre l’augmentation prévue des déplacements de la circulation en surface dans la capitale finlandaise.

De la même manière, la création de son important réseau ferroviaire (à moitié électrique) visait à prévenir une augmentation de la circulation automobile qui aurait nécessité des investissements encore plus importants dans l’expansion du réseau routier.

Cette stratégie a fonctionné. Pour chaque tranche de mille citoyens, il y a 373 véhicules de moins sur les routes et autoroutes finlandaises en comparaison avec celles du Québec.

Malgré cela, pour ceux qui ont besoin d’utiliser une voiture, cela équivaut, par exemple, à faire disparaitre 694 000 véhicules qui encombrent les voies de circulation sur l’ile de Montréal.

Pour l’ensemble du Québec, c’est comme enlever 3,1 millions de véhicules de nos routes.

C’est non seulement moins d’encombrements sur les routes; c’est aussi plus de places disponibles pour le stationnement en ville.

Bref, le transport en commun, c’est bon pour tout le monde. Même pour les automobilistes.

Conclusion

Le projet d’un troisième lien pour la ville de Québec est le deuxième dossier important confié au ministre des Transports, M. François Bonnardel.

Le premier était le dossier de l’ubérisation du taxi québécois.

Ce rachat massif des permis de taxis déjà accordés afin de permettre à Uber de brasser des affaires au Québec a couté trois quarts de milliard de dollars. Vous avez bien lu; milliard et non million.

Et qu’est-ce que cela a changé dans nos vies ? Pour 99,9 % des gens, rien. Du pur gaspillage des fonds publics pour plaire à une multinationale déjà milliardaire.

Infatigable dépensier, voilà ce bon ministre Bonnardel piloter aujourd’hui le projet pharaonique du troisième lien de Québec.

La CAQ vit dans le passé. Le temps des grands projets routiers est révolu. Peu importe les avantages indéniables de ce projet pour les automobilistes de ces deux villes, c’est trop tard.

À l’heure actuelle, le Québec possède déjà le réseau qui lui est nécessaire pour approvisionner facilement plus de 90 % de sa population par voie terrestre. On peut réparer nos routes. Pas en construire de nouvelles, sauf pour compléter le réseau vers des villes éloignées et pour favoriser ainsi l’occupation du territoire.

De nos jours, ce qu’il faut privilégier, c’est le transport en commun.

À l’heure des changements climatiques, nous avons le devoir de nous opposer à cet autre gaspillage des fonds publics du ministre, un gaspillage dont l’effet permanent sera de polluer encore un peu plus la planète.

À un an des élections, les stratèges de la CAQ scrutent les astres. Permettez-moi de terminer ce texte en leur adressant le message suivant.

Est-ce que la CAQ tient absolument à nous obliger de voter libéral pour économiser dix-milliards de dollars ? N’est-ce pas un cadeau de plus de mille dollars dans les poches de chaque femme, homme et enfant du Québec ? En d’autres mots, une économie familiale de plus de quatre-mille dollars. Je connais beaucoup de Québécois qui se boucheraient le nez et qui voteraient libéral pour moins…

À bon entendeur, salut…

Références :
Creuser le tombeau de la CAQ
Le transport en commun finlandais : le matériel roulant
L’ubérisation du taxi québécois
7 G$ pour un tunnel de 8,3 km sur deux étages entre Québec et Lévis
Troisième lien entre Québec et Lévis
Un troisième lien aérien

Paru depuis :
Labeaume déconstruit le projet de 3e lien dans une lettre à Legault (2021-11-12)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Mon vélo

Publié le 23 octobre 2020 | Temps de lecture : 2 minutes

Jugeant insuffisantes les mesures prises par la Société des transports de Montréal pour protéger sa clientèle du Covid-19, je me suis procuré cet été un vélo d’occasion sur Kijiji (pour 260$).

Cela augmente considérablement mon autonomie puisque la distance que je peux parcourir à vélo sans m’épuiser est le triple de celle que je peux marcher.

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Il s’agit d’un Raleigh Colt pour fille, probablement construit dans les années 1960.

J’ai ajouté à l’arrière une boite à lait (environ 9$) qui me sert de panier. Sur un vélo de gars, je passerais mon temps à m’accrocher la jambe sur ce panier chaque fois que je descendrais de vélo. D’où l’idée d’avoir un vélo de fille.

Sur le côté droit du guidon, j’ai mis une clochette sans laquelle un vélo rétro ne serait pas réellement ‘vintage’.

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Sur le côté gauche du guidon, un autre accessoire : un miroir concave Hafny HF-MR080 (28$) qui remplace l’ancien (qui sonnait la tôle).

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Et sous le siège, confort ultime, j’ai ajouté une suspension Cane Creek Thudbuster LT, achetée d’occasion. Depuis, je pédale sur un nuage…

Détails techniques des photos : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 25 mm F/1,2 (1re photo) et M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (les autres photos)
1re photo : 1/5000 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
2e  photo : 1/500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 38 mm
3e  photo : 1/2000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Sécurité publique et modes collectifs de transport individuel

Publié le 2 décembre 2019 | Temps de lecture : 5 minutes

Introduction

On oppose généralement ce qui est collectif avec ce qui est individuel.

Pourtant, les vélos en libre-partage sont considérés à la fois comme un mode de transport individuel (parce qu’une seule personne à la fois peut s’en servir) et un mode collectif de transport (parce qu’il est offert à tous).

En somme, c’est un mode collectif de transport individuel. Comme le sont habituellement les services d’autopartage.

Ce mode s’oppose à la marche, à l’automobile personnelle, au fauteuil roulant, de même qu’au vélo et à la trottinette de propriété privée qui sont des modes exclusifs de transport individuel.

On doit donc distinguer le mode de transport du transport lui-même.

Dans le texte qui suit, on me permettra d’éviter d’utiliser des expressions à la mode comme la ‘micromobilité durable’ et d’autres concepts vides de sens.

Les transports collectifs

À l’intérieur des grandes villes québécoises, le transport collectif est public. Ce sont l’autobus et, dans le cas de Montréal, le métro.

Les déficits d’opération de ces services de transports sont épongés par les administrations publiques parce qu’il leur en couterait davantage en infrastructures routières si le transport collectif n’existait pas.

Un réseau de transport collectif abordable favorise également la mobilité de la main-d’œuvre sur l’ensemble du territoire; on aggraverait considérablement les difficultés de recrutement des entreprises si les piétons n’acceptaient que des emplois à distance de marche de leur domicile.

Dernier avantage : dans la mesure où les constructeurs automobiles sont situés hors du Québec, toute politique qui réduit l’utilité de posséder sa propre voiture est bonne pour la balance commerciale du Québec.

Les transports individuels

L’apparition des vélos en libre-partage (ex.: Bixi) marque l’acte de naissance des modes collectifs du transport individuel.

Depuis se sont ajoutés des modes passifs de transport individuel que sont la trottinette et le vélo électriques.

Dans le budget dévoilé la semaine dernière, la ville annonce l’acquisition de 2 200 vélos Bixi électriques (une nouveauté) d’ici 2022, dont mille dès l’an prochain.

Or qu’ils soient de propriété publique (comme Bixi) ou de propriété privée, ces modes collectifs de transport individuel posent un problème de sécurité publique.

La capitulation de Montréal

À l’heure actuelle, la règlementation municipale oblige le port du casque protecteur à tout cycliste ou conducteur de trottinette.

Or cette règlementation n’est respectée que par les citoyens qui possèdent leur propre vélo.

Bien plus. Durant la saison estivale, celui qui possède sa propre trottinette électrique (donc, de marque concurrente à Lime) recevra une contravention même s’il porte un casque protecteur. Mais pas s’il conduit une trottinette Lime sans casque. Sous le prétexte que cela n’est pas permis par le projet-pilote de la ville, dont seul Lime bénéficie.

La ville accorde une impunité de fait à ceux qui louent des vélos Uber et trottinettes Lime. En effet, tous (ou presque) violent la règlementation municipale à ce sujet.

Cette violation est inévitable et parfaitement compréhensible.

Prenons un exemple. Imaginez le touriste qui décide d’essayer une trottinette Lime ou un Bixi qu’il voit là, en sortant de son hôtel.

Qui peut croire qu’avant de louer cette trottinette ou ce vélo, il fera un détour dans une boutique de sport afin d’y acheter un casque protecteur ?

Tant et aussi longtemps que la ville n’obligera pas la location combinée d’un vélo (ou d’une trottinette) et d’un casque protecteur, personne ne respectera sa règlementation.

Puisque la société qui opère les Bixi est une corporation municipale, il serait temps que les autorités de la ville incitent Bixi à modifier son modèle d’affaires de manière à louer à la fois un vélo et le casque qui doit aller avec, quitte à éponger le déficit que cela causera, comme elle le fait déjà pour tous les modes de transport collectif.

Plutôt que d’obliger de grandes compagnies internationales à respecter une règlementfation qui vise à protéger la population montréalaise de blessures graves, la ville a préféré capituler.

Évidemment, leur résister aurait obligé ces compagnies à modifier leur modèle d’affaires ou, à défaut, à renoncer à opérer à Montréal.

La mairesse a préféré sacrifier la sécurité de ses citoyens à la cupidité d’entreprises étrangères.

Les trottinettes et les vélos électriques offerts en libre-partage sont une solution américaine à un problème américain; celui de mobilité des piétons dans des villes conçues pour l’automobile et où le transport collectif est presque inexistant.

Dans ces villes, la seule manière pour un adolescent de se déplacer sur de longues distances sans avoir à emprunter l’auto de ses parents, c’est le vélo ou la trottinette électriques.

D’où leur immense popularité.

En contrepartie, tous les modes passifs de transport individuel contribuent à l’épidémie d’obésité chez les jeunes Américains.

Dans une ville comme Montréal, bien pourvue en transport collectif, cet inconvénient est minime puisque les utilisateurs de trottinettes électriques ne s’en servent en moyenne que pour de courts trajets, de l’ordre d’une dizaine de minutes.

Références :
BIXI (Montréal)
2200 vélos électriques s’ajouteront chez BIXI d’ici 2022
Les vélos BIXI électriques arrivent à Montréal
Montréal s’oppose au port du casque obligatoire

Paru depuis :
110 constats en deux semaines pour les trottinettes et vélos en libre-service (2019-12-03)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le vélo elliptique mobile (ou d’extérieur)

Publié le 1 septembre 2019 | Temps de lecture : 5 minutes

Introduction

Le vélo elliptique est un appareil qui reproduit le mouvement de la course, mais sans impact au sol, c’est-à-dire sans que les pieds quittent des pédales.

Contrairement à la course à pied — où tout le poids corporel passe d’une jambe à l’autre — ce poids se répartit de manière à peu près égale entre les deux jambes avec un vélo elliptique. Ce qui est plus doux pour les articulations des membres inférieurs, notamment des genoux.

Contrairement au vélo classique, les pédales n’effectuent pas un mouvement circulaire, mais elliptique, d’où leur nom. De plus, ces grandes pédales permettent d’y reposer la totalité des pieds.

Les modèles stationnaires se trouvent couramment dans les centres de conditionnement physique. Depuis le début des années 2010, on en a créé des modèles mobiles, plus légers, appelés également ‘vélos elliptiques d’extérieur’.

Contrairement au vélo classique, on y pédale debout.

Les modèles stationnaires n’ont donc qu’une seule chose en commun avec les vélos; le fait d’y pédaler. Mais les modèles mobiles ont des roues, ce qui justifie davantage leur appellation.

Aussi écologique que n’importe quel moyen de transport à motricité humaine, le vélo elliptique d’extérieur est mis en mouvement par l’effort de son conducteur.

Selon les modèles, il combine les avantages du kayak, de la course à pied, du vélo, du ski et de la raquette.

Les vélos elliptiques mobiles se divisent en deux catégories : ceux à rames et ceux à guidon.

Les vélos elliptiques à rames

Les premiers modèles mobiles ont été conçus à partir des modèles stationnaires. Ils possèdent donc deux poignées verticales qui arrivent à la hauteur des épaules et qui servaient à ramer.

Les bras rament d’avant en arrière; l’un poussant, l’autre tirant. Et comme le mécanisme des rames est relié à celui des pédales, la motricité dépend des bras, des jambes ou plus généralement des deux.

Ce qui fait de ces appareils des outils d’entrainement très complets; en effet, ils mettent en œuvre les muscles des bras, des épaules, du haut du tronc, des jambes et des fesses. Bref, environ 80 % des muscles corporels sont sollicités.

Cette mobilisation étendue de la musculature entraine l’atteinte d’une fréquence cardiaque élevée, ce qui contre-indique ces appareils aux personnes atteintes de maladies cardiaques.

Plus que des moyens de transport, les vélos elliptiques à rames sont des appareils de conditionnement physique. On estime qu’ils permettent de bruler de cinq-cents à mille calories à l’heure.

Ils sont donc l’antithèse des appareils de mobilité passive comme les trottinettes électriques.

On les trouve sous les marques commerciales suivantes :
• FreeCross,
• MoveRider,
• Street Rambler (le modèle à trois roues) et
• StreetStrider.

Dans tous les cas, ce sont des tricycles dont la roue arrière est plus grande que les deux roues avant.

Pour donner une idée des dimensions de ces appareils et de leurs prix, prenons le cas du StreetStrider :
• poids : entre 24,5 kg et 19 kg (plus il est cher, plus il est léger),
• longueur : 1,74 m
• largeur : 0,75 m
• prix officiel : de 1 700$US à 3 000$US.

Certains modèles sont vendus en pièces détachées. Leur assemblage est très facile.

Puisque leurs rames servent exclusivement à faire avancer, le conducteur ne peut faire tourner son véhicule qu’en déplaçant son propre centre de gravité sur le côté.

Comme on peut le voir sur le clip vidéo au début de cet article, on zigzague ou on tourne en déplaçant le bassin vers l’extérieur, sans savoir ce qui vient derrière (puisqu’ils ne sont pas équipés de rétroviseurs).

Ce qui en fait de véritables dangers publics sur les routes. Or dans les villes du Québec, il n’existe pas de règlementation qui leur soit spécifique. On doit porter un casque. C’est tout.

L’empattement des roues avant varie selon les modèles. Plus leur distance est large, plus le véhicule est stable.

Les vélos elliptiques à guidon

Les modèles à guidon sont à deux roues. Leur motricité dépend exclusivement des muscles des jambes et des fesses. Amorcer leur déplacement est un peu moins intuitif que sur un vélo ordinaire, mais on finit par s’y faire.

Puisqu’on les utilise debout, ils peuvent être comparés à un tapis de course.

On les trouve sous les marques commerciales suivantes :
• ElliptiGO,
• Road Stepper et
• Street Rambler (le modèle à deux roues).

L’ElliptiGO se décline en plusieurs modèles dont les prix varient de 1 799 à 3 500 euros. Le modèle le plus léger — qui est aussi le plus dispendieux — ne pèse que 17,9 kg.

Leur longueur varie 1,52 m à 2,03 m, ce qui est très semblable aux vélos elliptiques à rames.

Eux aussi ne sont pas équipés de rétroviseurs en dépit du fait qu’en mettre est beaucoup plus simple que sur un vélo elliptique à rames.

Leur grand avantage est leur largeur à peine plus grande qu’un vélo ordinaire. Ce qui les rend aptes à emprunter les pistes cyclables.

En comparaison avec les vélos elliptiques à rames, leur inconvénient est qu’ils ne permettent de tonifier que les muscles du bas du corps.

Références :
Chaine StreetStrider (en anglais)
ElliptiGO (en anglais)
FreeCross, le vélo elliptique de plein air
J’ai testé le vélo elliptique d’extérieur: j’ai adoré!
L’ElliptiGO, le vélo elliptique d’extérieur révolutionne l’entraînement
Le vélo elliptique et ses bienfaits
Site officiel du StreetStrider (en anglais)
StreetStrider (en anglais)
Vélo elliptique

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Écrit par Jean-Pierre Martel