Le super héros et les salons de massage

Publié le 28 janvier 2014 | Temps de lecture : 7 minutes


 
Introduction

En octobre dernier, la Gendarmerie royale du Canada procédait à l’arrestation de plusieurs ressortissants roumains accusés d’avoir forcé quatre jeunes femmes adultes à la prostitution. D’autre part, ils sont accusés également d’avoir fait entrer illégalement des familles roumaines (dont des enfants) au Canada.

Il n’en fallait pas plus pour que le nouveau maire de Montréal confonde les deux accusations et parle, quelques semaines plus tard, d’enfants et de juvéniles (sic) forcés de donner des massages érotiques à Montréal.

Les relations sexuelles impliquant un mineur sont illégales depuis toujours au Canada. Au cours des quarante dernières années, si les policiers avaient effectué une seule descente dans un salon de massage où des enfants sont réduits à l’esclavage sexuel, cette nouvelle aurait fait la manchette des quotidiens sensationnalistes du Québec. Or cela n’est pas arrivé.

Les policiers, évitent-ils d’effectuer des inspections ou des descentes dans les salons de massages depuis des décennies ? Attendaient-ils le feu vert du maire pour faire appliquer la loi ? Non. Les policiers n’ont pas réussi à faire la preuve de l’existence du travail d’enfants dans les salons de massage de Montréal parce que cet esclavage sexuel n’existe probablement pas.

Montréal, capitale du sexe en Amérique du Nord

Montréal est une ville de haute technologie où l’aéronautique, le multimédia et l’industrie biopharmaceutique occupent une place importante. Tout comme l’industrie touristique.

Depuis un siècle, Montréal est une ville de plaisir. Ce n’est pas la seule raison d’y venir, mais il est indéniable que c’est une facette importante de son attrait pour certains visiteurs.

En raison du puritanisme nord-américain, les retombées économiques de l’industrie du sexe constituent un tabou. On ne les évalue pas et on n’en parle pas parce que d’une part, cela manque totalement de rectitude politique et d’autre part, parce qu’il est difficile d’obtenir des données fiables à ce sujet.

À l’époque de la prohibition, l’alcool coulait à flots dans la métropole. Après la Deuxième Guerre mondiale, elle était devenue une ville de bordels. Puis, celle des danses à 5$. Aujourd’hui, on y vient pour nos festivals et parce que le sexe n’y est pas dispendieux.

Il serait préférable que les touristes visitent notre ville pour y voir des tulipes, comme à Ottawa, mais ce n’est pas le cas.

De nos jours, Montréal est notamment la capitale du sexe en Amérique du Nord. Comme Paris fut la capitale européenne du sexe à la Belle Époque. A posteriori, on peut idéaliser le French Cancan, le Moulin rouge et Toulouse-Lautrec. Mais autrefois, on considérait cette danse comme vulgaire. Ce cabaret était reconnu comme un repère de courtisanes. Et le peintre frayait avec des femmes peu recommandables.

Idéalisera-t-on un jour les salons de massage d’ici ? C’est déjà fait; rappelez-vous de cette jeune universitaire qui, dans le film Le Déclin de l’empire américain, paie ses études en massant (et dont un client est le personnage incarné par le comédien Pierre Curzi).

Le prix caché de l’intolérance

La priorité donnée à la chasse aux salons de massage pose ici la question de l’allocation des ressources policières.

Depuis des années, lorsqu’éclate une querelle de ménage dans mon bloc appartement, les policiers arrivent sur les lieux en moins de dix minutes. Parce qu’on sait qu’un conflit domestique dégénère rapidement. Et lorsqu’il y a une victime, c’est habituellement une femme.

Suis-je enchanté à l’idée que dorénavant, les policiers pourraient prendre plusieurs heures parce qu’ils sont occupés ailleurs, à faire la chasse aux salons érotiques ?

Le cliché de la victimisation

Il y a plus de 260 salons de massage érotiques à Montréal. Ils pullulent (ou polluent, selon le point de vue) parce qu’il y a présentement une explosion de la demande. C’est une mode, comme l’ont été les danses à 5$.

Le maire charrie lorsqu’il affirme (c’est textuel) « Jour après jour, des milliers de femmes sont exploitées derrière des portes closes à Montréal. Et on ne fait rien. Il est urgent d’agir.»

Ce qui se passe entre adultes consentants dans 99,9% des salons de massage, ne regarde pas le maire de Montréal.

Et dans le 0,1% restant, les femmes qui sont forcées à exercer ce métier devraient plutôt cogner à la porte d’un poste de police ou d’un centre d’aide pour femmes plutôt que d’attendre le secours du super héros qui viendra les délivrer.

L’immense majorité des femmes qui travaillent dans des salons de massage érotique aimeraient faire autre chose. Tout comme beaucoup de travailleurs préféreraient gagner leur vie autrement. Il est donc excessif de prétendre que toute personne qui choisit à contrecœur d’exercer un métier est une victime.

Ce n’est pas vrai que les travailleuses de salons érotiques sauteront de joie lorsque le maire enverra ses policiers les délivrer de l’enfer du péché…

À constamment suggérer que les femmes sont des êtres sans volonté, incapables de se prendre en main, exploités par nous — les méchants mâles — qui les forçons à se voiler ou à se prostituer, on a peine à croire qu’une femme dirige maintenant l’État québécois. À mon avis, les femmes méritent mieux que de toujours être représentées par certains comme des perdantes.

Prouver ses dires par des descentes policières

Le maire de Montréal aurait pu très bien déclarer que des milliers de Montréalais se droguent et invoquer un devoir moral de les délivrer de l’enfer de la dépendance. En effectuant des descentes chez tout le monde, les policiers auraient bien fini par trouver quelque chose.

Mais cela n’est pas comme cela qu’on fonctionne en démocratie. Les forces policières ont le devoir d’intervenir contre un citoyen ou une entreprise précise lorsqu’on leur présente des preuves d’infractions commises par ce citoyen ou cette entreprise.

Effectuer des descentes chez tout le monde à partir d’accusations qui ne concernent qu’une minorité d’une population, cela est abusif. La ville s’expose ainsi à être des recours judiciaires dont les contribuables auront à payer les frais.

Conclusion

Depuis la sortie fracassante du maire contre les salons de massage, les policiers cherchent depuis deux mois à faire la preuve qu’il avait raison. En vain. De toute évidence, les déclarations du maire Coderre relativement à l’exclavage sexuel d’enfants dans les salons de massage de Montréal sont dépourvues de fondement.

Quant à ses déclarations relatives au travail forcé de milliers de Montréalaises dans l’industrie du sexe, cela n’est vrai que dans une minorité des cas. Cela ne justifie pas les descentes policières au cas où.

Le nouveau maire de Montréal aime les médias; présentez-lui un micro sous le nez et il frétille de bonheur. Mais puisqu’on se lasse de tout, la surexposition médiatique dont il est l’objet depuis son élection risque de lui nuire à long terme, alors que les citoyens réclameront plus de contenu, et moins de contenant.

Dans ce cas-ci, la vacuité de ses propos au sujet des salons de massage est évidente. Il est à espérer que cela lui serve de leçon et qu’il choisisse dorénavant de manière plus judicieuse les combats pour lesquels il désire s’illustrer.

Références :
Coderre doit s’attaquer à la prostitution
Le maire Coderre veut éradiquer les salons de massage érotique
Un réseau de traite de personnes démantelé par la GRC

Parus depuis :
Montréal songe à tolérer les salons de massage érotique (2014-02-20)
Salons de massage: rien n’a changé à Montréal (2015-03-01)
Comment Paris est passée de « capitale de la prostitution » à « ville de l’amour » (2019-02-14)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Canada et le business de la torture

Publié le 23 janvier 2014 | Temps de lecture : 4 minutes

Il y a deux jours, trois anciens procureurs internationaux rendaient public un rapport de 31 pages — commandité par le Qatar, qui appuie les rebelles syriens — démontrant que le régime de Bachar el-Assar est coupable de massacres et de tortures à grande échelle. Le document se base sur 55 000 photos prises de 11 000 personnes exécutées entre mars 2011 et aout 2013.

Ces trois anciens procureurs internationaux sont Desmond de Silva (ex-président du tribunal spécial pour la Sierra Leone), Geoffrey Nice (procureur en chef lors du procès de l’ex-président yougoslave Slobodan Milosevic), et David Crane (qui a fait condamner le président libérien Charles Taylor).

En Syrie, la torture est une industrie d’État. Tout comme l’abattage des animaux de boucherie, elle se pratique de manière rigoureuse. La photographie des corps est obligatoire. Elle permet l’établissement d’un certificat de décès et donne l’assurance qu’un ordre d’exécution a bien été respecté.

Depuis des années, la Syrie offre son expertise aux gouvernements étrangers. Ceux dont l’image de marque interdit une telle pratique chez eux peuvent donc s’adresser à la Syrie pour effectuer cette sale besogne. Évidemment, ces contrats sont rémunérés; on ne voit pas pourquoi la Syrie accepterait de procéder bénévolement.

C’est ainsi qu’en septembre 2002, l’ingénieur canadien Maher Arar est arrêté à New York par les autorités américaines à partir d’informations fournies par la Gendarmerie royale du Canada. Celle-ci décrivait M. Arar comme un « extrémiste islamiste soupçonné d’avoir des liens avec le mouvement terroriste Al-Qaida ». En réalité, il n’existait aucune preuve à ce sujet; que de vagues soupçons basés sur les aveux désespérés de quelqu’un d’autre, obtenus sous la torture.

Avec le silence complice du gouvernement canadien (informé de cette arrestation), les autorités américaines ont expédié M. Arar en Syrie dans le but d’y être torturé. À l’heure actuelle, il n’est pas possible d’affirmer que les États-Unis aient agi à la demande du Canada; le procès intenté contre des membres du gouvernement libéral de l’époque a échoué en raison de l’invocation du secret d’État.

Selon une nouvelle parue le 8 février 2012, le gouvernement canadien autorise officiellement le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) à utiliser des renseignements obtenus en violation du droit international. Cela se justifie par la nécessité de protéger la sécurité des Canadiens. Le gouvernement canadien n’autorise pas la pratique de la torture au pays mais encourage celle pratiquée ailleurs.

Dans les faits, à-peu-près n’importe qui avouera préparer un attentat terroriste au Canada s’il est suffisamment torturé. Lorsqu’elle devient un business, la torture peut donc connaître une croissance illimitée. Plus on torture, plus on obtient d’aveux. Et plus on est payé pour ces aveux, plus on peut mettre en œuvre de nouveaux moyens pour en obtenir davantage.

Le Canada ne veut pas risquer l’odieux de subventionner directement des pays tortionnaires. Il est donc partenaire du gouvernement américain, dont les dirigeants n’ont jamais hésité à faire l’apologie de la torture depuis les attentats du World Trade Center.

Ces temps-ci, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement Harper peut bien s’indigner des pratiques du régime de Bachar el-Assar. La vérité, c’est que les photos rendues publiques ne font que documenter le résultat des méthodes que la Canada a lui-même encouragées et qui sont maintenant appliquées aux rebelles syriens.


Post-Scriptum : Le 18 avril 2018, le gouvernement libéral de Justin Trudeau a annoncé son intention d’amender le projet de loi C-59 afin d’interdire l’utilisation des informations obtenues sous la torture par les agences de renseignements canadiens.

Références :
Ahmad El-Maati
Le Canada et ses amis tortionnaires
Maher Arar
Massacres en Syrie : peut-on se fier au rapport du Qatar ?
Ottawa autorise les services secrets à utiliser des informations obtenues sous la torture
Rapport sur les événements concernant Maher Arar
Syrian regime document trove shows evidence of ‘industrial scale’ killing of detainees
Torture et sécurité publique – Une odieuse légitimation de la torture

Parus depuis :
Ottawa complice de la torture de Canadiens en Syrie (2016-09-18)
Ottawa n’acceptera plus jamais les informations obtenues sous la torture (2018-04-18)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Pour un modèle humaniste de la prostitution

Publié le 26 décembre 2013 | Temps de lecture : 8 minutes

Historique

Il y a moins d’une semaine, la Cour suprême du Canada, par la voix de la juge en chef Beverley McLachlin, confirmait unanimement la décision rendue il y a trois ans par la juge Susan Himel, de la Cour Supérieure de l’Ontario. Cette dernière avait déclaré inconstitutionnels trois articles majeurs du Code criminel canadien entourant la prostitution.

Depuis longtemps, la prostitution est légale au Canada. Toutefois comme toute activité légale, elle peut être sujette à des limites dictées par l’intérêt public.

Ce que le gouvernement fédéral avait choisi de faire — et sur lequel les tribunaux se sont prononcés — dépassait très largement un cadre législatif visant à limiter une activité légale; le Code criminel du Canada prohibait la sollicitation dans un lieu public, la tenue d’une maison close et la possibilité de vivre des fruits de la prostitution. Bref, plus rien n’était possible. On essayait donc d’empêcher indirectement ce qu’on ne pouvait pas interdire directement.

Pour beaucoup de citoyens (hommes ou femmes), la prostitution est une activité tellement abominable qu’il leur semble impossible d’imaginer que des femmes puissent l’exercer librement. Effectivement, dans la très grande majorité des cas, les femmes sont recrutées par des souteneurs et, sous la menace ou les coups, forcées à exercer ce métier.

Apparemment, ce n’est pas vrai pour toutes les prostituées. Et c’est justement trois d’entre elles qui ont porté leur cause devant les tribunaux.

Essentiellement, ce que ces femmes disaient, c’est que l’acharnement des policiers contre les maisons closes, les agences d’escortes, et les salons de massages, jetaient les femmes à la rue. Or c’est précisément là où elles sont les plus vulnérables.

Effectivement, tous les tueurs en série qui se sont attaqués à des prostituées, ont choisi de s’en prendre à celles qui exercent dans des rues sombres. Parce que ce sont des proies faciles. Il faudrait être très imprudent pour s’adresser à la réception d’un bordel — même en se présentant sous une fausse identité — puisque cela laisse des traces, cela laisse des témoins qui peuvent ultérieurement fournir une description et des indices à des enquêteurs.

De 70% à 90% des prostituées ont subi des agressions physiques. Leur taux de mortalité est quarante fois supérieur à la moyenne nationale.

Donc les tribunaux ont cassé la législation canadienne parce qu’essentiellement, elle jette les prostituées à la rue et, conséquemment, viole l’article 7 de la Charte canadienne des droits et libertés qui garantit le « droit à la vie, à la liberté et à la sécurité ».

Les leçons de l’Histoire

Lorsqu’une prostituée s’est approchée de Jésus de Nazareth, certains de ses disciples ont été scandalisés de voir que celui-ci ne la rejetait pas. « Qui se ressemble s’assemble » murmurait-on. Et pourtant, selon le récit sensuel du Nouveau Testament, Jésus s’est laissé répandre des parfums sur les pieds et a laissé cette prostituée essuyer le tout de ses cheveux.

Indépendamment de toute considération quant à la nature divine (ou non) de Jésus de Nazareth, je crois que nous devons, tout comme lui, faire la distinction entre le péché et la pécheresse.

La prostitution a pratiquement toujours existé et elle existera toujours. Autrefois, là où la prostitution n’existait pas, du moins officiellement, c’était qu’elle s’était généralisée dans la sphère domestique. En effet, les historiens parlent de sociétés primitives où il était coutumier d’offrir, en signe d’hospitalité, sa femme ou sa fille au visiteur pour la nuit. C’était le cas (et ce l’est peut-être encore) chez les Inuits du Groënland. Il faudrait être naïf pour imaginer que ces femmes aimaient servir de bonbon à n’importe quel passant.

Bref, des siècles et des siècles de répression se sont soldés par l’échec. Quelles que soient les approches, la prostitution persiste parce qu’elle répond à un besoin. Et pour répondre à ce besoin, des millions de femmes ont été majoritairement forcées à cet esclavage. Toutefois dans une minorité, elles ont exercé ce métier par choix.

Pour une approche différente

L’approche que je propose repose sur deux principes : la sécurité et la liberté.

La putain de rue doit exercer ailleurs

Jusqu’à tout récemment, la cuisine de rue était illégale à Montréal. De manière analogue, il serait justifié — pour les raisons de sécurité invoquées par la Cour suprême — d’interdire toute sollicitation de prostituées dans un lieu public. En contrepartie, cette activité serait permise dans des maisons closes.

Ces établissements devraient être régis comme tout autre commerce. Ils devront donc respecter le zonage et s’établir le long des rues où les commerces peuvent s’implanter.

De plus, des limites quant aux heures d’ouverture pourraient être imposées afin que garantir la quiétude du voisinage.

Permis d’exercice et permis d’exploitation

Les bordels, les agences d’escortes et les salons de massages devront disposer d’un permis d’exploitation.

Les établissements dans lesquels le client doit se déplacer afin de recevoir un service — les bordels et les salons de massage notamment — devront répondre à des exigences minimales en matière de sécurité.

Des caméras de surveillances devront enregistrer tous les déplacements dans les aires publiques de l’établissement. En plus des prestateurs de service, le personnel en service doit comprendre une personne dédiée à l’accueil qui enregistre le temps de chaque prestation, de même que celle qui le dispense et les frais qui auront été exigés.

L’identification formelle du client ne sera pas exigée puisque le but du modèle que je propose est ni d’encourager la prostitution, ni de le décourager.

Dans le but de favoriser l’autonomie financière de la prostituée et d’empêcher que les souteneurs ne se fassent passer pour de simples agents de sécurité, il devrait être interdit à ces établissements de verser à un administrateur ou à un employé se soutient, un salaire supérieure à la moyenne du revenu versé aux prostituées de l’établissement.

En plus du permis d’opération délivré à l’établissement, un permis d’exercice devrait être détenu par chaque praticienne.

Suivi sanitaire et sécuritaire

Chaque prostituée devrait subir un examen médical à intervalles fixes destiné à s’assurer qu’elle ne soit pas porteuse de maladies transmissibles et qu’elle ne porte pas de marques de coups.

Puisqu’il est impossible de distinguer la prostituée violentée par un client, de la prostituée violentée pour la forcer à exercer ce métier, toute violence physique devrait être jugée suspecte.

Tout établissement dont les praticiennes portent un taux jugé anormalement élevé de traces de violences physiques mineures devrait recevoir l’avertissement de prendre les mesures appropriées pour mieux protéger ses employées.

Toute marque de violence majeure (une fracture osseuse, par exemple) entraine automatiquement la suspension temporaire du permis de l’établissement à moins qu’on prouve, hors de tout doute raisonnable, que cet accident n’est pas relié au travail. Toute récidive pourrait entrainer la révocation définitive du permis d’exploitation.

Dans le but de l’obtention ou du renouvellement du permis d’exercice, la prostituée devrait être rencontrée hors de son milieu de travail, de préférence dans un bureau officiel.

Cette entrevue vise non pas à s’assurer qu’elle exerce ce métier de son plein gré puisqu’on n’aura jamais la certitude que la praticienne dit vrai. L’entrevue visera plutôt à offrir le support immédiat de l’État à toute prostituée qui exprime le souhait de se retirer du métier.

Conclusion

L’approche proposée ici repose sur une politique de réduction des méfaits. Tout comme on fournit la méthadone aux Narcomanes afin d’éviter qu’ils ne commettent des vols à main armée dans le but de se procurer l’argent pour s’acheter leur drogue, il s’agit ici de tout mettre en œuvre pour réduire la violence faite aux femmes qui se prostituent.

Il ne s’agit donc pas de combattre la prostitution puisque des siècles de répression ne font que la réduire à la clandestinité.

Références :
Cour suprême et prostitution – Un vrai bordel!
La criminalisation de la prostitution est inconstitutionnelle
La légalisation de la prostitution au Canada

Parus depuis :
Prostitution: pense-t-on aux clientes? (2014-02-27)
Prostitution – Combattre le stigmate de la pute (2014-03-06)
Bilan sévère des effets de la loi de 2016 sur la prostitution (2018-04-12)
La prostitution, stratégie de survie dans le Montréal du XIXe siècle (2021-04-09)
Belgium’s sex workers win maternity pay and pension rights in world first (2024-12-01)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Classes et couches sociales

Publié le 9 décembre 2013 | Temps de lecture : 4 minutes

Dans tous les pays du monde, certaines personnes mènent une existence plus aisée que d’autres.

Toutefois, dans certains pays, la richesse est réservée à ceux nés de « bonne famille ». Le cas extrême est l’Inde, où votre appartenance à une caste détermine toute votre existence.

Plus fréquentes sont les sociétés stratifiées en classes sociales, relativement hermétiques, contrairement à d’autres, caractérisées par des couches sociales, beaucoup plus perméables.

Là où les classes sociales prédominent, on utilise toute une variété de qualificatifs, habituellement péjoratifs, pour décrire ceux qui ont accédé à une classe sociale dite « supérieure ». On les appellera des « parvenus » ou, dédaigneusement, des « nouveaux riches », à l’accent évidemment vulgaire, aux manières frustes, dépourvus de culture, ridicules autant dans leurs propos que dans leur tenue vestimentaire clinquante.

Les scénaristes de pièces de théâtre ou de cinéma font souvent recette en se basant sur les clichés de ce pauvre, devenu riche, qui finit rejeté de tous parce qu’usurpant un statut social auquel il n’a pas droit en vertu de ses origines.

Au contraire, dans d’autres pays, on admirera le mérite de ceux qui, par leur seul labeur, ont su réussir. On en fera des sources d’inspiration.

Par exemple, on se rappellera que le multimiliardaire Paul Desmarais était le petit-fils d’un bûcheron ontarien. On soulignera comment feu Pierre Péladeau, a débuté à titre de camelot dans le monde de l’édition, pour finalement posséder l’empire Québécor. On se rappellera qu’à l’origine, Guy Laliberté, du Cirque du Soleil, n’était qu’un amuseur de rue. Que les parents de Céline Dion étaient tellement pauvres que la chanteuse, alors qu’elle était bébé, couchait non pas dans un berceau mais dans le tiroir d’une commode.

Le sujet de la mobilité sociale a dernièrement fait l’objet d’une étude scientifique. Ce qu’on y a découvert est surprenant. En deux mots, l’aptitude à réussir aux États-Unis de n’importe qui (s’il travaille suffisamment fort et s’il fait preuve de persévérance) — en somme, le Rêve américain — n’est qu’un mythe. Parmi les pays développés, il n’y a qu’en Italie et en Grande-Bretagne, où la mobilité sociale est plus sclérosée qu’aux États-Unis.

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Pour un pays comme les États-Unis, où les citoyens sont majoritairement opposés au concept de l’État redistributeur de la richesse, ce mythe est capital. En effet, même les pauvres aux États-Unis s’accommodent facilement des inégalités sociales dans leur pays parce qu’ils sont convaincus que grâce à leurs efforts, un jour leurs propres enfants bénéficieront des avantages de la réussite sociale américaine.

Selon un chercheur de l’université d’Ottawa, il est plus facile de réussir dans les pays scandinaves, au Canada, au Japon, en Allemagne, en Australie, ou en France, qu’aux États-Unis.

Les facteurs qui justifient cette situation sont les suivants :
a) l’importance des inégalités sociales. Plus les inégalités sociales sont criantes, plus il est difficile de s’en affranchir,
b) les frais universitaires. Plus ils sont élevés, plus l’éducation supérieure est réservée aux enfants de familles aisées,
c) la stabilité familiale. Les divorces et les grossesses dès l’adolescence sont des obstacles à la réussite sociale des enfants et des jeunes adultes,
d) la redistribution de la richesse. En favorisant l’instruction et la bonne santé de tous, les mesures sociales augmentent les chances de réussite de l’ensemble des citoyens.

Références :
Income Inequality, Equality of Opportunity, and Intergenerational Mobility
The myth of the American Dream

Parus depuis :
Le Canada offre plus de chance de vivre le rêve américain que son voisin (2020-01-21)
The Economic Consequences of Major Tax Cuts for the Rich (2020-12-15)
L’effet de ruissellement (2020-12-19)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La vie de chien chinois

Publié le 8 décembre 2013 | Temps de lecture : 2 minutes

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La loi chinoise limite à un seul, le nombre de chiens qu’une famille peut posséder. Le permis annuel coute 180$ la première année et 80$ les années suivantes. L’animal doit avoir été vacciné.

Dans certains quartiers de Shanghai, le propriétaire postulant le permis doit avoir l’assentiment de cinq personnes de son voisinage. En dépit de cela, si quelqu’un d’autre s’oppose, aucun permis ne sera délivré.

Mais l’interdiction d’en posséder plus d’un n’est pas absolue. Moyennant le paiement d’une amende — en fait, un permis d’exception — une famille pourra en posséder davantage. Le prix de ce permis d’exception est de 800$ — vingt fois le salaire mensuel moyen en Chine — pour un deuxième chien de taille moyenne (épagneul) ou de grande taille (dalmatien).

Ne sont autorisés que les chiens dont la distance au garrot — soit la hauteur de la jonction entre le dos et le cou de l’animal lorsqu’il est debout sur ses pattes — ne dépasse pas 35,5 cm.

De plus, les chiens féroces sont interdits. Cela comprend les redoutables pitbulls, mais aussi les chow-chows, pourtant originaires de Chine.

Dans un pays soucieux de faire en sorte que sa population — 1,3 milliard de personnes — ait de quoi manger, cette politique vise à limiter les bouches à nourrir.

Sont exclus de cette limite, les chiens destinés à la consommation humaine : il s’agit d’une pratique séculaire qui n’est courante que dans certaines régions du pays, dont la province chinoise de Guangxi, située au nord-est du Vietnam.

Durant la Fête du solstice d’été, en juin dernier, dans la préfecture de Yulin — située dans cette province et peuplée de près de sept millions d’habitants — on a consommé 10 000 chiens, généralement servis en ragoût.

Lors de ma visite d’un marché public de Yangshuo (une autre ville du Guangxi), les chiens qu’on était en train de dépecer — et tous ceux qui étaient dans des cages, prêts à être abattus — appartenaient à la même race de chien que celui sur la photo ci-dessus.

Références :
Morillot J. Chine : Les chow-chows interdits. La Revue 2013; 35: 33.
Why China has a ‘one dog policy’

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les noms communs

Publié le 4 décembre 2013 | Temps de lecture : 1 minute

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Selon les pays, voici les noms de famille les plus courants en Europe.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Non au terrorisme utopiste

Publié le 2 décembre 2013 | Temps de lecture : 4 minutes

La semaine dernière, quatre restaurants ont été victimes d’actes de vandalisme dans le quartier montréalais d’Hochelaga-Maisonneuve; des vitrines ont alors été fracassées et de la peinture a été lancée sur la devanture de ces établissements.

Une des briques ayant servi à commettre ce méfait était accompagnée d’un message dénonçant l’embourgeoisement du quartier. Accusant les commerçants d’être des « collaborateurs de la gentrification », la courte missive se faisait menaçante en précisant que ceux-ci n’étaient « pas en sécurité dans le quartier ».

Rappel historique

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À l’époque de la construction du Château Dufresne (de 1915 à 1918), cette partie de l’île de Montréal constituait une municipalité indépendante connue sous le nom d’Hochelaga (de 1875 à 1883), puis de Maisonneuve (de 1883 à 1918).

Ce château, de même que le Marché Maisonneuve, le bain Morgan (dont la façade est inspirée de la Central Station de New York), la caserne Letourneux (inspirée du style de Frank Lloyd Wright), et l’Hôtel de Ville néoclassique (devenu bibliothèque de quartier depuis), visaient à faire de Maisonneuve une cité bourgeoise modèle.

Après la construction ruineuse de ces édifices emblématiques et après l’abolition complète de taxe offerte aux industries qui voudraient bien s’installer chez elle, la municipalité de Maisonneuve se retrouva au bord de la faillite et se résigna à l’annexion à Montréal en 1918.

Au cours des décennies suivantes, la fermeture de pôles industriels importants (la Vickers et les usines Angus) et le dépeuplement le long de la rue Notre-Dame ont appauvri le tissu social du quartier. La présence de piqueries, et de prostituées ont achevé ce qui pouvait rester de respectabilité au quartier qui, originellement, se voulait huppé.

Retour au présent

Lorsque les ‘riches’ s’achètent un condo, ils abandonnent leurs logements antérieurs qui devient alors disponibles à d’autres. Ces derniers libèrent les leurs. Et dans ce jeu de chaises musicales, en fin de compte, des logements deviennent disponibles pour des gens à faible revenu. Voilà comment Montréal se développe et vit depuis des décennies.

De nos jours, Hochelaga-Maisonneuve est précisément le résultat de ce jeu de chaises musicales; par exemple, les logements cossus construits autrefois pour héberger les ingénieurs anglais de la Vickers et les employés syndiqués du constructeur naval sont aujourd’hui habités par des gens moins fortunés qu’eux.

Par le moyen du terrorisme, vouloir préserver intacte la misère du quartier en réclamant futilement la construction de HLM (ce qui n’arrivera pas de si tôt), c’est condamner Hochelaga-Maisonneuve à devenir un ghetto de pauvres et ultimement, un petit Chicago.

Le terrorisme utopiste des malfaiteurs qui se sont attaqués à des commerçants du quartier est une menace au développement économique et pénalise tous les citoyens du quartier, qu’ils soient riches ou pauvres.

Les commerçants qui font réparer les dommages causés par des malfaiteurs refilent la facture à leurs assureurs : ces derniers s’empresseront d’augmenter leurs primes.

Cette augmentation affectera non seulement les commerces déjà vandalisés, mais tous ceux que l’assureur estimera soumis à ce risque. Et les frais supplémentaires que devront débourser les commerçants pour pouvoir s’assurer, sont refilés à leurs clients, c’est-à-dire à nous tous.

Bref, en fin de compte, ce sont nous, les consommateurs, qui payons pour les folies des casseurs utopistes.

Paru depuis :
Hochelaga-Maisonneuve: un attentat anti-embourgeoisement avorté, croit le SPVM (2016-04-26)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’immigration en France et l’égalité homme-femme

Publié le 29 novembre 2013 | Temps de lecture : 2 minutes

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Le Conseil d’État français est l’échelon suprême de la juridiction administrative. Il juge les recours dirigés contre les autorités publiques. Ses décisions prévalent donc sur toutes celles que peut prendre la fonction publique de France.

Il y a deux jours, il a confirmé le refus d’accorder la nationalité française à un requérant d’origine maghrébine, pourtant marié à une citoyenne française et ne représentant aucun problème d’ordre public.

Toutefois, son comportement avait été jugé incompatible avec les valeurs républicaines, en déclarant notamment que « sa femme devait voir et être vue par le moins d’hommes possible pour ne pas céder à la tentation ». C’est ce refus d’accepter les valeurs essentielles de la société française — et notamment l’égalité entre les hommes et les femmes — qui a prévalu dans la décision de lui refuser la citoyenneté.

Chaque année, le Conseil d’État ne refuse la citoyenneté qu’à une dizaine de cas parmi ceux qui qu’il accepte d’entendre. Ces refus sont fondés sur deux motifs principaux :
a) l’indignité (liée à des condamnations pénales graves) et
b) le défaut d’assimilation.

Le défaut d’assimilation est principalement caractérisé par le refus d’apprendre la langue française ou le rejet de valeurs essentielles de la société française, comme la laïcité ou l’égalité entre les hommes et les femmes.

En 2008, ces arguments avaient été invoqués pour justifier le refus d’accorder la nationalité française à une Marocaine, intégralement voilée. Également, en 2010, la citoyenneté française avait été refusée à un ressortissant marocain qui refusait de serrer la main aux femmes au motif que sa religion le lui interdisait.

Référence : Le rejet du principe d’égalité homme-femme justifie un refus de nationalité française

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/2000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 18 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Partout où il y a des (…), il y a du trouble

Publié le 17 octobre 2013 | Temps de lecture : 2 minutes


 
Dans les années 1960, le Front de libération du Québec faisait exploser des bombes dans des boites postales à Montréal. À cette époque, les Brigades rouges commettaient des attentats et des assassinats en Italie. L’Irlande du Nord était déchirée par une guerre civile entre Catholiques et Protestants.

Quand, au milieu des années 1970, le terroriste Carlos s’est mis à faire exploser des bombes dans le métro de Paris, je me rappelle d’avoir entendu quelqu’un dire : « Partout où il y a des Catholiques, il y a du trouble ». Effectivement, cela était très évident…

Aux lendemains de la Deuxième guerre mondiale, les Juifs européens étaient convaincus d’avoir été trahis par leurs gouvernements. Non seulement l’Allemagne avait créé une machine d’extermination systématique contre eux mais dans les pays qu’ils avaient envahis, les Nazis procédaient avec la complicité ouverte des gouvernements locaux.

À bord de l’Exodus, quand des Juifs européens entreprirent le voyage vers la Palestine (alors un protectorat britannique), leurs représentants furent surpris d’entendre le Ministre des affaires étrangères anglais, excédé, leur déclarer : « Partout où il y a des Juifs, il y a des problèmes ». Effectivement, mêmes victimes, les Juifs étaient responsables de la folie meurtrière d’Hitler.

De nos jours, j’entends certaines personnes dire : « Partout où il y des Musulmans, il y a du trouble ». À mon avis, la question à se demander, c’est plutôt : « Là où il y a du trouble, pourquoi en est-il ainsi ? »

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Prévalence du viol en Asie

Publié le 10 septembre 2013 | Temps de lecture : 3 minutes

L’égalité entre les hommes et les femmes est une valeur occidentale récente, consécutive à la Révolution féministe du XXe siècle.

En Asie, les mariages obligés, la réprobation familiale à l’égard des jeunes filles qui veulent faire carrière et la prévalence du viol, sont autant d’indices à l’effet que cette révolution a eu beaucoup moins d’impact dans cette partie du monde.

Dans l’édition de ce matin de la revue britannique The Lancet — une des plus influentes revues médicales au monde — on apprend les résultats d’une étude réalisée au sujet de la prévalence du viol.

Cette étude a été réalisée pendant deux ans (de janvier 2011 à décembre 2012) auprès de 10 178 hommes dans six pays asiatiques, dont l’âge variait de 18 à 49 ans.

Le degré de participation a varié selon les pays. Au Cambodge, 97% des hommes approchés ont accepté de répondre au questionnaire alors qu’au Sri Lanka, cette proportion ne fut que 58%.

De manière générale, l’âge des participants a reflété la courbe de répartition des différents groupes d’âge dans chaque pays à l’exception des hommes âgés de 50 ans ou plus, exclus de l’étude, afin d’éviter le biais causé par une mémoire qui aurait oublié des faits anciens.

Dans le questionnaire, on a évité d’utiliser le mot « viol ». Les questions utilisaient plutôt des périphrases comme « forcer une femme à avoir une relation sexuelle » ou « avoir une relation sexuelle avec une femme trop ivre ou trop droguée pour être en mesure de dire si elle était d’accord ou non ».


Prévalence du viol dans six pays asiatiques

    Femme Homme
  Viol seul Viol collectif  
Bangladesh rural 2,5% 1,9% 3,8%
Bangladesh urbain 2,7% 1,4% 1,8%
Cambodge 3,1% 5,2% 3,3%
Chine 5,8% 2,2% 1,7%
Indonésie (capitale) 6,6% 2,0% 1,5%
Indonésie rurale 4,3% 1,5% 1,8%
Indonésie (Papouasie) 16,6% 6,8% 1,5%
Papouasie-Nouvelle-Guinée 26,6% 14,1% 7,7%
Sri Lanka 4,6% 1,6% 2,7%


 
La prévalence du viol est d’environ 6 à 8%. Majoritairement, les femmes en sont les victimes.

Si on tient compte du fait que le violeur peut avoir agit seul dans certains cas, et avoir participé à des viols collectifs dans d’autres cas, la prévalence de violeurs parmi la population masculine varie de 4% au Bangladesh urbain, à 41% en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Dans 55,4% des cas, le violeur n’a fait qu’une seule victime. Dans 28,3%, il commis deux ou trois viols. Dans 12% des cas, il a commis entre quatre et dix viols. Et dans 4,2% des cas, le nombre de ses victimes dépasse dix personnes.

Le premier viol du répondant — aujourd’hui âgé de 18 ans ou plus — a été commis alors que le violeur avait moins de quinze ans dans 14,8% des cas, entre 15 et 19 ans chez 42,7% d’entre eux, dans la vingtaine chez 35,2% des cas, dans la trentaine chez 4,4% des cas, et au-delà de cet âge dans 2,9% des cas.

Après le viol, 55,2% des violeurs l’ont regretté, 35,7% ont subit les représailles d’amis ou de la famille de la victime, 32,5% ont été arrêtés, et 22,9% ont subi une peine d’emprisonnement.

Références :
En Asie-Pacifique, un quart des hommes ont déjà commis un viol
Prevalence of and factors associated with non-partner rape perpetration: findings from the UN Multi-country Cross-sectional Study on Men and Violence in Asia and the Pacific

Complément de lecture : Mariages forcés en Ontario : au moins 210 cas en trois ans

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Écrit par Jean-Pierre Martel