Nous sommes tous des éponges

Publié le 3 février 2017 | Temps de lecture : 3 minutes

Tous les attentats terroristes sont commis par des personnes exposées à de la propagande haineuse.

Or l’intolérance et la haine ont des degrés : l’envie de tuer est la forme extrême de la haine. Il n’y a pas pire.

La tuerie à l’Assemblée nationale en 1984 et celle au Métropolis en 2012 sont des actes terroristes commis par des personnes exposées à la propagande haineuse ‘antiséparatiste’.

L’attentat terroriste de Polytechnique en 1989 est l’aboutissement de l’exposition du jeune tueur à la misogynie paternelle.

En somme, le discours haineux est à la source de tout acte terroriste. Cette exposition peut être sociale ou limitée au cercle familial.

Dans le cas de la tuerie à l’université Concordia en 1992, il peut résulter d’un délire paranoïaque. Dans ce cas, l’exposition est interne, lié à des hallucinations suscitées par la maladie mentale.

À la suite de l’attentat antimusulman de Québec, il est insuffisant de pointer du doigt les propos d’un petit nombre de personnalités journalistiques ou politiques. Le problème est plus vaste.

Le discours dominant à Québec, dans la région de la Vieille capitale et même dans une bonne partie du Québec profond, est un discours d’intolérance suscité par la Droite québécoise. Une Droite influencée par l’idéologie haineuse républicaine incarnée par Donald Trump.

À l’international, on ne mettra jamais fin au terrorisme sans s’attaquer à l’idéologie haineuse de la dictature saoudienne.

Ce qui est vrai à l’international l’est aussi au Québec. Sauf que les relais de l’idéologie atimusulmane chez nous sont omniprésents puisqu’elle s’est infiltrée dans chacun d’entre nous.

Il suffit de lire attentivement les commentaires publiés sur le site du quotidien montréalais Le Devoir — je présume que c’est pire sur les médias sociaux — pour trouver de nombreux exemples suggérant que les Musulmans sont en train de prendre le contrôle du Québec et de pervertir ses valeurs fondamentales. Ou que les Musulmans d’ici sont soit des cellules dormantes de groupes terroristes ou soit des gens qui se réjouissent secrètement de leurs attentats à l’Étranger.

Dans la fable, le loup se convainc que la brebis trouble son breuvage. Ainsi, il se victimise afin de se justifier à attaquer sa proie. Voilà l’essence du discours contre la minorité musulmane d’ici.

L’attentat antimusulman de Québec a été un électrochoc. Depuis plusieurs jours les médias québécois effectuent un travail admirable pour donner la parole aux Musulmans, pour présenter les victimes et leurs familles, et surtout pour incarner ce que sont les Québécois musulmans.

Je souhaite que cette campagne de sensibilisation se poursuive parce des mentalités bien encrées ne changent pas du jour au lendemain; il suffirait d’un attentat ‘vengeur’ d’Al-Qaida et de l’État islamique pour que le naturel antimusulman revienne au galop.

Sur le même sujet :
La tuerie de Charlie Hebdo : les lacunes du renseignement (2e partie)

Paru depuis :
La haine, cette bombe (2017-02-04)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Féminisme de chiffon

Publié le 1 février 2017 | Temps de lecture : 4 minutes

L’attentat terroriste antiislamique de Québec est l’aboutissement d’un discours démagogique et xénophobe qui prévaut dans certains milieux depuis plusieurs années.

À des fins de propagande, l’instrumentalisation du féminisme s’est avérée être l’outil le plus efficace dans la lutte antimusulmane au Québec.

Essentiellement, il consiste à soutenir qu’il est du devoir de toute femme de combattre la religion islamique qui, en se répandant dans nos sociétés, mettrait en péril les acquis du féminisme.

Le traitement des femmes qui vivent dans des pays où la charia a force de loi devient l’exemple du danger qui guette les pays occidentaux si cette religion devait un jour y exercer une influence déterminante.

Les Québécois musulmans ne représentent que trois pour cent de la population d’ici. De plus, la croissance démographique de la communauté musulmane, même si elle est plus rapide la moyenne, n’est pas de nature à bouleverser la composition ethnique du Québec dans un avenir prévisible.

En dépit de cela, beaucoup de personnes estiment que la croissance de la communauté musulmane est beaucoup plus grande qu’en réalité en raison de la visibilité soudaine du voile islamique, notamment chez les étudiantes musulmanes. Un engouement qui, dans les faits, s’estompe à leur arrivée sur le marché du travail.

Et c’est à l’égard du voile que la rhétorique antimusulmane est la plus belliqueuse.

Malgré le fait que dans la majorité des cas, le port du voile est volontaire, un certain nombre de personnes sont incapables de concevoir qu’il puisse en être ainsi. Elles projettent leur propre répulsion du port du voile sur les autres et présument que chez ces dernières, l’aversion est réprimée violemment par leur entourage familial.

Manipulées par la propagande de Droite, ces féministes se croient investies de la mission de délivrer leurs consœurs de l’oppression présumée dont elles seraient victimes.

C’est ainsi que l’on comparera le voile islamique à l’étoile de David que les nazis obligeaient les Juifs à porter pour les reconnaitre.

De manière aussi excessive, on qualifiera le voile islamique de violence faite aux femmes. Consciemment ou non, on suggère ainsi que les actes haineux contre des Musulmans sont légitimes puisqu’ils servent à les punir des sévices qu’ils infligent, croit-on, à leurs épouses.

À des fins de discussion, imaginons que le foulard islamique soit le signe infaillible que la femme qui le porte est victime de violence conjugale. Comment peut-on croire qu’il suffit de forcer cette femme à retirer ce foulard pour que cesse la violence domestique dont elle est l’objet ?

Il y a une différence fondamentale entre s’attaquer à l’exploitation des femmes et s’attaquer aux femmes exploitées. Ostraciser les femmes qui portent le foulard islamique, c’est se tromper de cible.

En réalité, la lutte de femmes contre d’autres femmes, ce n’est pas du féminisme. C’est de l’antiféminisme.

La révolution féministe a été un fait marquant du XXe siècle en Occident.

Fondamentalement, le féminisme n’est que libérateur. Il a consisté à accorder aux femmes un statut juridique et des droits égaux aux hommes, de permettre aux femmes de mener leur vie comme elles l’entendent, et d’obtenir un salaire égal à travail égal. Sur ce dernier point, il est évident qu’il reste du travail à faire.

Parallèlement à ce féminisme ‘libérateur’ (on me pardonnera ce pléonasme), s’est greffé un féminisme contraignant. Celui-ci vise à soumettre certaines femmes (essentiellement des Musulmanes) au dictats d’autres femmes, notamment en matière de tenue vestimentaire.

Face à la futilité du but recherché — contraindre des femmes à s’habiller autrement — les partisans de ce féminisme de chiffon ont le devoir aujourd’hui de se demander s’il est possible qu’elles soient manipulées à des fins de persécution religieuse.

Références :
La polémique reprend
Le terreau fertile d’une extrême droite bien de chez nous
Scission au sein de la Fédération des femmes

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La veillée en hommage aux victimes de l’attentat de Québec

Publié le 31 janvier 2017 | Temps de lecture : 2 minutes
Foule à la station Berri-UQÀM

Hier soir à 18h, la population montréalaise était invitée à une veillée en hommage aux victimes de l’attentat terroriste antimusulman de Québec.

Dès la station de métro Berri-UQÀM, la foule présente ce lundi soir permettait d’anticiper une participation importante à cette manifestation.

À la station de métro du Parc

En raison du fait que les gens trébuchaient les uns sur les autres au haut des escaliers mécaniques, les forces de sécurité ont dû faire cesser leur fonctionnement à la station du Parc, ce qui a contribué à l’engorgement au sortir des quais du métro.

Foule à la Place de la Gare Jean-Talon

En dépit du froid et du vent, un grand nombre de Montréalais sont venus manifester leur solidarité aux victimes de la tuerie de Québec.

Aucune des personnalités politiques présentes n’a été invitée à prendre la parole, la manifestation étant réservée aux citoyens.

Quelques participants

Rappelons les noms des victimes, tuées alors qu’elles priaient : Ibrahim Barry, Mamadou-Tanou Barry, Khaled Belkacemi, Karim Hassan, Azzedine Soufiane, et Aboubaker Thabti.

Références :
Azzedine, Khaled, Mamadou et les autres victimes de l’attentat de Québec
Le coup de crayon du 31 janvier
Une marée humaine à Montréal en solidarité pour les victimes de Québec

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm
1re photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 4000 — 19 mm
2e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 2500 — 25 mm
3e  photo : 1/50 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 12 mm
4e  photo : 1/60 sec. — F/3,2 — ISO 2000 — 20 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La décriminalisation de la violence conjugale en Russie

Publié le 26 janvier 2017 | Temps de lecture : 2 minutes


 
En Russie, environ 36 000 femmes sont battues et plus de 9 000 meurent chaque année de violence conjugale. Dans 60 à 75% des cas, l’agresseur est en ébriété.

Par million d’habitants, on dénombre environ vingt fois plus d’uxoricides — c’est-à-dire de meurtre d’une épouse — en Russie qu’aux États-Unis.

On estime que 40% des crimes violents russes — dont sont victimes surtout des femmes, mais aussi des enfants — se produisent en milieu familial.

Lorsque ces conflits ne sont pas mortels, la police intervient rarement, jugeant cela comme une affaire domestique et reprochant aux plaignantes de vouloir laver leur linge sale en public.

Quand la police intervient, seulement trois pour cent des enquêtes ouvertes débouchent sur une plainte devant les tribunaux.

En raison de la promiscuité des personnes en conflit, il est fréquent que la violence conjugale dégénère. Conséquemment, la plupart des pays traitent ces affrontements en vertu du droit criminel plutôt qu’en vertu du droit civil (comme le sont les conflits entre voisins, par exemple).

En effet, en droit criminel, c’est l’État qui porte plainte, libérant la victime des pressions qui pourraient s’exercer sur elle afin qu’elle retire sa plainte.

Mais l’Église orthodoxe et les autorités politiques russes estiment excessif de criminaliser les parents consciencieux qui ont recours de manière ‘modérée et judicieuse’ à la force physique dans l’éducation de leurs enfants.

Au nom de la préservation des valeurs traditionnelles familiales, les députés russes ont adopté hier, par 385 voix contre deux, de décriminaliser la première condamnation pour violence familiale lorsque l’incident n’a pas entrainé d’hospitalisation.

La première conviction serait alors punie d’une amende de 500$ ou d’un emprisonnement de quinze jours. Toutefois, lorsque l’agression a entrainé des contusions ou des fractures osseuses, ou lorsqu’il s’agit d’une récidive, elle pourrait faire l’objet de poursuites criminelles si les forces de l’ordre le jugent approprié.

Références :
Domestic violence in Russia
La Russie dépénalise les violences domestiques pour éviter la « destruction de la famille »
Russia Moves to Soften Domestic Violence Law

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 25mm F/1,2 — 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 320 — 25 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le serment d’allégeance aux valeurs du pays

Publié le 6 janvier 2017 | Temps de lecture : 6 minutes

Introduction

Parmi les douze recommandations du rapport Casey, deux concernent l’obligation de prêter allégeance à des valeurs nationales.

Depuis, ces recommandations ont reçu l’appui de Sajid Javid, le secrétaire britannique aux Communautés culturelles.

En Grande-Bretagne, ce serment serait l’équivalent moderne du Serment du Test.

Le Serment du Test

De 1673 à 1828, le Test Act assujettissait tous les fonctionnaires et officiers anglais à l’Église anglicane. Il avait pour but d’exclure les Catholiques romains de toutes les charges administratives du pays.

Au Québec il fut en vigueur peu de temps après la conquête française. Toutefois en 1774, par l’Acte de Québec, il fut remplacé par un nouveau texte dépourvu de références spécifiquement anticatholiques mais qui conservait le serment d’allégeance au roi ou à la reine d’Angleterre (chef de l’Église anglicane).

De nos jours, c’est cette version adoucie du Serment du Test que prêtent les néoCanadiens lors de la cérémonie de naturalisation.

Son texte est le suivant :

J’affirme solennellement que je serai fidèle et porterai sincère allégeance à Sa Majesté la Reine Élizabeth II, Reine du Canada, à ses héritiers et successeurs, que j’observerai fidèlement les lois du Canada et que je remplirai loyalement mes obligations de citoyen(ne) canadien(ne).

La signature du requérant au bas de ce document est nécessaire à l’obtention de la citoyenneté canadienne.

Survol international

En Australie, les références à la monarchie britannique ont été abandonnées sauf dans le cas des juges et des parlementaires.

Aux Pays-Bas, le serment d’allégeance est le suivant :

Je jure (ou déclare solennellement) allégeance au roi, aux statuts du Royaume des Pays-Bas, et à la constitution.

Je jure (ou déclare solennellement) que j’effectuerai loyalement les fonctions qui me seront assignées.


Ainsi aidez-moi Dieu Tout-Puissant ! (ceci que je déclare et affirme).

Depuis un an, la Belgique a institué une ‘déclaration de primo-arrivant’.

Toute personne qui ne possède pas déjà la citoyenneté européenne (sauf les étudiants et les demandeurs d’asile) doit prêter allégeance à la Convention européenne des droits de l’Homme s’il désire séjourner en Belgique pendant plus de trois mois.

Le refus de signer cette déclaration entraine l’interdiction de séjour. Une fois admis, ceux qui sont incapables de prouver qu’ils travaillent à leur intégration peuvent être déportés.

Contrairement aux autres pays, la Belgique a présumé que les requérants dont la culture est très éloignée de la sienne pouvaient avoir de la difficulté à saisir les implications concrètes d’un simple énoncé de principes.

Voilà pourquoi la déclaration à signer est plutôt un long texte explicatif. Note : on cliquera une ou deux fois sur le texte ci-dessous pour l’agrandir.

Suggestion d’un nouveau serment canadien de naturalisation

Lorsqu’une personne demande à immigrer au Québec, elle doit signer une Déclaration sur les valeurs communes de la société québécoise.

Le requérant y déclare vouloir respecter ces valeurs et apprendre le français.

Tant que ce document n’est pas signé, le dossier du requérant est incomplet et ce dernier ne peut recevoir le certificat de sélection émis par Québec.

Toutefois, cette déclaration — qui n’est pas un serment — est aussi contraignante qu’une résolution du Nouvel An.

À l’analyse des différentes solutions alternatives, je ne vous cacherai pas avoir été séduit par l’approche belge.

Si le texte de son serment d’allégeance est si long, c’est précisément pour faire réaliser les conséquences concrètes de l’adhésion du requérant aux valeurs du pays. Une adhésion facile pour nous qui partageons des valeurs identiques mais qui impliquent un profond changement de mentalité pour d’autres personnes.

Ceci étant dit, les moyens adoptés par ces pays ne sont pas mutuellement exclusifs.

On pourrait très bien faire en sorte que le dossier d’un requérant à l’immigration ne soit pas complet s’il n’a pas signé une déclaration d’adhésion aux valeurs du pays analogue à celle de la Belgique. En d’autres mots, à moins d’avoir signé un tel document, sa demande d’immigration ne serait même pas considérée.

Finalement, si sa demande d’immigration est acceptée, le requérant deviendrait officiellement citoyen canadien après avoir prêté un serment d’allégeance lors de la cérémonie de naturalisation. Ce court serment serait alors le suivant :

Je jure (ou déclare solennellement) mon allégeance aux valeurs du pays, c’est-à-dire l’égalité entre les sexes, la liberté d’opinion, la Démocratie, le respect du Droit et de la Justice, de même que le respect et la tolérance à l’égard de mes concitoyens.

Dans tous les cas, il est évident que le serment exigé depuis 1774 aux demandeurs de la citoyenneté canadienne n’est plus pertinent.

Le peu d’empressement du Canada à moderniser son serment de naturalisation est un argument de plus pour ceux qui désirent créer au Québec un État basé sur des bases nouvelles.

Références :
Déclaration sur les valeurs communes de la société québécoise
La Chambre approuve le projet de loi sur la déclaration des primo-arrivants
La fonction de député
Sajid Javid proposes ‘British values oath’ in wake of Casey review of social integration
Serment d’allégeance
Serment du test
Serment du test
Test Act
The Casey Review — A review into opportunity and integration

Parus depuis :
Malcolm Turnbull to add hurdles for ‘privilege’ of Australian citizenship (2017-04-19)
Quelles connaissances exige-t-on des immigrants ailleurs dans le monde? (2018-05-17)
Au Danemark, serrer la main est désormais obligatoire pour devenir citoyen (2018-11-22)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’intégration des immigrants en Grande-Bretagne

Publié le 5 janvier 2017 | Temps de lecture : 4 minutes
Concentration des néoBritanniques

Commandé en 2015, le rapport Casey a été remis au gouvernement britannique le 5 décembre dernier.

Ex haute fonctionnaire et membre de la liste des cent femmes les plus influentes de Grande-Bretagne, Mme Louise Casey avait pour mandat de diriger une étude au sujet de l’intégration des communautés culturelles, religieuses et raciales dans son pays.

Résultat d’un passé colonial qui s’est étendu sur tous les Continents, le multiculturalisme anglais a fait de la Grande-Bretagne un grand laboratoire de diversité ethnique.

Pourtant, en 2015-6, on y comptait officiellement 62 518 crimes haineux, une augmentation de 19% en comparaison avec l’année précédente. On estime que leur nombre réel est quatre fois supérieur.

L’aptitude d’une personne à migrer vers une couche socioéconomique supérieure à celle de ses parents est plus facile pour un Britannique ‘de race blanche’; c’est le cas de 43% des hommes ‘blancs’ et de 45,6% des femmes ‘blanches’.

Chez la première génération de Britanniques nés d’immigrants africains, indiens, pakistanais ou bangladeshis, cette proportion n’est que de 34,3% chez les hommes et de 27,6% chez les femmes.

Le rapport formule douze recommandations.

  1. L’État devrait adopter une politique destinée à favoriser la cohésion sociale. À cette fin, la Grande-Bretagne devrait soutenir les initiatives locales vouées à :
    • la promotion de la connaissance de la langue anglaise
    • l’émancipation de groupes de femmes marginalisées
    • l’employabilité des groupes les plus marginalisés
    • l’augmentation de la participation des femmes au travail
    • la maitrise des technologies de l’information par les parents provenant de milieux défavorisés
    • l’augmentation de la mixité sociale chez les jeunes, entre autres par la pratique du sport
    • l’adoption d’autres programmes mettant clairement l’accent sur la réduction de la ségrégation dans certains milieux.
  2. Créer une liste d’indicateurs de bris de cohésion sociale — nombre de crimes haineux, déficience de la connaissance de la langue anglaise, etc.— et en faire le suivi de manière périodique.
  3. Favoriser l’émulation en faisant connaitre les initiatives locales qui auront été couronnées de succès.
  4. La promotion à l’école de la législation, de l’histoire et des valeurs britanniques. Sont jugées ‘valeurs britanniques’ :
    • la Démocratie,
    • le respect du Droit,
    • la liberté,
    • l’égalité,
    • la liberté d’expression,
    • le respect mutuel, la compréhension interconfessionnelle et la tolérance.
  5. Faire connaitre auprès des personnes intéressées à immigrer en Grande-Bretagne, quels seront leurs droits et obligations et mettre sur pied des mesures d’accompagnement auprès des immigrants qui en ont le besoin dès leur arrivée en sol britannique.
  6. Imposer un serment d’intégration aux valeurs britanniques à l’arrivée au pays plutôt qu’au moment de la remise du certificat de citoyenneté.
  7. Travailler à l’intégration des diverses collectivités et accroitre les occasions de mixité scolaire.
  8. Mettre sur pied des programmes destinés à combattre les lacunes en anglais et les obstacles culturels à l’accès au marché de l’emploi.
  9. Prioriser la connaissance de l’anglais chez les adultes là où cela est nécessaire.
  10. Étudier dans quelle mesure la rénovation domiciliaire et les politiques de logement social peuvent favoriser l’intégration des différentes communautés culturelles.
  11. S’assurer que l’instruction à domicile et l’éducation privée ne soient pas des obstacles à l’intégration.
  12. Modifier le serment prêté par les représentants de l’État de manière à enchâsser l’obligation de respecter les valeurs britanniques.

Certaines de ces recommandations rejoignent celles exprimées à de multiples reprises au Québec et qui, en dépit de leur caractère raisonnable, ont suscité les accusations de xénophobie et le repli identitaire.

Comme ces créateurs québécois dont le talent ne nous semble évident qu’une fois leur consécration à l’Étranger, ces suggestions ont probablement plus de chance d’être adoptées ici maintenant qu’elles ont été légitimées dans un pays reconnu pour sa tolérance aux différences culturelles.

Voilà pourquoi la lecture des 199 pages du rapport Casey est recommandée à quiconque veut comprendre les défis à l’intégration auxquels font face les sociétés occidentales.

Référence :
The Casey Review — A review into opportunity and integration

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le vingtième anniversaire des CPE

Publié le 3 janvier 2017 | Temps de lecture : 2 minutes
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L’année 2017 marque le vingtième anniversaire de la création du réseau public de garderies québécoises.

Connus sous le sigle CPE, les Centres de la petite enfance ont été mis sur pied en 1997 par Mme Pauline Marois à titre de ministre de l’Éducation.

Cette mesure sociale a facilité la conciliation famille-travail d’un grand nombre de mères monoparentales qui souhaitaient retourner sur le marché du travail.

Dès la première décennie qui a suivi leur création, les garderies subventionnées avaient incité près de 70 000 mères à occuper un emploi. Ce qui se traduit par une hausse du PIB de 5,1 milliards de dollars.

Parmi les mères d’enfants de 0 à 5 ans, la proportion disponible à travailler — celles qui ont un emploi et celles qui sont à la recherche d’en avoir un — est le plus élevé au Québec (78%) que n’importe quelle autre province canadienne. À titre de comparaison, il est de 72% en Ontario.

Depuis vingt ans, le nombre de familles monoparentales à l’aide sociale a fondu de 99 000 à 38 000. Après la Suède et la Suisse, le Québec affiche aujourd’hui le plus haut taux d’activité des mères dans le monde.

Références :
L’Impact des services de garde à contribution réduite du Québec sur le taux d’activité féminin, le revenu intérieur et les budgets gouvernementaux
La déconfiture d’une bonne idée

Complément de lecture :
How advancing women’s equality can add $12 trillion to global growth

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1600 — 40 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La burka au volant : est-on devenu fou ?

Publié le 17 novembre 2016 | Temps de lecture : 4 minutes

Voile_islamique
 
Mardi dernier, lors d’un voyage officiel au Maroc, le premier ministre Couillard s’est dit favorable au port de la burka durant les examens pratiques de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ).

Devant le tollé de protestations que ses propos ont suscité, M. Couillard s’est finalement rangé le lendemain de l’avis de ses ministres (qui soutenaient le contraire).

Rappelons que la burka est ce voile intégral qui laisse seulement un petit ‘moustiquaire’ à la femme pour voir. Conséquemment, le champ de vision normal de celle-ci s’en trouve sérieusement rétréci.

Quelle n’est pas ma surprise de voir ce matin dans Le Devoir un de ses éditorialistes les plus respectés écrire : «…le port d’une burqa n’empêche pas la communication verbale. Après s’être dûment identifiée, une personne peut très bien passer un examen de conduite le visage voilé

Laissons à cet éditorialiste le bénéfice du doute. Supposons qu’il parlait du hijab ou du tchador. Ou peut-être parlait-il des examens écrits de la SAAQ et non des exercices pratiques (c’est à dire réalisés au volant).

Mais dans le doute, soyons clairs : il ne peut pas y avoir de conduite automobile sécuritaire en portant la burka. Aucun pays au monde ne le permet. Cela est même défendu dans les pays musulmans.

Donc ce n’est pas une question de persécution religieuse : c’est une question de gros bon sang.

Depuis certains jugements, les pouvoirs publics sont tétanisés à l’idée de devoir s’attaquer à certaines manifestations de l’intégrisme religieux.

Pour prendre un exemple absurde, qui oserait prétendre qu’il est nécessaire de traduire en braille les examens écrits de la SAAQ parce que les examens actuels constituent de la discrimination à l’égard des aveugles ?

Il est stupide de décerner un permis de conduire à une personne qui ne peut pas s’en servir. Voilà pourquoi les examens écrits ne sont pas disponibles en braille.

Toutefois, selon la jurisprudence actuelle, il est raisonnable de présumer qu’interdire les examens de la SAAQ aux femmes portant le niqab serait anticonstitutionnel.

Obliger la prestation de service à visage découvert est un choix de société. Or le rôle des constitutions, ce n’est pas seulement de protéger des libertés civiles; c’est également de consacrer des choix de société.

Et dans le cas de la Canadian Constitution, il s’agit d’une loi imposée au Québec par les provinces anglophones à l’issue d’une séance ultime de négociation à laquelle le Québec n’a pas été invité. C’est une loi ethnique, étrangère au Québec, qui heureusement prévoit une clause dérogatoire.

Lorsque ses dispositions vont à l’encontre des caractéristiques fondamentales du modèle de société que nous désirons défendre, il est légitime (et parfaitement légal) de l’invoquer. Je ne vois pas pourquoi nous devrions hésiter à le faire.

Et si le Canada anglais s’en indigne, c’est son problème et non le nôtre.

Références :
La règle de l’exception
Niqab et burqa aux examens de la SAAQ: Couillard se rallie à ses ministres

Parus depuis
Le Maroc interdit la fabrication et la vente de la burqa (2017-01-10)
L’Allemagne interdit le voile intégral dans la fonction publique (2017-04-28)
Le Danemark veut interdire le voile intégral dans les lieux publics (2018-01-06)
Denmark passes law banning burqa and niqab (2018-05-31)
Switzerland to ban wearing of burqa and niqab in public places (2021-03-07)
Burqa ban bill approved by Portugal’s parliament seen as targeting Muslim women (2025-03-17)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Religion et ségrégation sexuelle

Publié le 15 septembre 2016 | Temps de lecture : 3 minutes

Dans nos sociétés, la ségrégation sexuelle est légale. On la voit dans les toilettes publiques, les clubs sportifs et certains établissements scolaires.

Toutes les religions ont pratiqué ou pratiquent encore différentes formes de ségrégation sexuelle.

Il y a d’abord l’accès à la prêtrise, réservée aux hommes dans la majorité des confessions religieuses.

Puis il y a l’accès aux lieux de culte.

À la cathédrale Saint-Étienne de Vienne, il y a une entrée pour les femmes (à gauche) et une autre pour les hommes (à droite) parce qu’autrefois, femmes et hommes y assistaient à la messe chacun de son côté.

Abandonnée depuis dans toutes les églises catholiques, la séparation de l’assistance selon le sexe existe toujours dans les lieux de culte grecs orthodoxes, juifs, musulmans et sikhs.

De nos jours, ce qui choque est moins la ségrégation sexuelle en tant que telle que la manière avec laquelle elle s’exerce.

Dans une église, que les femmes soient à gauche et les hommes à droite (ou l’inverse), cela importe beaucoup moins que de savoir qu’il existe des lieux de culte (des mosquées, notamment) où les hommes assistent à un rituel sans qu’aucune barrière physique ne les sépare de l’officiant alors que les femmes sont à l’écart, cachées derrière une grille, un rideau ou une cloison amovible quand elles ne sont pas reléguées à l’entresol relié à un hautparleur.

Lorsque l’aménagement physique des lieux suggère symboliquement que la Volonté de Dieu est à l’effet que les femmes ne soient que des subalternes, cela apparait incompatible aux valeurs occidentales, y compris aux yeux de nombreuses Musulmanes.

Les religions pratiquées en Occident ont traversé diverses révolutions, dont la révolution féministe du XXe siècle. Ailleurs, les sociétés ont été beaucoup moins exposées à cette révolution, ce qui se reflète dans les mentalités religieuses qui y prévalent.

Contrairement au Christianisme et au Judaïsme, dont l’épicentre est situé en Occident, l’Islam tel que pratiqué chez nous est déchiré entre son enracinement séculaire dans nos sociétés et son enseignement dogmatique financé principalement par l’Arabie saoudite, un pays qui a échappé à cette révolution féministe et qui s’entête à promouvoir un Islam dominé par les mentalités qui prévalaient aux premiers siècles qui suivirent la mort de Mahomet.

Puisque le Dieu des Musulmans est le même que le nôtre, on comprend mal que Sa Volonté puisse être différente selon les confessions religieuses qui se réclament de Lui.

Conséquemment, un nombre croissant d’observateurs réclament que soit interdit le financement étranger des mosquées afin que la religion musulmane puisse se libérer du carcan que lui impose notamment le takfirisme saoudien, c’est-à-dire sa tendance à excommunier et condamner à mort tous ceux qui ont une interprétation de l’Islam le moindrement différente de la sienne.

Références :
Islam en France
Istanbul souhaite mieux accueillir les femmes dans les mosquées
Le prosélytisme de l’Arabie saoudite
La femme dans les religions monothéistes
Mosquée – Trudeau accusé de cautionner la ségrégation des sexes
Quelle place ont les femmes dans les mosquées ?
Une mosquée réservée aux femmes ouvre ses portes à Los Angeles

2 commentaires

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le burkini et l’intolérance religieuse

Publié le 8 septembre 2016 | Temps de lecture : 8 minutes

Introduction

Imaginez qu’un grand couturier italien ait inventé une tenue de plage enveloppante, destinée à protéger les femmes du danger des rayons solaires ou à cacher les taches cutanées d’un mélanome.

Certains auraient réagi en affirmant qu’il serait plus simple pour ces femmes de demeurer chez elles. Mais d’autres auraient applaudi à cette occasion de profiter des joies de la baignade en évitant certains des dangers qui leur sont associés.

Dans tous les cas, ce nouveau vêtement — comme toute nouveauté vestimentaire féminine — aurait fait jaser. Mais pas au point de susciter les passions comme l’a fait le burkini cet été.

Historique

Le burkini n’est pas nouveau. C’est en 2003 que la styliste australienne Aheda Zanetti créa ce maillot de bain dans le but de libérer les femmes.

L’origine de ce vêtement remonte à un conflit.

La nièce de la styliste voulait jouer au ballon-panier. Mais aucune équipe féminine ne voulait l’admettre parce qu’elle portait un hijab et refusait de l’enlever (note : il s’agit de ce long vêtement qui ne laisse que le visage à découvert).

Lorsqu’une équipe l’a finalement admise, son hijab est rapidement apparu totalement inapproprié à la pratique du sport.

D’où l’idée de créer une tenue sportive moins encombrante tout en respectant les préceptes de modestie de la religion musulmane.

Mme Zanetti raconte sa propre expérience : « Je me souviens de la première fois que j’ai essayé le burkini (…) C’était la première fois de ma vie que je nageais en public. Et c’était absolument merveilleux. Je me souviens parfaitement de la sensation. Je me suis sentie libre, je me suis sentie émancipée, je sentais que la piscine m’appartenait. J’ai marché jusqu’au bout de la piscine avec les épaules bien droites.»

Ici même au Québec, depuis quelques années, trois commissions scolaires montréalaises permettent à des élèves musulmanes de porter le burkini aux cours de natation.

Passée inaperçue jusqu’ici, cette situation a été rattrapée par la controverse actuelle relative à ce vêtement.

Plusieurs arguments ont été invoqués pour s’opposer au port du burkini. Voyons-en quelques-uns.

Le burkini serait une régression

Si les femmes qui portent aujourd’hui le burkini revêtaient autrefois un autre type de maillot pour se baigner publiquement, il est difficile de voir en quoi le burkini serait une libération, comme le prétend sa créatrice australienne.

Mais si, au contraire, les femmes qui le portent étaient autrefois des femmes toutes vêtues qui demeuraient assises sur des chaises longues ou qui auraient aimé aller à la mer mais qui demeuraient chez elles, il faudrait conclure, en effet, que ce vêtement leur donne accès aux joies de la baignade.

A-t-on vérifié à quelle catégorie appartiennent les femmes qui portent ce maillot de bain ? À ma connaissance, il n’existe pas de données scientifiques à ce sujet.

Conséquemment, présumer que l’observabilité croissante du burkini soit un indice de la diffusion sournoise de l’extrémisme religieux dans nos sociétés est de l’ordre de la spéculation.

Le burkini est un affront aux valeurs républicaines

De quelle république s’agit-il ?

S’il s’agit d’un État dont la devise est Nudité, Égalité, Fraternité, il est évident que la modestie est un affront à ses valeurs profondes.

Mais si le premier mot de cette devise est plutôt ‘Liberté’, ne devrait-on pas laisser les femmes libres de décider par elles-mêmes de leur tenue vestimentaire.

De nos jours, chez les hommes, le port de la barbe et de la moustache redevient à la mode. Les choses étant ce qu’elles sont, ce n’est qu’une question de temps pour que la modestie féminine ostentatoire devienne ‘tendance’ et relègue la controverse du burkini aux oubliettes.

Ces femmes doivent être délivrées des mentalités qu’on leur a inculquées

Que sait-on des mentalités inculquées aux Musulmanes ?

Au point de vue culturel, chacun d’entre nous est une éponge. Sans le savoir, nous influençons et sommes influencés. Conséquemment, il est certain que les femmes portant le burkini sont ‘sous influence’, tout comme celles qui s’habillent autrement.

Vaincre les tabous et ses inhibitions est une forme d’affranchissement. Mais dans le cas précis de la modestie, est-ce que la combattre correspond à un avancement civilisationnel tel qu’il justifie que l’État s’en mêle ?

Le burkini, symbole de l’aliénation féminine

Le fond du problème, c’est que pour certains, l’Islam est une religion misogyne. Conséquemment, à leurs yeux, tout ce qui lui est associé est un symbole de l’exploitation des femmes.

Impuissants à combattre l’aliénation féminine, ils se donnent bonne conscience en s’attaquant futilement à ce qui, dans leur esprit, en fait figure de symbole.

Malheureusement, il est impossible de distinguer la persécution religieuse de la lutte contre ses symboles. Parce que tout dans une religion est de l’ordre du symbole et de son impact sur l’inconscient.

En réalité, les trois grandes religions monothéistes sont misogynes à des degrés divers, reflétant les mentalités de l’époque où elles sont nées.

Mais les religions pratiquées en Occident ont traversé diverses révolutions, dont la révolution féministe du XXe siècle.

Contrairement au Christianisme et au Judaïsme, dont l’épicentre est situé en Occident, l’Islam tel que pratiqué chez nous est déchiré entre son enracinement séculaire dans nos sociétés et son enseignement dogmatique financé par des pays qui ont échappé à cette révolution féministe et qui s’entêtent à promouvoir une pureté originelle fantasmée d’un dogme remontant au début du Moyen-Âge.

Et puisque le renversement de la dictature saoudienne n’est pas à l’ordre du jour, cela nous amène à nous poser cette question fondamentale : depuis quand l’émancipation de la femme se mesure en cm² de surface corporelle exposée à la lumière du jour ? A-t-on démontré que les femmes sont beaucoup plus libres dans les sociétés où tout le monde est nu ?

Le burkini trouble l’ordre public

Aux yeux de certains, le burkini est une provocation qui justifie leur animosité personnelle. Si bien que des stations balnéaires ont voulu l’interdire sous le prétexte qu’il troublait l’ordre public.

En 1668, Jean de La Fontaine publie la fable Le Loup et l’agneau. Il y écrit :


Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d’une onde pure.
Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.

Dois-je en dire plus ?

La laïcité républicaine est sans issue

Sur ce blogue, j’ai eu l’occasion d’exprimer à plusieurs reprises mon opposition à la laïcité de type républicain.

Celle-ci est comme la chicane; on sait quand elle commence mais on ne sait pas quand elle finit.

Elle commence par une interdiction faite aux employés de l’État de porter des signes religieux dits ‘ostentatoires’ (ce qui autorise les signes chrétiens, généralement plus discrets).

Mais une fois que le public a bien compris que les valeurs républicaines exigent qu’on évite de porter des signes ostentatoires d’appartenance religieuse, pourquoi devait-on les tolérer au sein des entreprises privées ? Est-on justifié de piétiner les valeurs nationales lorsqu’on ne travaille pas pour l’État ?

Alors les employés qui portent de tels signes sont ostracisés.

Après avoir ignoré les regards désapprobateurs et les insinuations malveillantes, les personnes ‘déviantes des valeurs nationales’ doivent ensuite faire face aux affrontements et aux insultes de collègues zélés.

Suivent ensuite les tentatives d’exclusion de l’espace public, comme en témoigne l’interdiction du burkini.

Et peu à peu on finit par comprendre que les arguments invoqués contre les Musulmanes pour les contraindre aux dictats de la Droite française ne constituent qu’un paravent à l’intolérance religieuse. Puisqu’en fin de compte, il ne s’agit que de cela.

Références :
Burkini — Viser l’inclusion
J’ai créé le burkini pour libérer les femmes, pas pour enlever leur liberté
La Charte de la laïcité : un mauvais départ
La paille et la poutre
Le projet de loi libéral au sujet de la neutralité de l’État (2e partie : laïcité vs neutralité religieuse)
Le prosélytisme de l’Arabie saoudite
Les arrêtés anti-burkini pris en France favorisent la « stigmatisation » des musulmans, selon l’ONU
Une lecture féministe arrogante et cavalière

Paru depuis :
Musulmans de France: plus d’un quart de rigoristes, une majorité de laïcs (2016-09-19)

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Écrit par Jean-Pierre Martel