Le wokisme fédéral à l’université

Publié le 7 avril 2025 | Temps de lecture : 2 minutes

Il y a deux ans, le chef d’orchestre Jonathan Dagenais avait postulé pour devenir professeur adjoint à la faculté de musique de McGill. Appuyée unanimement par un comité de sélection, sa candidature avait finalement été rejetée arbitrairement par doyen de la faculté.

Celui-ci craignait que sa faculté soit privée des subventions accordées par Ottawa et qui sont conditionnelles à l’embauche accrue de personnes appartenant à des minorités raciales, sexuelles et de genre.

La faculté avait donc embauché une candidate autochtone native du Manitoba, sans doute compétente pour le poste, mais moins que le professeur Dagenais.

Le 31 mars dernier, on apprenait le cas de Patanjali Kambhampati (ci-contre). Son cas est antérieur à celui du professeur Dagenais. Mais il refait surface de nos jours grâce à une chronique du Journal de Montréal.

Né en Inde, ce professeur de la faculté de chimie de McGill est une sommité mondiale au sujet du rayonnement au laser. Depuis 2003, ses recherches ont permis la mise au point d’appareils ultraperfectionnés capables de mesurer le mouvement des électrons et des atomes.

Au début de la présente décennie, le Conseil de recherches en Sciences naturelles et en Génie du Canada s’est mis à refuser ses demandes de subvention au motif d’un manque d’appui de sa part aux politiques fédérales d’Équité, de diversité et d’inclusion (ÉDI).

Puisque le professeur Kambhampati ne peut être accusé d’être hostile aux personnes à la peau pigmentée, on doit conclure que les exigences fédérales concernent un manque d’engagement de sa part à former des personnes qui appartiennent à des minorités sexuelles ou des minorités de genre.

Ce qui équivaut à faire pression sur lui pour qu’il s’informe de l’orientation sexuelle de ses étudiants en maitrise ou au doctorat. Contrairement aux dispositions de la Charte québécoise des droits et libertés.

Références :
Équité, diversité et inclusion : la nouvelle discrimination multiculturelle
Professor of color denied funding for cutting-edge laser research due to ‘insufficient’ equity, diversity and inclusion enthusiasm
Woke jusqu’au trognon

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés au prix que nous payons pour appartenir au Canada, veuillez cliquer sur ceci.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’inéligibilité de Marine Le Pen

Publié le 31 mars 2025 | Temps de lecture : 3 minutes

C’est plus tôt aujourd’hui que Marine Le Pen (la cheffe du Rassemblement national) et huit de ses eurodéputés ont été reconnus coupables de détournement de fonds publics.

Madame Le Pen a été condamnée à une peine d’inéligibilité de cinq ans et à une peine d’emprisonnement de quatre ans, dont deux sous bracelet électronique.

La législation québécoise au sujet du financement politique relève du Code civil (québécois) et non du droit criminel (canadien). Or le droit civiliste considère la fraude politique comme un délit et non comme un crime.

Ce qui évite que les tribunaux québécois soient instrumentalisés à des fins politiques, comme ils le sont dans d’autres pays (en Roumanie, par exemple).

Promulguée le 9 décembre 2016, la loi française surnommée Sapin-II stipule à son article 19 que les magistrats ont l’obligation de retirer l’éligibilité des politiciens condamnés pour fraude politique. Le législateur français commettait ainsi une grave erreur en faisant du pouvoir discrétionnaire des procureurs un outil de répression politique.

Après avoir accepté ce cadeau empoisonné, les tribunaux se retrouvent aujourd’hui dans la nécessité d’invoquer le respect de l’État de droit pour faire avaler au peuple français l’érosion de son pouvoir souverain.

Imaginez qu’à la suite du rapport Gomery (au sujet du scandale des commandites), le système judiciaire canadien ait profité de l’élection du gouvernement conservateur de Steven Harper pour faire emprisonner une bonne partie du cabinet libéral de Paul Martin, le Canada aurait passé pour une république de bananes.

Ceci étant dit, personne ne réclame ici l’impunité de Marie Le Pen. Elle a fraudé : eh bien, qu’elle paie.

Toutefois, si les tribunaux français avaient condamné le Rassemblement national à rembourser les 2,9 millions d’euros de la fraude, majorés d’une pénalité importante, ce parti serait en faillite. Et ses dirigeants auraient à rebâtir à neuf une nouvelle formation politique, une corvée dont ils se souviendraient longtemps.

Ce faisant, les tribunaux n’auraient pas privé le peuple français de son droit de choisir ses dirigeants, aussi imparfaits soient-ils.

En confiant aux tribunaux le pouvoir d’empêcher le peuple français de s’exprimer par voie démocratique, ils ne lui laissent que le choix d’imposer sa volonté par des voies qui ne le sont pas, et notamment par la violence (aidé discrètement par l’ami américain).

Références :
Article 19 de la loi Sapin-II
Inéligibilité : que prévoient les lois de 2016 et 2017 ?
La volonté populaire en Europe soumise à la dictature des juges : le cas de la Roumanie
Marine Le Pen inéligible cinq ans et condamnée à quatre ans de prison

Paru depuis : Condamnation de Marine Le Pen : Jean-Luc Mélenchon rejoint les critiques de la droite et de l’extrême droite sur la justice (2025-03-31)

Complément de lecture : Kadhafi a-t-il « investi » dans Sarkozy ? (2025-04-06)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La théorie du genre et l’AFP

Publié le 25 mars 2025 | Temps de lecture : 2 minutes

Après la promotion de l’égalité des sexes, après la lutte contre la ségrégation raciale, après la défense des droits des minorités sexuelles, l’Occident a fait de la défense des ‘minorités de genre’, le combat ultime pour les droits de la personne.

Jusqu’à tout récemment, Washington dépensait des sommes considérables pour faire la promotion mondiale de la théorie du genre grâce à la collaboration des agences de presse occidentales, de même que celle de milliers de médias et de journalistes.

Évidemment, ce n’est pas parce que ces agences de presse ont perdu récemment leur financement américain que les rédacteurs de leurs dépêches ont soudainement changé d’avis à ce sujet.

Voilà pourquoi, plus tôt ce matin, l’Agence France-Presse annonçait faussement que la Fédération internationale d’athlétisme voulait déterminer le ‘genre’ des athlètes grâce à un prélèvement buccal.

En réalité, ce que la Fédération veut savoir, c’est le sexe et non le ‘genre’ des athlètes.

L’analyse chromosomique des cellules récoltées par frottis buccal permet de déterminer le sexe biologique. Celui-ci est un fait objectif et vérifiable, alors qu’il n’y a pas de test de laboratoire qui permet de déterminer le ‘genre’.


 
À l’annonce de cette nouvelle fallacieuse, j’ai posté sur le site de Radio-Canada un premier rectificatif qui a été censuré.

Croyant qu’il l’avait été en raison du reproche final adressé à l’Agence France-Presse, j’ai publié un deuxième rectificatif, purgé de ce reproche. Peine perdue; ce deuxième correctif fut également refusé par Radio-Canada.

En conclusion, la ‘nétiquette’ de Radio-Canada interdit la critique de la théorie du genre parce que cela pourrait offenser ceux qui y croient…

Compléments de lecture :
La dysphorie de genre chez l’enfant
La théorie du genre et ses excès

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les homicides policiers d’Autochtones au Canada

Publié le 25 janvier 2025 | Temps de lecture : 4 minutes

En 2024, dix-neuf Autochtones ont été tués par la police canadienne

Au recensement de 2021, 1,8 million d’Autochtones habitaient au Canada.

Même s’ils représentent 5 % de la population canadienne, ils ont compté pour 26 % des 72 personnes tuées en 2024 lors d’interventions policières au pays.

C’est le pourcentage le plus élevé depuis l’an 2000; entre 2000 et 2023, la moyenne était de 17 %.

Lorsqu’on tient compte de la taille des populations concernées, les Autochtones canadiens ont deux fois plus de risques d’être tués par des policiers que les personnes à la peau pigmentée aux États-Unis.

La moitié de ces homicides ont été commis par la Gendarmerie royale du Canada. De plus, le cinquième des Autochtones tués par la police l’ont été en détention, c’est-à-dire alors qu’ils étaient désarmés et totalement à la merci de leurs geôliers.

Cliquez sur la photo pour l’agrandir

En raison de sa complexité, le graphique ci-dessus mérite des explications.

À gauche, l’axe vertical indique le pourcentage d’Autochtones au sein de la population d’une province ou d’un territoire. C’est ainsi que le trait horizontal vert au-dessus du Nunavut indique que dans ce territoire, environ 85 % de la population est autochtone.

À droite, l’axe vertical permet de quantifier la hauteur des bandes verticales mauves. Celles-ci représentent le pourcentage d’Autochtones canadiens tués qui l’ont été dans cette province.

Il fut de 26 % en Saskatchewan et au Manitoba, de 16 % en Alberta et en Ontario, et de 5 % en Colombie-Britannique, au Québec et au Nouveau-Brunswick.

Les bandes verticales bleu poudre indiquent la population autochtone d’une province en nombre absolu. La plus haute de ces bandes est au sujet de l’Ontario. C’est là que vivent 406 590 Autochtones, soit 23,9 % de tous les Autochtones du pays, mais seulement 2,9 % (le trait vert) de la population de cette province.

Le cas du Manitoba est intéressant.

2019-11-29-21-raisonsOn se rappellera que cette province s’est illustrée dans la campagne anglo-canadienne contre la loi 21 (au sujet de la laïcité de l’État).

Pour les dirigeants de cette province, le droit d’une personne ‘blanche’ de porter des signes religieux ostentatoires a plus d’importance que le droit d’un Autochtone à la vie.

Près d’un Manitobain sur cinq (18,1 %) est Autochtone. De nos jours, ils y constituent un sous-prolétariat dont la misère sociale s’exprime par leur surreprésentation dans les prisons de cette province à la suite d’accusations de vagabondage, si ce n’est d’avoir commis des méfaits mineurs.

Selon des rapports internes du ministère des Affaires indiennes, de tous les Autochtones du pays, ceux du Manitoba sont les plus à risque de grandir dans la pauvreté, d’abandonner l’école, de dépendre de l’aide sociale, de vivre dans des logements délabrés et d’être victimes de violence familiale ou policière.

Dans cette province, 62 % des enfants Autochtones vivent sous le seuil de pauvreté alors que cette proportion est de 25 % dans l’ensemble des enfants Autochtones du pays.

Si les pensionnats autochtones ont y disparu dans les années 1990, les services sociaux de la province utilisent encore tous les prétextes pour confier des enfants Autochtones à des familles d’accueil hors des réserves indiennes. Ce qui a le même effet.

Parmi les Autochtones du pays, ceux du Manitoba détiennent le plus faible taux de diplomation du secondaire.

Le taux de bénéficiaires de l’aide sociale y est également le plus élevé au pays; dans certaines communautés, 80 % de la population autochtone en dépend.

Les données publiées cette semaine au sujet des homicides policiers d’Autochtones nous amènent à nous demander en quoi cette province peut se permettre de faire la morale aux autres quant à la protection des droits fondamentaux.

Références :
La population autochtone continue de croître
Manitoba : droits fondamentaux et laïcité
Plus du quart des personnes tuées par la police en 2024 au Canada étaient autochtones

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La corruption politique en Grande-Bretagne

Publié le 3 décembre 2024 | Temps de lecture : 4 minutes

L’exemple québécois

Une des lois les plus importantes adoptées par le gouvernement péquiste de René Lévesque est celle qui concerne le financement politique au Québec.

Au départ, cette loi était déjà une des plus restrictives au monde. Les amendements apportés depuis en ont fait probablement la plus stricte de toutes.

Pour éviter que nos élus soient à la solde d’intérêts obscurs, cette loi fait en sorte que toute la classe politique n’est redevable qu’aux gens d’ici.

Concrètement, seuls les citoyens québécois sont autorisés à contribuer au financement des candidats et des formations politiques du Québec. Cela est interdit aux entreprises (même québécoises), aux syndicats et aux organisations non gouvernementales (ONGs).

La contribution annuelle maximale est de 100 $ par citoyen, un maximum porté à 200 $ les années électorales.

Financement politique en Grande-Bretagne

En Grande-Bretagne, le financement politique est de la corruption légalisée.

Dans ce pays, il n’y a aucune limite à l’argent qui peut être versé à un parti politique. Il y a seulement une obligation de déclarer ce don à la Commission électorale s’il est au-delà d’un certain montant.

Seuls doivent être déclarés, les dons versés à la caisse électorale d’un parti qui dépassent 7 500 £ et les dons supérieurs à 1 500 £ qui sont versés à une association de comté.

Les donateurs ne peuvent être que des citoyens ou des syndicats britanniques, de même que des compagnies enregistrées en Grande-Bretagne (même si elles n’y font pas véritablement affaire).

De la même manière, n’importe quelle ONG américaine peut verser des dons par l’intermédiaire de sa succursale britannique.

La Commission électorale ne vérifie pas la légalité des dons; c’est le rôle des partis politiques de s’en assurer. Malheureusement, ceux-ci n’ont pas intérêt à trouver quoi que ce soit d’irrégulier.

À partir des registres de la Commission, l’ONG Transparency International a scruté 78 735 dons versés officiellement à des politiciens britanniques entre 2002 et 2024, pour un total de 1,2 milliard de livres sterling.

Selon cette ONG, 115 millions £ (environ le dixième de tout ce financement) proviennent de sources opaques ou suspectes.

Cet argent est versé par des entreprises douteuses (parce qu’elles n’en ont pas les moyens), par des associations dont la liste des bailleurs de fonds est maintenue secrète, et par des sociétés-écrans qui servent de paravent à des associations ‘caritatives’ étrangères bannies dans certains pays, etc.

De plus, cette corruption prend aussi la forme de cadeaux valant des millions de livres sterling versés par des gouvernements étrangers.

Ces cadeaux comprennent des voyages, toutes dépenses payées, totalisant 11,6 millions de livres sterling. Ils sont offerts par le Qatar (460 000 £), l’Arabie saoudite (400 000 £), le Bahreïn (200 000 £) et l’Azerbaïdjan (140 000 £).

En 2022, le gouvernement conservateur a modifié la loi électorale de manière à retirer à la Commission électorale son pouvoir d’entamer des poursuites criminelles contre ceux qui violent la loi à ce sujet. Depuis ce temps, il est devenu inutile de dénoncer le financement illégal auprès de Commission.

De plus, les associations sans statut légal n’ont plus besoin de s’enregistrer auprès de la Commission tant et aussi longtemps que leurs contributions sont inférieures à 37 270 £ par année (soit environ 66 500 dollars canadiens).

Ce qui signifie que les données publiées par Transparency International représentent une grossière sous-estimation de la corruption britannique.

Références :
Le véritable héritage de René Lévesque
Political funding in the United Kingdom
Rules for funding for political parties
UK politics infiltrated by ‘dark money’ with 10% of donations from dubious sources

Parus depuis :
Revealed: how members of House of Lords benefit from commercial interests (2025-02-24)
House of Lords members have given £109m to political parties (2025-03-09)

Complément de lecture : La corruption au parlement européen

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les garderies-ghettos

Publié le 13 novembre 2024 | Temps de lecture : 5 minutes

Introduction

C’est le journaliste Francis Vailles, de La Presse qui révélait hier que dans la région de Montréal, trente-six garderies subventionnées par l’État n’acceptent que des enfants qui appartiennent à certaines minorités ethniques ou religieuses.

Ces garderies offrent environ deux pour cent des 134 000 places disponibles dans la région de Montréal⁠.

C’est en 1998 que le Québec a déconfessionnalisé son système scolaire, abolissant ainsi à la fois les commissions scolaires catholiques et protestantes.

Qu’un quart de siècle plus tard, apparaissent des garderies confessionnelles subventionnées par l’État, cela représente un retour en arrière.

Si une garderie veut se constituer en ghetto qui n’accepte que des enfants de parents qui partagent la même confession religieuse ou la même ethnie — voire la même aisance financière — elle ne doit pas être subventionnée par l’État.

Les dangers de la ghettoïsation

Quarante ans après que le parlement de Stockholm eut décidé de transformer la Suède en un pays multiculturel, celui-ci est devenu la capitale du viol en Occident.

Non pas que le multiculturalisme ou que l’immigration conduisent séparément à ce résultat, mais parce que de 2005 à 2016 ce pays a accueilli un grand nombre de réfugiés — majoritairement d’Afghanistan, d’Iran, d’Irak, de Syrie, de Somalie et d’Érythrée — qu’il n’a pas pris le soin d’intégrer à la culture du pays en raison du laisser-faire inhérent au multiculturalisme.

Or leur nombre n’est pas négligeable; en 2019, un Suédois sur cinq était né à l’Etranger.

De son côté, la France est opposée au multiculturalisme. Mais elle a laissé se développer des banlieues qui se sont constituées en ghettos mono-ethniques au sein desquels les valeurs républicaines sont demeurées étrangères à la mentalité de la majorité des jeunes qui y habitent.

Multiculturalisme vs convergence culturelle

Le multiculturalisme canadien encourage l’appartenance ethnique en tant que marqueur identitaire. Il favorise la tendance naturelle du repli rassurant entre semblables.

De son côté, la convergence culturelle n’oblige pas le Québécois né à l’Étranger à épouser les valeurs québécoises. Mais il le motive, entre autres, en pénalisant le repli sur soi.

Cesser le financement des garderies-ghettos par l’État les rend plus onéreuses et dissuade ainsi les parents d’y envoyer leurs enfants.

La solution du guichet unique

L’apparition des garderies-ghettos est le résultat du laisser-faire de la CAQ.

Ce laisser-faire s’explique par le fait que la manière pour la CAQ de diminuer les taxes tout en prétendant que cela n’affecte pas la qualité des services, c’est de ne jamais vérifier dans quelle mesure les normes sont respectées, notamment après l’adoption de budgets insuffisants.

Et comme chaque dollar dépensé en inspection est un dollar de moins pour créer une place en garderie, c’est une raison de plus pour ne pas aller voir ce qu’on a intérêt à ne pas savoir.

Pour empêcher les garderies de se constituer en ghettos, le gouvernement se propose de créer un guichet unique qui attribuera les places automatiquement à partir de l’automne 2025.

Comme c’est facile.

Dans un pays idéal, les parents devraient avoir le choix de la garderie où envoyer leurs enfants. S’ils jugent approprié de les retirer d’une garderie privée subventionnée parce que la salubrité ou l’encadrement pédagogique y laisse à désirer, ils devraient en avoir le droit.

Malheureusement, dans un contexte de sous-financement des garderies et du nombre insuffisant de places, le choix des parents est limité.

Si en plus, c’est un ordinateur qui détermine là où leurs bambins doivent aller, on abolit tout incitatif à l’excellence de la part des garderies subventionnées. C’est le nivèlement par le bas.

Évidemment, le guichet unique existe aussi en santé. Mais le nivèlement par le bas y est contré par les inspections des Ordres professionnels qui s’assurent du maintien de la qualité des services. Ce qui n’est pas le cas du personnel en garderie privée.

Ce que l’article de La Presse nous apprend, c’est qu’à défaut d’inspections de routine, avant que le gouvernement apprenne les lacunes qui sévissent dans une garderie, cela prend des années.

Après l’instauration de son guichet unique, commenceront les années au cours desquelles les parents seront forcés d’envoyer leurs enfants à la garderie déterminée par ‘l’ordinateur de la CAQ’.

Références :
Confessionnalisme et neutralité religieuse dans les écoles de Montréal
Immigration en Suède
La convergence culturelle : communion et symbiose
La Suède, capitale du viol en Occident
Le multiculturalisme ou le tribalisme des sociétés anglo-saxonnes
Places en garderie : un « vrai » guichet unique dans un an
Trente-six CPE sélectionnent selon l’ethnie ou la religion

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le contrôle coercitif

Publié le 11 octobre 2024 | Temps de lecture : 1 minute

À voir…

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’influence politique des médias sociaux

Publié le 10 octobre 2024 | Temps de lecture : 1 minute


 
Selon un sondage effectué aux États-Unis entre le 16 et le 22 septembre dernier par le Pew Research Center, près de la moitié des jeunes adultes utilisent les médias sociaux comme principale source d’information au sujet de la politique américaine.

Les personnes âgées sont les seules demeurées majoritairement fidèles au petit écran, suivies par les 50 à 64 ans.

Quant aux sites web (accédés directement ou par le biais des moteurs de recherche), ils constituent la principale source de nouvelles politiques chez environ le tiers de l’électorat américain.

Loin derrière eux se trouvent les médias les plus anciens (radio et quotidiens imprimés).

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La vie nocturne de Montréal et le cas d’un cabaret de quartier

Publié le 29 septembre 2024 | Temps de lecture : 6 minutes
Manisfestion d’appui au cabaret La Tulipe

De la salle de cinéma muet au cabaret bruyant

Au début du XXe siècle, Montréal était connue comme le ‘Paris’ de l’Amérique du Nord.

Le vendredi soir, de riches Américains louaient des cabines dans le train de nuit qui reliait New York à Montréal afin de fêter le lendemain soir dans les clubs de jazz du quartier de la Petite Bourgogne, où l’alcool coulait à flots.

Rappelons qu’au sud de la frontière, la prohibition régnait aux États-Unis.

Pendant ce temps, les familles qui fuyaient la misère des campagnes québécoises s’entassaient dans les logements insalubres de l’Est de la ville. Montréal possédait alors un des taux de tuberculose les plus élevés en Amérique du Nord.

Face à ce paupérisme, les quelques entrepreneurs qui ouvraient des salles de spectacle dédiées aux ouvriers étaient presque perçus comme des bienfaiteurs en permettant à ces derniers, le temps d’un divertissement, d’oublier leur condition sociale.

Quand le Théâtre Dominion, financé par la Confederation Amusement Ltd, ouvre ses portes en 1913, c’est d’abord une salle de cinéma muet où les projections, entrecoupées d’entractes musicaux, sont accompagnées au piano.

Il en sera ainsi pendant seize ans, jusqu’à l’arrivée du cinéma parlant.

Si cette salle était demeurée un cinéma de quartier, cela ne créerait pas de problème de voisinage puisqu’il n’est pas rentable de programmer, dans les milieux ouvriers, des films qui débutent très tard en soirée.

C’est ainsi que de nos jours, le denier film projeté au Cinéma Beaubien débute à 21h30 pour se terminer vers 23h.

Le problème du théâtre Dominion, c’est qu’il est devenu le seul ‘cabaret de quartier’ de Montréal alors que tous les autres étaient situés au centre-ville.

L’âge d’or de la vie nocturne montréalaise

Dans les années 1940 à 1960, Montréal devint la Mecque du divertissement au Canada; c’est à cette époque qu’on vit se multiplier les spectacles offerts tous les soirs, au bénéfice principalement de touristes.

En 1944, c’est dans la métropole que s’établit l’effeuilleuse Lily Saint-Cyr, pourtant Américaine de naissance. En 1951, Alain Bernardin fonde le Crazy Horse Saloon de Paris après avoir vu son spectacle à Montréal.

À cette époque, le règlement municipal concernant le tapage nocturne visait plus des fêtards au sortir des tavernes que les établissements de spectacle. Et ce, pour deux raisons.

Premièrement parce que les cabarets étaient situés au centre-ville. Et deuxièmement parce que personne n’osait se plaindre d’eux puisqu’ils appartenaient à la pègre.

Le règlement anti-bruit du Plateau Mont-Royal

Un règlement bien écrit est un règlement facile d’application.

L’article 9 du règlement anti-bruit de l’arrondissement du Plateau Mont-Royal interdit tout bruit perceptible hors d’un appartement ou d’un établissement commercial.

Lorsqu’un citoyen se plaint du bruit fait par un voisin, la police n’a même pas besoin d’entrer chez ce voisin; il lui suffit d’aller chez le plaignant, d’y entendre le bruit en question et de glisser la contravention sous la porte du voisin tapageur.

Depuis des années, l’arrondissement du Plateau Mont-Royal a refusé de sévir à l’égard des boites de nuit, des bars, des restaurants, des théâtres bruyants du quartier, se contentant d’empocher l’argent des contraventions. Pour la ville, le tapage nocturne était une source intéressante de revenus.

Pour les plaignants, la seule manière de forcer la ville à régler le problème était de la poursuivre devant les tribunaux.

En raison de l’inaccessibilité économique des tribunaux, les familles du plateau rongeaient leur frein. Jusqu’au jour où un citoyen fortuné décida de s’adresser aux tribunaux afin d’obtenir justice.

Officiellement, cette cause opposa un citoyen à la ville. Dans les faits, ce citoyen avait derrière lui des dizaines de milliers de travailleurs dans une situation analogue à la sienne un peu partout sur l’ile de Montréal.

De nos jours, toutes les personnes qui louent un logement s’attendent et exigent qu’il soit habitable.

Or ‘habitable’, cela ne signifie pas seulement que ce logement soit doté d’un toit et des vitres aux fenêtres qui les protègent des intempéries, qu’il soit doté d’un système de chauffage, mais également que les enfants et leurs parents puissent y dormir en paix.

Un cataplasme sur une jambe de bois

En panique depuis le jugement unanime de la Cour d’appel du Québec, l’administration Plante se propose de soustraire la pollution sonore de l’industrie du divertissement de l’application de l’article 9 de son règlement anti-bruit.

Pendant deux heures aujourd’hui, j’ai cherché en vain sur l’internet le texte exact du nouveau règlement anti-bruit de la ville.

Les citoyens inquiets de l’intention de la ville ont quelques jours seulement pour s’opposer à un règlement fantomatique dont la teneur est maintenue secrète.

Selon ce qu’on en sait, le nouveau règlement ne changera strictement rien.

Dans la cause concernant le cabaret La Tulipe, le plaignant s’est appuyé sur l’article 9 parce c’était l’argument légal le plus simple à démontrer; en substance, il demandait aux tribunaux de forcer la ville à faire respecter son propre règlement.

Même si l’article 9 du règlement municipal n’avait pas existé, le plaignant se serait appuyé sur ses droits constitutionnels. Ce que les tribunaux lui auraient accordé sans hésitation.

L’article 6 de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne se lit comme suit :

Toute personne a droit à la jouissance paisible et à la libre disposition de ses biens, sauf dans la mesure prévue par la loi.

En d’autres mots, exempter l’industrie du divertissement de l’application de l’article 9 rend le nouveau règlement invalide parce que contraire aux libertés fondamentales du Québec.

Conclusion

L’administration Plante entend faire reposer le ‘nightlife’ de Montréal sur le sacrifice de ses travailleurs.

Si cette gauche caviar au pouvoir — celle qui se paie des huitres à 350$ à Paris ou qui boit du vin à 60$ la bouteille à Vienne — est incapable de comprendre que cela est une violation de nos droits fondamentaux, elle ne doit pas s’attendre à être réélue.

Référence : Un changement au règlement sur le bruit inquiète les citoyens du Plateau

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II + objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/20 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 20 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Répartition territoriale des langues parlées à Montréal et à Laval

Publié le 21 septembre 2024 | Temps de lecture : 1 minute
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Référence : Cette carte montre la «superdiversité linguistique» unique de Montréal

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Écrit par Jean-Pierre Martel