Le syndrome postcovid (surnommé ‘covid long’)

Publié le 29 septembre 2021 | Temps de lecture : 4 minutes

Le syndrome postcovid est le nom donné à l’ensemble des séquelles à long terme liées à une infection par le Covid-19.

Des chercheurs britanniques ont publié hier la plus importante étude jusqu’ici à ce sujet.

À partir des dossiers médicaux électroniques de 273 618 survivants (principalement Américains) d’une infection par le Covid-19, on a mesuré l’incidence de neuf symptômes chez ces personnes.

Une partie d’entre elles ont été trouvées à l’occasion de campagnes de dépistage si on en juge par le fait qu’elles étaient asymptomatiques.

Puis on a comparé ces données avec celles obtenues auprès de 106 578 personnes qui, au lieu d’attraper le Covid-19, avaient plutôt attrapé la grippe ordinaire.

Et pour que la comparaison entre les deux groupes soit parfaite, à partir des 273 618 ‘Postcovidiens’, on a isolé un sous-groupe de 106 578 personnes qui possédaient les mêmes caractéristiques ethniques et qui étaient atteintes par les mêmes maladies chroniques que dans le groupe-témoin.

Très complexe, l’étude comportait deux analyses. D’une part, les symptômes ressentis au cours des six mois qui ont suivi la contamination (incluant la phase aigüe de la maladie) et d’autre part, les symptômes qui sont apparus tardivement, entre trois et six mois après le début de la contamination.

Dans le tableau ci-dessous, j’ai recalculé les données de l’étude de manière à montrer les symptômes apparus au cours des trois premiers mois et ceux apparus plus tard. De plus, pour plus de concision, ‘D.’ est mis pour ‘Douleurs’.


Prévalence des symptômes apparus au cours des 90 premiers jours et de ceux apparus tardivement

Symptômes Covid tôt Grippe tôt Covid tard Grippe tard
Anxiété/dépression 7,4 % 5,5 % 19,2 % 14,3 %
Respiration anormale 9,3 % 5,0 % 9,1 % 4,7 %
D. abdominales 6,6 % 4,6 % 10,7 % 6,8 %
D. pulmonaire/mal de gorge 6,3 % 3,4 % 6,5 % 3,8 %
Fatigue 6,2 % 3,1 % 6,4 % 3,7 %
Maux de tête 3,9 % 2,9 % 6,7 % 5,1 %
Problèmes cognitifs 2,6 % 1,3 % 3,0 % 1,8 %
D. musculaires 1,6 % 1,0 % 2,1 % 1,3 %
Autres douleurs 3,6 % 2,8 % 8,5 % 5,5 %

Au cours de la durée totale de l’étude, 57,0 % des personnes qui ont contracté le Covid-19 ont été atteintes par un ou plusieurs symptômes du covid long. Et 36,6 % d’entre eux en étaient encore atteints après plusieurs mois.

Cette fréquence a varié de 46,4 % (dans le groupe des 10 à 21 ans) à 61,1 % (chez les plus de 65 ans).

Il est plus fréquent chez ceux gravement atteints, passant de 63,6 % chez ceux qui ont dû être hospitalisés à 73,2 % chez ceux qui furent admis aux soins intensifs.

Les femmes et les jeunes sont plus atteints de maux de tête, de symptômes abdominaux, d’anxiété et de dépression alors que les hommes et les vieillards ont plus de difficultés respiratoires et de problèmes cognitifs, c’est-à-dire des difficultés à se concentrer (en anglais : ‘brain fog’).

Références :
Cognitive deficits in people who have recovered from COVID-19
Covid long
Incidence, co-occurrence, and evolution of long-COVID features
Post-covid syndrome in individuals admitted to hospital with covid-19: retrospective cohort study

Parus depuis :
« Il n’est jamais redevenu l’enfant qu’il était » (2021-09-30)
Covid-19 : le SARS-CoV-2 peut persister dans le corps pendant des mois et se disséminer précocement dans le cerveau (2021-12-24)
Faire le deuil de sa vie d’avant à cause de la « COVID longue » (2022-02-12)
SARS-CoV-2 is associated with changes in brain structure in UK Biobank (2022-03-07)
COVID-19 : des milliers d’employés de la santé infectés ont des symptômes après trois mois (2022-03-12
La « COVID longue » contribue-t-elle à la pénurie de main-d’œuvre? (2022-06-17)
Covid-19 : une personne sur huit présente des symptômes persistants, selon une étude néerlandaise (2022-08-06)
Alitée depuis trois mois en raison de la COVID longue (2022-10-11)
COVID-19 : 1,4 million de Canadiens ont subi des symptômes pendant au moins trois mois (2022-10-17)
La COVID longue n’épargne pas les jeunes (2022-10-25)
La COVID longue affecte surtout le sommeil (2022-11-18)
Un cas d’Omicron sur deux mène à la COVID longue, selon une étude du CHUS (2022-12-15)
Covid: ongoing loss of smell may be caused by nasal cell destruction (2022-12-21)
Les 7 symptômes à retenir (2023-02-27)
COVID longue Des milliers de travailleurs de la santé atteints (2023-09-21)
Long Covid ‘brain fog’ may be due to leaky blood-brain barrier, study finds (2024-02-22)
‘Alarming’ rise in Americans with long Covid symptoms (2024-03-15)

Complément de lecture :
Des centaines de jeunes touchés par un dangereux syndrome (2021-11-14)

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Troisième dose en hospice : la bonne décision du ministre Dubé

Publié le 28 septembre 2021 | Temps de lecture : 2 minutes

Entre le 11 juillet et le 7 aout 2021, il n’y a eu aucun nouveau cas de Covid-19 dans les hospices du Québec. En aout, quelques cas sont apparus.

Depuis la mi-septembre, la situation a commencé à montrer des signes de détérioration.

Le 30 aout, le Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ) décidait de ne recommander l’administration d’une troisième dose que pour les personnes immunodéprimées. Le comité ne l’interdisait pas aux autres; il ne faisait que s’abstenir de le recommander, attendant le moment approprié pour ce faire.

Malgré le fait que depuis deux semaines, le nombre de cas dans nos hospices est passé de presque rien à 87, le président du CIQ déclarait hier à La Presse qu’il n’y avait pas de nouvelles recommandations au sujet de la troisième dose.

Comme d’habitude, le CIQ se réserve le droit de changer d’avis selon l’évolution de la situation. Et par ‘évolution de la situation’, on veut dire dégradation de la situation. Parce que le CIQ attend toujours que la situation se dégrade avant de recommander d’y remédier.

En juillet, le Québec était dans l’œil de la tornade alors que les éclosions apparaissaient partout ailleurs en Amérique du Nord. Mais depuis, le variant Delta a été détecté dans toutes les régions du Québec. Et nous avons maintenant les premiers effets de sa propagation chez nous.

Pourquoi faut-il attendre que la situation dégénère pour agir ? C’est sans doute cette question que s’est posée le ministre de la Santé du Québec.

Ce matin, Christian Dubé a décidé d’être proactif; il annonçait qu’une 3e dose serait offerte à tous les résidents de nos hospices à partir de la fin octobre.

Placé devant le fait accompli, le CIQ a adopté en catastrophe de nouvelles recommandations qui valident la décision ministérielle.

C’est ce qui s’appelle avoir du leadeurship. Bravo M. Dubé !

Références :
CHSLD : une 3e dose alors que les cas remontent
Le comité d’immunisation du Québec recommande une troisième dose
Québec annonce une troisième dose pour les aînés hébergés

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Cout d’une hospitalisation pour Covid-19

Publié le 20 septembre 2021 | Temps de lecture : 1 minute

Référence : Ceci n’est pas une grippe

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les vaccins de Pfizer/BioNTech et de Moderna chez les femmes enceintes

Publié le 19 septembre 2021 | Temps de lecture : 7 minutes

Introduction

Un certain nombre de femmes hésitent à se faire vacciner contre le Covid-19 craignant de ‘faire entrer du chimique dans leur corps’.

De plus, à l’époque où ces vaccins attendaient leur homologation officielle, l’autorisation spéciale accordée aux vaccins anticovids excluait, entre autres, la vaccination chez les femmes enceintes.

Ce qui laisse croire qu’il pourrait y avoir un risque théorique associé à la vaccination dans leur cas.

D’où la question : qu’en pense la science ?

Le Covid-19 et la femme enceinte

Une étude publiée le 11 aout dernier a porté sur 869 079 Américaines qui ont accouché entre le 1er mars 2020 et le 28 février 2021.

On nota des différences entre les 18 715 (2,2 %) femmes atteintes par Covid-19 et celles qui accouchaient sans être atteintes par la pandémie.

Une première différence n’était pas significative :
• césariennes : 32,5 % chez les infectées vs 32,3 % chez les autres.

Par contre, d’autres différences étaient significatives :
• naissances prématurées :16,4 % vs 11,5 %
• admissions aux soins intensifs : 5,2 % vs 0,9 %,
• intubations respiratoires ou ventilation assistée : 1,5 % vs 0,1 %,
• décès : 0,1 % vs moins de 0,01 %.

Une tragédie

En raison de la contagiosité fulgurante du variant Delta, on assiste actuellement à un phénomène autrefois extrêmement rare : l’hospitalisation de femmes enceintes non vaccinées, habituellement dans la trentaine.

Le mois dernier, six Albertaines non vaccinées ont été admises aux soins intensifs en raison de la sévérité de leur infection au Covid-19. L’une d’entre elles en est morte.

Au cours des cinq dernières semaines, huit femmes enceintes non vaccinées sont mortes de la pandémie au Mississippi.

Lorsqu’on retire le tube d’intubation d’un patient après sa mort, il est couvert de pus et de sang. Parce que le patient agonisant se noie dans son propre pus.

C’est comme ça, crument, qu’on meurt du Covid-19.

Quand une jeune femme enceinte meurt de la pandémie, cette femme était, moins de trois semaines plus tôt dans la fébrilité de vivre l’expérience la plus mystérieuse et la plus extraordinaire que permet la condition humaine; transmettre la vie.

Et la voilà, moins de trois semaines plus tard, gisant sur un lit d’hôpital et luttant en vain pendant des heures, en train de se noyer de l’intérieur. Elle qui ne verra jamais l’enfant qu’elle porte en elle depuis parfois des mois.

De toutes les morts, celle du Covid-19 est une des plus tragiques, particulièrement dans le cas d’une femme enceinte.

Les vaccins et la femme enceinte

Presque deux ans après le début de la pandémie, il n’y a pas grand-chose dans la littérature scientifique relativement aux effets bénéfiques des vaccins administrés au cours de la grossesse.

Pourquoi ? Parce que l’autorisation spéciale qui leur était accordée excluait expressément leur administration aux femmes enceintes.

L’étude officielle relative à l’utilisation du vaccin de Pfizer/BioNTech chez les femmes enceintes est en cours. Entamée le 16 février dernier, cette étude doit être terminée dans un mois.

Cette étude porte sur des femmes vaccinées entre la 24e et la 34e semaine de leur gestation. Ce qui veut dire que même lorsqu’on connaitra ses conclusions, ils ne s’appliqueront pas à l’administration d’un vaccin anticovid au cours du premier trimestre.

Les résultats préliminaires (non publiés) ont toutefois été soumis aux autorités règlementaires. Ceux-ci les ont jugés convaincants au point de recommander la vaccination aux femmes enceintes.

Cette recommandation s’appuie sur trois considérations.

Premièrement sur les risques démontrés de la pandémie au cours de la grossesse.

Deuxièmement, sur le fait que les fabricants ont déjà testé leurs vaccins chez l’animal gravide; ceux-ci s’y sont avérés parfaitement sécuritaires.

Et troisièmement, les vaccins contre la grippe — y compris les années où la pandémie grippale est causée par un coronavirus — sont recommandés aux femmes enceintes depuis des décennies.

Or les coronavirus grippaux et le virus du Covid-19 sont apparentés. Ils se fixent aux mêmes récepteurs. Et tout ce qui les distingue, c’est la virulence.

En raison de la longue expérience d’innocuité des vaccins antigrippaux — même chez les femmes enceintes — il est raisonnable de présumer qu’il en est de même des vaccins contre le Covid-19.

Le 17 juin dernier, le New England Journal of Medicine publiait une étude sur 3 958 participantes à un programme volontaire de déclaration d’effets secondaires liés aux vaccins administrés au cours de la grossesse.

On doit interpréter avec prudence ce genre d’étude puisqu’il n’existe aucun moyen de vérifier la véracité des réponses obtenues.

Les auteurs estiment que l’incidence d’effets secondaires de la vaccination à la fois sur le déroulement de la grossesse et sur son issue est semblable à l’incidence observée avant la pandémie.

Conclusion

Actuellement, il est prouvé que l’immunisation contre le Covid-19 réduit les risques d’accouchement prématuré.

De plus, il n’existe aucun indice suggérant que ces vaccins nuiraient à la fertilité des femmes.

D’autre part, il est prouvé qu’ils réduisent de manière très importante les risques de contracter la pandémie. Or celle-ci est particulièrement dangereuse au cours de la grossesse.

Voilà pourquoi la vaccination à l’aide des vaccins de Pfizer/BioNTech ou de Moderna est recommandée par l’Association américaine des obstétriciens et des gynécologues et par le Centers for Disease Control and Prevention (CDC).

Cette recommandation est valide à la fois pour les femmes enceintes et celles qui tentent de le devenir, de même que pour les femmes qui allaitent.

Dans ce dernier cas, chez les femmes vaccinées, le lait maternel contient des anticorps protecteurs contre le Covid-19.

En dépit du fait qu’on ignore dans quelle mesure cette protection antivirale est utile chez le nouveau-né, on s’entend pour dire que cela ne devrait pas nuire…

Bref, la mise au point rapide de vaccins aussi efficaces et aussi sécuritaires que le sont ceux de Pfizer/BioNTech et de Moderna tient du miracle. Compte tenu de ce signifie concrètement le décès par Covid-19, comment peut-on en courir le risque ?

Références :
Characteristics and Outcomes of Women With COVID-19 Giving Birth at US Academic Centers During the COVID-19 Pandemic
COVID-19 Vaccines While Pregnant or Breastfeeding
Mississippi health officials plea for vaccination after ‘significant’ number of COVID-19 fatalities in pregnant women
Preliminary Findings of mRNA Covid-19 Vaccine Safety in Pregnant Persons
Spike of unvaccinated pregnant women in COVID-19 ICUs concerning, says Calgary doctor
Study to Evaluate the Safety, Tolerability, and Immunogenicity of SARS CoV-2 RNA Vaccine Candidate (BNT162b2) Against COVID-19 in Healthy Pregnant Women 18 Years of Age and Older

Paru depuis :
Covid-19 Vaccination during Pregnancy and First-Trimester Miscarriage (2021-11-18)
Les femmes enceintes non-vaccinées courent des risques accrus (2022-01-07)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : la sous-estimation des cas de contagion par le variant Delta

Publié le 15 septembre 2021 | Temps de lecture : 4 minutes

Introduction

Ces jours-ci, il est fréquent d’entendre dire que depuis l’apparition du variant Delta, la pandémie au Covid-19 est devenue une pandémie des non-vaccinés. C’est ce que j’ai moi-même écrit à deux reprises cet été.

En réalité, il y a deux pandémies au Covid-19; la visible et celle qu’on ne voit pas.

La visible, c’est celle qu’on observe aux soins intensifs de nos hôpitaux; dans presque tous les cas, elle affecte des non-vaccinés.

L’invisible est celle qui n’apparait pas dans les statistiques officielles. Elle affecte les personnes complètement vaccinées.

La partie immergée de l’iceberg

L’immunisation créée par les vaccins protège contre les effets graves du variant Delta. Et ce, aussi bien que ces vaccins protégeaient contre les effets graves de son ancêtre, le Covid-19 ‘classique’.

Contre les effets légers de cet ancêtre, la protection offerte par les vaccins de Pfizer ou de Moderna était d’environ 94 %. Ce n’est plus vrai avec le variant Delta.

Un grand nombre de personnes complètement vaccinées attrapent quand même le variant Delta. L’étude de Cape Cod suggérait même que les non-vaccinés attrapaient le variant Delta aussi facilement que les personnes non vaccinées.

La majorité des personnes complètement vaccinées qui sont atteintes par le variant Delta semblent éprouver des symptômes encore plus légers que ceux ressentis lors d’une grippe saisonnière. Et ce, en raison de la protection partielle de la vaccination.

Si bien que des tests aléatoires effectués entre le 20 aout et le 1er septembre 2021 ont révélé que 64 % des Québécois infectés (ou qui ont été en contact avec des personnes atteintes) ne jugent même pas nécessaire de se faire tester.

L’abolition des cliniques de dépistage

Au début de la pandémie, la Santé publique du Québec avait créé des cliniques de dépistage. Ces cliniques constituaient une barrière visant à protéger les omnipraticiens de la contamination par la pandémie.

À l’époque où celle-ci suscitait les plus vives inquiétudes, les personnes qui craignaient avoir contracté le Covid-19 et qui téléphonaient à leur médecin de famille étaient référées à une de ces cliniques.

Et c’est par leur intermédiaire qu’on pouvait établir le nombre de cas de Covid-19 au Québec, exception faite de ceux, beaucoup plus graves, qu’on découvrait à l’admission dans les hôpitaux.

Depuis que les médecins sont presque tous vaccinés, on a aboli les cliniques de dépistage.

En raison du sentiment justifié de protection que confère la vaccination, un grand nombre de personnes atteintes par des symptômes légers suggérant une infection au Covid-19 hésitent à déranger leur médecin de famille.

Si bien que le nombre officiel de cas est encore moins fiable qu’il l’était.

Pour dresser un tableau juste de l’état de la contagion par le variant Delta, il est devenu essentiel d’effectuer systématiquement des tests aléatoires.

Pour ce faire, on n’a pas besoin de tester grand nombre de personnes; quelques centaines de sujets suffisent pour obtenir un portrait global de l’ensemble du Québec. L’important est que l’échantillon soit représentatif.

Références :
COVID-19: les 2/3 des Québécois ne se font pas tester même s’ils le devraient
Effectiveness of Covid-19 Vaccines against the B.1.617.2 (Delta) Variant
Le variant Delta ou l’accélération de la vague

Paru depuis :
Québec, nous avons un problème… de dépistage (2021-10-04)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : quand l’heure des comptes commence à sonner…

Publié le 13 septembre 2021 | Temps de lecture : 3 minutes

Au Québec

Au début de février 2020, le directeur de la Santé publique du Québec déclarait au Devoir que la pandémie au Covid-19 n’était pas plus à craindre qu’une petite grippe.

Le mois suivant, à la ministre de la Santé qui s’inquiétait de la possibilité de manquer de masques dans nos hôpitaux, le Dr Arruda la rassurait; on en a pour deux ans. Ce qui était faux; quelques jours plus tard, on n’en avait plus que pour 5 à 6 jours.

Et pendant des mois, la Santé publique déconseillait à la population québécoise de porter un masque.

Le résultat, c’est qu’il y a eu Québec 2,5 fois plus de morts du Covid-19 par million d’habitants que dans les provinces anglophones du Canada.

En France, la négligence des pouvoirs publics est sujette à l’autorité des tribunaux

Agnès Buzyn a été ministre française de la Santé de 2017 à 2020. Elle a démissionné de ce poste le 16 février 2020, un mois après le début de la pandémie en France.

Dans le cadre de l’enquête sur la gestion française de la pandémie au Covid-19, la Cour de justice de la République a reçu quatorze-mille plaintes liées à la gestion de la crise, dont seize ont été jugés recevables.

L’ex-ministre a été mise en examen en septembre 2021. Au Québec, c’est l’équivalent d’une enquête préliminaire au cours de laquelle on tente de savoir si les accusations semblent suffisamment crédibles pour justifier une mise en accusation.

Que lui reproche-t-on ?

D’avoir mis en danger la vie d’autrui. Le tribunal n’a pas retenu l’accusation d’abstention volontaire de combattre un sinistre (en parlant de la pandémie), mais considère l’ex-ministre comme témoin éventuel contre d’autres accusés à ce sujet.

Le 24 janvier 2020, le jour même où apparaissaient les trois premiers cas de Covid-19 en France, la ministre déclarait que « le risque d’importation [du virus] depuis Wuhan est pratiquement nul » et que « le risque de propagation est très faible ».

On l’accuse d’avoir sciemment dissimulé la pénurie de masques et d’avoir soutenu que le port du masque était « totalement inutile » pour les non-contaminés.

Références :
Agnès Buzyn
Au Québec, la grippe saisonnière est plus à craindre que le coronavirus
France’s former health minister charged over handling of Covid crisis
Histoire d’un fiasco – 1re partie : la lutte québécoise contre le Covid-19 en février 2020
Histoire d’un fiasco – 2e partie : la lutte québécoise contre le Covid-19 en mars 2020
Les tensions au sein de l’État québécois face à la crise révélées dans un livre
Mise en examen d’Agnès Buzyn par la CJR : ce qu’il faut savoir

Paru depuis :
Covid-19 : en Autriche, premier procès contre l’Etat pour le cluster d’Ischgl (2021-09-18)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’après-pandémie : le rattrapage scolaire

Publié le 11 septembre 2021 | Temps de lecture : 2 minutes

L’année scolaire 2019-2020 s’est terminée abruptement avec le confinement décrété le 13 mars 2020 à l’ensemble de la population.

L’année suivante a été perturbée par les nombreuses fermetures d’école consécutives à l’insuffisance des mesures sanitaires.

Sur les 3 200 établissements d’enseignement (publics ou privés), le tiers ont été des foyers d’éclosion de la pandémie. Et sur les 1 126 écoles atteintes, 460 ont été complètement ou partiellement fermées, soit une école sur sept.

Au 3 mai 2021 — donc vers la fin de cette année-là — les écoliers et le personnel scolaire représentaient 38,4 % de toutes les personnes officiellement atteintes au Québec par le Covid-19.

En 2021-2022, le gouvernement de la CAQ semble avoir décidé de laisser se propager le Covid-19 dans les écoles.

En dépit de l’imposition partielle du port du masque, l’année scolaire qui vient s’annonce pire en raison de la contagiosité extrême du variant Delta et de l’absence de dépistage systématique sauf lorsque la situation sera devenue ‘préoccupante’ (lire : catastrophique).

Après trois années consécutives de perturbations, les élèves auront accumulé un important retard de littéracie en plus de celui concernant l’apprentissage des autres matières scolaires.

Or toute pandémie a une fin. Dès qu’on aura vacciné la population des pays en voie de développement, ceux-ci cesseront d’être des incubateurs à variants et la pandémie s’éteindra.

À l’issue de cette pandémie, le retard scolaire devra être quantifié en vue d’être comblé.

Or pour ce faire, la solution est simple; allonger les années scolaires qui viennent jusqu’à ce que l’arriéré ait disparu.

Références :
Le Covid-19 à l’école primaire : la CAQ met en péril la santé de nos enfants
Covid-19 : une rentrée scolaire idéale en 2020
Rentrée scolaire 2021 : l’OMS se réveille
Précisions concernant le dépistage du variant Delta à l’école primaire

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Sécurité sanitaire et retour au bureau

Publié le 3 septembre 2021 | Temps de lecture : 3 minutes

La Chambre de commerce du Montréal métropolitain dévoilait hier les résultats d’un sondage effectué du 2 au 12 aout dernier auprès de 1 079 personnes (patrons et employés) travaillant sur l’ile de Montréal.

Puisque cette publication fait partie de la série Retour dans les tours, on peut présumer que les répondants étaient surtout des employés de bureau.

Dans 60 % des cas, le lieu de travail se trouvait normalement au centre-ville. Le 40 % restant se répartissait dans des emplois à l’est (13 %), à l’ouest (17 %) et au nord du centre-ville (9 %).

Toutefois, en raison de la pandémie, 53 % d’entre eux exerçaient à plein temps leur métier en télétravail, 28 % de manière hybride et 19 % se rendait au travail comme d’habitude.

Ceux qui opéraient à distance étaient satisfaits du télétravail dans 78 % des cas. Et ce, en raison du temps économisé dans les déplacements (32 %), du meilleur équilibre entre le travail et la vie privée (29 %) ou parce qu’ils jugeaient que leur domicile offrait un cadre de travail plus efficace que le bureau.

Par contre, les raisons de ne pas aimer le télétravail étaient la perte d’esprit d’équipe (43 %), l’isolement social (39 %) et l’envahissement de la vie personnelle dans leur vie professionnelle.


 
Pour ce qui est du ou des moyens de transport que le répondant comptait utiliser pour se rendre au travail, on notera une diminution des intentions d’utiliser le transport en commun, et une augmentation de la popularité des moyens de transport où l’utilisateur n’est pas exposé à la contamination par les autres.

À la question ‘Dans quelle mesure les mesures sanitaires mises en place dans les transports en commun vous donnent-elles confiance pour reprendre ceux-ci lors de votre retour sur votre lieu de travail ?’, après répartition des indécis (12 %), les répondants se répartissaient comme suit : 18 % ont très confiance, 44 % plutôt confiance, 26 % peu confiance et 10 % pas confiance du tout.

Cette préoccupation concerne également les lieux de travail. À l’idée de travailler avec des collègues non vaccinés, 35 % s’en disent très préoccupés, 35 % plutôt préoccupés, 17 % peu préoccupés et 11 % pas préoccupés du tout.

Pour ce qui est de l’idée de réserver les lieux de travail aux employés pleinement vaccinés, après répartition des indécis (12 %), 36 % des travailleurs y sont tout à fait favorables, 24 % plutôt favorables, 18 % plutôt défavorables et 22 % tout à fait opposés.

Quant à l’imposition aux bureaux d’une preuve de vaccination complète à tous ceux qui y accèdent — y compris la clientèle — 48 % des répondants y sont tout à fait favorables, 22 % sont plutôt favorables, 12 % sont plutôt défavorables et 6 % s’y opposent catégoriquement.

Références :
Les Montréalais boudent toujours le métro au profit de la voiture
Vaste sondage pour le retour des travailleurs au bureau Série Retour dans les tours

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : évolution au cours des huit premiers mois de 2021

Publié le 1 septembre 2021 | Temps de lecture : 2 minutes

Voici la liste des pays les plus durement affectés par la pandémie au Covid-19.

À titre comparatif, cette liste est complétée par le cas de quelques pays d’Extrême-Orient.

Ont été exclus de cette liste, les pays de moins d’un million d’habitants.

Tableau comparatif des pays les plus atteints au premier jour du mois, en nombre cumulatif de morts par million d’habitants

Pays Jan. Fév. Mars Avr. Mai Juin Juil. Aout Sep.
Pérou 1136 1239 1403 1561 1843 2077 5753 5869 5918
Hongrie 1002 1304 1561 2177 2874 3088 3113 3117 3121
Bosnie-Herzég. 1249 1445 1552 2044 2620 2842 2965 2973 3014
Macédoine du N. 1205 1376 1509 1829 2348 2603 2633 2637 2863
Rép. Tchèque 1093 1529 1909 2479 2733 2808 2825 2831 2833
Bulgarie 1099 1322 1491 1927 2382 2569 2620 2643 2751
Brésil 916 1055 1198 1523 1901 2175 2430 2600 2712
Argentine 954 1062 1145 1229 1407 1728 2078 2317 2452
Colombie 850 1060 1168 1240 1446 1738 2083 2351 2427
Slovaquie 412 863 1331 1793 2148 2262 2290 2296 2297
Paraguay 315 380 445 590 899 1274 1786 2081 2182
Belgique 1681 1815 1899 1979 2083 2145 2163 2168 2179
Italie 1235 1471 1622 1819 2004 2090 2113 2122 2142
Slovénie 1312 1694 1854 1950 2048 2105 2125 2130 2140
Croatie 968 1236 1354 1460 1746 1968 2012 2026 2046
Pologne 766 984 1158 1419 1796 1953 1985 1991 1994
Mexique 971 1222 1430 1567 1668 1717 1789 1848 1987
États-Unis 1074 1367 1586 1704 1776 1834 1864 1889 1980
Tunisie 398 572 674 742 907 1066 1262 1661 1968
Royaume-Uni 1089 1565 1805 1860 1870 1873 1878 1900 1974
Chili 868 965 1075 1213 1374 1523 1690 1841 1913
Géorgie 634 802 884 950 1037 1206 1338 1470 1880
Roumanie 826 960 1065 1237 1474 1588 1772 1795 1812
Espagne 1087 1263 1488 1615 1672 1710 1729 1742 1806
Équateur 790 837 888 946 1048 1153 1206 1764 1796
France 991 1171 1328 1468 1601 1677 1698 1710 1751
Portugal 685 1253 1607 1657 1669 1674 1682 1709 1747
Uruguay 55 127 175 288 766 1246 1612 1711 1730
Lithuanie 588 1046 1199 1330 1463 1591 1633 1647 1706
Arménie 953 1040 1077 1191 1391 1497 1522 1556 1636
Panama 935 1216 1341 1402 1426 1456 1493 1557 1607
Moldavie 746 855 987 1242 1447 1519 1539 1555 1592
Bolivie 780 882 989 1041 1099 1229 1417 1506 1556
Suède 861 1144 1265 1330 1384 1419 1436 1438 1440
Lettonie 343 641 866 1023 1145 1274 1351 1372 1385
Afrique du Sud 484 743 836 884 908 943 1016 1201 1371
Québec 958 1157 1214 1246 1276 1311 1321 1324 1330
Grèce 469 561 629 786 1007 1168 1224 1249 1319
Namibie 80 136 165 204 248 330 601 1180 1305
Iran 655 686 710 740 849 945 992 1069 1272
Russie 394 504 592 680 757 835 931 1091 1260
Suisse 882 1087 1148 1189 1221 1243 1250 1250 1260
Ukraine 428 522 598 764 1021 1166 1205 1219 1240
Autriche 693 861 948 1036 1131 1172 1182 1185 1188
Liban 240 462 697 924 1074 1138 1156 1164 1187
Allemagne 410 696 845 920 996 1063 1089 1096 1103
Costa Rica 427 514 546 577 629 793 909 978 1073
Pays-Bas 672 817 908 965 1000 1027 1033 1038 1048
Irlande 453 667 868 945 984 991 1001 1008 1022
Jordanie 376 422 460 675 862 920 947 974 1010
Estonie 180 324 451 684 878 948 956 958 974
Eswatini 185 492 558 571 573 575 578 680 947
Botswana 18 66 150 268 323 386 483 653 939
Trinité-et-Tobago 91 96 99 104 122 362 610 772 927
Honduras 315 361 415 459 526 632 696 778 885
Albanie 411 484 631 779 833 853 854 855 870
Serbie 373 463 512 614 733 789 810 818 840
Bahreïn 201 214 257 297 368 575 769 784 784
Oman 286 292 300 320 383 449 598 734 774
Israël 365 524 626 676 692 688 689 695 760
Palestine 273 354 396 510 625 672 683 689 704
Turquie 248 307 337 374 476 560 584 603 667
Guatemala 263 310 350 375 412 446 507 570 656
Libye 212 269 316 383 433 447 457 507 611
Koweït 218 223 252 307 365 413 460 537 557
Azerbaïdjan 262 307 316 352 445 482 488 493 554
RoC* 256 354 401 426 461 495 518 527 538
                   
Japon 27,4 45,3 62,5 72,7 81,1 104 117 121 127
Vietnam 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4 0,5 0,8 13,3 121
Corée du Sud 17,9 27,8 31,3 33,8 35,7 38,3 39,4 40,9 44,7
Taïwan 0,3 0,3 0,4 0,4 0,5 5,7 27,7 33,1 35,0
Hong Kong 19,7 24,3 26,7 27,3 27,8 27,8 27,9 28,0 28,0
Singapour 4,9 4,9 4,9 5,1 5,3 6,0 6,1 6,3 9,3
Chine 3,2 3,2 3,2 3,2 3,2 3,2 3,2 3,2 3,2

*— ‘RoC’ signifie le Canada sans le Québec.

En aout, les augmentations les plus importantes ont été rapportées en Géorgie (+410), encore en Tunisie (+308), et dans deux pays d’Afrique australe, le Botswana (+286) et l’Eswatini (+267).

Autrefois parmi les pays modèles, le Vietnam continue d’enregistrer une dégradation (toutes proportions gardées) de sa condition épidémiologique depuis deux mois.

Références :
Covid-19 : le nombre de cas en temps réel
Covid-19 Coronavirus Pandemic
Données COVID-19 au Québec

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Ces professionnels de la Santé opposés aux vaccins

Publié le 30 août 2021 | Temps de lecture : 2 minutes

À titre de citoyen, un professionnel de la Santé est libre de ses opinions.

Toutefois, s’il s’exprime à titre de professionnel, il ne peut émettre que des opinions conformes aux données actuelles de la science.

L’article 89 du Code de déontologie des médecins se lit comme suit :

Le médecin qui s’adresse au public doit communiquer une information factuelle, exacte et vérifiable.

Des dispositions analogues se retrouvent dans le code de déontologie de tous les autres professionnels de la Santé.

Alors que l’étau se resserre contre ceux qui s’agitent contre les mesures sanitaires, l’État est appelé à sonner la fin de la récréation et à exiger que les Ordres professionnels rappellent à l’ordre la petite minorité de leurs membres qui répètent des sornettes sur les médias sociaux ou qui, sur la place publique, s’opposent aux mesures sanitaires à titre de professionnels.

Cela est d’autant plus facile que la justice interne des Ordres professionnels relève du droit civil et non du droit criminel. En d’autres mots, leurs comités de discipline — les tribunaux administratifs qui font respecter les codes de déontologie — n’exigent pas une preuve hors de tout doute raisonnable, mais une simple prépondérance de preuve.

Après huit mois de vaccination, une chose est claire; les vaccins homologués en Occident contre le Covid-19 sont remarquablement efficaces et entrainent peu d’effets secondaires.

Les professionnels de la Santé appelés à se justifier auprès du comité de discipline de leur Ordre professionnel n’ont aucune chance d’échapper à une sanction qui peut aller jusqu’à la radiation, c’est-à-dire la privation de leur droit de pratique.

Références :
Code de déontologie des médecins
La FIQ brandit « le drapeau rouge » contre la vaccination obligatoire

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