Covid-19 : le secret de la contagiosité du variant Delta

Publié le 18 juillet 2021 | Temps de lecture : 7 minutes

Introduction

Pourquoi le variant Delta se répand-il comme une trainée de poudre ?

Parce qu’il est plus contagieux disent les experts.

Évidemment.

Mais comment se fait-il qu’il soit plus contagieux ? Autrement dit, par quel mécanisme ce variant réussit-il à se transmettre plus facilement d’une personne à une autre ?

Comme ce fut souvent le cas depuis le début de cette pandémie, la réponse à ces questions nous vient de chercheurs chinois.

Dès janvier 2020, avant même que la pandémie atteigne le Québec, le directeur de la Santé publique de Chine répétait à qui voulait l’entendre que le Covid-19 s’attrapait essentiellement par des gouttelettes respiratoires.

Ce que les experts occidentaux mirent des mois à reconnaitre, avec les conséquences désastreuses que ce retard entraina.

Cette fois-ci, les chercheurs chinois nous fournissent la clé de la lutte contre le variant Delta en nous dévoilant le mécanisme de sa transmissibilité accrue.

Ces révélations sont contenues dans deux études complémentaires. L’une au sujet de la vitesse propagation du variant Delta et l’autre au sujet de la charge virale des personnes contaminées par lui.

La vitesse de propagation

C’est le 21 mai dernier que le premier cas de variant Delta a été détecté dans la ville de Guangzhou (autrefois appelée Canton en Occident).

Dix jours plus tard, de manière pyramidale, cinq générations de contamination s’étaient succédé.

La recherche de contact a permis d’identifier 24 foyers d’infection responsables de 68 cas.

À partir d’eux, on a déterminé qu’entre la contamination d’une personne et l’apparition de ses premiers symptômes, il s’écoulait en moyenne 4,4 jours. C’est environ un jour de moins qu’avec le Covid-19 ‘classique’ (5,2 jours).

Lorsqu’on calcule plutôt le temps médian (et non le temps moyen), il est de 4,0 jours.

Selon le critère retenu pour le définir, le temps entre deux générations de contamination est compris entre 2,3 et 2,9 jours alors qu’il était de 5,7 jours avec le Covid-19 ‘classique’.

Autrefois, les personnes atteintes étaient contagieuses dès la veille de l’apparition de leurs symptômes. Avec le variant Delta, elles sont contagieuses beaucoup plus tôt.

Plus précisément, la proportion des personnes contagieuses qui n’en ressentent aucun symptôme atteint 64,7 %. En d’autres mots, les deux tiers des personnes qui propagent le variant Delta le font involontairement puisqu’elles n’ont aucune raison de soupçonner qu’elles sont atteintes.

Quatre jours après leur contamination, lorsqu’elles découvrent qu’elles sont atteintes, non seulement contaminent-elles d’autres personnes depuis déjà un bon moment mais les personnes à qui elles ont déjà transmis le variant Delta sont elles-mêmes sur le point de donner naissance à une deuxième génération de contamination.

Puisque les générations de contamination se succèdent plus rapidement, cette étude nous aide à comprendre pourquoi nous assistons à une accélération de la pandémie chez les non-vaccinés.

Mais cela n’est pas la seule raison.

La charge virale

Au cours d’une deuxième étude, également réalisée à Guangzhou, on a fait passer un test salivaire à 62 personnes dont la contamination par le variant Delta avait été prouvée par séquençage génétique.

Au moment du diagnostic, la quantité de virus prélevée dans le nez et la gorge de ces personnes fut en moyenne 1 260 fois plus élevée que ce qui a été mesuré lors de l’épidémie de Covid-19 à Wuhan.

La réactivité

Le début de l’infection par le Covid-19 suit une séquence précise de quatre évènements :
• la contamination,
• l’incubation silencieuse,
• le moment où on devient contagieux,
• le moment où apparaissent les symptômes (chez ceux qui deviennent symptomatiques).

Cette séquence est beaucoup plus rapide avec le variant Delta qu’avec le Covid-19 ‘classique’. En effet, dans le cas du variant, il s’écoule entre deux et trois jours entre la première et la troisième étape.

Du coup, la réactivité est la pierre d’assise d’une lutte efficace contre ce variant.

Conséquences pour l’année scolaire au primaire

On sait qu’une personne contagieuse est une fontaine à Covid-19 dès qu’elle parle, crie, chante, tousse ou éternue.

Ce que cette deuxième étude démontre, c’est qu’un adulte atteint du variant Delta propage autour de lui autant de copies du virus que mille-deux-cent-soixante adultes atteints du Covid-19 ‘classique’.

Est-ce la même chose chez un enfant ? Pour l’instant, on l’ignore.

Ce qu’on sait, c’est que la charge virale — la quantité de virus prélevée par un écouvillon passé dans le nez et la gorge — est semblable chez les jeunes de 5 à 17 ans, comparativement aux adultes lorsqu’il s’agit du Covid-19 ‘classique’.

On peut raisonnablement présumer que c’est pareil avec le variant Delta, c’est-à-dire que l’enfant atteint par ce variant, comme l’adulte, propage une quantité phénoménale de virus.

Conséquemment, à l’école, se contenter d’ouvrir les fenêtres ne suffira pas à ‘diluer’ suffisamment le microbe.

Homogénéiser les virus dans l’air à l’aide d’un simple ventilateur sera la recette idéale pour contaminer tous les écoliers.

Et il n’est même pas certain qu’un ou deux purificateurs d’air de type HEPA seront suffisants pour protéger une classe comme c’était le cas avec le Covid-19 ‘classique’.

Quant à l’effet des détecteurs de CO₂ — que compte installer le gouvernement de la CAQ dans chaque classe pour combattre la pandémie — il vaut mieux en rire que d’en pleurer.

La meilleure solution consistera à faire passer des tests salivaires rapides à tous les écoliers du primaire plusieurs fois par semaine et à doter chaque école de préposés prêts à abandonner leurs tâches usuelles pour se consacrer à la recherche de contacts dès qu’un cas est détecté.

Quant aux parents qui refuseront que leur enfant soit soumis à ce dépistage, c’est leur droit. Mais leur enfant devra faire ses classes sur l’internet jusqu’à la fin de la pandémie.

En contrepartie, l’État devra fournir à l’enfant le matériel (une tablette électronique) et la connexion internet si nécessaire puisque le but n’est pas ici de punir cet enfant.

Références :
Age-Related Differences in Nasopharyngeal Severe Acute Respiratory Syndrome Coronavirus 2 (SARS-CoV-2) Levels in Patients With Mild to Moderate Coronavirus Disease 2019 (COVID-19)
Covid-19 : la nécessité du port du masque
Covid-19 : une étude chinoise souligne l’ampleur de la charge virale à la phase précoce de l’infection par le variant Delta
Le Covid-19 à l’école primaire : la CAQ met en péril la santé de nos enfants
Transmission Dynamics of an Outbreak of the COVID-19 Delta Variant B.1.617.2 — Guangdong Province, China, May–June 2021
Les mystères du Covid-19 (2e partie)
Viral infection and transmission in a large well-traced outbreak caused by the Delta SARS-CoV-2 variant

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Covid-19 à l’école primaire : la CAQ met en péril la santé de nos enfants

Publié le 15 juillet 2021 | Temps de lecture : 12 minutes

Vaccination selon l’âge 1 dose 2 doses
de 0 à 11 ans 0 % 0 %
de 12 à 17 ans 77 % 5 %
de 18 à 29 ans 68 % 20 %
de 30 à 39 ans 73 % 27 %
de 40 à 49 ans 80 % 39 %
de 50 à 59 ans 85 % 54 %
60 ans et + 92 % 77 %


 
Introduction

Le ministère de l’Éducation a rendu publiques les mesures sanitaires qu’il compte mettre en place pour la rentrée scolaire prévue dans quelques semaines.

À l’école primaire, les enfants sont dans une situation d’extrême vulnérabilité parce qu’aucun vaccin n’est encore homologué pour eux.

Il est donc légitime de se demander quelles sont les mesures prévues par le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) pour les protéger.

Les trois axes qui guideront la rentrée scolaire

Selon les documents dévoilés par le ministère de l’Éducation, la rentrée scolaire s’articulera autour de trois ‘axes’.

Axe 1 : Une rentrée scolaire la plus normale possible

Ce que la CAQ appelle une ‘rentrée scolaire normale’, c’est une rentrée comme si le Covid-19 n’avait jamais existé; aucun masque ni couvre-visage pour les élèves ou le personnel, transport scolaire sans restriction de distanciation, organisation habituelle des cafétérias et salles de dineurs.

L’an dernier, le masque était obligatoire au secondaire : il ne le sera plus cette année au primaire ni au secondaire.

Axe 2 : Le maintien des mesures sanitaires et d’une vigilance sur le plan de la qualité de l’air

Les seules mesures sanitaires maintenues seront liées à la désinfection des surfaces et au lavage des mains.

Le lavage des mains, tout comme l’hygiène corporelle en général, est une bonne habitude à prendre. Mais le manque d’hygiène ne prédispose pas à la contagion par le Covid-19; dans les premières semaines de cette pandémie, des centaines de médecins italiens sont morts du virus les mains parfaitement propres. Pourquoi ? On manquait de masques.

Les autorités sanitaires américaines estiment que moins d’une personne sur dix-mille (et probablement moins d’une personne sur vingt-mille) attrape le Covid-19 par le toucher.

Dans les faits, sur les quatre-millions de morts du Covid-19 à travers le monde, on n’a trouvé personne qui avait contracté le virus par le toucher.

Essentiellement, pour la CAQ, protéger nos écoliers consistera à surveiller les taux de CO₂ dans chaque classe du Québec.

Lors de la réception donnée à la Maison-Blanche en honneur de la nomination d’une juge conservatrice à la Cour Suprême des États-Unis, si on avait testé les taux de CO₂ dans la roseraie, on aurait trouvé la qualité de l’air excellente. Pourtant cette réception fut un évènement superpropagateur.

Au cours d’une pandémie, la qualité de l’air se mesure par l’absence de l’agent pathogène et non par la teneur en gaz carbonique.

L’accent mis par la CAQ sur le CO₂ est une tactique de diversion qui lui évite de dépenser des millions$ pour combattre efficacement la pandémie.

Axe 3 : Des mesures d’appoint si nécessaire seulement

Si la situation dégénère — et croyez-moi, elle dégénèrera — la CAQ envisage l’adoption de mesures particulières : accroitre la distance sanitaire au cours des repas ou des récréations, assigner des sièges dans les autobus scolaires, le port du masque dans les autobus et les aires communes des écoles et ultimement, la fermeture temporaire des classes infectées.

Les conséquences de la contagiosité accrue des variants

Lorsqu’on dit qu’un variant est plus contagieux, cela signifie que les mesures qui permettaient autrefois de se protéger contre le Covid-19 ‘classique’ sont moins efficaces contre ce variant.

Le lavage des mains

Le lavage des mains n’a jamais été efficace contre la contagion par le Covid-19 ‘classique’. Il ne l’est pas plus contre ses variants.

La distance sanitaire

Une distance sanitaire de deux mètres protège contre les grosses gouttelettes (les postillons) émises par une personne contagieuse, mais pas contre ses fines gouttelettes respiratoires (les aérosols).

Ces fines gouttelettes sont encore plus contagieuses lorsqu’elles contiennent des copies d’un variant, en comparaison avec celles qui contiennent du Covid-19 ‘classique’.

Donc la réduction de la distance sanitaire à un mètre ou son abolition totale est une aberration quand se propagent des variants particulièrement contagieux.

Le masque

À des degrés divers, tous les types de masques protégeaient contre le Covid-19 ‘classique’. Cela n’est plus vrai avec les variants les plus récents.

Très précisément, une contagiosité accrue signifie que la quantité de particules virales nécessaire à transmettre l’infection est moindre.

Puisque tous les écoliers (les enfants comme les adolescents) seront à la fois dispensés du port du masque et du respect d’une distance sanitaire, cela signifie que les variants les plus contagieux pourront se répandre librement à l’école.

D’autant plus facilement que les purificateurs d’air de type HEPA sont interdits (dans les faits) dans les classes des écoles francophones alors que les simples ventilateurs — qui ne font que ‘brasser les microbes’ et les répartir à toute la classe — y seront permis.

Les vaccins

Tous les vaccins homologués au Canada sont très efficaces contre le Covid-19, même contre ses variants.

Malheureusement, la vaccination n’est pas autorisée pour l’instant chez les écoliers du primaire.

Le principe de précaution

La vulnérabilité aux variants

Dans une pandémie, l’agent causal s’attaque toujours au maillon le plus faible, c’est-à-dire aux gens qui ne sont pas immunisés. Si bien que présentement, partout en Occident, cette pandémie est devenue une pandémie des non-vaccinés. Or au Québec, au cours des mois qui viennent, ses victimes seront les écoliers du primaire.

Les parents confient leurs enfants au système scolaire présumant que celui-ci en prendra soin. Il est donc du devoir de l’État de protéger ceux qui sont vulnérables parce qu’aucun vaccin n’est encore homologué pour les protéger.

Au contraire, la CAQ a décidé que le laisser-faire décrété pour l’ensemble de la population s’appliquerait également aux étudiants du primaire.

C’est une erreur dont la gravité est inconnue; personne ne sait si les enfants qui auront contracté le Covid-19 à l’enfance se rendront à l’âge adulte normalement, c’est-à-dire sans éprouver de séquelles.

La meilleure attitude à avoir au sujet de la pandémie est d’éviter de l’attraper. Ce qui sera impossible au primaire à cause de la CAQ.

Le retard pédagogique

La conséquence de ce laisser-faire, c’est que la contagion des écoles sera pire qu’au cours de l’année scolaire précédente en raison de la contagiosité accrue des variants.

Ce qui veut dire qu’un plus grand nombre de classes deviendront des foyers d’infection. Du coup, on devra fermer plus d’entre elles afin de placer leurs écoliers en quarantaine.

Or partout en Occident, on constate que l’école en ligne entraine une diminution de la motivation à apprendre et une chute de la transmission des connaissances et du développement des aptitudes.

Bref, le laisser-faire de la CAQ dans nos écoles accentuera le retard pédagogique que le confinement généralisé (et approprié) a créé en début de pandémie.

Les écoles, pouponnières à variants

Au cours de sa maladie, l’humain infecté par le Covid-19 produit entre un et cent-milliards de copies du virus.

Les mécanismes de contrôle de la réplication virale sont tellement grossiers que leur matériel génétique peut être qualifié d’instable. Si bien que parmi les milliards de copies produites par un seul malade, celui-ci donnera naissance à des dizaines, voire des centaines de mutants, dont la presque totalité d’entre eux ne sont pas viables.

Et du très petit nombre de mutants viables, seuls s’imposeront ceux qui s’avèreront plus aptes à se propager. Les supermutants sont appelés ‘variants’.

Lorsqu’on laisse une épidémie virale se propager à sa guise au sein d’une population, on transforme cette population en pouponnière à variants. Ce fut le cas en Inde et au Brésil.

En effet, le virus du Covid-19 ne peut pas muter s’il ne se reproduit pas. Plus une pandémie virale dure, plus des mutants dangereux ont le temps d’apparaitre.

La seule manière d’empêcher cela, c’est d’arrêter la contagion.

L’absence de mesure de mitigation au cours de la prochaine année scolaire créera les conditions optimales pour que la sélection naturelle favorise l’émergence d’un mutant spécialement adapté aux enfants.

Conclusion

La CAQ est un parti de droite. Et comme pour tous les partis de droite, ce qui compte vraiment, c’est d’éviter d’alourdir le fardeau fiscal des contribuables. Aux États-Unis, les gouverneurs républicains — leur source d’inspiration — font pareil.

Au Québec comme partout ailleurs en Occident, la lutte sanitaire contre le Covid-19 a été un fiasco. Jusqu’ici, le nombre cumulatif du nombre de morts par million d’habitants fut 2,5 fois plus élevé au Québec que dans les provinces anglophones du pays.

Dans le cas particulier du réseau scolaire, l’année scolaire 2019-2020 s’est arrêtée lors du confinement décrété en début de pandémie.

Avant même l’ouverture des classes lors de l’année scolaire suivante (celle de 2020-2021), la seule mesure qu’il fallait prendre pour compenser l’abolition de la distanciation sociale et l’absence des masques au primaire, c’était le dépistage systématique et fréquent du Covid-19 à l’école. Ce que la CAQ n’a pas fait.

Le résultat, c’est qu’au 3 mai 2021 — donc vers la fin de cette année-là — les écoliers et le personnel scolaire représentaient 38,4 % de toutes les personnes officiellement atteintes au Québec par le Covid-19.

Sur les 3 200 établissements d’enseignement (publics ou privés), le tiers ont été des foyers d’éclosion de la pandémie. Et sur les 1 126 écoles atteintes, 460 ont été complètement ou partiellement fermées, soit une école sur sept.

Bref, ce fut là encore un fiasco.

En dépit de cela, le gouvernement de la CAQ a réussi à sauver la face en détournant l’attention vers des tests de CO₂. Or ceux-ci n’ont pas de rapport avec la pandémie qui, rappelons-le, est une pandémie au coronavirus et non au gaz carbonique.

La rentrée scolaire qui approche s’opèrera de manière analogue sauf pour deux choses. Premièrement, plus de 77 % des adolescents auront été partiellement vaccinés. Et deuxièmement, si un écolier rapporte à la maison le virus attrapé en classe, les conséquences seront moindres puisque plus des deux tiers des parents sont partiellement immunisés eux aussi.

En contrepartie, parce qu’ils seront vaccinés, les parents auront un risque beaucoup plus faible d’attraper le Covid-19 en vaguant à leurs activités quotidiennes, à transmettre l’infection à leurs enfants et, par ricochet, d’infecter l’école fréquentée par ceux-ci.

Cela devrait ralentir la contamination du milieu scolaire sans toutefois l’empêcher.

Malheureusement, on ne pourra pas avoir l’heure juste de la part du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge.

Ce dernier est un remarquable communicateur. Mais contrairement à ses collègues Christian Dubé (ministre de la Santé), Lionel Calmant (ministre délégué à la Santé), et Mathieu Lacombe (ministre de la Famille), c’est un ministre froid et totalement dépourvu d’empathie.

Ses mensonges répétés à l’Assemblée nationale font qu’on ne peut plus lui accorder le bénéfice du doute quand, la main sur le cœur, il nous assure de son dévouement à protéger nos enfants. On doit donc le juger à ses actes et non à ce qu’il promet.

L’année scolaire passée fut un fiasco par sa faute. Et sa détermination présente à laisser les variants les plus contagieux se propager librement dans le milieu scolaire au cours des prochains mois — sous le couvert du dépistage niais du gaz carbonique — fait que ce ministre brillant serait plus utile à un autre poste ministériel.

Références :
Covid-19 : évolution au cours des six premiers mois de 2021
Covid-19 : les mutants
Covid-19 : une rentrée scolaire idéale en 2020
Delta surge ‘could leave hundreds of thousands with long Covid’
Le Covid-19 à l’école
Mass infection is not an option: we must do more to protect our young
Orientations en vue de la rentrée scolaire 2021
Plan pour la rentrée scolaire 2021-2022
Rentrée scolaire 2021 : l’OMS se réveille
Risk factors for long COVID: analyses of 10 longitudinal studies and electronic health records in the UK

Parus depuis :
England’s Covid unlocking is threat to world, say 1,200 scientists (2021-07-16)
Cinq fois plus d’élèves infectés au Québec par rapport à la rentrée de janvier 2021 (2022-01-25)
« Maman, je pense que je vais mourir » (2022-01-26)
« L’école ne nous dit plus rien » (2022-01-28)
« Autant d’enfants hospitalisés d’un coup, c’est préoccupant » (2022-02-04)
Un enfant sur trois a récemment été en contact avec la COVID-19 (2022-02-23)

Complément de lecture :
Covid-19 : le secret de la contagiosité du variant Delta

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : la responsabilisation individuelle

Publié le 8 juillet 2021 | Temps de lecture : 9 minutes

La levée des mesures sanitaires obligatoires

Vers le 25 juin 2020, le Québec avait été la première province canadienne à se déconfiner alors qu’elle était encore la plus atteinte par la pandémie.

De nombreux experts avaient alors accusé d’imprudence les autorités sanitaires du Québec. Toutefois, durant l’été qui a suivi, ce coup à la roulette russe n’a pas entrainé les conséquences graves qu’on craignait.

Cette fois-ci, la levée presque complète des mesures s’effectue dans un contexte différent.


État de la pandémie au Québec durant la semaine du 27 juin 2020 comparativement à la semaine dernière

  27 juin 2020 28 juin 2021
Nombre de cas 538 530
Nombre des hospitalisations totales 80 22
Hospitalisations aux soins intensifs 10 6
Nombre des décès 45 5

Le nombre de cas est semblable. Toutefois en raison de la vaccination complète des tranches de la population les plus susceptibles d’en être gravement atteintes, le nombre d’hospitalisations (dont celles aux soins intensifs) a beaucoup diminué. Quant aux décès, ils ont chuté considérablement.

À moins d’un renversement dramatique de la situation, le ministre de la Santé a fait savoir que la levée actuelle des mesures sanitaires était essentiellement irréversible.

En raison de l’abondance des vaccins, de leur efficacité et de leur gratuité, la protection contre le virus est dorénavant une responsabilité individuelle.

En d’autres mots, le gouvernement encourage la vaccination à tous ceux qui sont en âge de la recevoir. Mais, de manière générale, il ne se battra pas contre ceux qui, à tort ou à raison, la refusent.

La vaccination obligatoire des travailleurs de la Santé

Jusqu’à tout récemment, le protocole de vaccination suivi par le Québec était expérimental puisqu’il était contraire à la posologie officielle des vaccins de Pfizer/BioNTech et de Moderna. En plus, il ne reposait sur aucune donnée scientifique.

En conséquence, l’État québécois n’avait pas le pouvoir légal d’obliger le personnel hospitalier à se faire vacciner puisque le droit international exige que tout traitement expérimental reçoive le consentement libre et éclairé des personnes participantes.

En février de cette année, la Santé publique avait publié une première étude, particulièrement mal faite, qui tentait de justifier à postériori l’espacement des doses du vaccin de Pfizer.

Cette étude révélait plutôt l’abyssal manque de rigueur scientifique des autorités sanitaires du Québec.

Depuis, ceux-ci ont fait appel à l’expertise de chercheurs qui ont réalisé une étude convaincante (publiée le 8 juin dernier) qui prouve hors de tout doute l’efficacité du protocole suivi jusqu’à tout récemment par le Québec.

Fort de cette preuve scientifique, l’État québécois peut maintenant imposer la vaccination à ses travailleurs de la Santé. Non seulement le peut-il, mais il en a le devoir.

Dans un établissement de Santé, la contagion par le Covid-19 constitue une infection dite ‘nosocomiale’ (c’est-à-dire contractée lors d’un séjour à l’hôpital). Son risque doit être minimisé à défaut de quoi l’État s’expose à des poursuites devant les tribunaux.

Aux États-Unis, les employés qui refusaient la vaccination dans certains hôpitaux privés ont été congédiés. Même si ces congédiements font l’objet de poursuites intentées par ces ex-employés, les experts consultés par la chaine de nouvelles CNN sont unanimes à affirmer que les employés congédiés perdront leur cause.

Évidemment, les droits des travailleurs aux États-Unis ne sont pas les mêmes qu’au Québec. Mais ce qui ne change pas, c’est le droit à la vie; le Covid-19 est une infection potentiellement mortelle et le droit pour une personne hospitalisée d’en être protégée a préséance sur tout droit syndical.

En dépit du fait que rien n’indique l’intention du ministre Christian Dubé d’imposer la vaccination obligatoire aux travailleurs de la Santé, il est à prévoir qu’il le fera.

À l’heure actuelle, les travailleurs de la santé du Québec ont le choix entre se faire vacciner ou être testés trois fois par semaine.

Or le temps entre le prélèvement et le dévoilement d’un résultat positif, c’est le temps au cours duquel le travailleur contagieux, même masqué, disperse ses fines gouttelettes respiratoires et contamine son milieu de travail.

Variants et mesures de précaution

Hier, le Dr Arrida annonçait la décision de la Santé publique de faire en sorte qu’à compter de lundi prochain, la distance à préserver entre nous passera de deux mètres à un mètre, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Si je n’étais pas déjà convaincu depuis longtemps de la profonde incompétence de ce pauvre type, je commencerais à le soupçonner.

Lorsqu’on dit qu’un variant est plus contagieux, cela signifie que les mesures qui permettaient autrefois de se protéger contre le Covid-19 ‘classique’ sont moins efficaces aujourd’hui contre ce variant. Voilà pourquoi on l’attrape plus facilement.

Parce qu’un virus plus contagieux est toujours un virus qui s’attrape plus facilement.

Au point qu’en Grande-Bretagne, ce variant est responsable de la presque totalité des nouvelles infections. S’il est prouvé que ce variant est plus contagieux, il n’est pas prouvé qu’il est plus virulent.

En d’autres mots, ce variant provoque une augmentation des cas. Mais il n’est pas prouvé que sur mille personnes qui l’attrapent, plus de gens en mourront que mille personnes qui attrapent le Covid-19 ‘classique’.

La distance sanitaire de deux mètres n’a jamais été efficace à 100 %. Puisque le variant Delta est plus contagieux, cela signifie que le degré de protection d’une distance de deux mètres est moindre avec ce variant qu’avec le Covid-19 ‘classique’.

Alors imaginez à un mètre.

Compte tenu des assouplissements probablement irréversibles décidés par le ministre de la Santé, il est du devoir de la santé publique d’informer correctement le public.

Ce qu’il faut lui dire aux citoyens, c’est qu’à partir de maintenant, ils sont libres. Toutefois, dans l’éventualité où ils seraient en contact avec une personne contagieuse, plus ils sont près d’elle, plus leur risque d’attraper le virus augmente.

Dès les premiers mois de la pandémie, la Santé publique avait jeté cartes sur table; son objectif était de laisser se développer l’immunité ‘naturelle’. Ce qui veut dire laisser les gens attraper le virus tant que le système hospitalier n’est pas débordé.

Conséquemment, elle a fait campagne contre tout ce qui aurait permis de nous protéger. Campagne contre le port du masque. Contre les tests de dépistage rapide en industrie. Contre les purificateurs d’air HEPA dans les écoles. Etc.

Et voilà pourquoi elle prétend faussement qu’une distance sanitaire d’un mètre suffit dorénavant.

Mes recommandations sanitaires

La pandémie n’est pas terminée. Et nous sommes encore loin de l’immunité grégaire; à l’heure actuelle, seulement 36 % des Québécois de douze ans et plus sont doublement vaccinés.

Or l’immunité grégaire sera atteinte lorsque 70 % de l’ensemble de la population (ce qui inclut les enfants) seront convenablement immunisés. Nous en sommes loin.

De nos jours en Grande-Bretagne, 99 % des décès causés par le Covid-19 surviennent chez des gens qui ne sont pas suffisamment vaccinés. Dans certains États américains, cette proportion est de 100 %.

D’ici l’atteinte de l’immunité grégaire, ne faites pas moins que ce que recommandent les autorités sanitaires. Toutefois, protégez-vous davantage que ce qu’elles suggèrent.

Tant que la pandémie n’aura pas disparu ou presque, portez le masque dans les lieux clos. Même si ce n’est pas obligatoire. À cette fin, équipez-vous de masques N95.

Évitez la proximité des inconnus. Et si vous décidez de serrer un être aimé dans vos bras, vous pouvez le faire; mais sachez qu’il vous faudra en assumer les risques.

Au sujet de la prochaine rentrée scolaire, si vos enfants vont dans une école où on effectue périodiquement le dépistage systématique du Covid-19 — comme le recommande maintenant l’OMS — c’est parfait.

Toutefois, si on ne le fait pas, vous devez savoir que personne ne connait les conséquences à long terme d’une infection au Covid-19 chez l’enfant ou l’adolescent.

Or tant que les vaccins contre le Covid-19 ne sont pas autorisés chez les personnes de moins de douze ans, les écoles primaires seront des lieux propices à sa propagation.

Ce fut le cas au cours de l’année scolaire 2020-2021. Et ce sera le cas au cours de l’année qui vient partout où on fera fi du principe de précaution, c’est-à-dire là où on ne testera pas systématiquement les élèves.

Références :
Covid-19 : justifier à postériori l’espacement des doses du vaccin de Pfizer
Covid-19 : une rentrée scolaire idéale
Données COVID-19 au Québec
Efficacité du vaccin contre la COVID-19 chez les travailleurs de la santé du Québec
La distanciation passera de deux à un mètre au Québec à compter de lundi
Le Covid-19 à l’école
Mass infection is not an option: we must do more to protect our young
Une protection « excellente » après une seule dose
Voici comment tirer profit des millions de tests rapides inutilisés au Québec

Parus depuis :
Covid-19 : quels pays ont choisi d’imposer la vaccination ? (2021-07-13)
Delta surge ‘could leave hundreds of thousands with long Covid’ (2021-07-13)
Pfizer vaccine second dose has ‘sweet spot’ after eight weeks, UK scientists say (2021-07-23)
Le N95 protège mieux que le masque médical, selon une experte des aérosols (2022-01-17)
Le rêve « utopiste » de l’immunité collective contre la COVID-19 (2022-05-01)

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés au Covid-19, veuillez cliquer sur ceci

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Rentrée scolaire 2021 : l’OMS se réveille

Publié le 4 juillet 2021 | Temps de lecture : 2 minutes

Vendredi dernier, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’Unicef et l’Unesco ont conjointement pris position en faveur du dépistage systématique du Covid-19 dans les écoles, même là où aucun cas n’a été rapporté.

Selon ces trois organismes, cette mesure est nécessaire afin d’éviter les séquelles causées par l’école à distance.

Selon le Dr Hans Kluge, porte-parole de l’OMS, la saison estivale offre une occasion aux gouvernements de mettre en place les mesures qui minimiseront les taux d’infection chez les écoliers et éviteront d’avoir recours éventuellement à la fermeture temporaire des classes.

Pour l’OMS, ces fermetures sont préjudiciables à l’éducation et au bienêtre tant social que psychologique des enfants et des adolescents. Il s’agit d’une solution à laquelle on ne devrait recourir que dans des cas extrêmes, lorsqu’aucune autre mesure n’arrive donner des résultats.

Cette prise de position rejoint parfaitement celle exprimée sur ce blogue en aout de l’an dernier.

D’ici la rentée scolaire de cette année, la Santé publique du Québec a donc devant elle un mois et demi pour se préparer. Cela signifie :
• acheter la quantité massive de tests de dépistage qui sera nécessaire,
• élaborer les procédures de dépistage que les commissions scolaires devront suivre, et
• former les professeurs à effectuer les tests et à consigner les résultats.

Références :
Covid-19 : une rentrée scolaire idéale
WHO recommends Covid tests in schools

Paru depuis :
Ottawa a payé 924 millions pour des tests rapides sous-utilisés par les provinces (2021-07-08)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : évolution au cours des six premiers mois de 2021

Publié le 1 juillet 2021 | Temps de lecture : 3 minutes

Voici la liste des pays les plus durement affectés par la pandémie au Covid-19.

À titre comparatif, cette liste est complétée par le cas de quelques pays d’Extrême-Orient.

Ont été exclus de cette liste, les pays de moins d’un million d’habitants.

Tableau comparatif des pays les plus atteints au premier jour du mois, en nombre de morts par million d’habitants

Pays Jan. Fév. Mars Avr. Mai Juin Juil.
Pérou 1136 1239 1403 1561 1843 2077 5753
Hongrie 1002 1304 1561 2177 2874 3088 3113
Bosnie-Herzég. 1249 1445 1552 2044 2620 2842 2965
Rép. Tchèque 1093 1529 1909 2479 2733 2808 2825
Macédoine du N. 1205 1376 1509 1829 2348 2603 2633
Bulgarie 1099 1322 1491 1927 2382 2569 2620
Brésil 916 1055 1198 1523 1901 2175 2430
Slovaquie 412 863 1331 1793 2148 2262 2290
Belgique 1681 1815 1899 1979 2083 2145 2163
Slovénie 1312 1694 1854 1950 2048 2105 2125
Italie 1235 1471 1622 1819 2004 2090 2113
Colombie 850 1060 1168 1240 1446 1738 2083
Argentine 954 1062 1145 1229 1407 1728 2078
Croatie 968 1236 1354 1460 1746 1968 2012
Pologne 766 984 1158 1419 1796 1953 1985
Royaume-Uni 1089 1565 1805 1860 1870 1873 1878
États-Unis 1074 1367 1586 1704 1776 1834 1864
Mexique 971 1222 1430 1567 1668 1717 1789
Paraguay 315 380 445 590 899 1274 1786
Roumanie 826 960 1065 1237 1474 1588 1772
Espagne 1087 1263 1488 1615 1672 1710 1729
France 991 1171 1328 1468 1601 1677 1698
Chili 868 965 1075 1213 1374 1523 1690
Portugal 685 1253 1607 1657 1669 1674 1682
Lithuanie 588 1046 1199 1330 1463 1591 1633
Uruguay 55 127 175 288 766 1246 1612
Moldavie 746 855 987 1242 1447 1519 1539
Arménie 953 1040 1077 1191 1391 1497 1522
Panama 935 1216 1341 1402 1426 1456 1493
Suède 861 1144 1265 1330 1384 1419 1436
Bolivie 780 882 989 1041 1099 1229 1417
Lettonie 343 641 866 1023 1145 1274 1351
Géorgie 634 802 884 950 1037 1206 1338
Québec 958 1157 1214 1246 1276 1311 1321
Tunisie 398 572 674 742 907 1066 1262
Suisse 882 1087 1148 1189 1221 1243 1250
Grèce 469 561 629 786 1007 1168 1224
Équateur 790 837 888 946 1048 1153 1206
Ukraine 428 522 598 764 1021 1166 1205
Autriche 693 861 948 1036 1131 1172 1182
Liban 240 462 697 924 1074 1138 1156
Allemagne 410 696 845 920 996 1063 1089
Pays-Bas 672 817 908 965 1000 1027 1033
Afrique du Sud 484 743 836 884 908 943 1016
Irlande 453 667 868 945 984 991 1001
Iran 655 686 710 740 849 945 992
Estonie 180 324 451 684 878 948 956
Jordanie 376 422 460 675 862 920 947
Russie 394 504 592 680 757 835 931
Costa Rica 427 514 546 577 629 793 909
Albanie 411 484 631 779 833 853 854
Serbie 373 463 512 614 733 789 810
Bahreïn 201 214 257 297 368 575 769
Honduras 315 361 415 459 526 632 696
Israël 365 524 626 676 692 688 689
Palestine 273 354 396 510 625 672 683
Trinité-et-Tobago 91 96 99 104 122 362 610
Turquie 248 307 337 374 476 560 584
Eswatini 185 492 558 571 573 575 578
RoC* 256 354 401 426 461 495 518
               
Japon 27,4 45,3 62,5 72,7 81,1 103,6 117,3
Corée du Sud 17,9 27,8 31,3 33,8 35,7 38,3 39,4
Hong Kong 19,7 24,3 26,7 27,3 27,8 27,8 27,9
Taïwan 0,3 0,3 0,4 0,4 0,5 5,7 27,7
Singapour 4,9 4,9 4,9 5,1 5,3 6,0 6,1
Chine 3,2 3,2 3,2 3,2 3,2 3,2 3,2
Vietnam 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4 0,5 0,8

*— ‘RoC’ signifie le Canada sans le Québec.

En juin, les augmentations les plus importantes ont été rapportées en Amérique du Sud, particulièrement dans les pays suivants : au Pérou (+3676), au Paraguay (+512), en Uruguay (+366), en Argentine (+350), en Colombie (+350), et au Brésil (+255).

Dans le cas du Pérou, cela est dû principalement à un changement dans la méthode de calcul des morts. Pour l’ensemble de ces pays, cela s’explique par le fait que dans l’hémisphère sud, c’est la saison froide. Donc les gens vivent davantage à l’intérieur. De plus, ces pays ont soit peu vacciné ou administré des vaccins beaucoup moins efficaces.

Mentionnons que la situation se dégrade depuis deux mois à Trinité-et-Tobago, dans les Caraïbes.

Les pays où la vaccination va bon train, on note une augmentation des cas due à des variants plus contagieux, mais très peu de décès supplémentaires, notamment en Israël et au Royaume-Uni.

La vaccination a commencé au Canada à la mi-décembre 2020. Depuis le 1er janvier 2021, il y a eu 363 morts supplémentaires par million d’habitants au Québec — qui a privilégié l’administration d’une première dose au plus grand nombre de gens possible — en comparaison avec 262 morts supplémentaires par million d’habitants dans les provinces anglophones du Canada, soit 28 % de moins.

Références :
Covid-19 : le nombre de cas en temps réel
Covid-19 Coronavirus Pandemic
Données COVID-19 au Québec

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Doit-on recevoir une ou deux doses de vaccin si on a déjà attrapé le Covid-19 ?

Publié le 23 juin 2021 | Temps de lecture : 6 minutes


 
Introduction

La Santé publique du Québec estime que les personnes ayant un antécédent de Covid-19 ont conservé une mémoire immunitaire qui fait en sorte qu’une seule dose suffit à les protéger convenablement alors qu’il en faut deux chez les personnes qui n’ont jamais contracté le virus.

Par contre, les autorités américaines et européennes, de même que les autorités canadiennes pensent au contraire que si on a déjà attrapé le Covid-19, il faut, comme tout le monde, recevoir deux doses d’un vaccin à deux doses.

Qui croire ?

Les preuves en laboratoire vs la vraie vie

La politique sanitaire du Québec à ce sujet est basée sur des études in vitro, c’est-à-dire sur la mesure en laboratoire de la réponse immunitaire de personnes qui reçoivent une ou deux doses de vaccin et qui ont attrapé ou non le virus précédemment.

La Santé publique du Québec présume qu’il existe une corrélation entre ces mesures in vitro et la vraie vie. Dans ce cas-ci, rien ne le prouve.

On possède déjà l’expérience de Manus, une ville brésilienne peuplée de deux-millions d’habitants.

Lors de la première vague, 76 % des citoyens de cette métropole ont attrapé le Covid-19. Au point qu’on ne savait plus où enterrer les morts.

Puisque tout malheur a du bon, les survivants se sont dit que grâce à leur expérience douloureuse, ils avaient maintenant atteint l’immunité grégaire.

Mais l’immunité naturelle ne dure pas. Le système immunitaire des gens conserve en mémoire la recette de la fabrication des anticorps contre le Covid-19 mais juge inutile de continuer à en fabriquer lorsque l’exposition au virus a disparu.

Conserver la recette des anticorps suffit en cas de réinfection ‘lente’, c’est-à-dire dans le cas où l’envahissement du virus dans le corps est plus lent que le temps que met l’organisme à redémarrer sa production d’anticorps.

Dans un article publié sur ce blogue au début de la pandémie au Québec, nous expliquions que dans la majorité des cas, le nez sert d’incubateur au Covid-19 avant que des millions de copies du virus se lancent à l’assaut des poumons.

Tant qu’on n’aura pas mis au point un vaccin administré par vaporisation nasale qui rende cet incubateur impropre à la réplication virale, on doit compter sur de très grandes quantités d’anticorps sanguins et tissulaires pour empêcher toute réinfection.

Dans la ville de Manus, il aura suffi de l’apparition d’un variant (le P1) pour que cette ville — qui se croyait protégée — soit de nouveau atteinte durement en janvier 2021. On y comptait jusqu’à 22 % plus de morts quotidiens qu’au cours de la première vague.

Selon le New York Times, sur cent personnes atteintes par cette deuxième vague à Manus, entre 25 et 61 personnes avaient contracté le virus précédemment.

Conclusion

Le bilan de la lutte sanitaire, c’est qu’il y a eu 2,6 fois plus de morts par million d’habitants au Québec que dans les provinces anglophones du Canada.

Donc, lorsque les autorités sanitaires du Québec et du Canada donnent des avis contraires, les plus crédibles sont ceux qui ont causé moins de morts.

La série intitulée L’histoire d’un fiasco est le récit ahurissant de la lutte sanitaire menée par les autorités de la Santé publique du Québec.

Il ne s’agit pas d’une lutte au cours de laquelle beaucoup de décisions devaient être prises et du nombre, il est normal qu’on se soit trompé à l’occasion.

Au contraire, il s’agit d’une lutte où, dès le départ, les responsables ont déclaré vouloir laisser se développer l’immunité ‘naturelle’, c’est-à-dire vouloir que les gens attrapent le Covid-19 pour en devenir immunisés.

En conséquence, on a fait campagne contre le port du masque. On a mené une campagne de dépistage lilliputienne (tout en la qualifiant de ‘massive’). On a embauché insuffisamment de préposés à la recherche de contacts. On a laissé moisir les tests rapides reçus gratuitement du fédéral. On a déconseillé l’utilisation de scanneurs thermiques en usine comme mesure de dépistage. Et on a interdit les purificateurs d’air HEPA dans nos écoles (préférant de simples ventilateurs).

Bref, tout ce qui aurait pu nous protéger, ils étaient contre. Il n’est donc pas surprenant qu’il y ait eu tant de morts au Québec.

Alors que le principe de précaution veut qu’on tienne compte de l’expérience brésilienne, voilà que les autorités sanitaires du Québec préfèrent économiser les vaccins chez ceux qui ont déjà attrapé le Covid-19.

À l’heure actuelle, il n’est pas clair si la Santé publique ne fait que déconseiller la deuxième dose à ces personnes ou si elle leur refusera la double vaccination. Conséquemment, ma suggestion est simple.

Si vous avez attrapé le Covid-19 depuis plus d’un mois, n’avez pas encore été vacciné et souhaitez maintenant rattraper votre retard, mentez si la Santé publique vous demande si vous avez déjà eu des symptômes typiques du Covid. Vous n’êtes pas sous serment. Faites-leur croire que vous n’avez jamais eu le Covid-19.

Mieux vaut être trop protégé que pas assez.

Références :
Covid-19 : évolution en quatorze mois
Les gens qui ont eu la COVID devraient avoir une 2e dose, selon le Dr Karl Weiss
Les mystères du Covid-19 (2e partie)
Virus Variant in Brazil Infected Many Who Had Already Recovered From Covid-19
Québec affirme qu’une seule dose de vaccin suffit aux personnes qui ont eu la COVID-19

Parus depuis :
Une deuxième dose est-elle nécessaire pour ceux qui ont eu la COVID-19? (2021-06-26)
Deux fois plus de risques d’être réinfecté lorsqu’on n’est pas vacciné (2021-08-06)
Les double vaccinés ont-ils besoin d’une dose de rappel s’ils ont déjà été infectés? (2021-12-10)
Le rêve « utopiste » de l’immunité collective contre la COVID-19 (2022-05-01)

Postscriptum du 12 juillet 2021 : La position du Québec ayant pour conséquence d’empêcher les Québécois de voyager (puisqu’elle n’est pas reconnue à l’Étranger), on a décidé de faire exception dans le cas des voyageurs; toute personne avec un diagnostic confirmé de Covid-19 qui souhaite obtenir une deuxième dose de vaccin pourra la recevoir dans un centre de vaccination de masse, en pharmacie ou en entreprise, sans avoir à fournir de justification autre que son désir de voyager.

Référence :
Pandémie de la COVID-19 – Les personnes qui ont déjà eu la COVID-19 et qui souhaitent voyager pourront obtenir une deuxième dose de vaccin

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : un G7 superpropagateur

Publié le 22 juin 2021 | Temps de lecture : 3 minutes

Pour la première fois depuis des mois, les chefs d’État de sept des dix plus grandes puissances mondiales se sont réunies en personne. La réunion eut lieu du 11 au 13 juin dans le duché de Cornouailles, cette pointe de terre située à l’extrémité sud-ouest de l’Angleterre.

Évidemment, toutes les précautions sanitaires avaient été prises afin d’éviter que des personnes contagieuses se retrouvent dans la délégation de ces pays.

Et puisque tout ce monde s’est déplacé en avion, les compagnies aériennes étaient très fières que les chefs d’État fassent la preuve que, grâce à la vaccination, il est maintenant possible d’effectuer dès maintenant des vols internationaux de manière parfaitement sécuritaire.

Malheureusement, ce sommet fut un évènement superpropagateur.

Non pas que des chefs d’État furent contaminés lors de leur séjour à l’Étranger. Mais, c’est l’inverse; il s’est avéré que plusieurs délégués ont contaminé les Cornouaillais lors de leurs contacts avec la population locale.

Pourtant, la région du sud-ouest est celle où la proportion des personnes vaccinées est la plus forte en Angleterre.

Au 30 mai dernier, 66,2 % de sa population avait reçu au moins une dose de vaccin et 46,9 % des gens étaient complètement immunisés. À titre de comparaison, la moyenne anglaise est respectivement de 61,8 % et de 40,8 %.

Malgré son bouclier vaccinal, pour la première fois depuis le début de la pandémie, cette région s’est retrouvée au-dessus de la moyenne nationale anglaise quant au nombre de nouveaux cas de Covid-19. Et ce, depuis la réunion du G7.

Au 3 juin 2021, dans le duché de Cornouailles, le taux de contagion était de 49 cas par million d’habitants. Dix jours après le G7, il avait explosé à 1 306 cas par million, soit 26 fois plus.

Dans les parties du duché tournées vers la Manche (au sud) — où sont domiciliés les étudiants des universités Exeter et Falmouth — les experts soupçonnent que la cause serait liée à une augmentation des cas sur le campus de ces universités.

Mais les éclosions les plus importantes sont survenues du côté tourné vers la mer Celtique (au nord). Or c’est là qu’ont séjourné les délégations internationales du G7.

Si la Chine avait été invitée à ce sommet, la propagande anglo-américaine aurait immédiatement semé le doute quant à l’efficacité du dépistage chinois et réclamé une série d’enquêtes internationales jusqu’à ce qu’on en arrive à la ‘bonne’ conclusion; c’est la faute de la Chine.

Mais comme il n’y avait là que des pays amis, le gouvernement britannique préfère imputer la cause au variant Delta.

Effectivement, ce variant a causé une légère résurgence des cas partout en Angleterre, passant d’environ 2 400 cas au 7 mai à 10 633 cas hier. Mais c’est sans commune mesure avec l’explosion des cas dans le duché de Cornouailles.

Références :
Cornouailles
Covid cases in Cornwall above national average for first time
Covid vaccine rollout MAPPED: Staggering speed of jabs across England exposed
Le secteur aérien espère une annonce sur les liaisons transatlantiques
No 10 says G7 summit not to blame for rise in Cornwall’s Covid cases

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Dominique Ducharme vs le Covid-19 : questions et réponses

Publié le 19 juin 2021 | Temps de lecture : 6 minutes

Comment l’entraineur-chef du club de hockey Canadien a-t-il attrapé le virus ?

Dans plus de 99,9 % des cas, le Covid-19 s’attrape en respirant les gouttelettes respiratoires d’une personne contagieuse.

Lorsqu’elle parle, crie, tousse, chante ou éternue, toute personne contagieuse est une fontaine à Covid; elle émet alors de grosses gouttelettes respiratoires qui tombent généralement à moins de deux mètres d’elle — d’où la distance sanitaire fixée à cette distance — et tout un panache de minuscules gouttelettes invisibles qui, comme un nuage de fumée de cigarette, reste en suspension dans l’air et sont entrainées un peu avec elle lorsqu’elle se déplace dans un endroit clos.

Le respect de la distance sanitaire de deux mètres protège contre les grosses gouttelettes mais n’offre aucune protection contre les petites, particulièrement avec les variants, renommés pour être plus contagieux.

L’idée soutenue par la Santé publique du Québec selon laquelle seules les grosses gouttelettes sont contagieuses ne repose sur aucune base scientifique.

Toutes les gouttelettes respiratoires, les grosses comme les petites, naissent de la fragmentation du liquide qui baigne notre bouche, notre gorge et notre nez. Les gros fragments sont les grosses gouttelettes et le petits fragments sont les petites gouttelettes.

Donc un millilitre de grosses gouttelettes et un millilitre de petites gouttelettes contiennent exactement le même nombre de virus si toutes ces gouttelettes ont été prélevées chez la même personne contagieuse.

Un masque retient les grosses gouttelettes, mais ne retient pas les petites qui s’échappent le long des joues et de chaque côté du nez.

Quiconque porte un masque par temps froid a bientôt les lunettes embuées; c’est signe que le masque ne retient pas tout. Mais c’est mieux que rien et notamment, mieux de simplement se laver les main et garder la distance sanitaire.

Toutefois, en inspirant, le masque se colle au visage et retient toutes les grosses gouttelettes. Depuis l’apparition des variants, ma recommandation est de porter un masque N95 dans des endroits clos tant qu’on n’est pas complètement immunisé.

On devient positif un peu avant l’apparition des symptômes (environ cinq jours après le contact). Donc l’entraineur-chef s’est retrouvé à respirer des gouttelettes respiratoires contaminés il y quelques jours, très probablement dans un local clos; aréna, ascenseur, avion, taxi à l’air climatisé, etc.

Dominique Ducharme, était-il été vacciné ?

Oui, il avait reçu sa deuxième dose de vaccin le 9 juin dernier. Ni le Canadien ni M. Ducharme lui-même n’ont jugé bon préciser le nom du fabricant des vaccins reçus.

Comment peut-il avoir attrapé le Covid-19 s’il a été vacciné ?

On est complètement vacciné dès l’instant où on reçoit la deuxième dose d’un vaccin à deux doses. Mais on ne devient complètement immunisé qu’entre trois et six semaines (selon l’âge) plus tard. Ce qui n’était pas le cas de l’entraineur-chef.

Même lorsqu’on est complètement immunisé, les vaccins ne sont pas efficaces à 100 %. Ceux de Pfizer/BioNTech et de Moderna sont efficaces à environ 94 % tandis que celui d’AstaZeneca est efficace à environ 60 %.

Toutefois, dans le cas de Pfizer et de Moderna, le taux d’efficacité est connu seulement lorsque les deux doses sont espacées trois ou quatre semaines (comme dans les études scientifiques financées par le fabricant).

Toutefois, en raison de la pénurie de vaccins reçus par Ottawa, on a jugé bon au Québec d’espacer les doses de trois mois, ce qui est valable pour le vaccin d’AstraZeneca, mais contraire à la posologie officielle des vaccins de Pfizer et de Moderna.

Donc il est certain que ces deux vaccins sont efficaces quand même. Mais personne ne sait précisément le taux d’efficacité en suivant ce protocole de vaccination ‘déviant’.

Lorsqu’on soustrait 100 % moins le taux d’efficacité, on obtient le taux d’échec vaccinal.

Ce taux d’échec est le pourcentage des personnes qui attrapent le Covid-19 même si elles sont vaccinées. Dominique Ducharme en fait partie.

Alors qu’est-ce que ça donne de recevoir un vaccin si on peut attraper le Covid-19 quand même ?

Lorsqu’on n’est pas vacciné et qu’on respire les gouttelettes respiratoires d’une personne contagieuse, le risque d’attraper le Covid-19 est de 100 %.

Après avoir été immunisé par une ou deux doses de vaccin, ce risque est moindre.

Plus important encore est le fait que les conséquences graves de la pandémie sont considérablement réduites lorsqu’on est immunisé.

En cas d’échec vaccinal, une partie des vaccinés qui attrapent le Covid-19 quand même ne s’en rendent même pas compte, tandis que le reste développe habituellement des symptômes mineurs qui ne justifient pas leur hospitalisation.

Même dans le cas des variants plus contagieux, les deux doses du vaccin de Pfizer préviennent 94 % des hospitalisations alors que celles d’AstraZeneca les préviennent à 92 %. Donc, c’est pareil… lorsqu’on suit la posologie du fabricant.

Quant aux morts chez les vaccinés, dans le cadre des études réalisées chez environ trente-mille volontaires, personne ne mourait du Covid-19 en cas d’échec vaccinal.

Dans la vraie vie, cela est très rare; on a eu un décès chez une Québécoise âgée de 87 ans en attente de recevoir sa deuxième dose. Mais sans vaccination du tout, rappelons-nous de l’hécatombe dans nos hospices au cours de la première vague…

Donc oui, il faut se faire vacciner même s’ils ne nous protègent pas à 100 % contre les formes mineures de la pandémie.

Doit-on s’inquiéter du sort de Dominique Ducharme ?

Lorsqu’on attrape le Covid-19 même vacciné, on est contagieux. Voilà pourquoi l’entraineur-chef s’est mis en retrait.

Mais la charge virale — c’est-à-dire la quantité de virus dans sa gorge — est beaucoup moindre que s’il n’était pas vacciné.

Donc il est contagieux, mais moins dangereux grâce à la vaccination.

Dans sept à dix jours, il secrètera encore des débris de virus morts mais il ne sera plus contagieux. Donc on devrait le revoir bientôt derrière le banc des Canadiens.


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : que penser du variant Delta ?

Publié le 16 juin 2021 | Temps de lecture : 3 minutes

Détecté en Inde où il fait des ravages, le variant Delta (ou variant B.1.617.2) est maintenant la cause d’une légère résurgence de la pandémie en Grande-Bretagne (où il représente 90 % des cas).

En janvier dernier, au pire de la pandémie dans ce pays, on y comptait presque deux-millions de cas actifs. Grâce à une campagne de vaccination énergique, il n’y en avait plus que 88 987 le 19 mai dernier.

Toutefois, le nombre de cas actifs avait remonté à 160 660 hier, un mois plus tard. Rien de comparable à la situation au début de l’année.

Ceci nous indique qu’on ne doit pas présumer que la pandémie est terminée. Et puisque ce retour limité a essentiellement atteint les personnes qui ne sont pas complètement immunisées contre le Covid-19, c’est un rappel de l’importance de la vaccination complète contre ce virus.

S’il est vrai que ce variant cause une augmentation des cas en raison de se contagiosité, il n’est pas prouvé pour l’instant qu’il est plus virulent.

Parce qu’il est devenu, de loin, la variant le plus prévalent en Grande-Bretagne, il y cause plus de décès chez les personnes non vaccinées.

Mais les preuves scientifiques manquent encore pour affirmer qu’il cause plus d’hospitalisations et plus de morts par millier de personnes atteintes.

Aux États-Unis, le variant Delta représentait 2,5 % des nouveaux cas le mois dernier alors qu’il comptait pour 0,6 % des nouveaux cas un mois plus tôt. On estime dans ce pays que les cas de variant Delta doublent toutes les deux semaines.

Selon les autorités américaines, contre ce variant, le vaccin de Pfizer/BioNTech protège à 33 % après une dose et à 88 % après la seconde dose.

Selon les autorités britanniques, dans le cas du vaccin d’AstraZeneca, le pourcentage de protection est respectivement de 30 % et de 60 %.

Au premier abord, cela semble peu. Mais on doit se rappeler qu’en cas d’échec vaccinal, une partie des vaccinés qui attrapent le Covid-19 quand même ne s’en rendent pas compte, tandis que le reste développe habituellement des symptômes mineurs qui ne justifient pas leur hospitalisation.

Les deux doses du vaccin de Pfizer préviennent 94 % des hospitalisations alors que celles d’AstraZeneca les préviennent à 92 %. Donc, c’est pareil.

Quant aux morts chez les vaccinés, on ne possède pas de données populationnelles. Toutefois, dans le cadre des études réalisées chez environ trente-mille volontaires, personne ne mourait du Covid-19 en cas d’échec vaccinal.

Tout comme aux États-Unis, il est à prévoir que le variant Delta deviendra la forme prédominante de Covid-19 partout au Québec cet été.

Ses effets seront extrêmement variables puisque l’immunité grégaire est atteinte d’une manière très irrégulière sur le territoire québécois.

Références :
La contagiosité accrue des variants du Covid-19 et les mesures sanitaires
The Covid Delta variant: how effective are the vaccines?
The Delta variant is spreading. What does it mean for the US?

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Rapprocher les doses d’AstraZeneca : prudence

Publié le 6 juin 2021 | Temps de lecture : 5 minutes

Dans les jours qui viennent, les personnes qui ont déjà reçu une première dose d’un vaccin contre le Covid-19 pourront faire devancer la date prévue pour leur deuxième dose.

Dans le cas de ceux qui ont reçu une première dose du vaccin de Pfizer/BioNTech ou de Moderna, il s’agit d’une excellente nouvelle.

L’homologation de ces deux vaccins est basée sur des études au cours desquelles les doses de ces deux vaccins étaient espacées de trois ou de quatre semaines.

Les espacer bien au-delà était un risque que prenait la Santé publique du Québec lié à des problèmes d’approvisionnement. Par contre, rapprocher cet écart vers ce qui est prouvé scientifiquement est évidemment souhaitable.

Dans le cas du vaccin d’AstraZeneca, c’est différent.

Celui-ci a été homologué à partir d’études au cours desquelles les deux doses étaient espacées de douze semaines.


 
Une étude britannique publiée le 4 mars dernier a prouvé qu’on obtient une protection vaccinale utile (mais très variable) même quand les doses sont plus rapprochées.

Désireuse de profiter d’un approvisionnement bien meilleur en vaccins, la Santé publique a décidé d’accélérer sa campagne de vaccination.

Ignorant un fois de plus le principe de précaution, les autorités sanitaires voulaient qu’on administre la deuxième dose du vaccin d’AstraZeneca aussi précocement que quatre semaines après la première.

Cette recommandation n’était pas basée sur la science, mais seulement sur l’avis d’experts (sic), plus précisément sur les membres du comité d’immunisation du Québec.

Soyons francs : des experts en Covid-19, cela n’existe pas. Personne n’est détenteur d’un baccalauréat en Covid décerné par une université québécoise. Tout ce qu’on a, ce sont des épidémiologistes ou de simples médecins qui font de leur mieux pour comprendre un phénomène nouveau pour nous tous.

“Valider” une recommandation sanitaire en recueillant les préjugés de personnes réunies autour d’une table n’est pas un substitut à la science.

Très sagement, le ministre Christian Dubé, a estimé qu’en l’absence de base scientifique, il valait mieux être plus prudent et de laisser un écart minimal de huit semaines entre les doses du vaccin d’AstraZeneca.

Cet écart offre une protection vaccinale plus évidente.

Néanmoins, on ignore les risques d’effets secondaires graves de doses plus rapprochées que ce qui est recommandé.

Les études cliniques qui ont prouvé l’efficacité des vaccins ont porté sur des dizaines de milliers de personnes. Toutefois, ces études n’ont pas la taille suffisante pour déceler des effets secondaires qui surviennent à une fréquence très rare (de l’ordre d’une personne sur cent-mille).

Voilà pourquoi, tout ce qui peut nous guider, c’est l’expérience de pays qui ont vacciné des millions de personnes avant nous, plus précisément Israël, la Grande-Bretagne et les États-Unis.

Malheureusement, on ne peut pas tenir compte de leur expérience.

Premièrement, parce qu’en Israël, on a administré du Pfizer/BioNTech. Deuxièmement parce qu’en Grande-Bretagne — où on a administré de l’AstraZeneca — on a respecté sa posologie. Et dernièrement, parce que les États-Unis n’ont pas encore homologué ce vaccin et donc, n’ont aucune expérience à son sujet.

Retarder l’administration de la deuxième dose des vaccins à ARN messager afin de vacciner le plus de gens possible a été une imprudence qui s’est avérée positive; les nouveaux cas, les hospitalisations et les décès ont chuté de manière importante au Québec.

Mais jouer à la roulette russe finit toujours par avoir des conséquences graves.

L’atténuation des mesures sanitaires lors de la rentrée scolaire en septembre dernier était une autre imprudence qui elle, s’est avérée malheureuse, comme prévu.

Dans ce cas-ci, rapprocher les doses du vaccin d’AstraZeneca ne tient pas compte de l’augmentation possible de ses effets secondaires graves.

En conséquence, ma recommandation est simple.

Pour toutes les personnes qui ont reçu une première dose du vaccin de Pfizer ou de Moderna, n’hésitez pas à faire devancer le rendez-vous pour recevoir votre deuxième dose.

Mais ceux qui ont reçu celui d’AstraZeneca, attendez de voir ce que donne le rapprochement des doses chez les autres.

Jusqu’ici, les sites web de Radio-Canada et de La Presse ont été d’excellentes sources d’information sur les ratés de la lutte sanitaire du Québec.

Si le rapprochement excessif des doses du vaccin d’AstraZeneca provoque une hausse importante des accidents secondaires graves, on le verra dans les trois semaines qui suivront le nouveau protocole de vaccination.

D’ici là, laissez votre rendez-vous tel quel que prévu.

Références :
Covid-19 : une rentrée scolaire idéale
Mourir en attendant sa deuxième dose
Québec clarifie sa position quant à la 2e dose du vaccin d’AstraZeneca
Single-dose administration and the influence of the timing of the booster dose on immunogenicity and efficacy of ChAdOx1 nCoV-19 (AZD1222) vaccine: a pooled analysis of four randomised trials

Paru depuis :
Devancement de la dose que pour les vaccinés Pfizer pour le moment (2021-06-07)

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