Voyage à Vienne (18e jour)

Publié le 11 octobre 2011 | Temps de lecture : 4 minutes

Deuxième journée pluvieuse de mon voyage. Mais moins qu’hier. C’est aussi mon dernier jour à Vienne puisque je prends l’avion demain à 9h35.

La seule chose que je ne veux absolument pas manquer aujourd’hui est une église Art nouveau conçue par l’architecte Otto Wagner. On ne peut la visiter qu’entre 16 et 17h le samedi. Or nous sommes un samedi. Et pas n’importe quel : mon dernier samedi à Vienne. C’est donc maintenant ou jamais.

D’ici là, je décide d’aller au MuseumsQuartier. Dans la cours intérieure principale des anciennes écuries impériales, on trouvait déjà l’ancien manège d’hiver. On y a ajouté deux blocs modernes. Depuis 2001, tout cela s’appelle le MuseumsQuartier. En plusieurs bâtisses, c’est le musée d’art moderne de Vienne.


 
Le Musée Léopold est un gros cube de calcaire blanc. Entre autres, il relate l’histoire du mouvement Art nouveau à Vienne. Mais c’est surtout un écrin pour la plus importante collection d’œuvres d’Egon Schiele, un peintre viennois maudit, mort en 1918.


 
Au moment de mon séjour à Vienne, le Pavillon des Arts (Kunsthalle) présentait une exposition mineure sur le peintre surréaliste Salvator Dali.


 
Logé dans un gros cube de basalte gris foncé, le Mumok présente des œuvres d’artistes du XXe siècle (Kandinsky, Klimt, Kupka, Magritte, Mondrian, etc.). Je n’y pas vu de Borduas, ni de Riopelle.


 
Le dernier de ces musées est l’Architekturzentrum Wien. Celui-ci présente les différents courants de l’architecture contemporaine. Parmi les quelques dizaines de réalisations-phares du XXe siècle, figurent le complexe résidentiel Habitat’67 et le dôme géodésique de l’île Ste-Hélène à Montréal.


 
Après cette traversée-éclair du complexe muséal, je prends l’autobus pour la Kirche am Steinhof, soit cette église Art nouveau dont je vous ai parlé plus tôt et qui est construite sur le terrain d’un asile d’aliénés.

Fondamentalement, beaucoup de temples sont des œuvres d’art. Avant le XIXe siècle, tout le monde était croyant en Occident. Pour n’importe qui, avoir à travailler sur le chantier d’une église, c’était à la fois un moyen de gagner sa vie et une occasion unique de rendre hommage à Dieu à l’aide des talents qu’Il a mis en nous.

Cette église est aussi une œuvre d’art. Jusque dans les moindres détails. Le bâtiment est fini en marbre blanc rehaussé de cuivre vert et de métal plaqué or. Contrairement à tous ces temples sombres, propices au recueillement, cette église est inondée de lumière, comme un minuscule avant-goût du paradis.


 
Et quelle meilleure manière dire adieu à Vienne qu’en assistant à une représentation du Requiem de Mozart, donnée en soirée dans l’église baroque Saint-Charles-Borromée.


 
C’est le deuxième concert de musique religieuse auquel j’assiste à Vienne. Celui-ci est donné par l’Orchestre de la Société des concerts de Salzburg.

Les musiciens sont relativement jeunes. Le chef dirige sans partition devant lui, connaissant l’œuvre par coeur. Ici, le chœur, agile et puissant, fait entendre des crescendos dramatiques. Là, des silences abrupts permettent de dissiper l’écho et le soulignent à la fois. Ailleurs, les musiciens brodent Mozart comme de la dentelle. À chaque intervention, les solistes sont excellents. Bref, un concert remarquable, applaudi trop chichement à mon goût.

Après avoir fait mes bagages, juste avant d’aller au lit, j’ouvre toutes grandes les fenêtres de ma chambre d’hôtel pour respirer l’air pur de Vienne, une des capitales les moins polluées du monde. Une expérience que je répéterai une seconde et dernière fois le lendemain à 5h20, juste avant de quitter définitivement ma chambre.

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm
1re photo : 1/320 sec. — F/6,3 — ISO 100 — 14 mm
2e photo  : 1/30 sec. — F/3,7 — ISO 320 — 16 mm
3e photo  : 1/250 sec. — F/6,3 — ISO 100 — 16 mm
4e photo  : 1/30 sec. — F/5,5 — ISO 400 — 34 mm
5e photo  : 1/250 sec. — F/6,3 — ISO 100 — 14 mm
6e photo  : 1/13 sec. — F/4,5 — ISO 400 — 21 mm
7e photo  : 1/40 sec. — F/3,7 — ISO 100 — 16 mm
8e photo  : 1/60 sec. — F/5,6 — ISO 200 — 44 mm
9e photo  : 1/40 sec. — F/5,6 — ISO 400 — 40 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Voyage à Vienne (17e jour)

Publié le 9 octobre 2011 | Temps de lecture : 3 minutes

Première journée pluvieuse en presque trois semaines. De plus, la température maximale sera de 11 degrés (au lieu de 22 à 24, jusqu’ici). Mon programme de la journée, c’est un petit circuit dans le neuvième arrondissement de Vienne.

Je fais un premier arrêt dans l’église des Servites, bâtie au XVIIIe siècle. Extérieurement, elle fait très ‘Europe centrale’ avec ses clochers élégants en bulbe d’ognon. À l’intérieur, ses stucs baroques sont magnifiques mais très poussiéreux. J’ai l’impression que si un gros coup de vent s’engouffrait dans cette église, il soulèverait tellement de poussière qu’on n’y verrait plus rien pendant des années.


 
Puis je visite le Musée Liechtenstein. Ce palais d’été présente les collections du Prince de Liechtenstein, descendant d’une longue dynastie de collectionneurs avisés. Ce qui m’a épaté, ce ne sont pas les Rubens ou les Van Dyck, mais plutôt la bibliothèque et surtout un plafond restauré, peint par Rottmayr, au-dessus d’un escalier latéral, probablement son chef-d’oeuvre, d’une beauté stupéfiante.

Le seul objet qu’il est permis de photographier dans ce musée est le carrosse rococo ci-dessous.


 
À proximité se trouve le Josephinum, soit l’Académie médico-chirurgicale de Vienne. Quelques-unes de ses salles hébergent un petit musée consacré aux instruments chirurgicaux. Dans des cabinets vitrés sont présentés des écorchés en cire.

C’est quoi des écorchés ? Imaginez des cadavres auxquels on retirerait la peau, révélant ainsi leurs organes internes, leurs muscles et leurs vaisseaux sanguins.

La plupart des vitres de ces cabinets datent du XIXe siècle et, conséquemment, ont de légères imperfections. Cela fait qu’en s’approchant du visage d’un écorché, on a parfois la surprise de le voir bouger un oeil ou contracter légèrement un muscle comme s’il allait crier au secours…

La journée se termine sur une note plus joyeuse : une représentation de ‘La Chauve-souris’, une opérette de Johann Strauss, au VolksOper.

Le chef ose des variations de rythme inouïes et dirige un orchestre virtuose, chez lui dans une musique qu’il connait parfaitement. Puisque je suis assis à la deuxième rangée, je surprends même un petit nombre de musiciens faire les pitres entre eux sans que cela affecte le moins du monde la qualité de ce qu’ils sont en train de jouer.

Les décors et costumes sont très biens et les chanteurs sont excellents. La mise en scène est un peu trop burlesque à mon goût mais je dois être le seul à s’en plaindre puisque toute la salle (y compris moi-même, au fond) s’est bien amusée.


 
Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm
1re photo : 1/13 sec. — F/3,5 — ISO 400 — 14 mm
2e photo  : 1/15 sec. — F/4,4 — ISO 400 — 20 mm
3e photo  : 1/8 sec. — F/5,2 — ISO 400 — 29 mm
4e photo  : 1/40 sec. — F/3,5 — ISO 250 — 14 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Voyage à Vienne (16e jour)

Publié le 7 octobre 2011 | Temps de lecture : 3 minutes

On ne peut pas aller dans la capitale autrichienne sans visiter la maison d’Hundertwasser, le Gaudí viennois.

Cet artiste écologiste a créé une bâtisse où les planchers ne sont pas plats mais comme le sont les sentiers dans la nature. Dans cet immeuble, chaque fenêtre est différente.


 
La première ligne du contrat de location des appartements stipule le droit du locataire de colorer le pourtour de ses fenêtres à sa guise jusqu’à la distance d’un bras. Des arbres y poussent sur le toit.

Tout près se trouve le Musée des faussaires. On y apprend que la première histoire vérifiée de contrefaçon fut une sculpture de Michel-Ange (un Cupidon dormant, en marbre) enterrée afin de la vieillir et vendue à prix d’or au cardinal San Giorgio. Celui-ci découvrit la vérité lorsque le sculpteur, encore adolescent, révéla la supercherie… à moins que cette histoire ne soit elle-même fausse : qui sait ?

Dans ce tout petit musée, les œuvres peuvent être achetées et par conséquent, ne sont pas toujours les mêmes. Au moment de ma visite, un Klimt et un Vermeer étaient très convaincants.


 
Puis je visite la Maison de l’art de Vienne (Kunsthaus Wien). C’est une galerie privée entièrement consacrée à Hundertwasser. Si ce musée passait au feu, une partie de l’oeuvre de cet artiste disparaîtrait à jamais.

‘Der blaue Mond – Atlantis’, créé en 1966 (© 2010 — Namida AG, Glarus/Suisse)

En soirée, j’assiste au concert d’un quatuor appelé le ‘Mozart ensemble’. Celui-ci se produit devant 24 personnes dans une salle minuscule qui pourrait en accueillir 54.

Des trois concerts de musique de chambre auxquels j’ai assisté jusqu’ici, le Mozart ensemble est, de très loin, le meilleur. Ce sont de jeunes musiciens virtuoses, utilisant le vibrato de manière parcimonieuse et qui jouent de manière remarquablement cohérente.

Si j’ai eu l’impression jusqu’ici de m’être fait avoir par des orchestres tape-à-l’oeil pour touristes, le Mozart ensemble est le premier orchestre de chambre digne de Vienne que j’entends.


 
Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm
1re photo : 1/250 sec. — F/5,0 — ISO 100 — 14 mm
2e photo  : 1/29 sec. — F/3,7 — ISO 400 — 16 mm
3e photo  : 1/25 sec. — F/3,7 — ISO 400 — 16 mm
4e photo  : 1/20 sec. — F/3,8 — ISO 400 — 17 mm
5e photo  : 1/30 sec. — F/3,5 — ISO 800 — 14 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Voyage à Vienne (15e jour)

Publié le 6 octobre 2011 | Temps de lecture : 3 minutes

J’ai décidé ce matin de tenter de répéter l’expérience heureuse d’hier et de parcourir un autre circuit recommandé dans les anciens faubourgs de Vienne, moins typique de l’idée qu’on se fait de la Vienne impériale.

Il s’agit d’un petit circuit dans l’arrondissement de Josephstadt. On y trouve un Musée des arts et traditions populaires. Celui-ci présente des objets, surtout en bois, fabriqués par les Autrichiens pour usage domestique ou pour représenter leur dévotion à Dieu ou à l’empereur. En plus de maquettes, on a reconstitué deux pièces de maisons paysannes dans lesquelles on pénètre en baissant la tête puisqu’autrefois, les gens étaient plus petits qu’aujourd’hui.

Je tombe par hasard sur la voiture minuscule ci-dessous.


 
Je crois voir une Opel puisque ce carrossier allemand est renommé pour ses petites voitures d’allure sport. Non c’est une Smart, mieux connue chez nous pour ces voitures droites, à deux passagers, pas très élégantes.

Puis j’arrive à l’église baroque des Piaristes, dont l’intérieur est spectaculairement beau, pas trop surchargé, avec des plafonds peints en trompe-l’oeil, peut-être les mieux réussis de Vienne.

En me rendant au Ring pour y prendre l’autobus, je remarque que je suis près du Nouveau palais impérial. Je m’y suis rendu à deux reprises, en vain, pour y visiter le Musée des instruments de musique. Je vais essayer une troisième fois.

Il est ouvert ! Le prix d’entrée permet l’accès à tous les musées de la bâtisse. Je visite en premier le Musée d’Éphèse, consacré aux fouilles effectuée sur un site archéologique gréco-romain situé en Turquie. C’est l’équivalent du Musée de Pergame à Berlin.


 
En me rendant au Musée des instruments de musique, je croise le Musée des armes et armures. Il est 16h : le Palais ferme dans deux heures. Ne serait-il pas plus prudent de voir tout ce qui m’intéresse au Musée des instruments de musique et de prendre le temps qui restera pour le Musée des armures ?

Afin de m’éviter des allers-retours inutiles, je décide plutôt de visiter celui sur mon chemin. Erreur, grave erreur.

Le Musée des armes et armures est absolument, absolument, absolument extraordinaire. Lorsqu’on croit avoir vu les plus belles armures du musée, la salle suivante vous en réserve d’autres encore plus merveilleuses. Et lorsque finalement vous êtes convaincu qu’il est impossible de faire mieux, la salle d’après vous prouve que vous aviez tort.


 
Après 164 photos prises uniquement dans ce musée, il me reste vingt minutes pour visiter en triple vitesse le Musée des instruments de musique.


 
Où se trouvaient le piano de Beethoven, celui de Haydn, ou un de ceux sur lesquels Schubert a joué ? Je ne l’ai jamais su.

Je rentre à l’hôtel et me couche à 10h pour me réveiller le lendemain à 8h30. Que de beaux rêves…

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm
1re photo : 1/160 sec. — F/5,0 — ISO 100 — 14 mm
2e photo  : 1/15 sec. — F/4,5 — ISO 400 — 21 mm
3e photo  : 1/25 sec. — F/4,5 — ISO 800 — 20 mm
4e photo  : 1/13 sec. — F/4,4 — ISO 800 — 20 mm
5e photo  : 1/8 sec. — F/3,9 — ISO 800 — 18 mm
6e photo  : 1/13 sec. — F/3,5— ISO 800 — 14 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Voyage à Vienne (13e et 14e journées)

Publié le 5 octobre 2011 | Temps de lecture : 5 minutes

La treizième journée

La plupart des musées ferment le lundi. Ce sera donc une petite journée.

Je décide d’aller sur le Ring. À Vienne, le Ring ce n’est pas cette estrade carrée sur laquelle des lutteurs ou des boxeurs s’affrontent : c’est un boulevard en forme d’anneau (d’où son nom) qui entoure la Vieille ville.

Ce boulevard est né après qu’on ait abattu au XIXe siècle, les fortifications devenues inutiles qui empêchaient le développement urbain de la capitale.

Rapidement, des édifices somptueux s’alignèrent le long de ce boulevard; le nouvel Hôtel de ville, le Parlement autrichien, des hôtels de luxe, des sièges sociaux d’entreprises. Tout comme la rue St-Jacques à Montréal ou Wall Street à New York, ces édifices sont décorés de motifs empruntés à différentes époques de l’histoire de l’Art.

Beaucoup de ces édifices ne sont pas accessibles au public : on doit donc les admirer de l’extérieur.

L’un de ceux accessibles un beau lundi, c’est l’Université de Vienne. Sa cour extérieure est entourée d’une galerie à arcades où s’alignent les bustes des grands chercheurs qui ont contribué à la gloire de l’institution.


 
Comble de chance, je parviens à me rendre dans la grande salle d’apparat, rarement ouverte, où une employée s’affaire à ranger les chaises.

Puis c’est le retour à l’hôtel pour la lessive.

La quatorzième journée

Depuis mon arrivée, ce que je vois de Vienne, ce sont les trésors que cette ville a accumulés à l’époque où c’était la capitale du plus puissant empire d’Europe. Mais cette Vienne, c’est comme une diète constituée uniquement de gâteau au chocolat garni de crème fouettée : c’est très agréable au début mais après quelques jours, ça tombe sur le cœur.

Aujourd’hui, je suis au régime minceur; je visite un petit coin plutôt simple de la capitale, situé près du MuseumsQuartier.

On y trouve de vieilles maisons de deux ou trois étages, décorées de manière charmante, sans prétention. Par moment, ce quartier me rappelle Prague, une ville que j’ai beaucoup aimée (en dépit de la bouffe).


 
Puis je visite le Pavillon de la Sécession. Il s’agit d’un petit immeuble géométrique surmontée d’un dôme en feuilles dorées. On l’a érigé pour offrir des salles d’exposition aux artistes Art nouveau qui avaient décidé de rompre avec le style pompeux en vogue à l’époque.


 
La dorure récente du dôme a été possible grâce à un don personnel de l’ambassadeur américain à Vienne.


 
L’intérieur est très sobre. On y trouve un petit nombre installations d’art contemporain et une salle consacrée à une fresque restaurée de Klimt.

Après des années d’abandon, la bâtisse a sérieusement été endommagée au cours de la Deuxième guerre mondiale. Depuis, on l’a refaite à l’identique.

Je ne suis pas convaincu que la vocation actuelle des lieux soit la plus heureuse. Je dois admettre que celle-ci est conforme à l’esprit qui a mené à son édification (présenter l’art contemporain du moment). Toutefois, elle a le défaut de souligner la simplicité (pour ne pas dire la pauvreté) de l’intérieur qui, originellement, était rehaussée par la splendeur décorative des œuvres Art nouveau présentées. À mon avis, on ferait mieux d’en faire un musée de l’Art nouveau viennois.


 
Cet édifice apparait sur les pièces de 50 centimes émises par l’Autriche. Puisque je ne dispose pas ici d’outils sophistiqués pour faire de la photographie rapprochée, je me suis servi du miroir parabolique de la salle de bain de ma chambre d’hôtel. À la huitième tentative, après inversion horizontale de l’image sous MS-Paint, voilà le résultat. On se débrouille avec ce qu’on a, n’est-ce pas…

En traversant la rue, on arrive au Naschmarkt, un marché public où de nombreux marchands offrent des produits alimentaires, de la pieuvre aux framboises.


 
Je termine la soirée par un concert de l’Orchestre viennois en résidence. Ce serait le seul orchestre de chambre au monde à jouer sur un Stradivarius. Le spectacle présente de la musique instrumentale et des extraits d’opéras de Mozart, des valses de Strauss, et des numéros de ballet.

Je suis au troisième banc du centre, dans la première rangée.

L’orchestre est formé de deux excellents musiciens, de deux autres qui font semblant de jouer, d’une première violon jouant sur le Stradivarius mal accordé et de quelques autres musiciens. Les danseurs sont excellents. Je suis parti à l’entracte.


 
Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm
1re photo : 1/30 sec. — F/4,5 — ISO 125 — 21 mm
2e photo  : 1/250 sec. — F/8,3 — ISO 100 — 14 mm
3e photo  : 1/320 sec. — F/8,0 — ISO 100 — 18 mm
4e photo  : 1/500 sec. — F/10,0 — ISO 100 — 45 mm
5e photo  : 1/8 sec. — F/5,6 — ISO 400 — 45 mm
6e photo  : 1/30 sec. — F/4,5 — ISO 100 — 21 mm
7e photo  : 1/30 sec. — F/3,8— ISO 125 — 17 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Voyage à Vienne (12e jour)

Publié le 4 octobre 2011 | Temps de lecture : 8 minutes

Ce matin, à 11h, une messe chantée sera célébrée à l’église St-Augustin (située au Palais impérial). La musique sera du compositeur Joseph Haydn (1732-1809) que j’aime bien. Je n’ai pas de billet. J’espère seulement qu’on n’a pas besoin de réservation.

J’arrive dix minutes à l’avance. L’église est pleine. Mais on permet aux gens d’y assister debout. Pas de problème.

Déjà une cinquantaine de personnes — portant une tunique écru décorée à l’épaule gauche d’une croix grecque rouge — ont pris place dans le chœur. Ce sont les Chevaliers et Dames de l’Ordre du Saint Sépulcre. Au centre, cinq prêtres en chasuble verte brodée d’or font face à la foule.


 
À 11h pile, on allume les lustres de cristal poussiéreux au centre de la nef. L’orgue crache aussitôt un solo solennel et tonitruant typique de la fin du XIXe siècle. Du bas-côté droit, une procession avec cierges et encens se met en branle vers l’arrière de l’église, puis remonte la nef jusqu’au chœur.

Peu après, l’assistance est invitée à chanter un choral. Le dépliant remis en entrant reproduit le texte allemand et sa partition. Juste derrière moi, un homme à la voix forte entonne cet air, facile à retenir. Après une première écoute — il sera répété sous d’autres paroles deux autres fois — je me décide à chanter en allemand, convaincu que ce voisin couvrira toutes mes fausses notes et mon affreuse prononciation. Effectivement personne ne se retourne vers moi, l’air horrifié. L’expérience est amusante.

La messe durera environ 1h30. La musique sera de Haydn sauf pour une courte pièce chorale du XXe siècle hésitant entre la tonalité et l’atonalité, ce qui mettra en valeur le compositeur du XVIIIe.

Après la messe, je m’arrête dans l’ancienne pharmacie impériale, devenue casse-croute et boutique depuis deux décennies. Le lieu est très photogénique. Je demande la permission à une employée de prendre des photos. Dès cette permission accordée, je commande une soupe. Elle est un peu chère mais c’est ma façon de les remercier pour cette faveur.


 
La vue d’ensemble ci-dessus est la première photo que j’ai prise. Après la deuxième, le propriétaire me demande de prendre soin que ses clients n’apparaissent pas dans mes photos. Les sept autres seront donc selon sa volonté. À la neuvième, il me demande d’arrêter de photographier. C’est son droit : j’obéis.

Au moment où je règle l’addition, le patron se met à me reprocher de ne pas avoir demandé la permission avant de photographier dans sa boutique. Je lui réponds que c’est la première chose que j’ai faite et que si cette permission m’avait été refusée, je n’aurais pas mangé dans son établissement. Il hausse le ton pour me dire sèchement : « You have NOT asked for permission. » Pendant que j’essaie de me souvenir à qui j’avais bien pu demander cette permission, son employée lui murmure à l’oreille que c’est elle qui me l’a permis.

Plutôt que de s’excuser de m’avoir accusé faussement, le patron m’adresse alors une série de reproches : que c’est à lui que j’aurais dû demander permission, que j’avais abusé de la permission obtenue de son employée, que son commerce n’est pas un musée, etc.

Normalement, je suis assez prompt. Mais en vacances, je suis comme une poêle anti-adhésive; il n’y pas grand chose qui trouble ma quiétude. Ce qui fait que je n’ai pas répondu. Je me suis contenté de faire « Hum, hum » en hochant la tête légèrement vers l’avant (tout en pensant que si cela ne faisait pas son affaire, il n’avait qu’à le dire plus tôt).

C’est la deuxième fois qu’un incident semblable m’arrive à Vienne. Le lendemain de mon arrivée, j’avais pris une photo dans un centre commercial. Une femme dans la quarantaine s’était approchée de moi pour me reprocher de l’avoir photographiée. Elle avait exigée de voir la photo (où elle n’apparaissait pas). Après avoir zoomé sur chacune des personnes dans l’image alors qu’elle n’y était pas, après lui avoir montré la photo d’avant et celle d’après (prises toutes deux ailleurs), ce n’était pas suffisant. Elle avait donc continué ses reproches en allemand en dépit du fait qu’ils n’avaient aucune pertinence dans son cas.

En 1938, les Autrichiens ont accueillis avec enthousiasme l’annexion de leur pays à l’Allemagne d’Hitler (né en Autriche). En 1986, Kurt Waldheim (un ancien officier nazi) était élu Président de la république autrichienne. De nos jours, l’Autriche est le pays où les mouvements néo-nazis sont les plus populaires d’Europe : un parti d’extrême-droite a même récemment fait partie d’une coalition gouvernementale. Malgré le fait que ces mouvements sont très minoritaires, ils trahissent une xénophobie assez répandue dans le pays.

En somme, la grande majorité des Autrichiens sont hospitaliers mais on trouvera dans ce pays, plus souvent qu’ailleurs, des gens qui ne le sont pas, même chez ceux qui gagnent leur vie du tourisme (comme c’est le cas de ce commerçant).

En me promenant dans la Vieille ville, je visite l’église baroque Ste-Anne, ravissante avec ses fresques aux couleurs délicates et son clocher terminé par un bulbe de cuivre vert.


 
Puis je visite la Maison de la musique, une musée participatif extrêmement intéressant.

Le premier étage est consacré à l’Orchestre philharmonique de Vienne. Une borne d’écoute permet d’écouter quelques uns de ses enregistrements. Dans une petite salle de cinéma, on peut voir le DVD d’un de ses célèbres concerts du Nouvel An, de même qu’un de ses concerts d’été dans les jardins du palais de Schönbrunn. Dans une salle attenante, on peut composer aléatoirement (en jetant des dés) une valse personnelle. Je n’ai pas essayé.

Le deuxième étage est une présentation didactique sur la nature du son. On y trouve aussi deux ordinateurs sur lesquels on peut écouter de la musique populaire autrichienne. Sous cette application, qui ressemble à iTunes, on peut choisir des plages et graver son CD moyennant une somme dont une partie est versée aux artistes. J’ai trouvé l’idée géniale.


 
Le troisième étage — celui qui m’a le plus intéressé — est consacrée aux compositeurs de musique classique qui ont fait carrière à Vienne : Haydn, Mozart, Beethoven, Schubert, Johann Strauss, Mahler, etc.


 
À la salle sur Haydn, on apprend que ce compositeur avait acheté à Londres un perroquet auquel il avait appris chanter les premières notes de l’hymne national autrichien. On imagine la mine des visiteurs les plus patriotiques, hésitant à adopter le garde-à-vous requis. À la mort du compositeur, l’oiseau fut vendu aux enchères pour la somme actualisée de 32,500 euros.

L’objet de plus précieux du musée sont les lunettes ayant appartenues à Franz Schubert.

Une borne permet au visiteur de jouer au chef d’orchestre. On choisit d’abord la partition parmi six œuvres archi-connues. Devant un écran sur lequel est projeté une vidéo de la Philharmonie de Vienne, le visiteur la fera jouer plus lentement ou plus rapidement selon la vitesse de sa propre battue. Cette battue affecte la vitesse d’exécution de la musique mais pas sa tonalité; en d’autres mots, le son ne devient pas plus grave lorsqu’on bat plus lentement. Dès qu’on cesse de diriger, un musicien se lève pour vous dire que de toute sa carrière, il n’a jamais connu de chef plus pourri que vous.

Le quatrième étage est consacrée à la musique atonale. Entre deux pôles verticaux, on peut composer sa propre œuvre en bougeant les mains ou, à un autre endroit, en utilisant un volant automobile basculant. Étonnamment convainquant, le résultat illustre à quel point il n’est pas nécessaire d’être compétent pour composer cette musique. Les visiteurs peuvent faire imprimer l’œuvre qu’ils viennent de composer afin de la faire jouer par l’orchestre symphonique de leur pays, si celui-ci est intéressé évidemment…

Détails techniques : Panasonic GH1, objectifs Lumix 7-14 mm F/4,0 (2e et 5e photos) et Lumix 14-45 mm (les autres photos)
1re photo : 1/30 sec. — F/3,5 — ISO 250 — 14 mm
2e photo  : 1/30 sec. — F/4,0 — ISO 400 — 7 mm
3e photo  : 1/15 sec. — F/3,5 — ISO 400 — 14 mm
4e photo  : 1/60 sec. — F/5,6 — ISO 320 — 45 mm
5e photo  : 1/20 sec. — F/4,0 — ISO 800 — 7 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Voyage à Vienne (11e jour)

Publié le 4 octobre 2011 | Temps de lecture : 3 minutes

À 11h ce matin, j’assiste au spectacle de l’École d’équitation espagnole. Je n’étais pas certain d’aimer ce spectacle au point de payer pour le voir. Pendant 90 minutes, les bêtes vont se pavaner, trotter, et trottiner. Durant les dernières 15 minutes, elles effectueront finalement quelques sauts.


 
Ce sont des chevaux savants qui ont appris à marcher de manière qui n’est pas naturelle pour eux, mais que nous trouvons jolie. Par exemple, en sautillant, les pattes opposées touchent le sol, en alternance avec les deux autres. Ou de marcher le corps dans un axe, mais en avançant de biais. Ces mouvements permettent des chorégraphies simples mais élégantes.

Au sortir du spectacle, on vend du strum (une boisson dont j’ai parlé dans mon billet précédent) à un kiosque installée devant l’entrée du Palais impérial. On en vend même à l’épicerie, dans des bouteilles de 2 litres.


 
Je photographie ensuite le Mémorial de l’holocauste. C’est un bloc rectangulaire formé de ce qui ressemble à des tranches de livres, symbolisant le devoir de rappel. Le quartier est sous surveillance policière depuis les derniers attentats néo-nazis.

À côté de l’église des Écossais, quelques marchands offrent des produits alimentaires bio issus du terroir.


 
Je passe ensuite devant de nombreux anciens palais, reconnaissables à leurs portails impressionnants et je m’arrête dans une épicerie à la recherche de jus. Je remarque le prix très abordable de certains vins autrichiens.


 
La partie de la ville que je sillonne aujourd’hui a conservé de nombreuses maisons très anciennes dont celle qui abrite, au 4e étage, un des nombreux logements viennois de Beethoven. C’est un logement plutôt grand, dans lequel on résume la vie du compositeur, et présente ses mécènes, ses amours, des photocopies de partitions, etc. C’est ici qu’il a composé son seul opéra et trois de ses symphonies (la 5e, 7e et 8e).


 
Je prends le repas du soir au Café Central, un des plus illustres de la capitale autrichienne. On y mange très bien, comme c’est habituellement le cas à Vienne.


 
Ce soir, c’est la seule nuit de l’année où tous les musées restent ouverts gratuitement. Je présume qu’ils seront pleins de monde et conséquemment je rentre me coucher.

Est-ce l’influence soporifique du spectacle équestre de ce matin, mais j’ai dormi de 19h30 à 2h dans la nuit et de 3h30 à 9h, soit un total de 10 heures. À bien y penser, le prix du billet en valait vraiment la peine…

Détails techniques : Panasonic GH1, objectifs Lumix 7-14 mm F/4,0 (6e photo) et Lumix 14-45 mm (les autres photos)
1re photo : 1/30 sec. — F/4,6 — ISO 320 — 22 mm
2e photo  : 1/320 sec. — F/7,1 — ISO 100 — 20 mm
3e photo  : 1/320 sec. — F/7,1 — ISO 100 — 17 mm
4e photo  : 1/30 sec. — F/4,9 — ISO 160 — 25 mm
5e photo  : 1/30 sec. — F/3,8 — ISO 200 — 17 mm
6e photo  : 1/30 sec. — F/4,0 — ISO 320 — 7 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Voyage à Vienne (10e jour)

Publié le 3 octobre 2011 | Temps de lecture : 4 minutes

Aujourd’hui, je ferai un circuit qui couvre le nord-est de la Vieille ville, qu’on appelle Innerstadt (ce qui signifie ‘Ville interne’ parce qu’elle se trouvait à l’intérieur des remparts, détruits au XIXe siècle).

Mon premier arrêt sera dans une superbe église byzantine située au 13 Fleischmarkt. Elle était fermée en fin d’après-midi, hier, et une employée la refermera derrière moi ce matin. Mes photos sont trop sombres pour être montrées ici mais se retrouveront, c’est promis, dans mes vidéos sur Vienne, après un passage obligé sous Photoshop.

Puis je m’arrête dans le plus important bureau de poste de Vienne afin d’y acheter des timbres promis à un neveu.

Après un aperçu dans une église ukrainienne de 1852, je visite l’église des Dominicains, construite de 1631 à 1643, et dont on peut voir le ciel ci-dessous, de l’orgue au choeur.


 
Nous quittons le Sacré pour visiter la Caisse d’épargne de la poste (1904-1906), un des chef-d’œuvre de l’architecte Otto Wagner. L’extérieure (et tout l’intérieur accessible au public) est fini en plaques de marbre décorés de milliers de rivets d’aluminium qui en rythment la surface.


 
Je suis toujours étonné de voir comment les vœux de pauvreté des Jésuites ne les ont pas empêché d’ériger des édifices somptueux. C’est le cas de l’église qui porte leur nom à Vienne. L’intérieur est en marbres de couleur rouge, vert ou blanc, ornés d’or.


 
Depuis mon arrivée, il fait beau. La température est agréable (22 à 24 degrés). Un grand nombre de restaurants et de cafés ont aménagé des terrasses pour leurs clients.


 
Je prends de le repas du midi dans le restaurant Do & Co, en biais avec la cathédrale St-Étienne. La première fois que j’y suis allé, la terrasse du 8e affichait complet et j’y avais mangé un club sandwich, délicieux, au 7e. Aujourd’hui, des places sont libres à la terrasse et je peux donc éviter de photographier la cathédrale à travers une vitre.

On m’attribue une table au soleil à coté de deux fumeurs de cigares. Sans demander la permission, je déménage à une table disponible trois mètres plus loin. En vain puisqu’ils puent presqu’autant. Il fumeront sans interruption cigare après cigare. Juste avant qu’on m’apporte ce que j’ai commandé, deux autres fumeurs de cigares prennent place également à proximité. C’est trop. Je demande alors de manger à l’intérieur du restaurant (où l’air est respirable) en prétextant être asthmatique. Comme quoi la maladie des autres peut toujours être utile.

En sortant, je remarque que le restaurant vend des cigares. Dans ma précipitation, j’oublie sur la table un objectif pour mon appareil-photo (qu’un serveur me remettra au rez-de-chassé au moment où je revenais sur mes pas pour le chercher).

Puis je passe devant l’église St-Rupert (la plus vieille de Vienne) et l’église gothique Notre-Dame-du-rivage (toutes deux relativement sobres).

Après ce long pèlerinage, je rentre à l’hôtel pour me changer en vue d’une représentation de ‘Wiener Blut’ au Volksoper.

Essentiellement, l’œuvre est un vaudeville parlé et chanté. Littéralement, le titre de l’opérette de Johann Strauss signifie ‘Sang viennois’ mais il serait plus juste de l’appeler ‘Libido viennoise’ puisque le livret est un complexe chassé-croisé amoureux qui finit bien; le mari redevient amoureux de son épouse et les couples se forment finalement à l’intérieur des mêmes classes sociales.

Le texte chanté est traduit en anglais sur un grand panneau au-dessus de la scène alors que le texte parlé est simplement résumé.

Tous les acteurs-comédiens sont très bons (sans exception). Les décors et l’orchestre sont biens. La mise en scène, efficace, accumule les allusions locales.

Le texte parlé a été rafraîchi par l’ajout de nombreuses références à l’actualité et à la politique autrichiennes, au grand plaisir de l’assistance germanophone.

Bref, il s’agit-là d’une leçon sur la manière de conserver vivante une tradition musicale typiquement viennoise, souriante et irrévérencieuse…


 
Détails techniques : Panasonic GH1, objectifs Lumix 7-14 mm F/4,0 (1re photo) et Lumix 14-45 mm (les autres photos)
1re photo : 1/15 sec. — F/4,0 — ISO 400 — 8 mm
2e photo  : 1/320 sec. — F/8,0 — ISO 100 — 28 mm
3e photo  : 1/10 sec. — F/4,3 — ISO 400 — 19 mm
4e photo  : 1/160 sec. — F/5,0 — ISO 100 — 14 mm
5e photo  : 1/30 sec. — F/4,4 — ISO 100 — 20 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Voyage à Vienne (9e jour)

Publié le 1 octobre 2011 | Temps de lecture : 4 minutes

Ce matin je me suis levé fatigué et en mauvaise forme; mal aux pieds, mal aux jambes. Je ne crois pas que cela soit le résultat d’avoir marché toute la journée hier puisque c’est ce que je fais habituellement tous les jours au cours de mes vacances.

Je soupçonne que l’escalade de la longue pente à 45 degrés qui permet d’accéder à la gloriette du parc de Schönbrunn — et ainsi jouir de sa vue imprenable sur ses jardins à la française — soit responsable de ma piteuse condition.

Je décide donc de faire paresseusement la lessive de mes bas (qu’on appelle chaussettes en France) et de mes sous-vêtements. Je perds environ une heure à trouver un lavoir et je profite des cycles de lavage et séchage pour rédiger mon billet précédent.

Durant le retour en taxi, le chauffeur m’indique un lavoir sur une petite rue à l’arrière de mon hôtel.

Après mon indigestion de néo-rococo de la veille, je décide de visiter aujourd’hui la cathédrale gothique St-Étienne (ou St-Stéphane) et de prendre en premier lieu le repas du midi dans un restaurant moderne situé devant l’église.


 
Ce restaurant offre une vue unique des 250 000 tuiles polychromes de la toiture, entièrement détruite aux derniers jours de la dernière guerre mondiale (photo ci-dessus).


 
Construite à partir du XIIIe siècle, l’église est l’oeuvre de l’architecte médiéval M.A. Pilgram, représenté dans l’église (photo ci-dessus).

Elle possède une entrée pour les hommes (à droite) et une entrée pour les femmes (du côté opposé) puisque hommes et femmes assistaient à la messe séparément, comme c’est le cas aujourd’hui des mosquées.


 
Du côté des femmes on trouve aujourd’hui un retable, récupéré d’un monastère, et qui date de 1447 (ci-dessus).

Puisque sa construction s’est étendue sur plusieurs siècles, on y trouve des éléments romans, gothiques et baroques. La bâtisse, les statues adossées aux colonnes et la chaire sont principalement gothiques : les autels sont surtout baroques.

La cathédrale a subi les bombardements des turcs et des troupes de Bonaparte, de même qu’un incendie à la fin de la 2e guerre mondiale.

Nichés dans sa façade, on trouve des statues datant du Moyen-Âge.

Les vitraux sont clairs : ceux d’origine ont presque tous été détruits lors de l’incendie de 1945. Ce qui reste se trouve en haut, près du choeur.


 
Sa cloche, la 2e plus grosse au monde, a été fondue à partir des canons laissés par les Turcs, surpris par les renforts du roi de Pologne (qui mit fin au siège de la ville en 1683).

Lors de l’incendie de 1945, cette cloche entraina dans sa chute la destruction d’une bonne partie de la nef et du bas-côté droit. Dans les années ’50, la réouverture de la cathédrale restaurée symbolisait la renaissance nationale des outrages de la guerre.

Devant la cathédrale, des immeubles modernes ont remplacé ceux détruits par la guerre.

Après cette visite, il est plus de 18h. Par curiosité, je vais rapidement un peu plus loin pour voir ce qui m’attend demain dans ce quartier.

Je prends le repas du soir dans le restaurant bohémien situé près de l’hôtel.

Puisque l’automne est la saison des vendanges et que Vienne est entourée de vignobles, les restaurants de la ville offrent une spécialité locale, soit le strum (qu’on prononce chtroum). Ci-dessous, le verre contient 250 ml.


 
C’est un vin nouveau sucré, opalescent, issu uniquement de la vigne mais qui donne l’impression d’un punch dilué au jus d’ananas. C’est peu alcoolisé et c’est plutôt agréable.

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm
1re photo : 1/320 sec. — F/8,0 — ISO 100 — 23 mm
2e photo  : 1/15 sec. — F/5,2— ISO 400 — 29 mm
3e photo  : 1/15 sec. — F/4,4 — ISO 400 — 20 mm
4e photo  : 1/25 sec. — F/5,6 — ISO 400 — 45 mm
5e photo  : 1/20 sec. — F/4,5 — ISO 400 — 20 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Voyage à Vienne (8e jour)

Publié le 29 septembre 2011 | Temps de lecture : 4 minutes

Avant de partir pour Vienne, je me suis procuré sur l’internet un billet pour un spectacle prévu ce soir au château de Schönbrunn. J’ai donc décidé de le visiter aujourd’hui et d’être sur place pour le concert de ce soir.

À l’origine, ce palais d’été était construit en pleine campagne mais le développement urbain de la capitale autrichienne l’a rattrapé depuis. En métro, il est a trente minutes de mon hôtel.



 
La première photo montre une partie des jardins à l’arrière : sur la deuxième photo, ce sont les jardins du prince, à la gauche du palais. Ombragés, les jardins sont agrémentés de statues et de fontaines où s’ébattent des canards. C’est également là que se trouve un zoo (qui est jumelé à un aquarium et un insectarium).


 
Je me suis longuement attardé à la superbe serre tropicale située également dans les jardins. C’était une occasion de satisfaire un de mes grands plaisirs en vacances, soit de faire de la photographie infrarouge, puisqu’en plus de jeux d’ombre et de lumière (visibles à l’oeil nu), s’ajoutent les variations inattendues de luminosité infrarouge des différentes plantes.

Vers 16h, j’ai débuté la visite du palais proprement dit. Au risque de le regretter — par manque de temps — j’ai choisi de payer le tarif qui donne accès au plus grand nombre de pièces.

Le tarif ordinaire permet de visiter des salles qui sont toutes (ou presque toutes) de style néo-rococo.

J’aime beaucoup le style rococo, appelé style Louis-XV en France. Mais le style néo-rococo (qui date du XIXe siècle) me laisse complètement indifférent. Pour l’aristocratie européenne, ce style réactionnaire représentait le retour ‘au bon vieux temps’, après la défaite napoléonienne et l’anéantissement des révoltes populaires en Europe.

Ce style utilise tous les motifs décoratifs du rococo : toutefois, il lui manque l’essentiel, soit le dynamisme et l’impression de mouvement créés par l’asymétrie (au contraire du néo-rococo qui est platement symétrique).

Le tarif plus cher donne accès à quelques pièces de plus. Celle-ci sont magnifiques et valent amplement les deux euros supplémentaires qu’il faut débourser pour les visiter.


 
Le concert se tient dans la salle d’apparat de l’orangerie (ci-dessus). Le plafond de celle-ci est décorée de fresques. Ornés de motifs dorés, ses murs blancs sont très lustrés: on croirait du plastique.

Le programme du concert faisait alterner des pièces instrumentales courtes et des extraits d’opéra.

J’ai d’abord été étonné par l’acoustique de la salle. Était-ce parce que l’orchestre (de 16 musiciens) jouait fort ? Était-ce parce que j’étais dans la cinquième rangée ? Était-ce à cause de l’estrade d’un mètre qui permettait à tous de voir l’orchestre mais qui servait probablement aussi de caisse de résonance ? Bref, tout les petits détails de l’orchestration pouvaient être entendus distinctement.

L’écrivain britannique Georges-Bernard Shaw disait que les Anglais n’aiment pas la musique mais qu’ils aimaient le bruit que ça fait. Je dois confesser que j’ai beaucoup aimé — comme un Anglais — toutes les pièces instrumentales.

Mais dès le premier extrait d’opéra de Mozart, j’ai été choqué par l’indélicatesse du chef d’orchestre. En effet, celui-ci obligera ses chanteurs (une soprano et un baryton) à s’époumoner en chantant Mozart comme si c’était du Wagner.

Lors d’une répétition, le compositeur et chef d’orchestre Richard Strauss — sans lien de parenté avec les compositeurs de valses bien connus — avait crié à l’orchestre : « Plus fort : on entend encore la soprano. » Cette anecdote m’est revenue à l’esprit en écoutant le concert de ce soir.


 
Le programme se terminait par des valses viennoises. À la fin, le chef se tourne vers l’assistance pour nous indiquer les moments précis où nous devons taper des mains.

Cette participation populaire nous rappelle l’époque où la musique qu’on qualifie aujourd’hui de classique, était un art populaire plein de vie, pas très éloignée de la musique populaire d’aujourd’hui.

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm
1re photo : 1/640 sec. — F/9,0 — ISO 100 — 45 mm
2e photo  : 1/400 sec. — F/7,1 — ISO 100 — 14 mm
3e photo  : 1/25 sec. — F/5,5 — ISO 400 — 34 mm
4e photo  : 1/30 sec. — F/3,5 — ISO 160 — 14 mm
5e photo  : 1/30 sec. — F/3,7 — ISO 400 — 16 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel