Le Cinquième arrondissement de Paris (1re partie)

Publié le 3 janvier 2016 | Temps de lecture : 7 minutes

 
Le sujet de cette vidéo, c’est la partie du cinquième arrondissement qui voisine la Seine. Sont en vedette : l’église Saint-Séverin, l’église Saint-Julien-le-Pauvre, l’Institut du monde arabe et le Jardin des plantes.

Plus précisément, le territoire visité est celui qui s’étend au nord du boulevard Saint-Germain, et à l’Est des rues Jussieu, Linné et Geoffroy-St-Hilaire.

L’église Saint-Séverin

De 0:36 à 1:33, nous visitons l’église Saint-Séverin. Essentiellement, cette église fut construite du début du XIIIe siècle jusqu’en 1520. C’est une des plus belles églises de style gothique flamboyant à Paris.

Originellement, on y pénétrait par la tour-clocher (0:36)

En 1839, on lui ajouta un portail (0:40) provenant de l’église médiévale de Saint-Pierre-aux-bœufs détruite en 1837. Deux siècles plus tôt, en 1648, c’était dans cette église aujourd’hui disparue que s’était marié Frontenac, filleul du roi Louis III et futur gouverneur de Nouvelle-France.


Note : Pour consulter un guide illustré des termes techniques d’architecture religieuse, on cliquera sur ceci.

 
La nef comprend un vaisseau central flanqué de part et d’autre d’un collatéral et d’un bas-côté. Chacune de ces parties est séparée des autres par une rangée de piliers.

Autour du chœur, un double déambulatoire prolonge les collatéraux et les bas-côtés sans l’interruption d’un transept. Les piliers des déambulatoires sont en forme de palmier. Juste derrière le chœur, le pilier central possède la particularité d’être torsadé (0:55).

Le vaisseau central possède trois niveaux (0:45); un rez-de-chaussée, un triforium, et des fenêtres hautes.

Saint-Séverin possède une des plus riches collections de vitraux historiques de Paris, mariant le Moyen-Âge, le XIXe siècle et l’époque contemporaine.

Les plus anciens, des XIVe et XVe siècles, se rencontrent dans les fenêtres hautes de l’église (0:49). La grande rosace de la façade date également de cette époque.

Les vitraux du triforium et du rez-de-chaussée ont été réalisés par Émile Hirsch au XIXe siècle, à l’exception de ceux des chapelles absidiales qui furent achevés en 1969 par Jean Bazaine.

Le buffet de l’orgue a été sculpté en 1745 par François Dupré et Jean-François Fichon. Toutefois, l’instrument lui-même date de 1964.

De 1:34 à 1:37, il s’agit de l’ancien cimetière de l’église, devenu jardin.

En janvier 1474, la faculté de médecine de Paris ne disposait pas encore d’amphithéâtre. C’est dans la galerie d’arcades entourant ce cimetière qu’on procéda à la première extraction de calculs rénaux au monde.

Le patient était un condamné à mort auquel on avait promis la grâce s’il survivait à l’opération. Dans le cas contraire, le cimetière était là, prêt à recevoir sa dépouille. Cette proximité révélait le peu d’optimisme des chirurgiens chargés de l’opération. En dépit de tout, l’opération fut une réussite totale.

L’église Saint-Julien-le-Pauvre

Construite vers 1165, Saint-Julien-le-Pauvre est, avec Saint-Germain-des-Prés, la plus vieille église de Paris (de 1:58 à 2:11).

C’est une église sans transept, formée d’un vaisseau central et de deux bas-côtés.

On compte plus d’une centaine de colonnettes décoratives le long des parois de l’église. Les trois quarts de celles-ci sont situées dans le chœur. Chaque colonnette possède un chapiteau distinctif (2:09).

La cloison ornée d’icônes qui barre de chœur — cloison qu’on appelle iconostase (2:02) — indique que cette église est vouée au rite orthodoxe, plus précisément dans ce cas-ci, au rite grec melkite catholique (sous la dépendance du patriarche d’Antioche).

Au cours des siècles qui ont suivi la construction de cette église, le tissu urbain de Paris s’est considérablement densifié. Si bien qu’au début du XVIIe siècle, l’église était complètement enclavée dans un pâté d’immeubles, et accessible seulement par une ruelle.

Afin de la dégager, on en détruisit en 1651 deux travées afin de créer une cour devant l’entrée : la façade actuelle, très banale, date de ce temps.

L’Institut du monde arabe

De 3:09 à 3:51, cet édifice est un des chefs-d’œuvre de l’architecture contemporaine.

Dans les années 1970, Paris est victime d’une série d’attentats terroristes. Afin d’améliorer les relations entre la France et les pays arabes, l’État français décide de créer un musée voué à la promotion de la culture arabe. Ce musée qui devait être financé par un partenariat conclu entre la France et une vingtaine de pays arabes.

Construit de 1981 à 1987, ce musée ouvre ses portes à la fin novembre 1987.

Les moucharabiehs sont des grillages de bois posés aux fenêtres qui sont destinés à protéger du soleil et du regard les occupants du logis. Inspiré des moucharabiehs, la façade sud de l’IMA (dessinée par Jean Nouvel) est composée de plus d’un millier d’iris qui s’ouvrent et se ferment électroniquement selon l’ensoleillement.

Depuis deux décennies, si certaines cellules photoélectriques sont devenues défectueuses, la grande majorité d’entre elles sont encore fonctionnelles.

La bâtisse héberge des salles d’exposition, une salle de spectacle, une bibliothèque, un restaurant, des bureaux administratifs et un magasin.

Au neuvième étage, son restaurant gastronomique offre une vue spectaculaire de Paris (3:50).

Traversés par la route de la soie, beaucoup de pays arabes se sont illustrés dans les arts textiles. C’est ainsi que de nombreux tissus sont appelés de noms qui rappellent ceux de villes qui les ont rendus célèbres.

Gaze vient du nom de la ville palestinienne de Gaza. Le damas (avec une minuscule) est aussi le nom de la capitale syrienne. La mousseline vient du nom de Mossoul, deuxième ville d’Irak. Le baldaquin est une déformation de Bagdad (où on produisait de lourdes soieries ornant les ciels de lit… à baldaquin).

Bref, le musée possède une collection remarquable de tissus qui illustrent la supériorité de la civilisation arabe sur la nôtre avant la Renaissance.

Puisque ces tissus sont parfois rangés pour faire place à des expositions temporaires (comme celle de 3:52 à 4:16), le meilleur temps pour apprécier les collections permanentes du musée est entre deux expositions temporaires.

Le Jardin des plantes

De 4:39 à 6:06, nous visitons le Jardin des plantes.

Ce parc comprend un remarquable musée d’histoire naturelle (de 4:40 à 5:17), un jardin botanique agréable (de 5:24 à 5:57) et un jardin zoologique.

C’est l’écrivain et botaniste Bernardin de Saint-Pierre (à 5:58, auteur de Paul et Virginie) qui, à la Révolution, y fonda le premier zoo public de France (et le deuxième plus ancien au monde) et ce, à partir des animaux de la ménagerie royale de Versailles.

Divers

À 2:25, on voit l’amphithéâtre de l’ancienne faculté de médecine (achevé en 1745).

De 4:17 à 4:37, il s’agit du Square Tino Rossi, un parc de sculptures aménagé le long de la Seine, près de l’Institut du monde arabe.


Détails techniques : Le diaporama contient 177 photos et deux clips vidéo.

Les 174 photos en couleur ont été prises à l’aide d’un appareil OM-D e-m5.

En ordre décroissant d’utilisation, les objectifs furent le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (110 photos), PanLeica 25 mm F/1,4 (45 photos), M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (17 photos), M.Zuiko 75 mm F/1,8 et M.Zuiko 40-150 mm R (une photo chaque).

Les trois photos infrarouges ont été réalisées à l’aide d’un appareil Panasonic GH1 équipé d’un objectif Lumix 14-42 mm II.


Voir aussi : Liste des diaporamas de Paris

Un commentaire

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’église Saint-Paul-Saint-Louis (1627-1641)

Publié le 29 décembre 2015 | Temps de lecture : 8 minutes

Préambule

L’église Saint-Paul-Saint-Louis fut la première église française que j’ai visitée. C’était en octobre 2003, au début de mon premier voyage en Europe.

Je m’étais acheté des marrons grillés — servis dans un cornet de papier journal — auprès d’un vendeur ambulant, au sortir d’un grand magasin de la rue de Rivoli.

Tout préoccupé à éviter que les morceaux d’écorce ne tombent par terre, j’avais effectué une longue marche, sans m’en rendre compte, jusqu’à la rue Saint-Antoine (un prolongement vers l’Est de la rue de Rivoli).

L’église Saint-Paul-Saint-Louis s’y trouvait, les portes grandes ouvertes.

Il suffisait de lever les yeux pour admirer la richesse de sa façade. Et il suffisait de les baisser pour voir des mendiants assis sur ses marches ou étendus sur son parvis.

Même si j’ai vu depuis à Paris et à Prague des églises encore plus belles, celle-ci demeurera toujours la première qui m’ait émerveillé.

Histoire

Fondée 1534 par un gentilhomme espagnol venu à Paris pour y étudier, la Compagnie de Jésus migre à Rome en 1537 afin d’y obtenir la reconnaissance papale.

Une fois celle-ci obtenue, les prêtres jésuites se tournent principalement vers l’enseignement et s’établiront dans différents pays. Ils ne retourneront à Paris qu’en 1561.

Le 27 décembre 1594, un ex-élève des Jésuites tente d’assassiner Henri IV. Par amalgame, les Jésuites sont accusés d’avoir inspiré son acte. L’ordre est banni de France de 1594 à 1603.

Mais en 1603, Henri IV choisit un prêtre jésuite, Pierre Coton, comme prédicateur. Ce dernier deviendra son confesseur en 1608.

Dès 1603, il convainc le roi de révoquer l’expulsion des Jésuites de France.

Résultat : deux décennies plus tard, la chapelle Saint-Louis, adjacente au siège social de la communauté à Paris, est devenue trop petite.

Son remplacement par une nouvelle église est une occasion de marquer la réussite sociale de l’ordre religieux. Et puisque de nombreux nobles ont élu domicile dans le quartier, on décide d’en faire un lieu de culte dont la décoration ostentatoire est susceptible de les éblouir.

C’est Louis XIII lui-même qui pose la première pierre, le 7 mars 1627. Une fois complétée, la première messe de l’église fut dite par le cardinal de Richelieu en présence de la famille royale.

Architecture

Au moment de son inauguration en 1641, l’église Saint-Louis-des-Jésuites devenait le troisième lieu de culte à dôme de Paris, après l’église Saint-Joseph-des-Carmes (1613-1620) et l’église du couvent des filles de la Visitation (1632-1634). Cette dernière est située à 450m, sur la même rue.

L’église Saint-Louis-des-Jésuites fut réalisée par trois architectes jésuites : Étienne Martellange (qui crée les plans et conduit les travaux jusqu’en 1629), François Derand (qui lui succède et s’occupe principalement de la façade et de la coupole), alors que Charles Turmel s’occupe de la décoration intérieure.

Façade de l’église

La façade actuelle est presque identique à ce qu’elle était originellement.

Seuls quelques petits détails décoratifs ont disparu à la Révolution. Au milieu de la façade, le sceau de la Compagnie de Jésus a été remplacé par une horloge dont les aiguilles sont en attente de dorure. Et les trois statues actuelles datent du XIXe siècle.

Détail de la façade

Au dernier niveau, on trouve une statue de Saint Louis, œuvre d’Eugène-Louis Lequesne (1815-1887), en remplacement de celle d’origine. Il est à noter que l’église porte les noms de Saint-Paul-Saint-Louis depuis la destruction en 1799 de l’église Saint-Paul-des-Champs, située à proximité (voir la gravure au début du texte).

Les deux statues du premier étage représentent Sainte Catherine — à gauche, d’Auguste Préault (1809-1879) — et Sainte Aure, à droite, d’Antoine Étex (1808-1888).


Note : Pour consulter un guide illustré des termes techniques d’architecture religieuse, on cliquera sur ceci.

Aperçu de l’intérieur de l’église

L’intérieur est relativement lumineux, éclairé par des fenêtres translucides plutôt que par des vitraux.

Chaire

En empruntant l’allée principale vers le chœur, on rencontre la chaire, adossée au pilier situé juste avant le transept. La chaire d’origine, disparue à la Révolution, a été remplacée par celle-ci en 1806.

Tambour, coupole et lanterneau

La croisée du transept est surmontée d’un dôme. Les pendentifs qui supportent le tambour et la coupole représentent les quatre évangélistes (aux quatre coins de la photo ci-dessus).

Grisaille représentant Saint Louis

La coupole repose sur un tambour percé de fenêtres et décoré de grisailles peintes en 1873 par Paul-Joseph Blanc. Ce sont quatre représentants de dynasties françaises; Clovis (roi mérovingien), Charlemagne (roi carolingien), et Robert II le Pieux (roi robertien), et Saint Louis (roi capétien).

À la différence de nombreuses églises, ce n’est pas la coupole qui est peinte, mais plutôt son lanterneau.

À la croisée du transept

Sous la coupole, le maitre-autel moderne est décoré d’un bronze doré de François Anguier (1604-1669) intitulé Les Pèlerins d’Emmaüs.

Derrière le chœur, l’abside est décorée de toiles représentant les quatre évangélistes, peintes par Henri de Caisne (1799-1852).

Selon le Grand Dictionnaire géographique historique et critique d’Antoine-Augustin Bruzen de La Martinière (publié en 1732), le chœur de l’église était dominé originellement par un retable monumental à trois étages qui rappelait la façade de l’église.

Décoré de colonnes de marbre noir dont les chapiteaux corinthiens étaient en bronze doré, ce retable de marbre blanc était surmonté d’un crucifix qui montait presque jusqu’à la voûte. Au centre de chacun de ses étages se trouvait une toile qui était remplacée alternativement par d’autres, selon les périodes de l’année.

Sous les arcades donnant accès aux chapelles situées de chaque côté du chœur — appelées chapelles absidiales — deux anges d’argent drapés de vermeil étaient suspendus, présentant à Dieu les cœurs embaumés de Louis XIII (arcade de gauche) et de son fils Louis XIV (arcade de droite).

L’église ayant été saccagée à la Révolution, puis pillée en 1831 et en 1871, tout ce décor a disparu. Le maitre-autel actuel date de 1836.

Bas-côté de gauche

Surmontés d’une tribune, les bas-côtés sont des galeries qui franchissent quatre portes (ou ‘passages’) tapissées de boiseries qui traversent autant de piliers.

Chapelle du Sacré-Cœur

En empruntant le bas-côté gauche, après la troisième de ces portes, on atteint la chapelle du Sacré-Cœur, aménagée dans le bras gauche du transept. La statue du Sacré-Cœur fut sculptée par Jean-Marie Bonnassieux (1810-1892).

Entrée de la sacristie et chapelle absidiale de gauche

Après la quatrième porte, nous voici devant l’entrée de la sacristie et devant la chapelle Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, dont l’autel est surmonté de la statue intitulée La Vierge des douleurs de Germain Pilon (1528-1590), un des plus importants sculpteurs de la Renaissance française.

Chapelle de la Vierge

En empruntant le bas-côté droit, on atteint au transept la chapelle de la Vierge (1828).

À gauche et à droite de son autel, se trouvent les sculptures allégoriques en plâtre La Religion instruisant un jeune Américain (1745) de Nicolas-Sébastien Adam (1705-1778) et L’Ange de la Religion fouettant l’idolâtrie (1745) de Jean-Joseph Vinache (1697-1754).

Chapelle absidiale de droite

Au fond du bas-côté droit est situé un autel sobre, surmonté d’un crucifix.

Orgue

En nous dirigeant vers la sortie de l’église, on admirera l’orgue. Il date de 1871. Les tourelles de son buffet sont surmontées de Saint Paul, entouré de deux anges musiciens.

Arrière de la nef

De chaque côté de la sortie principale, on peut voir les statues de Saint Paul (à gauche sur la photo) et de Saint Pierre (à droite), au-dessus des bénitiers en coquillage offerts par Victor Hugo.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8 (7e, 10e et 12e photos), objectifs PanLeica 25 mm F/1,4 (4e et 13e photos) et M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (les autres photos)
 1re photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 15 mm
 2e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 22 mm
 3e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 600 — 12 mm
 4e  photo : 1/80 sec. — F/1,4 — ISO 400 — 25 mm
 5e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 18 mm
 6e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 320 — 40 mm
 7e  photo : 1/80 sec. — F/1,8 — ISO 320 — 8 mm
 8e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 5000 — 12 mm
 9e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 12 mm
10e photo : 1/80 sec. — F/1,8 — ISO 400 — 8 mm
11e photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 15 mm
12e photo : 1/60 sec. — F/1,8 — ISO 800 — 8 mm
13e photo : 1/60 sec. — F/1,4 — ISO 400 — 25 mm
14e photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1600 — 12 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’église de Val-de-Grâce (1645-1667)

Publié le 8 décembre 2015 | Temps de lecture : 10 minutes

La naissance d’un dauphin

En 1638, Anne d’Autriche — une princesse espagnole en dépit de son titre — est l’épouse de Louis XIII. Elle a 36 ans. Après 23 ans de mariage, elle n’a toujours pas donné d’héritier au roi de France.

Mariée à celui-ci en 1615 en vertu d’une entente matrimoniale entre l’Espagne et la France, sa nuit de noces fut un désastre.

Elle et le roi n’ont que quatorze ans. Aucun d’eux n’a d’expérience sexuelle. Mais la reine mère — qui assure la régence depuis le décès d’Henri IV en 1610 — ne veut pas qu’on puisse remettre en question cette union dynastique.

Dans la chambre nuptiale, dans des circonstances demeurées obscures, on interviendra afin de s’assurer que la mariage soit consommé dès cette nuit-là.

Traumatisé, le jeune roi portera longtemps rancune à sa mère. Mais surtout, il ne s’approchera plus de son épouse pendant les quatre années suivantes.

À la suite de cette première expérience humiliante, au fil des années, la sexualité de Louis XIII se développera vers un attrait exclusif à l’égard de courtisans de sexe masculin.

Le roi passe la nuit très rarement dans la chambre de la reine, et lorsque c’est le cas, c’est dans le seul but de tenter d’assurer la pérennité de la dynastie par la conception d’un héritier.

Après plusieurs fausses couches, à la surprise générale, la reine donne finalement naissance à un bébé masculin le 5 septembre 1638. Cet héritier règnera à partir de 1643 sous le nom de Louis XIV.

Une réalisation parsemée d’embuches

Au cours de la longue période où elle est délaissée, la reine avait promis à Dieu qu’elle ferait construire une église si elle devait donner un héritier au royaume.

Son choix se porte sur l’abbaye de Val-de-Grâce, en construction depuis 1624 et qui, plusieurs fois, lui a servi de refuge contre les intrigues de la cour.

Avec le décès de Louis XIII en 1643, la reine assure la régence avec l’appui de Mazarin et jouit d’un accès privilégié aux finances du royaume.

Elle achète différents lots qui agrandissent considérablement la superficie de Val-de-Grâce.

De plus, elle confie en 1645 à l’architecte François Mansart le soin de construire un temple magnifique qui complétera l’abbaye.

Mais François Mansart est un perfectionniste, jamais satisfait de ce qu’il est en train de faire.

Relevé de ses fonctions un an plus tard en raison notamment de ses hésitations, François Mansart passe le flambeau à Jacques Lemercier qui conserve les plans de son prédécesseur, n’apportant que des modifications mineures.

Toutefois, de 1648 à 1651, la révolte du parlement de Paris et d’une bonne partie de la noblesse contre le pouvoir royal (soit la Fronde), retarde les travaux. Ceux-ci ne reprendront qu’en 1655.

Entretemps, l’architecte Lemercier décède. Pierre Le Muet est chargé de l’achèvement des travaux.

Celui-ci agrandira le monastère mais poursuivra telle quelle la construction de l’église. Il sera assisté de 1665 à 1667 par Gabriel Le Duc.

L’église Val-de-Grâce est finalement complétée en 1667, vingt-deux ans après la pose de la première pierre et un an après le décès d’Anne d’Autriche (qui y sera inhumée).

Les antécédents

Les premières églises à dôme de Paris furent :
• l’église Saint-Joseph-des-Carmes (1613-1620),
• l’église du couvent des filles de la Visitation (1632-1634),
• l’église Saint-Louis-des-Jésuites (1627-1641), et
• la chapelle de la Sorbonne (1635-1642), propriété du cardinal de Richelieu.

En 1667, l’église de Val-de-Grâce devenait la cinquième.

Description de l’église

Façade de l’église de Val-de-Grâce, en 2003

L’église de Val-de-Grâce a pour thème la Nativité.

Sa façade à deux étages est de style baroque romain. Elle présente en avancée un portique surmonté d’un fronton triangulaire.

Celui-ci porte la dédicace (en latin) : « À Jésus naissant et à sa mère la Vierge », une allusion à la naissance de Louis XIV et à la régente, commanditaire de l’œuvre, en tant que mère.

Les sœurs du Val-de-Grâce étant des Bénédictines, de part et d’autre de ce portique, on trouve des niches qui honorent les deux saints patrons de la communauté; Saint Benoît (à droite) et Sainte Scholastique (à gauche).

Ces sculptures ont été réalisées par François-Théodore Devaulx (1802-1870) en remplacement de celles — en marbre blanc et sculptées par François Anguier — qui honoraient les mêmes saints et qui décoraient originellement la façade de l’église.

Aperçu de l’intérieur
Maitre-autel à baldaquin et coupole

Lorsqu’on pénètre dans cette église, le maitre-autel et son somptueux baldaquin en marbres polychromes attirent immédiatement l’attention. Ils sont l’œuvre de Pierre Le Muet, élève du Bernin.

Autel

Immédiatement au-dessus du tabernacle, on a placé les personnages de la crèche, en marbre de carrare, rappelant le thème de la Nativité.

Il s’agit là d’une copie du chef-d’œuvre de Michel Anguier.

L’original, créé pour Val-de-Grâce, fut transféré en 1805 dans la chapelle de la Vierge de l’église Saint-Roch de Paris. Bien plus tard, le curé de Saint-Roch ayant refusé de rendre la crèche à Val-de-Grâce en dépit de la demande de Napoléon III, on décida d’en sculpter une copie identique qui se trouve donc à Val-de-Grâce en remplacement de l’original.

Couronnement du baldaquin

Ce baldaquin est surmonté d’un couronnement en bois doré, œuvre de Michel Anguier. Les rubans que déploient les angelots portent des citations du Gloria in excelsis Deo (c’est-à-dire Gloire à Dieu au plus haut des cieux). Ils expriment la reconnaissance à Dieu pour la naissance de Louis XIV.

Fresque de la coupole

Au-dessus du chœur, la coupole repose sur un tambour percé de fenêtres. Cette coupole est décorée d’une fresque de Pierre Mignard intitulée La Gloire des Bienheureux.

Au sein d’une nuée d’environ deux cents personnages sacrés, au centre de laquelle se trouve la Sainte Trinité, on distingue (ci-dessus à 8h) la reine Anne d’Autriche agenouillée, portant une cape en hermine brodée de fleurs de lys dorés, offrant l’église de Val-de-Grâce à Dieu, réalisant ainsi sa promesse.

Pendentif de Saint Marc

Les quatre pendentifs à la rencontre des arcs qui supportent la coupole représentent les quatre évangélistes (ici Saint Marc, symbolisé par le lion à ses pieds).

Orgue

À gauche du chœur, dans un espace clôturé par une grille dorée, se trouve un orgue de Cavallé-Coll conçu entre 1851 et 1853 et destiné à l’église Sainte-Geneviève. En 1885, cette dernière devint le Panthéon. On transféra l’orgue, devenu inutile, à l’église de Val-de-Grâce.

Avant que cet orgue y soit aménagé, cet espace portait le nom de Chapelle Sainte-Anne (la patronne de la reine). C’est là qu’étaient placés de nombreux monuments au cœur de princes et princesses de la famille royale de France.

Au moment de l’embaumement, le cœur était prélevé, puis placé dans un monument spécial (une urne scellée reposant sur un socle ou sur une sculpture) appelé monument au cœur.

Souvent accompagné d’un message d’affection du défunt, ce monument était destiné à être exposé publiquement.

L’église Val-de-Grâce accueillit plusieurs de ces monuments au cœur.

Après la Révolution, ils ont été profanés puisque leur contenu possédait une valeur marchande. En effet, dans le milieu artistique, les cœurs momifiés, réduits en poudre et mélangés à des huiles et des pigments, avaient la réputation de conférer un glacis extraordinaire aux toiles peintes à l’aide de ces mélanges.

De l’autre côté du chœur, en face l’espace où est logée l’orgue, se trouve le Chœur des religieuses. C’est là que les religieuses, assises sur des stalles, prenaient place afin d’écouter la messe.

Elles étaient séparées du chœur proprement dit par une grille dorée qui les dissimulait partiellement du regard des curieux

On accédait au Chœur des religieuses directement à partir du monastère, sans passer par l’extérieur.

Voûte

La lumière naturelle qui inonde cette église provient d’une série de grands vitraux transparents aménagés immédiatement sous sa voûte richement décorée par Philippe de Buyster.

Allégories de l’Humilité et de la Virginité

De chaque côté du vaisseau central, les piliers sont séparés par des arcades décorées d’allégories représentant dix-huit vertus (l’abnégation, la bonté, la charité, l’espérance, la justice, etc.). Elles furent sculptées par Michel Anguier, responsable (rappelons-le) de la crèche du chœur et du couronnement du baldaquin.

Dans la photo ci-dessus, l’Humilité (à gauche) repousse un ange qui lui présente les lauriers de la Gloire et rejette à ses pieds les attributs du pouvoir (sceptre et couronne). À droite, la Virginité, un lys au bras et un agneau à ses pieds, indique du doigt la voie du salut.

Pour terminer, signalons que le riche pavage en marbre polychrome de l’église est de Nicholas Pasquier.

Dôme de l’église

Originellement, les bandes verticales en relief du dôme étaient décorées d’or, comme seront celles du dôme de l’hôtel des Invalides (dont la construction débutera en 1670). On imagine l’émerveillement des gens de l’époque devant la splendeur et la nouveauté de l’édifice.

De nos jours, l’église de Val-de-Grâce représente le plus bel ensemble conventuel français du XVIIe siècle et la plus importante contribution d’Anne d’Autriche au patrimoine architectural de la capitale.

Elle exprime finalement le talent et la maitrise des artisans français de l’époque.

Détails techniques : Appareils Canon Powershot G6 (1re photo) et Olympus OM-D e-m5 (les autres photos), hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8 (3e photo) et objectifs M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (2e, 5e, 8e et 10e photos), PanLeica 25 mm F/1,4 (4e, 6e et 7e photos), M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (9e photo) et M.Zuiko 75 mm F/1,8 (11e photo)
  1re photo : 1/1000 sec. — F/2,8 — ISO 100 — 7,1 mm
  2e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 12 mm
  3e  photo : 1/80 sec. — F/1,8 — ISO 200 — 8 mm
  4e  photo : 1/80 sec. — F/1,4 — ISO 200 — 25 mm
  5e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 500 — 22 mm
  6e  photo : 1/100 sec. — F/1,4 — ISO 200 — 25 mm
  7e  photo : 1/200 sec. — F/1,4 — ISO 200 — 25 mm
  8e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 12 mm
  9e  photo : 1/160 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 7 mm
10e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 250 — 40 mm
11e  photo : 1/2500 sec. — F/1,8 — ISO 200 — 75 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Temple du Marais (1632-1634)

Publié le 6 décembre 2015 | Temps de lecture : 4 minutes

L’Ordre de la Visitation Sainte-Marie a été fondé en 1610 à Annecy, une ville française située près de la frontière suisse.

À l’origine, les religieuses de cette communauté avaient comme tâche principale de visiter les malades et les pauvres afin de les réconforter.

Trois d’entre elles arrivent à Paris en 1619. Après plusieurs déménagements nécessités par l’accroissement de leurs effectifs, elles acquièrent en 1629 un hôtel particulier situé près de la Bastille.

Grâce à la générosité de leurs mécènes, elles y construisent d’abord un monastère puis, de 1632 à 1634, une église.

L’architecte de celle-ci était François Mansart (1598-1666), membre d’une prolifique famille d’architectes dont le plus connu est son petit-neveu, Jules Hardouin-Mansart.

Temple du Marais
Détail de la façade du temple du Marais

Après l’église Saint-Joseph-des-Carmes (1613-1620), l’église du couvent des filles de la Visitation (qu’on appelle de nos jours Temple du Marais), fut la seconde église à dôme de Paris.

Mais contrairement à la première — qui est une église en croix dont la croisée du transept est surmontée d’un dôme — l’architecte de cette église-ci fit preuve d’une plus grande audace.

À l’examen des plans, on peut voir qu’il s’agit d’une rotonde — c’est à dire d’un espace circulaire surmonté d’un dôme — autour de laquelle d’articulent un vestibule rectangulaire au nord, un autel elliptique du côté opposé, et deux chapelles latérales arrondies, peu profondes, respectivement en est et en ouest.

Entre ces espaces, disposés en ‘X’ autour de la rotonde et séparés d’elle par des portes ou des grilles se trouvent trois autres chapelles et une sacristie (en plus d’une autre sacristie, plus à l’arrière, complètement séparée de la rotonde).

Intérieur du temple du Marais

De la rotonde, on accède à l’autel en montant six marches aux coins arrondis. Cet autel est surmonté d’une coupole elliptique assez basse, dont on entrevoit le pourtour richement décoré sur la photo ci-dessus.

Coupole du temple du Marais

Pour ce qui de la coupole de la rotonde, celle-ci mesure treize mètres de diamètre.

Alors que ses fenêtres sont surmontées d’un chérubin, le pourtour du lanterneau est décoré de huit cartouches sur lesquels sont gravés (en latin) : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la Terre aux hommes de bonne volonté ».

Selon les sources, à la Révolution, l’église fut transformée en club révolutionnaire ou en entrepôt de livres. Toute la décoration intérieure (autre que sculptée) fut détruite.

En 1803, l’ancienne église de la Visitation Sainte-Marie, devenue propriété de l’État depuis la Révolution, redevint un lieu de culte. Celui-ci fut attribué à l’Église réformée sous le nom de « Temple Sainte-Marie », renommé « Temple du Marais » en 1992.

Au cours de la guerre franco-prussienne de 1870-1871, une barricade fut dressée à deux pas du temple. Pour cette raison, son extérieur fut sérieusement endommagé. Mais l’intérieur ne fut pas atteint.

La restauration entreprise quelques années plus tard permit de redonner au temple son lustre d’autrefois.

Détails techniques des photos en couleur : Olympus OM-D e-m5, hypergone 8 mm F/1,8 (3e photo), objectifs M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (2e photo) et M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (1re et 2e photos)
1re photo : 1/2500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
2e  photo : 1/1600 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
3e  photo : 1/60 sec. — F/1,8 — ISO 250 — 8 mm
4e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 320 — 10 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La Prière

Publié le 8 juillet 2015 | Temps de lecture : 1 minute
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Achevée en 1517 à Paris, la chapelle de la Vierge est la seule partie de l’église St-Gervais-St-Protais où il est interdit de photographier.

Hier, en travaillant sur les photos prises dans cette église l’automne dernier, j’ai trouvé celle-ci.

A-t-elle été prise avant qu’on m’ait prévenu de l’interdiction de photographier ? Avais-je remarqué au premier plan cette priante suppliant la Vierge ? Je ne me rappelle plus.

J’aime les photos qui racontent une histoire, qui disent quelque chose. Celle-ci montre que parfois, la photographie documentaire peut être aussi expressive qu’une mise en scène. À la différence que dans ce cas-ci, tout est sincère et vrai.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/80 sec. — F/6,3 — ISO 5000 — 18 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le deuxième arrondissement de Paris

Publié le 21 mars 2015 | Temps de lecture : 4 minutes
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Avant-propos

La vidéo ci-dessus est la deuxième version d’un diaporama dont la première version présentait des photos prises à l’occasion d’un voyage effectué à Paris en 2014.

Cette nouvelle version a été complétée par les photos prises l’année suivante, lors d’un autre séjour dans la capitale française.

Présentation du diaporama

Le deuxième arrondissement de Paris occupe un territoire d’un km². Il est situé immédiatement au nord du premier arrondissement. On y trouve de nombreux restaurants, commerces et hôtels.

L’accroissement du nombre d’établissements aux dépens des logements a fait chuter la population du quartier de 81 609 personnes en 1861, à environ 23 000 personnes de nos jours, soit un pour cent de la population parisienne.

En plus de ses passages couverts, cet arrondissement est traversé de nombreuses rues piétonnes, particulièrement à son extrémité sud-est.

Après une courte promenade sur la rue de la Paix, nous visitons le site Richelieu de la Bibliothèque nationale de France (de 0:14 à 0:20). On y trouve le département des Monnaies, médailles et antiques (de 0:22 à 1:04).

Le coin sud-est du complexe immobilier correspond à l’ancien hôtel Tubeuf (à 1:06), construit en 1635. Celui-ci tire son nom du fait qu’en 1641, il fut acheté par Jacques Tubeuf, contrôleur général des finances sous Louis XIII.

Deux ans plus tard, le cardinal Mazarin le loua pour y abriter son immense collection d’œuvres d’Art, à l’époque la plus fastueuse d’Europe.

De 1:10 à 1:14, voici la galerie Colbert, un passage couvert construit en 1826 et inauguré en 1827.

Au cours de la Révolution de juillet 1830, c’est de la fenêtre d’une boutique située au premier étage de la rotonde de cette galerie (pleine à craquer) que Berlioz, accompagné de quelques chanteurs, présente un arrangement de son cru de La Marseillaise, un chant patriotique interdit depuis l’Empire.

Adjacente à la galerie Colbert, la galerie Vivienne (de 1:16 à 1:28) a été construite quelques années plus tôt, soit en 1823 ou 1825. Elle héberge de nombreuses boutiques de prêt-à-porter et d’objets décoratifs.

C’est la mise au point de l’éclairage au gaz qui a permis la création des passages couverts à Paris, les premiers au monde.

De 1:30 à 2:00, voici la basilique Notre-Dame-des-Victoires, construite de 1629 à 1740.

Puis nous voyons à 2:02 la statue équestre de Louis XIV qui se trouve au centre de la Place des Victoires, aménagée en 1685 par Jules Hardouin-Mansart.

Plus à l’est sur la rue Étienne-Marcel, nous atteignons la Tour Jean-sans-Peur, dernier vestige parisien de l’hôtel des ducs de Bourgogne (de 2:08 à 2:20).

Construite en 1408 par le duc Jean 1er de Bourgogne, cette tour est l’unique témoignage intact et complet de l’architecture seigneuriale du Moyen-Âge à Paris.

De 3:44 à 3:54, il s’agit du Passage du Grand-Cerf, ouvert en 1825.

De 4:24 à 4:46, nous nous trouvons à la pâtisserie Stohrer. Lors de son mariage en 1725 avec Louis XV, Marie Leszczynska, princesse polonaise, exige que son pâtissier la suive à Versailles.

Cinq ans plus tard, il s’installe à Paris, sur la rue Montorgueil (où sa pâtisserie se trouve toujours). C’est à lui qu’on doit la création du Baba au rhum (appelé originellement Ali-Baba).

Il ne reste aucune trace de la boutique originelle. Le décor actuel date de la seconde moitié du XIXe siècle.

À l’angle des rues Vivienne et Colbert, on trouve L’Étude à sa table de travail entre la veille et le sommeil, bas-relief de Louis-Ernest Barrias créé en 1903.

Tout près est situé le Palais de la Bourse (de 4:54 à 6:00) qui, de nos jours sous le nom de Palais Brongniart (du nom de son architecte), sert de salle de réception et d’exposition.

Finalement, de 5:18 à 5:24, nous apercevons l’église Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle, de style néoclassique, construite de 1835 à 1830.


Détails techniques : Le diaporama présente 165 photos : six réalisées à l’aide d’un appareil Canon Powershot G6 et 159 grâce à un Olympus OM-D e-m5.

En ordre décroissant, les objectifs utilisés furent le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (110 photos), le PanLeica 25 mm F/1,4 (47 photos), le M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 et le M.Zuiko 75 mm F/1,8 (une photo chacun).

Voir aussi : Liste des diaporamas de Paris

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Premier arrondissement de Paris (3e partie)

Publié le 1 mars 2015 | Temps de lecture : 7 minutes
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Le premier arrondissement de Paris est pratiquement l’arrondissement du Louvre tant ce musée occupe une partie importante de son territoire.

En effet, sur les 1,83 km² de l’arrondissement, le Louvre et le jardin des Tuileries en occupent le quart.

En raison de l’importance des musées, des institutions publiques et des commerces qui s’y trouvent, l’arrondissement n’est peuplé que d’environ 18 000 personnes, soit moins du centième de la population parisienne.

Jusqu’ici, nous avons publié trois diaporamas à son sujet.

Le premier montrait la partie de l’arrondissement qui se trouve à l’ouest de l’ile de la Cité, à l’exclusion toutefois de la Sainte-Chapelle (qui possède son propre diaporama).

Un troisième diaporama était consacré au Louvre.

Ce dernier diaporama complète les trois autres. Il présente la partie de l’arrondissement située sur la rive droite (à l’exclusion du Louvre).

Notre visite commence au musée de l’Orangerie (de 0:01 à 0:50). Consacré aux peintres impressionnistes et postimpressionnistes, il met en vedette le cycle des Nymphéas de Claude Monet.

Puis nous traversons le jardin des Tuileries (de 0:51 à 1:02). Celui-ci doit son nom au fait que son emplacement était autrefois occupé par une fabrique de tuiles.

De 1:17 à 1:26, il s’agit de l’église Notre-Dame de l’Assomption. Construite de 1670 à 1676, c’est aujourd’hui la principale église polonaise de Paris. Elle se caractérise par son immense dôme, qui couvre tout l’intérieur de l’église.

La place Vendôme se trouve à proximité. Dessinée par Jules Hardoin-Mansart — le dernier grand architecte de Louis XIV — cette place est occupée de nos jours par les boutiques des plus grands bijoutiers de la capitale.

Fortement inspirée de la colonne Trajane à Rome, la colonne Vendôme (à 1:43) est recouverte du bronze des canons pris aux armées russes et autrichiennes battues par l’armée française à Austerlitz. Elle est surmontée d’une statue de Bonaparte, habillé en empereur romain.

Au moment de ma visite en 2015, sa célèbre colonne était l’objet d’une restauration tandis l’œuvre gonflable Tree, de Paul McCarthy, y prenait place (à 1:45).

À 1:50, cette pièce de la verrerie Daum fait partie d’une édition limitée à 99 exemplaires, au cout unitaire de 24 000 euros.

De 1:56 à 2:15, nous parcourons la rue Saint-Honoré jusqu’à l’église Saint-Roch (de 2:16 à 3:16).

Celle-ci a été construite de 1653 à 1722 sur les plans originaux de Jacques Le Mercier (l’architecte préféré de Richelieu), complétés par Jules Hardouin-Mansart (dont nous avons parlé plus tôt).

Vandalisée à la Révolution, l’église collectionna ensuite des œuvres d’art provenant de nombreuses églises détruites aux alentours et passa des commandes auprès de quelques-uns des meilleurs artistes du XVIIIe siècle.

C’est originellement pour l’église Val-de-Grâce que Michel Anguier sculpta le groupe de la Nativité (de 3:08 à 3:12) qui décore aujourd’hui l’autel de la chapelle de la Vierge.

À la place des Pyramides, on trouve une statue dorée de Jeanne d’Arc (3:22).

L’automne est la saison des marrons. Puisque le jardin des Tuileries est planté d’un grand nombre de marronniers, de jeunes entrepreneurs s’improvisent vendeurs de marrons chauds à proximité du Louvre. Cette activité commerciale nécessite peu d’investissements. Mais elle est interdite par la ville. En dépit de cela, savourer des marrons chauds est un des grands plaisirs de la visite automnale de Paris.

Règle générale, les marrons sont servis dans un cône de papier journal. Chaque vendeur (à 3:24) s’associe à des copains dont la fonction consiste à le prévenir de l’arrivée des policiers.

De 3:28 à 3:38, nous avons un aperçu du siège de la Comédie-Française, décorée des bustes de Marivaux (à 3:32), de Molière (3:34) et de Beaumarchais (à 3:36).

À 3:40, nous voici devant le Conseil d’État. Sa façade a été refaite de 1763 à 1770 par Pierre-Louis Moreau-Desproux.

De 1633 à 1639, l’homme le plus riche d’Europe, soit le cardinal de Richelieu, se faisait construire un nouveau domicile, appelé originellement Palais-Cardinal. Connu aujourd’hui sous le nom de Palais-Royal (de 3:46 à 4:08), il s’agit d’un vaste complexe immobilier rectangulaire, au centre duquel se trouve une cour intérieure.

Celle-ci se divise en trois parties. On y rencontre successivement une installation moderne appelée Les Colonnes (1986) de Daniel Buren (à 3:46), la fontaine Les Sphérades (1985) de Pol Bury (à 3:48), puis finalement les jardins du Palais-Royal (de 3:50 à 3:58).

Tout autour de ce jardin, on trouve des boutiques et des restaurants.

À 4:10, c’est la fontaine Molière, érigée en 1844 tout près de la maison où l’homme de théâtre décéda en 1653.

De 4:15 à 4:18, voici la place des Victoires, dessinée par Jules Hardoin-Mansart en 1685. Cette place célèbre le traité de Nimègue qui mit fin quelques années plus tôt à la guerre de Hollande dont la France sortit victorieuse, dit-elle. Ici, Louis XIV est habillé en empereur romain. C’est une des cinq places royales de la capitale.

Puis nous voyons successivement plusieurs édifices :
• la Galerie Vero-Dodat (de 4:20 à 4:24),
• le temple protestant de l’Oratoire du Louvre (de 4:30 à 4:36), construit de 1621 à 1750,
• la mairie du Premier arrondissement (à 4:38), construite de 1858 à 1860, et dont la façade s’inspire fortement de celle de l’Église Saint-Germain-l’Auxerrois, et
• l’église Saint-Germain-l’Auxerrois (de 4:44 à 5:36), construite du XIIe au XVe siècle.

C’est le tocsin de cette église qui annonça le début du massacre de la Saint-Barthélemy.

Avant la construction du château de Versailles, le roi habitait une bonne partie de l’année au Louvre, situé l’autre côté de la rue. Conséquemment, Saint-Germain-l’Auxerrois était l’église paroissiale de la cour.

À 4:56, on voit le banc de bois sculpté sur lequel Louis XIV prenait place, face à la chaire (4:58).

Si la basilique Saint-Denis était le mausolée des rois de France, Saint-Germain-l’Auxerrois était celui de beaucoup de grands serviteurs du royaume.

Convertie notamment en magasin de fourrage sous la Révolution, l’église redevient un lieu de culte sous la Restauration. Elle fut tellement endommagée lors d’une émeute en 1831 qu’elle demeura fermée pendant plusieurs années : on considéra même la possibilité de la détruire. Mais en 1838, on entreprit la restauration de sa structure.

Depuis quelques années à peine, on se consacre à lui créer une décoration intérieure.

Poursuivant notre visite, nous voyons :
• de 5:40 à 5:42, voici la fontaine de la Croix-du-Trahoir, reconstruite en 1775.
• le Forum des Halles (à 6:30),
• l’ancien édifice de la Bourse du Commerce (de 6:34 à 6:36),
• la plus ancienne fontaine de Paris (à 6:46), soit la fontaine des Innocents, réalisée en 1548,
• des vélos en libre-service (appelés Vélib), disponibles à Paris depuis 2007.

De 6:50 à 7:58, nous visitions l’église Saint-Eustache.

Construite de 1532 à 1633, celle-ci est de style gothique flamboyant. Elle est complétée d’une façade totalement inappropriée de style néoclassique.

À la suite d’une restauration qui s’est étendue sur une décennie, l’intérieur est superbe.

C’est dans cette église que Molière fut baptisé et qu’eurent lieu les obsèques de la mère de Mozart, décédée à Paris en 1778 lors d’une tournée de son fils dans la capitale française.

Pour la première de son solennel Te Deum, Berlioz jugea l’acoustique réverbérée des lieux parfaitement apte à en magnifier la grandeur.

Le diaporama se termine par une visite (de 8:50 à 9:13) de l’église Saint-Leu-Saint-Gilles. Construite et remaniée plusieurs fois entre 1235 et 1780, cette église gothique est relativement sobre.

François-Henri Clicquot réalisa son orgue en 1788. Datant du XIXe siècle, ses vitraux sont remarquablement bien exécutés.


Détails techniques : Le diaporama présente 261 photos et six clips vidéos réalisés à l’aide d’un appareil Olympus OM-D e-m5.

En ordre décroissant, les objectifs utilisés furent le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (201 photos), le PanLeica 25 mm F/1,4 (29 photos), le M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (19 photos en 2015), le M.Zuiko 75 mm F/1,8 (9 photos), le M.Zuiko 40-150 mm R (2 photos) et le Lumix 7-14 mm F/4,0 (une photo en 2014).

Voir aussi : Liste des diaporamas de Paris

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Louvre

Publié le 3 février 2015 | Temps de lecture : 5 minutes
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La vidéo ci-dessus est la deuxième version d’un diaporama qui, originellement, contenait un peu plus de cent photos prises au Louvre à l’occasion d’un voyage effectué à Paris en 2014.

Complété avec celles prises l’année suivante, ce nouveau diaporama présente 138 photos et trois clips vidéos.

Histoire

Tout commence par un petit château fort construit en 1190 qui occupait le quart sud-ouest de l’actuelle Cour Carrée du Louvre.

En 1317, le roi Charles V en fait une de ses résidences alors que le donjon, au centre de la cour, devient l’entrepôt du trésor royal.

De François 1er à Louis XIV, les monarques ne cesseront d’agrandir ce palais et d’ajouter à sa magnificence.

Après le déménagement de la cour pour Versailles en 1681, le Louvre conserve une partie des collections royales. Celles-ci servent d’inspiration aux membres de l’Académie royale de peinture et de sculpture qui s’y installe en 1692.

Après la Révolution, l’ancien palais devient le Muséum central des arts de la République.

Jusqu’au milieu du XIXe siècle, les agrandissements successifs du Louvre en avaient fait un ensemble architectural asymétrique. C’est seulement en 1852 que sont adoptés les plans qui, essentiellement, lui donneront sa cohérence actuelle. Les travaux seront réalisés sous Napoléon III.

La taille du musée

Sa surface d’exposition est de 60 000 m². Cela lui permet de montrer environ 30 000 items sur les 460 000 que renferme l’institution, soit 6 %.

Musée universel qui vise à nous présenter toutes les civilisations et toutes les époques (sauf les plus récentes, montrées ailleurs), le Louvre est une célébration du génie humain. Plus on s’y attarde, plus on apprécie la richesse de ses collections; on pourrait y passer des semaines à y admirer tout ce qui s’y trouve.

Le diaporama

Il commence par l’entrée de la façade Est du musée. Après la traversée d’un passage couvert (à 0:09), on pénètre dans la Cour Carrée. En face, on peut voir le pavillon de l’Horloge, dont le deuxième étage est plus orné de ce côté-ci (à 0:15) que du côté de la Cour Napoléon (où se trouve la Pyramide du Louvre).

Créée par Ieoh Ming Pei — un architecte dont la première œuvre importante fut la Place Ville-Marie de Montréal — cette pyramide permet d’accéder directement à la billetterie, au sous-sol (à 0:23). Quant au vestiaire (à 0:31), on ne peut y laisser que des vêtements et des parapluies (donc, pas de sac à dos).

Le rez-de-chaussée du musée est consacré aux sculptures. De 0:33 à 0:45, on peut voir des antiquités gréco-romaines. En levant les yeux, on peut admirer la richesse décorative des plafonds.

Dans l’aile Richelieu (au nord), on peut visiter la Cour Marly — appelée ainsi parce que les sculptures originales des Chevaux de Marly y sont en vedette (à 0:47) — et la Cour Puget (de 0:49 à 0:52) où sont présentés des œuvres du sculpteur Pierre Puget.

Après la Salle du Manège (à 0:53), nous empruntons l’escalier monumental qui mène à la Victoire de Samothrace (de 0:57 à 1:01).

Au 1er étage, Sandro Botticelli (de 1:03 à 1:05) entame notre aperçu de la peinture italienne. Parmi les innombrables toiles représentées, signalons celles de Léonard de Vinci (de 1:09 à 1:12), de Raphaël (à 1:13), de Tiepolo (à 1:17) et de Murillo (à 1:19).

De 1:21 à 1:32, on admire les plafonds de la Galerie d’Apollon.

Au premier étage de l’aile de la Colonnade, on peut voir les riches boiseries de la Chambre à alcôve, conçue pour Louis XIV (de 1:33 à 1:52). Le centre du plafond était décoré d’une toile aujourd’hui disparue. Suit ensuite la Chambre des parades, dont les boiseries furent exécutées entre 1556 et 1655 (de 1:49 à 1:53).

Aménagé dans l’aile orientale de la Cour Carrée (ou aile de la Colonnade), le Musée Charles X est consacré aux antiquités égyptiennes et gréco-romaines (de 1:57 à 2:32). Le décor des plafonds est un rare témoignage de la scénographie muséale en vogue au XIXe siècle.

Le deuxième étage du musée est consacré aux peintures françaises, flamandes et hollandaises (de 2:36 à 3:08).

Suivent des salles consacrées aux arts décoratifs, aux armes et armures, de même qu’à l’horlogerie.

Nous empruntons ensuite la galerie marchande qui sépare la billetterie de la Pyramide inversée. Cette dernière est située sous le Carrousel du Louvre.

Puis nous remontons en surface pour compléter notre examen des façades du musée et apercevoir l’Arc de Triomphe du Carrousel.

La vidéo se termine par quelques vues nocturnes des lieux.


Détails techniques : Le diaporama présente 138 photos et 3 clips vidéos réalisés à l’aide d’un appareil Olympus OM-D e-m5.

En ordre décroissant, les objectifs utilisés furent le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (92 photos), le Lumix 7-14 mm F/4 (23 photos), le PanLeica 25 mm F/1,4 (13 photos) et l’hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8 (10 photos).

Voir aussi : Liste des diaporamas de Paris

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le mystère de la Sainte-Chapelle

Publié le 10 janvier 2015 | Temps de lecture : 2 minutes
Intérieur de la Chapelle haute

Lorsqu’on pénètre dans la Sainte-Chapelle de Paris, on est stupéfait de voir ces tonnes de vitraux réunis et soutenus par du plomb, un métal mou.

Jusqu’au moment de sa construction, au milieu du XIIIe siècle, personne au monde n’avait autant allégé les murs d’un édifice pour faire place à des vitraux.

Encore de nos jours, on se demande ce qui empêche l’effondrement de ces tonnes de verres et de plomb sous l’effet de leur propre poids, ou leur enfoncement par des vents violents.

Détail des vitraux

Non seulement tout cela résiste, mais cela tient debout depuis près de huit siècles. En apparence si fragile, l’édifice a traversé deux guerres mondiales, la Commune de Paris de 1871, la guerre franco-allemande de 1870, la Révolution française et cette multitude de soulèvements populaires inscrits au feuilleton culturel de la capitale française depuis des siècles.

L’architecte inconnu de l’édifice a habilement dissimulé l’essentiel au regard des visiteurs. Si bien que les nobles étrangers à qui le roi offrait le privilège de visiter la Chapelle haute repartaient de la capitale sans avoir la moindre idée de l’explication de la solidité miraculeuse des lieux.

En réalité, la voûte, la charpente et la flèche de 33 mètres qui surmonte le toit sont supportées par 14 puissants contreforts en ‘V’ dont seule l’extrémité la plus mince est visible de l’intérieur de la chapelle, le reste étant caché du regard par les vitraux.

Contreforts vus de l’extérieur

L’extrémité interne est sculpté en forme de neuf colonnettes délicatement peintes qui donnent l’illusion de suffire à supporter l’édifice. Ces contreforts sont solidifiés par deux chaînages métalliques discrets, découverts au XIXe siècle, qui évitent le recours à des arcs-boutants.

Décoration interne des contreforts

Quant aux longues bandes de vitraux, ils se divisent en rectangles plus petits, encadrés d’un squelette métallique.

Qui a dit que l’Art est une illusion ?

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8
1re photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 320 — 15 mm
2e  photo : 1/200 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 28 mm
3e  photo : 1/1000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
4e  photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 4000 — 40 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Premier arrondissement de Paris (1re partie)

Publié le 7 janvier 2015 | Temps de lecture : 6 minutes
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Avant-propos

La vidéo ci-dessus est la deuxième version d’un diaporama dont la première version présentait des photos prises à l’occasion d’un voyage effectué à Paris en 2014.

Cette nouvelle version a été complétée par les photos prises l’année suivante, lors d’un autre séjour dans la capitale française.

Historique

C’est sur l’Ile de la Cité qu’est construite la Cathédrale Notre-Dame de Paris. De nos jours, l’ile est traversée par plusieurs rues Nord-Sud dont la principale est le boulevard du Palais.

La portion de l’ile à l’Ouest de ce boulevard fait partie du premier arrondissement, alors que ce qui est à l’Est appartient au quatrième arrondissement.

Cette séparation remonte à loin. Au Moyen-Âge, le pouvoir ecclésiastique était symbolisé à l’Est de l’ile par Notre-Dame de Paris (1163-1354).

Peu avant le début de cette construction, à l’Ouest de l’ile, le roi, sa cour et le parlement avaient élu domicile au Palais de la Cité.

Pendant des siècles, ces deux grands édifices se faisaient face, séparés par des centaines de maisons étroites, d’ateliers d’artisans et d’échoppes de commerçants, construits le long d’un dédale d’une quarantaine de ruelles boueuses et nauséabondes.

Ce voisinage entre le pouvoir religieux et le pouvoir politique — souvent harmonieux, mais parfois conflictuel — est une caractéristique fondamentale de l’ile, que la séparation administrative en deux arrondissements reflète aujourd’hui.

Le premier arrondissement de Paris fera l’objet de plusieurs diaporamas. Celui-ci se limite à une visite de la partie occidentale de l’ile de la Cité, à l’exclusion de la Sainte-Chapelle (qui fait l’objet d’un diaporama spécifique).

Présentation du diaporama

La plus ancienne et la plus belle horloge publique de Paris est celle qui décore la tour de la Conciergerie située à l’intersection du Quai de l’horloge et du boulevard du Palais.

Haute de 47 mètres, la Tour de l’horloge se distingue également par son beffroi médiéval (à 0:08).

Plusieurs fois restaurée, cette horloge fut originellement commandée en 1372 par Charles V.

De chaque côté du cadran, les deux femmes sont des figures allégoriques du pouvoir régalien de légiférer (à gauche) et du pouvoir de rendre justice (à droite).

La jambe à l’air de la première est peut-être une allusion aux compromis que doit souvent faire le législateur dans l’exercice de ses fonctions…

Célébrant le 800e anniversaire de naissance de saint Louis, une exposition à la Conciergerie (de 0:37 à 1;00) nous donne l’occasion de visiter le bâtiment.

Pavillon palatial lors de sa construction au XIIIe siècle, la Conciergerie est devenue une prison et un lieu de torture quelques siècles plus tard. À 0:33, on voit la cellule carcérale reconstituée de Marie-Antoinette.

De nos jours, la Conciergerie est une annexe du Palais de Justice. Sa taille importante de ce dernier — occupant presque le cinquième de l’ile — est à l’image de la croissance de la population de la ville et de la judiciarisation des rapports sociaux.

L’architecture hétéroclite du Palais de Justice reflète son histoire mouvementée. À 1:04, c’est la façade (construite de 1783 à 1786) qui domine la cour du Mai. Au Moyen-Âge, l’entrée principale du Palais de la Cité était située exactement à cet endroit, devant cette même cour.

Sous l’ancien régime, les membres de la profession juridique (juges, avocats et procureurs) avaient coutume d’y planter annuellement un arbre de quinze mètres chargé de fleurs et d’écussons. Cette cérémonie — destinée à célébrer les bienfaits de la nouvelle saison — se déroulait le 3e dimanche de mai (d’où le nom de cette cour). Celle-ci est clôturée par une grille en fer forgé réalisée en 1787 (restaurée en 1877).

Si on entre dans l’édifice par la cour du Mai, on accède à la Salle des pas perdus.

On y trouve le monument à Raymond de Sèze (1:12 à 1:20). Ce magistrat a plaidé la défense de Louis XVI devant la Convention (très largement hostile au monarque).

À droite du monument, un chien nous indique que l’allégorie qu’il accompagne est celle de la Fidélité (au roi, évidemment).

À gauche, appuyé sur un bouclier arborant les trois fleurs de lys symbolisant la monarchie, il s’agit d’une allégorie de la Nation. Mais comme celle-ci a eu le ‘culot’ du régicide de Louis XVI, le sculpteur s’est permis la licence de la représenter (discrètement) le postérieur à l’air (à 1:16).

De 1:33 à 1:40, nous traversons le hall de Harley.

Plus bas, à l’intersection du boulevard du Palais et du Quai des Orfèvres, on rencontre le Tribunal correctionnel, construit de 1904 à 1914.

Sa façade est ornée de statues, d’un cadran solaire (à gauche sur la photo) et d’une entrée encadrée de cariatides (à 1:48).

L’entrée du Palais de Justice sur la rue Harlay (à 1:50) permet l’accès à la Cour d’assise.

En face de cette entrée se trouve une charmante place triangulaire, appelée Place Dauphine (de 1:51 à 1:59).

La plus étroite sortie de la place (celle vers l’ouest) est encadrée de deux édifices de style Louis-XIII (à 2:01).

En traversant la rue qui relie les deux bras du Pont Neuf (de 2:03 à 2:09), on accède au square du Vert-Galant (de 2:13 à 2:19).

Ce lieu paisible est apprécié des amoureux. Il rend hommage au roi Henri IV (à 2:11), qui doit ce surnom à son ardeur envers ses 73 maitresses officielles recensées.

Détails techniques : Le diaporama présente 64 photos et un clip vidéo réalisés à l’aide d’un appareil Olympus OM-D e-m5.

En ordre décroissant, les objectifs utilisés furent le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (57 photos), le PanLeica 25 mm F/1,4 (11 photos), le M.Zuiko 75 mm F/1,8 (3 photos), le M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (2 photos en 2015), et le Lumix 7-14 mm F/4,0 (1 photo en 2014).


Voir aussi : Liste des diaporamas de Paris

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Écrit par Jean-Pierre Martel