Avant l’orage, à Paris

Publié le 15 avril 2016 | Temps de lecture : 1 minute
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Il s’agit d’une photo prise aux Jardins du Luxembourg que j’ai modifiée sous Photoshop sans autre but que de tenter diverses expériences.

Voici le résultat… très photo d’époque.

Précédemment, cette photo a servi de page titre au diaporama consacré au sixième arrondissement de Paris.

Un commentaire

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Sixième arrondissement de Paris

Publié le 8 avril 2016 | Temps de lecture : 13 minutes

 
Sans parcourir un circuit précis, ce diaporama comprend cinq parties.

Le long de la Seine

La première partie présente le bord de Seine de l’arrondissement, de l’Institut de France à la place Saint-Michel.

À sa mort, survenue en 1661, le cardinal Mazarin lègue les sommes nécessaires à la construction d’un collège dit des Quatre-Nations, destiné à l’instruction gratuite de soixante gentilshommes des quatre territoires annexés par la France au XVIIe siècle à la suite de deux traités de paix.

Construit de 1662 à 1688 par Louis Le Veau (un des plus grands architectes sous Louis XIV), le bâtiment (à 0:06) abrite de nos jours différentes académies, dont l’Académie française.

Plus à l’ouest se trouve la Monnaie de Paris. Sa vocation est de frapper la monnaie française, d’exposer des réalisations dans son musée, et d’héberger diverses expositions d’art contemporain comme celle en cours au moment de ma visite (de 0:10 à 0:43).

Place Saint-Michel

Cette première partie se termine par la place Saint-Michel.

Celle-ci est née avec le percement du boulevard Saint-Michel en 1855.

Sa fontaine a été conçue par l’architecte Gabriel Davioud en 1860. Encadrée de deux dragons cracheurs d’eau (ce qui plus sécuritaire que le feu), la statue Saint Michel terrassant le Diable est l’œuvre de Francisque-Joseph Duret.

Entre la Seine et le boulevard Saint-Germain

Originellement, l’officine Buly (de 0:55 à 0:58) était celle du parfumeur Jean-Vincent Bully, fondée en 1805. Il servit d’inspiration à Balzac pour le personnage principal du roman César Birotteau.

Fermée depuis la ruine de son propriétaire à la suite de la mise à sac de son entreprise lors de la Révolution de Juillet (en 1830), la marque fut reprise à plusieurs occasions.

L’officine a refait surface en 2014 sous le nom de Buly (avec un seul ‘L’, plus acceptable en anglais), en s’inspirant du catalogue et des formules du parfumeur.

Palais des études de l’École supérieure nationale des Beaux-Arts

L’École supérieure nationale des Beaux-Arts (de 1:00 à 1:24) occupe divers bâtiments, dont l’ancienne église du couvent des Petits-Augustins (dont on peut apercevoir la façade entre les deux bustes de la photo à 1:00).

Le Café de Fore (à 1:30) et Les Deux Magots (à 1:32) sont deux célèbres lieux de rencontre d’artistes et d’intellectuels parisiens depuis la Première Guerre mondiale.

De 1:36 à 2:11, nous visitons l’église Saint-Germain-des-Prés. Pour certains, ce serait la plus vieille église de Paris, un titre contesté par Saint-Julien-le-Pauvre.

L’Église actuelle fut construite de 990 à 1021 mais fut très remaniée depuis.

Après avoir découvert qu’au Moyen-Âge, les murs extérieurs et intérieurs de beaucoup d’églises étaient peints, on décida de décorer la nef de fresques et d’ornements. Hippolyte Flandrin peignit les fresques de 1842 jusqu’à sa mort en 1864 tandis qu’Alexandre Denuelle s’occupa de l’ornementation polychrome des murs. Le style choisi par ces artistes est de leur invention.

À 1:43, la chaire en marbre, exécutée en 1827, est de l’architecte Antoine-Chrysostome Quatremère de Quincy.

À 1:54, il s’agit du cénotaphe de Jean II Casimir Vasa, roi de Pologne, qui a abdiqué en 1608 après vingt ans de règne afin de devenir abbé commendataire de Saint-Germain-des-Prés. Ses restes y reposèrent de son décès en 1672 jusqu’à ce qu’ils soient transférés à Cracovie quatre ans plus tard.

À 1:57, cette plaque de 1923 célèbre le tricentenaire de la naissance de François de Montmorency-Laval. Celui-ci fut ordonné évêque en 1658 dans cette église. Par la suite, il devint le premier évêque de Nouvelle-France, puis déclaré saint par le pape François en 2014.

L’orgue actuel, de syle néoclassique, a été construit au début des années 1970 par le facteur Haerpfer-Erman (à 2:06).

Murale en grès émaillé au square Félix-Desruelles

Dans le square Félix-Desruelles, adjacent à l’église, on trouve cette murale Art nouveau — conçue par l’architecte Charles Risler et le sculpteur Jules Coutan — qui ornait originellement le Pavillon des manufactures françaises à l’exposition universelle de 1900.

À 2:53, il s’agit du restaurant Procope, le plus ancien café de Paris. Il fut fondé en 1686 par un gentilhomme de Palerme nommé Francesco Procopio dei Coltelli. D’illustres personnes — De La Fontaine, Voltaire, Rousseau, Beaumarchais, Balzac, Hugo, Verlaine, Diderot, d’Alembert, Benjamin Franklin, Robespierre et Danton — fréquentèrent cet établissement.

À 2:57, le restaurant Le Clou de Paris est au rez-de-chaussée du premier immeuble parisien en béton armé, construit en 1893 par l’architecte lyonnais Édouard Arnaud.

Aux alentours de Saint-Sulpice

De 3:18 à 3:22, le bâtiment de l’actuelle mairie du 6e arrondissement a été construit de 1847 à 1849 par les architectes Rolland et Leviconte.

À 3:40, la monumentale Fontaine Saint-Sulpice est mieux connue sous le nom de Fontaine des cardinaux. Érigée de 1843 à 1848 par Louis Visconti, elle est ornée des statues de quatre orateurs célèbres sous Louis XIV qui font face (presque parfaitement) aux points cardinaux. Ces évêques n’ont toutefois jamais été nommés cardinaux.

Église Saint-Sulpice

De 3:42 à 4:18, nous visitons l’église Saint-Sulpice. Construite de 1645 à 1780 selon les plans de l’architecte Christophe Gamard, c’est la 2e plus vaste église de Paris, après Notre-Dame. À l’époque, la paroisse comptait 125 000 personnes.

La façade se compose de deux péristyles superposés, le deuxième formant une loggia surmontée aux extrémités de tours latérales qui devaient, au départ, être identiques. De plus, cette façade devait être complétée d’un fronton triangulaire dont la construction fut abandonnée.


Note : Pour consulter un guide illustré des termes techniques d’architecture religieuse, on cliquera sur ceci.

 
C’est une église en croix latine. La nef se compose d’abord d’un vaisseau central, de deux bas-côtés et de chapelles latérales.

Le transept est peu saillant; il est à peine plus large que le reste de l’église.

Puis suit le chœur, entouré d’un déambulatoire et de chapelles absidiales.

Les fenêtres sont hautes, essentiellement en verre blanc. En conséquence, cette église est assez bien éclairée, sauf pour ce qui est de la chapelle de la Vierge, située au fond de l’église.

Au Moyen-Âge, on estimait que la pénombre créée par les vitraux colorés était propice au recueillement des fidèles. Mais à la Contreréforme, plus précisément depuis le Concile de Trente en 1545, on voulait que les fidèles en prière puissent lire le missel.

Le style des vitraux de Saint-Sulpice — la plus importante collection de vitraux réalisés sous Louis XIV — se caractérise par l’utilisation du verre blanc, décoré d’une guirlande sur le pourtour et d’un médaillon au centre.

On trouve dans cette église plusieurs des chefs-d’œuvre de l’art religieux à Paris.

Sa chapelle axiale a été conçue par l’architecte Charles de Wailly dans les années 1770. L’Assomption de François Lemoyne décore sa coupole (à 3:50).

Le Combat de Jacob avec l’Ange, d’Eugène Delacroix

En entrant à droite, la première des chapelles latérales est la chapelle des Saint-Anges. Celle-ci est décorée de trois œuvres originales d’Eugène Delacroix (de 3:51 à 3:55), soit Le Combat de Jacob avec l’Ange (mur de gauche), Saint Michel terrassant le dragon (au plafond) et Héliodore chassé du Temple (mur de droite). L’artiste a mis six années, de 1855 à 1861, pour les créer.

Au plafond, il s’agit d’une toile marouflée. Toutefois les deux autres peintures ont été réalisées à l’huile et à la cire directement sur le mur. Conséquemment, il est impossible de les détacher de leur support.

De 3:57 à 4:00, il s’agit de la décoration de la chapelle Saint-Jean-Baptiste. Du côté gauche, on peut y voir la statue de Jean-Baptiste, en marbre, par Louis-Simon Boizot. À droite, c’est le monument funéraire du curé Languet de Cergy réalisé de 1756 à 1758 par René-Michel Slodtz.

En 1719, c’est ce curé énergique qui mettra sur pied la loterie qui permettra de relancer la construction de l’église, interrompue depuis presque quarante ans. En 1745, il reste encore la façade à compléter, mais au moins l’église n’est plus ouverte à tous les vents et en proie aux intempéries comme c’était le cas depuis des décennies.

De 4:02 à 4:06, on voit la décoration de la chapelle Saint-Denis. À 4:06, il s’agit de la peinture murale Saint Denis et ses compagnons conduits au supplice créée en 1859 par Félix Jobbé-Duval.

C’est dans la chapelle Saint-Vincent-de-Paul qu’on trouve Saint Vincent de Paul assis tenant des petits enfants (à 4:08), une statue d’Émilien Cabuchet réalisée en 1856.

Chaire de l’église

Plutôt que d’être adossé à une colonne, la chaire néoclassique créée en 1788 par Charles de Wailly semble suspendue dans l’espace. En réalité, elle s’appuie sur ses escaliers. Sa forme triangulaire est une allusion à la Sainte Trinité.

Aux trois coins de ce monument, on trouve la représentation dorée des trois vertus théologales; la Foi (à gauche, sculptée par Louis-François Guesdon), la Charité (sur l’abat-voix, de Jacques-Edme Dumont), et l’Espérence (à droite, de Louis-François Guesdon).

L’orgue de Saint-Sulpice est de renommée internationale. Il fut construit par Cliquot en 1781 et amélioré par Aristide Cavaillé-Coll de 1857 à 1861. Son buffet fut dessiné en 1781 par Jean-François Chalgrin.

À 4:56, on voit Le Centaure, une sculpture de 1985 par l’artiste français modestement appelé César.

Aux alentours du Jardin du Luxembourg

Jardins du Luxembourg

Après une promenade sur le boulevard Saint-Germain, nous apercevons à 5:29 l’entrée du Palais du Luxembourg (où siège le Sénat français).

À sa droite, sur la rue de Vaugirard, on trouve (de 3:30 à 3:33) l’entrée de l’ancienne chapelle du Couvent des filles du Calvaire, construite en 1625.

À 5:36, il s’agit de la Fontaine de Médicis, créée vers 1630 par l’ingénieur florentin Tommaso Francini à la demande de la régente Marie de Médicis (veuve d’Henri IV).

Le centre du monument est décoré d’un groupe de trois personnages mythologiques sculptés par Auguste Ottin en 1866.

Il s’agit de Polyphème surprenant Galatée dans les bras d’Acis. Au centre, en se penchant, le cyclope Polyphème (en bronze) découvre Galatée (dont il est amoureux) dans les bras d’Acis. Les amants sont en marbre blanc. De nuit, cette sculpture est féérique.

De chaque côté, le dieu Pan et la déesse Diane sont témoins de la scène dans leurs niches respectives.

De 5:45 à 6:08, on voit Le Marchand de Masques de Zacharie Astruc, créé en 1883.

Il présente à sa base des effigies de dix artistes français : Jean-Baptiste Camille Corot, Jules Barbey d’Aurevilly, Alexandre Dumas fils, Hector Berlioz, Jean-Batiste Carpeaux, Gabriel Fauré, Eugène Delacroix, et Honoré de Balzac. Au bout du bras gauche, le garçon dresse celui de Victor Hugo. À l’origine, trois autres masques étaient suspendus à son bras droit : Léon Gambetta (un homme politique), Charles Gounod et Théodore de Banville.

À 6:18, il s’agit de la Fontaine des Quatre-Parties-du-Monde, de Gabriel Davioud, construite de 1867 à 1874.

Un peu plus au sud, à la limite des 5e et 6e arrondissements, on trouve (à 6:25) un monument renfermant les cendres de l’explorateur Francis Garnier. Ce monument, orné de son buste, est dû au sculpteur Denys Puech.

En remontant l’avenue de l’Observatoire, on rencontre successivement l’Institut d’Art et d’Archéologie (et sa superbe frise en terre cuite, de 6:26 à 6:29), la Faculté de pharmacie (de 6:30 à 6:33), et l’École nationale d’administration (à 6:35).

En retraversant les Jardins du Luxembourg à l’Est, on arrive au Musée du Luxembourg (à 6:49).

En prenant la rue Vaugirard vers l’ouest, on rencontre l’église Saint-Joseph-des-Carmes (de 6:56 à 7:24).

Le sud-ouest du sixième arrondissement

Détail de la façade de l’église Notre-Dame-des-Champs

C’est dans cette partie du 6e qu’on rencontre l’église néoromane Notre-Dame-des-Champs (de 7:35 à 7:54). Œuvre de l’architecte parisien Léon Ginain, elle fut érigée de 1867 à 1878.

La nef se compose d’un vaisseau central flanqué de bas-côtés, sans chapelles latérales.

À 7:38, le tympan du portail central est décoré du bas-relief La Vierge et l’Enfant Jésus de Gabriel-Jules Thomas. La Vierge assise nous présente Jésus pendant que des enfants leur offrent des produits des champs, plus précisément du blé (à gauche) et des raisins (à droite), une allusion aux Saintes Espèces.

À la croisée du transept, un autel de messe a été érigé. Au-dessus de lui, une croix moderne (due au père Jacques Mérienne et exécutée par l’artiste Joël You) est suspendue sur une plaque transparente (à 7:40).

Au fond de l’église, le voute de la chapelle de la Vierge est décorée d’une grande composition de Joseph Aubert intitulée Le Triomphe universel de Marie (à 7:42).

Son chemin de croix est constitué de quatorze grisailles de style limousin sur fond de cuivre émaillé, créées vers 1878 par l’artiste Frédéric de Courcy. Chaque station est encadrée d’ornements gravés dans la pierre et dorés (à 7:44).

Sous les hautes fenêtres claires du vaisseau central, vingt-deux toiles marouflées illustrent la vie de la Vierge (à 7:46). Elles furent peintes entre 1891 et 1907 par Joseph Aubert.

Le peintre s’est efforcé de renouveler le sujet à la suite de ses voyages en Égypte et en Palestine. Contrairement à la Vierge triomphante représentée sur la voute de la chapelle qui lui est consacrée, la Vierge des toiles de la nef la représente comme une femme ordinaire de Galilée, revêtue d’une robe brodée à la poitrine, portant une ceinture en tissus, un voile et un bandeau, caractéristiques des femmes de Bethléem à la fin du XIXe siècle.

Peint par Félix-Henri Giacomotti, Le repos de la Sainte Famille décore la chapelle Saint-Joseph située dans le transept de gauche (à 7:48).

Le repos de la Sainte Famille, de Félix-Henri Giacomotti

Cette œuvre possède la particularité étonnante de montrer saint Joseph langeant l’Enfant Jésus. Père et Fils sont entourés de Marie et de quatre archanges. Ces dernières sont soit émerveillées par la beauté de l’Enfant-Jésus ou admiratives de l’implication de saint Joseph dans le partage des tâches domestiques (selon la lecture plus ou moins moderne qu’on fait de cette œuvre).

Saint Denis élève à la Sainte Vierge son plus ancien autel au lieu qui s’appellera Notre-Dames-des-Champs est le titre bavard d’un des deux vitraux qui décorent la chapelle de la Vierge (à 7:50).

L’orgue de 1877 est de Cavaillé-Coll. Il fut restauré Schwenkedel en 1973 et Fosseart en 2004.


Détails techniques : Le diaporama contient 217 photos et trois clips vidéo. Deux de ces photos sont à l’infrarouge (à l’aide d’un appareil Lumix GH1 doté d’un objectif Lumix 14-45 mm II). Tout le reste a été fait à l’Olympus OM-D e-m5.


En ordre décroissant d’utilisation, les objectifs furent le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (180 photos), le PanLeica 25 mm F/1,4 (14 photos), le M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (14 photos), le M.Zuiko 75 mm F/1,8 (3 photos) et l’hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8 (2 photos).


Voir aussi : Liste des diaporamas de Paris

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’église Saint-Joseph-des-Carmes

Publié le 3 avril 2016 | Temps de lecture : 10 minutes

Préambule

En 1607, Marguerite de Valois, épouse répudiée d’Henri IV, fait débuter à Paris la construction d’un palais auquel une chapelle hexagonale fut ajoutée l’année suivante. Celle-ci était surmontée d’un dôme à lanterne.

Après la destruction de ce palais, survenue quelques années plus tard, il ne subsista que ce lieu de prière, appelé chapelle des Louanges.

En 1617, on l’incorpora à l’église du couvent des Petits-Augustins qu’on construisait de manière contigüe. Si bien que celle-ci devint une chapelle latérale faisant partie de la nouvelle église, dont elle était une structure en saillie.

Abandonnée depuis, l’église de ce couvent fait partie aujourd’hui des bâtiments de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts.

Pour certains, cette chapelle palatiale est le premier lieu de prière surmonté d’un dôme à Paris.

Cela est exact. Mais cela ne fait pas de l’ancienne l’église du couvent des Petits-Augustins, la première église à dôme tel qu’on l’entend aujourd’hui; ce mérite revient à l’église Saint-Joseph-des-Carmes.

Construction de Saint-Joseph-des-Carmes

Dôme à lanterne de l’église, vu de la Tour Montparnasse

Le 7 juillet 1613, le jour de la Saint-Élie, Marie de Médicis — deuxième épouse d’Henri IV et régente du royaume depuis l’assassinat de celui-ci en 1610 — pose la première pierre de l’église Saint-Joseph-des-Carmes. Il s’agissait d’un édifice en forme de croix latine surmontée d’un dôme.

Les Carmes dont il est question sont des religieux dont l’Ordre fut fondé à la fin du XIIe siècle par des ermites sur le mont Carmel, en Palestine. Officiellement, leur patron est le prophète Élie. Mais ils vouent un culte particulier à saint Joseph.

Au XVIe siècle, cet Ordre contemplatif donnera naissance à une communauté encore plus rigoureuse appelée Ordre des Carmes déchaux (ou déchaussés, c’est-à-dire sans chaussettes), dont les membres marchaient donc pieds nus dans leurs sandales.

La première messe de leur nouvelle église fut célébrée en 1620, le jour de la fête de la Saint-Joseph. C’était la première église parisienne qui lui était dédiée, et la seconde en France.

L’obéissance des religieux leur fit accepter le contraste saisissant entre la vie de pauvreté voulue par la règle du Carmel et la magnificence de l’église que la régente leur offrit.

Présentation de l’église

Façade de l’église

La façade de style baroque romain est relativement austère. À l’origine, les murs extérieurs du bâtiment étaient enduits de plusieurs couches de chaux de Senlis. Poli à la brosse, ce revêtement brillant portait le nom de Blanc des Carmes.

Les niches de la façade hébergent quatre statues. Tout en haut, la Vierge et l’enfant. En bas, juste au-dessus de l’entrée, saint Joseph (auquel l’église est consacrée). Entre les deux, à gauche, sainte Thérèse d’Avila (réformatrice de l’Ordre du Carmel) et à droite, un évêque barbu dont de je n’ai pas trouvé l’identité.


Note : Pour consulter un guide illustré des termes techniques d’architecture religieuse, on cliquera sur ceci.

 

Nef de l’église

La nef est composée d’un vaisseau central dépourvu de bas-côtés. Avant le transept, les murs latéraux de la nef sont percés de quatre grandes ouvertures qui donnent accès à autant de chapelles latérales richement décorées.

Chœur de l’église

La partie inférieure du maitre autel est ornée d’un bas-relief en marbre attribué à Évrard d’Orléans (mort en 1357). Il représente la Cène, en marbre blanc (sauf le calice du Christ, les mains et les visages des personnages, qui sont bruns). Ce bas-relief provient de l’église abbatiale cistercienne de Maubuisson (dans le département de Val-d’Oise).

La porte du tabernacle est décorée d’un agneau couché. Ce tabernacle est surmonté d’un crucifix placé à l’entrée d’un arc de triomphe supportant un dôme à la surface duquel alternent des gerbes de blé et des grappes de raisins (une allusion aux saintes espèces).

Devant l’autel baroque se trouve un autel de messe moderne dessiné par Philippe Kaeppelin.

En 1624, Anne d’Autriche, épouse de Louis XIII, offrit le tableau La Présentation de Jésus au temple de Quentin Varin (vers 1570-1634) que l’on peut voir au-dessus de l’autel. Ce peintre maniériste fut le maitre de Nicolas Poussin.

Originellement, cette toile était encadrée très simplement. Mais dès la réception de ce don, Pierre Séguier, protecteur des carmes (et qui deviendra chancelier de France l’année suivante) passe une commande au sculpteur Simon Guillain (1581-1658) en vue de la création d’un retable — en forme de frontispice comportant quatre colonnes corinthiennes en marbre noir — destiné à servir d’écrin à la toile de Quentin Varin.

Confisqué à la Révolution, puis récupéré au XIXe siècle, c’est un des rares retables du XVIIe siècle encore à son emplacement d’origine.

Tambour de la coupole et deux pendentifs

Située à la croisée du transept, la coupole a été peinte en 1663 par le Liégois Walthère Damery (1614-1678). Elle représente le monde céleste au moment de l’enlèvement du prophète Élie dans un char de feu. C’est un des premiers exemples de coupole en trompe-l’œil conservée à Paris.

Représenté également en trompe-l’œil sur le tambour qui supporte cette coupole, le monde terrestre observe la scène avec stupéfaction. Élisée, disciple du prophète, attrape au vol le manteau blanc qu’Élie aurait laissé tomber au cours de son ascension. Ce serait à l’exemple du prophète que les carmes portent depuis une cape blanche à capuchon.

Coupole, tambour et les quatre pendentifs

Également de Walthère Damery, les quatre pendentifs que l’on peut voir sur la photo ci-dessus représentent successivement Saint Jean de la Croix (à 1h, fondateur de l’Ordre des Carmes déchaux), Sainte Thérèse touchée par l’Amour Divin (à 4h, il s’agit de la réformatrice de l’Ordre), Saint Simon Stock recevant le scapulaire par la Vierge (à 7h, c’est un des premiers généraux de l’Ordre) et La Vision de sainte Thérèse (à 11h).

Chapelle du bras gauche du transept

Logée dans le bras gauche du transept, la chapelle de la Vierge fut aménagée en 1663. Ses éléments — dont la superbe Vierge et l’Enfant-Jésus en marbre blanc — ont été sculptés par Antonio Raggi (1624-1686), un élève du Bernin, d’après (dit-on) les dessins de son maitre.

Cette photo nous laisse également entrevoir le riche pavement de l’église, refait en marbre polychrome en 1711.

Vitrail du transept de gauche

Le vitrail situé dans le haut du bras gauche du transept date de 1863. Il a été créé par Claudius Vavergne (1815-1887). Il s’intitule La Vierge donnant le Rosaire à saint Dominique.

Chapelle Saint-Jacques

Une des deux chapelles latérales à gauche est la chapelle Saint-Jacques. Elle rend hommage à saint Jacques le Majeur, à saint Louis et à saint Dominique.

Restaurée en 2013, cette chapelle fut commanditée en 1635 par Jacques d’Estampes, seigneur de Valençay, qui la dédia à son saint patron, à celui de sa femme Louise de Joigny et à celui de son fils Dominique.

Elle fut décorée par l’Anversois Abraham Van Diepenbeeck (1596-1675), un élève de Rubens.

Quelques années plus tôt, Rubens, aidé d’une multitude de ses élèves, avait créé le vaste Cycle de Marie de Médicis, aujourd’hui au Louvre, mais qui décoraient originellement deux ailes du Palais du Luxembourg.

Ces toiles avaient été peintes en Flandre, dans l’atelier de Rubens.

La décoration ici de la chapelle Saint-Jacques a été créée sur place et constitue donc le plus grand ensemble mural réalisé en France par un Flamand.

Chapelle des Bienheureux-Martyrs-des-Carmes

En face se trouve la chapelle des Bienheureux-Martyrs-des-Carmes.

À l’origine, cette chapelle célébrait le couronnement de la Vierge. De sa décoration baroque initiale, seule la voute subsiste. Elle fut créée vers 1640 par le peintre lorrain Claude Déruet (~1588-1660).

Cette chapelle rend maintenant hommage aux 115 carmes déchaux qui furent massacrés le 2 septembre 1792 dans le jardin adjacent à l’église. Créé au premier tiers du XXe siècle, le reste de la décoration (assez sobre en raison du sujet) est constitué de marbre polychrome et de lambris en bois de couleur taupe, rehaussés de dorure.

La toile au-dessus de l’autel est intitulée La Vierge apparait aux religieux massacrés en septembre 1792, peinte vers 1926-1929 par l’abbé Paul Buffet dans le style pictural nabi.

Orgue

Au-dessus de la sortie, l’orgue repose sur une tribune relativement sobre. L’instrument a été créé en 1902 par le facteur Didier, puis fut profondément modifié en 1971 par la manufacture Beuchet-Debierre. Une deuxième restauration en 1992 fut effectuée par le facteur vosgien Bernard Dargassies.

Cet orgue bloque la lumière qui pénétrait originellement par la façade, orientée vers le sud. Cette orientation était responsable de l’éblouissement de la nef par temps ensoleillé.

Cette clarté intérieure répondait alors à la brillance du revêtement de Blanc des Carmes de la façade, et à la blancheur de la cape des carmes déchaux.

Méconnue de nombreux visiteurs et même de citoyens de Paris, l’église Saint-Joseph-des-Carmes est un lieu de culte de dimension modeste mais qui mérite d’être visité en raison de sa décoration superbe. Au cours de mon voyage à Paris en 2015, j’y ai assisté à la messe en semaine, et cette expérience m’a beaucoup plu.

Détails techniques : Appareil Olympus OM-D e-m5, hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8 (9e et 10e photos) et objectifs M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (2e, 7e et 11e photos), M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (3e et 6e photos), PanLeica 25 mm F/1,4 (4e et 5e photos), et M.Zuiko 75 mm F/1,8 (1re et 8e photos)
  1re photo : 1/4000 sec. — F/1,8 — ISO 100 — 75 mm
  2e  photo : 1/800 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 7 mm
  3e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 2500 — 12 mm
  4e  photo : 1/60 sec. — F/1,8 — ISO 2000 — 25 mm
  5e  photo : 1/60 sec. — F/1,8 — ISO 400 — 25 mm
  6e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 12 mm
  7e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 13 mm
  8e  photo : 1/400 sec. — F/1,8 — ISO 200 — 75 mm
  9e  photo : 1/80 sec. — F/1,8 — ISO 1600 — 8 mm
10e  photo : 1/60 sec. — F/1,8 — ISO 800 — 8 mm
11e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 2000 — 14 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Cinquième arrondissement de Paris (3e partie)

Publié le 13 janvier 2016 | Temps de lecture : 8 minutes

 
Sans parcourir un circuit précis, ce troisième diaporama nous fait visiter la partie du 5e arrondissement au sud des rues Cujas (et son prolongement vers l’ouest, soit la rue Clovis), de même qu’à l’ouest de la rue Linné (et son prolongement vers le sud, soit la rue Geoffrot-St-Hilaire).

Cette promenade de six minutes fait une large place à la vie de quartier, en dépit du fait que six sites se distinguent : le Panthéon, les arènes de Lutèce, et quatre lieux de culte (la Grande mosquée de Paris, l’église Saint-Médard, l’église Saint-Jacques-du-Haut-Pas et l’église Val-de-Grâce).

Le Panthéon

En remerciement pour sa guérison, Louis XV ordonna en 1744 la construction d’une église consacrée à sainte Geneviève, la patronne de Paris.

Le site choisi était le sommet d’une lente dénivellation appelée ‘montagne’ Sainte-Geneviève.

Puisque l’église devait être gigantesque, on vérifia si le terrain était en mesure de supporter une telle charge (à elle seule, la coupole pèse 17 000 tonnes).

Or on découvrit que ce terrain était miné par une centaine de puits qui avaient été creusés par les potiers gallo-romains pour en extraire l’argile. Il fallut donc les remblayer et solidifier le tout.

Cela retarda le projet, déjà lent en raison des difficultés de financement et de son ambition.

Débuté en 1758, l’édifice fut complété en 1790.

Mais voilà, la France avait changé de régime politique.

D’église, l’édifice devint en 1791 une nécropole aux grands hommes français.

En 1806, Bonaparte lui redonne sa vocation religieuse : seule la crypte demeura une nécropole.

En 1830, la monarchie de Juillet en décide autrement; ce sera exclusivement une nécropole… jusqu’au Second Empire en 1851 qui décida du contraire.

Finalement, le Panthéon obtiendra sa vocation définitive de nécropole en 1885, sous la Troisième République.

Après avoir sculpté de nouveaux frontons à chaque changement d’affectation, le fronton actuel (à 0:12) a été sculpté en 1837 par Pierre-David d’Angers.

Après 1837, on ne se donne plus la peine de changer le fronton… au cas où. Même chose pour la croix en pierre au sommet du lanternon depuis 1873.

Si cela redevient une église, elle a sa croix. Si c’est le contraire, le fronton y est déjà.

À l’intérieur, on ne trouve pas de mobilier liturgique. Mais les éléments décoratifs reflètent parfois son ancienne vocation religieuse, parfois sa vocation civile.

Au centre de l’édifice, on peut voir le pendule de Foucault (0:27). C’est à l’aide de cet instrument scientifique que Léon Foucault fit la démonstration publique irréfutable, en 1851, de la rotation terrestre.

À 0:41, dans l’abside de l’ancienne église, se trouve le monument La Convention nationale de François Sicard, surmontée de la mosaïque dorée Le Christ enseignant à l’ange gardien de la France les destinées de la patrie d’Ernest Hébert, le tout devant la fresque Vers la Gloire (à 0:43) d’Édouard Detaille.

Dans la crypte (de 0:45 à 0:55), on peut voir, entre autres, les tombes de Voltaire, de Victor Hugo, de Jean-Jacques Rousseau, et de Léon Gambetta.

Vers l’arrière du Panthéon, sur la rue de la Contrescarpe, on aperçoit (à 1:11) les vestiges de l’enceinte du roi Philippe Auguste (1180-1223).

Les arènes de Lutèce

Construites au premier siècle de notre ère et mis à jour vers 1880, les arènes de Lutèce (de 1:27 à 1:56) étaient un amphithéâtre gallo-romain pouvant accueillir dix mille spectateurs.

On y présentait des joutes nautiques, des combats de gladiateurs et des représentations théâtrales.

La Grande mosquée de Paris

Afin de rendre hommage aux 70 000 Musulmans morts pour la France au cours de la Première Guerre mondiale, on décida en 1922 d’édifier la première mosquée de l’Hexagone.

Conçue par l’architecte Maurice Tranchant de Lunel, la mosquée fait partie d’un complexe qui comprend également une bibliothèque, un hammam, un café, un restaurant de même qu’une salle d’étude et de conférence (de 2:00 à 2:38).

Son portail est inspiré de celui de l’université marocaine d’Al Quaraouiyine et son minaret de 33m de hauteur s’inspire de celui de la mosquée tunisienne de Zitouna.

Elle s’organise autour d’un grand patio verdoyant.

La décoration d’inspiration maghrébine de la salle de prières comprend des coupoles dont chacune est décorée différemment.

L’église Saint-Médard

Notre visite de cette église est précédée de la vue (de 3:03 à 3:08) de la maison située en face de cette église, au 134 rue Mouffetard.

En 1929, le rez-de-chaussée de cet édifice était occupé par une boucherie. À la demande du propriétaire, le peintre italien Eldi Gueri réalisa une fresque en sgraffite représentant des scènes champêtres. Il est à noter que dans le guide Le Routard 2015, on écrit plutôt que cette fresque aurait été exécutée par un dénommé Adhigeri (Eldi Gueri?) au XVIIe siècle. Comme quoi l’histoire de Paris se prête à toutes les légendes…

La technique du sgraffite connut un immense succès en Italie et à Prague à la Renaissance, et un regain d’intérêt en Belgique au cours de l’Art nouveau.

Beaucoup d’églises chrétiennes sont en forme de croix latine. Sans transept, l’église de Saint-Médard est plutôt en forme… de robot.

La façade et les trois premières travées — qui correspondent aux jambes de ce robot — datent du milieu du XVe siècle. Presque tout le reste (en orange sur le schéma ci-contre) fut construit entre 1562 et 1620. Seuls le cou et la tête datent du XVIIIe siècle.

C’est comme si, en anticipant l’agrandissement projeté de l’ensemble de l’église, on avait reconstruit en plus large et plus haut le chœur et son déambulatoire dans l’espoir de refaire le début de la nef ultérieurement, ce qui ne fut jamais fait.

Les vitraux du haut de l’abside (à 3:15) sont de 1640 alors que les autres sont du XIXe et du XXe siècle. Ainsi, ceux qu’on voit de 3:21 à 3:25 ont été exécutés à la fin du XIXe siècle par Louis-Charles-Marie Champigneulle.

La chaire (à 3:19) date de 1718.

À 3:29, le bas-relief réalisé par Verrebout en 1888-1889 est intitulé Saint Michel archange apparaissant à sainte Jeanne d’Arc.

À 3:37, la partie supérieure du retable est la toile La mort de sainte Catherine d’Alexandrie, peinte en 1870 par Pierre-Paul Pommayrac. Le triptyque inférieur est anonyme et date du XVIe siècle. À droite, la sculpture de saint Antoine de Padoue a été créée en 1942 par de Marthe Baumel-Schwenck.

À 3:39, il s’agit d’une toile anonyme de 1617 intitulée L’Annonciation et les prophètes.

À 3:41, l’autel de cette chapelle absidiale est surmonté par la toile Sainte Geneviève de Charles Eisen, peintre à ses heures, mais surtout un des plus illustres graveurs de son temps.

Le buffet d’orgue fut exécuté en 1644-1646 par Germain Pilon. L’instrument lui-même, réalisé entre 1765 et 1767, est de François-Henri Clicquot.

De 3:56 à 4:26, nous remontons la rue Mouffetard, une des plus vieilles de Paris.

L’église Saint-Jacques-du-Haut-Pas

Sur un terrain qui, des siècles plus tôt, appartenait à des religieux originaires du village toscan d’Altopascio (un nom signifiant ‘haut plateau’ ou ‘haut pas’), l’église Saint-Jacques-du-Haut-Pas (de 4:42 à 5:02) fut construite de 1630 à 1685 sur les plans de l’architecte Daniel Gittard, un élève de Louis Le Vau.

C’est une église élégante d’une grande sobriété. Ce qui met d’autant plus en relief le décor actuel de la chapelle de la Vierge, créé en 1868 par le décorateur Auguste-Barthélemy Glaize.

L’église Val-de-Grâce

Cette magnifique église à dôme (de 5:06 à 5:39) a fait l’objet d’une description détaillée sur ce blogue, à laquelle les lecteurs intéressés sont invités à se référer en cliquant sur ceci.

Le diaporama se termine par un aperçu du boulevard de Port-Royal, qui délimite le sud du 5e arrondissement.


Détails techniques : Le diaporama contient 144 photos et six clips vidéo pris à l’aide d’un appareil Olympus OM-D e-m5.


En ordre décroissant d’utilisation, les objectifs furent le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (107 photos), le PanLeica 25 mm F/1,4 (16 photos), le M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (12 photos), le M.Zuiko 75 mm F/1,8 (6 photos) et l’hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8 (3 photos).


Voir aussi : Liste des diaporamas de Paris

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Cinquième arrondissement de Paris (2e partie)

Publié le 7 janvier 2016 | Temps de lecture : 9 minutes

 
Après un premier diaporama consacré à la partie du cinquième arrondissement qui voisine la Seine, celui-ci nous amène un peu plus au sud, jusqu’à la rue Cujas et son prolongement vers l’ouest, soit la rue Clovis.

Sont en vedette : le musée de Cluny, la Sorbonne, le musée de la Préfecture de police, et deux églises; Saint-Nicolas-du-Chardonnet et Saint-Étienne-du-Mont.

De 0:06 à 0:16, nous voyons l’intérieur de la station de métro Cluny-La Sorbonne, dont la voute est décorée de la signature des personnages célèbres qui ont honoré le quartier.

Le musée de Cluny

Ce musée (de 0:16 à 2:15) présente une des plus riches collections d’Art médiéval au monde.

Il a été aménagé dans les ruines de bains publics romains et dans l’hôtel de Cluny qui leur est adjacent.

C’est entre l’an 75 et l’an 125 de notre ère qu’ont été construits les bains publics de Lutèce, dont il ne reste plus que la salle des bains froids, haute de quatorze mètres.

Quant à l’hôtel des abbés du Cluny — dont on peut voir le blason composé de bandes verticales à 0:20 — il fut construit à partir de 1485.

Parmi les nombreux trésors, on y trouve les têtes (0:53) des statues originelles des rois de Juda sur la façade de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Elles furent détruites à la Révolution car on croyait que ces statues représentaient les rois de France. Elles furent vendues comme matériau de construction et n’ont été trouvées, par hasard, qu’en 1977.

À 1:12, il s’agit d’une clé de voute exécutée vers 1280-1290.

De 1:16 à 1:42, on peut voir une suite de tapisseries en laine et soie tissées vers 1500. Cette célèbre série est intitulée La Dame à la licorne. Elle représente les cinq sens.

La salle d’orfèvrerie (de 1:51 à 1:57) renferme, entre autres, une collection remarquable d’émaux champlevés. Ceux-ci sont créés en creusant une surface de métal à l’aide d’un burin et en remplissant les cavités ainsi formées d’émaux qui sont ensuite cuits et polis. Cette technique ressemble à celle du cloisonné.

À 2:04, il s’agit des voutes gothiques de la chapelle de l’ancien hôtel des abbés de Cluny.

La Sorbonne

Deuxième plus vieille université au monde après Bologne, la Sorbonne (de 2:20 à 3:40) fut créée vers 1150 par la fusion en de quelques collèges spécialisés.

En 1622, lorsque Richelieu devient proviseur de la Sorbonne (soit l’équivalent d’un recteur), les bâtiments médiévaux de cette institution sont dans un grand état de délabrement. Il fait tout reconstruire dans le style de son époque.

Abandonnés pendant une décennie à la Révolution, les locaux de la Sorbonne étaient de nouveau en mauvais état. Tout fut rasé de 1884 à 1894 (sauf la chapelle).

Le diaporama présente une visite des salles d’apparat de cette nouvelle Sorbonne, et se termine par une visite de la chapelle, en voie de restauration. Cette dernière a été donnée par l’État aux descendants du cardinal de Richelieu en reconnaissance pour sa contribution au développement de l’université.

Le musée de la préfecture de police

De 3:43 à 3:58, c’est une courte visite de ce musée. Il est consacré à son évolution de la police parisienne, de la création du guet par Louis IX en 1254 jusqu’à aujourd’hui, en passant par l’institutionnalisation de la lieutenance de police sous Louis XIV en 1667.

En dépit de sa facture conventionnelle, c’est un musée très bien fait. On y voit les uniformes selon les époques, les armes des malfaiteurs, le matériel utilisé pour arrêter les suspects ou pour faire enquête sur les scènes de crime, quelques affaires célèbres, etc.

Entre autres, le musée nous présente Alphonse Bertillon, père de l’anthropométrie judiciaire. Avant l’invention de l’empreinte digitale, Bertillon a établi un système de mesures (principalement osseuses) et de caractéristiques corporelles destinées à identifier d’éventuels récidivistes.

L’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet

Au XIIe siècle, un terrain en friche de la taille de quelques pâtés de maisons portait le nom de clos du Chardonnet en raison des chardons qui y poussaient abondamment.

Bien plus tard, entre 1656 et 1768, on construisit sur ce lieu une église appelée Saint-Nicolas-du-Chardonnet (4:12 à 4:42).

De manière générale, l’église a été conçue par l’architecte Jacques Lemercier, mort deux ans avant la pose de la première pierre. Son projet a été réalisé par ses successeurs, les architectes-entrepreneurs Michel Noblet et François Levé.

L’élément le plus récent est la magnifique façade qui, étonnamment, date de 1934. Elle fut dessinée par l’architecte Charles Halley. Jusque là, on y pénétrait par le côté gauche de l’église (voir photo ci-contre)

À part cela, l’extérieur du bâtiment a conservé son aspect originel du XVIIe siècle. Quelques œuvres d’art sont également de l’époque mais la majorité d’entre eux sont du XIXe siècle.

La chaire actuelle correspond en gros à celle que Charles Le Brun avait conçue au XVIIe siècle, à l’exception de petits détails décoratifs qui ont disparu et de l’abat-voix qui a été remplacé.

À 4:30, il s’agit du tombeau de Julienne Le Bé, dessiné par son fils, le peintre Charles Le Brun et réalisée par le sculpteur Jean Collignon entre 1668 et 1684. Le Brun a représenté sa mère le jour du jugement dernier, sortant du tombeau en implorant le salut, partagée entre la crainte et l’espérance.

L’orgue actuel provient de l’ancienne paroisse des Saints-Innocents, supprimée en 1787. L’instrument fut restauré entre 1723 et 1725 par François-Henri Clicquot. Son buffet date de 1725.

L’église Saint-Étienne-du-Mont

Lapidé vers l’an 36 ou 37 de notre ère, saint Étienne fut le premier martyr chrétien. Il est à noter que le prénom Étienne correspond à Stephen dans d’autres langues.

Ceci étant dit, nous terminons de diaporama par la visite d’une des plus belles églises de Paris, Saint-Étienne-du-Mont (du Mont car construite dans le quartier de la Montagne-Sainte-Genevève).

Commencée en 1517, elle est achevée en 1626.

L’édifice combine harmonieusement le style gothique du début de sa construction au style Renaissance des derniers éléments ajoutés, dont l’extraordinaire façade. Celle-ci, de forme triangulaire, se dispose sur trois plans légèrement superposés. Cette fantaisie de pierre, conçue par un architecte inconnu, est un chef-d’œuvre.

Abimée sous la Révolution, elle est restaurée par Victor Baltard au XIXe siècle. À 4:50, le fronton Le martyre de saint Étienne (1863) est de Gabriel-Jules Thomas.

Dans beaucoup d’églises parisiennes, un jubé de pierre ou de bois séparait la partie de la nef où prenaient place les fidèles, de la partie plus près du chœur où les religieux avaient le droit d’assister à la messe.

En raison du succès du protestantisme, l’Église catholique sentit le besoin d’enlever cette structure qui masquait partiellement le chœur à la vue des fidèles.

Au XIXe siècle, on a détruit les jubés dans toutes les églises de Paris sauf celui de Saint-Étienne-du-Mont. Cette exception se justifiait du fait qu’il était impossible de le détruire sans fragiliser l’édifice.

Or en entrant dans cette église, on est justement frappé par la beauté de cette arche en dentelle de pierre (sculpté par Biart le père en 1541) qui, après avoir relié deux piliers, se prolonge en deux escaliers en spirale qui montent autour d’eux pour se poursuivre sous forme d’une longue balustrade qui se dirige autour du chœur.

En fait, tout dans cette église est un ravissement; la chaire de 1651 en bois de chêne sculpté par Claude Lestocard sur des dessins de Laurent de La Hyre, la chapelle abritant la chasse de sainte Geneviève (5:14), les clés de voute remarquables, le buffet d’orgue de 1631 — le plus ancien de Paris — sculpté par Jean Buron.

À 5:31, ce vitrail est de 1882. Il représente la procession solennelle de la châsse originelle de sainte Geneviève (fondue à la Révolution) au départ de Saint-Étienne-du-Mont et de l’église Sainte-Geneviève (dont il ne reste que le clocher dans le lycée Henri-IV).

Les plus remarquables vitraux se trouvent derrière l’abside, dans la galerie du « cloître du charnier ». Ils ne font pas partie du diaporama.

Strictement parlant, ces verrières ne sont pas des vitraux : ce sont des vitres émaillées. À la différence des autres vitraux de l’église (où le verre est coloré dans la masse), ceux-ci sont des peintures sur verre avec des émaux recuits au four. Ils ont été réalisés au début du XVIIe siècle.

Mutilés et dispersés à la Révolution, ils furent réunis et réajustés dans leur emplacement d’origine en 1834.


Détails techniques : Le diaporama contient 177 photos prises à l’aide d’un appareil Olympus OM-D e-m5.


En ordre décroissant d’utilisation, les objectifs furent le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (78 photos), le PanLeica 25 mm F/1,4 (43 photos), le M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (37 photos), le M.Zuiko 75 mm F/1,8 (9 photos), l’hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8 (6 photos) et le M.Zuiko 40-150 mm R (4 photos).


Voir aussi : Liste des diaporamas de Paris

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Cinquième arrondissement de Paris (1re partie)

Publié le 3 janvier 2016 | Temps de lecture : 7 minutes

 
Le sujet de cette vidéo, c’est la partie du cinquième arrondissement qui voisine la Seine. Sont en vedette : l’église Saint-Séverin, l’église Saint-Julien-le-Pauvre, l’Institut du monde arabe et le Jardin des plantes.

Plus précisément, le territoire visité est celui qui s’étend au nord du boulevard Saint-Germain, et à l’Est des rues Jussieu, Linné et Geoffroy-St-Hilaire.

L’église Saint-Séverin

De 0:36 à 1:33, nous visitons l’église Saint-Séverin. Essentiellement, cette église fut construite du début du XIIIe siècle jusqu’en 1520. C’est une des plus belles églises de style gothique flamboyant à Paris.

Originellement, on y pénétrait par la tour-clocher (0:36)

En 1839, on lui ajouta un portail (0:40) provenant de l’église médiévale de Saint-Pierre-aux-bœufs détruite en 1837. Deux siècles plus tôt, en 1648, c’était dans cette église aujourd’hui disparue que s’était marié Frontenac, filleul du roi Louis III et futur gouverneur de Nouvelle-France.


Note : Pour consulter un guide illustré des termes techniques d’architecture religieuse, on cliquera sur ceci.

 
La nef comprend un vaisseau central flanqué de part et d’autre d’un collatéral et d’un bas-côté. Chacune de ces parties est séparée des autres par une rangée de piliers.

Autour du chœur, un double déambulatoire prolonge les collatéraux et les bas-côtés sans l’interruption d’un transept. Les piliers des déambulatoires sont en forme de palmier. Juste derrière le chœur, le pilier central possède la particularité d’être torsadé (0:55).

Le vaisseau central possède trois niveaux (0:45); un rez-de-chaussée, un triforium, et des fenêtres hautes.

Saint-Séverin possède une des plus riches collections de vitraux historiques de Paris, mariant le Moyen-Âge, le XIXe siècle et l’époque contemporaine.

Les plus anciens, des XIVe et XVe siècles, se rencontrent dans les fenêtres hautes de l’église (0:49). La grande rosace de la façade date également de cette époque.

Les vitraux du triforium et du rez-de-chaussée ont été réalisés par Émile Hirsch au XIXe siècle, à l’exception de ceux des chapelles absidiales qui furent achevés en 1969 par Jean Bazaine.

Le buffet de l’orgue a été sculpté en 1745 par François Dupré et Jean-François Fichon. Toutefois, l’instrument lui-même date de 1964.

De 1:34 à 1:37, il s’agit de l’ancien cimetière de l’église, devenu jardin.

En janvier 1474, la faculté de médecine de Paris ne disposait pas encore d’amphithéâtre. C’est dans la galerie d’arcades entourant ce cimetière qu’on procéda à la première extraction de calculs rénaux au monde.

Le patient était un condamné à mort auquel on avait promis la grâce s’il survivait à l’opération. Dans le cas contraire, le cimetière était là, prêt à recevoir sa dépouille. Cette proximité révélait le peu d’optimisme des chirurgiens chargés de l’opération. En dépit de tout, l’opération fut une réussite totale.

L’église Saint-Julien-le-Pauvre

Construite vers 1165, Saint-Julien-le-Pauvre est, avec Saint-Germain-des-Prés, la plus vieille église de Paris (de 1:58 à 2:11).

C’est une église sans transept, formée d’un vaisseau central et de deux bas-côtés.

On compte plus d’une centaine de colonnettes décoratives le long des parois de l’église. Les trois quarts de celles-ci sont situées dans le chœur. Chaque colonnette possède un chapiteau distinctif (2:09).

La cloison ornée d’icônes qui barre de chœur — cloison qu’on appelle iconostase (2:02) — indique que cette église est vouée au rite orthodoxe, plus précisément dans ce cas-ci, au rite grec melkite catholique (sous la dépendance du patriarche d’Antioche).

Au cours des siècles qui ont suivi la construction de cette église, le tissu urbain de Paris s’est considérablement densifié. Si bien qu’au début du XVIIe siècle, l’église était complètement enclavée dans un pâté d’immeubles, et accessible seulement par une ruelle.

Afin de la dégager, on en détruisit en 1651 deux travées afin de créer une cour devant l’entrée : la façade actuelle, très banale, date de ce temps.

L’Institut du monde arabe

De 3:09 à 3:51, cet édifice est un des chefs-d’œuvre de l’architecture contemporaine.

Dans les années 1970, Paris est victime d’une série d’attentats terroristes. Afin d’améliorer les relations entre la France et les pays arabes, l’État français décide de créer un musée voué à la promotion de la culture arabe. Ce musée qui devait être financé par un partenariat conclu entre la France et une vingtaine de pays arabes.

Construit de 1981 à 1987, ce musée ouvre ses portes à la fin novembre 1987.

Les moucharabiehs sont des grillages de bois posés aux fenêtres qui sont destinés à protéger du soleil et du regard les occupants du logis. Inspiré des moucharabiehs, la façade sud de l’IMA (dessinée par Jean Nouvel) est composée de plus d’un millier d’iris qui s’ouvrent et se ferment électroniquement selon l’ensoleillement.

Depuis deux décennies, si certaines cellules photoélectriques sont devenues défectueuses, la grande majorité d’entre elles sont encore fonctionnelles.

La bâtisse héberge des salles d’exposition, une salle de spectacle, une bibliothèque, un restaurant, des bureaux administratifs et un magasin.

Au neuvième étage, son restaurant gastronomique offre une vue spectaculaire de Paris (3:50).

Traversés par la route de la soie, beaucoup de pays arabes se sont illustrés dans les arts textiles. C’est ainsi que de nombreux tissus sont appelés de noms qui rappellent ceux de villes qui les ont rendus célèbres.

Gaze vient du nom de la ville palestinienne de Gaza. Le damas (avec une minuscule) est aussi le nom de la capitale syrienne. La mousseline vient du nom de Mossoul, deuxième ville d’Irak. Le baldaquin est une déformation de Bagdad (où on produisait de lourdes soieries ornant les ciels de lit… à baldaquin).

Bref, le musée possède une collection remarquable de tissus qui illustrent la supériorité de la civilisation arabe sur la nôtre avant la Renaissance.

Puisque ces tissus sont parfois rangés pour faire place à des expositions temporaires (comme celle de 3:52 à 4:16), le meilleur temps pour apprécier les collections permanentes du musée est entre deux expositions temporaires.

Le Jardin des plantes

De 4:39 à 6:06, nous visitons le Jardin des plantes.

Ce parc comprend un remarquable musée d’histoire naturelle (de 4:40 à 5:17), un jardin botanique agréable (de 5:24 à 5:57) et un jardin zoologique.

C’est l’écrivain et botaniste Bernardin de Saint-Pierre (à 5:58, auteur de Paul et Virginie) qui, à la Révolution, y fonda le premier zoo public de France (et le deuxième plus ancien au monde) et ce, à partir des animaux de la ménagerie royale de Versailles.

Divers

À 2:25, on voit l’amphithéâtre de l’ancienne faculté de médecine (achevé en 1745).

De 4:17 à 4:37, il s’agit du Square Tino Rossi, un parc de sculptures aménagé le long de la Seine, près de l’Institut du monde arabe.


Détails techniques : Le diaporama contient 177 photos et deux clips vidéo.

Les 174 photos en couleur ont été prises à l’aide d’un appareil OM-D e-m5.

En ordre décroissant d’utilisation, les objectifs furent le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (110 photos), PanLeica 25 mm F/1,4 (45 photos), M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (17 photos), M.Zuiko 75 mm F/1,8 et M.Zuiko 40-150 mm R (une photo chaque).

Les trois photos infrarouges ont été réalisées à l’aide d’un appareil Panasonic GH1 équipé d’un objectif Lumix 14-42 mm II.


Voir aussi : Liste des diaporamas de Paris

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’église Saint-Paul-Saint-Louis (1627-1641)

Publié le 29 décembre 2015 | Temps de lecture : 8 minutes

Préambule

L’église Saint-Paul-Saint-Louis fut la première église française que j’ai visitée. C’était en octobre 2003, au début de mon premier voyage en Europe.

Je m’étais acheté des marrons grillés — servis dans un cornet de papier journal — auprès d’un vendeur ambulant, au sortir d’un grand magasin de la rue de Rivoli.

Tout préoccupé à éviter que les morceaux d’écorce ne tombent par terre, j’avais effectué une longue marche, sans m’en rendre compte, jusqu’à la rue Saint-Antoine (un prolongement vers l’Est de la rue de Rivoli).

L’église Saint-Paul-Saint-Louis s’y trouvait, les portes grandes ouvertes.

Il suffisait de lever les yeux pour admirer la richesse de sa façade. Et il suffisait de les baisser pour voir des mendiants assis sur ses marches ou étendus sur son parvis.

Même si j’ai vu depuis à Paris et à Prague des églises encore plus belles, celle-ci demeurera toujours la première qui m’ait émerveillé.

Histoire

Fondée 1534 par un gentilhomme espagnol venu à Paris pour y étudier, la Compagnie de Jésus migre à Rome en 1537 afin d’y obtenir la reconnaissance papale.

Une fois celle-ci obtenue, les prêtres jésuites se tournent principalement vers l’enseignement et s’établiront dans différents pays. Ils ne retourneront à Paris qu’en 1561.

Le 27 décembre 1594, un ex-élève des Jésuites tente d’assassiner Henri IV. Par amalgame, les Jésuites sont accusés d’avoir inspiré son acte. L’ordre est banni de France de 1594 à 1603.

Mais en 1603, Henri IV choisit un prêtre jésuite, Pierre Coton, comme prédicateur. Ce dernier deviendra son confesseur en 1608.

Dès 1603, il convainc le roi de révoquer l’expulsion des Jésuites de France.

Résultat : deux décennies plus tard, la chapelle Saint-Louis, adjacente au siège social de la communauté à Paris, est devenue trop petite.

Son remplacement par une nouvelle église est une occasion de marquer la réussite sociale de l’ordre religieux. Et puisque de nombreux nobles ont élu domicile dans le quartier, on décide d’en faire un lieu de culte dont la décoration ostentatoire est susceptible de les éblouir.

C’est Louis XIII lui-même qui pose la première pierre, le 7 mars 1627. Une fois complétée, la première messe de l’église fut dite par le cardinal de Richelieu en présence de la famille royale.

Architecture

Au moment de son inauguration en 1641, l’église Saint-Louis-des-Jésuites devenait le troisième lieu de culte à dôme de Paris, après l’église Saint-Joseph-des-Carmes (1613-1620) et l’église du couvent des filles de la Visitation (1632-1634). Cette dernière est située à 450m, sur la même rue.

L’église Saint-Louis-des-Jésuites fut réalisée par trois architectes jésuites : Étienne Martellange (qui crée les plans et conduit les travaux jusqu’en 1629), François Derand (qui lui succède et s’occupe principalement de la façade et de la coupole), alors que Charles Turmel s’occupe de la décoration intérieure.

Façade de l’église

La façade actuelle est presque identique à ce qu’elle était originellement.

Seuls quelques petits détails décoratifs ont disparu à la Révolution. Au milieu de la façade, le sceau de la Compagnie de Jésus a été remplacé par une horloge dont les aiguilles sont en attente de dorure. Et les trois statues actuelles datent du XIXe siècle.

Détail de la façade

Au dernier niveau, on trouve une statue de Saint Louis, œuvre d’Eugène-Louis Lequesne (1815-1887), en remplacement de celle d’origine. Il est à noter que l’église porte les noms de Saint-Paul-Saint-Louis depuis la destruction en 1799 de l’église Saint-Paul-des-Champs, située à proximité (voir la gravure au début du texte).

Les deux statues du premier étage représentent Sainte Catherine — à gauche, d’Auguste Préault (1809-1879) — et Sainte Aure, à droite, d’Antoine Étex (1808-1888).


Note : Pour consulter un guide illustré des termes techniques d’architecture religieuse, on cliquera sur ceci.

Aperçu de l’intérieur de l’église

L’intérieur est relativement lumineux, éclairé par des fenêtres translucides plutôt que par des vitraux.

Chaire

En empruntant l’allée principale vers le chœur, on rencontre la chaire, adossée au pilier situé juste avant le transept. La chaire d’origine, disparue à la Révolution, a été remplacée par celle-ci en 1806.

Tambour, coupole et lanterneau

La croisée du transept est surmontée d’un dôme. Les pendentifs qui supportent le tambour et la coupole représentent les quatre évangélistes (aux quatre coins de la photo ci-dessus).

Grisaille représentant Saint Louis

La coupole repose sur un tambour percé de fenêtres et décoré de grisailles peintes en 1873 par Paul-Joseph Blanc. Ce sont quatre représentants de dynasties françaises; Clovis (roi mérovingien), Charlemagne (roi carolingien), et Robert II le Pieux (roi robertien), et Saint Louis (roi capétien).

À la différence de nombreuses églises, ce n’est pas la coupole qui est peinte, mais plutôt son lanterneau.

À la croisée du transept

Sous la coupole, le maitre-autel moderne est décoré d’un bronze doré de François Anguier (1604-1669) intitulé Les Pèlerins d’Emmaüs.

Derrière le chœur, l’abside est décorée de toiles représentant les quatre évangélistes, peintes par Henri de Caisne (1799-1852).

Selon le Grand Dictionnaire géographique historique et critique d’Antoine-Augustin Bruzen de La Martinière (publié en 1732), le chœur de l’église était dominé originellement par un retable monumental à trois étages qui rappelait la façade de l’église.

Décoré de colonnes de marbre noir dont les chapiteaux corinthiens étaient en bronze doré, ce retable de marbre blanc était surmonté d’un crucifix qui montait presque jusqu’à la voûte. Au centre de chacun de ses étages se trouvait une toile qui était remplacée alternativement par d’autres, selon les périodes de l’année.

Sous les arcades donnant accès aux chapelles situées de chaque côté du chœur — appelées chapelles absidiales — deux anges d’argent drapés de vermeil étaient suspendus, présentant à Dieu les cœurs embaumés de Louis XIII (arcade de gauche) et de son fils Louis XIV (arcade de droite).

L’église ayant été saccagée à la Révolution, puis pillée en 1831 et en 1871, tout ce décor a disparu. Le maitre-autel actuel date de 1836.

Bas-côté de gauche

Surmontés d’une tribune, les bas-côtés sont des galeries qui franchissent quatre portes (ou ‘passages’) tapissées de boiseries qui traversent autant de piliers.

Chapelle du Sacré-Cœur

En empruntant le bas-côté gauche, après la troisième de ces portes, on atteint la chapelle du Sacré-Cœur, aménagée dans le bras gauche du transept. La statue du Sacré-Cœur fut sculptée par Jean-Marie Bonnassieux (1810-1892).

Entrée de la sacristie et chapelle absidiale de gauche

Après la quatrième porte, nous voici devant l’entrée de la sacristie et devant la chapelle Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, dont l’autel est surmonté de la statue intitulée La Vierge des douleurs de Germain Pilon (1528-1590), un des plus importants sculpteurs de la Renaissance française.

Chapelle de la Vierge

En empruntant le bas-côté droit, on atteint au transept la chapelle de la Vierge (1828).

À gauche et à droite de son autel, se trouvent les sculptures allégoriques en plâtre La Religion instruisant un jeune Américain (1745) de Nicolas-Sébastien Adam (1705-1778) et L’Ange de la Religion fouettant l’idolâtrie (1745) de Jean-Joseph Vinache (1697-1754).

Chapelle absidiale de droite

Au fond du bas-côté droit est situé un autel sobre, surmonté d’un crucifix.

Orgue

En nous dirigeant vers la sortie de l’église, on admirera l’orgue. Il date de 1871. Les tourelles de son buffet sont surmontées de Saint Paul, entouré de deux anges musiciens.

Arrière de la nef

De chaque côté de la sortie principale, on peut voir les statues de Saint Paul (à gauche sur la photo) et de Saint Pierre (à droite), au-dessus des bénitiers en coquillage offerts par Victor Hugo.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8 (7e, 10e et 12e photos), objectifs PanLeica 25 mm F/1,4 (4e et 13e photos) et M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (les autres photos)
 1re photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 15 mm
 2e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 22 mm
 3e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 600 — 12 mm
 4e  photo : 1/80 sec. — F/1,4 — ISO 400 — 25 mm
 5e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 18 mm
 6e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 320 — 40 mm
 7e  photo : 1/80 sec. — F/1,8 — ISO 320 — 8 mm
 8e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 5000 — 12 mm
 9e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 12 mm
10e photo : 1/80 sec. — F/1,8 — ISO 400 — 8 mm
11e photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 15 mm
12e photo : 1/60 sec. — F/1,8 — ISO 800 — 8 mm
13e photo : 1/60 sec. — F/1,4 — ISO 400 — 25 mm
14e photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1600 — 12 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’église de Val-de-Grâce (1645-1667)

Publié le 8 décembre 2015 | Temps de lecture : 10 minutes

La naissance d’un dauphin

En 1638, Anne d’Autriche — une princesse espagnole en dépit de son titre — est l’épouse de Louis XIII. Elle a 36 ans. Après 23 ans de mariage, elle n’a toujours pas donné d’héritier au roi de France.

Mariée à celui-ci en 1615 en vertu d’une entente matrimoniale entre l’Espagne et la France, sa nuit de noces fut un désastre.

Elle et le roi n’ont que quatorze ans. Aucun d’eux n’a d’expérience sexuelle. Mais la reine mère — qui assure la régence depuis le décès d’Henri IV en 1610 — ne veut pas qu’on puisse remettre en question cette union dynastique.

Dans la chambre nuptiale, dans des circonstances demeurées obscures, on interviendra afin de s’assurer que la mariage soit consommé dès cette nuit-là.

Traumatisé, le jeune roi portera longtemps rancune à sa mère. Mais surtout, il ne s’approchera plus de son épouse pendant les quatre années suivantes.

À la suite de cette première expérience humiliante, au fil des années, la sexualité de Louis XIII se développera vers un attrait exclusif à l’égard de courtisans de sexe masculin.

Le roi passe la nuit très rarement dans la chambre de la reine, et lorsque c’est le cas, c’est dans le seul but de tenter d’assurer la pérennité de la dynastie par la conception d’un héritier.

Après plusieurs fausses couches, à la surprise générale, la reine donne finalement naissance à un bébé masculin le 5 septembre 1638. Cet héritier règnera à partir de 1643 sous le nom de Louis XIV.

Une réalisation parsemée d’embuches

Au cours de la longue période où elle est délaissée, la reine avait promis à Dieu qu’elle ferait construire une église si elle devait donner un héritier au royaume.

Son choix se porte sur l’abbaye de Val-de-Grâce, en construction depuis 1624 et qui, plusieurs fois, lui a servi de refuge contre les intrigues de la cour.

Avec le décès de Louis XIII en 1643, la reine assure la régence avec l’appui de Mazarin et jouit d’un accès privilégié aux finances du royaume.

Elle achète différents lots qui agrandissent considérablement la superficie de Val-de-Grâce.

De plus, elle confie en 1645 à l’architecte François Mansart le soin de construire un temple magnifique qui complétera l’abbaye.

Mais François Mansart est un perfectionniste, jamais satisfait de ce qu’il est en train de faire.

Relevé de ses fonctions un an plus tard en raison notamment de ses hésitations, François Mansart passe le flambeau à Jacques Lemercier qui conserve les plans de son prédécesseur, n’apportant que des modifications mineures.

Toutefois, de 1648 à 1651, la révolte du parlement de Paris et d’une bonne partie de la noblesse contre le pouvoir royal (soit la Fronde), retarde les travaux. Ceux-ci ne reprendront qu’en 1655.

Entretemps, l’architecte Lemercier décède. Pierre Le Muet est chargé de l’achèvement des travaux.

Celui-ci agrandira le monastère mais poursuivra telle quelle la construction de l’église. Il sera assisté de 1665 à 1667 par Gabriel Le Duc.

L’église Val-de-Grâce est finalement complétée en 1667, vingt-deux ans après la pose de la première pierre et un an après le décès d’Anne d’Autriche (qui y sera inhumée).

Les antécédents

Les premières églises à dôme de Paris furent :
• l’église Saint-Joseph-des-Carmes (1613-1620),
• l’église du couvent des filles de la Visitation (1632-1634),
• l’église Saint-Louis-des-Jésuites (1627-1641), et
• la chapelle de la Sorbonne (1635-1642), propriété du cardinal de Richelieu.

En 1667, l’église de Val-de-Grâce devenait la cinquième.

Description de l’église

Façade de l’église de Val-de-Grâce, en 2003

L’église de Val-de-Grâce a pour thème la Nativité.

Sa façade à deux étages est de style baroque romain. Elle présente en avancée un portique surmonté d’un fronton triangulaire.

Celui-ci porte la dédicace (en latin) : « À Jésus naissant et à sa mère la Vierge », une allusion à la naissance de Louis XIV et à la régente, commanditaire de l’œuvre, en tant que mère.

Les sœurs du Val-de-Grâce étant des Bénédictines, de part et d’autre de ce portique, on trouve des niches qui honorent les deux saints patrons de la communauté; Saint Benoît (à droite) et Sainte Scholastique (à gauche).

Ces sculptures ont été réalisées par François-Théodore Devaulx (1802-1870) en remplacement de celles — en marbre blanc et sculptées par François Anguier — qui honoraient les mêmes saints et qui décoraient originellement la façade de l’église.

Aperçu de l’intérieur
Maitre-autel à baldaquin et coupole

Lorsqu’on pénètre dans cette église, le maitre-autel et son somptueux baldaquin en marbres polychromes attirent immédiatement l’attention. Ils sont l’œuvre de Pierre Le Muet, élève du Bernin.

Autel

Immédiatement au-dessus du tabernacle, on a placé les personnages de la crèche, en marbre de carrare, rappelant le thème de la Nativité.

Il s’agit là d’une copie du chef-d’œuvre de Michel Anguier.

L’original, créé pour Val-de-Grâce, fut transféré en 1805 dans la chapelle de la Vierge de l’église Saint-Roch de Paris. Bien plus tard, le curé de Saint-Roch ayant refusé de rendre la crèche à Val-de-Grâce en dépit de la demande de Napoléon III, on décida d’en sculpter une copie identique qui se trouve donc à Val-de-Grâce en remplacement de l’original.

Couronnement du baldaquin

Ce baldaquin est surmonté d’un couronnement en bois doré, œuvre de Michel Anguier. Les rubans que déploient les angelots portent des citations du Gloria in excelsis Deo (c’est-à-dire Gloire à Dieu au plus haut des cieux). Ils expriment la reconnaissance à Dieu pour la naissance de Louis XIV.

Fresque de la coupole

Au-dessus du chœur, la coupole repose sur un tambour percé de fenêtres. Cette coupole est décorée d’une fresque de Pierre Mignard intitulée La Gloire des Bienheureux.

Au sein d’une nuée d’environ deux cents personnages sacrés, au centre de laquelle se trouve la Sainte Trinité, on distingue (ci-dessus à 8h) la reine Anne d’Autriche agenouillée, portant une cape en hermine brodée de fleurs de lys dorés, offrant l’église de Val-de-Grâce à Dieu, réalisant ainsi sa promesse.

Pendentif de Saint Marc

Les quatre pendentifs à la rencontre des arcs qui supportent la coupole représentent les quatre évangélistes (ici Saint Marc, symbolisé par le lion à ses pieds).

Orgue

À gauche du chœur, dans un espace clôturé par une grille dorée, se trouve un orgue de Cavallé-Coll conçu entre 1851 et 1853 et destiné à l’église Sainte-Geneviève. En 1885, cette dernière devint le Panthéon. On transféra l’orgue, devenu inutile, à l’église de Val-de-Grâce.

Avant que cet orgue y soit aménagé, cet espace portait le nom de Chapelle Sainte-Anne (la patronne de la reine). C’est là qu’étaient placés de nombreux monuments au cœur de princes et princesses de la famille royale de France.

Au moment de l’embaumement, le cœur était prélevé, puis placé dans un monument spécial (une urne scellée reposant sur un socle ou sur une sculpture) appelé monument au cœur.

Souvent accompagné d’un message d’affection du défunt, ce monument était destiné à être exposé publiquement.

L’église Val-de-Grâce accueillit plusieurs de ces monuments au cœur.

Après la Révolution, ils ont été profanés puisque leur contenu possédait une valeur marchande. En effet, dans le milieu artistique, les cœurs momifiés, réduits en poudre et mélangés à des huiles et des pigments, avaient la réputation de conférer un glacis extraordinaire aux toiles peintes à l’aide de ces mélanges.

De l’autre côté du chœur, en face l’espace où est logée l’orgue, se trouve le Chœur des religieuses. C’est là que les religieuses, assises sur des stalles, prenaient place afin d’écouter la messe.

Elles étaient séparées du chœur proprement dit par une grille dorée qui les dissimulait partiellement du regard des curieux

On accédait au Chœur des religieuses directement à partir du monastère, sans passer par l’extérieur.

Voûte

La lumière naturelle qui inonde cette église provient d’une série de grands vitraux transparents aménagés immédiatement sous sa voûte richement décorée par Philippe de Buyster.

Allégories de l’Humilité et de la Virginité

De chaque côté du vaisseau central, les piliers sont séparés par des arcades décorées d’allégories représentant dix-huit vertus (l’abnégation, la bonté, la charité, l’espérance, la justice, etc.). Elles furent sculptées par Michel Anguier, responsable (rappelons-le) de la crèche du chœur et du couronnement du baldaquin.

Dans la photo ci-dessus, l’Humilité (à gauche) repousse un ange qui lui présente les lauriers de la Gloire et rejette à ses pieds les attributs du pouvoir (sceptre et couronne). À droite, la Virginité, un lys au bras et un agneau à ses pieds, indique du doigt la voie du salut.

Pour terminer, signalons que le riche pavage en marbre polychrome de l’église est de Nicholas Pasquier.

Dôme de l’église

Originellement, les bandes verticales en relief du dôme étaient décorées d’or, comme seront celles du dôme de l’hôtel des Invalides (dont la construction débutera en 1670). On imagine l’émerveillement des gens de l’époque devant la splendeur et la nouveauté de l’édifice.

De nos jours, l’église de Val-de-Grâce représente le plus bel ensemble conventuel français du XVIIe siècle et la plus importante contribution d’Anne d’Autriche au patrimoine architectural de la capitale.

Elle exprime finalement le talent et la maitrise des artisans français de l’époque.

Détails techniques : Appareils Canon Powershot G6 (1re photo) et Olympus OM-D e-m5 (les autres photos), hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8 (3e photo) et objectifs M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (2e, 5e, 8e et 10e photos), PanLeica 25 mm F/1,4 (4e, 6e et 7e photos), M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (9e photo) et M.Zuiko 75 mm F/1,8 (11e photo)
  1re photo : 1/1000 sec. — F/2,8 — ISO 100 — 7,1 mm
  2e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 12 mm
  3e  photo : 1/80 sec. — F/1,8 — ISO 200 — 8 mm
  4e  photo : 1/80 sec. — F/1,4 — ISO 200 — 25 mm
  5e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 500 — 22 mm
  6e  photo : 1/100 sec. — F/1,4 — ISO 200 — 25 mm
  7e  photo : 1/200 sec. — F/1,4 — ISO 200 — 25 mm
  8e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 12 mm
  9e  photo : 1/160 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 7 mm
10e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 250 — 40 mm
11e  photo : 1/2500 sec. — F/1,8 — ISO 200 — 75 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Temple du Marais (1632-1634)

Publié le 6 décembre 2015 | Temps de lecture : 4 minutes

L’Ordre de la Visitation Sainte-Marie a été fondé en 1610 à Annecy, une ville française située près de la frontière suisse.

À l’origine, les religieuses de cette communauté avaient comme tâche principale de visiter les malades et les pauvres afin de les réconforter.

Trois d’entre elles arrivent à Paris en 1619. Après plusieurs déménagements nécessités par l’accroissement de leurs effectifs, elles acquièrent en 1629 un hôtel particulier situé près de la Bastille.

Grâce à la générosité de leurs mécènes, elles y construisent d’abord un monastère puis, de 1632 à 1634, une église.

L’architecte de celle-ci était François Mansart (1598-1666), membre d’une prolifique famille d’architectes dont le plus connu est son petit-neveu, Jules Hardouin-Mansart.

Temple du Marais
Détail de la façade du temple du Marais

Après l’église Saint-Joseph-des-Carmes (1613-1620), l’église du couvent des filles de la Visitation (qu’on appelle de nos jours Temple du Marais), fut la seconde église à dôme de Paris.

Mais contrairement à la première — qui est une église en croix dont la croisée du transept est surmontée d’un dôme — l’architecte de cette église-ci fit preuve d’une plus grande audace.

À l’examen des plans, on peut voir qu’il s’agit d’une rotonde — c’est à dire d’un espace circulaire surmonté d’un dôme — autour de laquelle d’articulent un vestibule rectangulaire au nord, un autel elliptique du côté opposé, et deux chapelles latérales arrondies, peu profondes, respectivement en est et en ouest.

Entre ces espaces, disposés en ‘X’ autour de la rotonde et séparés d’elle par des portes ou des grilles se trouvent trois autres chapelles et une sacristie (en plus d’une autre sacristie, plus à l’arrière, complètement séparée de la rotonde).

Intérieur du temple du Marais

De la rotonde, on accède à l’autel en montant six marches aux coins arrondis. Cet autel est surmonté d’une coupole elliptique assez basse, dont on entrevoit le pourtour richement décoré sur la photo ci-dessus.

Coupole du temple du Marais

Pour ce qui de la coupole de la rotonde, celle-ci mesure treize mètres de diamètre.

Alors que ses fenêtres sont surmontées d’un chérubin, le pourtour du lanterneau est décoré de huit cartouches sur lesquels sont gravés (en latin) : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la Terre aux hommes de bonne volonté ».

Selon les sources, à la Révolution, l’église fut transformée en club révolutionnaire ou en entrepôt de livres. Toute la décoration intérieure (autre que sculptée) fut détruite.

En 1803, l’ancienne église de la Visitation Sainte-Marie, devenue propriété de l’État depuis la Révolution, redevint un lieu de culte. Celui-ci fut attribué à l’Église réformée sous le nom de « Temple Sainte-Marie », renommé « Temple du Marais » en 1992.

Au cours de la guerre franco-prussienne de 1870-1871, une barricade fut dressée à deux pas du temple. Pour cette raison, son extérieur fut sérieusement endommagé. Mais l’intérieur ne fut pas atteint.

La restauration entreprise quelques années plus tard permit de redonner au temple son lustre d’autrefois.

Détails techniques des photos en couleur : Olympus OM-D e-m5, hypergone 8 mm F/1,8 (3e photo), objectifs M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (2e photo) et M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (1re et 2e photos)
1re photo : 1/2500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
2e  photo : 1/1600 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
3e  photo : 1/60 sec. — F/1,8 — ISO 250 — 8 mm
4e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 320 — 10 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La Prière

Publié le 8 juillet 2015 | Temps de lecture : 1 minute
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Achevée en 1517 à Paris, la chapelle de la Vierge est la seule partie de l’église St-Gervais-St-Protais où il est interdit de photographier.

Hier, en travaillant sur les photos prises dans cette église l’automne dernier, j’ai trouvé celle-ci.

A-t-elle été prise avant qu’on m’ait prévenu de l’interdiction de photographier ? Avais-je remarqué au premier plan cette priante suppliant la Vierge ? Je ne me rappelle plus.

J’aime les photos qui racontent une histoire, qui disent quelque chose. Celle-ci montre que parfois, la photographie documentaire peut être aussi expressive qu’une mise en scène. À la différence que dans ce cas-ci, tout est sincère et vrai.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/80 sec. — F/6,3 — ISO 5000 — 18 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel