Publié le 19 août 2023 | Temps de lecture : 5 minutes
Lors de mon premier voyage à Paris, effectué en octobre 2003, j’habitais dans un monastère situé dans le quartier des Champs-Élysées, plus précisément sur l’avenue de Friedland. Cette avenue commémore une importante victoire des armées napoléoniennes contre les Russes, le 14 juin 1807, au port allemand de Friedland.
Dans le quartier se trouve également la rue Balzac. Celle-ci traverse l’avenue de Friedland à proximité du monastère. Cette rue ne fait pas que contribuer à la célébrité d’un auteur déjà si honoré de son prénom, mais rappelle aussi la maison qu’il occupa tout près, à l’intersection des rues aujourd’hui appelées respectivement Beaujon et Balzac. À l’origine, il s’agissait d’une garçonnière que Nicolas Beaujon, banquier à la Cour de Louis XVI, s’était fait construire dans un endroit alors peu développé de Paris, afin d’y recevoir les demoiselles avec lesquelles il entretenait des relations très amicales, loin des bruits et des regards si indiscrets de ses concitoyens. Après quelques décennies, les charmes fanés de sa personne ne réussissant plus à attirer la chair fraiche dont il raffolait tant, le banquier y fit construire des montagnes « françaises », ancêtres de nos montagnes russes. Utiliser un parc d’attractions à cette fin était original et remporta quelques succès. L’idée fut d’ailleurs reprise beaucoup plus tard par un chanteur pop américain.
Après la mort de Beaujon, la propriété devint un lieu de divertissement avec des cabarets populaires, des boutiques et des attractions qui connurent un engouement jusqu’en 1824. Après le déclin des lieux, Balzac s’en porta acquéreur en 1846. Puis, hélas, nouvel abandon après la mort de l’écrivain survenue en 1850. En 1874, le site fut acheté par la veuve de Salomon Rothschild, la baronne Adèle, qui rasa le tout pour y construire un hôtel particulier dans le style Louis XVI. Cet hôtel abrite aujourd’hui le Centre national de la photographie. Dans un quartier où chaque mètre carré possède une valeur immobilière importante, l’hôtel Solomon-Rothschild se pare d’un écrin de verdure qui donne une idée de la fortune d’une des plus riches familles d’Europe.
Face à ce site, lieu de tant de plaisirs coupables, se dresse aujourd’hui le monastère où j’habitais et dont la façade austère est percée de vitraux qui laissent pénétrer la lumière sans rien révéler des environs. Il serait facile d’y voir là une silencieuse réprobation des pères du Saint-Sacrement à l’égard du voisinage. En réalité, il n’en est rien puisque le monastère, dont la chapelle date de 1876, a été construit bien après que les environs aient cessé d’être des lieux de perdition.
À proximité du monastère, plus précisément à l’intersection de la rue Balzac et de l’avenue de Friedland, se trouve la brasserie Le Balzac. C’est dans ce bistro que je pris mon premier repas parisien.
Transporté de l’aéroport à Paris par un car d’Air France — dont l’itinéraire se termine à l’Arc de Triomphe — j’avais trainé mes valises jusqu’à ce restaurant. J’avais pris place à l’extérieur, à l’une de ces tables désertées à cette époque de l’année en raison du temps plus frais.
Au menu, je m’étais laissé tenté par un veau au romarin. Il s’agissait de trois pyramides de veau nappées d’une sauce blanche parfumée au romarin. Avec un peu d’imagination, on aurait pu penser à des montagnes « françaises » en hiver. Chacune de ces pyramides mesurait bien huit centimètres de haut. Au total, cela représentait donc une portion relativement copieuse de viande. Celle-ci était tendre au point que j’utilisai peu le couteau à ma disposition.
Le début de chaque bouchée était dominé par la sauce. Si le romarin y avait été encore plus présent, c’eût été vulgaire. On y avait donc utilisé cet épice à la limite du bon gout. Par conséquent, la première impression gustative était le parfum résineux prononcé du romarin qui s’estompait progressivement au fur et à mesure qu’on avalait la sauce. À l’extinction de celle-ci, se révélait le gout délicat des sucs de la viande. Au creux des impulsions gustatives, après une mastication qui n’avait laissé que les fibres broyées du muscle de l’animal, il suffisait de prendre une gorgée de vin rouge — une seule, à ce moment précis — pour que les effluves parfumés du Côte-du-Rhône-Village vous emplissent soudainement la bouche. À l’occasion de ce bain buccal, l’acidité du vin nettoyait et excitait les papilles gustatives, régénérait le gout et le préparait à la bouchée suivante.
Le repas fut donc une suite toujours renouvelée de ces parfums. Éberlué à la fin par cette succession de contrastes — à défaut de l’être par le vin — je quittai Le Balzac dans cet état de béatitude que partageaient probablement les invitées du banquier Beaujon après l’essai des manèges qui réussissaient si bien à les étourdir.
Publié le 17 février 2022 | Temps de lecture : 2 minutes
À la suite de la Grande Dépression de 1929, beaucoup de gouvernements ont entrepris des travaux publics destinés à combattre le chômage.
Parmi les projets créés par la ville de Montréal, on compte une vingtaine de vespasiennes construites dans des lieux publics.
Les vespasiennes sont des urinoirs publics pour homme. Celui du parc La Fontaine a été construit en 1931 par l’architecte Donat Beaupré. De leur côté, les femmes disposaient de leurs propres toilettes, aménagées à l’intérieur d’autres bâtiments.
Depuis longtemps, la vespasienne du parc La Fontaine a perdu sa fonction première. Pendant quelques décennies, elle a servi d’entrepôt. Restaurée en 2017, elle est en attente d’une troisième vie.
Les vespasiennes tirent leur nom de l’empereur Vespasien qui régna sur Rome de 69 à 79 de notre ère. On a longtemps cru qu’il les avait ‘inventées’.
En réalité, il avait plutôt instauré une taxe sur la collecte d’urine, à l’époque utilisée par les teinturiers.
On s’était beaucoup moqué de cette taxe impériale. Vespasien l’avait justifiée par cette réplique devenue proverbiale : « L’argent n’a pas d’odeur ».
En 2006, à l’époque de ma visite, Amsterdam possédait de véritables vespasiennes, à la fois simples et efficaces.
À Paris, l’urinoir public a été introduit par le préfet Claude-Philibert de Rambuteau en 1834.
Mais il fallut attendre novembre 1981 pour que les vespasiennes fassent place aux sanisettes, adaptées également à l’usage féminin. Celles-ci sont gratuites depuis 2006.
De nos jours, dans toutes les grandes villes, vespasiennes et sanisettes font place aux cabines d’aisance à nettoyage automatique.
Détails techniques :
1re photo : Panasonic GX1 infrarouge à spectre complet, objectif Lumix 14-42mm + filtre Grün Rollei + filtre bleu B+W KB20 + filtre bleu 80A d’Hoya — 1/80 sec. — F/5,4 — ISO 160 — 31 mm
2e et 3e photos : Canon Powershot G6.
Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés à l’infrarouge couleur, veuillez cliquer sur ceci.
Publié le 9 juin 2021 | Temps de lecture : 4 minutes
Cliquez sur l’image pour démarrer
Introduction
Ce diaporama a pour sujet le nord du quatrième arrondissement de Paris.
Le territoire visité est délimité à l’ouest par le boulevard Sébastopol, au nord par une rue qui porte successivement les noms de Rambuteau, des Francs-Bourgeois et du Pas de la Mule, à l’est par le boulevard Beaumarchais, et au sud par la rue de Rivoli et sa suite orientale, la rue Saint-Antoine.
Le diaporama débute par un aperçu du Bazar de l’hôtel de ville, un des grands magasins de Paris. Il se poursuit par quelques commerces et restaurants le long du côté nord de la rue de Rivoli ou à proximité sur ses rues adjacentes.
De 0:48 à 1:24, nous sommes à la Place du Marché-Sainte-Catherine. Celle-ci se distingue par les arbres qui y poussent; ce sont des muriers blancs de Chine.
Les poissonniers de l’ancien marché Sainte-Catherine ayant besoin d’eau pour nettoyer leur marchandise, une fontaine — appelée fontaine de Jarente — fut aménagée pour eux en 1783 (à 1:25).
De 1:27 à 1:43, nous visitons l’hôtel de Sully, construit entre 1624 et 1630 et acheté quatre ans plus tard par de duc de Sully, ex-conseiller d’Henri IV.
À l’arrière, la porte de droite de l’orangerie (à 1:43) donne accès directement à la Place des Vosges.
Or justement, la voici (de 1:45 à 2:42).
C’est la plus vieille place de Paris. Elle fut aménagée à partir de 1605 (sous Henri IV) et achevée en 1612 (sous Louis XIII). À 1:59, on peut voir la statue équestre de ce dernier qui se trouve au centre de la place.
Fermée sur elle-même et donc protégée des bruits de la ville, cette oasis de verdure est presque carrée (127 x 140 mètres).
Autour de ce parc sont construites des unités d’habitations rigoureusement identiques qui s’alignent de manière continue sur ses quatre faces.
Une de ces unités d’habitations fut occupée par Victor Hugo de 1832 à 1848. C’est devenu un musée consacré à l’écrivain. Le décor n’est pas d’origine mais il donne une idée des gouts de l’époque (de 2:15 à 2:36).
À partir de 2:47, nous voyons quelques établissements le long de la rue du Roi de Sicile ou des rues environnantes.
De 2:55 à 2:58, il s’agit d’un des plus prestigieux salons de thé de la capitale, soit Mariage Frères. Son menu comprend des centaines de thés différents, selon les pays, les années, et même les saisons de la récolte.
À 3:17, nous voici devant le portail de l’hôtel Amelot de Bisseuil, construit entre 1657 et 1660. C’est là que Beaumarchais, locataire de l’immeuble, écrivit Le Mariage de Figaro.
De 3:33 à 4:10, nous visitons l’église Saint-Merri. Ce nom est un diminutif de saint Meredic.
Cette église fut achevée en 1552. Toutefois, les statues de sa façade datent de 1842. L’intérieur, sévèrement endommagé à la Révolution, a été restauré depuis.
Cette fontaine est adjacente au Centre Pompidou, le musée d’art contemporain public de Paris (de 4:28 à 5:24).
De 5:29 à 5:44, nous voyons l’église Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux (1685-1690) dont la façade de 1705 provient de l’église Saint-Éloi-des-Barnabites, démolie depuis.
Sa chaire spectaculaire, d’origine belge, date de 1749 (de 5:33 à 5:36).
De 5:51 à 5:57, il s’agit de l’hôtel d’Albert, reconstruit entre 1586 et 1588.
Et nous terminons (de 6:11 à 6:26) par l’hôtel de Lamoignon, construit de 1584 à 1611.
Son portail est plus récent. Il date de 1718. Au tympan, on y voit deux enfants. Celui de gauche symbolise la Vérité, tournant la tête d’un miroir (qui représente la vanité et l’illusion). Celui de droite symbolise la Prudence, craignant le serpent qu’il empoigne de la main gauche.
Parodié par votre humble serviteur, ce portail sert de page-titre au diaporama.
Détails techniques : Le diaporama présente 171 photos et 5 clips vidéos réalisés à l’aide d’un appareil Olympus OM-D e-m5, et cinq autres réalisées à l’aide d’un Lumix GH1 transformé pour prendre des photos infrarouges.
En ordre décroissant, les objectifs utilisés furent le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (152 photos), le PanLeica 25 mm F/1,4 (7 photos) et le M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (7 photos). Voir aussi : Liste des diaporamas de Paris
Publié le 7 juin 2021 | Temps de lecture : 6 minutes
Cliquez sur l’image pour démarrer
Introduction
Ce diaporama a pour sujet la partie la plus au sud du quartier du Marais.
Le territoire visité est compris entre le boulevard Sébastopol à l’ouest, la rue de Rivoli suivie de la rue Saint-Antoine au nord, le Bassin de l’Arsenal à l’ouest et la Seine au sud.
Nous le verrons en suivant principalement les rues qui le traversent d’ouest en est.
Puisque ces photos ont été prises en 2014 et 2015, beaucoup des établissements commerciaux devant lesquels nous passerons ont disparu, remplacés par d’autres ou en voie de l’être.
Mais Paris, même en se transformant, demeure toujours Paris.
Allons y faire un tour.
Le tout commence à la place du Châtelet, par le Théâtre de la Ville, construit de 1860 à 1862 sur le même plan que le théâtre du Châtelet qui lui fait face.
De 1:09 à 1:23, il s’agit de l’hôtel de ville de Paris. Le bâtiment que nous voyons aujourd’hui fut construit de 1874 à 1882 sur les ruines d’un bâtiment plus ancien réduit en cendres lors de la Commune de Paris de 1871.
À l’origine, il était construit perpendiculairement à la Seine, sur un terrain en terre battue où on déchargeait la cargaison des navires. C’était la Place de la grève (au sens d’une plage).
De nombreuses personnes disponibles s’y rendaient dans l’espoir d’y être embauchées. De ceux qui en revenaient bredouilles, on disait qu’ils avaient fait la grève (d’où le double sens du mot).
De 1:25 à 2:19, c’est l’église Saint-Gervais-Saint-Protais (1494-1621), située à l’est de l’hôtel de ville de Paris.
Le 29 mars 1918, au cours de l’office du Vendredi Saint, un obus allemand y tua 88 personnes. Ce fut le bombardement parisien le plus meurtrier de la guerre.
À la gauche de l’autel (à 1:31), on peut voir une sculpture en bois de saint Protais, et à droite, une sculpture en bois de saint Gervais, toutes deux réalisées en 1625.
À 1:41, il s’agit de la chapelle de la Vierge, achevée en 1517. Sa clé de voute est spectaculairement belle (à 1:42).
Cette église se caractérise par sa grande luminosité. Elle est renommée pour ses vitraux de la Renaissance, dont La Sagesse de Salomon, réalisée par Jean Chastellain en 1531 (de 1:47 à 1:49).
Au 13 de la rue François-Miron (à 2:23), nous apercevons la maison dite « à l’enseigne du Mouton ». Cette maison à colombages n’est pas médiévale (comme on pourrait le croire), mais date du début du XVIIe siècle.
De 2:45 à 2:56, nous faisons la visite du Mémorial de la Shoah. Il fut créé en 2005 sur le site de l’ancien camp d’internement d’où partirent vers les camps d’extermination nazis environ neuf Juifs sur dix déportés de France.
De 2:59 à 3:02, il s’agit de l’hôtel de Beauvais. Construit entre 1565 et 1660, cette résidence est louée à partir de 1769 à l’ambassadeur du prince électeur de Bavière. En 1763-1764, le diplomate y accueillera pendant cinq mois Mozart, alors âgé de sept ans, de même que sa sœur et son père.
Son nom exact est l’hôtel des archevêques de Sens. Pourquoi cette appellation ? C’est que Paris ne devient un archevêché qu’en 1622. Avant cette date, la capitale du royaume dépendait de l’archevêché de Sens.
De 1475 à 1519, l’archevêque de cette ville fit construire ce palais pour être sa résidence parisienne. Il plaça son blason bien en évidence au-dessus de certaines fenêtres (à 3:27).
Le 28 juillet 1830, durant la Révolution de Juillet (en fait, une révolte parisienne qui dura trois jours), un boulet de canon se logea dans la façade de l’hôtel de Sens (à 3:21). Il y est toujours.
De nos jours, ce palais héberge la bibliothèque Forney. Au moment de ma visite, on y présentait une exposition de plus de 400 cuillères.
À 3:43, les murs de ce terrain de sport sont le plus long vestige (soixante mètres) de l’enceinte de Philippe Auguste. Ce roi de France, avant de partir pour la troisième croisade, ordonna la construction d’une muraille afin de protéger la capitale en son absence.
Sur le site des anciens jardins du roi Charles V, on aménagea le Village Saint-Paul (de 3:48 à 3:59), un dédale piétonnier bordé de boutiques, accessible par des portes cochères.
De 4:15 à 4:23, nous voyons l’hôtel Fieubet, du nom de celui qui fit l’acquisition de cette bâtisse en 1676.
Ce que nous apercevons aujourd’hui a peu de rapport avec le palais raffiné qu’il fut originellement. L’intérieur fut transformé en 1866 pour devenir une raffinerie de sucre. Puis en 1877, son nouveau propriétaire, le comte de Lavalette, y boursouffla l’extérieur en le transformant en un pastiche échevelé du baroque italo-espagnol.
De 4:27 à 5:07, nous voyons le Pavillon de l’Arsenal. Celui-ci est le Centre d’information, de documentation et d’exposition d’urbanisme et d’architecture de Paris et de la métropole parisienne.
De 4:47 à 5:05, on notera l’intérêt d’avoir un appareil photo doté d’un bon stabilisateur d’image en plus d’avoir un bon sens de l’équilibre…
À partir de 5:08, nous effectuons une promenade le long de la rue de Rivoli, une rue qui se poursuit sous le nom de rue Saint-Antoine.
De 5:25 à 6:07, il s’agit de l’église Saint-Paul-Saint-Louis, construite de 1627 à 1641. Puisque nous en avons déjà fait une description détaillée, on cliquera sur cet hyperlien pour accéder à notre texte.
À 6:25, voici le lycée des Francs-Bourgeois, situé dans l’hôtel de Mayenne, construit de 1613 à 1617.
De 6:27 à 6:35, nous apercevons l’ancienne église du couvent de la Visitation Sainte-Marie, construite sur les plans de François Mansart en 1632. L’édifice magnifique sert aujourd’hui au culte réformé, sous le nom du Temple du Marais.
Détails techniques : Le diaporama présente 176 photos et 5 clips vidéos réalisés à l’aide d’un appareil Olympus OM-D e-m5.
En ordre décroissant, les objectifs utilisés furent le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (130 photos), le PanLeica 25 mm F/1,4 (26 photos), le M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (9 photos), le M.Zuiko 75 mm F/1,8 (6 photos) et l’hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8 (4 photos). Voir aussi : Liste des diaporamas de Paris
Publié le 18 mai 2021 | Temps de lecture : 15 minutes
Cliquez sur l’image pour démarrer
Présentation du diaporama
Le quatrième arrondissement comprend deux parties; une partie insulaire et une partie qui ne l’est pas.
La partie ‘continentale’ est le sud du Marais (un quartier appelé ainsi parce qu’autrefois marécageux).
Ce diaporama-ci couvre la partie insulaire de l’arrondissement, soit l’est de l’ile de la Cité (sur laquelle est construite Notre-Dame de Paris) et l’ile Saint-Louis.
Sur l’ile de la Cité
Le diaporama commence par un aperçu du Tribunal de Commerce de Paris (de 0:13 à 0:15), puis de l’entrée de la Préfecture de police qui fait face à la cathédrale Notre-Dame (à 0:17).
Des 51 maisons qui, autrefois, hébergeaient les chanoines de la cathédrale, celle du chanoine Feydeau (à 0:19) est une des rares qui a survécu. Par la fantaisie des légendes parisiennes, elle est surnommée ‘Maison du roi Dagobert’ (celui qui, selon la chanson, a mis ses culottes à l’envers).
Sur l’ile de la Cité, mon restaurant préféré était la Réserve de Quasimodo (de 0:27 à 0:37).
À 0:41, il s’agit d’une statue de la Vierge qui décore la façade de l’édifice situé au 15 rue des Ursins (propriété du séminaire de Paris).
Le no 1 de cette rue (à 0:43) est une maison médiévale reconstituée au XXe siècle par l’architecte-urbaniste Fernand Pouillon.
De 0:47 à 0:49, on peut voir le pont de l’Archevêché à l’époque où les amoureux pouvaient y laisser des cadenas d’amour.
La tradition voulait que les amoureux y verrouillent un cadenas qui symbolise leur relation amoureuse et que la clé soit jetée à la Seine en guise d’éternité. Cette pratique — qui fragilise les rambardes — est aujourd’hui interdite.
Le pont Louis-Philippe (à 0:51) est un des cinq ponts qui donnent accès à l’ile Saint-Louis.
Sur l’ile Saint-Louis
Si on exclut les rues au pourtour de l’ile, celle-ci n’est traversée d’est en ouest que par la rue Saint-Louis-en-l’ile. On y trouve de nombreuses boutiques intéressantes.
À 1:01, le nom du restaurant L’Ilot Vache est un jeu de mots qui fait allusion au fait que l’ile Saint-Louis fut créée par le remblaiement de plusieurs petites iles sous Louis XIV, dont la principale était l’ile-aux-vaches (inhabitée, et qui devait au pâturage des ruminants, d’où son nom).
• L’église Saint-Louis-en-l’Isle (de 1:09 à 1:53)
L’église Saint-Louis-en-l’Isle fut construite de 1664 à 1726 selon les plans de François Le Vau.
Son délicat clocher est percé de trous pour atténuer la poussée du vent.
Confisquée à la Révolution, elle est restituée au culte en 1805 alors que la première messe est célébrée par le pape Pie VII (dont nous éviterons de prononcer le nom par rectitude politique).
Derrière le maitre-autel est située la chapelle axiale dédiée à saint Louis (à 1:17). Depuis 1845, elle est ornée de peintures à la cire (de Pierre-Jules Jollivet) qui décrivent des épisodes de la vie du saint. Le vitrail a été réalisé en 1842 par Joseph Vigné d’après un carton de Pierre Jollivet.
C’est dans le bras droit du transept qu’on trouve l’autel de la Vierge. Sa statue en stuc, créée vers 1741 par François Ladatte, est devenue à la Révolution une représentation de la déesse de la Liberté, ce qui l’a sauvé de la destruction (à 1:21).
Quant à la statue de Sainte-Geneviève (la patronne de Paris), située dans le bras gauche du transept (de 1:23 à 1:25), c’est une œuvre du même sculpteur. Elle s’est recyclée en statue de la Liberté durant la Révolution, ce qui l’a également sauvée.
Le chemin de croix est en terre cuite peinte et dorée par Jean-Bernard Duseigneur (à 1:27).
À 1:29, la chapelle des âmes du Purgatoire est décorée du vitrail La Résurection créé en 1866 par Alfred Gérete.
La statue de saint Louis (à 1:35) est en grès émaillé (faite par Louis Müller en 1897) d’après une terre cuite d’André-Joseph Allar.
À la chapelle Saint-François-d’Assise, on peut admirer le vitrail conçu en 1842 par Pierre Jollivet (à 1:39). Il représente Blanche de Castille, mère de saint Louis.
L’autel de la chapelle Sainte-Marie-Madeleine est surmonté de Noli me tangere (Ne me touche pas), une copie de la toile perdue peinte en 1735 par Carl van Loo (à 1:41)
À 1:43, il s’agit de la chapelle de la Communion.
À 1:45, la chapelle des Fonts baptismaux est décorée du Baptême du Christ, peinte en 1645 par Jacques Stella.
Le vitrail dédié à sainte Isabelle de France (à 1:47), sœur de saint Louis, décore la chapelle homonyme. Il a été réalisé par Joseph Vigné en 1842 d’après les cartons de Pierre Jollivet.
L’orgue actuel (à 1:51) date 2005. Installé dans un buffet de chêne et de châtaignier, il est dû au facteur Bernard Aubertin.
• Historique de l’hôtel de Lauzun
De tous les hôtels particuliers de Paris ouverts au public, l’hôtel de Lauzun est le seul qui a conservé une bonne partie de ses décors d’origine. On y est admis que sur réservation, accompagné d’un guide.
Dès que le marais situé près du Louvre fut asséché, son territoire servit à la construction d’hôtels particuliers — c’est-à-dire de palais urbains — commandés par des nobles désireux de se rapprocher du Louvre (où vivait la famille royale).
En comparaison, dès que l’ile Saint-Louis fut remblayée et offerte au développement immobilier, ce sont principalement des familles récemment enrichies (et en quête d’anoblissement) qui s’y établirent. Dont Charles Gruÿn, fournisseur aux armées du roi durant la querre de Trente Ans.
C’est lui qui s’adressa aux architectes Louis Le Vau et Charles Chamois pour qu’on lui construise un hôtel particulier. Ce qui fut fait de 1650 à 1659.
Cette résidence fastueuse fut vendue en 1682 à Antonin Nompar, comte de Lauzun (d’où le nom actuel de l’hôtel).
Qui est ce comte de Lauzun ?
À l’origine, c’est un cadet de Gascogne (comme d’Artagnan). Après des faits d’armes qui lui valurent d’être nommé colonel général des dragons, il courtise ardemment la grande Mademoiselle, cousine de Louis XIV. À 43 ans, c’était une des célibataires les plus riches d’Europe.
Quand la cousine du roi tomba amoureuse de ce parvenu, leur liaison devint une affaire d’État.
Après avoir consenti à leur union, Louis XIV se ravisa, ce qui mit le comte de Lauzun en colère. Les injures qu’il prononça parvinrent jusqu’aux oreilles du roi.
Ce qui valut au comte de Lauzun une peine de prison (écourtée en raison de ses relations), puis l’interdiction d’approcher la cour à moins deux lieux (environ 4 km).
Or justement, l’hôtel de la famille Gruÿn (à 18 km du château de Versailles) était à vendre.
Voilà l’essentiel. Maintenant visitons ce palais.
• Visite de l’hôtel de Lauzun (de 1:55 à 3:39)
À 2:11, cette porte du rez-de-chaussée est surmontée d’une grosse coquille sous laquelle est coincée une tête de sanglier. Ceci est une allusion au premier propriétaire de l’hôtel, Charles Gruÿn. Ce nom de famille est une variante de ‘groin’ (désignant un museau de porc ou de sanglier).
Au premier étage, on peut voir la Grande salle et le Cabinet aux armoires.
Actuellement vide, la Grande salle servait de bibliothèque au dernier propriétaire des lieux, Jérôme Pichon (de 2:15 à 2:19)
Le Cabinet aux armoires (de 2:21 à 2:42) est adjacent à la Grande salle. On ignore la fonction de cette pièce à l’origine.
Puisque douze de ses boiseries sont en réalité des portes d’armoires fermées à clé, on présume que ce pourrait être là que Charles Gruÿn entreposait ses documents d’affaires et, qui sait, quelques pièces d’or…
Les huit peintures florales (dont celle à 2:25) seraient de Jean-Baptiste Monnoyer.
À l’époque, tout comme aujourd’hui, lorsqu’on vendait sa résidence, on apportait ses portraits de famille. À l’hôtel de Lauzun, on trouve des peintures allégoriques ou mythologiques, des paysages et des natures mortes (principalement des bouquets). Mais tous les portraits qu’on y voit de nos jours sont des toiles ajoutées aux XIXe et XXe siècles tout en étant anciennes.
En conséquence, des quatre personnages représentés au haut des murs, le seul connu est Marc de Beauvau, grand connétable de Lorraine (à 2:31) peint par Hyacinthe Rigaud dans les années 1720.
Le plafond (de 2:35 à 2:37) célèbre le Triomphe de Cérès, déesse romaine des moissons, peint par Michel Dorigny.
La toile est décentrée vers la fenêtre donnant sur la rue. Ce qui laisse à penser qu’une alcôve se trouvait au fond du cabinet. Effectivement, une photo de 1892 montre le lit de repos utilisé par un des derniers propriétaires de l’hôtel.
Au niveau des yeux, dix petits paysages, tous différents les uns des autres, décorent la pièce (à 2:39). On les attribue au peintre Pierre Patel.
Ils sont espacés par d’autres boiseries sur lesquelles on peut voir le monogramme formé des lettres G et M entrelacées, soit les initiales de Geneviève de Moÿ, deuxième épouse de Charles Gruÿn (à 2:41).
Son mari avait fait mettre l’hôtel à son nom afin de l’empêcher d’être saisi par des créanciers dans l’éventualité où ses affaires tournaient mal. Ce qui fut le cas quelques années plus tard (à la suite de la déchéance de Nicolas Fouquet avec lequel Gruÿn entretenait des liens). Ce qui explique la vente de l’hôtel au comte de Lauzun.
Tout le tour de la pièce, une bande de bois servait à éviter qu’en les déplaçant, le dossier des chaises n’abime les murs peints (à 2:43).
En empruntant de nouveau l’escalier d’honneur, on atteint le deuxième étage.
Au haut de cet escalier, on peut voir d’un côté la niche d’Apollon (à 2:45) et de l’autre, la niche de Minerve (à 2:47).
Le plafond est décoré d’une peinture en trompe-l’œil intitulée Le temps dévoilant la Vérité (à 2:49). Ici, sous un ciel lourd, le vieillard Chronos, ailé et armé d’une faux, soulève un grand voile rouge qui cachait la Vérité nue.
On pénètre ensuite dans l’antichambre (de 2:51 à 3:01). À l’intérieur, ses quatre portes sont surmontées d’un médaillon en bois doré qui représente les vertus cardinales : la Justice, la Force, la Prudence et la Tempérance.
À 2:53, la Tempérance est représentée par une femme qui verse de l’eau dans une coupe de vin.
En dessous de ce médaillon (à 2:55) la porte ne donne sur rien. Elle ne possède pas de poignée ni de serrure. En fait, elle ne s’ouvre même pas. C’est une décoration qui sert à faire symétrie avec la (vraie) porte qui lui fait face (à 2:59) et qui donne accès au Salon de musique.
Cette (vraie) porte est surmontée du médaillon représentant la Prudence. Cette vertu cardinale emprunte ici la représentation allégorique de la déesse romaine du même nom, soit une femme au bras duquel est enroulé un serpent et qui tient un miroir de l’autre.
Toujours à 2:59, l’architecte des lieux a créé une illusion de profondeur. La première porte (celle qui donne accès au Salon de musique) est la seule à deux battants. Les autres — ici toutes ouvertes jusqu’au fond — sont à un seul battant. Or il faut savoir qu’elles ont les mêmes proportions mais sont de taille décroissante, créant ainsi un effet de perspective qui donne l’impression que cette suite d’appartements est plus profonde qu’elle ne l’est en réalité.
Avant de quitter l’antichambre, notons que le bas de ses murs est décoré de panneaux de bois décorés de feuillage enroulé d’où surgit un animal assiégé par deux chiens de chasse (à 3:01).
Successivement, on voit un agneau, un cheval, un cerf, une chèvre, un lièvre, un lion, un ours, un renard, etc. Tous ces animaux ont en commun d’être en vedette dans une ou plusieurs fables d’Ésope.
Passons maintenant au Salon de musique (de 3:03 à 3:15).
À 3:03, sur la cloison au centre qui sépare les deux parties de ce salon, on peut voir un paysage mythologique représentant le repos de Diane et ses compagnes de chasse (dans l’encadrement ovale) et, au-dessus de lui, un paysage marin représentant les amours d’Acis et Galatée sous l’œil jaloux du cyclope Polyphème (dans l’ombre, à droite).
À la droite de ces tableaux, sur un autre mur, on voit un paysage avec Eurydice (épouse d’Orphée) mordue par un serpent.
À 3:05, l’agrandissement du paysage marin représentant les amours d’Acis et Galatée nous permet d’observer les détails de la frise qui coure juste sous le plafond. Sur celle-ci, tous les couples de puttos en stuc blanc sur fond doré sont séparés par le monogramme formé des lettres G et M dorées sur fond bleu.
Au plafond, on peut voir La toilette de Vénus (à 3:13).
Suivent la Chambre à alcôve (de 3:17 à 3:31) et le Boudoir de Daphnis et Chloé (de 3:33 à 3:43).
Dans la Chambre à alcôve, on notera (à 3:19) que la porte à gauche (qui donne accès au Salon de musique) est plus haute que celle de droite (qui donne accès au Boudoir de Daphnis et Chloé).
Ces deux portes participent au jeu de perspective dont nous avons parlé plus tôt.
La Chambre à alcôve comprend deux parties.
La partie avant est richement décorée. De bas en haut, cette décoration superpose des grotesques sur fond doré, les jeux d’enfants en ‘grisaille’, des paysages dans un encadrement rectangulaire surmonté de la tête d’une femme entre deux guirlandes, et finalement des peintures circulaires soutenues par deux puttos ou deux angelots, peintures qui alternent avec des bas-reliefs représentant des vases remplis de fruits. Ouf !
Chez les Romains, Diane est à la fois la déesse de la chasse et de la nuit. Voilà pourquoi on la représente souvent armée d’un carquois et coiffée d’un croissant de lune.
Sur le plafond (à 3:31), on la voit attentionnée sur son char (devant une immense lune) alors que des amours ailés couvrent Endymion du voile du sommeil.
L’alcôve proprement dite, aménagée au fond de la pièce, possède un plafond plus bas et était, à l’époque, fermée d’une draperie. Ce qui signifie qu’elle était plus facile à chauffer et donc, plus confortable en hiver.
Sur le devant de l’alcôve, plus précisément sur la bande de bois doré qui fait le joint entre les deux plafonds (à 3:33), deux amours suspendent une guirlande de feuilles de chêne de chaque côté de la tête de Diane, reconnaissable aux deux carquois croisés devant elle.
Sur cette photo, distingue à peine la peinture circulaire qui décore le plafond bas de la chambre. Elle représente Iris semant des fleurs de pavot sur Morphée (dieu des rêves) endormi.
Les murs du Boudoir de Daphnis et Chloé ont trois niveaux superposés. De bas en haut (à 3:37), des grotesques sur fond or, de grands miroirs qui décuplent en apparence la pièce exigüe, et une partie supérieure où se trouvent quatre illustrations de roman Daphnis et Chloé.
Composé au IIe siècle de notre ère, ce roman est le plus célèbre des récits bucoliques de l’antiquité.
Dans l’ovale central du plafond du Boudoir de Daphnis et Chloé est peinte Flore et Zéphyr de Michel Dorigny.
On y voit la déesse des fleurs qui distribue les bouquets que lui présente Zéphyr (le dieu ailé des vents légers).
Autour d’eux, une profusion de fleurs et de feuillage enroulé, de puttos exubérants soulevant des guirlandes, de masques souriants, alors que deux couples (formés d’un satyre et d’une nymphe) encadrent le monogramme formé des lettres G et M.
Cette apothéose picturale marque la fin de notre visite de l’hôtel de Lauzun.
Pour nous reposer de toute cette splendeur, quoi de mieux qu’un parc. De 3:51 à 3:53, voici donc le Square Barye, créé en 1938 à l’emplacement des jardins des Célestins (une communauté religieuse supprimée à la Révolution). Son monument est à la gloire du sculpteur animalier Antoine-Louis Barye (1795-1875).
Détails techniques : Le diaporama présente 118 photos réalisées à l’aide d’un appareil Olympus OM-D e-m5.
En ordre décroissant, les objectifs utilisés furent le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (56 photos), le PanLeica 25 mm F/1,4 (35 photos), le M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (25 photos) et l’hypergone M.Zuiko 8 mm /F1,8 (2 photos). Voir aussi : Liste des diaporamas de Paris
Publié le 12 mai 2021 | Temps de lecture : 10 minutes
Cliquez sur l’image pour démarrer
À l’exception des chapelles latérales qui se décorèrent au fil des commandites, la cathédrale Notre-Dame de Paris fut construite de 1163 à 1235.
Gravement endommagée les 15 et 16 avril 2019, elle nous apparaitra meurtrie pendant quelques années avant de retrouver son élégance séculaire.
Ce diaporama présente les photos que j’y ai prises avant l’incendie, plus précisément en 2014 et surtout en 2015. Il comprend quatre parties : l’extérieur, les tours, l’intérieur et le trésor de la cathédrale. Note : Pour consulter un guide illustré des termes techniques d’architecture religieuse, on cliquera sur ceci.
L’extérieur
L’édifice fait 127 mètres de long. Sa façade possède 40 mètres de large. Il occupe 5,5 km².
• La façade (côté occidental)
Cliquez sur l’image pour l’agrandir
De bas en haut, la façade (à 0:09) se compose des trois portails — celui de la Vierge à gauche, celui du Jugement dernier, et le portail Sainte-Anne à droite — de la galerie des rois d’Israël et de Juda, de la rosace occidentale, de la Grande galerie (formée d’une succession de fines colonnettes) et des deux tours percées d’ouvertures ogivales qui laissent paraitre les abat-sons recouverts de plomb oxydé.
Les rois d’Israël et de Juda sont au nombre de 28. Ils symbolisent les 28 générations qui, selon l’évangile de saint Matthieu, séparaient le roi Isaï (père du roi David) de saint Joseph.
Cliquez sur l’image pour l’agrandir
Le portail central est celui du Jugement dernier (de 0:13 à 0:15). Immédiatement au-dessus des deux portes, aux extrémités du tympan, deux anges sonnent les trompettes (en réalité, il s’agit de saqueboutes) qui déclenchent la résurrection des morts. Au-dessus d’eux, saint Michel procède à la pesée des âmes; à gauche, les élus seront conduits au paradis alors qu’à droite, deux démons entrainent les pécheurs ligotés vers l’enfer.
Au sommet du portail, le Christ rend sentence entouré de deux anges portant les instruments de la Passion (les clous et la Croix), alors qu’agenouillés, la Vierge (à gauche) et saint Jean (à droite) intercèdent en faveur des humains.
Tout cela se déroule sous un ‘arc-en-ciel’ formé de six rangées d’anges, de patriarches, de martyrs et de vierges. En dépit du foisonnement de personnages, chacun d’eux est différent.
Cliquez sur l’image pour l’agrandir
À l’exception de la Vierge à l’enfant sur le trumeau et des huit statues à sa hauteur (dont saint Denis décapité à gauche), le portail de la Vierge a conservé la plupart de ses sculptures d’origine (à 0:17).
De bas en haut, son tympan représente trois prophètes et trois rois (situés de part et d’autre de l’Arche d’Alliance), puis la mise au tombeau de Marie et au sommet, le couronnement céleste de la Vierge.
• Le côté sud
Au haut du bras droit du transept (à 0:23) on peut voir une petite rosace. Au sommet se trouve une statue du Christ bénissant, entouré de saint Marcel, le neuvième évêque de Paris (à gauche) et de saint Étienne (à droite).
En dessous, la rosace de treize mètres de diamètre (à 0:25) domine la composition. De chaque côté d’elle, on voit les statues de saint Jean-Baptiste (à gauche) et saint Pierre (à droite).
Le portail du bras droit du transept est dédié à saint Étienne (à 0:27). Précisons que Notre-Dame de Paris a été construite sur le site d’une église antérieure consacrée à saint Étienne, le premier martyr chrétien (mort lapidé).
• Le chevet (côté oriental)
Au milieu du square Jean XXIII, une fontaine néogothique a été installée en 1845 (à 0:29).
• Le côté nord (à 0:31)
Située sur ce côté, la porte des Chanoines (à 0:33) leur permettait d’entrer dans la cathédrale tout près du chœur. Le tympan de cette porte représente des scènes de la vie de saint Marcel.
Le portail du Cloitre (à 0:35) est celui qui permet aux fidèles d’entrer par le bras gauche du transept.
De bas en haut, son tympan représente des scènes de l’enfance du Christ (Nativité, présentation au temple, massacre des Innocents et fuite en Égypte), alors que les parties supérieures illustrent la légende de Théophile.
Qui est donc ce Théophile ? C’est un évêque qui œuvrait dans le sud de la Turquie actuelle et qui, lorsque plus jeune, aurait vendu son âme au diable afin de sortir de la pauvreté. Puis regrettant ce pacte, il le fit annuler par la Vierge. Au sommet, on le voit œuvrer pour le bien après sa délivrance.
À 0:37, il s’agit du palais archiépiscopal.
Les tours
C’est par une entrée située près du côté gauche de la façade qu’on accède aux tours. Pour ce faire, il faut gravir 422 marches en incluant celles qui donnent accès à la billetterie.
Au Moyen-Âge, la salle de la billetterie (à 0:43) servait de refuge nocturne aux sans-abris.
Le flèche de 45 mètres de la cathédrale culmine à 96 mètres du sol. Elle est entourée des statues en cuivre repoussé des apôtres et évangélistes. Elles ont été exécutées par le sculpteur Victor Geoffroy-Dechaume.
La statue de saint Thomas (patron des architectes) emprunte les traits de Violet-le-Duc. C’est la seule sculpture tournée vers la flèche (à 0:53).
Au total, il y a dix cloches; deux dans la tour nord et huit dans la tour sud.
Les cloches s’articulent dans le beffroi en bois à l’intérieur de chaque tour. Cette structure est indépendante de la maçonnerie. Cela évite que les fortes vibrations des cloches en mouvement soient transmises aux tours. Ce qui, à la longue, finirait par les abimer.
Dans la tour nord, la plus belle des deux s’appelle Marie (de 0:57 à 1:00). Fondue en 2012, elle pèse six tonnes et sonne en sol dièse. Le texte du ‘Je vous salue Marie’ y est sculpté en relief.
Beaucoup plus grosse, la cloche Emmanuel pèse 13,3 tonnes (à 1:01). Elle sonne en fa dièse. C’est la seule cloche de la cathédrale qui soit antérieure à la Révolution; elle date de 1681.
En effet, toutes les cloches, sauf le bourdon Emmanuel, ont été fondues pour en faire des canons en 1792.
À l’occasion de la grande restauration de la cathédrale, on reconstitua en 1856 les huit cloches de la tour sud. Toutefois, elles possédaient un défaut majeur; elles ne s’accordaient ni avec le bourdon Emmanuel ni entre elles.
C’est finalement en 2012 qu’on remplaça toutes les cloches de la cathédrale, sauf le bourdon.
Quatre des cloches de 1856 sont exposées à l’arrière de la cathédrale (à 1:03), par respect pour celles qui ont annoncé tous les grands évènements de l’histoire de France aux XIXe et XXe siècles (dont la libération de Paris).
Le bestiaire fantastique de Notre-Dame se divise en chimères et en gargouilles (de 1:05 à 1:16).
On les distingue par le fait que les gargouilles évacuent l’eau de pluie à distance des murs alors que les chimères n’ont qu’une fonction décorative.
L’intérieur
Après 23 ans d’un mariage stérile, Louis XIII apprit en 1638 que son épouse était enceinte. Il fit alors ce qu’on appelle le ‘vœu de Louis XIII’. Il s’agissait d’un ensemble de promesses dont l’une consistait à reconstruire le maitre-autel de la cathédrale avec une image de la Vierge qui tient entre ses bras celle de son précieux fils descendu de la croix. En somme, une Piéta.
Mais le roi décéda cinq ans plus tard sans avoir pu réaliser cette dernière promesse. C’est son fils, Louis XIV qui s’en chargea.
Cliquez sur l’image pour l’agrandir
Confié au sculpteur Nicolas Coustou, le nouveau maitre-autel (à 1:23) est surmonté d’une Piéta en marbre. À sa gauche est placée une statue de Louis XIV agenouillé (sculptée par Antoine Coysevox) et à sa droite, une statue de son père (Louis XIII) offrant sa couronne royale (due à Guillaume Coustou, fils de Nicolas).
Le socle du maitre-autel est garni d’un bas-relief en bronze doré représentant la déposition de la Croix.
Devant le chœur, de part et d’autre, s’alignent les stalles de bois permettant aux chanoines de s’assoir durant l’office (de 1:23 à 1:26). Le haut des dossiers est orné d’un bas-relief qui illustre la vie de la Vierge.
La plus ancienne sculpture de la cathédrale est cette Vierge à l’Enfant, datant du XIVe siècle (à 1:27).
Une bonne partie des vitraux originaux ont été détruits au XVIIIe siècle. Après des décennies d’abandon, quand Violet-le-Duc entreprend la restauration de l’édifice au XIXe siècle, il dota la cathédrale de vitraux dans le style du XIIIe siècle.
Au bas gauche du transept, la rosace (de 1:35 à 1:37) mesure treize mètres et représente la Vierge vénérée par 80 personnages de l’Ancien Testament répartis sur trois cercles.
Tout comme la précédente, la rosace du bras droit du transept (de 1:39 à 1:41) mesure treize mètres, soit près de 3,5 mètres de plus que la rosace de la façade. À son centre, le Christ de l’Apocalypse est entouré de quatre-vingts médaillons répartis sur quatre cercles.
De 1:45 à 1:54, nous apercevons la clôture du chœur. Celle-ci est adossée aux stalles des chanoines, comme on peut le voir dans la photo de biais à 1:25.
Illustrant la vie du Christ, la partie nord de la clôture du chœur a été réalisée de 1300 à 1318 par Pierre de Chelles. Illustrant les apparitions du Christ après sa Résurrection, la partie sud fut achevée en 1351 par Jean Le Bouteiller.
Le Trésor
À la Révolution, tous les objets précieux du Trésor de Notre-Dame ont été confisqués. Ils furent envoyés à la fonte en 1793. Seuls les objets jugés sans valeur marchande ont été épargnés. Ceux-ci furent restitués à la cathédrale en 1804 sur ordre de Napoléon Bonaparte.
C’est donc à dire que tous les objets d’orfèvrerie qu’on y voit de nos jours sont postérieurs à la Révolution.
Notre visite du Trésor débute par la tunique de lin que portait Louis IX (le futur saint Louis) en ce jour de 1239 où il présenta la Couronne d’épines du Christ au clergé de la cathédrale réuni à l’occasion d’une cérémonie liturgique avant de la déposer à la Sainte-Chapelle.
Sculpté en 1857 par Jean-Alexandre Chartier d’après un dessin de Violet-de-Duc, le buste reliquaire de saint Louis (à 2:15) était destiné à entreposer une partie des Saintes Reliques achetées par saint Louis au XIIIe siècle.
À 2:27, on voit un reliquaire de la Couronne d’épines, créé par Jean-Charles Cahier, orfèvre du roi Charles X. Il représente le monde surmonté d’une croix embrassée par la Foi.
À 2:45, il s’agit d’une Vierge à l’Enfant terrassant le serpent sculptée au XVIIIe siècle.
De 2:47 à 2:49, on voit la salle capitulaire.
Détails techniques : Le diaporama présente 82 photos réalisées à l’aide d’un appareil Olympus OM-D e-m5.
En ordre décroissant, les objectifs utilisés furent le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (41 photos), le PanLeica 25 mm F/1,4 (29 photos), le M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (7 photos) et le M.Zuiko 75 mm F/1,8 (5 photos). Voir aussi : Liste des diaporamas de Paris
Publié le 26 mars 2021 | Temps de lecture : 11 minutes
Cliquez sur l’image pour démarrer
Présentation du diaporama
D’une superficie de 1,17 km², le troisième arrondissement de Paris est peuplé de 36 000 personnes, soit 1,6% de la population parisienne.
Principalement résidentiel, cet arrondissement est à cheval sur deux anciens quartiers; le nord du Marais (appelé ainsi parce qu’il comportait une importante zone marécageuse) et le quartier des Templiers (où était construit l’enclos des Templiers).
On entame le diaporama par une visite du Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (de 0:07 à 0:29).
Celui-ci est installé dans l’hôtel de Saint-Aignan. Cet édifice a été construit de 1644 à 1650 pour le surintendant des finances de Mazarin, avant d’être racheté en 1688 par Paul de Beavilliers, le duc de Saint-Aignan (d’où son nom).
On y présente l’histoire de la culture des Juifs d’Europe et du Maghreb du Moyen Âge jusqu’au XXe siècle. Sa collection d’objets religieux, de manuscrits et d’œuvres d’art promeut la contribution des Juifs dans le domaine de l’art.
À 0:21, on voit une soukka, c’est-à-dire une de ces cabanes construites spécifiquement pour la fête de Souccot (ou Soukkot).
À 0:29, il s’agit de la statue Hommage au capitaine Dreyfuss créée en 1986 par Louis Mitelberg (alias Tim).
De 0:31 à 0:33, on voit la porte fortifiée et les deux tourelles qui sont les seuls vestiges de l’hôtel que le connétable Olivier de Clisson s’est fait construire à la fin XIVe siècle. C’est le seul témoin de l’architecture privée de cette époque à Paris.
Agrandi, en partie détruit, puis remodelé, il deviendra successivement l’hôtel de Laval, l’hôtel de Guise et finalement, devenu méconnaissable à force de changements, l’hôtel de Soubise.
En 1700, le site avait été acquis par le lieutenant-général François de Rohan, prince de Soubise, dont l’épouse fut brièvement maitresse de Louis XIV en 1669.
La nouvelle façade de l’hôtel (à 0:49) et sa colonnade furent construites en 1705 par l’architecte-urbaniste Pierre-Alexis Delamair.
En 1732, Hercule Mériadec de Rohan-Soubise hérite l’hôtel de son père. Quatre ans plus tard, il entreprend de faire mettre au gout du jour (soit le style rocaille) les pièces d’apparat de l’hôtel, confiant à l’architecte Germain Boffrand le soin d’en faire le lieu le plus éblouissant de Paris.
Ce dernier fait appel aux meilleurs artistes de son temps; Lambert-Sigisbert Adam, François Boucher, Jean-Baptiste II Lemoine, Charles Natoire, Jean Restout, Charles Trémolières, et Carle Van Loo, entre autres.
Le résultat est une célébration de la sensualité et du plaisir.
Au fond de la cour qu’on voit à 2:03, le coin droit correspond à l’arrière de la porte fortifiée et les deux tourelles que nous avons vu précédemment.
De nos jours, l’hôtel est occupé par le musée des Archives nationales. On y présente des facsimilés de quelques-uns des plus importants documents de l’histoire de France.
À titre d’exemple, à 1:01, il s’agit de la lettrine du certificat en latin que le roi Charles V envoie à son frère Jean, duc de Berry, attestant qu’il lui fait présent en 1372 d’un fragment de la Vraie Croix (conservée à l’époque dans la Sainte-Chapelle de Paris).
L’hôtel Hérouet (à 2:07) fut construit entre 1499 et 1501. Très endommagé par des bombardements le 6 aout 1944, il a été reconstruit à peu près à l’identique à l’exception de la tourelle, seule survivante des dommages de la Seconde Guerre mondiale.
En 1611, Pierre d’Alméras achète un l’hôtel particulier qui porte aujourd’hui son nom (de 2:09 à 2:11). L’édifice avait été construit en 1583 pour Jean de Fourcy, trésorier du roi, par le plus grand architecte de l’époque, Louis Métezeau.
De 2:14 à 2:40, il s’agit du musée Coqnacq-Jay.
Ernest Cognacq et son épouse Marie-Louise Jay formèrent un couple de commerçants qui ouvrirent, peu avant 1870, un petit commerce de nouveautés, La Samaritaine, qui deviendra, au fil des années, un des plus grands magasins de Paris.
À la mort de son épouse en 1925, Ernest Cognacq, sans enfant, décida de léguer sa collection d’œuvres d’Art à la ville de Paris qui en fit, en 1929, un musée consacré à l’art du XVIIIe siècle.
En 1990, le musée déménagea à son site actuel (dans hôtel Donon, restauré pour l’accueillir).
À quelques pas se trouve le musée Carnavalet, consacré à l’histoire de Paris (de 2:41 à 4:53).
Il est installé dans deux hôtels particuliers adjacents : l’hôtel Carnavalet (construit de 1548 à 1560) et l’hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau (construit vers 1690). Très intéressant, ce musée accueille plus d’un million de visiteurs par année.
L’hôtel de Châtillon (à 4:55) fut construit à la fin du XVIe siècle pour Henri de Daillon, duc de Lude. La duchesse douairière de Châtillon en fut propriétaire de 1762 à 1781.
À l’arrière du musée Carnavalet, la ville a aménagé deux parcs. Créé en 1923, le square Georges-Caïn (de 4:57 à 4:59) honore la mémoire du peintre de ce nom qui fut également conservateur du musée entre 1897 et 1914.
L’autre est le square Léopold-Achille (de 5:01 à 5:09). Créé en 1913, il rend hommage à un ancien conseiller municipal. On y voit des statues rescapées de l’incendie qui ravagea l’Hôtel de ville de Paris en 1870, dont Pomone (à 5:09) d’un sculpteur inconnu, et une petite alcôve (de 5:03 à 5:07) contenant des vestiges de l’époque de François Ier.
À 5:17, il s’agit de la fontaine de Joyeuse, créée en 1687. Toutefois la statue féminine actuelle date de 1847.
De 5:25 à 5:27, voici la plus vieille maison de Paris, terminée en 1407.
Le rez-de-chaussée — aujourd’hui occupé par un restaurant — était originellement voué au commerce. Les étages hébergeaient gratuitement les nécessiteux à la condition qu’ils récitent matin et soir un Pater Noster et un Ave Maria aux noms du maitre du logis et de son épouse (alors décédée).
Sous la corniche, juste au-dessus des fenêtres, on peut lire l’inscription : « Nous homes et femes laboureurs demourans ou porche de ceste maison qui fut faite en l’an de grace mil quatre cens et sept somes tenus chascu en droit soy dire tous les jours une paternostre et 1 ave maria en priant Dieu que sa grace face pardon aus povres pescheurs trespasses Amen » (Note: j’ai mis en italiques la partie du texte qu’on peut lire sur la photo ci-dessus).
À 5:31, on voit la fontaine des Haudriettes, inaugurée en 1764. Au-dessus du bassin, un bas-relief de Pierre-Philippe Mognot représente une naïade vue de dos, allongée sur des roseaux et appuyée sur son urne.
Un des plus célèbres collecteurs de la taxe royale sur le sel fut Pierre Aubert, seigneur de Fontenay. Il semble que ce dernier ne remettait pas à l’État la totalité des sommes perçues. C’est pourquoi le superbe palais qu’il s’est fait construire à Paris entre 1656 et 1659 — qui abrite de nos jours le Musée Picasso — était surnommé l’Hôtel Salé.
C’est un aperçu de ce musée qu’on présente de 5:35 à 5:43.
À 5:45, voici la façade de l’église Saint-Denis-du-Saint-Sacrement, érigée de 1826 à 1835 sur les plans de l’architecte Étienne-Hippolyte Godde. Attribuable au sculpteur Jean-Jacques Feuchères, le fronton triangulaire est décoré d’une allégorie de l’Espérance, de la Foi et de la Charité (de gauche à droite).
Quant aux deux statues nichées dans la façade, il s’agit de saint Pierre (à gauche) et de saint&nbdp;Paul (à droite), sculptées en 1849 par Jean-François Legendre-Héral.
À 5:47, nous entrevoyons l’hôtel particulier que l’architecte Libéral Bruant s’est fait construire en 1685. Professeur de Jules Hardouin-Mansart, on lui doit la basilique Notre-Dame-des-Victoires (dans le 2e), l’hôtel des Invalides (dans le 7e), et l’hôpital de la Salpêtrière (dans le 13e).
De 5:57 à 6:27, il s’agit de l’église Saint-Nicolas-des-Champs, érigée de 1420 à 1620. C’est une longue église (90 mètres) sans transept. Sa nef est formée de bas-côtés, de collatéraux et d’un vaisseau central. D’où la profusion de colonnes; il y en a 99.
Le maitre-autel est surmonté d’un retable dont les deux toiles au centre (dues à Simon Vouet) sont sur le thème de L’Assomption de la Vierge (à 5:59). Sur la toile du bas, on voit les apôtres stupéfaits entourant le sarcophage vide de la Vierge alors que celle-ci, dans la toile du haut, est accueillie au ciel.
De chaque côté du maitre-autel, deux portes latérales — surmontées des tableaux de saint Nicolas et de saint Jean l’Évangéliste (peints en 1775 par Thomas Boudin) — donnent accès à la chapelle de la Communion (à 6:17).
Celle-ci est décorée de la face postérieure de ce même retable. Au bas, la toile est Saint Charles Borromée donnant la Communion aux pestiférés de Jean-Ferdinand-François Godefroid. En haut, c’est Dieu le Père bénissant de Jean-Baptiste-Claude Robin.
À la Révolution, un entrepreneur reçut l’ordre d’enduire les murs et les plafonds d’une douzaine de chapelles afin d’y faire disparaitre les ‘signes de la féodalité et de la superstition’. Au XIXe siècle, une partie de ce badigeonnage a été soigneusement enlevé.
Exécuté entre 1632 et 1636, le buffet actuel de l’orgue (à 6:27) est de Guillaume Noyer.
Nous nous rendons ensuite à l’intersection des rues du Vertbois et de la rue Saint-Martin pour y voir la fontaine du Vert bois (à 6:29), érigée en 1712 par Pierre Buffet.
Originellement, cette fontaine était adossée au Pieuré Saint-Martin-des-Champs, disparu depuis pour faire place au Conservatoire national des Arts et Métiers, dont nous voyons le portail (construit de 1848 à 1850) et la Cour d’honneur (de 6:31 à 6:33).
Quelques pas plus au sud sur la rue Saint-Martin, nous voyons la façade de l’ancienne église Saint-Martin-des-Champs, construite du XIe au XIIIe siècle (à 6:37).
C’est dans cette église qu’a été installé le musée du Conservatoire national des Arts et Métiers (de 6:39 à 7:57).
Parmi ses trésors, mentionnons la machine à calculer à six chiffres, inventée en 1642 par Blaise Pascal (à 6:49), un microscope électronique à transmission daté de 1973 (à 7:07), un métier à tisser les étoffes façonnées de 1748 (à 7:09), une presse typographique rotative de Marinoni de 1883 (à 7:15), quelques automates, une Ford T de 1908 (à 7:35) et la pendule de Foucault (de 7:37 à 7:39) remplacée par une copie après s’être détachée de la voute de ce musée en 2010.
De 8:03 à 8:39, nous visitons l’église Sainte-Élisabeth-de-Hongrie, érigée de 1628 à 1646.
Sur sa façade, on voit en bas les statues nichées de saint Louis et de sainte Eugénie. En haut, celles de sainte Élisabeth et de saint François d’Assise. Au-dessus de la porte, le tympan sculpté par Joseph-Michel-Ange Pollet représente une Piéta.
La fresque qui décore la demi-coupole du chœur (à 8:11) s’intitule La Glorification de sainte Élisabeth de Hongrie accueillie par les anges dans le Ciel (peinte par Jean Alaux).
L’église est photogénique pour ses bas-côtés tout en clair-obscur qui rappellent les intérieurs d’églises représentés dans les toiles de peintres néerlandais du XVIIe siècle.
Vivement colorés, les vitraux ont été réalisés en 1820 par l’atelier de peinture sur verre de la Manufacture de Sèvres, d’après les cartons d’Abel de Pujol.
Dans la chapelle de la Vierge (à 8:17), l’autel est surmonté d’une toile de Merry-Joseph Blondel intitulée Élisabeth déposant sa couronne au pied de l’image de Notre Seigneur.
À 8:39, l’orgue de 1853 est de Louis-Marie et Paul-Louis Suret.
Située dans un édifice construit entre 1864 et 1867 sur les plans de Victor Calliat, la mairie du troisième (à 8:47) fait face au square du Temple.
À quelques pas se trouve le Carreau du Temple (à 8:51), un ancien marché couvert devenu une grande salle de réunion.
À 9:02, il s’agit de la synagogue Nazareth, inaugurée en 1922.
Le diaporama se termine par quelques photos prises dans l’Est de l’arrondissement.
Détails techniques : Le diaporama présente 274 photos réalisées à l’aide de trois appareil : un Panasonic GH1 modifié pour prendre de la photographie infrarouge (1 photo), un Canon Powershot G6 (5 photos), et un appareil Olympus OM-D e-m5 mark II (268 photos).
En ordre décroissant, les objectifs utilisés furent le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (98 photos), le M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (76 photos), le PanLeica 25 mm F/1,4 (74 photos), le M.Zuiko 75 mm F/1,8 (10 photos), l’hypergone 8 mm F/1,8 (5 photos) et le Lumix 14-45 mm II (1 photo).
Publié le 15 mars 2021 | Temps de lecture : 2 minutes
De nos jours, le nom ‘Fouquet’ est associé à un restaurant situé sur les Champs-Élysées.
Mais au début du XXe siècle, qui disait ‘Fouquet’ voulait parler du bijoutier Georges Fouquet, dont les créations hors de prix faisaient l’envie de toute la haute société parisienne.
Avant d’acquérir cette célébrité, Georges Fouquet n’était qu’un des nombreux maitres de la haute joaillerie française.
En 1899, il fait la rencontre d’Alfons Mucha, artiste touche-à-tout, déjà renommé pour ses affiches. À deux, ils conçoivent une série de bijoux étranges et fascinants qui remportèrent un vif succès à l’exposition universelle de 1900.
Cette exposition fit de Fouquet le joaillier parisien à la mode et donc, le grand rival du bijoutier René Lalique. Ce dernier avait travaillé pour différents joailliers (dont Fouquet) avant d’ouvrir sa propre bijouterie en 1885.
Conscient de son nouveau prestige, quand Fouquet décida en 1901 de déménager sa bijouterie sur la rue Royale, il demanda à Mucha d’en concevoir la décoration.
Ce dernier imagina un espace intime d’une grande complexité décorative où plâtres, vitraux, mosaïques et sculptures en bronze n’avaient pour utilité que d’émerveiller et rendre la clientèle vulnérable à la beauté de quelques bijoux d’Art protégés ici et là sous une bulle de verre.
La boutique était tellement Art nouveau qu’elle se démoda rapidement quand ce style fut remplacé par l’Art déco.
Elle fut démontée en 1923. Heureusement, Georges Fouquet fit don en 1938 de la plupart de ses éléments au musée Carnavalet (où ces photos ont été prises).
Détails techniques des photos : Olympus OM-D e-m5, objectifs PanLeica 25 mm F/1,4 (2e, 5e et 6e photos) et M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (les autres photos)
1re photo : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 7 mm
2e photo : 1/200 sec. — F/1,4 — ISO 200 — 25 mm
3e photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 500 — 7 mm
4e photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 14 mm
5e photo : 1/60 sec. — F/1,4 — ISO 250 — 25 mm
6e photo : 1/80 sec. — F/1,4 — ISO 200 — 25 mm
7e photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 7 mm
8e photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 14 mm
Publié le 23 février 2021 | Temps de lecture : 6 minutes
Cliquez sur l’image pour démarrer
Introduction
En 1239, le roi Louis IX — qui sera canonisé sous le nom de saint Louis — achète la Couronne d’Épines du Christ que détenait jusqu’alors son cousin l’empereur Baudoin II de Constantinople.
Deux ans plus tard, il lui achète également un fragment de la Vraie Croix et d’autres reliques de la Passion (dont un clou ayant servi à la Crucifixion).
Le tout couta au trésor royal la somme de cent-trente-cinq-mille livres d’or. Ce qui représentait six mois de revenus du royaume.
De manière temporaire, les Saintes Reliques furent entreposées à Paris dans la chapelle Saint-Nicolas du Palais Royal, aujourd’hui disparue.
Conscient du prestige religieux et politique que lui conférait la propriété d’un tel trésor, le roi de France ordonna la construction d’un écrin destiné à recevoir les Saintes Reliques : ce fut la Sainte-Chapelle, consacrée le 26 avril 1248.
Extérieur
Large de 17 mètres et longue de 36 mètres, la Sainte-Chapelle s’élève à 42 mètres en excluant la flèche (refaite pour la cinquième fois au XIXe siècle).
Haute de 33 mètres, celle-ci est décorée à sa base de la statue des douze apôtres (à 0:11). Au-dessus d’eux, des gargouilles, puis des anges musiciens complètent le décor que lui a ajouté Adolphe Geoffroy-Dechaume vers 1855.
Au sommet de chacun des contreforts qui soutiennent la toiture se trouvent deux gargouilles (à 0:13).
Au-dessus de l’abside du chœur, la statue de l’archange saint Michel est également l’œuvre d’Adolphe Geoffroy-Dechaume (à 0:15).
Les deux tours octogonales de chaque côté de la façade cachent des escaliers d’angle qui donnent accès au toit. Près du sommet de chacune d’elles, on peut voir une couronne d’épines sculptée (à 0:09).
La crête du toit est rehaussée d’une balustrade décorée de fleurs de lys (à 0:11).
La Chapelle haute et la Chapelle basse possèdent chacune son propre portail.
Derrière sa balustrade, le portail de la Chapelle haute (à 0:23) est sur le thème de la Résurrection des morts et du Jugement dernier.
Le portail de la Chapelle basse sert d’entrée aux visiteurs (à 0:26).
Son tympan représente le Couronnement de la Vierge (à 0:28). Une Vierge à l’Enfant est adossée à son trumeau (à 0:29) tandis qu’à ses pieds, une chimère (à 0:32), de même qu’un soubassement décoré de fleurs de lys et de châteaux de Castille (à 0:34) complètent le tout.
La Chapelle basse
Au premier coup d’œil, la Chapelle basse ressemble à une crypte.
À l’origine, elle était le lieu de culte des serviteurs du roi. En 1690, une inondation y a complètement détruit son décor d’origine.
Celui qu’on y voit de nos jours date du XIXe siècle. Il est superbe. Ce décor se compose d’un ciel étoilé et de colonnettes rehaussées de fleurs de lys dorées sur fond azur ou de châteaux de Castille dorés sur fond rouge.
Aux murs, les médaillons métalliques sont décorés d’émaux champlevés et de cabochons de verre coloré représentent les apôtres et la Vierge.
Dans l’abside, on trouve une statue de saint Louis en attente de restauration (à 1:18).
La Chapelle haute
À l’origine, la Chapelle haute accueillait la famille royale et leurs invités. On y accédait de plain-pied à partir de l’ancien palais royal.
C’est ici qu’étaient conservées les Saintes Reliques, dans une châsse située au fond de l’abside et sous laquelle se dressait un autel en bois doré (aujourd’hui conservé au château d’Écouen).
Les 22 reliques se trouvaient dans une châsse de trois mètres de haut (en or, en argent et en pierres précieuses) pouvant pivoter sur elle-même.
En ouvrant deux fenêtres basses derrière le chœur, la foule des fidèles assemblés dans la cour du palais pouvait apercevoir les reliques. On ignore à quelle fréquence cette exposition publique avait lieu.
De nos jours, les reliques se trouvent dans le Trésor de Notre-Dame de Paris.
Dans la Chapelle haute, les vitraux occupent 700 mètres carrés de surface, sur 15 mètres de hauteur. Ils représentent mille-cent-treize scènes tirées des Évangiles et de l’Ancien Testament.
En somme, c’est une Bible illustrée. Et ce, à une époque où presque personne ne savait lire ni écrire.
Cinq différents oxydes sont responsables de la coloration du verre; le cobalt le colore en bleu, deux oxydes de cuivre donnent naissance au rouge et au vert, le manganèse teint en violet tandis que l’antimoine est responsable du jaune.
Afin d’ajouter des détails — comme les plis des vêtements ou les traits des visages — on a peint en grisaille de l’oxyde de fer. Celui-ci est fixé à la surface du verre au cours d’une deuxième cuisson.
Environ les deux tiers des vitraux sont d’origine (c’est-à-dire qu’ils datent du XIIIe siècle).
Tout autour de la nef, douze statues d’apôtres — considérés comme des piliers de l’église chrétienne — sont adossées symboliquement aux piliers de la chapelle. Alternativement, ces derniers sont décorés de fleurs de lys dorées sur fond azur ou de château de Castille sur fond rouge.
Les fines colonnettes peintes qui servent de piliers sont en réalité le bout effilé des contreforts massifs qui soutiennent l’édifice.
Au fond de la Chapelle haute, la rosace — d’un diamètre de neuf mètres — est sur le thème de l’Apocalypse. Elle date de la fin du XVe siècle.
Trois compositions dorées d’Adolphe Steinheil prennent place sous la rosace, à l’endroit qu’occupait autrefois l’orgue (dont le dernier, daté de 1762, créé par François-Henri Cliquot, fut transféré à l’église Saint-Germain-l’Auxerrois en 1791).
À gauche, dans le sens des aiguilles d’une montre, on voit Moïse et le serpent d’airain, Le Sang sur la maison des Hébreux et L’Immolation de l’agneau pascal (à 2:30).
Au centre, il s’agit d’un Christ bénissant (à 2:32).
Et à droite, on voit Melchisédech offrant les Saintes Espèces, Le Sacrifice d’Isaac par Abraham et Abel sacrifiant l’agneau (à 2:34).
Le tout se termine par deux petits anges saluant discrètement les fidèles quittant la Chapelle haute (à 2:40).
Complément de lecture : Le mystère de la Sainte-Chapelle Détails techniques : Le diaporama présente 76 photos réalisées à l’aide d’un appareil Olympus OM-D e-m5.
En ordre décroissant, les objectifs utilisés furent le PanLeica 25 mm F/1,4 (37 photos), le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (24 photos), le M.Zuiko 75 mm F/1,8 (9 photos), le M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (5 photos), et l’hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8 (1 photo). Voir aussi : Liste des diaporamas de Paris