Trois variétés
Des six graines de tomate que j’ai semées en février dernier, j’ai obtenu trois plants adultes. Trois plants différents.
D’abord un plant de tomates cerises orange qui m’a donné une récolte généreuse tout au cours de l’été. Si bien que, pour la première fois cette année, je me suis servi d’une partie de ma récolte pour cuisiner.
Ses fruits étaient délicieux, sucrés, un peu acides, et à la chair ferme. Des fruits qui tombaient spontanément au sol à pleine maturité.
Puis des tomates cerises également orange, mais trois fois plus grosses.
Dans tous les cas cette année, je me suis servi de graines prélevées de fruits de l’année précédente. Or je n’avais pas de tomates comme celles-ci autrefois.
Puisque leur gout rappelle celui des tomates cerises de couleur aubergine que j’avais l’an dernier, je présume que ces tomates-ci sont nées d’une mutation.
À la chair moins ferme, ils étaient aussi juteux que les fruits du premier plan dont nous avons parlé, un peu moins sucrés, avec un gout qui rappelle les aliments lactoferméntés. Dans ce cas-ci, la récolte fut également abondante.
Finalement, cette année était la dernière chance que je laissais à des tomates Minuit de Montréal. Il s’agit d’une variété capricieuse qui, les années précédentes, m’a occasionné plein de problèmes et donné peu de fruits.
Cette année, le plant a donné naissance à une trentaine de fruits, dont quelques-uns furent jetés prématurément (pour des raisons qui suivent) tandis que seize sont encore verts au moment où ces lignes sont écrites.
Jusqu’ici, j’en ai mangé seulement quatre, très bons et extraordinairement sucrés.
La culture suspendue
La tomate est une plante rampante. Voilà pourquoi elle a besoin d’un tuteur. Certaines variétés ont même besoin que les tiges qui supportent les fruits soient renforcées.
Les deux premières années, mes plants de tomate étaient attachés par des cordes au fer forgé de mon balcon. Depuis deux ans, ils sont suspendus à deux poutres situées sous le balcon du voisin d’en haut.
Au cours de sa croissance, un plant de tomate se ramifie.
Pour éviter d’avoir à grimper sur un escabeau chaque fois qu’une nouvelle corde est nécessaire, de nouvelles cordes furent nouées aux anciennes.
Et dans le cas des branches lourdement garnies, je n’hésite pas à les stabiliser à l’aide de plusieurs cordes.
Dans tous les cas, les cordes sont nouées de manière à laisser à la branche de l’espace pour grossir.
Les maladies
En juin, les nervures de mes plants de tomate cerise se mirent à jaunir.
À tort, j’ai pensé que c’était un manque de magnésium. Lorsque c’est le cas, ce sont les parties des feuilles entre les nervures qui jaunissent et non les nervures elles-mêmes.
L’ajout de sel de magnésie (du sulfate de magnésium) à l’eau d’arrosage ne donna rien. Le problème disparut seulement lorsque j’ai cessé de donner de l’engrais à mes plants. Ce que je faisais depuis le début du mois de mai. Toutes les nouvelles feuilles furent saines.
L’autre problème concernait mon plant de Minuit de Montréal. Les premiers fruits furent atteints de nécrose apicale, c’est-à-dire qu’une tache brune qui apparait à l’opposé du pédoncule. Cela est causé par un manque de calcium.
J’ai donc enlevé tous les fruits encore verts qui en étaient atteints et j’ai ajouté des coquilles d’œufs en poudre et des os broyés à la surface du sol. Ce qui a éliminé le problème.
Le troisième souci fut le mildiou poudreux, une infection fongique.
Dès la deuxième année, j’ai cessé de vaporiser de l’eau sur les feuilles par temps de canicule; tout arrosage se faisait par le sol. Malgré cela, la deuxième année, j’ai eu du mildiou incontrôlable dès le mois de septembre.
C’est seulement à la troisième année que j’ai découvert comment m’en débarrasser; en vaporisant sur les feuilles atteintes un mélange d’eau, de bicarbonate de sodium et de lait.
Cette année, j’ai procédé à quatre applications localisées (deux en septembre et deux en octobre). Le problème fut relativement minime.
Comme les années précédentes, une Épeire diadème (Araneus diadematus) tissa sa toile entre deux de mes plants.
En conclusion, je n’achète plus de tomates à l’épicerie. Les quelques dizaines de tomates (surtout des tomates cerises) que produit mon potager me suffisent.
Cultiver ses propres tomates, ce n’est pas rentable lorsqu’on tient compte du temps qu’on y met.
Mais vu comme un passetemps, c’est une des manières les plus agréables et économiques de s’occuper l’esprit.
Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II + objectifs M.Zuiko 25 mm F/1,2 (1re et 3e photos) wt M.Zuiko 40-150 mm F/2,8 (les autres photos)
1re photo : 1/250 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
2e photo : 1/1600 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
3e photo : 1/2000 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
4e photo : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
5e photo : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
6e photo : 1/500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 60 mm
7e photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 250 — 150 mm