Répartition territoriale des langues parlées à Montréal et à Laval

Publié le 21 septembre 2024 | Temps de lecture : 1 minute
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Référence : Cette carte montre la «superdiversité linguistique» unique de Montréal

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Anglicisation de Montréal depuis quinze ans

Publié le 19 août 2022 | Temps de lecture : 5 minutes


De 2006 à 2021, évolution de la démographie linguistique de l’ile de Montréal
(Note : LNO signifie Langue non officielle)

Langue parlée à la maison en 2006 en 2011 en 2016 en 2021
Français 52,6 % 50,3 % 49,8 % 39,3 %
Français + LNO 1,9 % 3,2 % 4,0 % 9,1 %
Anglais 23,9 % 23,4 % 22,8 % 17,2 %
Anglais + LNO 1,1 % 1,7 % 2,0 % 6,8 %
Français et anglais 1,1 % 1,5 % 1,8 % 8,7 %
Français + anglais + LNO 0,5 % 1,0 % 1,3 % 7,8 %
Langue non officielle 19,0 % 18,9 % 18,3 % 10,9 %


De 2006 à 2021, évolution de la démographie linguistique de la région métropolitaine
(Note : LNO signifie Langue non officielle)

Langue parlée à la maison en 2006 en 2011 en 2016 en 2021
Français 67,9 % 66,1 % 65,9 % 56,0 %
Français + LNO 1,3 % 2,3 % 2,9 % 7,2 %
Anglais 16,5 % 16,0 % 15,3 % 11,5 %
Anglais + LNO 0,7 % 1,1 % 1,3 % 4,3 %
Français et anglais 1,0 % 1,3 % 1,5 % 7,6 %
Français + anglais + LNO 0,3 % 0,7 % 0,9 % 5,9 %
Langue non officielle 12,3 % 12,5 % 12,2 % 7,6 %


Remarque : Dans le texte qui suit, ‘Francophone’ est défini comme une personne qui, à la maison, parle principalement le français ou une langue non officielle de même que le français. Cela correspond aux deux premières rangées dans les tableaux ci-dessus (en jaune).

La langue parlée à la maison est celle dans laquelle on élève ses enfants. Du coup, c’est celle qui détermine l’avenir démographique du Québec.

 
Depuis quinze ans, la proportion de Francophones au sein de la population montréalaise a diminué de 54,5 % à 48,4 %.

Dans l’ensemble de la région métropolitaine — qui représente environ la moitié de la population québécoise — la chute a été similaire, passant de 69,2 % à 63,2 % en seulement quinze ans.

Dans une société ouverte comme le Québec, l’immigration correspond à une nécessité pour pallier une pénurie de main-d’œuvre qui ne peut pas être corrigée par l’automatisation.

L’augmentation spectaculaire de la proportion des personnes qui parlent à la fois le français et une langue non officielle — passant de 1,9 % à 9,1 % — ne doit pas nous inquiéter.

Il s’agit simplement de néoQuébécois qui, dans l’intimité de leur demeure, tiennent à conserver certaines des caractéristiques culturelles de leur pays d’origine tout en adoptant progressivement la langue de la société d’accueil. Comme nous le ferions nous-mêmes si nous avions à changer de pays.

En somme, ces personnes sont dans un processus de transfert linguistique vers le français.

Au contraire, on doit s’inquiéter de l’augmentation importante des familles à l’intérieur desquelles on parle les deux langues officielles. Leur pourcentage est passé de 1,1 % à 8,7 % à Montréal et de 1,0 % à 7,6 % dans la région métropolitaine.

Il ne s’agit pas de néoQuébécois mais plutôt de personnes qui vivent au Québec depuis plusieurs années, mais qui sont engagés dans un processus d’assimilation linguistique vers l’anglais ou vers le français. Les données du recensement ne nous permettent pas de savoir dans quel sens s’effectue cette transition.

Dans la mesure où cette bilinguisation s’accompagne à la fois d’une régression de la proportion de francoQuébécois et d’une stabilité approximative de l’importance démographique des angloQuébécois, il y a tout lieu de craindre que nous soyons en présence d’une étape intermédiaire vers l’assimilation culturelle de la population francophone du Québec.

Cette bilinguisation se reflète également chez ces néoQuébécois dont les familles parlent à la fois l’anglais et le français, en plus de leur langue maternelle.

En conclusion, à eux reprises, par voie référendaire, la population québécoise a choisi de remettre son sort entre les mains de l’ethnie dominante du Canada.

Or le gouvernement canadien feint d’ignorer que la plus importante minorité du pays, de surcroit vulnérable, est le peuple francoQuébécois. Pour Ottawa, ce qu’il faut protéger et défendre, c’est l’annexe québécoise de la majorité canadian.

Le gouvernement chinois fait pareil. Dans la province semi-autonome du Xinjiang (où les Ouïgours étaient majoritaires), il a construit un TGV et encouragé l’établissement des Hans, l’ethnie dominante en Chine, sous le prétexte de favoriser le développement économique.

Si bien que les Ouïgours sont devenus depuis peu minoritaires dans leur propre province.

C’est le sort qui attend le peuple francoQuébécois s’il ne se décide pas à prendre son destin en main.

Le phénomène auquel nous assistons n’est pas nouveau. D’un recensement à l’autre depuis cinquante ans, l’anglicisation de Montréal s’est opérée progressivement et n’a fait que s’accélérer brutalement au cours des cinq dernières années. Au point de s’approcher dangereusement de l’irréversibilité.

Dans toutes les communautés francophones en Amérique du Nord qui s’assimilent à l’anglais, le transfert linguistique au sein d’une famille ne se fait jamais du jour au lendemain.

Il est toujours précédé d’une étape intermédiaire de bilinguisation. Et c’est le cumul de ces bilinguisations familiales qui résulte à la progressive extinction culturelle de ces communautés qui se concrétise aux générations suivantes.

Bref, après vingt ans d’immobilisme gouvernemental et des décennies d’érosion judiciaire de la Loi 101, le Québec est entré en ‘louisianisation’.

C’est ce phénomène auquel nous assistons au Québec. Depuis quinze ans, les familles bilingues sont dix fois plus nombreuses, passant de 1,6 % à 16,5 % sur l’ile de Montréal et de 1,3 % à 13,5 % dans la région métropolitaine (voir les deux avant-dernières lignes dans le tableau ci-dessus).

Références :
Données du recensement de 2021 : Ile de Montréal
Données du recensement de 2021 : région métropolitaine
L’exode des canadiens-français vers les États-Unis

Paru depuis : Ottawa a versé des milliards pour l’anglais au Québec (2023-11-27)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’invraisemblance des nouvelles données du recensement de 2016

Publié le 18 août 2017 | Temps de lecture : 5 minutes


Données linguistiques de 2011 et de 2016 pour l’ile de Montréal
(Note : LNO signifie Langue non officielle)

Langue parlée à la maison Nombre en 2011 % en 2011 Nombre en 2016 % en 2016
         
Français 936 870 50,3 % 953 130 49,8 %
Français + LNO 59 940 3,2 % 77 415 4,0 %
Anglais 435 675 23,4 % 437 070 22,8 %
Anglais + LNO 31 595 1,7 % 38 285 2,0 %
Français et anglais 27 670 1,5 % 34 135 1,8 %
Français + anglais + LNO 18 410 1,0 % 24 800 1,3 %
Langue non officielle 352 040 18,9 % 349 915 18,3 %
Total 1 862 200 100,0 % 1 914 765 100,0 %

Données linguistiques de 2011 et en 2016 pour la région métropolitaine
(Note : LNO signifie Langue non officielle)

Langue parlée à la maison Nombre en 2011 % en 2011 Nombre en 2016 % en 2016
         
Français 2 502 410 66,1 % 2 669 195 65,9 %
Français + LNO 87 330 2,3 % 118 980 2,9 %
Anglais 606 910 16,0 % 620 510 15,3 %
Anglais + LNO 41 050 1,1 % 50 935 1,3 %
Français et anglais 48 610 1,3 % 60 730 1,5 %
Français + anglais + LNO 27 120 0,7 % 38 480 0,9 %
Langue non officielle 472 485 12,5 % 494 525 12,2 %
Total 3 785 915 100,0 % 4 053 360 100,0 %

Remarque : Dans le texte qui suit, ‘Francophone’ est défini comme une personne qui parle principalement le français à la maison ou une langue non officielle et le français. Cela correspond aux deux premières rangées dans les tableaux ci-dessus.

 
Durant l’été, Montréal accueille un grand nombre de touristes, principalement américains. Conséquemment, il est normal que durant cette saison, on rencontre un grand nombre de locuteurs anglophones dans les quartiers touristiques de la ville.

Lorsque les données de Statistique Canada démontrent qu’il y a environ le quart de la population montréalaise qui est anglophone, cela signifie que l’usage de l’anglais devrait être bien moindre hors des quartiers dans lesquels les Anglophones sont majoritaires.

J’habite Montréal depuis quarante ans. Depuis toujours, j’emprunte les transports en commun et suis donc à même de juger de la langue utilisée par ceux qui m’entourent.

Autrefois, très peu de gens parlaient anglais dans des quartiers comme le Plateau Mont-Royal et Hochelaga-Maisonneuve.

Cela n’est plus vrai. On peut même affirmer que jamais on a autant parlé anglais à Montréal que depuis les quinze dernières années.

Selon le recensement de 2011, l’importance démographique des Francophones sur l’ile de Montréal a décliné d’un pour cent entre 2006 et 2011.

Selon les données corrigées du recensement de 2016 (celles datées du 17 aout), la tendance s’est soudainement inversée; l’ile de Montréal se serait refrancisée de 0,3% entre 2011 et 2016 alors que rien, à ma connaissance, ne permet d’expliquer ce bouleversement.

Pour l’ensemble de la région métropolitaine, le même miracle se serait produit.

Alors que l’importance démographique des Francophones y avait diminué de 0,8% entre 2006 et 2011, la tendance se serait inversée entre 2011 et 2016. En effet, l’ensemble de la région métropolitaine se serait soudainement refrancisée de 0,4%.

On voit mal comment Montréal se serait refrancisée quand 60% des néoQuébécois choisissaient de s’assimiler à l’anglais il y a à peine cinq ans. Ce revirement soudain est invraisemblable.

Pour donner une idée de l’ampleur de ce changement, c’est comme si la proportion des néoQuébécois qui s’anglicisaient était demeurée au-delà de 60% pendant un demi-siècle mais qu’elle avait chuté soudainement à 40% au cours des cinq dernières années.

Nous reconnaissons tous l’importance de baser notre jugement sur des faits. Toutefois, beaucoup d’études mal faites sont aussitôt contredites par d’autres, plus rigoureuses.

Ce recensement, c’est n’importe quoi. Malheureusement, il n’existe aucune autre étude qui permet de vérifier la véracité des données de Statistique Canada.

Et le cafouillage qui a entouré ce recensement ne fait rien pour rehausser la crédibilité de l’organisme qui l’a entrepris.

Lorsqu’on apprend que les employés fédéraux sont maintenant évalués au sujet de leur fiabilité et leur loyauté envers le Canada, je crois qu’il est imprudent de baser nos politiques linguistiques sur une seule source d’information, et de remettre ainsi notre sort entre les mains du gouvernement fédéral.

N’oublions jamais que le Canada est un pays colonial qui, à la différence des autres, ne possède pas ses colonies sous les tropiques mais réparties sur son territoire; des poches autochtones régies par un apartheid juridique dont le but est leur lente extermination, et le Québec à qui le Canada anglais a imposé une constitution adoptée à l’issue d’une séance ultime de négociation à laquelle nous n’étions pas invités. Comme tout empire colonial le ferait à l’égard d’une colonie.

Étant donné le rapport particulier qui nous lie au pouvoir colonial canadien, il serait sage que le Québec effectue son propre ‘dénombrement linguistique’ (qui pourrait s’appeler ainsi dans l’éventualité où le fédéral se serait accordé l’exclusivité constitutionnelle de tenir des recensements au pays).

Le recensement de 2016 a couté 715 millions$. La population québécoise représente 23% de celle du Canada. Par règle de trois, cela donnerait 164 millions$. Cet investissement entrainerait 100% de retombées économiques pour le Québec.

Afin d’obtenir une image plus précise de la démographie linguistique du Québec, le questionnaire de ce dénombrement devrait éviter de simplement répéter les questions d’ordre linguistique du recensement canadien.

Références :
Données corrigées du recensement de 2016 : Montréal
Données corrigées du recensement de 2016 : région métropolitaine

Parus depuis :
Statistique Canada masque le déclin du français (2017-10-10)
La francisation des immigrants au Québec est un échec, selon la vérificatrice générale (2017-11-23)
La francisation au Québec est un fiasco, dit le rapport de la vérificatrice générale (2017-11-24)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Données linguistiques de Montréal selon le recensement de 2016

Publié le 3 août 2017 | Temps de lecture : 11 minutes


Mise en garde : Le texte qui suit est devenu caduc depuis que Statistique Canada a constaté une erreur survenue dans la saisie des données de son recensement de 2016.


Pour les données corrigées, datées du 17 aout 2016, voir le texte L’invraisemblance des nouvelles données de Statistique Canada.

C’est le 2 aout dernier que Statistique Canada dévoilait les données linguistiques de son recensement de 2016.

Selon les données du recensement précédent — celui de 2011 — la proportion des Francophones sur l’ile de Montréal et dans l’ensemble de la région métropolitaine a décliné d’environ un pour cent de 2006 à 2011.

Qu’en est-il depuis ?

Qu’est-ce qu’un Francophone ?

La langue maternelle

Traditionnellement, Statistique Canada définit un Francophone comme un citoyen dont la langue maternelle est le français.

La majorité des citoyens canadiens sont adultes. Dans leur cas, leur langue maternelle reflète une appartenance linguistique ancienne.

Par exemple, une personne née voilà longtemps de parents francophones, mais qui, de nos jours, lit principalement des textes en anglais, voit des films en version anglaise, écoute de la musique anglaise et surtout, parle exclusivement anglais à la maison, n’est plus un Francophone.

La première langue officielle apprise

Le Canada possède deux langues officielles : l’anglais et le français.

Pour les répondants de descendance québécoise, la première langue officielle apprise, c’est la langue maternelle.

Chez les néoQuébécois, les données au sujet de la première langue officielle apprise ne tiennent pas compte des transferts linguistiques. C’est ainsi que les personnes qui, par exemple, ont appris un français boiteux dans leurs cours de francisation mais qui ont finalement choisi de s’assimiler à l’anglais seront considérés comme des Francophones si on devait se baser sur ce critère.

La principale langue officielle utilisée à la maison

Parmi toutes les questions du recensement, celle qui permet le mieux d’apprécier l’appartenance linguistique actuelle du répondant, c’est celle qui concerne la langue utilisée dans le contexte intime de la famille.

Et c’est parce que les données obtenues sont les seules significatives, elles sont les seules analysées ici.

Résultats montréalais du recensement de 2016

Le sort du français au Québec se joue dans la région montréalaise.

Il y a plusieurs raisons à cela. La principale est que cette région est la porte d’entrée de l’immigration québécoise.

Le Québec accueille annuellement environ 50 000 néoQuébécois. Cela fait un demi-million de personnes par décennie. Et ce, sans compter les enfants auxquels ils donnent naissance dans les années qui suivent leur installation chez nous. Pour un peuple de huit-millions de citoyens, cet apport est considérable.

La deuxième raison est le fait qu’à Montréal, la présence d’institutions anglaises facilite les transferts linguistiques vers l’anglais.

Qu’en est-il à ce sujet ?


Données linguistiques de 2011 et de 2016 pour l’ile de Montréal
(Note : LNO signifie Langue non officielle)

Langue parlée à la maison Nombre en 2011 % en 2011 Nombre en 2016 % en 2016
         
Français 936 870 50,3 % 944 630 49,3 %
Français + LNO 59 940 3,2 % 77 410 4,0 %
Anglais 435 675 23,4 % 445 575 23,3 %
Anglais + LNO 31 595 1,7 % 38 280 2,0 %
Français et anglais 27 670 1,5 % 34 140 1,8 %
Français + anglais + LNO 18 410 1,0 % 24 810 1,3 %
Langue non officielle 352 040 18,9 % 349 920 18,3 %
Total 1 862 200 100,0 % 1 914 765 100,0 %

Données linguistiques de 2011 et en 2016 pour la région métropolitaine
(Note : LNO signifie Langue non officielle)

Langue parlée à la maison Nombre en 2011 % en 2011 Nombre en 2016 % en 2016
         
Français 2 502 410 66,1 % 2 646 275 65,3 %
Français + LNO 87 330 2,3 % 118 970 2,9 %
Anglais 606 910 16,0 % 643 425 15,9 %
Anglais + LNO 41 050 1,1 % 50 930 1,3 %
Français et anglais 48 610 1,3 % 60 735 1,5 %
Français + anglais + LNO 27 120 0,7 % 38 490 0,9 %
Langue non officielle 472 485 12,5 % 494 535 12,2 %
Total 3 785 915 100,0 % 4 053 360 100,0 %


 
Analyse comparative

Afin de lutter contre le déclin démographique du peuple francoQuébécois, le Québec a choisi de privilégier l’accueil de travailleurs qualifiés en provenance de pays francophones et notamment en provenance du Maghreb. Ce qu’on oublie, c’est que la langue maternelle des citoyens de ces pays est majoritairement le berbère ou l’arabe.

Conséquemment, une des conséquences inéluctables de l’immigration au Québec est de diminuer la proportion des citoyens dont la langue maternelle n’est pas une des langues officielles du pays.

On devra s’y faire. D’autant plus que cela n’est pas important.

Ce qui importe, c’est l’appartenance au peuple francoQuébécois, reflétée par l’usage du français à domicile.

On obtient les données à ce sujet en combinant la proportion des Québécois dont la seule langue utilisée à la maison est le français avec la proportion de ceux qui ont entrepris un transfert linguistique vers le français et qui parlent à la maison deux langues dont une seule officielle, soit le français. Ce sont les deux premiers groupes dans les tableaux ci-dessus.

Sur l’ile de Montréal, de 2006 à 2011, la proportion de ceux-ci a décliné de 54,5% à 53,5%, soit un déclin d’un pour cent. Mais de 2011 à 2016, ce déclin s’est presque arrêté, passant de 53,5% à 53,3%, soit une différence de 0,2%.

De la même manière, dans l’ensemble de la région métropolitaine, cette proportion a décliné de 69,2% à 68,4% de 2006 à 2011. Toutefois, ce déclin a presque complètement été stoppé depuis, passant de 68,4% à 68,2% de 2011 à 2016.

Que s’est-il passé au cours de la dernière décennie ?

Sous le gouvernement Charest, le Québec a considérablement réduit les sommes consacrées à la francisation des immigrants. Il a toutefois augmenté celles destinées aux cours de francisation aux entreprises. Or il ne s’agit ici que de grandes entreprises puisqu’il était hors de question d’instituer des cours pour une petite entreprise dont le personnel compte seulement un ou deux néoQuébécois.

Le résultat a été immédiat, soit une chute des transferts linguistiques vers le français.

Sous le gouvernement Couillard, on a récemment rétabli en partie le budget des cours de francisation. Par contre, dans la région métropolitaine, on a créé des cours d’anglais dans le but d’augmenter l’employabilité des néoQuébécois qui ne connaissent pas suffisamment cette langue.

À Montréal et sa périphérie, le résultat de ces mesures opposées a été neutre.

Afin d’accroitre la francisation des immigrants sans affecter le trésor public, on a favorisé l’installation des immigrants ‘en province’, comptant sur le pouvoir assimilateur naturel de milieux presque totalement francophones.

Cette stratégie ‘passive’ a donné d’excellents résultats parmi la progéniture des immigrants installés en province puisque leurs enfants sont devenus francophones dans une proportion très élevée.

Chez leurs parents — qui représentent entre la moitié et le tiers des membres de ces familles — les résultats sont mitigés.

Des indices — notamment au sein de certaines communautés asiatiques dans la région de Québec — laissent penser qu’on s’est soumis à des cours de francisation pour la forme, avec l’intention réelle de s’assimiler à l’anglais et pour ce faire, de déménager en Ontario à la première occasion.

Voilà peut-être pourquoi on assiste à un déclin de la proportion de Francophones à l’extérieur de la région métropolitaine, déclin auquel il ne faut pas attacher plus d’importance qu’il n’en faut puisqu’il ne compromet pas la survie du français là où il a été constaté.

Précisons qu’il ne s’agit-là que d’une hypothèse. Toutefois, si elle est exacte, on devrait peaufiner nos politiques d’immigration afin d’éviter une immigration de transit qui représente un gaspillage de ressources.

Les correctifs

En dépit de l’analyse comparative ci-dessus, très centrée sur l’immigration, la place du français au Québec dépend de l’ensemble des mesures comprises dans une politique linguistique.

Il est illusoire de penser que le français peut se maintenir au Québec sans des mesures protectionnistes. Rappelons-nous que l’anglais est devenu la langue dominante au Canada grâce à une politique génocidaire à l’égard des premiers habitants de ce pays (les peuples autochtones) et une politique migratoire agressive dans l’ensemble du Canada.

Dans le cas du Québec, si la proportion des Francophones s’est presque maintenue de 2011 à 2016, elle décline depuis des décennies, y compris au cours des dix dernières années.

Ce déclin d’environ 1,2% en dix ans tire son importance de l’effet cumulatif de déclins antérieurs.

C’est nous, collectivement, qui décidons de notre avenir. Jusqu’où sommes-nous prêts à descendre ?

À mon avis, nous devons rétablir la place qu’occupait le français au Québec.

Pour ce faire, notre politique linguistique doit faire en sorte que les Québécois se sentent tout naturellement chez eux au Québec.

On doit pouvoir travailler en français. Cela implique que le supérieur hiérarchique anglophone doit s’adresser aux Francophones dans leur langue et non l’inverse. Comment a-t-on réagi au Canada anglais lorsqu’une minière a voulu imposer la connaissance du mandarin comme critère d’embauche sous le prétexte que les dirigeants de la compagnie étaient chinois ?

Quels que soient les avantages du bilinguisme (auxquels je souscris), il est inacceptable qu’on disqualifie à certains postes les candidats Francophones unilingues alors que la connaissance de l’anglais n’est pas nécessaire. Leur droit au travail doit être respecté. Ce qui signifie qu’on ne doit pas accepter comme définitif le biais interprétatif créé dans une cause récente à Gatineau.

Pour terminer au sujet de la langue au travail, il faut étendre l’obligation d’obtenir un certificat de francisation aux entreprises de 25 à 49 employés. Cette obligation existe déjà pour les entreprises de cinquante employés et plus.

En plus du droit au travail, on doit consacrer le droit d’être servi en français partout sur le territoire québécois. De la même manière, il est inacceptable qu’un tribunal ait rendu récemment un jugement en anglais au Québec dans une cause plaidée exclusivement en français et où l’accusé était unilingue français.

Dans le cas précis de notre politique migratoire, nous devons imiter la Grande-Bretagne. Dans ce pays, la connaissance préalable de la langue nationale par le requérant et son conjoint est un prérequis à l’acceptation d’une demande d’immigration.

Bref, après quinze de laisser-faire libéral, le français n’occupe pas la place qu’il devrait avoir chez nous à titre de langue nationale. Voilà pourquoi un certain nombre de correctifs s’imposent. Correctifs dont la nécessité nous est rappelée par les résultats du dernier recensement.

Conclusion

La grande différence entre les données des recensements de 2011 et de 2016, c’est que dans le premier cas, on pouvait y voir des signes encourageants ou non selon la définition du mot ‘Francophone’.

Avec celui de 2016, tous les voyants lumineux clignotent au rouge.

En analysant chacun de ces deux recensements, nous avons fait ici le choix de nous en tenir à la langue réellement parlée de nos jours par le répondant.

Ce point de vue possède l’avantage de suivre précisément un phénomène de fond, inéluctable depuis longtemps, et d’en tirer une conclusion qui ne surprendra personne; l’importance démographique du français décline inexorablement depuis des années au Québec et la protection de notre langue doit y être renforcée.

Références :
Controversy over Chinese miners in B.C. prompts review
Données linguistiques de Montréal selon le recensement de 2011
Être condamné dans une langue qu’on ne comprend pas
Immigrants’ spouses ‘must speak English before entering UK’
Le droit de travailler en français au Québec menacé
Le français, non merci
Le PQ et la francisation des immigrants
Données du recensement de 2016 : Montréal
Données du recensement de 2016 : région métropolitaine

Paru depuis : Ottawa contre l’exigence du français pour la recevoir la citoyenneté au Québec (2022-09-28)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Données linguistiques de Montréal selon le recensement de 2011

Publié le 18 mai 2013 | Temps de lecture : 6 minutes

Le 9 mai dernier, le quotidien La Presse titrait en manchette que le français gagnait du terrain à Montréal. Étonnamment, cette manchette était basée sur très peu de données factuelles.

Dans une province francophone à 80% — et dans une ville qui était francophone à 65% il n’y a pas si longtemps — le français ne peut « gagner du terrain » (pour reprendre l’expression de La Presse), que si le pourcentage de néoQuébécois qui choisissent ultimement de s’assimiler à la majorité francophone est de l’ordre de 65 à 80%. Autrement, les 50 000 immigrants que le Québec accueille annuellement contribuent, au contraire, à son déclin.

J’ai donc décidé d’aller à la source et d’obtenir les données de Statistiques Canada relativement aux langues parlées à la maison.

Pour moi, une personne qui habite le Québec, née de parents francophones, mais qui, de nos jours, lit principalement des textes en anglais, qui voit des films en version anglaise, qui écoute de la musique anglaise et surtout, qui parle anglais à la maison, n’est plus un Francophone.

De la même manière, les données relatives à la première langue officielle apprise sont trompeuses. En effet, dans le cas des néoQuébécois, ces données ne tiennent pas compte des transferts linguistiques, c’est à dire des personnes qui, par exemple, ont appris un français boiteux dans leurs cours de francisation mais qui ont finalement choisi de s’assimiler à l’anglais.

Donc à mon avis, la langue maternelle — sur laquelle Statistique Canada base essentiellement ses interprétations démographiques — représente le passé : ce qui importe, c’est la langue actuellement utilisée. Or celle parlée à la maison en est le meilleur indice.


Données linguistiques pour l’ile de Montréal en 2006 et en 2011
(Note : LNO signifie Langue non officielle)

Langue parlée à la maison Nombre en 2006 % en 2006 Nombre en 2011 % en 2011
         
Français 958 650 52,6 % 936 870 50,3 %
Français + LNO 34 395 1,9 % 59 940 3,2 %
Anglais 436 260 23,9 % 435 675 23,4 %
Anglais + LNO 19 950 1,1 % 31 595 1,7 %
Français et anglais 20 340 1,1 % 27 670 1,5 %
Français + anglais + LNO 8 245 0,5 % 18 410 1,0 %
Langue non officielle 346 065 19,0 % 352 040 18,9 %
Total 1 823 905 100,0 % 1 862 200 100,0 %

Données linguistiques pour la région métropolitaine en 2006 et en 2011
(Note : LNO signifie Langue non officielle)

Langue parlée à la maison Nombre en 2006 % en 2006 Nombre en 2011 % en 2011
         
Français 2 435 650 67,9 % 2 502 410 66,1 %
Français + LNO 47 340 1,3 % 87 330 2,3 %
Anglais 592 130 16,5 % 606 910 16,0 %
Anglais + LNO 25 005 0,7 % 41 050 1,1 %
Français et anglais 35 205 1,0 % 48 610 1,3 %
Français + anglais + LNO 11 115 0,3 % 27 120 0,7 %
Langue non officielle 442 080 12,3 % 472 485 12,5 %
Total 3 588 520 100,0 % 3 785 915 100,0 %


 
Lorsqu’on combine les pourcentages des personnes qui ne parlent que français à la maison avec ceux qui parlent le français et une langue non officielle, on obtient pour Montréal 54,5% en 2006 vs 53,5% en 2011, soit un déclin d’un pour cent en cinq ans. Pour l’ensemble de la région montréalaise, c’est 69,2% en 2006 vs 68,4% en 2011, soit un déclin semblable.

C’est donc à dire que le déclin du français à Montréal n’est pas causé par une migration des Francophones montréalais vers la banlieue (comme le prétendait l’Office de la langue française pour justifier son laxisme). Au contraire, il s’agit d’un déclin généralisé.

Lorsqu’on effectue la même opération mathématique pour l’anglais, c’est 25,0% vs 25,1% à Montréal et 17,1% vs 17,1% pour la région métropolitaine. Donc, à toutes fins pratiques, l’anglais aurait maintenu son importance secondaire depuis cinq ans.

La grande inconnue concerne le 19% des foyers à Montréal (12% en banlieue) au sein desquelles ni le français, ni l’anglais n’est parlé. Il s’agit de familles dont les deux conjoints ont une langue maternelle qui n’est aucune des deux langues officielles.

Leur assimilation sera fortement dépendante des politiques linguistiques qui influencent la langue au travail des parents (donc perçue comme étant essentielle à la réussite matérielle au Québec) et la langue apprise à l’école par les enfants.

En présence du déclin du français dans la région métropolitaine, rien ne justifie un quelconque affaiblissement de la Loi 101, comme le réclament certains extrémistes anglophones et la Coalition avenir Québec.

Pour terminer, je me dois de préciser ce qui suit. Les recensements de Statistique Canada sont à l’effet que seulement le quart ou le tiers des Montréalais parlent anglais. Si je me fie à ce que j’entends quotidiennement à Montréal, l’anglais est beaucoup plus présent que ce que suggèrent les données obtenues des recensements canadiens. Donc, ou bien j’hallucine ou bien il y a quelque chose qui cloche dans ces données.

Je ne veux pas laisser entendre que les recensements de Statistique Canada soient mal faits. Bien au contraire, je suis absolument convaincu du caractère irréprochable de leur méthodologie et de l’intégrité de ceux qui les font.

Toutefois, ce ne sont que des sondages. Je me suis déjà exprimé en faveur de la création d’un Registre national de la population québécoise, destiné à donner à l’État un outil scientifique lui permettant de connaitre en tout temps la démographie linguistique du Québec.

D’ici à ce que ce registre soit créé, les données de statistiques Canada révèlent un déclin du français dans la région métropolitaine, contrairement aux manchettes trompeuses du plus grand quotidien fédéraliste du Québec.

Références :
Pour une réforme majeure de l’Office québécois de la langue française
Données du recensement de 2006 : Montréal
Données du recensement de 2006 : région métropolitaine
Données du recensement de 2011

Sur le même sujet :
La situation du français au Québec : l’étude Paillé
Le doux sommeil de l’Office de la langue française
Pour la francisation de toutes les entreprises québécoises de plus de cinq employés

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Le français, non merci (2016-01-27)
L’intégration des immigrants en Grande-Bretagne (2017-01-05)
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Pour consulter l’analyse des données obtenues lors du recensement de 2016, veuillez cliquer sur ceci

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La situation du français au Québec : l’étude Paillé

Publié le 15 novembre 2011 | Temps de lecture : 5 minutes

Le premier septembre dernier, je publiais un billet très critique sur la manière avec laquelle l’Office s’acquitte de son mandat.

Entre autres, je reprochais à l’Office ses cachoteries en retardant la publication de toute étude susceptible de troubler la paix linguistique au Québec.

Huit jours plus tard, sous la direction de sa nouvelle présidente, l’Office dévoilait une série d’études démographiques sur la situation linguistique du français au Québec. On doit donc féliciter l’Office pour sa plus grande transparence.

Je m’étais promis de ne pas me contenter de lire les communiqués émis par cet organisme mais plutôt de déchiffrer ces études afin d’essayer de comprendre pourquoi ce que j’entends autour de moi est en contradiction avec les conclusions rassurantes de l’Office au sujet de la place du français sur l’île de Montréal.

Depuis quelques jours, je me suis donc attelé à la lecture des 128 pages de la première des cinq études disponibles sur le site Web de l’Office, soit celle Michel Paillé.

Voici donc ce que j’en ai retenu.

Mais avant d’aller plus loin, permettez-moi de faire une digression pour me vider le cœur. En parcourant les documents sur le site de l’Office, j’ai découvert que c’était cet organisme qui avait fait la campagne « Merci de me servir en français ».

Cette campagne anonyme — anonyme dans le sens que les affiches ne précisaient pas le nom du ministère ou de l’organisme gouvernemental qui les finançait — visait apparemment à nous convaincre d’être reconnaissants lorsqu’on nous sert en français.

Être servi dans ma langue n’importe où au Québec est mon droit et non un privilège. Comme c’est le droit de n’importe quel Anglophone d’être servi dans la sienne partout au pays, y compris au Québec. Donc je ne comprends pas comment l’Office peut s’imaginer que je devrais me sentir chanceux qu’on me serve dans ma langue. Cela donne un aperçu inquiétant de la mentalité des gens que le Parti libéral a placé à la tête de cet organisme.

Voilà, c’est fait. Abordons maintenant le vif du sujet.

Tout d’abord il faut préciser que cette étude est principalement une analyse des données obtenues lors des recensements effectués par Statistiques Canada en 1996, 2001 et 2006.

Dans le texte qui suit, le mot Francophone définira non pas la personne dont la langue maternelle ou la première langue apprise est le français mais plutôt quiconque parle principalement cette langue à la maison.

Pour moi, une personne qui habite le Québec, née de parents francophones, mais qui lit principalement des textes en anglais, qui voit des films en version anglaise, qui écoute de la musique anglaise et surtout, qui parle anglais à la maison, n’est plus un Francophone.

Les Francophones sont passés de 53,8% à 52,6% de la population de l’île de Montréal entre 1996 et 2006. Les Anglophones sont passés de 24,1% à 23,9% au cours de cette période et les Allophones, de 22,1% à 23,5% (page 24).

Dans la couronne de Montréal, il est à noter que les Francophones sont passés de 85,2% à 83,7% entre 1996 et 2006, ce qui contredit l’Office. Celui-ci expliquait le déclin démographique des Francophones sur l’île par une migration de ces derniers vers les banlieues de Montréal. S’il y avait réellement eu un exode des Francophones vers les banlieues, leur proportion aurait augmenté plutôt que diminué légèrement (page 25).

L’étude révèle également que le taux de fécondité des Francophones et des Anglophones sont presque identiques alors que celui des Allophones est plus élevé (page 66).

À leur arrivée au pays en 2009, 64,1% des immigrants connaissaient déjà le français et 55,7% (en 2008) connaissaient déjà l’anglais. Leur total fait plus de 100% car 40,6% étaient déjà bilingues français-anglais (page 84).

Toutefois cela ne nous dit pas si, une fois devenus citoyens canadiens, les néoQuébécois choisissent de s’assimiler au français ou à l’anglais. Des informations précieuses à ce sujet sont fournies par ce que l’étude appelle les « substitutions linguistiques », un euphémisme pour dire la même chose.

Pour l’ensemble du Québec, en 2006, 54 655 ex-Anglophones et 162 945 ex-Allophones — pour un total de 217 600 personnes — étaient devenus Francophones. À l’opposé, 62 760 ex-Francophones et 157 480 ex-Allophones — pour un total de 220 240 personnes (soit légèrement plus) — étaient devenus Anglophones (page 102).

En 2006, les substitutions linguistiques contribuaient pour 2,4% des effectifs francophones alors qu’elles étaient beaucoup plus importante pour la communauté anglophone du Québec puisque cela représentait 22% de ses effectifs (page 101).

Le 26 août 1977, le parlement québécois adoptait la Charte de la langue française, communément appelée Loi 101. Avant 1976, 75,5% des substitution linguistiques des immigrants habitant l’île de Montréal se faisaient au profit de l’anglais, le reste (soit 24,5%) au profit du français. Cette substitution au profit de l’anglais avait chuté à 40,6% dans les années qui suivirent l’adoption de la Loi 101, pour s’établir en 2006 à 28,2%, soit un peu plus que la proportion d’Anglophones sur l’île, soit 23,9% (page 109).

Si l’importance démographique des Anglophones de l’île ne s’est pas accrue entre 1996 et 2006, c’est que la communauté anglophone est saignée par un solde migratoire négatif de 57 320 personnes, annulant tous les effets bénéfiques de l’assimilation des néoQuébécois (page 71).

Donc, après la lecture minutieuse de cette étude, je ne suis pas plus avancé : à écouter ce qu’on entend sur la rue et dans les transports publics, il est très évident qu’il y a beaucoup plus que 23,9% des Montréalais qui parlent anglais. Il me reste donc à lire les quatre autres études disponibles sur le site de l’Office pour essayer de comprendre pourquoi.

C’est à suivre…

Référence : Étude Paillé

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