Doit-on attirer au Québec l’industrie de la cryptomonnaie ?

Publié le 21 juin 2018 | Temps de lecture : 5 minutes


 
Introduction

Les cyptomonnaies sont des devises numériques ‘encryptées’ (d’où leur nom). Elles n’ont de cours légal dans aucun pays.

Un grand livre de comptes, ouvert et consultable par tous, répertorie l’ensemble des transactions depuis l’origine.

Ces devises utilisent un système de validation informatique sophistiqué afin de lutter contre la contrefaçon. Le protocole de chiffrement est conçu de manière à être très résistant aux attaques informatiques.

La plus connue des crytomonnaies est le Bitcoin, créé en 2009.

En raison de l’appréciation du prix de celui-ci, cette cryptomonnaie peut être achetée en unités entières ou en fraction d’unité. C’est ainsi qu’on peut se procurer un millième de Bitcoin.

Le minage

Tout achat ou vente de cryptomonnaie est validé par les ordinateurs qui composent le réseau. Chaque ordinateur ayant contribué à cette validation se voit attribuer un certain montant de monnaie électronique, au prorata de sa participation au calcul.

Même si les frais de transaction sont bien moindres que ceux exigés pour l’achat de titres financiers conventionnels, l’industrie des cryptomonnaies est suffisamment lucrative pour avoir donné naissance à une multitude de fermes informatiques appelées ‘mines de cryptomonnaie’.

Concrètement, une mine de Bitcoin est un vaste entrepôt abritant des centaines ou des milliers d’ordinateurs alignés sur des tablettes qui s’élèvent du plancher au plafond.

Cette industrie est très énergivore. Non seulement à cause de la consommation électrique liée aux calculs informatiques, mais surtout en raison de la chaleur dégagée par les microprocesseurs.

Cette chaleur ne peut pas simplement être évacuée. Une mine de cryptomonnaie ne peut opérer que sous climatisation intense à défaut de quoi les microprocesseurs surchauffent et grillent.

Ceux qui créent ces mines sont à la recherche de pays dont les tarifs électriques sont bas et qui se caractérisent par une longue et froide période hivernale, ce qui réduit d’autant leurs frais de climatisation.

Parmi les endroits privilégiés pour établir une mine de cryptomonnaie, il y a l’Islande et le Québec. L’un et l’autre ont des tarifs électriques industriels assez semblables. Ils diffèrent par leur capacité de production.

Le ministère islandais de l’Industrie reçoit en moyenne une demande par jour de la part de mineurs souhaitant s’établir dans ce pays.

Ici, Hydro-Québec déclare ‘crouler’ sous des demandes. Au point que ces mines pourraient accaparer 40% de sa capacité de production.

L’absence de retombées économiques

Posséder une stratégie industrielle, c’est choisir.

Sous le prétexte qu’Hydro-Québec possède actuellement de grands surplus d’énergie, l’Institut économique de Montréal (le chantre du néolibéralisme au Québec) voudrait que la société d’État offre ses tarifs électriques les plus avantageux à ceux qui voudraient établir ici des mines de cryptomonnaie.

De nos jours, pour inciter les gouvernements à leur accorder des faveurs, les investisseurs font miroiter leur intention de créer de l’emploi. C’est ce que font les mineurs de cryptomonnaie.

En réalité, ces mines créent très peu d’emplois permanents.

Les ordinateurs et les étagères sont achetés en gros à l’Étranger et acheminés par cargo. Ce qui est plus économique que de les acheter d’un détaillant local.

L’entreprise est enregistrée dans un paradis fiscal, ce qui fait que ses profits sont délocalisés et qu’elle ne paiera pas d’impôt au Québec.

Les seuls revenus que peut anticiper l’État québécois sont :
• l’électricité vendue au prix coutant,
• les taxes des entreprises qui effectueront les réparations du matériel, et
• l’impôt payé par la poignée d’employés (des inspecteurs de matériel et des gardiens de sécurité).

Bref, des miettes.

Une stratégie de développement industriel digne de ce nom doit être basée sur la valeur ajoutée. Dans le cas des mines de cryptomonnaie, peu de la richesse qu’elles créent profite à la société québécoise.

Le seul avantage est de réduire une capacité excédentaire de production que nous utilisons partiellement lors des pointes de consommation.

Ces surplus seraient beaucoup mieux utilisés à attirer des entreprises qui créeront de la richesse au pays, à électrifier les transports et, de manière générale, à rebâtir l’économie du Québec après des années de laisser-faire.

Bref, on ne peut pas inciter des industriels à investir des centaines de millions$ au Québec puis, une décennie plus tard, leur dire de dégager parce que nous aimerions soudainement consacrer notre électricité à quelque chose de plus utile. Il nous faut donc voir plus loin que le bout de notre nez.

Références :
Cryptomonnaie
Cryptomonnaies : le tarif dissuasif d’Hydro-Québec suscite l’indignation
Hydro-Québec va-t-il débrancher le bitcoin?
Québec gèle temporairement les chaînes de bloc

Parus depuis :
Norway Withdraws Electricity Subsidies From Bitcoin Mining Farms (2018-11-22)
Le bitcoin génère plus de déchets électroniques que le système bancaire (2019-04-04)
Photo d’une mine à Bitcoin située à Magog (2021-05-14)
Fitzgibbon veut serrer la vis aux fermes de minage de cryptomonnaies (2022-11-03)

Détail de l’image composite : Les droits d’auteur de la partie de gauche appartiennent à Vectorfusionart tandis que ceux de l’image du Bitcoin appartiennent à Zhu Difeng. Ces photos sont distribuées par la banque d’images Onepixel.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Comment ajouter l’attribut hreflang à un blogue sous WordPress ?

Publié le 5 juin 2018 | Temps de lecture : 4 minutes

En 2010, l’Internet Engineering Task Force créait l’attribut facultatif hreflang, destiné à faciliter la tâche des moteurs de recherche en leur précisant la langue dans laquelle une page Web est écrite.

Afin de dresser la liste de ses suggestions en fonction de la langue de l’internaute, le moteur de recherche de Google peut déterminer automatiquement la langue d’un document. Mais il arrive que celui-ci renferme des citations dans une autre langue, ce qui complique la tâche du moteur de recherche.

Voilà pourquoi Google insiste de plus en plus pour que les pages Web contiennent l’attribut hreflang.

Normalement, l’auteur d’un blogue choisit de publier sous WordPress parce que cela est extrêmement facile; il lui suffit d’écrire son texte et WordPress s’occupe de créer les pages Web demandées par les internautes.

Malheureusement, WordPress n’a pas cru bon jusqu’ici de modifier son logiciel d’édition de manière à ce que cet attribut soit automatiquement ajouté au code HTML des pages qu’il crée.

Il existe des modules d’appoint qui permettent d’ajouter cet attribut à chaque document, y compris rétroactivement, mais seules leurs versions payantes le font par défaut pour n’importe quel page Web.

Voici ce que je suggère.


 
Après avoir accédé à votre blogue à titre d’administrateur, cliquez sur Apparence/Éditeur…


 
Au côté droit de l’écran, cliquez sur En-tête du thème (ici en rouge) afin d’afficher le code HTML que WordPress ajoute secrètement à l’entête de toutes les pages Web qui lui sont réclamées par vos visiteurs.

N’importe où entre la balise <head> (à la ligne 6) et la balise </head> (ci-dessus à la ligne 14), il faut ajouter une ligne qui contient le code suivant :

<link rel= »alternate » href= »https://www.mon_blogue.wordpress.com<?php echo parse_url($_SERVER[‘REQUEST_URI’],PHP_URL_PATH); ?> » hreflang= »fr » />

On remplacera ici https://www.mon_blogue.wordpress.com par l’hyperlien de votre blogue.

Prenez soin de bien vérifier que les guillemets et les apostrophes soient bien droits (comme en anglais) et qu’ils n’aient pas été remplacés par des guillemets et apostrophes courbes ou inclinés.

Revérifiez attentivement et sauvegardez.

Dorénavant, WordPress ajoutera à la volée cet attribut à toutes les pages Web qui lui seront demandées.


 
Afin de vérifier que tout ait été fait correctement, copiez l’hyperlien d’une de vos pages Web et allez sur le site app.hreflang.org.

Cliquez sur le bouton de droite.


 
Dans la boite de saisie, collez-y l’hyperlien déjà copié, cochez ‘Je ne suis pas un robot’ et cliquez le bouton du bas.


 
À droite, cliquez sur Show Details (en bleu) et notez si, dans la colonne Lang, la langue trouvée est bien le français.

Si tel est le cas, vous avez parfaitement bien procédé.

Lorsque la valeur de l’attribut hreflang est ‘fr’, vos textes auront préséance dans la liste des documents suggérés par tous les sites francophones de Google : google.ca (au Canada), google.fr (en France), google.be (en Belgique) et google.ch (en Suisse). Cette préséance s’exerce à l’encontre des pages Web sans attribut hreflang ou dont la valeur n’est par ‘fr’.

Mais si votre blogue s’adresse spécifiquement aux Francophones d’un de ces pays, il est possible de le préciser.

Si la valeur de l’attribut hreflang est ‘fr-ca’ (au lieu de ‘fr’ tout court), vos textes auront une préséance encore plus grande dans la liste des recommandations de google.ca sans être pénalisés sur les autres sites nationaux (en comparaison avec l’attribut ‘fr’ tout court).

Pour créer une spécificité sur le site de google.fr, la valeur de l’attribut sera ‘fr-fr’. Sur google.be, ce sera ‘fr-be’. Et sur google.ch, ce sera ‘fr-ch’.
 

Compléments de lecture :
Comment ajouter la date de publication sous le titre d’un texte publié sous WordPress ?
WordPress : le message d’erreur au sujet de la constante $table_prefix

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Lumière bleue et dégénérescence maculaire

Publié le 5 février 2018 | Temps de lecture : 7 minutes

Introduction

Dans les pays développés, la dégénérescence maculaire est la première cause de cécité chez les personnes âgées.

Plus de huit-millions d’Américains en sont affectés à des degrés divers. La maladie se manifeste chez 30% des personnes de plus de 75 ans et atteint des stades sévères chez 7,1% d’entre eux.

Chez les personnes dont la vue n’est que partiellement affectée, la qualité de la vie est amoindrie. Ce qui les rend sujets à la dépression.

Différents facteurs de risque sont associés à cette maladie :
• l’âge
• des facteurs génétiques (dont la race caucasienne)
• le tabagisme
• l’obésité
• la consommation élevée d’huiles végétales
• un faible apport alimentaire d’antioxydants et de zinc.

On retarde le développement de la maladie par des suppléments vitaminiques spécifiques, l’abandon du tabagisme et des modifications du régime alimentaire; davantage de légumes, de céréales de grains entiers, de poissons et de noix.

Nocivité de la lumière

Chez le rat, l’exposition à la lumière ambiante pendant cinq à sept jours cause de la dégénérescence maculaire.

Après dilatation pharmacologique de la pupille de l’œil, l’exposition à la lumière de 3 000 lux les rend aveugles après seulement un ou deux jours.

Précisons que le rat est un animal nocturne; il vit dans les greniers, les entresols, l’épaisseur des murs de nos maisons et dans les égouts. Pour cet animal, 3 000 lux est trois-mille fois plus intense que la lumière de la pleine lune. Pour nous, 3 000 lux n’est que le 1/40e d’une journée ensoleillée d’été.

Chez l’humain, il n’existe que des preuves épidémiologiques faibles selon lesquelles l’exposition à la lumière bleue causerait de la dégénérescence maculaire associée à l’âge.

Par contre, il est établi que la lumière — et particulièrement la lumière bleue — nuit à la sécrétion de la mélatonine et conséquemment, nuit à l’endormissement chez l’humain.

Exemple de ce qu’il faut éviter

Moyens de diminuer l’exposition à la lumière bleue

La quantité de lumière bleue émise par les écrans des appareils électroniques est considérablement plus élevée que celle émise par l’éclairage urbain et celle de nos écrans de télévision.

La raison est simple; il est rare que l’image projetée par une télévision soit blanche. Par contre, le texte que nous lisons à l’ordinateur est presque toujours sur fond blanc calibré à 6500°K.

Quant à l’éclairage urbain, ce sujet a déjà été discuté sur ce blogue.

Depuis le 1er mars 2017, la maquette de ce blogue a été modifiée de manière à ce que, de chaque côté de la page, l’arrière-fond soit gris foncé plutôt que gris pâle (comme ce fut le cas pendant des années), afin de réduire l’exposition des lecteurs à la lumière bleue.

Les lunettes filtrantes

Diverses compagnies offrent des lunettes qui filtrent la lumière bleue. Celles qui sont jaunes sont beaucoup moins efficaces que celles qui sont orange.

Parmi ces dernières, les lunettes Uvex Skyper™ S1933X d’Honeywell offrent un excellent rapport prix/qualité. Elles bloquent 98% de la lumière bleue.

Télescopiques, les jambes de leur monture permettent l’ajustement à la tête de l’utilisateur. Toutefois, même à leur longueur maximale, ces jambes sont parfois un peu trop courtes lorsque les lunettes filtrantes sont portées par-dessus des lunettes de lecture.

La version de Firefox pour ardoise électronique

Parmi les logiciels qui permettent de naviguer sur l’Internet, Firefox est le seul, pour l’instant, qui offre un mode de navigation nocturne.

Ce mode n’est pas disponible dans la version pour ordinateur, mais l’est dans la version pour iOS (en somme, pour iPad™ et iPhone™).

On y accède dans le coin supérieur droit de l’interface (les trois traits horizontaux).

Le texte s’affiche en négatif (blanc sur fond noir) et les photos sont légèrement assombries.

Le navigateur Chrome pour ordinateur

Parmi les extensions de Chrome, Mata transforme le texte noir sur fond blanc en texte gris pâle sur fond noir. Il n’affecte pas l’aspect des photos.

Une fois l’extension installée, il suffit de cliquer l’outil de Mata (le symbole d’un œil, situé près du coin supérieur droit de l’interface) pour passer en mode nocturne ou en sortir.

Le Night Shift de l’iOS

Sur les ardoises d’Apple et ses téléphones multifonctionnels, il est possible d’établir un mode nocturne ‘léger’ qui entrera automatiquement en vigueur au cours de la période déterminée par l’usager (par défaut, de 22h à 7h).

On y accède dans les Réglages, à l’item Affichage et luminosité.

Ce mode diminue la température de la lumière émise par l’écran, ce qui teinte en jaune autant le texte que les photos affichées.

Par le biais du système d’exploitation

Sur un ordinateur Macintosh doté de la version 10.12.4 (ou plus récente) du système d’exploitation Sierra, on planifie le mode nocturne à Préférences système… > Moniteurs > Night Shift.

En plus de ce qu’offre le Night Shift de l’iOS, on peut décider de l’importance de réduction de lumière bleue émise par l’écran.

Sous la version 10 de Windows™, la même chose existe.

On planifie le mode nocturne par le bouton Démarrer > Paramètres > Système > Affichage > Éclairage nocturne > Paramètres d’éclairage nocturne.

Conclusion

Il n’existe pas de preuve formelle que la lumière bleue provoque la dégénérescence maculaire chez l’humain.

Toutefois le consensus médical est qu’il est plus prudent de réduire l’exposition intense à la lumière bleue, notamment celle émise par les écrans d’appareils électroniques.

D’autant plus que la consultation nocturne de ces écrans se fait souvent lorsque la lumière ambiante est basse et conséquemment, que la pupille dilatée. Ce qui laisse entrer une quantité plus élevée de lumière vers la rétine de l’œil.

Déjà, depuis des années, les lentilles utilisées pour remplacer le cristallin des personnes atteintes de cataractes filtrent les rayons ultraviolets et la lumière bleue.

De plus, aussi souhaitable que soit la diminution de l’exposition à la lumière bleue avant la mise au lit, on doit savoir qu’une hygiène du sommeil ne dépend pas que de cela.

La personne stressée qui s’empresse de terminer un travail immédiatement avant la mise au lit aura des problèmes d’endormissement malgré l’activation du mode nocturne sur son ordinateur ou son ardoise électronique.

Donc rien ne remplace de bonnes habitudes de vie.

Références :
L’éclairage urbain à DEL
Les ampoules DEL dangereuses pour les yeux?
The potential of outdoor lighting for stimulating the human circadian system

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 40-150mm R — 1/30 sec. — F/4,0 — ISO 6400 — 40 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Culture : la parade du ministre Fortin

Publié le 19 septembre 2017 | Temps de lecture : 5 minutes

Introduction

Lorsque vous achetez un bien sur l’internet, peu importe le pays où se trouve le vendeur, c’est au moment où vous acceptez son offre — en cliquant sur un bouton à l’écran de votre ordinateur — que la transaction s’effectue. En d’autres mots, cette vente est conclue au Canada.

Depuis des années, les entreprises qui vendent des produits culturels sur des supports physiques (CD, DVD) se plaignent qu’ils subissent la concurrence déloyale de ceux qui vendent les mêmes produits dans leur version dématérialisée (iTunes, Netflix, etc.)

Plus criante encore est l’injustice à l’égard des vendeurs canadiens (comme Club Illico et Tou.tv) qui offrent eux aussi la version dématérialisée et doivent facturer la taxe de vente, contrairement à leurs concurrents internationaux.

Depuis juillet dernier, l’Australie taxe les services en ligne.

La lettre du ministre Fortin

Samedi dernier, dans une lettre publiée dans Le Devoir, le ministre québécois de la Culture et des Communications pressait le gouvernement fédéral d’imposer une telle taxe.

Le Québec a le droit constitutionnel de taxer à sa guise les biens et services vendus à ses citoyens même lorsque le Fédéral ne le fait pas.

De plus, selon la Canadian Constitution, la culture est un domaine de compétence constitutionnelle exclusif des gouvernements provinciaux. Voilà pourquoi le gouvernement fédéral n’a pas, officiellement, de ministère de la Culture.

Toutefois, par son pouvoir de dépenser, le gouvernement fédéral fait indirectement ce qu’il ne peut pas faire directement.

La ministre du Patrimoine canadien, Mme Mélanie Joly

Par le biais d’organismes fédéraux comme Radio-Canada, l’Office national du film, Téléfilm Canada et le Conseil des Arts du Canada, le gouvernement canadien exerce une influence considérable sur la création culturelle au pays. Ces organismes relèvent du ministère du ‘Patrimoine’ canadien (sic).

Moins le fédéral taxe la culture, moins il a les moyens d’envahir ce domaine de compétence provinciale.

Il est donc étonnant de voir le ministre québécois de la Culture supplier le fédéral de taxer ces produits culturels alors que la décision fédérale ne le regarde pas et ne l’empêche pas d’agir.

Ce que le ministre feint d’ignorer, c’est qu’il s’agit pour lui d’une occasion extraordinaire puisque si le fédéral refuse de taxer la vente de certains biens ou services, Québec peut taxer le double de sa propre taxe et empocher légalement la part fédérale et la sienne (c’est-à-dire la TPS + la TVQ).

Détourner l’attention

Étranger au milieu culturel, le ministre Fortin est néanmoins un des plus brillants ministres du gouvernement Couillard (ou un des ‘moins pires’, selon le point de vue).

Avocat et détenteur d’une maitrise en science politique, le ministre Fortin sait parfaitement que son gouvernement a les pleins pouvoirs pour agir seul.

S’il fait siennes les préoccupations du milieu culturel et vient pleurnicher publiquement contre le fédéral, c’est pour masquer le fait qu’il a les pieds et les mains liés par un Conseil des ministres pleutre, tétanisé face à la moindre difficulté, et incapable de s’imposer pour défendre ses droits et ses prérogatives.

Seulement auprès des abonnés québécois de Netflix, la taxe de vente québécoise rapporterait douze-millions$ annuellement, selon une étude de la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques.

En la doublant afin de combler le vide fédéral, c’est une vingtaine de million$ que Québec pourrait empocher annuellement tout en corrigeant l’injustice faite à ces propres entreprises. Et ce, seulement pour Netflix.

Voilà des sommes qui pourraient aider à stimuler la création artistique québécoise.

Mais il ne le peut pas. Ses collègues réclament sans doute plus d’études, plus de comités, plus de consultations, etc.

Inconfortable au milieu de cette bande d’abrutis, le ministre essaie de détourner l’attention du public en laissant croire que le gouvernement fédéral est responsable de son impuissance alors que le véritable problème est la médiocrité de son gouvernement.

Ce qu’on doit réaliser, c’est que ce type de service en ligne, c’est l’avenir.

Si l’ALÉNA est modifié de manière à couvrir les produits culturels, il sera trop tard pour imposer une nouvelle taxe qui portera atteinte à la profitabilité des entreprises internationales visées par une ‘taxe Netflix’.

Le gouvernement Couillard ne soupçonne pas qu’un des enjeux secrets de la renégociation de l’ALÉNA, c’est de verrouiller l’avantage économique des distributeurs américains de contenu culturel afin d’assurer l’hégémonie de la culture américaine.

L’intérêt de la nation, c’est qu’il se grouille le derrière pendant qu’il en est encore temps.

Mais ce médiocre petit gouvernement provincial, est-il capable de voir plus loin que le bout de son nez ?

Références :
Le commerce électronique : l’Australie s’adapte à la nouvelle réalité
Les défis d’une «taxe Netflix»

Paru depuis :
Québec envisage de taxer Netflix seul (2017-09-22)
Lexique fiscal de la culture numérique (2017-09-23)
Politique culturelle canadienne: abdication ou équité? (2017-09-23)
Publicités sur Facebook et Google: le Canada privé de plus de 700 millions (2018-01-16)

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 75mm F/1,8 — 1/80 sec. — F/1,8 — ISO 6400 — 75 mm

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| 2014-2018 (années Couillard), Informatique, Politique canadienne, Politique québécoise | Mots-clés : , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Cataloguer sa vidéothèque

Publié le 23 janvier 2017 | Temps de lecture : 5 minutes
My Videos Pro sur iPad

Est-ce que la taille de votre collection de DVD ou de Blu-Ray est telle qu’il vous arrive d’acheter un film que vous possédez déjà ? Ou d’en louer un déjà vu ?

Si tel est le cas, il vous faut l’application My Movies pour iPad, iPhone et Android. Cette application ne vous permet pas de visionner vos films mais sert seulement à les cataloguer.

Il en existe une version pour ordinateur mais c’est la version plus économique (à 10,99$Can) pour appareil mobile qui fait l’objet du texte que vous lisez.

Au départ, elle se présente comme une étagère vide. Pour ajouter un titre, on appuie sur un gros bouton gris situé dans le coin inférieur gauche de l’interface : deux autres boutons apparaissent alors afin de vous permettre de choisir entre l’ajout par lecture du code zébré ou par inscription manuelle.

Pour ce faire, il vous faudra être connecté à l’internet afin d’accéder à la banque de données colossale de l’éditeur danois. Des centaines de milliers de titres sont reconnus, tout comme plus d’un million de codes zébrés (afin de différencier toutes les versions commercialisées d’un même film).

Pour refléter vos doublons, vous pourrez inscrire la deuxième copie en choisissant une version possédant un code zébré différent même si ce n’est pas le cas.

Détail d’une fiche technique

Une fois le film reconnu, ses détails — image du boitier, nom du réalisateur et des acteurs, résumé du scénario, liste des suppléments, etc.— sont téléchargés automatiquement sur votre appareil et seront dorénavant disponible hors connexion.

Cela vous permettra de consulter la liste de vos vidéos dans la boutique où vous vous apprêtez à acheter ou à louer un film.

L’ajout par lecture du code zébré est extrêmement facile et vous permet d’inscrire un film en quelques secondes.

Ajout manuel

Pour l’ajout manuel, il suffit de taper le titre français ou anglais du film, ou n’importe quel mot qui en fait partie. L’application dressera alors la liste des boitiers qui correspondent à votre clé de recherche. Il vous suffira de choisir dans cette liste.

C’est ainsi que pour ‘Casablanca’, l’application vous offrira, au moment où ces lignes sont écrites, le choix entre neuf versions sur DVD et quatre versions sur Blu-Ray.

L’application reconnait non seulement les grands succès américains, mais également les séries télévisées qui ne sont disponibles qu’en Europe, les téléromans québécois, les opéras, les documentaires, etc.

De manière générale, l’application échouera à reconnaitre environ 2,5% des films. Le taux d’échec est plus élevé pour les films ou les séries télévisées étrangères qui n’ont jamais été distribués à l’international, pour les pièces de la Comédie française, et pour les documentaires ou les catalogues d’exposition qui ne sont disponibles qu’à certains sites touristiques.

L’application a tendance à classer vos films selon leur titre anglais. Cela est bien compréhensible lorsqu’il s’agit du titre original anglais. Mais cela arrive également pour des titres français qui ont connu une carrière internationale.

Lorsqu’on film est classé de manière inattendue, vous pouvez modifier sa fiche technique pour lui ajouter la clé de tri qui vous semble préférable. Le film apparaitra dorénavant là où vous l’attendez.

De plus, cette fiche technique renferme un champ appelé Groupe. Ce champ vous permet d’inscrite les films vus à la télévision ou au cinéma, ceux loués, etc.

L’application peut donc afficher tous les films que vous avez vus ou seulement ceux que vous possédez vraiment.

On passe d’une liste à l’autre par le biais la quatrième icône du coin supérieur droit de l’interface sur un iPad, ou à partir du premier sur un iPhone.

My Videos Pro sur téléphone multifonctionnel

Connectés à l’internet, vos différents appareils mobiles sont synchronisés à partir de la copie disponible sur le serveur de l’éditeur danois.

Par le biais du module de configuration, on peut s’expédier la liste de ses vidéos par courriel (en formats .txt et .csv) afin de l’imprimer à partir de son ordinateur. On peut également demander la création d’un rapport PDF à télécharger du site de l’éditeur afin de le distribuer à des amis.

Pour terminer, My Movies est disponible en version d’essai sous le nom de My Movies Free, limité à cinquante titres.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 25mm F/1,2
1re photo : 1/100 sec. — F/2,0 — ISO 200 — 25 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/2,0 — ISO 640 — 25 mm
3e  photo : 1/640 sec. — F/2,0 — ISO 200 — 25 mm
4e  photo : 1/80 sec. — F/2,0 — ISO 250 — 25 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les États-Unis et le sabotage de l’économie française

Publié le 30 juin 2015 | Temps de lecture : 5 minutes

Depuis les révélations de l’informaticien Edward Snowden — concernant les programmes américains et britanniques de surveillance de masse — on se doute que les États-Unis ne font pas qu’épier les courriels et les appels téléphoniques à travers le monde dans le but de déjouer des complots terroristes.

On savait déjà que les Américains espionnaient les dirigeants politiques européens au cours des négociations internationales auxquelles participaient également les États-Unis.

Il y a plus d’un an, je prédisais sur ce blogue, au sujet de l’informatique dématérialisée : « La guerre au terrorisme devient donc le prétexte qui justifie l’espionnage industriel massif. Plus besoin d’espions; les grands éditeurs américains de logiciels comme Microsoft et Apple permettront au gouvernement américain de refiler aux entreprises américaines l’information confidentielle qui leur permettront d’enregistrer avant tout le monde les brevets et inventions piratés d’entreprises étrangères. »

Une fois de plus, la réalité dépasse la fiction.

On apprend aujourd’hui par WikiLeaks que les services secrets américains tentaient de recueillir toute information pertinente sur les pratiques commerciales françaises, sur les relations entre Paris et les institutions financières internationales ou encore sur les grands contrats étrangers impliquant la France.

À titre d’exemple, les espions américains rapportaient tout projet de plus de 200 millions$ visant la vente de biens français à l’étranger ou la participation française à des investissements internationaux.

Selon le quotidien français Libération, « Jamais la preuve d’un espionnage économique massif de la France, orchestré au plus haut niveau de l’État américain, n’avait été établie aussi clairement. »

Julian Assange, responsable de ces nouvelles révélations de WikiLeaks, faisait la manchette hier des journaux télévisés français par cette déclaration incendiaire dont on comprend aujourd’hui la portée : « Le chômage est particulièrement élevé (en France) mais il y a une raison à cela; c’est que les États-Unis jouent un sale jeu. »

Sous la plume d’Emmanuel Fansten et de Julian Assange, le quotidien Libération écrit aujourd’hui : « Sur les secteurs hautement stratégiques, cet espionnage peut aller du simple vol des plans d’étude au pillage des données technologiques confidentielles. Mais ce qui intéresse par-dessus tout la NSA, ce sont les renseignements sur des appels d’offres impliquant des entreprises américaines. Un avantage concurrentiel potentiellement désastreux pour les sociétés françaises. (…) Une structure a même été spécialement créée pour épauler les entreprises américaines dans la conquête des principaux contrats internationaux : l’Advocacy Centre, chargé de faire le lien entre le secteur privé et les services de l’Etat. »

Précisons que contrairement à ce qu’affirme Assange ci-dessus, les nouvelles révélations de WikiLeaks ne font pas la preuve du vol des plans d’étude et du pillage des données technologiques confidentielles. Les services de renseignement américains ont les moyens de le faire, ils le font très probablement, mais la preuve formelle à sujet reste à faire.

Dans une note confidentielle écrite en juillet 2008 par le chef de service investissement et politiques commerciales à la direction du Trésor français, celui-ci dresse la liste des contrats commerciaux perdus par les entreprises françaises, notamment ceux portant sur des matériels offshore, des équipements de télécommunications, des centrales à charbon ou à gaz, conçus par des entreprises françaises qui ont parfois brusquement capoté.

Il est impossible de faire un lien objectif entre la perte de ces marchés et les écoutes américaines. Toutefois la question est aujourd’hui posée : les entreprises françaises étaient-elles insuffisamment compétitives pour ces contrats ? Leurs offres technologiques étaient-elles inadéquates ? Ou est-ce que les Américains ont torpillé les offres françaises ?

Ce nouveau scandale est susceptible d’entrainer des répercussions diplomatiques importantes. Il pose notamment la question de savoir ce qui distingue un pays ami d’un pays ennemi.

Références :
Edward Snowden
La NSA a aussi pratiqué l’espionnage économique
L’espionnage économique, priorité de la NSA
L’informatique dématérialisée et l’espionnage industriel
Moscovici et Baroin écoutés sur fond d’espionnage économique
NSA : espionnage économique, le sale jeu américain

Parus depuis :
Le gouvernement néerlandais défend le chiffrement des données (2016-01-07)
Les Etats-Unis se servent du droit comme d’une arme de destruction contre l’Europe (rapport) (2019-07-01)
Alstom : la France vendue à la découpe ? (vidéo) (2019-07-08)
USA : Nos anciens alliés ? (vidéo) (2019-07-25)
États-Unis et Danemark sommés de s’expliquer sur l’espionnage d’alliés européens (2021-06-01)
Le gouvernement surveille le risque d’écoutes depuis des toits de Paris après le rachat de 600 sites de télécommunications (2022-10-24)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


CompůtAřt No 2

Publié le 4 janvier 2015 | Temps de lecture : 1 minute
Rose & Noir
Abstraction No 2
Abstraction No 4

Ce qui s’apparente ici à des peintures abstraites, est en réalité le résultat de la lecture — par le logiciel Corel AfterShot Pro — de trois photos victimes d’une importante corruption informatique.

Détails techniques : Canon Powershot G6
1re photo : 1/8 sec. — F/2,8 — ISO 100 — 7,2 mm
2e  photo : 1/20 sec. — F/2,8 — ISO 100 — 7,2 mm
3e  photo : 1/200 sec. — F/2,8 — ISO 100 — 7,2 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


CompůtAřt No 1

Publié le 3 janvier 2015 | Temps de lecture : 2 minutes
Concorde
Fenêtres
Bandes No 5

Cette semaine, j’ai classé les photos que j’ai prises à Paris l’automne dernier. Cette tâche terminée, j’ai eu l’idée d’aller voir les photos que j’ai prises dans cette ville en 2003 et 2004, afin compléter les diaporamas que je compte réaliser au cours des mois qui viennent.

Il faut savoir qu’il me reste peu de mes originaux de l’époque; la partition du disque dur où mes photos étaient entreposées a été corrompue. J’avais conservé de rares photos partiellement endommagées dans l’espoir qu’un jour je découvre un logiciel capable de les restaurer (ce qui n’est jamais arrivé).

En passant en revue les quelques photos qui me restent (dont celles corrompues), j’ai donc définitivement détruit une bonne partie des photos devenues inutiles jusqu’au moment où j’ai réalisé qu’elles avaient leur propre esthétique.

Ces fichiers corrompus ne peuvent plus être lus par Photoshop, Lightroom, Adobe Bridge, ni DxO Optics Pro. Mais ils sont encore lus par Corel AfterShot Pro.

Avant qu’il ne soit trop tard, j’ai donc décidé de montrer quelques « réalisations accidentelles » de mon ancien PC sous Windows. Comme quoi ces machines ne sont peut-être pas aussi stupides qu’on pense…

Détails techniques : Canon Powershot G6
1re photo : 1/160 sec. — F/3,5 — ISO 100 — 10,3 mm
2e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 100 — 7,2 mm
3e  photo : 1/30 sec. — F/2,8 — ISO 100 — 7,2 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le nerf optique espion

Publié le 27 février 2014 | Temps de lecture : 2 minutes


 
Le nerf optique

Le nerf optique est un faisceau de 1,2 million de cellules nerveuses (appelées axones) qui acheminent les images captées par les yeux vers le cerveau.

Yahoo ! Messenger

Le logiciel de messagerie électronique Yahoo ! Messenger permet à l’internaute non seulement d’expédier du texte, mais également simplifie l’utilisation de la WebCam de l’ordinateur dans le but capter et expédier des photos.

Ce logiciel de messagerie permet même de communiquer en temps réel avec une autre personne, comme c’est le cas avec Microsoft Skype et Apple FaceTime.

Optic Nerve

Après la National Security Agency américaine, le Service de renseignements électroniques du gouvernement britannique (GCHQ) constitue le plus grand service occidental d’interception des communications. Il emploi plus de 6 000 personnes.

L’édition d’aujourd’hui du quotidien The Guardian nous apprend que de concert avec la NSA, la GCHQ a développé un programme appelé Optic Nerve (ce qui signifie « Nerf optique »).

De 2008 à 2010, ce programme a intercepté les photos prises par la WebCam de 1,8 million d’internautes sous Yahoo ! Messenger, quel que soit leur pays d’origine. Selon le quotidien britannique, cela comprendrait une proportion appréciable de photos sexuellement explicites.

Référence : GCHQ intercepted webcam images of millions of Yahoo users worldwide

Paru depuis : La GRC armée de logiciels espions (2022-07-06)

Sur des sujets apparentés :
L’informatique dématérialisée et l’espionnage industriel
The British Big Brother

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Moyens de lutte contre les pourriels

Publié le 19 février 2014 | Temps de lecture : 5 minutes

Inroduction

Le pollupostage est l’envoi d’un même message électronique (ou article de forum), de caractère importun et souvent publicitaire, à un très grand nombre de destinataires (ou de forums). Chacun de ces messages s’appelle un pourriel.

On peut acheter sur l’internet des banques de données renfermant des millions d’adresses électroniques. Ces données sont utilisées par les pollueurs afin d’expédier leurs messages non sollicités. À travers le monde, le pollupostage représente entre 75 et 90% de tout le courrier électronique.

MailWasher

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Un premier moyen de défense contre les pourriels est de faire croire à l’expéditeur que votre adresse électronique n’existe pas. Pour ce faire, on utilise le logiciel MailWasher (pour PC seulement).

Lorsque vous ouvrez votre boite aux lettres à l’aide des logiciels de messagerie électronique comme Outlook, Thunderbird, ou Mail, toute votre correspondance est transférée automatiquement sur votre ordinateur.

Au contraire, lorsque vous chargez d’abord MailWasher, ce dernier dresse la liste et vous donne un aperçu de ce qui vous attend. Techniquement, toute cette correspondance n’est pas transférée sur votre ordinateur mais demeure sur le serveur de votre fournisseur de service (Hotmail, Gmail, etc.).

Une des avantages de MailWasher est de vous offrir la possibilité de faire rebondir le pourriel à son expéditeur, comme si son message ne s’était jamais rendu à destination en raison d’une mauvaise adresse.

Cette fonction est utile seulement lorsque l’adresse électronique précisée dans l’entête du message est valide (ex.: lulu@hotmail.fr). Lorsque c’est quelque chose du genre no-reply@hotmail.fr, éviter d’essayer de faire rebondir ce message à l’expéditeur; il vous reviendra comme un boomerang.

Une fois le travail de MailWasher effectué, on démarre son logiciel de messagerie et on ne reçoit alors que les courriels voulus.

Le désabonnement

Certaines compagnies vous permettent retirer votre adresse de leur liste d’abonnés. L’hyperlien est généralement précisé à la fin du message.

Dans certains cas, il ne s’agit que d’une attrape qui permet au pollueur d’obtenir la confirmation de la validité de votre adresse électronique. Une fois cette confirmation obtenue, vous recevez un nombre accru de messages non sollicités, cette fois de sources diverses.

Une solution désespérée

Pendant plus de trois ans, j’ai reçu des centaines de dépêches à caractère financier d’une agence de presse appelée MarketWired. Je n’ai jamais demandé à recevoir ses courriels. En dépit du fait que pendant tout ce temps, j’ai fait rebondir ses messages, cette agence continuait de m’en expédier.

L’aperçu sous MailWasher ne me permettait pas de savoir si ces messages contenaient un hyperlien destiné au désabonnement. Et je ne voulais pas ouvrir ces messages pour le savoir, par crainte qu’ils ne renfermassent — Wow! L’imparfait du subjonctif — un virus informatique.

À l’aide du moteur de recherche de Google, j’ai finalement trouvé la page web au bas de laquelle on pouvait se désinscrire. Une fois cela fait, une page web a confirmé mon désabonnement.

Malheureusement, j’ai continué de recevoir les pourriels de cette agence. J’ai donc tenté de me désabonner de nouveau, croyant que ma première requête ne s’était pas bien rendue.

En cliquant sur le bouton approprié, j’ai reçu le message suivant : « Votre adresse électronique n’apparait pas dans nos listes d’abonnés ». La conclusion était simple; abonné ou non, je devais me résigner à recevoir ses pourriels.

Me résigner, moi ? C’est très mal me connaitre.

Après avoir trouvé sur son site web une adresse électronique valide permettant de s’adresser à ce pollueur (info@marketwired.com), je lui ai adressé sept messages qui ne contenaient pas de texte proprement dit mais plutôt une photo sur laquelle était écrit Stop Sending me Spam, c’est-à-dire « Cessez de m’expédier des pourriels ».

SPAM
 
Puisque la photo fait 4 608 x 3 456 pixels, il s’agit d’une image de 9,4 méga-octets. Chacun de ces sept messages pesait environ 10,9 Mo, pour un total de plus de 75 Mo, soit l’équivalent d’environ cinq mille courriels ordinaires.

Leur expédition m’a pris environ une heure. Durant ce temps, non seulement un des serveurs de cette compagnie ne pouvait pas recevoir d’autres courriels, mais il était incapable d’en expédier.

Mon dernier message portait le titre Enough for Today. More to Come After Your Next Email, ce qui signifie « Assez pour aujourd’hui. Mais encore plus à la suite de votre prochain courriel ». En somme, il s’agissait d’un avertissement.

Depuis, je n’ai plus rien reçu. Comme quoi il faut parfois, en dernier recours, prendre les grands moyens.

Pour télécharger l’image dont je me suis servi, veuillez cliquer sur ceci.

Sur le même sujet : La réglementation canadienne contre le pourriel

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Écrit par Jean-Pierre Martel