Comment s’appelaient les enfants qui ont perdu la vie dans la bande de Gaza ?

Publié le 22 novembre 2024 | Temps de lecture : 2 minutes

Depuis le début de la réplique israélienne à l’attaque du Hamas, plus de 17 400 enfants sont morts dans la bande de Gaza. Selon l’âge, ils se répartissaient comme suit :
•    710 de moins d’un an,
• 1 793 de 1 à 3 ans,
• 1 205 de 4 ou 5 ans,
• 4 205 étudiants du primaire (de 6 à 12 ans), et
• 3 442 lycéens (de 13 à 17 ans).

Pour 2 898 d’entre eux, on connait leurs prénoms. En ordre décroissant, les voici :
• 935 Mohammed (équivalent de Mahomet)
• 439 Ahmed (inspiré d’ahmad, qui veut dire ‘digne d’éloges’)
• 167 Yusuf (équivalent de Joseph)
• 131 Omar (en hommage à un compagnon de Mahomet qui portait ce prénom)
• 129 Ibrahim (équivalent d’Abraham de qui, selon le Coran, descendraient tous les Arabes)
• 110 Noor (prénom habituellement féminin qui signifie lumière)
• 106 Layan (prénom mixte qui signifie doux ou tendre)
•   98 Sarah (nom de l’épouse d’Abraham)
•   91 Jana (vient de l’arabe al-janna, qui signifie jardin paradisiaque)
•   89 Hala (prénom féminin, signifie auréole)
•   78 Khaled (prénom d’un général et compagnon de Mahomet)
•   72 Tala (pourrait signifier protection)
•   71 Baraa (prénom masculin qui signifie innocent)
•   64 Farah (prénom masculin qui signifie joie)
•   64 Rahaf (prénom féminin qui signifie gentillesse)
•   58 Zain (prénom féminin qui signifie beauté)
•   47 Uday (prénom masculin peut-être déviré du sanscrit, signifie aube)
•   46 Dima (prénom féminin peut-être dérivé de Dinah, fille unique d’Abraham)
•   41 Ghazal (prénom masculin qui signifie courtisant)
•   25 Waleed (ou Walid, qui signifie le fils)
•   19 Céline (donné en l’honneur d’une chanteuse populaire)
•   18 Eline (prénom féminin qui signifie brillante).

Références :
A to Z of the children Israel killed in Gaza
Liste de prénoms arabes

Un commentaire

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le multiculturalisme néerlandais et ses conséquences politiques

Publié le 15 novembre 2024 | Temps de lecture : 8 minutes
Place du Dam, à Amsterdam

Introduction

Les Pays-Bas étaient autrefois considérés comme le pays le plus tolérant d’Europe occidentale. Aujourd’hui, c’est l’inverse.

Que s’est-il passé ?

À partir des années 1960, un grand nombre d’immigrants s’établirent aux Pays-Bas afin de pallier la pénurie de main-d’œuvre qui y sévissait.

Ceux-ci provenaient des anciennes colonies néerlandaises, du sud de l’Europe (Grèce, Italie et péninsule ibérique), et de pays situés à la périphérie du continent (la Turkiye et le Maroc).

Afin d’être plus accueillants, les Pays-Bas ont adopté dans les années 1980 des politiques multiculturelles exemplaires.

En vertu de celles-ci, l’État accordait des subsides à des médias et à des institutions qui encourageaient activement ces minorités à vivre en marge de la culture du pays si elles le désiraient.

C’est ainsi que la ville de Rotterdam annonçait en 2006 la construction d’un hôpital islamique conforme aux préceptes de la charia. Toutefois, sur l’internet, je n’ai pas trouvé de confirmation indiquant que cet établissement avait finalement ouvert ses portes.

Plus concrètement, en 2012, on annonçait à Amsterdam l’ouverture d’un immeuble locatif de 188 logements entièrement conçus pour les besoins de la communauté musulmane.

Le revirement

En janvier 2000, le sociologue Paul Scheffer publie ‘Het multiculturele drame’ qui obtient un retentissement considérable. Dans cet essai, l’auteur s’inquiète de la surreprésentation des personnes nées de parents immigrants dans les statistiques du chômage et de la délinquance.

En 2002, l’assassinat du politicien Pim Fortuyn — hostile à l’immigration non européenne — et, deux ans plus tard, celui du cinéaste Theo van Gogh par un islamiste, ont suscité l’indignation et provoqué la naissance d’un sentiment d’hostilité à l’immigration, particulièrement contre les Musulmans, chez une frange de la population néerlandaise.

À l’heure actuelle, les Musulmans comptent pour seulement six pour cent de la population néerlandaise. Ils sont principalement d’origine (ou de descendance) turque ou marocaine.

Depuis ces assassinats, des formations politiques ont fait campagne contre les politiques migratoires du pays en obtenant d’abord un succès très limité, puis de plus en plus important.

La formation politique la plus radicalement opposée à l’immigration est le Parti populaire pour la liberté, créé en 2006.

D’abord marginal, ce parti a vu ses appuis populaires lentement grimper avec la hausse du nombre d’immigrants aux Pays-Bas.

En 2022, ce pays a accueilli le plus grand nombre d’immigrants de son histoire, soit environ 400 000 personnes, en hausse de soixante pour cent en comparaison avec l’année précédente.

Ce qui a propulsé soudainement la popularité du PVV à un sommet et assuré sa victoire surprise aux élections législatives de novembre 2023.

Résultats des dernières élections

Le parlement néerlandais se compose d’une chambre basse équivalente à notre Chambre des communes et d’une chambre haute équivalente à notre Sénat.

Les dernières élections législatives ont été dominées par les trois thèmes principaux :
• la perte du pouvoir d’achat causée par l’inflation (à 20 % en 2023 à la suite des sanctions contre la Russie, avant de descendre à 10 % à l’approche des élections),
• l’immigration jugée incontrôlable, et
• le maintien du système de santé.

Se présentant comme un parti nationaliste, eurosceptique et anti-Islam, le Parti populaire pour la liberté (le PVV) est celui qui a fait élire le plus de députés. Toutefois, il n’a pas obtenu suffisamment de sièges pour former un gouvernement majoritaire.

Après six mois de négociations, le PVV a finalement formé autour de lui un gouvernement de coalition, entré en fonction le 2 juillet dernier.

Aux 37 députés du PVV se sont joints les 24 députés du Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD). L’un et l’autre ont fait campagne sur le durcissement de la politique migratoire. Ils se distinguent par le ton utilisé, radical pour l’un, plus pondéré pour l’autre.

À cela s’ajoutent les 20 députés du Nouveau Contrat social (NSC), les 7 députés du Mouvement agriculteur-citoyen (BBB). Pour un total de 88 députés sur 150.

Normalement, le chef du PVV (le parti en tête) aurait dû être nommé premier ministre. Mais pour rendre le gouvernement de la coalition plus acceptable aux yeux de la communauté internationale, on a préféré nommer Dick Schoof à titre de premier ministre.

Ce dernier a fait carrière dans la sécurité intérieure et les services de renseignement. C’est un dur parmi les durs dont les idées sont très compatibles avec celles du PVV.

L’instrumentalisation de la violence par la Droite

Pour le PVV et pour le premier ministre, les récentes émeutes à Amsterdam constituent une aubaine. Pour maximiser la portée de sa réthorique anti-Islam (et maintenir sa popularité), le PVV a besoin que les Musulmans soient perçus, par l’ensemble de la population néerlandaise, comme des indésirables, voire des personnes dangereuses.

En tant qu’ancien chef du renseignement, le premier ministre Dick Schoof savait très bien la réputation des partisans du club Maccabi de Tel-Aviv; ceux-ci sèment le grabuge partout où ils passent.

Non seulement s’en prennent-ils aux partisans des autres équipes en Israël, mais ils ont même agressé (avec des tessons de bouteille) des Israéliens qui protestaient contre les politiques du gouvernement de Benyamin Netanyahou. En somme, les ultras du Maccabi sont les ‘chemises brunes’ du premier ministre israélien.

En acceptant leur venue à Amsterdam, le gouvernement savait ce qui arriverait. Mais pas la mairesse.

Plutôt de gauche, celle-ci s’est naïvement informée auprès des autorités israéliennes quant aux mesures à prendre pour assurer la sécurité autour de l’évènement.

Elle s’est fait dire que les partisans du club Maccabi étaient généralement pacifiques. Ce qui est vrai.

Le partisan qui écoute les matchs à la télé dans son salon est pacifique. Ceux qui assistent aux matchs en Israël sont bruyants, mais généralement pacifiques.

Mais ceux qui sont prêts à dépenser des milliers de dollars pour encourager le club à l’Étranger — en supposant que leur voyage n’était pas subventionné par papa Netanyahou — sont des fanatiques.

Ce sont des hommes. Des vrais. Des brutes gonflées de testostérone. Racistes et violents.

Convaincue que le danger ne viendrait pas d’eux, elle a ordonné à la police de la ville de se concentrer sur les manifestants pro-palestiniens.

Dans un clip vidéo anodin (mais révélateur), on voit un citoyen de la ville qui fait son égoportrait avec, derrière lui, des partisans du club Maccabi sur la place du Dam.

Pendant qu’il leur fait dos, un Israélien l’entarte sournoisement par-derrière. Au lieu d’arrêter l’entarteur, la police a choisi d’arrêter l’entarté qui, évidemment, est devenu agité à la suite de l’agression mineure dont il a été victime.

Plus tôt cette semaine, au parlement néerlandais, le gouvernement a évoqué la possibilité de retirer la citoyenneté néerlandaise aux manifestants pro-palestiniens d’origine marocaine (très spécifiquement) qui possèdent une double citoyenneté.

La loi permet déjà de le faire dans le cas des citoyens (Marocains ou non) qui commettent un attentat terroriste au pays. Le gouvernement veut étendre ce pouvoir à l’encontre de certains des Néerlandais qui protestent en faveur des Gazaouis.

En réaction à cette annonce, Nora Achahbar (née au Maroc) a présenté sa démission à titre de secrétaire d’État aux Finances. Sans l’appui de son parti (le NSC), le gouvernement actuel deviendrait minoritaire au parlement.

Reste à voir si l’ensemble de son parti suivra.

Références :
À Amsterdam, les appartements aussi sont halal
Élections législatives néerlandaises de 2023
Het multiculturele drama (en néerlandais)
Islam aux Pays-Bas
Les Pays-Bas en ébullition: des propos racistes poussent une secrétaire d’État à démissionner
Mayoress’ Report
Religion aux Pays-Bas
Theo van Gogh (réalisateur)
Un hôpital islamique aux Pays-Bas

Complément de lecture : Le mandat d’arrêt contre Nétanyahou, source de discorde au sein de la coalition néerlandaise (2024-11-24)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Un ‘pogrome’ à Amsterdam : vraiment ?

Publié le 9 novembre 2024 | Temps de lecture : 6 minutes

Je ne sais pas qui est ce petit génie qui a décidé d’inviter un club israélien à participer cette semaine à un match de football à Amsterdam.

Si on boycotte les équipes sportives russes en Occident, je ne vois pas pourquoi on devrait inviter des équipes israéliennes, tant que durera le massacre des civils dans la bande de Gaza.

Déjà, en mars dernier, des partisans de cette équipe de foot avaient causé du grabuge à l’occasion d’une joute à Athènes.

Après que des immigrés eurent scandé ‘Free Palestine’, certains de ces partisans se sont attaqués à eux pour leur infliger une solide correction.

De plus, ils ont battu un homme d’origine égyptienne à une sortie de métro. Selon certaines sources, le jeune homme s’était drapé d’un drapeau palestinien. La victime fut hospitalisée.

Au sujet des violences survenues en marge du match disputé à Amsterdam, j’ai soigneusement analysé les clips vidéos publiés par les médias occidentaux.

Deux de ces clips documentent des attaques antisémites.

Dans le premier, un partisan des Jaunes — c’est la couleur du maillot de l’équipe israélienne lorsqu’elle joue à domicile — est assis par terre, entouré de gens hostiles qui veulent lui faire dire ‘Free Palestine’.

Dans l’autre, un passant terrorisé déclare ne pas être juif, apparemment pour éviter qu’on s’en prenne à lui. Toutefois, puisque cela ne n’a pas empêché d’être battu, on peut penser qu’il s’est trompé quant à l’identité de ses assaillants.

Mais la plupart des autres prouvent, au contraire, les méfaits commis par les partisans des Jaunes.

Dans deux clips, on les voit s’attaquer à deux propriétés privées en prenant l’initiative de déchirer les drapeaux palestiniens qui pendaient à la fenêtre de deux maisons différentes.

Ils ont brisé les fenêtres d’une troisième maison parce que le drapeau palestinien était trop haut pour qu’ils puissent le retirer.

Un autre clip montre une foule de partisans des Jaunes qui descendent un escalier mécanique. Leur chant joyeux indique qu’on les voit avant le match puisqu’ils l’ont perdu. Mais que chantent-ils donc ?

Sur l’internet, on en trouve plusieurs traductions légèrement différentes, mais qui reviennent au même. La version qui me semble la plus plausible est celle-ci :
— olé, olé. Mort aux Arabes !
— olé, olé. Nous vaincrons.
Laissons l’armée israélienne gagner. ‘Phoque’ les Arabes !

De plus, durant le match, ces partisans ont refusé de respecter la minute de silence en hommage aux victimes des inondations à Valence. Pourquoi ? Parce que l’Espagne a récemment annulé une importante vente d’armement destiné à Israël.

Que s’est-il passé après la défaite du club des Jaunes ? Apparemment, l’esprit n’était plus à la fête.

Leurs partisans ont passé leur mauvaise humeur sur les manifestants propalestiniens hostiles venus à leur rencontre. Les affrontements ont provoqué cinq hospitalisations et 62 arrestations.

Les médias occidentaux ont beaucoup fait circuler un clip vidéo qui montre, parait-il, un partisan de l’équipe des Jaunes fuyant des personnes déchainées contre lui. Puisque ce clip ne montre que des gens habillés de noir, cela est plausible.

Toutefois, lorsqu’on voit l’ensemble du clip de 33 secondes (et plus précisément son début), on voit qu’un petit nombre des agresseurs portaient du jaune.


 
Annet de Graaf, la créatrice de ce clip, a accusé ceux qui le diffusent de propager des nouvelles fallacieuses puisqu’il montre, au contraire, quelques-uns des partisans des Jaunes qui, ce soir-là, frappent des gens et des véhicules avec la boucle métallique de leur ceinture.

Finalement, dans un autre clip, on voit un homme évanoui au sol recevant des coups de pieds de personnes qui l’injurient en israélien.

Toutes les agences de presse occidentales (et conséquemment, tous les médias qui publient leurs dépêches) ont aussitôt relayé comme un fait avéré l’accusation du gouvernement israélien selon laquelle, les Pays-Bas ont été complices d’un ‘pogrome’.

Rappelons qu’un pogrome est une émeute, tolérée ou soutenue par les autorités, dirigée contre les Juifs, et accompagnée de pillage et de meurtre.

Sans remarquer qu’il y a là une très légère exagération, les plus hauts dirigeants des Pays-Bas et de l’Union européenne se sont empressés de blâmer ceux parmi leurs citoyens qui s’en sont pris à ces voyous étrangers, racistes et violents, qui sèment la bisbille partout sur leur passage.

Références :
A mob of Israeli thugs (fans of Maccabi Tel Aviv) attack a Palestinian in ATHENS (vidéo)
Avant les violences, des hooligans du Maccabi Tel-Aviv avaient semé le trouble à Amsterdam
Chaos in Athens: Maccabi fans unleash unrest at Syntagma Square
Comment la guerre au Moyen-Orient a plongé Amsterdam dans la violence (en néerlandais)
Des hooligans du Maccabi Tel Aviv agressent un chauffeur de taxi à Amsterdam (en néerlandais)
Du silence du boycott pour Valence à « la mort des Arabes »
Israeli soccer fans assault foreigner in downtown Athens
Un premier avion transportant des Israéliens évacués d’Amsterdam atterrit à Tel-Aviv
When far-right football fans take to the streets in Israel

Parus depuis :
Des témoins oculaires filment comment les supporters du Maccabi sont eux-mêmes entrés sur le sentier de la guerre après avoir perdu un match (en néerlandais) (2024-11-09)
Images du ponçage dur du Maccabi : « Ils ont donné des coups de pied à notre porte et ont essayé d’entrer dans notre maison » (en néerlandais) (2024-11-09)
Hoologans israéliens : quand un adolescent donne des leçons de journalisme aux médias dominants (vidéo) (2024-11-09)
Muslim Rights Watch dépose une plainte contre les supporters du Maccabi : « Des gens ont reçu des crachats et des coups de pied » (en néerlandais) (2024-11-11)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La mort d’Imad, dans le nord de la bande de Gaza

Publié le 18 octobre 2024 | Temps de lecture : 2 minutes


Avertissement : le texte suivant peut heurter certaines sensibiltés.

Depuis le début de la réplique israélienne aux attaques du Hamas, le journaliste Rami Abou Jamous publie un journal de bord qui décrit sa vie devenue nomade dans la bande de Gaza et aide à comprendre concrètement le sort des Gazaouis.

Ce journal de bord peut être consulté en ligne sur le site d’OrientXXI.

Dans son texte d’hier, la passage suivant a attiré mon attention.

…Le père de ce cousin a un puits dans son jardin, et des panneaux solaires qui lui fournissent un peu d’électricité pour faire monter l’eau et remplir des citernes.

Quand il peut, il remplit les citernes de ses voisins. Le grand-père était en train de relier la pompe à une citerne [quand] un avion israélien est passé et a lâché une bombe directement sur eux.

Sur les dix personnes qui se trouvaient là, sept ont été tuées sur le coup et trois ont survécu […].

Quand les voisins et les secouristes sont venus, ils ont trouvé tout le monde, les morts et les survivants. Sauf le petit Imad, un des enfants de la famille.

Ils l’ont cherché pendant deux jours.

À un moment, dans une ruelle pas loin, ils voient une meute de chiens affairés autour de quelque chose : ils étaient en train de manger le cadavre du petit Imad, qui avait été projeté là par la bombe. Ils avaient déjà mangé une partie de sa tête et de son ventre.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le mot en G

Publié le 18 septembre 2024 | Temps de lecture : 2 minutes

Pour comprendre ce qui va suivre, on doit savoir que sur le site de Radio-Canada, les commentaires ne sont jamais censurés; ils sont ‘désactivés’.

Lorsque c’est le cas, l’auteur du message devient le seul qui peut voir son texte. En somme, il devient secret. Comme les documents ‘For Your Eyes Only’ adressés à l’agent 007.

Et lorsqu’une personne réplique à ce commentaire avant sa désactivation, tous les lecteurs peuvent voir la réplique, sans savoir de quoi il s’agit.

Revenons au mot en G…

On apprenait ce matin que le Hezbollah libanais avait équipé ses combattants de téléavertisseurs (ou pagettes). Sans le savoir, ces appareils renfermaient des explosifs insérés par les services de renseignements israéliens, des explosifs que ces derniers pouvaient faire sauter à distance.

En apprenant cette nouvelle, j’ai publié le commentaire suivant.


Il est à noter que ce commentaire ne contient pas les mots Israël, Hezbollah, ni Gaza. Il est vague et n’accuse personne en particulier.

Mais il est tellement évocateur que la simple lettre ‘G’ suffit à justifier sa désactivation.

Puisque sur ce site, il est interdit de tenir des propos obscènes, je présume que les censeurs de Radio-Canada ont simplement confondu le mot en ‘G’ avec le point G.

C’est tellement mélangeant…

Références :
How did Hezbollah’s pagers explode in Lebanon?
Huit morts au Liban dans l’explosion des téléavertisseurs de membres du Hezbollah

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Écrit par Jean-Pierre Martel


146 pays membres de l’Onu reconnaissent l’existence d’un État palestinien

Publié le 22 mai 2024 | Temps de lecture : 1 minute
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Paru depuis : L’Arménie reconnaît l’Etat de Palestine, Israël promet « une réprimande sévère » à l’ambassadeur d’Erevan (2024-06-21)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


‘Antisémitisme’ et liberté d’expression

Publié le 22 mai 2024 | Temps de lecture : 8 minutes

La définition de l’IHRA

L’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste — mieux connue sous son sigle anglais d’IHRA — est une organisation fondée en 1998. Elle regroupe des représentants de 35 pays membres.

Il existe déjà plusieurs définitions de l’antisémitisme. En 2016, l’IHRA a adopté la sienne, qui se lit comme suit :

L’antisémitisme est une certaine perception des Juifs qui peut se manifester par une haine à leur égard. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme visent des individus juifs ou non et/ou leurs biens, des institutions communautaires et des lieux de culte.

Telle quelle, cette définition qualifie d’antisémitisme toute manifestation rhétorique (ce qui veut dire toute opinion verbale ou écrite) qui critique une personne juive (ex.: Benjamin Netanyahu) ou une institution juive (ex.: l’armée israélienne).

Cette définition est accompagnée de onze exemples destinés à faciliter son interprétation.

L’endossement des gouvernements occidentaux


 
Depuis 2016, de nombreuses organisations juives ont fait pression sur leurs gouvernements respectifs pour qu’ils adoptent cette définition.

C’est ce qu’a fait la Grande-Bretagne. Dès l’adoption par la Chambre des Communes, le gouvernement britannique a demandé à ses ministères, à ses agences et aux organismes paragouvernementaux de tenir compte de cette définition dans leur interprétation de ce qui constitue l’antisémitisme.

La France dispose d’une institution, appelée Académie française, dont le rôle est précisément de définir le sens des mots. Mais cela ne suffit pas.

Conséquemment, à la suite du parlement européen, l’Assemblé nationale française a adopté elle aussi la définition de l’IHRA par un votre de 154 voix pour et de 72 voix contre.

Plus de 350 députés n’ont pas voulu participer au vote en raison de la controverse qu’elle a suscitée.

Même s’il s’agit d’une résolution non contraignante (c’est-à-dire qui n’a pas force de loi), cela ne veut pas dire qu’elle est sans effet.

Au sein de l’administration publique française, on a fait savoir que cette résolution a été adoptée « afin de soutenir les autorités judiciaires et répressives dans les efforts qu’elles déploient pour détecter et poursuivre les attaques antisémites.»

Ici même au Canada, le parlement canadien a adopté la définition de l’IHRA sans toutefois modifier le Code criminel en conséquence.

En juin 2021, une motion à ce sujet a été soumise à l’Assemblée nationale du Québec par le gouvernement Legault. Toutefois, pour être recevable et débattue, il fallait le consentement unanime des députés. Or Québec Solidaire s’y est opposé. Ce qui fait que le Québec n’a jamais adopté cette définition, contrairement à la plupart des autres provinces canadiennes.

Précisons que les États-Unis pourraient être le premier pays à inscrire la définition de l’IHRA dans sa législation.

L’an dernier, la Chambre des Représentants américaine a adopté le projet de loi intitulé Anti-Semitism Awareness Act of 2023 par un votre de 320 voix pour et 91 voix contre. Ce projet de loi vise à incorporer la définition de l’IHRA au chapitre VI de la Loi sur les Droits civiques de 1964.

Il reste encore à ce projet de loi de recevoir l’assentiment du Sénat et la signature présidentielle pour entrer en vigueur.

La liberté d’expression

Le 24 octobre 2023, le ministre français de l’Intérieur annonçait que des poursuites pénales seraient intentées contre ceux qui nient la décapitation des bébés au kibboutz de Kfar Aza par le Hamas, le 7 octobre dernier. Or il est maintenant admis qu’il s’agissait-là d’une nouvelle fallacieuse de la propagande israélienne.

Tous les journalistes qui ont travaillé à rétablir la vérité ont implicitement porté atteinte à la crédibilité de l’armée israélienne et sont donc coupables d’antisémitisme selon la définition de l’IHRA.

Le mois dernier, l’Allemagne a déployé 930 policiers afin d’interrompre la tenue d’un colloque pro-palestinien (notamment en coupant l’électricité et en confisquant les micros) après avoir interdit l’entrée sur le sol allemand des conférenciers étrangers invités.

D’autre part, puisque le sionisme milite pour que l’État d’Israël englobe toute la Palestine et donc, agrandisse ses frontières jusqu’au Jourdain, l’expression ‘Du fleuve à la mer’ — c’est-à-dire du Jourdain à la Méditerranée — pourrait être un slogan sioniste.

Mais de la bouche d’un manifestant pro-palestinien, cela devient de l’antisémitisme, tout comme le slogan ‘Free Palestine’ (ce qui signifie ‘Vive la Palestine libre’).

L’humoriste Guillaume Meurice est en attente de la décision d’un tribunal français après que plusieurs associations juives aient porté plainte contre lui pour avoir déclaré publiquement que Benjamin Netanyahu était ‘une sorte de nazi sans prépuce’.

À l’encontre de ceux qui campent sur le campus de l’université McGill, les manifestants pro-Israël ont raison de les accuser d’antisémitisme (selon la définition de l’IHRA) puisque toute critique de l’État d’Israël ou de son armée répond à cette définition.

L’envers du décor

Juriste américain réputé, Kenneth Stern est l’auteur principal de la définition de l’IHRA. Selon lui, cette définition a été adoptée exclusivement à des fins de recherche.

Sa formulation vague (“…une certaine perception des Juifs qui peut se manifester…”) est voulue. Elle permet aux chercheurs de quantifier les actes clairement antisémites et de voir dans quelle mesure un narratif qui ne l’est pas tout à fait peut évoluer avec le temps.

Depuis moins d’une décennie, par rectitude politique, les politiciens occidentaux ont cédé aux associations juives les plus militantes qui réclamaient l’adoption de la définition de l’IHRA, présentée comme le fruit d’un consensus international.

En réalité, pour ces associations, cette définition est une occasion en or. En multipliant les plaintes d’antisémitisme auprès des forces de l’ordre, on peut ainsi harceler en toute légalité ceux qui se montrent critiques envers les dirigeants israéliens.

Mais voilà qu’un conflit au Proche-Orient reverse l’opinion publique contre Israël alors qu’on assiste au premier génocide télévisé de l’Histoire.

En faisant fi des avertissements selon lesquels l’adoption de la définition de l’IHRA est liberticide, les gouvernements occidentaux se retrouvent aujourd’hui déconnectés de leur population, massivement antisémite selon leurs propres critères.

Cette déconnexion s’étend à l’ensemble de l’Humanité alors que s’élargit le gouffre idéologique entre le Sud Global et un Occident à la recherche de ses repères moraux.

Références :
Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste
Appel de 127 intellectuels juifs aux députés français : « Ne soutenez pas la proposition de résolution assimilant l’antisionisme à l’antisémitisme »
Après avoir traité Netanyahu de « nazi sans prépuce », Guillaume Meurice défend sa liberté d’expression
Germany cancels pro-Palestine event, bars entry to Gaza war witness
Germany’s crackdown on criticism of Israel betrays European values
Kenneth Stern, juriste américain : « Notre définition de l’antisémitisme n’a pas été conçue comme un outil de régulation de l’expression »
La définition opérationnelle de l’antisémitisme
La résolution controversée sur la lutte contre l’antisémitisme adoptée par les députés
Le Canada adopte la définition de l’antisémitisme de l’IHRA
Left-wing Jewish Alliance Calls on Biden to Reject Antisemitism Definition That Includes anti-Zionism
Les «bébés de Kfar Aza» au cœur de la guerre de communication entre le Hamas et Israël
Les défenseurs des droits de la personne applaudissent le Québec pour avoir rejeté l’adoption de la définition de l’antisémitisme controversée de l’IHRA
Massacre de Kfar Aza
Montréal n’adopte pas la définition de l’antisémitisme de l’IHRA
« Quarante bébés décapités » : itinéraire d’une rumeur au cœur de la bataille de l’information entre Israël et le Hamas
Quebec hasn’t adopted IHRA definition of anti-Semitism despite vote
Will the US adopt IHRA’s anti-Semitism definition? What’s the controversy?

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’enseignement universitaire dans la bande de Gaza

Publié le 23 avril 2024 | Temps de lecture : 3 minutes

Malgré la séparation territoriale entre la bande de Gaza et la Cisjordanie — la première gouvernée par le Hamas et la seconde par l’Autorité palestinienne — les étudiants universitaires palestiniens passent les mêmes examens, élaborés en Cisjordanie par le ministère de l’Éducation.

En raison de la situation dans la bande de Gaza, ce ministère a décidé cette année d’annuler la tenue des examens du baccalauréat dans toute la Palestine.

La population palestinienne est la plus instruite du Proche-Orient (en excluant Israël). Peuplée de 2,3 millions d’habitants, la bande de Gaza compte sept universités, dont une seule est publique. Les autres sont financées par des fonds privés.

Au sein de la population palestinienne, l’importance de l’éducation fait consensus; à leurs yeux, c’est la seule manière de sortir de la misère.

En économisant au maximum leurs faibles revenus, les parents palestiniens amassent les sommes considérables qui sont nécessaires pour faire instruire éventuellement leurs enfants. Par exemple, les sept années du cours de médecine représentent un déboursé total d’environ 90 000$, tout compris.

Motivés par leurs parents, plus des trois quarts des jeunes Palestiniens font des études universitaires. Et contrairement à ce qu’on pourrait penser, cela n’est pas réservé qu’aux jeunes hommes. Sur les campus, les universitaires sont à 52,5 % des hommes et à 47,5 %, des femmes.

Grâce aux contacts que possèdent les professeurs, l’étudiant talentueux a de bonnes chances de se voir proposer une bourse pour partir à l’Étranger.

Or les membres de la diaspora palestinienne, conscients des sacrifices consentis par leurs parents, n’hésitent pas à leur transférer de l’argent pour les remercier.

Ces transferts sont des millions de dollars investis dans l’économie de Gaza.

Malheureusement, à l’heure actuelle, la plupart des écoles et des universités de la bande de Gaza ont été partiellement ou entièrement détruites depuis la réplique israélienne à l’attaque du Hamas.

En principe, le bombardement d’une maison d’enseignement est un crime de guerre… sauf si la puissance ennemie possède des raisons sérieuses de croire que l’établissement scolaire sert de paravent à des activités militaires. Or justement, Israël prétend posséder de telles preuves.

Voilà pourquoi ce pays a rendu inopérantes toutes les maisons d’enseignement de la bande de Gaza.

C’est d’ailleurs pour cette même raison qu’Israël a également aplani au bulldozeur la moitié des cimetières gazaouis, mélangeant les ossements des uns et des autres, puisque le Hamas y cachait des centres de commandement militaire entre les tombes, parait-il…

Références :
« Comme tous les pouvoirs coloniaux, Israël ne veut pas d’une société éduquée »
Enquête vidéo : comment Israël détruit les cimetières de Gaza
Moins de diplômés universitaires au Québec qu’ailleurs au pays
The Palestinian Diaspora and the State-Building Process
Université en Palestine

Parus depuis :
‘The war has stolen our future’: Gaza children begin second school year without education (2024-09-15)
Israel war on Gaza live: Over 11,000 students killed in Gaza, West Bank (2024-09-17)

Complément de lecture :
« Je vais vous parler de notre vie sous la tente, et de celle des milliers de gens qui nous entourent » (2024-06-10)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Gaza : les mots qui comptent

Publié le 22 mars 2024 | Temps de lecture : 4 minutes

Au cours des semaines qui ont suivi l’attaque du Hamas et la réplique israélienne, le Canada s’est opposé à la fois à une trêve et à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Puis en décembre 2023, Ottawa a semblé faire volteface en se déclarant favorable à un cessez-le-feu durable.

L’adjectif durable était important puisque le cessez-le-feu dont parlait Ottawa concernait un arrêt des hostilités au cours duquel le Hamas aurait déposé les armes et libéré tous ses otages et ses prisonniers israéliens.

En réalité, ce qu’Ottawa appelait ‘cessez-le-feu durable’, c’était la capitulation du Hamas; un belligérant qui dépose les armes et libère ses otages est un belligérant qui capitule.

Depuis ce temps à l’Onu, les États-Unis n’ont cessé de bloquer les résolutions présentées par d’autres pays ou de proposer des amendements dont le but était de modifier implicitement le Droit international dans le but de faire reconnaitre à Israël un droit de se défendre.

Dans le langage courant, le ‘droit de se défendre’ est le droit légitime de répliquer contre n’importe quelle agression.

Toutefois, dans le contexte d’une guerre coloniale, le colonisé — ici, le peuple palestinien — a non seulement le droit de se défendre, mais également celui d’attaquer par les armes son colonisateur… du moment où il le fait en respectant le Droit de la guerre.

En pareil cas, le colonisateur ne possède pas, légalement, le droit de répliquer. Sinon, le Droit international reconnaitrait le droit de réprimer ceux qui s’opposent à leur dépossession et conséquemment, cautionnerait le droit de coloniser.

Voilà pourquoi toutes les initiatives américaines à l’Onu ont échoué jusqu’ici.

Ce matin, les États-Unis ont présenté au Conseil de sécurité de l’Onu un projet de résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza. Cette résolution aurait été adoptée à 11 contre 3 (et une abstention) n’eût été les vétos de la Chine et de la Russie.

Pourquoi ces deux pays s’y sont-ils opposés ?

Ce projet de résolution comportait deux exigences.

La première concernait le Hamas. Celui-ci devait libérer tous ses otages israéliens. Précisons qu’en vertu du Droit international, seuls les civils peuvent être considérés comme des otages; les soldats ennemis sont des prisonniers de guerre (et non des otages).

La deuxième exigence s’adressait au Hamas et à Israël. Les deux étaient sommés d’entamer une négociation en vue d’un cessez-le-feu sans, toutefois, d’obligation de réussite.

Cette dernière est facile à respecter puisque, jusqu’ici, les deux parties ont procédé à d’innombrables séances officieuses de négociation, notamment grâce aux efforts diplomatiques des Émirats arabes unis.

Par contre, la première exigence des États-Unis transformait leur résolution en marché de dupe. Si le Hamas ne la respectait pas, il se retrouvait en violation du Droit international. Par contre, s’il la respectait, il perdait tout pouvoir de négociation avec Israël lors de négociations que ce dernier avait toute la latitude de faire échouer.

Références :
Cessez-le-feu dans la bande de Gaza : la Russie et la Chine mettent leur veto au projet de résolution des Etats-Unis
Droit international et géopolitique (deuxième partie)
Guerre Israël-Hamas : pourquoi Ottawa refuse-t-il de demander un cessez-le-feu?
Immédiat ou durable? Les subtilités du «cessez-le-feu» demandé par le Canada
What did the US’s vetoed Gaza ceasefire resolution say?

Complément de lecture :
Un historien du génocide face à Israël (2024-09-05)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Des Gravol™ pour Amira Elghawaby

Publié le 10 mars 2024 | Temps de lecture : 3 minutes


Avant-propos : Le texte qui suit décrit des scènes qui pourraient heurter la sensibilité de certains lecteurs.

À l’époque où elle n’était que militante, Amira Elghawaby avait déclaré qu’entendre dire que les francoQuébécois étaient un peuple opprimé, cette idée provoquait en elle une telle révulsion que cela lui donnait envie de vomir.

Depuis ce temps, Ottawa l’a nommée représentante spéciale du Canada dans la lutte contre l’islamophobie, un poste créé spécialement pour elle.

Au cours des dernières semaines, des dizaines de milliers de civils musulmans sont tués dans la bande de Gaza grâce à la complicité d’Ottawa.

L’Aviation royale canadienne a aidé Israël à rapatrier ses soldats de l’Étranger et le Canada lui vend des armes. Notre pays a même voulu couper les vivres à l’UNRWA, une mauvaise décision sur laquelle il est revenu récemment après le tollé que cela a provoqué.

Des dizaines de milliers de civils gazaouis (donc musulmans) sont morts. Encore plus ont été blessés.

De retour d’un hôpital où il œuvrait dans la bande de Gaza, un médecin français racontait que, dans son établissement, entre 6 et 30 césariennes sont pratiquées quotidiennement à froid.

Cela signifie que dans chacun de ces cas, le médecin ouvre l’abdomen de sa patiente et lui coupe l’utérus au bistouri, en extrait le bébé dont il coupe le cordon ombilical, puis recoud sa patiente pendant que celle-ci — si elle ne s’est pas évanouie — crie de douleur.

Puisque les Gazaouis disposent en moyenne de 1½ à 2 litres d’eau par jour, on s’en sert exclusivement pour boire et pour manger. Conséquemment, on ne se lave pas.

Voilà pourquoi beaucoup de blessures s’infectent et se gangrènent.

Jusqu’ici, plus de dix-mille enfants ont été amputés à froid.

Concrètement, cela signifie qu’on met un torchon dans la bouche de l’enfant. Et pendant que des adultes l’empêchent de bouger, le chirurgien lui scie le genou, le coude ou l’épaule afin d’empêcher l’infection de se disséminer dans tout le corps du bambin.

Dernièrement, alors que certains pays occidentaux larguaient par avion des caisses de vivres au-dessus de la bande de Gaza, l’armée israélienne en a profité pour mitrailler et tuer 118 affamés (en plus d’en blesser 760 autres) parmi ceux qui se précipitaient sur la nourriture. Un incident qu’on a appelé le Massacre de la farine.

Comme nous tous, Mme Elghawaby assiste quotidiennement au premier génocide télévisé de l’histoire de l’Humanité.

On aurait pu s’attendre à ce que Mme Elghawaby démissionne pour se dissocier des conséquences, pour les civils musulmans, de l’appui inconditionnel de son gouvernement à l’égard d’Israël ou, au moins, qu’elle exprime publiquement ma dissidence à ce sujet.

Pourtant, on ne l’entend pas.

Est-elle victime d’un bâillon imposé par Ottawa ? C’est possible.

Mais on peut également supposer que ce qui l’empêche de prendre la parole publiquement, ce sont ses vomissements répétitifs, elle si sujette aux nausées…

Paru depuis : Québec redemande la démission d’Amira Elghawaby (2024-09-13)

Complément de lecture : Le comportement des enfants de Gaza a beaucoup changé

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Écrit par Jean-Pierre Martel