L’histoire d’un parfum

Publié le 5 mai 2012 | Temps de lecture : 3 minutes

Les cellules olfactives — responsables de l’odorat — sont les seules cellules nerveuses qui relient directement l’extérieur du corps au cerveau. Toutes les autres cellules doivent faire synapse, c’est-à-dire transmettre à d’autres cellules nerveuses, l’information destinée au cerveau.

Alors qu’on demandait à l’actrice Marilyn Monroe ce qu’elle portait au lit, celle-ci répondit : « Du Chanel No 5, évidemment ».

Déclassé en 2011 par J’adore de Dior, le Chanel No 5 était depuis 1921 le parfum le plus vendu en France. C’est encore le parfum le plus vendu au monde.

Son histoire débute au lit, plus précisément dans celui du Grand-duc Dimitri Pavlovich, fréquenté au début du XXe siècle par Coco Chanel. C’est par l’intermédiaire de ce cousin du Tsar Nicolas II que Mme Chanel fait la rencontre platonique du plus grand « nez » de Saint-Pétersbourg, Ernest Beaux.

Elle lui commande un parfum révolutionnaire. Elle ne veut pas que du point de vue olfactif, les femmes essaient de se faire passer pour des fleurs. Elle veut un parfum de femme à odeur de femme. « Je veux un parfum artificiel, je dis bien artificiel comme une robe, c’est-à-dire fabriqué. Je suis un artisan de la couture. Je ne veux pas de rose, de muguet, je veux un parfum qui soit un composé ».

À l’époque, les parfums étaient bâtis principalement autour d’une seule note florale. Ce sera la première innovation du parfum : il intégrera volontairement une touche synthétique.

M. Beaux présenta deux séries d’échantillons, numérotés de 1 à 5 et de 20 à 24. La couturière préféra le numéro 5. Cette préparation contenait un produit chimique — le méthyl-2 undécanal, à la vague odeur d’orange — parmi ses 80 ingrédients.

De la recette, jalousement conservée dans un coffre-fort, on ne connait que deux autres ingrédients : la rose de mai et le jasmin de Grasse.

La deuxième innovation du parfum sera son contenant. Coco Chanel refuse la surcharge décorative, le luxe ostentatoire. Elle veut un flacon sobre, au design dépouillé, conforme au style d’avant-garde — qu’on appelle aujourd’hui Art Déco — style qui devait triompher quatre ans plus tard à l’Exposition internationale des Arts Décoratifs et industriels de Paris.

La troisième innovation concerne son nom. La mode était aux noms de parfum poétiques, lyriques, voire ronflants comme ceux des bombonnes de purificateurs d’air d’aujourd’hui.

À la question « Quel nom allez-vous lui donner ? », elle répond : « Je lance ma collection le 5 mai, cinquième mois de l’année, laissons-lui le numéro qu’il porte. Et ce Numéro 5 lui portera chance ».

Peut-on parler ici de pressentiment féminin ?

Références :
Nº 5 de Chanel
Anonyme, Chanel No 5 – Le parfum du siècle, La revue, 2011, 18: 170.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La modestie vs le sport olympique

Publié le 12 avril 2012 | Temps de lecture : 4 minutes
Stade olympique de Montréal

Toute activité physique intense tend à faire augmenter la chaleur corporelle. Or la thermorégulation exige que la température du corps demeure à peu près constante et conséquemment, que cette chaleur soit évacuée.

À l’exception des sports d’hiver, il est donc impossible de participer à certaines disciplines olympiques sans se dévêtir ou de porter des vêtements moulants.

Dans le pays qui a vu naître les jeux olympiques, soit la Grèce antique, cela ne causait pas de problème puisque la honte du corps, un phénomène passager lié à la puberté, n’existait pas. C’est ainsi que des marathoniens pouvaient courir nus.

Chez les Romains, le lavage du corps à l’huile d’olive — en non à l’eau et au savon — se faisait à la vue de tous. Les bains publics comportaient des endroits où les baigneurs étaient nus.

Dans les arts traditionnels chinois, on ne voit pas cette glorification du corps humain comme chez les Grecs ou les Romains. Toutefois on doit savoir qu’avant l’asservissement de la Chine aux puissances occidentales, par temps chauds, les ouvriers travaillaient non seulement le torse et les jambes nus, mais également les fesses à l’air (à la manière des lutteurs japonais, de nos jours). Le mépris des conquérants anglais ont fait en sorte que cette coutume est aujourd’hui disparue de Chine.

Bref, la modestie, telle qu’on l’entend aujourd’hui, est une création des religions monothéistes; elle n’existe pas auparavant dans l’histoire de l’humanité. Mais puisque ces religions existent maintenant, il faut en tenir compte.

De manière générale, cela ne cause pas de problème sauf, justement quant à la pratique de certaines disciplines olympiques. Voilà pourquoi, à ce jour, trois pays n’ont jamais envoyé d’athlètes féminines aux Jeux olympiques : l’Arabie saoudite, le Qatar et le Brunei.

En Arabie saoudite, il n’existe aucune infrastructure sportive destinée aux femmes : au plus, celles-ci peuvent fréquenter des clubs de mise en forme qui n’ont souvent pas de piscine, de piste de course ou de terrain pour les sports collectifs.

Ce pays pourrait toutefois être représenté aux jeux olympiques de Londres par la participation de Saoudiennes vivant à l’étranger si celles-ci respectent les exigences de la charia en matière de tenue vestimentaire, ce qui constitue un handicap sérieux pour certaines disciplines.

La première participation saoudienne pourrait être la Saoudienne Dalma Rushdi Malhas, une cavalière de 18 ans qui étudie à l’université de Londres.

Pour ce qui est du Qatar, ce pays sera représenté cet été pour la première fois par des athlètes féminines. Lui-même candidat à la tenue des Jeux olympiques de 2020, ce pays est dirigé par une pétromonarchie éclairée qui a soutenu les révoltes arabes du Maghreb. C’est aussi dans ce pays qu’est située la station de télévision Al Jazeera.

À Londres, le Qatar sera représenté par trois Qataries : Bahia Al-Hamad (une médaillée des Jeux panarabes de 2011 en tir à la carabine), la sprinteuse Noor Al-Malki et la nageuse Nada Arkaji.

En dépit des efforts du Comité international olympique, le Brunei pourrait bien être le dernier pays à ne jamais avoir été représenté par une athlète féminine. Ce petit sultanat de moins de 400 000 habitants est situé en Asie du Sud-Est. Il peine à recruter des athlètes de bon niveau, aussi bien chez les hommes que chez les femmes.

Référence : Arabie saoudite, Qatar, Brunei : où sont les femmes ?

Détails techniques de la photo : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 3D 12,5mm — 1/500 sec. — F/12,0 — ISO 200 — 12,5 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Pourquoi Pâques tombe-t-il dimanche prochain ?

Publié le 5 avril 2012 | Temps de lecture : 2 minutes


 
À la fin du mois de mars ou au mois d’avril de chaque année, les Juifs célèbrent la fête de Pessa’h, appelée « Passover » en anglais et « Pâque » — au singulier — en français. Celle-ci dure sept ou huit jours et commémore la sortie des Juifs d’Égypte.

Selon les croyants, c’est durant la Pâque qu’a eu lieu la résurrection de Jésus de Nazareth ; c’est pourquoi ce nom en a été repris (au pluriel) pour désigner la fête chrétienne.

Dans toutes les religions anciennes, l’astronomie occupe une place importante. Dans ce cas-ci, on détermine précisément la date du dimanche de Pâques en fonction du soleil et de la lune, plus précisément selon l’équinoxe du printemps et la pleine lune qui le suit.

Pour ce que est de l’équinoxe du printemps, il s’agit du jour de printemps (dans l’hémisphère Nord) au cours duquel la nuit possède exactement la même durée que le jour, d’où le nom « équinoxe » qui signifie « nuit égale ». Cette année, selon les pays, l’équinoxe tombait le 19 ou le 20 mars dernier.

Mais ce jour-là, on était à deux nuits de la nouvelle lune. Il a donc fallu attendre deux semaines afin d’avoir finalement une pleine lune, c’est-à-dire une nuit au cours de laquelle la lune est la plus illuminée. Celle-ci surviendra au cours de la nuit prochaine. Voilà pourquoi Pâques sera célébré dimanche prochain.

Références :
Pâques
Pessa’h

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Paris, capitale européenne du magasinage touristique

Publié le 23 mars 2012 | Temps de lecture : 2 minutes
Place Vendôme, à Paris

Pour 100 euros dépensés à Paris, les touristes en dépensent 85 à Londres et 33 à Milan.

Parmi eux, les 900,000 Chinois qui ont visité la France l’an dernier étaient les plus dépensiers : en effet, en 2011, ils sont à l’origine du quart des demandes de remboursement de la TVA auxquels sont éligibles les visiteurs étrangers. Suivent ensuite les Russes, les Japonais et les États-Uniens.

En moyenne, le Chinois de Hong Kong dépense à Paris 1,500 euros par jour, suivi de près par son compatriote de Chine continentale, avec 1,470 euros. Par comparaison, le Russe en dépense 1,000, le Brésilien 680 et l’Indien 765.

Toutefois, lorsqu’un touriste d’Arabie Saoudite met les pieds dans une bijouterie, il a droit à des égards particuliers. En effet, le Proche-Orient possède une longue tradition culturelle de parer l’épouse, sous son voile pudique, d’une multitude de colliers et de bracelets d’or. Lorsqu’un couple saoudien décide d’acheter des bijoux, il devient alors le plus dépensier de tous : 6,100 euros en moyenne au cours d’une seule séance de magasinage dans la boutique qui aura su séduire le couple. D’où l’intérêt des bijouteries haut-de-gamme de Paris d’avoir du personnel qui parle arabe…

Référence :
Le touriste chinois, roi du shopping à Paris

Détails techniques de la photo : Canon Powershot G6 — 1/1000 sec. — F/4,5 — ISO 100 — 7,1 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’origine des boissons énergisantes

Publié le 19 mars 2012 | Temps de lecture : 2 minutes
L’auto promotionnelle Red Bull sur la rue Sainte-Catherine, à Montréal

Les boissons énergisantes — qu’on ne doit pas confondre avec les boissons énergétiques comme Gatorade qui sont utilisées par les sportifs — sont nées en Thaïlande.

Dans les années 1960, Chaleo Yoovidhya (fils d’une mère thaïlandaise et d’un père chinois) fonde T.C. Pharmaceuticals dans le but de produire originellement des antibiotiques, puis une boisson stimulante à base de caféine, de taurine et de glucuronolactone. Celle-ci devient rapidement populaire auprès des camioneurs et ouvriers du pays. Avec les années, la notoriété du produit se répand aux autres pays d’Extême-Orient mais pas au-delà.

En 1982, Dietrich Mateschitz, un entrepreneur autrichien, est assis au bar de l’hôtel Mandarin de Hong Kong. Intrigué, il remarque la bouteille colorée d’une boisson non-alcoolisée vendue par l’établissement. Il apprend que cette boisson à la caféine est très populaire en Asie. Pourtant, lui qui a beaucoup voyagé, n’en a jamais entendu parler.

Flairant la bonne affaire, il entre en contact avec Chaleo Yoovidhya et lui offre de commercialiser sa boisson en Occident à la condition que le nom thaïlandais du produit soit traduit en anglais : cette boisson sera donc connue chez nous sous le nom de Red Bull.

Un quart de siècle plus tard, Red Bull occupait environ les deux tiers du marché des boissons énergisantes. La fortune de son créateur, évaluée à cinq milliards$, fait de lui la troisième plus riche personne de Thaïlande et la 205e au monde.

Il y a deux jours, soit le 17 mars, Chaleo Yoovidhya est décédé dans la capitale thaïlandaise à l’âge de 80 ans.

Références :
Chaleo Yoovidhya
Dietrich Mateschitz
Thai billionaire who invented Red Bull energy drink dies in Bangkok, aged 89

Sur le même sujet :
Deux canettes de Red Bull : épilepsie
Teneur en caféine des boissons énergisantes

Détails techniques de la photo : 
Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm — 1/125 sec. — F/5,6 — ISO 100 — 30 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le prince charmant

Publié le 9 février 2012 | Temps de lecture : 3 minutes

Les membres du Comité de sélection en étaient certains : le communicateur exceptionnel capable de trouver les mots qui suscitent l’adhésion, le leader confiant qui s’impose tout naturellement à ses collaborateurs, le chef compétent auréolé de ses succès antérieurs, le visionnaire qui suscite l’admiration, c’était lui.

Et comme les chefs d’entreprise ont un flair infaillible pour déceler les êtres hors du commun, c’est sans hésitation que les membres du Conseil d’administration de la Chambre de commerce et d’industrie de la Haute-Vienne — il ne s’agit pas ici de la capitale autrichienne mais plutôt d’un département du Limousin — ont nommé Philippe Gaillard, 52 ans, au poste de Directeur de l’aéroport international de Limoges.

Entré en fonction le 1er novembre dernier, ce dernier vient d’être congédié après avoir accompli en quelques mois, « un boulot formidable. Il a même été d’une compétence qui laisse pantois » selon une source connaissant particulièrement bien le fonctionnement de l’aéroport.

Qu’est-ce qui a poussé la Chambre de commerce — à qui est confiée la gestion de l’aéroport — à démettre de ses fonctions une personne aussi exceptionnelle ? Tout simplement parce que M. Gaillard est un imposteur, un incompétent et un bandit.

En effet, les tribunaux de Pontoise, d’Agen, de Périgueux et de Bordeaux avaient déjà jugé et condamné Jean-Philippe-Olivier Gaillard à des peines de prison ferme. Sa première condamnation remonte à 1994. Depuis, il a passé au total deux ans en prison. Ces délits comprennent les dégradations de biens par incendie, faux et usage de faux, escroquerie, abus de confiance, et vols.

Mythomane, M. Gaillard avait présenté un casier judiciaire vierge lors de son recrutement. Titulaire, disait-il, d’un diplôme d’ingénierie de la navigation aérienne, il avait ébloui les membres du Comité de sélection par son aisance, son humour et son charme. Évidemment, au sein de ce comité, seules des personnes soupçonneuses et mesquines auraient eu à l’esprit de vérifier les dires d’un candidat d’une telle qualité.

M. Gaillard a été démasqué grâce à une femme qui, après avoir vu sa photo sur le site internet de l’aéroport, a dénoncé l’usurpateur.

Références :
Aéroport : le directeur qui s’était inventé un CV, est débarqué
LIMOGES – Le patron de l’aéroport était un imposteur

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’argument secret du président

Publié le 26 janvier 2012 | Temps de lecture : 4 minutes

La Somalie est un nid de guêpes. Ce pays de la corne de l’Afrique un des pays les plus pauvres et les plus instables au monde. Légalement, le pays est dirigé par un gouvernement en exil dépourvu d’autorité. Dans les faits, ce pays est aux mains de seigneurs de la guerre qui s’y affrontent depuis deux décennies. Le taux de mortalité y est le 11e plus élevé au monde, en raison de la violence qui y règne.

Jessica Buchanan est une missionnaire américaine qui travaillait en Somalie comme conseillère pour une organisation danoise dédiée à l’élimination des mines antipersonnel. Le 25 octobre 2011, Mme Buchanan et son collègue danois Poul Hagen Thisted étaient pris en otage par des ravisseurs qui exigeaient une rançon en contrepartie de leur libération.

Évidemment, le plus simple aurait été de payer. Mais c’est mal connaître les États-Unis. Humiliés par les attentats du 11 septembre, ce pays s’est aventuré depuis ce temps dans deux guerres qui, selon toute probabilité, se termineront en queue de poisson. Les États-Unis sont donc à la recherche d’occasions qui leur permettraient de prouver leur puissance et d’inspirer la crainte parmi ceux qui osent leur tenir tête.

De manière secondaire, le paiement de la rançon aurait récompensé l’audace des ravisseurs et leur aurait permis de mieux s’équiper en armement.

La Maison blanche a donc choisi une stratégie beaucoup plus audacieuse. Se rappelant du professionnalisme du commando qui a éliminé Osama Ben Laden, le président américain a confié de nouveau aux Navy SEALs la mission extrêmement périlleuse de libérer les deux otages.

Ces derniers étaient détenus à Galkacyo, une capitale régionale de 250,000 habitants située à 165 km des côtes somaliennes. À la faveur de la nuit, profitant de la noirceur d’une nouvelle lune — c’était aussi le cas la nuit au cours de laquelle Ben Laden a été tué — le commando américain a frappé les ravisseurs, tuant neuf d’entre eux et faisant trois prisonniers.

La libération des otages s’est effectuée sans aucune perte de vie du côté américain. Après ce succès, les militaires et les deux otages libérés ont été transportés par hélicoptère plus au nord, à la base américaine de Camp Lemonnier à Djibouti.

Le succès de cette mission a été maintenue secret toute la journée de mardi. Ce soir-là, en entrant dans la Chambre des représentants pour y livrer son discours sur l’état de l’Union, le président américain avait une carte secrète dans sa manche.

Se rappelant de l’impolitesse des congressistes républicains qui l’avaient invectivé alors qu’il y prononçait un discours précédant sur l’état de l’Union, Barack Obama se proposait de faire cette révélation-choc si ses adversaires avaient tenté de l’humilier de nouveau, en direct, devant la nation américaine. Cela ne fut pas nécessaire.

Quelques minutes après avoir livré son discours, le président américain téléphonait au père de Mme Buchanan pour lui apprendre la bonne nouvelle. Le lendemain (soit mercredi) la Maison blanche en faisait l’annonce officielle.

Références :
Buchanan Sold Her Belongings to Become Missionary
Danish Demining Group
L’élimination d’Osama Ben Laden
Navy SEALs who killed Osama bin Laden rescue of 2 hostages in Somalia
Somalie
US commando team that killed Bin Laden swoop on Somali pirates

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La stupidité aveugle d’un fêtard

Publié le 19 janvier 2012 | Temps de lecture : 2 minutes


 
Patrick Mondoux mène une double existence. Le jour, ce jeune lavallois gagne sa vie comme vendeur. Mais cet emploi lui déplait. L’obligation d’être gentil, de sourire aux clients — bref, de bien se comporter — le frustre au plus haut point. « Je deviens fou quand je sors. » admet-il. Aussi, dès la fin de ses heures de travail, monsieur Mondoux redevient le vrai Pat, le jeune fêtard insouciant.

Sur le chemin de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) en vue du renouvellement de son permis, le Lavallois s’est filmé au volant de sa voiture à l’aide de son téléphone portable. « Sacrament qu’y a du trafic » dit-il sur le boulevard des Laurentides.

Dans cette vidéo, il conduit sans boucler sa ceinture de sécurité. De plus, il est tout fier de se filmer en train de griller un feu rouge.

Après avoir subi la révocation de son permis de conduire à plusieurs reprises, Pat n’a pas encore compris que le port de la ceinture de sécurité sauve des vies. L’interdiction d’utiliser un téléphone au volant — pour appeler ou pour se filmer — vise à diminuer les distractions qui mettent en danger sa vie et celle des autres, surtout aux heures de grand trafic.

Pour lui, ce ne sont que des mesures utilisées par la « fucking police » pour brimer sa liberté. Sa liberté de faire la fête dès qu’il en a l’occasion.

Publiés sur l’internet, ses exploits ont été signalés aux autorités policières. Deux agents se sont rendus à la SAAQ pour découvrir ses coordonnées et lui signifier hier trois constats d’infraction : 146$ et trois points d’inaptitude pour avoir brulé le feu rouge, 105$ et trois autres points pour avoir roulé sans ceinture de sécurité, et 105$ et trois derniers points pour avoir conduit son véhicule en utilisant son téléphone portable.

Même si M. Mondoux a fermé son compte sur YouTube depuis ce temps, des copies de sa vidéo circulent toujours sur l’internet.

Références :
Showoff video scofflaw gets slammed with fines
356$ d’amende et 9 points d’inaptitude pour avoir nargué la police
Vidéo de Pat Mondoux

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le saut à l’élastique : vaut mieux savoir nager

Publié le 11 janvier 2012 | Temps de lecture : 2 minutes

Le saut à l’élastique — aussi appelé bungee — est une activité sportive de plein air qui ne nécessite aucun entrainement physique : il consiste à se jeter dans le vide avec une corde élastique accrochée aux chevilles ou au torse, destinée à ralentir la chute puis à immobiliser le sauteur. L’objectif visé est de restituer les sensations ressenties lors d’une chute libre.

Erin Langworthy est une jeune touriste australienne de 22 ans qui a survécu à une chute inusité. Le 31 décembre 2011, lors d’un voyage en Afrique, elle a décidé de sauter du pont des Chutes Victoria qui enjambe la rivière Zambezi. Malheureusement sa corde s’est brisée.

Tombant tête première dans une rivière normalement infestée de crocodiles, retenue de manière intermittente sous l’eau par la corde attachée à ses chevilles (qui se coinçait entre les pierres jusqu’à ce qu’elle plonge sous l’eau afin de la déprendre), emportée vers des rapides qui sont parmi les plus dangereux au Monde, la sauteuse-nageuse a finalement réussi à atteindre la rive, d’où elle a été transportée vers un hôpital sud-africain où elle a été admise pour une cervicale brisée et des blessures superficielles.

Référence : Tourist Survives 365-Foot Plunge into River After Bungee Cord Snaps

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La piraterie encouragée ou financée par l’État

Publié le 6 janvier 2012 | Temps de lecture : 4 minutes


 
Les technologies de l’information permettent de créer de nouveaux champs de bataille où s’expriment les conflits entre les États.

Dans un billet précédent, nous avons parlé du virus informatique Stuxnet : celui-ci a contaminé trente mille ordinateurs iraniens, soit environ 60% de tous les ordinateurs touchés par ce virus à travers le monde. Il semble avoir été créé pour dérégler, entre autres, les procédés industriels impliqués dans la mise au point du programme nucléaire iranien.

Lundi dernier, un pirate informatique saoudien connu sous le pseudonyme de 0xOmar, publiait sur l’internet les informations confidentielles — adresses électroniques, mots de passe et numéros de cartes d’identité — de quatorze-mille clients d’Israel Credit Cards, une société de validation des transactions électroniques par Master Card, VISA, etc. Aujourd’hui, ce pirate a révélé, toujours sur l’internet, les coordonnées de six mille cartes de crédit supplémentaires appartenant à des Israéliens.

Par ailleurs, le 25 décembre 2011 — soit quatre jours après avoir réussi à faire adopter par l’Assemblée nationale française un projet de loi pénalisant la contestation de tout génocide dont celui des Arméniens en 1915 — la députée Valérie Boyer a vu son site Web piraté par le groupe turc GrayHatz.

Durant la fin de semaine de Noël, le site du Sénat français — qui devrait finalement adopter ce projet de loi ce mois-ci — a été bombardé de requêtes par le pirate turc appelé Iskorpitx, ce qui a rendu le site inaccessible par intermittence.

Lundi, une centaine de sites français (et belges) étaient victimes du remplacement de leur page d’accueil par le message d’un autre groupe de pirates nationalistes turcs, Millikuvvetler.

En principe, toutes les requêtes adressées sur l’internet sont inscrites dans des fichiers appelés registres d’audience (en anglais, Web log files). Pour chaque requête, on voit l’adresse IP de l’ordinateur du demandeur, l’heure, la date, et la nature de cette requête. En supposant que le pirate réussisse à naviguer de manière anonyme (ce qui est probable), chacune de ses requêtes doit transiter le long d’une chaine de plusieurs serveurs avant d’aboutir à un site victime de la piraterie. Or toutes les étapes de ce transit sont notées et vérifiables.

N’importe quel corps policier peut retracer ultimement l’ordinateur du demandeur ou, à défaut, celui du fournisseur d’accès informatique qui permet à ce pirate d’accéder à l’internet.

En d’autres mots, les pirates d’Arabie saoudite et de Turquie ne peuvent fonctionner bien longtemps sans éveiller de soupçons. Ils doivent nécessairement bénéficier de la connivence des autorités policières (donc politiques) de leur pays respectifs.

Références :
Des hackers divulguent de nouvelles coordonnées bancaires israéliennes
La longue série des piratages nationalistes turcs
Un groupe de hackers turc menace de pirater tous les sites des députés français
Un pirate saoudien publie les coordonnées de cartes bancaires israéliennes

Parus depuis :
L’armée chinoise responsable de cyberattaques contre les États-Unis? (2013-02-19)
Snowden: Washington a lancé 231 cyberattaques en 2011 (2013-08-31)
Des militaires chinois accusés de cyberespionnage aux États-Unis (2014-05-19)
Une attaque force Apple à se mettre à jour (2016-08-26)
Le programme de cyberpiratage de la CIA exposé par WikiLeaks (2017-03-08)
L’alliance des Five Eyes veut des voies d’accès dans les applications cryptées (2020-10-11)
La GRC armée de logiciels espions (2022-07-06)

Détails techniques de la photo : 
Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm — 1/20 sec. — F/4,6 — ISO 400 — 22 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel