Le prix des œufs
Chaque année, les Américains consomment 109 milliards d’œufs. Sous forme d’omelettes, de guiches, de mayonnaise, de pâtes, de flan, de pâtisseries, etc.
En dollars canadiens, la douzaine d’œufs se vend actuellement entre 4,09 $ et 5,49 $ dans les épiceries montréalaises. Aux États-Unis, elle coute en moyenne 4,95 $US (7,15 dollars canadiens).
Dans certaines grandes villes comme Chicago, New York et San Francisco, le prix de la douzaine atteint huit à dix dollars américains (soit 11,55 à 14,45 $Can). Dans les marchés d’alimentation où les prix sont encore ‘raisonnables’, les tablettes sont vides.
Pourquoi est-ce si cher aux États-Unis ?
La grippe aviaire
Depuis février 2022, le virus H5N1 fait rage aux États-Unis. Plus de 1 600 fermes avicoles sont atteintes.
L’agriculture américaine reposant sur des bases industrielles, la grande majorité des œufs sont produits dans de gigantesques poulaillers où s’entassent des millions d’oiseaux.
En raison de la contagiosité du virus, dès que l’une d’entre elles est atteinte, toutes ses volailles sont abattues. Jusqu’ici, 160 millions de pondeuses ont été sacrifiées, dont 30 millions depuis deux mois.
La première année de la pandémie, l’administration Biden a dépensé 1,5 milliard pour la combattre.
En raison de l’abattage massif des pondeuses et de la pénurie qui en a résulté, le prix de la douzaine d’œufs est passé de 1,60 $US en février 2021 à 4,10 $US en décembre 2024, puis à 4,95 $US deux mois plus tard.
Le ministère américain de l’Agriculture prévoit que les prix augmenteront encore de 41 pour cent cette année.
Pour combattre la pandémie, l’administration Trump ajoutera encore un milliard de dollars. La moitié sera dépensée pour améliorer la biosécurité des fermes avicoles. Une tranche de 400 millions $US servira à dédommager les exploitations agricoles dont le troupeau à été abattu. Le reste, 100 millions $US, ira à la recherche de nouveaux vaccins.
La gestion de l’offre
Au Canada, la gestion de l’offre prévient l’alternance des épisodes de surproduction et de pénurie qui caractérisent la production agricole lorsqu’elle est totalement libre.
Au cours des phases de surproduction, les prix chutent. Ce qui entraine la faillite des petits producteurs et la concentration de la production aux mains d’un nombre toujours plus restreint d’exploitants.
La stabilité des prix protège donc ‘artificiellement’ les petits producteurs qui, autrement, finiraient par disparaitre au premier effondrement des prix.
Le résultat est que nos fermes avicoles sont de tailles modestes comparativement à celles aux États-Unis et que la propagation de la pandémie est freinée par la distance qui les sépare.
Jusqu’ici, une seule ferme québécoise a été contaminée, grâce à l’effet protecteur indirect de la gestion de l’offre.
Les adversaires de la gestion de l’offre font remarquer (à juste titre) que le marché captif ainsi créé maintient des prix plus élevés qui pénalisent les consommateurs.
Aux États-Unis, où les prix sont habituellement plus bas, c’est l’ensemble des contribuables qui doivent payer pour ‘sauver’ l’industrie à chaque crise.
Finalement, la gestion de l’offre se justifie principalement pour des raisons de sécurité alimentaire; elle nous assure que nos nourrissons ne manqueront pas de lait et que le reste de la population aura accès à des protéines animales de qualité et à bas prix en cas de crise majeure (une guerre mondiale, par exemple).
Référence : What’s in Trump’s $1bn plan to bring egg prices down?
Détails techniques de la photo : Olympus OM-D e-m5 mark II + objectifs M.Zuiko 25 mm F/1,2 — 1/500 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm