Vive la gestion de l’offre !

Publié le 2 mars 2025 | Temps de lecture : 4 minutes

Le prix des œufs

Chaque année, les Américains consomment 109 milliards d’œufs. Sous forme d’omelettes, de guiches, de mayonnaise, de pâtes, de flan, de pâtisseries, etc.

En dollars canadiens, la douzaine d’œufs se vend actuellement entre 4,09 $ et 5,49 $ dans les épiceries montréalaises. Aux États-Unis, elle coute en moyenne 4,95 $US (7,15 dollars canadiens).

Dans certaines grandes villes comme Chicago, New York et San Francisco, le prix de la douzaine atteint huit à dix dollars américains (soit 11,55 à 14,45 $Can). Dans les marchés d’alimentation où les prix sont encore ‘raisonnables’, les tablettes sont vides.

Pourquoi est-ce si cher aux États-Unis ?

La grippe aviaire

Depuis février 2022, le virus H5N1 fait rage aux États-Unis. Plus de 1 600 fermes avicoles sont atteintes.

L’agriculture américaine reposant sur des bases industrielles, la grande majorité des œufs sont produits dans de gigantesques poulaillers où s’entassent des millions d’oiseaux.

En raison de la contagiosité du virus, dès que l’une d’entre elles est atteinte, toutes ses volailles sont abattues. Jusqu’ici, 160 millions de pondeuses ont été sacrifiées, dont 30 millions depuis deux mois.

La première année de la pandémie, l’administration Biden a dépensé 1,5 milliard pour la combattre.

En raison de l’abattage massif des pondeuses et de la pénurie qui en a résulté, le prix de la douzaine d’œufs est passé de 1,60 $US en février 2021 à 4,10 $US en décembre 2024, puis à 4,95 $US deux mois plus tard.

Le ministère américain de l’Agriculture prévoit que les prix augmenteront encore de 41 pour cent cette année.

Pour combattre la pandémie, l’administration Trump ajoutera encore un milliard de dollars. La moitié sera dépensée pour améliorer la biosécurité des fermes avicoles. Une tranche de 400 millions $US servira à dédommager les exploitations agricoles dont le troupeau à été abattu. Le reste, 100 millions $US, ira à la recherche de nouveaux vaccins.

La gestion de l’offre

Au Canada, la gestion de l’offre prévient l’alternance des épisodes de surproduction et de pénurie qui caractérisent la production agricole lorsqu’elle est totalement libre.

Au cours des phases de surproduction, les prix chutent. Ce qui entraine la faillite des petits producteurs et la concentration de la production aux mains d’un nombre toujours plus restreint d’exploitants.

La stabilité des prix protège donc ‘artificiellement’ les petits producteurs qui, autrement, finiraient par disparaitre au premier effondrement des prix.

Le résultat est que nos fermes avicoles sont de tailles modestes comparativement à celles aux États-Unis et que la propagation de la pandémie est freinée par la distance qui les sépare.

Jusqu’ici, une seule ferme québécoise a été contaminée, grâce à l’effet protecteur indirect de la gestion de l’offre.

Les adversaires de la gestion de l’offre font remarquer (à juste titre) que le marché captif ainsi créé maintient des prix plus élevés qui pénalisent les consommateurs.

Aux États-Unis, où les prix sont habituellement plus bas, c’est l’ensemble des contribuables qui doivent payer pour ‘sauver’ l’industrie à chaque crise.

Finalement, la gestion de l’offre se justifie principalement pour des raisons de sécurité alimentaire; elle nous assure que nos nourrissons ne manqueront pas de lait et que le reste de la population aura accès à des protéines animales de qualité et à bas prix en cas de crise majeure (une guerre mondiale, par exemple).

Référence : What’s in Trump’s $1bn plan to bring egg prices down?

Détails techniques de la photo : Olympus OM-D e-m5 mark II + objectifs M.Zuiko 25 mm F/1,2 — 1/500 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm

Laissez un commentaire »

| Agriculture, Consommation, Économie | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


L’électricité accordée aux centres de données : du gaspillage ?

Publié le 10 février 2025 | Temps de lecture : 5 minutes

Introduction

Le 25 janvier dernier, une manchette du Journal de Montréal a attiré mon attention; ‘Intelligence artificielle: pas de nouveaux centres de données au Québec malgré les milliards de Trump’.

Ce que ce titre suggère, c’est que pendant que l’administration Trump débloque des milliards pour l’intelligence artificielle (IA), le Québec reste là à regarder passer le train.

Ordinateurs et IA : qui fait quoi ?

Le projet Stargate est une initiative de trois géants de l’informatique mondiale —  Oracle, la société de portefeuille SoftBank, et le groupe Open AI — dans lequel l’administration Trump a promis d’investir annuellement cent-milliards de dollars américains pendant quatre ou cinq ans.

D’après les informations rendues publiques, il semble que ces sommes ne serviront pas à développer l’IA elle-même, mais, dans un premier temps, à créer les infrastructures permettant d’exécuter et d’entrainer des modèles d’IA complexes.

Puis, en vue de l’utilisation massive de l’IA par le public, on créera en sol américain de pharaoniques centres de données qui alimenteront ses requêtes d’IA. Et il est possible que cet investissement serve également à assurer leur approvisionnement énergétique par la construction de minicentrales nucléaires.

Déjà, tous les logiciels de conception assistée par ordinateur, de traitement de texte ou de retouche photographique, par exemple, s’exécutent à la fois localement (sur l’ordinateur de l’utilisateur), et sur le serveur qui héberge sa version dématérialisée.

Lorsqu’un bouton ou un hyperlien change de couleur au passage du curseur de la souris, ce qui rend ce bouton suffisamment intelligent pour savoir qu’il doit alors changer d’aspect, c’est du code qui s’exécute localement.

Mais quand le logiciel aura besoin d’adresser une requête complexe d’IA, le serveur qui héberge sa version infonuagique transmettra cette requête aux ordinateurs surpuissants de Stargate.

Entre l’ordinateur infonuagique qui transmet une requête d’IA et le super-ordinateur qui l’exécutera, il y a le même rapport qu’entre l’employé d’un restaurant qui transmet votre commande au chef, et ce chef en cuisine qui prépare vos mets.

Et pour poursuivre cette analogie, le résultat de la requête qui apparait à l’écran est l’équivalent du mets qu’on dépose devant le client attablé du restaurant.

Les centres de données ‘ordinaires’

En 2021, le gouvernement de la CAQ souhaitait faire du Québec l’eldorado des centres de données.

Malheureusement, tout comme les fermes de minage de cryptomonnaie, les centre de données entrainent très peu de retombées économiques.

Ils ont besoin de main-d’œuvre au moment de la construction de leurs bâtiments. Mais une fois cela complété, ils fonctionnent tout seuls ou presque; ce sont de grands hangars dans lesquels on empile, du plancher au plafond, des milliers d’ordinateurs sur des étagères. Le tout est acheté en lot de l’Étranger (généralement de Chine).

Et ça roule avec très peu de personnel.

Entre vendre de l’électricité à des États américains — ce qui ne crée aucun emploi au Québec — et vendre la même chose à des centres de données qui en créent peu, c’est presque du pareil au même.

Toutefois, vendre de l’électricité à 3,98 cents du kilowatt-heure (le prix demandé par la CAQ à nos centres de données), et dézoner nos meilleures terres agricoles pour leur permettre de s’installer au Québec en dépensant le moins possible, on devrait faire faire cela quand on est très, très, très mal pris.

Il y a actuellement 52 centres de données en sol québécois, dont la moitié sont américains. Au total, ces centres consomment approximativement 153 MV d’électricité.

À titre de comparaison, le fabricant de batteries électriques Northvolt aurait eu accès à 360 MV (un peu plus du double) et son usine aurait employé trois-mille travailleurs.

Jusqu’ici, la CAQ a attribué des blocs d’énergie représentant 153 MV à des centres de données et encore plus, soit 287 MV, à des fermes de minage de cryptomonnaie.

Le résultat, c’est que le ministère de l’Économie a dû renoncer, par manque d’énergie, à des projets industriels majeurs totalisant 30 000 MV.

Références :
Critères d’attribution des blocs d’énergie: «On est dans le néant», déplore un entrepreneur
Intelligence artificielle: pas de nouveaux centres de données au Québec malgré les milliards de Trump
Le Québec se veut le nouvel eldorado vert des centres de données
Plus de 80% des centres de données ici appartiennent à des intérêts hors Québec
Stargate, le projet titanesque des États-Unis
Voici les gagnants des blocs d’énergie attribués par le ministre Fitzgibbon

Laissez un commentaire »

| 2018-202X (années Legault), Économie, Informatique, Politique québécoise | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Amazon et le plat de lentilles

Publié le 5 février 2025 | Temps de lecture : 3 minutes

D’ici le 22 mars, Amazon fermera ses sept entrepôts au Québec, congédiant environ 1 700 employés.

Avec ses 165 hectares, celui de Coteau-du-Lac (à 60 km de Montréal) était non seulement le plus important d’entre eux, mais également le plus important centre de tri robotisé au Canada. Inauguré en 2021, il employait 350 personnes.

Quatre ans plus tôt, le gouvernement libéral de Philippe Couillard avait déroulé le tapis rouge pour attirer Amazon. Par décret, il avait dézoné un terrain agricole de 165 hectares pour permettre à Amazon de s’installer.

Dans les antichambres ministérielles, les démarcheurs de la multinationale avaient fait miroiter la création de plus de 500 emplois à temps plein assortis d’une gamme complète d’avantages sociaux offerts dès le premier jour.

En réalité, le nombre d’emplois n’a jamais dépassé 350. De plus, à l’exclusion des cadres, le salaire des employés était de 16$ l’heure, soit à peu près le salaire minimum.

À Coteau-du-Lac comme à tous les centres de tri d’Amazon à travers le pays, le climat était qualifié de ‘toxique’ par de nombreux employés.

Quant aux ‘bonnes possibilités de carrière’, promises par la compagnie, elles se sont volatilisées avec la fermeture du centre, à peine trois ans après son inauguration en présence de la ministre libérale de l’Économie, Dominique Anglade.

À cette occasion, celle-ci soulignait l’ouverture du Québec sur le monde et son attractivité à l’égard des géants de l’économie mondiale.

Puisque la multinationale a pu plier bagage aussi facilement, on présume que la générosité du gouvernement libéral n’était assortie d’aucune obligation.

Pendant trois ans, l’entreprise a délocalisé ses profits québécois vers des paradis fiscaux. Si bien que pour ses bons et loyaux services, l’État québécois n’a été gratifié que de l’impôt payé par des travailleurs rémunérés au salaire minimum, soit presque rien.

La compagnie laisse derrière elle un terrain grand comme 232 terrains de football. Un terrain contaminé par l’asphalte de son immense stationnement, et par le béton sur lequel son centre de tri a été érigé.

C’est ainsi que les petits politiciens qu’on élit saccagent notre beau coin du monde pour un plat de lentilles.

Références :
Amazon Canada ouvre à Coteau-du-Lac un centre de tri à la fine pointe de la technologie et crée 500 excellents emplois offrant de bonnes possibilités de carrière
Le legs aride d’Amazon au Québec
Québec doit couper ses liens avec Amazon, disent des travailleurs licenciés
Salaires des employés à Coteau-du-Lac

2 commentaires

| 2014-2018 (années Couillard), 2018-202X (années Legault), Agriculture, Économie, Politique québécoise | Mots-clés : , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Voyager à bord de French Bee : est-ce vraiment économique ?

Publié le 30 janvier 2025 | Temps de lecture : 3 minutes

L’édition du 21 janvier du Journal de Montréal et celle d’hier de La Presse nous présentent un nouveau transporteur aérien de passagers appelé French Bee.

La flotte de cette compagnie est entièrement composée d’avions fabriqués par Airbus. Donc, aucun danger de se retrouver à bord d’un avion fabriqué par Boeing.

Les avions d’Airbus sont moins énergivores puisque basés sur la technologie développée pour la CSeries par Bombardier. Cela a permis à French Bee d’atteindre la première place du classement mondial des compagnies émettant le moins de CO₂ par passager en 2022.

Et cette consommation plus faible de carburant devrait se répercuter sur le prix des billets.

Mais est-ce vraiment le cas ?

Le transporteur offre des allers-retours Montréal-Paris pour seulement 450 $Can.

On ne manque jamais de raisons de visiter Paris. Revoir l’intérieur tout propre de Notre-Dame de Paris est l’une d’elles.

Après avoir dressé une courte liste de concerts à voir à Versailles en mai prochain, je me suis rendu sur le site du transporteur pour réserver un aller-retour du 12 au 30 mai 2024. Mais j’y ai renoncé.

À ce prix, on ne peut apporter que les vêtements qu’on porte, ses souliers (les deux pour le même prix), sa ceinture, et un ‘accessoire’ dont les dimensions maximales sont de 40x30x20 cm (une sacoche ou un petit sac à dos).


 
Dès qu’on a besoin d’amener un bagage en cabine (max. 12 kg), le prix de l’aller simple passe de 211 $Can à 339 $Can. Quant à lui, l’aller-retour passe de 450 $Can à 750 $Can.

Et ce, sans tenir compte du mystérieux ajustement tarifaire que la compagnie peut appliquer n’importe quand si le tarif ‘initial’ n’est plus disponible. Ce qui veut probablement dire que le transporteur peut arbitrairement hausser le prix que vous avez déjà payé en ajustant sa grille de prix vers le haut.

Or ce 750 $Can pour un aller-retour, c’est le prix régulier d’Air Transat pour les mêmes dates. Celui-ci comprend un article personnel qui peut se glisser sous le siège devant du vôtre, et un bagage en cabine (max. 23 kg au lieu de 12).

J’ai voyagé à plusieurs reprises sur les ailes d’Air Transat et je n’ai jamais eu à me plaindre de leur service. Si vous voulez essayer French Bee, je vérifierais d’abord les commentaires de sa clientèle sur l’internet…

Au final, je vais donc rester chez moi à attendre une meilleure offre…

D’ici là, j’aimerais qu’un jour le prix des vols aériens tienne compte du poids du passager. En d’autres mots, j’aimerais que le prix du billet soit basé sur le poids combiné du passager et de ses bagages. Et non sur le poids seul de ces derniers.


 
En décembre dernier, Air France estimait que le carburant représentait près de 30 % du prix d’un billet pour un vol transatlantique.

Strictement parlant, les personnes obèses ne seraient pas pénalisées parce qu’elles sont grosses, mais parce qu’elles sont plus lourdes. Nuance.

Références :
Combien représente le carburant dans le prix d’un billet d’avion?
French bee
French Bee review
Une nouvelle liaison Montréal-Paris à bas prix dès le 30 avril

Laissez un commentaire »

| Économie | Mots-clés : | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


L’administration Trump-II ou la prédation américaine du Canada

Publié le 10 décembre 2024 | Temps de lecture : 7 minutes


 
Introduction

À l’occasion d’une rencontre récente avec Justin Trudeau tenue à Mar-a-Lago, Donald Trump a suggéré que le Canada devienne le 51e État américain. Une simple blague, dit-on, dans l’entourage du premier ministre canadien.

À l’heure actuelle, cette idée n’est partagée que par 13 % de la population de ce côté-ci de la frontière.

Au-delà du nationalisme

À l’occasion de la campagne électorale québécoise de 2018, j’avais fait du porte-à-porte pour le Parti Québécois afin de sonder les préférences des citoyens de mon comté.

L’un d’eux m’avait dit au sujet du projet indépendantiste : « Moi, les frontières, je trouve ça tellement démodé.»

Aussitôt, la première chose qui m’était venue à l’esprit, c’était : « Pourquoi tu ne milites pas pour l’annexion du Canada aux États-Unis, mon petit génie ? » Une question que j’avais gardée pour moi.

Parce qu’effectivement, on se demande pourquoi il y a une frontière entre les provinces anglophones du pays et les États-Unis.

Nous, Québécois, avons une langue, une culture et une façon de penser qui nous est propre.

Mais nos amis angloCanadiens, eux, regardent des émissions américaines, voient des films américains, mangent de la malbouffe américaine (nous aussi, d’ailleurs), vivent comme des Américains, et pensent comme des Américains.

Sur la scène internationale, le Canada est le perroquet des États-Unis. Depuis l’ACÉUM (la nouvelle mouture de l’ALÉNA), le Canada ne peut plus signer de nouveaux accords commerciaux qu’avec le consentement de Washington. Et la Banque du Canada a écoulé tous ses lingots d’or pour ne détenir, essentiellement, que des dollars américains.

Le parlement canadien (tout comme le Congrès américain) est devenu le lieu où les banques, les compagnies aériennes, les géants de l’agroalimentaire, soumettent les lois qu’ils veulent faire adopter par le parlement.

Bref, le Canada a abandonné presque tous les attributs de la souveraineté.

Voilà pourquoi, selon Justin Trudeau, la Canada est devenu un État postnational. Selon Wikipédia, le postnationalisme est le processus selon lequel les pays perdent de leur importance par rapport à des entités supranationales et mondiales.

En somme, un pays postnational est un pays qui ne mérite pas d’exister. C’est un pays qui aspire à disparaitre au sein d’un monde global où chaque citoyen, atomisé, choisit ses affiliations et tisse ses allégeances selon ses préférences personnelles.

Le Grand jeu américain

Cette visite précipitée de Justin Trudeau à Donald Trump fait suite à l’annonce de l’intention de ce dernier d’imposer une taxe de 25 % sur tous les biens canadiens vendus aux États-Unis.

On a beaucoup dit que cette menace n’avait pour but que de forcer le Canada à faire cesser deux choses; l’immigration clandestine et l’entrée de fentanyl aux États-Unis en provenance du Canada.

À mon avis, il s’agit d’une feinte (comme au hockey) dont le but est beaucoup plus ambitieux.

En aout 2019 (donc au cours de son premier mandat présidentiel), Donald Trump avait été vexé par le refus danois de lui vendre le Groenland et, conséquemment, avait annulé la visite qu’il devait effectuer au Danemark.

Pourquoi voulait-il que les États-Unis annexent le Groenland ? Pour la richesse présumée de son sous-sol.

Au XXIe siècle, les richesses minérales auront la même importance géostratégique que le pétrole au XXe siècle et que le charbon au XIXe siècle. Trump le sait.

À défaut du Groenland, le Canada fait un excellent prix de consolation.

Les États-Unis ont déjà tenté de s’emparer du Canada en 1774-1775 et en 1812-1814. Toutefois, de nos jours, une annexion territoriale signifie qu’on s’empare de plein de choses inutiles.

Il est beaucoup plus intelligent d’obtenir sélectivement, au rabais, ce qu’on convoite.

En 2017, en imposant une taxe de 220 % sur les avions de la C Series de Bombardier, le but de Trump était accessoirement de protéger Boeing d’un concurrent commercial. Accessoirement puisque Bombardier, comparé à Boeing, n’était qu’un nain.

L’objectif véritable était de provoquer l’effondrement de la valeur capitalisée de Bombardier et de permettre ainsi à Boeing d’acheter Bombardier à bas prix. Et, ipso facto, de faire main basse sur les technologies issues du colossal effort de recherche et développement que Bombardier avait consenti pour mettre au point sa C Series.

Évidemment, dans le cas de Bombardier, les choses ne se sont pas passées comme prévu puisque l’entreprise a préféré vendre sa technologie à Airbus, l’ennemi jugé de Boeing.

De nos jours, en imposant une taxe de 25 % sur les produits canadiens, Donald Trump veut provoquer un effondrement de la valeur du dollar canadien par rapport au dollar américain.

Par exemple, si le huard passe de 70 cents à 60 cents, toutes les entreprises canadiennes sont offertes à 14 % de réduction (du point de vue américain). C’est ça, l’objectif de Trump.

Parce que le 25 % ne s’applique pas aux outils de production qu’on achète — les compagnies, les sites pétroliers, les chantiers navals, les entreprises forestières, les sous-traitants de la filière aéronautique et les terres agricoles — mais seulement aux biens qu’elles produisent.

Et puisque le pays n’a pas su se doter d’experts en intelligence économique, il est à prévoir qu’on assistera, au cours du second mandat de Donald Trump, à un transfert massif des technologies de pointe du Canada vers les États-Unis sous le couvert de l’achat des compagnies qui les détiennent.

Conclusion

L’imposition massive de tarifs douaniers est une déclaration de guerre économique. Or une des conditions essentielles pour gagner une guerre, c’est de bien connaitre son adversaire.

Malheureusement, toute la classe politique canadienne sous-estime Trump. Je ne répèterai pas ici tout le mal qu’on aime en dire.

Ce que nos politiciens n’ont pas compris, c’est que le président élu est doté d’une intelligence nettement supérieure. Ce qui explique sa réussite.

Mais ce n’est pas un intellectuel. Parce que, contrairement à ce qu’on pense, les deux ne vont pas nécessairement ensemble.

Donald Trump n’est pas un intellectuel parce qu’il n’a pas de vocabulaire. Il ne lit pas; rares sont les mots de plus de quatre syllabes qu’il connait. Or il faut du vocabulaire pour exprimer toutes les nuances d’une pensée complexe.

D’un côté, cela en fait un excellent communicateur. Mais de l’autre, cela lui a valu toute sa vie le mépris d’une intelligentsia qu’il déteste en retour.

Bref, Trump est déterminé à livrer notre pays à la cupidité des spéculateurs américains, et de forcer la classe politique canadienne à lui lécher les bottes. Pour éviter le pire, dira-t-elle…

Références :
Droits compensatoires : des failles dans la plainte de Boeing
Intelligence économique
L’affaire Alstom
Le Canada, 51e État américain? Des Canadiens appuient l’idée
Le Danemark abasourdi après l’annulation d’une visite de Trump à cause du Groenland
Les conséquences géostratégiques du basculement vers les énergies vertes
L’idée de Trump d’annexer le Canada n’est pas nouvelle aux États-Unis
Postnationalisme

Laissez un commentaire »

| Économie, Politique canadienne, Politique internationale | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Mesures anti-inflationnistes et ingratitude populaire

Publié le 6 décembre 2024 | Temps de lecture : 2 minutes

Même lorsque les économistes sont unanimes à féliciter un gouvernement pour le succès de ses politiques anti-inflationnistes, il n’est pas rare que cela ne réussisse pas à diminuer le mécontentement populaire.

Pour expliquer ce paradoxe apparent, on estime qu’il ne s’agit là que d’une simple ‘erreur de perception’ du public.

Pour expliquer ce phénomène, prenons un exemple fictif.

Supposons qu’un panier d’épicerie coute actuellement 100 $. Si le taux annuel d’inflation est de 100 %, cela signifie que l’année prochaine, le même panier d’épicerie doublera de prix pour atteindre 200 $.

Si l’inflation se poursuit au même rythme, son prix devrait doubler de nouveau l’année suivante et passer de 200 $ à 400 $.

Mais si le gouvernement réduit de moitié le taux d’inflation, le prix de ce panier, au lieu d’augmenter d’un autre 200 $, n’augmentera finalement que de 100 $ supplémentaires, pour atteindre seulement 300 $.

Alors de quoi les gens se plaignent-ils ? Ils se plaignent qu’acheter des vivres a triplé de prix en deux ans, passant de 100 $ à 300 $.

Ils seront satisfaits si les prix baissent ou si leur pouvoir d’achat s’améliore grâce une croissance des salaires supérieure à la croissance des prix.

Laissez un commentaire »

| Économie | Mots-clés : | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


De 2000 à 2020 : principal partenaire commercial

Publié le 26 octobre 2024 | Temps de lecture : 1 minute
Cliquez sur la photo pour l’agrandir

En vingt ans, le commerce international s’est recentré sur l’Asie.

Au début du millénaire, les États-Unis étaient le principal partenaire commercial de la majorité des pays du monde.

De nos jour, c’est la Chine.

Laissez un commentaire »

| Économie, Géopolitique | Mots-clés : , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Northvolt : le hold-up financier de la Goldman Sachs

Publié le 24 octobre 2024 | Temps de lecture : 4 minutes

De tous les projets de Northvolt à travers le monde, l’usine québécoise de Northvolt est celui qui bénéficie du meilleur financement.

Non seulement le Québec a entièrement financé l’achat du terrain de 240 millions de dollars sur lequel cette usine sera bâtie, mais Investissement Québec et la Caisse de dépôt et placement du Québec ont déjà investi 710 millions$ dans le projet.

Jusqu’ici, Nothvolt a défriché son terrain à Bécancour, mais l’usine n’est pas sortie de terre. Si bien que les caisses de la succursale québécoise de Northvolt sont pleines.

Pendant ce temps, la maison-mère suédoise se bat pour sa survie; elle manque de liquidités. Or dès qu’une compagnie a les caisses vides, c’est la faillite.

Le gouvernement Legault se fait rassurant en soulignant l’indépendance financière de la filiale québécoise (pleine aux as) de la maison-mère (qui lutte pour sa survie).

Cette indépendance est bien relative (nous y reviendrons).

Sous la pression de ses créanciers, Northvolt a réduit ses dépenses en coupant 1 600 postes à son usine suédoise. Ce qui représente le quart de ses effectifs mondiaux. De plus, elle a remis à plus tard tous ses projets actuels (dont celui du Québec, différé de 18 mois).

Elle a contacté tous ses investisseurs actuels (privés et publics) pour leur demander de contribuer à un financement d’urgence.

Avec 19,2 % des parts, la banque d’investissements Goldman Sachs est le deuxième plus important actionnaire de la maison-mère de Northvolt (un peu derrière Volkswagen, avec 21,0 % des parts).

Cette banque offre d’injecter la plus grande part des 300 millions $US nécessaires pour assurer la survie de Northvolt jusqu’au premier trimestre de 2015. Et ce, à deux conditions.

Premièrement, elle exige que le gouvernement du Québec renonce à ses garanties financières en cas de faillite de Northvolt. En somme, elle veut que le Québec n’ait pas priorité sur elle en cas de liquidation des actifs de la compagnie.

Et deuxièmement, elle exige que les succursales de Northvolt qui ont de l’argent de trop (ce qui vise spécifiquement la succursale québécoise) transfèrent leurs surplus à la maison-mère.

Voyons en détail ces deux exigences.

Le sauvetage d’urgence de la maison-mère n’assure pas la survie de Northvolt à long terme. En d’autres mots, même si le Québec renonce à ses garanties, il n’est pas plus avancé puisque Northvolt pourrait faire faillite quand même si l’ambitieuse campagne de financement projetée l’an prochain est un échec.

Quant au transfert des surplus, ce qui en décide, ce ne sont pas les actionnaires; c’est le Conseil d’administration (CA) de la filiale québécoise.

S’il décide d’investir des centaines de millions de dollars dans le capital-actions de la maison-mère, les actionnaires furieux pourront toujours limoger les membres du CA lors de l’assemblée annuelle des actionnaires. Mais il sera déjà trop tard.

Si la banque américaine réussit son coup, le Québec se retrouvera avec des garanties qui concerneront les avoirs d’une coquille vide que sera devenue la filiale québécoise de Northvolt.

Références :
Déboires de Northvolt : quels seront les impacts à Bécancour?
Northvolt : Une faveur pour sauver les meubles ?
Québec céderait ses garanties financières pour sauver Northvolt

Complément de lecture : Le bras dans le tordeur Northvolt

Un commentaire

| 2018-202X (années Legault), Économie, Politique québécoise | Mots-clés : , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


L’Inde, pays au potentiel bridé

Publié le 16 septembre 2024 | Temps de lecture : 4 minutes

Classée selon son produit intérieur brut, l’Inde se trouve au cinquième rang (3,8 mille milliards$), loin derrière les États-Unis (26,2 mille milliards$) et la Chine (21,6 mille milliards$).

Autrefois, la Chine freinait sa croissance démographique grâce à sa Politique de l’enfant unique. En raison de ce qui en coute de nos jours pour élever un enfant en Chine, cette politique a été abandonnée parce que devenue superflue.

L’Inde n’a pas cherché à le faire. Si bien qu’elle est devenue récemment le pays le plus populeux au monde.

De plus, le taux de croissance de l’économie de l’Inde (6,2 % en 2023) dépasse celui de la Chine (4,7 %) et des États-Unis (2,1 %).

Si bien que certains prévoient que l’Inde deviendra bientôt la 3e puissance économique du monde, dépassant l’Allemagne et le Japon, deux pays qu’elle talonne de près.

En effet, cela est probable.

D’abord parce que l’Allemagne, pour plaire à Washington, a adopté contre la Russie des sanctions économiques très préjudiciables à sa propre économie et qui plomberont celle-ci pour une décennie. À moins d’un renversement de l’élite politique qui la dirige.

Pour ce qui est du Japon, le vieillissement de sa population et la fermeture raciste de ses frontières empêchent ce pays de bénéficier de l’apport de sang neuf. En plus, en proportion de son économie, c’est le troisième pays le plus endetté au monde (après l’Ukraine et le Soudan, ravagés par la guerre).

L’Inde les dépassera parce qu’elle les talonne de près. Il en est autrement des deux premières puissances économiques mondiales.

Avec son taux de croissance de 4,7 %, l’économie chinoise s’est accrue de 1 017 milliards$ en 2023 alors que l’économie de l’Inde, avec son taux de croissance de 6,2 %, ne s’est accrue que 237 milliards$, soit quatre fois moins.

Á l’avenir, le taux de croissance de l’Inde devra être considérablement plus élevé si ce pays espère rejoindre les deux pays plus puissants qu’elle… à moins d’une Troisième Guerre mondiale au cours de laquelle ses deux principaux rivaux s’entredéchireront.

Les deux handicaps insurmontables de l’Inde sont son système de castes et sa misogynie.

L’Inde est la capitale mondiale du viol. Même accompagnées, les travailleuses de ce pays empruntent tous les jours les transports en commun à leurs risques et périls.

Or un pays ne peut atteindre son plein potentiel économique en se privant du talent des femmes, c’est-à-dire de la moitié de sa population.

Quant à son système de castes, même Gandhi fut incapable de le réformer en profondeur, en dépit du mépris qu’il entretenait pour lui.

Malgré la législation qui l’interdit, la discrimination entre les castes prévaut toujours parce qu’elle est basée sur des textes jugés sacrés.

Actuellement, ce n’est pas le président nationaliste du pays, Narendra Modi, qui osera s’y attaquer.

En raison du fanatisme religieux qui prévaut dans ce pays, tout dirigeant politique qui tenterait, concrètement, de l’abolir serait assassiné.

Le résultat, c’est que jamais un ouvrier de ce pays n’acceptera d’obéir aux ordres de quelqu’un issu d’une classe inférieure à la sienne.

Avec sa population de 1,4 milliard de personnes, l’Inde est déjà un formidable marché de consommation. Mais elle restera toujours une puissance industrielle bridée par ses traditions d’une autre époque.

Références :
Castes en Inde
Classement PIB 2024 : quels sont les pays les plus riches du monde ?
Fin de la politique de l’enfant unique en Chine
Inde : le pays du viol
Le cout de la dé-Merkellisation de l’Allemagne

2 commentaires

| Économie, Géopolitique | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


La surtaxe canadienne de 100 % sur les voitures chinoises

Publié le 8 septembre 2024 | Temps de lecture : 6 minutes

Introduction

À la suite de Washington, Ottawa a décidé d’imposer une surtaxe qui doublera le prix canadien des véhicules électriques (VE) chinois.

Cette mesure entrera en application dans deux mois et s’appliquera aux VE importés de Chine et non aux VE fabriqués en Amérique du Nord par des fabricants chinois.

Le message est clair : « Si vous voulez éviter la surtaxe, venez fabriquer vos voitures chez nous.»

Dans sa chronique dans le Journal de Montréal, Michel Girard critique cette guerre commerciale, lui reprochant de se faire sur le dos des consommateurs.

Le chroniqueur suggère également qu’Ottawa a pris cette décision en se basant sur la considération suivante.

En 2023, nos échanges commerciaux avec les États-Unis représentaient 595 milliards$ d’exportations et 374 milliards$ d’importations.

Alors qu’en Chine, ces échanges étaient de 30,5 milliards$ d’exportations (vingt fois moins) et 89 milliards$ d’importations (quatre fois moins).

Évidemment, cela ne tient pas compte du fait que beaucoup des produits américains que nous importons sont des produits chinois portant une étiquette américaine qui nous sont revendus beaucoup plus cher.

Les raisons officielles d’Ottawa

Malgré sa manière toute ‘trumpienne’ de faire de la politique, le chef de l’opposition officielle s’est bien gardé de critiquer le premier ministre Justin Trudeau.

Pour la simple et bonne raison que s’il était au pouvoir, il ferait pareil.

Officiellement, Ottawa justifie sa décision en accusant la Chine de subventionner la fabrication de ses VE et conséquemment, de surproduire.

De plus, la surtaxe canadienne serait une bonne chose puisqu’elle servirait à protéger les emplois des travailleurs œuvrant dans l’industrie automobile.

Protéger nos emplois

Le protectionnisme crée un marché captif qui protège nos industries de la concurrence étrangère.

Toutefois, classé selon la taille de sa population, le Canada occupe le 39e rang mondial. La petitesse de son marché intérieur ne permet pas à nos industries de profiter d’économies d’échelle. Pour ce faire, le Canada doit exporter.

Voilà pourquoi le Canada est un apôtre de la libre circulation des biens et des services.

Ceci étant dit, il y a souvent de très bonnes raisons pour faire exception à une règle, si bonne soit-elle.

À l’époque encore récente où nos politiciens de droite niaient la réalité des changements climatiques et soutenaient que les gaz à effet de serre aidaient les plantes à mieux pousser (sic), la Chine misait sur la voiture électrique.

Lorsque les pays occidentaux ont été confrontés, concrètement, aux effets couteux des changements climatiques et ont tardivement décidé de décarboner leur économie, la Chine était prête à leur fournir ce qu’il leur fallait pour y parvenir, dont des VE.

Pour pallier leur retard industriel dans ce domaine, les États-Unis ont donc décidé d’ériger des barrières commerciales derrière lesquelles ils peuvent tenter de rattraper la Chine. Une fois qu’ils se sentiront moins menacés, on peut s’attendre à ce qu’ils baissent la garde.

D’ici là, semer l’idée selon laquelle il faut recourir au protectionnisme pour protéger nos emplois alimente les milieux qui prêchent le repli sur soi.

Les subventions

Il est vrai que la Chine subventionne les secteurs de pointe voués à assurer sa suprématie commerciale, dont la construction des VE.

De leur côté, les pays riches d’Occident se sont lancés dans une surenchère aux subventions pour attirer chez eux les constructeurs de VE ou de batteries électriques.

De plus, jusqu’à tout récemment, les pays occidentaux subventionnaient l’achat d’un VE.

Lorsque Canada pointe un doigt accusateur et fronce les sourcils contre les pays qui accordent des subventions à leurs carrossiers, il aurait intérêt à ne pas le faire devant un miroir.

La surproduction chinoise

Tous les pays exportateurs au monde produisent au-delà des besoins de leur marché intérieur. Lorsqu’on limite la production aux besoins de ses propres consommateurs, cela s’appelle la gestion de l’offre.

Pour les États-Unis, la gestion de l’offre, c’est du communisme.

Voilà pourquoi, à chaque nouveau traité de libre-échange avec nos voisins du Sud ou avec l’Union européenne, le Canada ampute toujours un peu plus la gestion de l’offre sur l’autel du néolibéralisme.

Mais surprise ! Voilà que nos dirigeants politiques aimeraient que la Chine — déjà communiste selon la rumeur — le devienne davantage en adoptant la gestion de l’offre. Mao Zedong serait ravi…

Ce qui montre bien qu’il ne s’agit pas des vrais motifs de la surtaxe canadienne.

Les vraies raisons

Face à la possibilité que la Chine interdise l’importation de canola canadien — ce qui représenterait des pertes d’un milliard de dollars pour nos agriculteurs — on s’inquiète.

En réalité, le Canada n’a pas le choix.

Les voitures électriques chinoises offrent beaucoup plus pour le même prix.

Le Canada ne peut pas se permettre de servir de lieu de transit à la contrebande de voitures chinoises destinées aux États-Unis. Ce qui obligerait Washington à appliquer ses mesures protectionnistes antichinoises contre le Canada.

Ce serait alors une catastrophe pour l’industrie nord-américaine de la construction automobile, dont l’intégration nous est très profitable.

La géographie détermine l’histoire des peuples.

Nous profitons grandement du voisinage de la plus grande économie du monde, soit le marché américain.

Ce qui comporte d’immenses avantages, mais parfois quelques inconvénients. Comme quoi on ne peut pas tout avoir dans la vie.

Si la Chine ferme ses frontières au canola canadien, Ottawa pourra toujours gémir et entretenir sa belle relation sadomasochiste avec la Chine depuis l’affaire Huawei.

En réalité, nous devons assumer notre destin. Si on regarde ailleurs dans le monde, sommes-nous tant à plaindre ?

Références :
Des pressions chinoises sur le canola pourraient coûter 1 G$
L’affaire Huawei : dure pour le Canada, la vie de caniche américain
La guerre aux véhicules électriques chinois se fait sur le dos des consommateurs
Liste des pays par population
Pendant ce temps en Chine : la construction automobile
Tarifs de 100% sur les véhicules chinois: «J’ai peur que ça augmente le prix de beaucoup»

2 commentaires

| Économie, Politique canadienne | Mots-clés : , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel