Le dieu cerf de l’église Saint-Eustache

Publié le 5 octobre 2021 | Temps de lecture : 3 minutes
Nef de Saint-Eustache

J’ai toujours eu un attachement particulier pour l’église Saint-Eustache de Paris. Essentiellement parce que c’était l’église paroissiale de mon ancêtre, Honoré Martel, arrivé en Nouvelle-France le 30 juin 1665.

Il est très émouvant de se retrouver dans un lieu presque intact depuis plus de 350 ans et marcher sur les mêmes dalles qu’il empruntait pour y prendre place tous les dimanches.

Voilà pourquoi je suis toujours intéressé par les nouvelles concernant cette église.

On apprend aujourd’hui que la paroisse de Saint-Eustache a trouvé une nouvelle source de financement ses bonnes œuvres : la vente d’un parfum appelé Le dieu cerf.

Pourquoi ce nom ?

Au premier siècle de notre ère, le général romain Placidas aurait été témoin d’un miracle qui aurait provoqué sa conversion au christianisme et son baptême sous le nom d’Eustathios (devenu Eustache).

Wikipédia raconte le récit de ce miracle (aujourd’hui contesté) :

Un jour que le général Placidas, encore païen, chassait avec sa suite dans la montagne, il rencontra une harde de cerfs, dont un lui parut plus grand et plus beau que les autres.

Distançant ses compagnons, il le poursuivit pour le tuer mais, quand il l’eut rattrapé, il vit un crucifix qui brillait entre ses cors.

Alors le cerf, recevant du Seigneur le pouvoir de parler en son nom, lui dit : « Placidas, pourquoi me poursuis-tu ? Je suis le Christ, que tu honores sans le savoir, et je suis venu sous cette forme pour te sauver et, à travers toi, sauver aussi tous les idolâtres.»

Au début du XIIe siècle, ce qu’on croyait être les reliques de saint Eustache furent acquises par l’abbaye de Saint-Denis, puis confiées à la chapelle Sainte-Agnès, située dans le quartier parisien des Halles.

Dans les décennies qui suivirent, une forte croissance démographique nécessita le remplacement de cette chapelle par un nouveau lieu de culte beaucoup plus vaste qu’on dédia à saint Eustache en raison des reliques qu’il était appelé à conserver.

Avant d’être supplanté par saint Hubert, saint Eustache fut pendant des siècles le patron des chasseurs. Il était coutumier de le représenter près d’un cerf portant un crucifix ou une croix entre ses cors.

C’est donc à partir de tout cela que fut décidé de nommer le parfum Le dieu cerf.

Décrit comme une eau de Cologne universelle, ce parfum sera vendu au prix de 60 euros. Ses bénéfices iront à des œuvres de solidarité.

Son bouquet olfactif réunit des huiles de bergamote, de néroli et de galbanum autour d’un cœur floral de lavandin, de romarin et de rose. Le tout sur un fond boisé d’huile de patchouli, de mousse de chêne et de bois de santal.

Références :
Eustache de Rome
Honoré Martel (1632 – 1712)
L’église Saint-Eustache produit son propre parfum
Saint-Eustache

Détails techniques de la première photo : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 3200 — 12 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Là où l’heure d’été persiste

Publié le 31 octobre 2020 | Temps de lecture : 1 minute

La nuit prochaine, il faudra reculer nos horloges et nos montres afin de passer à l’heure normale (ou heure d’hiver).

Certains pays ne le font pas et demeurent à longueur d’année à l’heure d’été.

En Europe, ces pays sont l’Arménie, la Biélorussie, la Géorgie, l’Islande, la Russie et la Turquie (y compris sa partie asiatique).

Au Canada, la Saskatchewan et certaines parties de la Colombie-Britannique ne passent pas à l’heure d’hiver. Ni le Nevada aux États-Unis.

Plus nombreux, particulièrement sous les tropiques, sont les pays qui, au contraire, demeurent à l’heure d’hiver durant toute l’année.

Seuls environ soixante-dix pays changent d’heure deux fois par année.

Références :
Et si on gardait l’heure d’été toute l’année?
L’heure d’été
L’heure d’été (Wikipédia)

Paru depuis : La population préfère l’heure d’été: les Québécois veulent abolir le changement d’heure (2024-10-31)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’importance des mots

Publié le 9 décembre 2017 | Temps de lecture : 3 minutes

Les êtres humains ont deux modes de pensée.

La pensée suggestive

D’abord un mode très ancien, d’origine animale, qui est celui des songes, des prémonitions et des mythes.

Plus on essaie de décrire la prémonition angoissante d’un malheur, plus on la dénature. Parce que cette pensée est comme une grande fresque imprécise qui occupe tout notre esprit.

La pensée discursive

Dans la vie de tous les jours, le plus important mode de pensée est le second. Celui-ci est lié au langage discursif. Il est constitué de sujets, de verbes et de compléments regroupés en phrases successives.

Sans mots, on ne peut pas exprimer de pensée complexe.

Le nourrisson peut pleurer quand il a faim. Et toute bonne mère apprend à reconnaitre les pleurs de son enfant qui sont différents lorsqu’il a mal, qu’il a faim, qu’il a froid, qu’il est malheureux ou qu’il est simplement fatigué.

Et le doigt pointé de l’enfant permet d’exprimer la préférence pour le biscuit au chocolat dans l’armoire plutôt que le chou de Bruxelles dans son assiette.

Mais le langage corporel est incapable d’exprimer autre chose que des besoins primaires. Pour aller au-delà, il nous faut des mots.

La mémoire

Ce à quoi nous pensons est comme la mémoire vive d’un ordinateur.

Ce que nous écrivons, c’est cette mémoire vive couchée sur papier ou enregistrée dans les fichiers textes de notre ordinateur.

C’est en accumulant, couche par-dessus couche, le contenu variable de cette mémoire vive que se créent les romans, les thèses ou les encyclopédies. Comme une série de mémoires vives sauvegardées cumulativement sur ordinateur et qui occupent une part croissante de l’espace disque.

Aucun auteur ne pourrait apprendre par cœur un de ses romans pour la simple raison que ce roman dépasse la capacité de sa mémoire vive.

Comme tout ordinateur qui peut avoir des téraoctets d’espace disque, mais seulement quelques gigaoctets de mémoire vive.

Le pouvoir des mots

Sœur Pierre-de-Bethsaïde fut ma professeure de cinquième année.

Lorsque mes devoirs étaient à la hauteur de ses attentes, elle me surnommait affectueusement ‘mon petit Prince de Galles’.

Mais lorsque je la décevais, elle fronçait les soucis en me traitant ‘d’espèce de prince de galles’.

C’est donc elle qui m’a appris que les mots n’étaient que de simples conventions, susceptibles de signifier une chose ou son contraire.

Mais ces mots — tellement fragiles qu’ils se dissipent en silence dès qu’on cesse de les prononcer — sont capables du meilleur et du pire.

Si volages dans la bouche du séducteur ou du courtisan, ils peuvent inciter les peuples à la guerre comme à la réconciliation des amants en brouille.

Ce sont eux qui suspendent la foule aux lèvres du chanteur.

Racontées lors de la mise au lit, leurs histoires merveilleuses accompagneront l’enfant au pays enchanté des rêves.

Au contraire, ils pousseront à l’insomnie le lecteur incapable d’abandonner le récit palpitant d’une intrigue policière.

Et ce sont ces mots, tout simples, qui ont su jusqu’ici me valoir l’honneur de retenir votre attention. Merci.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le déclin d’Air France

Publié le 9 janvier 2013 | Temps de lecture : 3 minutes

Du 29 septembre au 7 octobre 2005, à l’occasion d’une grève des bagagistes de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle, des milliers de voyageurs qui transitaient par Paris sur les ailes d’Air France arrivèrent à leur destination finale respective, un peu partout à travers le monde, privés de tout bagage. On estime qu’environ 100 000 bagages avaient ainsi été retenus à Paris au cours de cette grève d’une dizaine de jours.

Par crainte de provoquer des annulations, la direction d’Air France avait choisi de cacher l’existence de cet arrêt de travail à plus de 50 000 de ses clients qui en ont été victimes.

Cette compagnie aérienne avait pourtant les adresses civique et électronique, de même que les numéros de téléphone de chacun d’entre eux. Personne n’a tenté de les prévenir; les préposés qui s’occupaient d’attribuer les sièges aux aéroports, les agents de bord et tous les autres employés de cette compagnie avaient pour directive expresse de taire l’existence de ce conflit de travail et de rassurer la clientèle.

À destination, aux longues files d’attente de ses comptoirs d’objets perdus, Air France niait sa responsabilité — en violation flagrante des dispositions de la Convention de Varsovie — et ne proposait aux clients lésés qu’un programme de remboursement d’achats d’articles de première nécessité (brosse à dent, pâte dentifrice, etc.) représentant pour elle des déboursés de quelques euros par personne.

Bref, à cette occasion, Air France s’est comportée comme un voyou corporatif.

On peut lire ce matin dans Le Devoir que, lasse de son déclin commercial, Air France a décidé d’offrir des prix cassés et des options payantes.

Après avoir leurré et lésé des dizaines de milliers de personnes (en somme, après avoir sapé sa propre clientèle), Air France recueille aujourd’hui ce qu’elle a semé : un déclin de sa part du marché. Elle l’a bien mérité.

Je crains fort qu’elle soit en train d’apprendre cette dure leçon du monde des affaires : il est beaucoup plus facile de perdre des clients que d’en gagner de nouveaux…

Détails de cette affaire : Air France, voyou corporatif (Texte plutôt long)

Paru depuis : Air France-KLM a perdu 1,49 milliard $US en 2012 (2013-02-23)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Power trip d’un grand niaiseux

Publié le 4 octobre 2010 | Temps de lecture : 2 minutes

David Abitbol est un adulte. Il a 28 ans. Il est propriétaire de cinq armes à feu. Depuis une décennie, il a droit de vote et est considéré comme légalement responsable de ses actes.

Canoe.ca écrit qu’une recherche rapide sur Facebook lui a permis de constater que David Abitbol utilisait sur son profil le nom fictif de Darkman pour intimider ses connaissances, principalement d’anciens camarades de classe.

Une des citations préférées de celui qui se faisait aussi appeler Darkiller, est « Death is the only solution » (la mort est la seule solution). Cette citation est reprise sur sa page Facebook. On peut voir ci-dessus, une photo extraite de son profil Facebook et qui semble représenter une partie de son arsenal militaire.

Selon son propre témoignage : « On parlait de professeurs qu’on a eus au primaire. Il y avait des professeurs que personne n’aimait, alors là, j’ai dit : ouin, celui-là, il mérite de mourir. »

Monsieur Abitbol aurait ainsi ciblé deux ou trois professeurs et un ou deux anciens camarades de classe qu’il n’a pas revus depuis une quinzaine d’années. Il aurait aussi avoué à son ami qu’il possédait des armes à feu et qu’il se « préparait à la troisième guerre mondiale ». « C’était des niaiseries de même » a-t-il dit.

Rappelons que le tueur du Collège Dawson avait un comportement semblable.

Arrêté et détenu depuis quelques jours, on ne saura peut-être jamais si monsieur Abitbol était sérieux ou non. Personnellement, j’espère qu’on ne le saura jamais et que son arrestation servira de leçon à tous ceux qui se cachent derrière un pseudonyme pour dire n’importe quoi sur l’Internet.

Références :
Abitbol revient en cour
Arrêté pour avoir fait des menaces de mort sur Facebook, il se dit innocent
Facebook death threat suspect David Abitbol expected in court Monday
Menaces sur Internet: «C’était des niaiseries», dit l’accusé

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Changer d’heure, quelle plaie !

Publié le 16 mars 2010 | Temps de lecture : 1 minute

Le dimanche matin, les autobus font la navette aux demi-heures sur l’avenue du Parc — où je travaille de 9h à 19h, une fin de semaine sur deux.

Dimanche dernier, exceptionnellement, j’étais arrivé suffisamment tôt à la Place des Arts, pour prendre l’autobus de 8h10. Toutefois, après quinze minutes d’attente, soit à 8h25, j’ai dû prendre un taxi afin, croyais-je, de ne pas arriver en retard.

Mais c’est le chauffeur de ce taxi qui m’a appris que nous étions passés à l’heure avancée cette nuit-là et par conséquent, que j’étais déjà trente minutes en retard.

C’est la deuxième fois de ma vie que cela m’arrive. Je ne comprends toujours pas ce qui justifie de nos jours qu’on change d’heure deux fois par année.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Profilage = efficacité

Publié le 8 janvier 2010 | Temps de lecture : 2 minutes

Lorsque tous les témoins d’un meurtre décrivent l’assassin comme un individu de sexe masculin, aux yeux bleus, mesurant plus de deux mètres et portant un tatouage sur la joue, il est normal que la police recherche le coupable parmi les personnes ayant ces caractéristiques. Si par crainte d’être accusés de profilage, les enquêteurs recherchaient également le coupable parmi les petits aux yeux noirs, elle manquerait alors de jugement.

Établir les caractéristiques de celui qu’on recherche — en d’autres mots, établir son profil — c’est ce qui contribue à rendre les policiers efficaces. Prétendre dans l’exemple précédant, que les grands ont autant droit à la présomption d’innocence que les petits, c’est confondre à tort le profilage policier avec l’irrespect d’un droit constitutionnel.

La discrimination fait partie de la vie de tous les jours. Elle est même normale. Si je préfère manger de la pizza, c’est dommage pour les fabricants de poutine. Si je désire acheter un iPod, je fais preuve de discrimination à l’égard des autres lecteurs MP3. Choisir n’est rien d’autre qu’un acte discriminatoire.

Lorsque la police choisit de rechercher un coupable parmi un groupe de personnes ayant des caractéristiques communes, cela ne veut pas dire que chaque personne du groupe est considérée comme suspecte mais simplement qu’elle a les caractéristiques de celle recherchée et par conséquent, que la police lui porte une attention particulière. La forme que prend cette attention particulière peut être critiquée, mais pas l’attention elle-même lorsque celle-ci est justifiée.

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Écrit par Jean-Pierre Martel