TicketMaster et Starmania 2024

Publié le 14 août 2024 | Temps de lecture : 4 minutes


 
L’obsolescence programmée

J’ai assisté dimanche dernier à mon premier spectacle en salle depuis le début de la pandémie au Covid-19.

Comme les temps ont changé.

Maintenant, il faut apporter son téléphone pour être admis à certains spectacles (notamment ceux dont les billets sont vendus par TicketMaster).

Il y a deux ans, j’ai jeté mon iPhone 4s — qui fonctionnait parfaitement bien — et je me suis procuré un iPhone 6s d’occasion parce que le premier était incompatible avec l’application mobile de Bixi, essentielle pour pouvoir louer ses vélos électriques.

Deux ans plus tard, l’application mobile de TicketMaster exige au minimum la version 16,0 du système d’application d’Apple. Ce qui signifie que je devrais (théoriquement) jeter mon iPhone 6s et me procurer un iPhone 8 (ou plus récent).

En 2022, cinq-milliards de téléphones ont été jetés aux ordures principalement parce qu’ils ne permettaient pas d’accomplir des tâches accessoires qui n’ont aucun rapport avec la téléphonie.

Cette obsolescence programmée est une colossale source de pollution.

Ces cinq milliards de téléphones, mis bout à bout, font 16 fois la circonférence de la terre (40 000 km). Et c’est ce qu’on jette de manière croissante chaque année.

Heureusement, dans le cas de TicketMaster, ses billets électroniques s’affichent non seulement grâce à son application dédiée, mais également à partir du profil de l’acheteur sur le site web de la compagnie.

En tant que néophyte, mon inquiétude était de savoir si, une fois rendu à la Place Bell, un réseau wifi était disponible afin que je puisse présenter mon billet de spectacle.

Heureusement, tout s’est parfaitement bien passé; à l’entrée, une préposée de la Place Bell n’a eu besoin que d’une minute pour faire apparaitre mon billet électronique sur l’écran de mon iPhone 6s.

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Signalons toutefois l’unilinguisme anglais du site de TicketMaster, en violation flagrante avec les exigences de la Loi 101.

Un peuple incapable d’accéder à sa propre culture sans connaitre la langue de ses conquérants est un peuple condamné à disparaitre.

Le spectacle

Créé à Paris en 1979, Starmania est l’opéra rock le plus sombre et le plus désespéré de l’histoire de la musique.

N’y cherchez pas une histoire d’amour, même à l’issue tragique, qui rappellerait l’opéra romantique du XIXe siècle. Quand on aime, cela n’est pas réciproque.

Ici, la noirceur (à la fois des décors, de la scène et même de la salle) reflète la noirceur du propos; on y aborde les thèmes de la violence, de la cupidité, de la domination, et du saccage de l’environnement.

Quand cette noirceur scénique est traversée de faisceaux lumineux, ceux-ci ne sont pas des lueurs d’espoir; ils rappellent plutôt les phares des miradors des prisons.

Lorsque des jets de lumière s’alignent et balaient l’assistance, c’est pour nous montrer en contre-jour des silhouettes humaines alignées comme les travailleurs qui gravissent inexorablement les marches de Métropolis, cette ville futuriste qui donne son nom au premier film d’anticipation de l’histoire du cinéma (sorti en 1927).

Quant à sa scène finale, elle fait plus penser à l’effondrement de notre civilisation qu’à l’avènement d’un monde meilleur.

Je ne sais pas si c’est une question de diction ou d’acoustique, mais je vous avoue avoir manqué les paroles d’une bonne partie des chansons que les interprètes (même Québécois) ont chantées. Je présume que j’aurais mieux compris si j’avais été plus près de la scène.

Au final, il s’agit d’un excellent spectacle que j’aurais très certainement regretté si j’étais resté chez moi.

Recommandé.

Paru depuis :
Déchets électroniques : 5 milliards de téléphones jetés en 2022, avec moins de 20 % qui sont recyclés
Starmania, l’opéra prophétique

Détails techniques de la première image : Sigma DP1 à spectre complet + filtre UV-IR Cut — 1/40 sec. — F/4,5 — ISO 100 — 16,6 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Festival Montréal Baroque 2023 – jour 5

Publié le 23 juin 2023 | Temps de lecture : 3 minutes

La dernière journée du Festival Montréal baroque était inscrite sous le thème de la danse.

Mélanie de Bonville, Luc Beauséjour, Amanda Keesmaat et Néomie Gagnon-Lafrenais

À 14h, le premier concert de la journée mettait en vedette le quatuor appelé l’Ensemble Le petit rien, de même que le danseur et chorégraphe Sébastien Provencher.

Celui-ci animait un programme formé d’une part de musique baroque et d’autre part d’une partition de musique contemporaine créée pour l’occasion par Maurice-Gaston du Berger, un jeune compositeur de 36 ans.

Depuis l’Antiquité, la terre, le vent, le feu et l’eau forment les quatre éléments qui composent l’univers.

Des quatre volets de la partition de M. du Berger, c’est celui consacré au vent — dans le style de la musique dite minimaliste ou répétitive — qui s’est avéré, dès la première écoute, le plus séduisant.

Ensemble Caprice et la soprano Denise Torre-Ormeño

À 15h, le festival présentait un spectacle multimédia où, alternativement, l’Ensemble Caprice interprétait des compositions baroques et l’Ensemble ArtChoral présentait des œuvres chorales de différentes époques, le tout accompagné de la projection, en arrière-fond, d’une vidéo de danseurs qui performaient au même moment sans un autre lieu.

Atelier de danse

À 17h, les festivaliers pouvaient suivre gratuitement un cours de danse de la Renaissance et de l’époque baroque, donné par Anne-Marie Gardette.

Ensemble ArtChoral
Les artisans du spectacle

À 20h, le festival se terminait par un grand concert mettant en vedette la Bande Montréal baroque, l’Ensemble ArtChoral, et les Jardins chorégraphiques.

À l’affiche, des compositions du XVIIe siècle.

À cette occasion, l’Ensemble ArtChoral (dirigé par Matthias Maute) a brillé dans l’exécution de la chanson à capella ‘La Guerre’ (ou ‘La Bataille de Marigan’), d’une redoutable difficulté technique.

En fédérant les plus talentueux parmi nos musiciens et chanteurs baroques, le Festival Montréal baroque permet en quelques jours aux festivaliers de passer en revue ce qui se fait de mieux ici. Et en invitant des orchestres ou des interprètes étrangers, il permet aux nôtres de se mesurer et d’apprendre.

Bref, un grand merci aux musiciens, techniciens et bénévoles qui rendent cette fête possible.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectifs PanLeica 8-18 mm (5e photo) et M.Zuiko 40-150 mm F/2,8 (les autres photos)
1re photo : 1/40 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 40 mm
2e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 40 mm
3e  photo : Capture d’écran
4e  photo : 1/30 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 40 mm
5e  photo : 1/80 sec. — F/3,5 — ISO 2000 — 13 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Francos de Montréal 2023 – Spectacle de clôture (le 17 juin)

Publié le 21 juin 2023 | Temps de lecture : 3 minutes



 
La pluie a cessé quelques secondes avant le début du concert et aussitôt, tous les parapluies se sont fermés.

Le spectacle ‘Charlebois en CharleboisScope’ est un vaste panorama de la carrière de ce chanteur et musicien hors norme. Le tout était accompagné de clips d’animation psychédéliques ou de films d’archive mettant en vedette le jeune Charlebois.

Au début de sa carrière, la chanson québécoise se divise en deux camps qui se méprisent; les ‘chansonniers’ (seuls, accompagnés de leur guitare, comme Félix Leclerc) et les vedettes yéyés (qui enregistrent des versions françaises de succès américains ou britanniques).

Les premiers travaillent dans de minuscules ‘boites à chansons’ tandis que les seconds, beaucoup plus populaires, remplissent les arénas ou les sous-sols d’église.

Quand Charlebois se fait initialement remarquer sur la scène musicale, c’est par ses textes, écrits par des poètes (comme Claude Péloquin), un romancier (Réjean Ducharme), voire par un politicien (Pierre Bourgault). Et surtout, parce que sa musique ne ressemble à rien.

À son retour de Californie, Charlebois est le porte-étendard de la culture pop américaine d’avant-garde.

Après plus d’un demi-siècle, les chansons de Charlebois sont devenues des classiques. Mais d’un classicisme totalement neuf pour ceux qui le découvrent aujourd’hui.

Pour interpréter California, suivi de Lindberg, Charlebois, en tant que baryton, est au sommet de sa forme. Évidemment, pour ces deux chansons, il fait appel à sa partenaire de toujours, Louise Forestier.

Pour ceux qui ont eu le privilège de voir de près la performance de samedi soir, l’estime mutuelle de ces deux complices est évidente.

À 85 secondes avant la fin de Lindberg, quand Charlebois fait signe à Forestier qu’il lui laisse toute la scène pour improviser le reste, le public n’est pas acquis à la chanteuse; une partie de l’auditoire n’a jamais entendu parler d’elle et d’autres sont venus entendre Charlebois.

Après une première improvisation, inspirée de la musique de Lindberg, c’est un demi-échec; le public n’embarque pas.

Mais la chanteuse octogénaire a du métier. À une minute de la fin, elle se ravise et enchaine alors un air incantatoire d’inspiration autochtone. En quinze secondes, on entend déjà des centaines de jeunes à l’arrière chanter en chœur avec elle.

Dans les quinze autres secondes qui suivent, la frénésie s’empare de la foule, de l’arrière vers l’avant.

À 30 secondes de la fin, on n’entend plus Forestier tellement le public est déchainé.

Et quand la chanson est terminée, Louise Forestier savoure son triomphe, elle qui vient de réussir l’exploit de voler (amicalement) la vedette à Charlebois dans le chef-d’œuvre de ce dernier.

Du bout des bras dressés au-dessus de la tête, j’ai filmé les quatre dernières minutes de cette pièce d’anthologie.

Rendu chez moi, je me suis versé un verre de vin blanc et j’ai regardé en boucle ce clip vidéo jusqu’au moment d’aller au lit.

Et je me suis endormi le sourire aux lèvres…

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8
1re photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 500 — 110 mm
2e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 150 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Festival Montréal Baroque 2023 – jour 4

Publié le 21 juin 2023 | Temps de lecture : 5 minutes

Sous le titre ‘Méandres amoureux’, le festival regroupait samedi dernier trois mini-concerts qui furent donnés en alternance dans la crypte et dans le belvédère de l’église Notre-Dame-de-Bonsecours.

Tanya LaPerrière (viole d’amour)

En premier lieu, sous nos yeux, Tanya LaPerrière construisit son concert improvisé.

Après avoir enregistré le bruit de quelques tapements de doigts sur son instrument, cet enregistrement, joué en bouche, devint l’assise rythmique de ce qui allait suivre. Puis, à cette cellule, elle ajouta d’abord un air lent et grave, puis un air nerveux joué dans le registre aigu de son instrument.

Une fois cela fait, accompagnée par elle-même sur ses trois instruments virtuels, la violiste joua une multitude de variations basées sur un leitmotiv de sept notes.

Le tout fut très intéressant.

Grégoire Jeay (flute d’amour) et Mélisandre Corriveau (viole de gambe)

Les festivaliers montaient ensuite au belvédère pour entendre le deuxième volet du programme, consacré à des œuvres pour flute d’amour et basse continue (ou transposées pour ces instruments).

Karim Nasr, Esteban La Rotta, Elianna Zimmerman et Daphne Manavopolous

De retour dans la crypte, on pouvait entendre deux trios pour violon, hautbois d’amour et continuo, de même que la transposition pour ces instruments de l’air le plus célèbre de l’opéra Rinaldo de Haendel (l’air Laschia chio pianga).

Quatuor Ximenez

À partir de 11h, le Quatuor Ximenez interprétait un programme aussi original que charmant, composé d’œuvres néoclassiques de Gossec, de Pleyel, du Chevalier de Saint-George, de Mozart et de Tirado.

Puisque certains de ces compositeurs sont moins connus du grand public que Mozart ou Haydn, le violoniste faisait précéder l’exécution de chaque pièce d’une courte présentation qui résumait assez bien ce qu’on avait besoin de savoir à son sujet.

Le tout se déroulait dans le café-concert L’Orbite  où le repas du midi était servi aux festivaliers.

Si on s’habituait très vite au va-et-vient des serveurs — au point de ne plus les remarquer après quelques minutes — il était plus difficile d’ignorer le bruit intermittent du moulin à café.

Suggestion : Les caféinomanes les plus difficiles ne verraient sans doute pas la différence de gout entre un café infusé dès que broyé, et un autre fraichement infusé à partir de grains de café moulus une heure plus tôt, c’est-à-dire un peu avant le début du concert…

Vincent Lauzer et Matthias Maute (flutes à bec)

À 13h, à l’église Notre-Dame-du-Bonsecours, Vincent Lauzer et Matthias Maute, seuls ou en duo, présentèrent une douzaine d’œuvres conçues pour la flute à bec ou transposées pour elle.

Mark Edwards (clavecin)

Une des choses qui m’ont frappé dans ce festival, c’est à quel point l’acoustique de la crypte de l’église Notre-Dame-du-Bonsecours est idéale pour le clavecin.

Alors qu’une petite chapelle en bois exagèrerait le moelleux des graves et atténuerait l’éclat cristallin des aigus, cette crypte entièrement minérale, trop petite pour créer de l’écho, y fait toutefois rebondir très brièvement le son, ce qui ajoute un peu de gras au registre médian de l’instrument.

D’autre part, contrairement au piano moderne, le clavecin ne possède pas de pédale pour prolonger le son. On compense cette brièveté par des fioritures.

Et le bon interprète est celui qui peut les jouer sans ensevelir la ou les voix principales sous ces décorations.

Et les prodiges sont ceux qui possèdent dans leur bagage interprétatif des ornements qui varient selon le style de musique, son rythme, voire selon le compositeur.

Mark Edwards est de ceux-là. Son récital jouissif fut un autre grand moment de l’édition 2023 du Festival Montréal baroque.

Janelle Lucyk (soprano) et Les Voix Humaines

Janelle Lucyk est dotée d’une voix à la fois puissante et dépourvue de vibrato. Cette soprano aime chanter et son charisme rayonnant a totalement rempli la nef de l’église.

La journée de terminait par un récital auquel je n’ai pas assisté, préférant aller voir le spectacle Charlebois en CharleboisScope aux Francos de Montréal.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8
1re photo : 1/40 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 82 mm
2e  photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 1600 — 40 mm
3e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 40 mm
4e  photo : 1/160 sec. — F/2,8 — ISO 4000 — 40 mm
5e  photo : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 85 mm
6e  photo : 1/25 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 90 mm
7e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 50 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Festival Montréal Baroque 2023 – jour 3

Publié le 19 juin 2023 | Temps de lecture : 4 minutes
Vincent Lauzer (flute à bec) et Mark Edwards (clavecin)

Le 16 juin à 17h, le festival mettait en vedette le flutiste Vincent Lauzer dans un programme composé de sonates pour flute à bec et basse continue de trois compositeurs; Arcangelo Corelli, Georg Friedrich Haendel et Francesco Maria Veracini.

Avant l’invention du microsillon (sur rouleaux de cire), puis de la radio, la musique se pratiquait non seulement dans les salles de concert, mais également au sein des familles de mélomanes.

La publication d’une partition de musique répondait alors au besoin de nouveauté comme, de nos jours, la mise en marché d’un nouvel album de musique hip-hop.

Mais à l’époque baroque, seuls les amateurs et les musiciens ‘ordinaires’ se limitaient à jouer la partition telle qu’elle était écrite.

Les virtuoses, eux, n’hésitaient pas à éblouir leurs admirateurs en ornant et en brodant des notes comme le font en chantant les vedettes populaires d’aujourd’hui.

Vincent Lauzer est un des prodiges du XVIIIe siècle qui, à la différence de ses prédécesseurs, s’est tout simplement trompé de siècle et de continent à la naissance… pour notre plus grand plaisir.

Au cours de ce concert Corelli Confetti, M. Lauzer a transformé la minuscule crypte mal éclairée de l’église Notre-Dame-de-Bonsecours en machine à voyager dans le temps.

Dans une entrevue exclusive accordée à ce blogue et portant notamment sur le quatrième mouvement de la Sonate pour flute à bec et basse continue en do majeur op. 1 no 7 HWV 365 de Haendel, Vincent Lauzer affirmait avoir effectivement embelli considérablement la partition. « Avec Haendel, on beurre épais » concluait-il.

Et pourtant, toute cette dentelle sonore ajoutée — là comme ailleurs — n’a jamais masqué le thème de ce mouvement ni ralenti le rythme de son exécution.

Bref, ce concert intime, auquel ont assisté une quarantaine de personnes, fut un des très grands moments de cette édition 2023 du Festival Montréal baroque.

Le Barokkanerne (de Norvège)
L’Orchestre baroque de Finlande (FiBO)

À 19h, le Grand concert de la soirée était un programme double mettant en vedette deux orchestres baroques de Scandinavie.

Le programme de l’orchestre norvégien comprenait un mélange hétéroclite d’œuvres baroques et d’autres dans le style des compositions atonales de la seconde moitié du XXe siècle.

La particularité de l’orchestre norvégien est que sa violoniste principale joue sur un violon Hardanger, un instrument né au XVIIIe siècle et qui possède 4 ou 5 cordes sous-jacentes, en plus des quatre cordes traditionnelles.

Ce qui, par exemple, a conféré une sonorité particulière aux gouttelettes de pluie frappant la vitre des fenêtres, décrites musicalement dans ‘L’Hiver’ des Quatre saisons de Vivaldi.

Parce que ces concertos vivaldiens, connus pour l’abondance de leurs ritournelles mélodieuses, sont en réalité de la musique descriptive, écrite à partir d’un poème.

À titre d’exemple, le second mouvement du ‘Printemps’ (le largo, généralement moins apprécié du public) en constitue le cœur. Il décrit le feuillage qui bruisse au vent alors qu’un chien jappe au loin dans la nuit.

Or dans l’interprétation qu’en a faite Barokkanerne, on entend toute la musique. Mais pas la fresque sonore qu’elle est censée évoquer.

En somme, tout comme l’exécution des œuvres baroques au synthétiseur, on se lasse vite de la nouveauté atour du choix d’un instrument.

Après un entracte, le programme prévu par l’Orchestre baroque de Finlande a été modifié à la dernière minute en raison de l’indisposition de sa soprano, remplacée à la dernière minute par Anne-Maaria Oramo (la claveciniste de l’orchestre).

Ici, les Finlandais ont présenté un programme formé principalement d’œuvres très intéressantes de compositeurs baroques qu’on entend rarement et de quelques œuvres contemporaines tonales qui se sont harmonieusement mariées au reste.

On peut remercier le festival de nous avoir permis d’entendre, ici même à Montréal, des orchestres qui, autrement, ne nous seraient connus que par leurs enregistrements numérisés.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8.
1re photo : 1/30 sec. — F/2,8 — ISO 2500 — 95 mm
2e  photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 4000 — 40 mm
3e  photo : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 52 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Festival Montréal Baroque 2023 – jour 2

Publié le 16 juin 2023 | Temps de lecture : 3 minutes
Cliquez sur l’image pour démarrer

À 19h hier soir, le festival présentait un grand concert sous le thème de ‘Peste, paix et party’, comprenant des œuvres baroques de compositeurs anglais, français, allemand et italien.

Pour ce faire, trois orchestres de musique ancienne étaient réunis; l’Orchestre baroque de Finlande, le Barokkanerne (de Norvège) et l’Ensemble Caprice (de Montréal), sous la direction de Matthias Maute.

Myriam Leblanc
Anna-Maaria Oramo

Le Grand chœur du Festival Montréal baroque occupait tous les sièges situés à gauche et à droite de la nef de l’église Notre-Dame-de-Bonsecours tandis que les parties solistes étaient assurées par les sopranos Myriam Leblanc et Anna-Maaria Oramo.

Avec le meilleur de trois pays, personne ne sera étonné du haut niveau d’interprétation dont firent preuve les interprètes.

Le concert se terminait par le Concerto grosso en ré majeur op.6 no 1 d’Arcangelo Corelli que j’ai trouvé particulièrement réussi.
 


 
À 21h, dans la crypte de l’église, le violoniste Guillaume Villeneuve (accompagné au clavecin par son frère Lucas) présentait un concert intime composé de diverses sonates, soit pour violon seul ou pour violon et basse continue.

Signalons que Guillaume Villeneuve est le plus récent récipiendaire du Prix Opus Découverte.

À mon avis, cet artiste est au violon ce que Nézet-Séguin est à l’orchestre; un excellent vulgarisateur qui maitrise l’art, dans un court texte de présentation, de donner au public les clés de la compréhension des œuvres qu’il interprète.

Les sonates font partie de ces compositions souvent austères auxquelles j’assiste plus par devoir que par plaisir.

Pourtant, la Passacaille pour violon seul en sol mineur C.105 (surnommée ‘De l’ange gardien) du compositeur Henrich Ignaz Franz Biber m’a ému presque aux larmes.

J’ai été ébloui par la virtuosité et la variété des couleurs qu’insufflait l’interprète à la Sonate pour violon et basse continue en sol mineur (surnommée ‘Le trille du diable) de Giuseppe Tartini.

Par contre, la chacone de la Partita pour violon seul no 2 en ré mineur BWV 1004 de Bach (la préférée de l’interprète, si j’ai bien compris), m’a laissé complètement indifférent.

Le programme se terminait par la Sonate pour violon et basse continue en ré mineur op. 5 no 12 (surnommée ‘La Folia’) d’Arcangelo Corelli.

Cette sonate est du bonbon. Au disque, il en existe de très nombreux enregistrements d’excellente qualité. Pourtant…

M. Villeneuve en a livré une interprétation brillante, taillée sur mesure pour l’acoustique des lieux. Bref, un événement dont aucun enregistrement (s’il y en avait) ne pourrait rendre la magie.

Il fallait être là.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 75 mm F/1,8.
1re photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 2500 — 75 mm
2e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 2500 — 75 mm
3e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 6400 — 75 mm
4e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 3200 — 75 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Francos de Montréal 2023 – jour 6 (le 14 juin)

Publié le 15 juin 2023 | Temps de lecture : 1 minute
Prinzly (Belgique)
Choses Sauvages (Québec)
Loud (Québec)

Glauque (Belgique)
Mon Doux Saigneur (Québec)

Hier soir, à l’issue d’un concert de musique baroque, j’étais libre durant la seconde moitié de la soirée. Alors pourquoi se priver du plaisir d’entendre gratuitement d’autres musiciens aux Francos de Montréal ?

Après avoir butiné des photos un peu partout sur le site, voici celles que j’ai rapportées.

Et parmi ce que j’ai entendu, ce que j’ai préféré fut le concert de Mon Doux Saigneur, sur la scène du Silo brasseur de Montréal.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectifs M.Zuiko 25 mm F/1,2 (5e photo) et M.Zuiko 75 mm F/1,8 (les autres photos)
1re photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 2500 — 75 mm
2e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 320 — 75 mm
3e  photo : 1/200 sec. — F/1,8 — ISO 200 — 75 mm
4e  photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 1250 — 75 mm
5e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 800 — 25 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Festival Montréal Baroque 2023 – jour 1

Publié le 15 juin 2023 | Temps de lecture : 2 minutes
Cliquez sur l’image pour démarrer

L’édition 2023 du Festival Montréal baroque débutait hier soir par un concert mettant en valeur trois nouveaux diplômés de nos facultés de musique; Dylan Hillerbrand (contreténor), Alice Boissinot-Guastavino (soprano) et Mattias Lundberg (basse).

Le soutien orchestral était assuré par un quintette composé de Vincent Canciello (flute), Sarah Bleile-Douglass et Alex Miron-Perreault (aux violons), Jessica Korotkin (violoncelle), sous la direction de Ian Plansker (au clavecin).

L’œuvre au programme était, en version concert, l’opéra en un acte composé en 1752 par le philosophe Jean-Jacques Rousseau. C’est le premier opéra dont les paroles et la musique sont du même auteur.

À son époque faisait rage l’opposition farouche entre les partisans de l’opéra italien (à l’orchestration plus simple) et ceux qui défendaient bec et ongles la tragédie lyrique française (comprenant de nombreux ballets, et à l’orchestration savante).

Le philosophe avait non seulement pris position en faveur du premier, mais avait lui-même donné l’exemple en composant une pastorale d’environ 45 minutes intitulée ‘Le Devin du Village’ (dont voici la finale).

Ici, les personnages ne sont pas des divinités grecques ou romaines dont les amours contrariés ou les conflits font allusion à l’actualité politique du temps, mais une simple bergère amoureuse de son berger.

Bref, cette représentation du Devin du Village fut une manière charmante de débuter cette année le festival montréalais de musique baroque.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 75 mm F/1,8.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Francos de Montréal 2023 – jour 5 (le 13 juin)

Publié le 14 juin 2023 | Temps de lecture : 2 minutes
Ojos (France)
Rosie Valland (Québec)
Super Plage (Québec)
Chanteurs non identifiés
Roselle
Lumière et Fils Cara
Thaïs et Nikola
Manu Militari (Québec)
Ariane Roy (Québec)
Lisa Leblanc (Acadie)
Pogo Car Crash Control (France)
Thick Glasses (Québec)

À 8h, mercredi matin à Montréal, l’indice de la qualité de l’air était de 81. Mais après une pluie matinale, cet indice était tombé à 29 à 17h, ce qui est bon.

J’ai donc pris le métro jusqu’au site des Francos de Montréal. Au programme, du punk, du hip-hop, du heavy métal, des ballades, de la musique pop et du disco. Bref, de quoi satisfaire tous les gouts.

Les prestations que j’ai préférées ont été le spectacle disco de Lisa Leblanc, et celui énergique de Pogo Car Crash Control.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8
  1re photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 250 — 120 mm
  2e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
  3e  photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
  4e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 150 mm
  5e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 400 — 150 mm
  6e  photo : 1/150 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 50 mm
  7e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 115 mm
  8e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 500 — 40 mm
  9e  photo : 1/320 sec. — F/3,2 — ISO 1600 — 150 mm
10e  photo : 1/250 sec. — F/3,2 — ISO 1600 — 120 mm
11e  photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 1600 — 46 mm
12e  photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 40 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Francos de Montréal 2023 – jour 2 (le 10 juin)

Publié le 11 juin 2023 | Temps de lecture : 3 minutes
Brö (France)
Lilison di Kinara (Guinée-Bissau)
Julien Granel (France)
Kanen (Innue québécoise)
Ben PLG (France)
Bon Enfant (Québec)
Kalika (France)
Monk.E (Québec)
Roxane Bruneau (Québec)
Jonathan Personne (Québec)
Matiu (Innu québécois)

J’aime les Francos. Premièrement parce que la musique y est bonne. Et lorsque ce n’est pas le cas, il suffit d’aller à une autre scène; on finit toujours par trouver quelque chose à son gout.

Et secondairement, c’est une occasion de faire du portrait alors le narcissisme contemporain fait en sorte que tout le monde veut contrôler son image. Ce qui rend la photographie de rue, par exemple, presque impossible.

Vendredi soir, il pleuvait légèrement. Et hier matin (donc samedi), j’hésitais. Non pas en raison du risque de pluie (qui était nul), mais par crainte au sujet de la qualité de l’air.


 
La pollution causée par les incendies de forêt est principalement constituée de minuscules particules de suie dont la taille est inférieure à 2,5 microns (les PM2,5). La normale annuelle pour Montréal est de 11,2 mcg/m³.

Samedi matin vers 10h, elle était de 13, ce qui est plutôt bien. Mais à 17h, elle était tombée à 5. Je n’avais donc plus aucune raison d’hésiter.

Cette année, on a judicieusement fait plus de place aux artistes autochtones qui choisissent de s’exprimer dans leur langue et en français. Ce qui nous permet de découvrir leur talent.

Et parmi les spectacles auxquels j’ai assisté hier, mon préféré a été la joviale prestation disco-funk de Julien Granel. Suivie de la pop mélodieuse de Bon Enfant. Et, pour terminer, le rock très ‘années 1960’, d’inspiration britannique, de Jonathan Personne.

À 23h30, on annonçait la prestation surprise de Gab Bouchard, que j’aime bien.

Mais l’idée de rester aussi tard sur le site — après l’avoir parcouru de long en large pendant plus de cinq heures — et de pédaler cinq kilomètres à vélo afin de rentrer chez moi, m’est apparu au-dessus de mes forces.

Donc, j’ai raté cette prestation surprise. Mais c’est partie remise.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8
  1re photo : 1/400 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
  2e  photo : 1/1000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 125 mm
  3e  photo : 1/250 sec. — F/3,2 — ISO 400 — 110 mm
  4e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 150 mm
  5e  photo : 1/160 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 73 mm
  6e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 1600 — 150 mm
  7e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 150 mm
  8e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 2000 — 150 mm
  9e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 150 mm
10e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 5000 — 150 mm
11e  photo : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 400 — 60 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel