Toulouse-Lautrec affiche la Belle Époque au MBAM

Publié le 9 septembre 2016 | Temps de lecture : 4 minutes
Affiche de l’exposition, dans le métro

Introduction

Du 18 juin au 30 octobre 2016, le Musée des Beaux-Arts de Montréal présente l’exposition Toulouse-Lautrec affiche la Belle Époque.

À la fin du XIXe siècle, c’est probablement l’artiste qui a le mieux capté l’esprit de la bohème artistique du quartier de Montmartre (où il habitait).

Son œuvre comprend 737 peintures, 275 aquarelles, 369 lithographies (y compris 31 affiches) et environ 5 000 dessins.

Ce peintre fut aussi un remarquable lithographe : il a exercé cette activité pendant une décennie.

Voilà ce que présente cette l’exposition. On y voit plus de quatre-vingt-dix estampes et affiches réparties dans trois salles.

La salle jaune

Aperçu de la première salle
Détail de la première salle
Confetti (1895)

Cette salle met principalement en vedette les affiches commerciales de Toulouse-Lautrec qui ne sont pas reliées au monde du spectacle.

Ce sont, par exemple, des affiches destinées à la promotion d’une revue littéraire, à annoncer la parution d’un livre, ou à faire la réclame d’une boutique de décoration intérieure.

Toulouse-Lautrec utilise souvent la technique du crachis; elle consiste à éclabousser la surface de gouttelettes d’encre afin de créer un effet de tonalité. Dans le cas ci-dessus — la couverture du catalogue d’une exposition de confettis de papier — le crachis est utilisé à des fins expressives.

La salle rouge

Aperçu de la deuxième salle
La Clownesse assise (Mademoiselle Cha-U-Kao), 1896

Cette salle illustre le talent de Toulouse-Lautrec en tant que portraitiste. On y voit les estampes de chanteurs et de comédiens que Toulouse-Lautrec a côtoyés.

Influencé par les estampes japonaises, Toulouse-Lautec reproduit les grimaces des acteurs et la théâtralité de leur langage corporel.

Le rouge de cette salle souligne à contrario l’utilisation parcimonieuse de la couleur dans les œuvres présentées dans celle-ci.

Ajoutant un environnement musical à son offre visuelle, le musée fait jouer dans cette salle des extraits de chansons de l’époque, interprétées par certains des artistes représentés dans l’exposition.

La salle anthracite

Aperçu de la troisième salle
Ambassadeurs : Aristide Bruant (1892)

L’exposition se termine par la présentation de plusieurs affiches de grand format et les estampes les plus célèbres de Toulouse-Lautrec.

Conclusion

Certaines des affiches de l’exposition sont bien connues parce qu’elles sont devenues emblématiques de la Belle Époque. Mais les copies présentées à Montréal le sont pour la première fois. Elles font partie d’une collection privée demeurée confidentielle jusqu’à maintenant.

Les affiches de Toulouse-Lautrec étaient conçues pour être éphémères. Ce qui fait toute la rareté de celles qui nous sont parvenues en bon état.

La réputation de Toulouse-Lautrec en tant que peintre a contribué au respect qui a entouré son activité d’affichiste. Voilà pourquoi, dès le départ, des collectionneurs ont fait l’acquisition de ce d’autres considéraient comme de vulgaires reproductions.

Il a exercé son activité alors que la lithographie (c’est-à-dire la gravure sur pierre) atteignait son apogée et permettait la reproduction en série d’estampes en couleur de grand format. Et c’est lui qui a donné ses lettres de noblesse à l’affiche.

Les grands aplats de couleur, les dégradés créés au crachis, les lignes noires qui délimitent les formes et les rendent identifiables de loin, confèrent aux affiches de Toulouse-Lautrec une modernité dont pourraient se réclamer les grands affichistes du XXe siècle.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (2e, 5e et 7e photos) et PanLeica 25 mm F/1,4 (les autres photos)
1re photo : 1/250 sec. — F/1,4 — ISO 2000 — 25 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1600 — 7 mm
3e  photo : 1/80 sec. — F/1,4 — ISO 800 — 25 mm
4e  photo : 1/80 sec. — F/1,4 — ISO 250 — 25 mm
5e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 4000 — 7 mm
6e  photo : 1/60 sec. — F/1,4 — ISO 320 — 25 mm
7e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 3200 — 7 mm
8e  photo : 1/80 sec. — F/1,4 — ISO 1000 — 25 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel