Le Groupe de Beaver Hall (1re partie)

Publié le 31 janvier 2016 | Temps de lecture : 2 minutes
Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Constitué presque exclusivement d’artistes anglo-montréalais, le Groupe de Beaver Hall est une association de peintres née en 1920 et dissoute en 1923.

Ses 19 membres fondateurs s’étaient connus à l’École des Beaux-Arts de l’Art Association of Montreal.

Première association artistique canadienne à parité entre les sexes, le groupe joua un rôle essentiel dans l’affirmation des femmes en tant qu’artistes peintres professionnelles à Montréal.

Beaver Hall Hill de Kathleen Morris (1936)

C’est dans un studio situé au 305 de la côte du Beaver-Hall que ce groupe a tenu ses réunions et ses expositions. Le groupe doit donc son nom à cette rue pentue (ci-dessus vue de la rue Saint-Jacques) qui relie le quartier des affaires au centre-ville de Montréal.

Carton d’invitation de la première exposition du groupe

Cette association éphémère eut une influence considérable puisqu’elle marque le début de la modernité dans l’art pictural québécois.

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Plus tôt aujourd’hui, au Musée des Beaux-Arts de Montréal, se terminait la première grande rétrospective à ce sujet. Cette exposition couvrait la période de 1920 à 1933, soit de la naissance du groupe jusqu’à la fondation du Groupe des peintres canadiens en 1933.

Pour ceux qui n’ont pu assister à cet événement, nous vous présenterons, dans les jours qui viennent, un aperçu de cette exposition.

Aperçu de la première salle
Aperçu de la première salle

Le volet d’aujourd’hui se contente de montrer la scénographie de la première salle, consacrée à la présentation des membres du groupe.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8 (6e photo) et objectifs M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (1re et 4e photos), PanLeica 25 mm F/1,4 (2e et 3e photos), et M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (5e photo)
1re photo : 1/125 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 12 mm
2e photo  : 1/60 sec. — F/1,4 — ISO 500 — 25 mm
3e photo  : 1/60 sec. — F/1,4 — ISO 200 — 25 mm
4e photo  : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 27 mm
5e photo  : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 7 mm
6e photo  : 1/60 sec. — F/1,8 — ISO 1000 — 8 mm


Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés au Groupe de Beaver Hall, veuillez cliquer sur ceci

Un commentaire

| Culture, Exposition, Musée des Beaux-Arts de Montréal, Une modernité des années 1920 : Montréal le Groupe de Beaver Hall | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Trois pièces en verre au MBAM

Publié le 4 mai 2015 | Temps de lecture : 1 minute

Le 28 avril dernier, en me rendant visiter l’exposition temporaire en cours au Musée des Beaux-Arts de Montréal, je me suis arrêté à sa collection de verre contemporain.

Ces trois oeuvres ont attiré mon attention.

Sans titre (1987), de Richard Ritter

Né dans la ville américaine de Detroit en 1940, Richard Ritter a créé cette oeuvre en 1987. Elle est en verre doublé travaillé à chaud et gravé, en murrines et en baguettes de verre incrustées.

Proiezione nello spazio (1990), de Livio Seguso

Projection dans l’espace est l’oeuvre de l’Italien Livio Seguso, né à Murano en 1930. L’oeuvre est en cristal et verre fumé travaillés à chaud, taillés et polis, de même qu’en acier inoxydable.

Sine qua non (1988), de Michael Glancy

Né également à Detroit mais dix ans après Richard Ritter, Michael Glancy a créé cette oeuvre en verre soufflé, plaque de verre, cuivre et argent.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8
1re photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 250 — 24 mm
2e  photo : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 17 mm
3e  photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 26 mm

Laissez un commentaire »

| Culture, Exposition, Musée des Beaux-Arts de Montréal | Mots-clés : , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Cinq oeuvres africaines au MBAM

Publié le 2 mai 2015 | Temps de lecture : 3 minutes
Masque cérémonial glé (XXe siècle)

Les glés sont des esprits qui habitent les forêts profondes de Côte-d’Ivoire. Ils souhaitent participer à l’ordre du monde mais en sont incapables parce qu’invisibles. Afin d’y parvenir, le glé apparait en songe et dévoile ses intentions.

Chaque glé possède sa propre personnalité. Celui qui en a vu un doit rapporter son rêve à un Conseil des ainés qui doit alors décider de la création d’une représentation (masque et costume) de ce glé. Seul ce rêveur est autorisé à sculpter et à porter ce masque.

Celui-ci est en bois, décoré de laiton.

Figure anthropomorphe ofika (début XXe siècle)

Les ofikas sont des sculptures représentent des pendus. Ils servent à mettre en garde ceux qui seraient tentés de transgresser les lois au sein de la société des Mboles de la République démocratique du Congo.

On les utilise lors des rites de passage ou afin de résoudre des crises sociales au sein d’un village.

Cet ofika est en bois peint.

Cimier de danse nigérien (XIXe – XXe siècle)

Portrait d’un ancêtre important, cette tête est destinée à être fixée sur la tête d’un danseur ekoï.

L’aïeul représenté peut donc revenir tangiblement au sein de sa communauté, le temps d’une cérémonie d’initiation ou d’un conseil des anciens.

Originaire du Nigéria, cette sculpture est en bois, cuir, pigments et fibres.

Figure masculine n’duléri (seconde moitié XVIIe siècle)

Le style N’duléri s’est développé dans la région du centre et du nord du plateau de Bandiagara, au Mali, pour connaître son apogée au XVIIIe siècle

Photographiée pudiquement de dos, cette sculpture est en bois et en métal.

Masque de danse mwana pwo (XIXe – XXe siècle)

Les masques de l’ethnie tshokwe se distinguent par ce symbole particulier au front, l’immense orbite des yeux mi-clos, le nez étroit et la forme ovoïde du visage.

Uniquement portés par les hommes, ces masques représentent une ancêtre idéalisée décédée jeune. Ils invoquent cette aïeule afin qu’elle exerce une influence favorable sur la fécondité de sa descendance.

Originaire de la République démocratique du Congo, ce masque est en bois, fibres végétales et pigments.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs Lumix Leica 42,5mm F/1,2 (les 4 premières photos) et M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (la dernière photo)
1re photo : 1/100 sec. — F/1,2 — ISO 250 — 42,5 mm
2e  photo : 1/100 sec. — F/1,2 — ISO 250 — 42,5 mm
3e  photo : 1/100 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 42,5 mm
4e  photo : 1/100 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 42,5 mm
5e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1600 — 25 mm

Un commentaire

| Culture, Exposition, Musée des Beaux-Arts de Montréal | Mots-clés : | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Benjamin-Constant au MBAM

Publié le 1 mai 2015 | Temps de lecture : 4 minutes
Pavillon Jean-Noël Desmarais du MBAM
Devant « Intérieur de harem au Maroc » (1878)
Devant « Portrait d’Emma Calvé » (1898)
Aperçu de la deuxième salle de l’exposition
Devant « La Mort de Cléopâtre » (1874) de Jean-André Rixens
Aperçu de la troisième salle de l’exposition
« Les Soldats du pacha » (vers 1880)
« Les Derniers rebelles, scène d’histoire marocaine » (vers 1880)
Devant « Le Lendemain d’une victoire à l’Alhambra » (1882)

Depuis le 31 janvier et ce, jusqu’au 31 mai 2015, le Musée des Beaux-Arts de Montréal (MBAM) présente la première grande exposition canadienne sur l’orientalisme. Celle-ci est centrée sur un ses plus célèbres représentants, soit Jean-Joseph Benjamin-Constant (1845-1902).

Dans le cadre de cette exposition, la production orientaliste de Benjamin-Constant est complétée par quelques portraits et des toiles historiques, d’inspiration byzantine ou biblique.

Cet événement est organisé par le MBAM, de concert avec le Musée des Augustins de Toulouse (une ville où le peintre vécut une vingtaine d’années). Sur la cinquantaine de toiles de Benjamin-Constant, treize viennent de Toulouse et quatre de Montréal.

À Montréal, il était défendu de photographier la toile Les Derniers rebelles, scène d’histoire marocaine (l’avant-dernière photo). L’œuvre fut donc photographiée quelques mois plus tard au Musée d’Orsay, où il est permis de le faire.

En peinture, l’orientalisme n’est pas un mouvement artistique mais plutôt un thème qui, au XIXe siècle, a inspiré plusieurs artistes de styles différents. L’Orient dont il est question dans cette exposition est celui de l’Espagne mauresque, du Maroc et de l’Algérie, principalement.

Ce sont les campagnes napoléoniennes en Égypte en 1798 et la conquête française de l’Algérie en 1830 qui ont déclenché l’intérêt pour l’histoire et la culture des peuples de ces pays.

Les peintres orientalistes ne se sont pas donné le mandat de réaliser une œuvre ethnographique. Ils ont plutôt représenté un Orient fantasmé, lieu de plaisir et de cruauté où, entre autres, les femmes passent leurs journées étendues mi-nues sur des coussins et des étoffes précieuses quand elles ne sont pas entre elles au bain.

Les toiles sont peintes dans les studios des artistes, souvent des années après les croquis qu’ils ont réalisés sur place. Les couleurs sont empruntées aux objets rapportés de leurs séjours. Quant aux femmes, ce sont des Européennes qui ont accepté de poser pour eux.

L’orientalisme a donné un nouveau souffle à l’académisme pictural en lui insufflant de nouveaux thèmes.

Bien des décennies plus tard, les peintres orientalistes ont été accusés d’avoir occulté la violence du colonialisme derrière la splendeur et le pittoresque de leurs représentations.

Ce discrédit a fait en sorte que certaines des toiles de Benjamin-Constant ont été retrouvées enroulées dans des voûtes de musées et sont donc vues pour la première fois depuis des décennies.

Les deux musées organisateurs se sont engagés auprès des prêteurs à restaurer les œuvres qui auraient besoin. Cela permet aux visiteurs de cette exposition de les voir dans leur splendeur originelle. Or Benjamin-Constant est un peintre flamboyant, doté d’une palette éclatante.

Le format de ses toiles indique pour qui ces oeuvres étaient conçues; celles de taille monumentale ont été peintes dans le but d’éclipser leurs rivales à des expositions ou dans l’espoir d’être achetées par des musées ou de décorer les vastes demeures de riches collectionneurs.

En plus de son talent de coloriste, le peintre est un maitre dans la composition de l’image, toujours équilibrée dans l’asymétrie. C’est un peintre décoratif dont l’oeuvre magistrale suscite toutefois peu d’émotion au-delà du caractère spectaculaire de ce qui est représenté.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (les 4 premières photos), Lumix 7-14 mm F/4,0 (la 6e photo), PanLeica 25 mm F/1,4 (8e photo) et Voigtländer 17,5 mm F/0,95 (les autres photos)
1re photo : 1/1600 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
2e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1600 — 23 mm
3e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1600 — 22 mm
4e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 3200 — 12 mm
5e  photo : 1/125 sec. — F/0,95? — ISO 250 — 17,5 mm
6e  photo : 1/80 sec. — F/4,0 — ISO 800 — 7 mm
7e  photo : 1/100 sec. — F/2,8? — ISO 500 — 17,5 mm
8e  photo : 1/80 sec. — F/1,4 — ISO 200 — 25 mm
9e  photo : 1/100 sec. — F/2,8? — ISO 1000 — 17,5 mm

Laissez un commentaire »

| Benjamin-Constant en son temps, Culture, Exposition, Merveilles et mirages de l’orientalisme : de l’Espagne au Maroc, Musée des Beaux-Arts de Montréal | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Fabergé, un joaillier académique

Publié le 11 septembre 2014 | Temps de lecture : 4 minutes
Coupelle (néphrite, or, saphirs et perles) et Gobelet & couvercle (néphrite, vermeil et rubis)
Charka (ou coupe à vodka) en héliotrope, or, émail et rubis
Étui à cigarettes (or et rubis)
Sceau (bowenite, or, vermeil, perles et calcédoine)
Calendrier perpétuel (néphrite, or, vermeil, émail et agate)
Broche Scarabée (grenat, or, diamants, rubis, émail et argent)
Bouton de sonnette (néphrite, or, argent, rubis et diamants)
Aubépine (néphrite, calcite rubanée, or, calcédoine, aventurine et corail)
Encrier (néphrite, or, vermeil, émail et cristal de roche)

Entre 1882 — l’année où il vendit un premier bijou à l’épouse du tsar Alexandre III — et 1918, soit l’année où il cesse toute production et s’enfuit en Suisse, il s’écoula 36 ans.

Il aura donc fallu à Fabergé moins de quatre décennies pour devenir le joaillier le plus célèbre de tous les temps. Et cette réputation, il l’a acquise non pas en faisant carrière dans la capitale culturelle de son temps — Paris, où toutes les modes étaient lancées — mais à partir de Russie, un pays qui s’était ouvert à la civilisation occidentale à peine quelques siècles plus tôt.

En plus de son centre de production à Saint-Pétersbourg, il n’eut de succursales qu’à Moscou (1887), Odessa (1901), Londres (1903) et Kiev (1906-10). Essentiellement, c’est donc un créateur d’Europe de l’Est disposant d’un comptoir à Londres, ce dernier étant plus accessible pour la famille royale britannique et les riches clients américains du joaillier.

À l’opposé de son contemporain Lalique — connu aujourd’hui comme verrier, mais qui devint célèbre d’abord à titre de bijoutier Art Nouveau — Fabergé n’est pas un innovateur.

Si Fabergé est capable de fantaisie et d’imagination, s’il peut s’illustrer par la virtuosité de son art — notamment par l’utilisation de 142 teintes d’émail, un record inégalé — il n’invente pas un style à lui dans ses compositions. Il pige çà et là dans le répertoire stylistique de ce qui est déjà connu.

Conséquemment, s’il est permis de parler de peintres « académiques », souvent eux aussi brillants et doués, on peut alors utiliser ce qualificatif en bijouterie : il convient parfaitement à Fabergé.

Essentiellement, Fabergé crée des objets d’une absolue perfection technique, parfois d’un luxe inouï, aptes à séduire l’aristocratie conservatrice de son temps.

Beaucoup de ses rivaux, desservant la même clientèle richissime que lui, n’ont pas su résister à l’apothéose du kitch de l’époque. Au contraire, Fabergé a toujours fait preuve d’un classicisme de bon goût qui permet à ses créations de bien traverser le temps.

Au sommet de sa gloire, Fabergé employait plus de 500 employés. Son entreprise produisit au total 200 000 objets d’art, bijoux et articles d’argenterie.

Sa production s’étend des œuvres d’art (que sont ses œufs pascals) jusqu’aux objets du quotidien : tabatières, calendriers, bibelots en forme d’animaux ou de plantes, bonbonnières, et jusqu’à des boutons de sonnette.

L’infime partie de ses créations qui a réussi à se rendre jusqu’à nous, atteint actuellement des prix inégalés sur le marché de l’Art. Un œuf impérial qu’on croyait perdu — et qui a été retrouvé cette année — se serait vendu pour vingt millions de dollars.

Il faut donc remercier le Musée des Beaux-Arts de nous offrir la chance d’observer de près les précieuses créations du bijoutier, créations à ce point merveilleuses qu’on ne remarque pas la scénographie par endroit insipide destinée à les mettre en valeur.

S’il vous est possible de voir cette exposition remarquable, je vous invite à le faire le plus tôt possible : elle se termine le 5 octobre 2014.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs Voigtländer 25 mm F/0,95 (la sixième photo) et M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (les autres photos)
1re photo : 1/60 sec. — F/5,6 — ISO 4000 — 25 mm
2e  photo : 1/80 sec. — F/5,6 — ISO 1250 — 40 mm
3e  photo : 1/100 sec. — F/5,0 — ISO 3200 — 40 mm
4e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 500 — 40 mm
5e  photo : 1/80 sec. — F/5,0 — ISO 1600 — 40 mm
6e  photo : 1/200 sec. — F/2,0 — ISO 200 — 25 mm
7e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 40 mm
8e  photo : 1/80 sec. — F/5,0 — ISO 1600 — 40 mm
9e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 36 mm


Pour consulter les textes de ce blogue consacrés l’exposition « Fabergé : joaillier des tsars », veuillez cliquer sur ceci

Laissez un commentaire »

| Bijouterie, Culture, Exposition, Fabergé : joaillier des tsars, Musée des Beaux-Arts de Montréal | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Tabatière et cadre photo de Fabergé

Publié le 10 septembre 2014 | Temps de lecture : 2 minutes
Tabatière (entre 1899 et 1908)

Une tabatière est un objet contenant du tabac à priser. De style Art nouveau, celle-ci a été créée dans les ateliers de Fabergé à Moscou (selon le programme de l’exposition) ou à Saint-Pétersbourg (selon le carton qui l’identifie dans la salle où elle est exposée).

Haute de seulement 2,5 cm, elle est en feldspath brun décoré d’une plante rampante en or dont la fleur, également en or, est émaillée rose-orangé et jaune.

Tout autour courre une série de petites feuilles alignées, interrompue par un diamant, un rubis, une émeraude, un saphir et une perle.

Cadre Étoile (1896)

Trois ans après avoir inventé le film sur celluloïd, Georges Eastman commercialise en 1888 le premier appareil photo portable sous la marque « Kodak ». Son invention connaît un succès instantané.

Pour répondre à l’engouement pour les photographies, Fabergé réalise un large assortiment de cadres. Réalisé en or et en argent, celui-ci montre une photo de la seconde fille du tsar.

Il est formé de la superposition de deux triangles. Celui émaillé jaune brillant est guilloché en rayons de soleil tandis que l’autre, émaillé de blanc opalescent, est guilloché en ondulations. Le cadre interne circulaire est bordé de perles.

À la suite de l’abdication du tsar, les autorités soviétiques exilèrent la famille impériale en Sibérie. Après l’exécution du tsar, de son épouse et de leurs enfants en 1918, tous les objets qu’ils avaient apportés furent dispersés et disparurent. Sauf ce cadre. Il est le seul survivant de cette époque tragique.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8
1re photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 40 mm
2e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1600 — 36 mm


Pour consulter les textes de ce blogue consacrés l’exposition « Fabergé : joaillier des tsars », veuillez cliquer sur ceci

Laissez un commentaire »

| Bijouterie, Culture, Exposition, Fabergé : joaillier des tsars, Musée des Beaux-Arts de Montréal | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Globe terrestre de Fabergé

Publié le 9 septembre 2014 | Temps de lecture : 2 minutes
Cliquez sur l’image pour l’agrandir
Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Une des prouesses de miniaturisation de Fabergé est ce bibelot — d’à peine 13,5 cm de hauteur — qui représente un globe terrestre.

Ce dernier est en cristal de roche et tout le reste est en or rose.

Sur le globe, les continents se distinguent par leur surface mate alors que les latitudes et longitudes sont gravées plus profondément. Le globe peut pivoter sur son axe inclinable.

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

La calotte — qui cache le pivot situé au pôle Nord — indique le décalage horaire par rapport à une longitude d’origine.

On retrouve sur l’un ou l’autre des anneaux qui entourent le globe, les indications des mois, années et signes du zodiaque. L’anneau vertical, qui précise les latitudes, suit le globe lorsqu’on l’incline.

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

À la base du trépied se trouve une minuscule boussole.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs M.Zuiko 60 mm F/2,8 (dernière photo) et M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (les autres photos)
1re photo : 1/60 sec. — F/4,5 — ISO 3200 — 28 mm
2e  photo : 1/80 sec. — F/5,6 — ISO 4000 — 36 mm
3e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1250 — 40 mm
4e  photo : 1/160 sec. — F/2,8 — ISO 5000 — 60 mm


Pour consulter les textes de ce blogue consacrés l’exposition « Fabergé : joaillier des tsars », veuillez cliquer sur ceci

Un commentaire

| Bijouterie, Exposition, Fabergé : joaillier des tsars, Musée des Beaux-Arts de Montréal | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Bratina néorusse de Fabergé

Publié le 8 septembre 2014 | Temps de lecture : 2 minutes
Bratina (vers 1900)

En opposition à l’occidentalisation de l’art russe opérée par le tsar Pierre le Grand (1672-1725), un fort courant nationaliste s’est répendu en Russie au XIXe siècle. Ce courant trouve son apogée entre 1880 et 1910 dans le style dit néorusse; celui-ci touche l’ensemble des disciplines artistiques.

Ce mouvement est contemporain de l’Art nouveau et, tout comme lui, est une réaction à l’art académique et industriel de la fin du XIXe siècle. Il vise à inventer un nouveau langage décoratif en puisant dans les mythes, histoires et arts populaires du passé russe, de même que dans la réalité sociale et politique du pays.

Concrètement, dans les arts décoratifs, le style néorusse se caractérise par l’exubérance et la richesse de l’ornementation.

Il est illustré ici par ce bratina (ou bol à punch), large de 15,6 cm et haut de 14,3 cm. Ce bol est en vermeil. Par endroits, le métal est guilloché et recouvert d’émail de couleur émeraude. Ailleurs il est simplement satiné ou recouvert d’émail cloisonné ou champlevé. Il est serti de saphirs, émeraudes, rubis, grenats, topaze et perles.

Référence : L’art russe dans la seconde moitié du XIXe siècle : en quête d’identité

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm — 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 320 — 36 mm


Pour consulter les textes de ce blogue consacrés l’exposition « Fabergé : joaillier des tsars », veuillez cliquer sur ceci

Laissez un commentaire »

| Bijouterie, Culture, Exposition, Fabergé : joaillier des tsars | Mots-clés : , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Des poignées de Fabergé

Publié le 7 septembre 2014 | Temps de lecture : 2 minutes
Poignée d’ombrelle (bowenite, or guilloché, émail et perles)
Poignée d’ombrelle (bowenite, or et rubis)
Poignée d’ombrelle (cristal de roche, or rose, argent guilloché, émail et diamants)
Pommeau de canne (or, argent guilloché, émail et diamants)
Poignée d’ombrelle (aventurine, or, émail et diamants)
Poignée d’ombrelle (cristal de roche, or, argent, vermeil et rubis)
Pommeau d’ombrelle (néphrite, or, diamants et rubis)
Poignée de canne (cristal de roche, or, argent guilloché, émail, diamants et émeraudes)
Pommeau de canne (bowenite, or, argent guilloché, émail et diamants)

Au début du XXe siècle, il devient à la mode de se pavaner sur les boulevards chics de Saint-Pétersbourg, de Moscou ou de Londres avec une canne ou une ombrelle.

Profitant de la popularité de ces accessoires, Fabergé conçoit des pommeaux ravissants et luxueux où il associe généralement sa technique unique du travail de l’émail avec les métaux nobles et les pierres précieuses.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs Voigtländer 25 mm F/0,95 (la quatrième photo) et M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (les autres photos)
1re photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 40 mm
2e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 2000 — 36 mm
3e  photo : 1/80 sec. — F/2,0 — ISO 640 — 18 mm
4e  photo : 1/125 sec. — F/2,0 — ISO 2000 — 25 mm
5e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 38 mm
6e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 2000 — 36 mm
7e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 500 — 40 mm
8e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 40 mm
9e  photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 1600 — 40 mm


Pour consulter les textes de ce blogue consacrés l’exposition « Fabergé : joaillier des tsars », veuillez cliquer sur ceci

Un commentaire

| Bijouterie, Culture, Exposition, Fabergé : joaillier des tsars, Musée des Beaux-Arts de Montréal | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Les œufs de Fabergé au Musée des Beaux-Arts de Montréal

Publié le 6 septembre 2014 | Temps de lecture : 8 minutes
Entrée de l’exposition « Fabergé : joaillier des tsars »
Détail de « Fabergé Egg (Rose Treillis) » (2009)

Le grand panneau qui accueille les visiteurs à l’exposition « Fabergé : joaillier des tsars » est dominé par une toile intitulée « Fabergé Egg (Rose Treillis) », peinte en 2009 par le torontois Dorian Fitzgerald.

L’œuf représenté a été offert en 1907 par le tsar Nicolas II à son épouse. Il fait partie d’une série de 50 œufs impériaux dont 43 existent encore.

Le tout a commencé en 1885. Cette année-là, à l’occasion de Pâques, le tsar Alexandre III (le père de Nicolas II) offre à sa femme un œuf blanc de la taille d’un œuf véritable. Il est en deux parties. L’extérieur est en métal émaillé blanc mat et l’intérieur est tapissé d’or.

Ouvert, il révèle un gros jaune doré. Ce dernier contient à son tour une poule aux yeux de rubis. Son plumage est recouvert de quatre teintes de différents alliages d’or. Le dessus de la poule est amovible : celle-ci renferme un petit rubis en forme d’œuf suspendu à une réplique miniature de la couronne impériale.

Cet œuf faisait référence à deux traditions typiquement russes : celle d’offrir une coquille d’œuf peinte à la main à l’occasion de Pâques et celle des poupées russes de tailles décroissantes placées les unes à l’intérieur des autres.

La réaction enthousiaste de la tsarine en découvrant ce présent incita son époux à commander un autre œuf pascal à Fabergé l’année suivante, puis l’année d’après, et ainsi de suite.

Désireux de maintenir une telle commande, le joaillier créa des pièces de complexité croissante. À chaque fois, ni la destinataire ni même le tsar ne savaient quelle surprise était cachée dans l’œuf.

Œuf au Pélican (1898)

Offert en 1898 par Nicolas II à sa mère, l’Œuf au Pélican est en or rose. L’extérieur est gravé de différents motifs : aigles impériaux, couronnes de laurier, fleurs, etc.

Il est surmonté d’un pélican qui perce sa propre chair pour nourrir des oisillons (en émail, or, et diamants). La scène symbolise le dévouement d’une mère pour ses petits.

Au lieu de n’être qu’une coquille à l’intérieur de laquelle se cache une surprise, l’œuf est plein; il est composé de huit tranches verticales réunies par des charnières habilement dissimulées.

En se déployant, cet œuf révèle huit petits cadres ovales illustrant autant d’écoles ou d’orphelinats sous le patronage de la destinataire de cet œuf. Celui-ci célèbre le centenaire du patronage impérial d’institutions caritatives, une initiative de la tsarine Marie (épouse de Paul Ier).

Œuf de Pierre le Grand (1903), vu de face
Œuf de Pierre le Grand (1903), vu de l’arrière

Offert par Nicolas II à son épouse, l’Œuf de Pierre le Grand célèbre le 200e anniversaire de la fondation de Saint-Pétersbourg par celui-ci. Signalons qu’entre 1712 et 1917, cette ville était la capitale de la Russie.

Dans un décor rococo — un style apprécié par Pierre le Grand — on remarque quatre peintures sur ivoire protégées par une mince couche de cristal de roche qui épouse la courbe de la coquille. Elles représentent successivement Pierre le Grand, la première habitation de ce dernier dans la ville, son successeur Nicolas II, et le Palais impérial d’hiver — situé lui aussi à Saint-Pétersbourg — qui servait de résidence principale à la famille impériale.

L’œuf est en or de différentes teintes, en platine et en vermeil. Il est serti de diamants, de rubis, et d’ivoire.

À l’intérieur, on trouve une réplique miniature (en bronze doré sur un socle en saphir) de la statue de Pierre le Grand que Catherine II commanda au sculpteur français Étienne-Maurice Falconet. L’original se trouve à Saint-Pétersbourg depuis 1782.

Lorsqu’on ouvre l’œuf, un ingénieux mécanisme hausse la statue entourée d’une balustrade; la statue se profile alors sur l’intérieur du couvercle en émail guilloché doré. Elle redescend lorsqu’on ferme l’œuf.

Œuf du tsarévitch (1912)

De style néo rococo, l’Œuf du tsarévitch fut créé pour la Pâques 1912 et était destiné à l’épouse de Nicolas II. Il tire son intense couleur bleue du lapis-lazuli, orné d’or et de quelques minuscules diamants.

À l’intérieur, un aigle impérial russe (à deux têtes) en platine est serti de diamants et de cristal de roche. Décoré d’une peinture sur ivoire représentant l’héritier impérial, il repose sur une base en lapis-lazuli. Fait à noter, l’ivoire est peint recto-verso : à l’arrière, c’est donc l’arrière de la tête l’enfant qu’on voit.

L’année précédente, alors que la famille impériale était en vacances en Pologne, le tsarévitch fut atteint d’une hémorragie d’une extrême gravité et passa à deux doigts de la mort. Le thème choisi l’année suivante par Fabergé pour son œuf pascal eut une résonance particulière pour la famille impériale. En l’ouvrant, la tsarine fut saisie d’émotion et de tous les œufs qu’elle reçut du tsar, celui-ci demeura son préféré.

Œuf de la Croix-Rouge (1912)

D’un style inspiré par la Sécession viennoise, l’Œuf de la Croix-Rouge aux portraits impériaux a été offert à la mère de Nicolas II en 1915. À l’époque, celle-ci présidait la Croix-Rouge russe. L’œuf est en argent et en or guilloché recouvert d’émail nacré semi-transparent blanc ou rouge. Le texte en russe est une citation du chapitre 15 de l’épitre selon Saint Jean : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis

Tapissé de velours, l’intérieur renferme les cadres — en or, en nacre, peintures sur ivoire et en verre — de l’épouse du tsar, de deux de ses quatre filles, de la sœur cadette du monarque (décédée en 1960 en Ontario) et d’une cousine de Nicolas II. Toutes portent l’habit des sœurs de la Miséricorde qu’elles utilisèrent en servant d’infirmières au cours de la Grande Guerre.

À la Révolution, certains œufs ont été emportés par des proches de la famille impériale tandis que d’autres, confisqués par l’État, ont été vendus sous Staline (le Régime soviétique ayant alors besoin de liquidités). C’est ainsi que beaucoup d’œufs de Fabergé ont été achetés par des mécènes américains et se sont retrouvés dans des musées et collections privées des États-Unis.

La plus importante collection privée fut rassemblée par le businessmen Malcolm Forbes (décédé en 1990). En 2004, sa collection a été vendue à l’homme d’affaires russe Victor Vekselberg et transportée en Russie pour donner naissance au Musée Carl-Fabergé de Saint-Pétersbourg, ouvert depuis la fin de 2013. C’est ainsi que l’Œuf à la poule, à l’origine de cette série, est revenue dans son pays d’origine.

Les œufs de Fabergé présentés dans le cadre de l’exposition montréalaise sont quatre des cinq que possède le Virginia Museum of Fine Arts (l’autre étant l’Œuf aux miniatures tournantes, de 1896).

Références :
Fabulous Fabergé at the Montreal Museum of Fine Arts
Musée Carl-Fabergé au palais Chouvalov à Saint Petersbourg
Œuf de Fabergé
Un oligarque russe ouvre un musée d’oeufs de Fabergé

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8
1re photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 400 — 24 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 28 mm
3e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 250 — 29 mm
4e  photo : 1/60 sec. — F/5,6 — ISO 1250 — 18 mm
5e  photo : 1/100 sec. — F/5,6 — ISO 3200 — 40 mm
6e  photo : 1/60 sec. — F/5,0 — ISO 1000 — 26 mm
7e  photo : 1/80 sec. — F/5,6 — ISO 2500 — 40 mm


Pour consulter les textes de ce blogue consacrés l’exposition « Fabergé : joaillier des tsars », veuillez cliquer sur ceci

Un commentaire

| Bijouterie, Culture, Exposition, Fabergé : joaillier des tsars, Musée des Beaux-Arts de Montréal | Mots-clés : , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel