Chagall et la musique — La Flute enchantée

Publié le 8 juin 2017 | Temps de lecture : 2 minutes
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C’est le 13 juin prochain que se terminera l’exposition Chagall et la musique au Musée des Beaux-Arts de Montréal.

Voici donc notre 12e et dernier volet de cette série consacré à cette exposition remarquable.

En 1964, Rudolf Bing (directeur du Metropolitan Opera de New York) et Günther Rennert (un de ses metteurs en scène) rencontrent Chagall à Paris afin de lui proposer de créer les costumes d’une nouvelle production de l’opéra La Flute enchantée de Mozart.

Chagall accepte avec enthousiasme et mettra trois ans à concevoir les décors et les costumes.

Au cours de sa saison 1966-1967, le Metropolitan Opera quitta sa salle cinquantenaire sur Broadway pour celle qu’on lui connait aujourd’hui au Lincoln Center.

Et c’est cette production de La Flute enchantée qui inaugura cette nouvelle salle le 19 février 1967 sous la direction de Joseph Krips, un chef d’origine autrichienne renommé dans la répertoire mozartien.

Maquette de la peinture murale ‘Les Sources de la musique’

Dans le hall d’entrée de la salle, le public est accueilli par deux grandes toiles de Chagall, dont Les Sources de la musique (ci-dessus).

Ainsi s’achève l’itinéraire exceptionnel d’un peintre né au fond de la campagne russe qui a contribué à élever, dans quelques-unes des plus prestigieuses salles du monde, le ballet et l’opéra au rang d’art total par la fusion intime de la couleur et du son.

On doit remercier le Musée des Beaux-Arts de Montréal de nous avoir permis d’apprécier cette réussite.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 25mm F/1,2
1re photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 500 — 25 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 500 — 25 mm
3e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 800 — 25 mm
4e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 800 — 25 mm
5e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 320 — 25 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Chagall et la musique — L’opéra Garnier

Publié le 18 mai 2017 | Temps de lecture : 2 minutes
Plafond originel de l’opéra Garnier

C’est le peintre Eugène Lenepveu qui a peint en 1872 le plafond qui ornait originellement la salle de l’opéra Garnier. Son titre était Le Triomphe de la Beauté, charmée par la Musique, au milieu des Muses et des Heures du jour et de la nuit (ouf !).

L’architecte avait demandé au peintre d’utiliser une palette ‘pondérée’. C’est le manque d’éclat qui causa la disgrâce de cette toile.

Salle de l’opéra Garnier
Plafond de la salle de l’opéra Garnier

De nos jours, elle se trouve simplement cachée par celle que Chagall a peinte en 1963 à la demande d’André Malraux, alors ministre d’État chargé des Affaires culturelles.

Chagall rend hommage à quatorze compositeurs d’opéras et de ballets : Bizet (Carmen), Verdi, Beethoven (Fidélio), Gluck (Orphée et Eurydice), Moussorgski (Boris Godounov), Mozart (La Flûte enchantée), Wagner (Tristan und Isolde), Berlioz (Roméo et Juliette), Rameau, Debussy (Pelléas et Mélisande), Ravel (Daphnis et Chloé), Stravisnski (L’Oiseau de feu), Tchaïkovski (Le Lac des cygnes), et Adam (Giselle).

Aperçu de la salle d’exposition
Coussins au sol

À l’exposition montréalaise, sur un écran circulaire incliné, on projette une reproduction à haute résolution qu’une caméra mobile scrute minutieusement.

Dans la pénombre, les spectateurs peuvent s’étendre au sol sur des coussins pour admirer l’œuvre au son d’extraits d’opéras.

Maquette du plafond

Les croquis et maquettes de Chagall en vue de la réalisation de ce plafond sont affichés aux murs, ce qui permet d’apprécier la démarche créatrice du peintre.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8 (2e et 3e photos), objectifs M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (1re photo), M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (4e photo), M.Zuiko 25 mm F/1,2 (5e et 6e photos)
1re photo : 1/60 sec. — F/5,6 — ISO 3200 — 21 mm
2e  photo : 1/80 sec. — F/1,8 — ISO 3200 — 8 mm
3e  photo : 1/60 sec. — F/1,8 — ISO 250 — 8 mm
4e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 2500 — 7 mm
5e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 3200 — 25 mm
6e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 500 — 25 mm


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Chagall et la musique — Daphnis et Chloé

Publié le 22 avril 2017 | Temps de lecture : 2 minutes
Aperçu des costumes

Au départ, Daphnis et Chloé est un roman du IIe siècle est attribué au poète grec Longus.

En 1952, à la demande de l’éditeur d’art appelé Tériade (en réalité, Stratis Eleftheriadis), Chagall crée les lithographies d’une édition de ce conte pastoral.

Ce qui donne l’idée à Serge Lifar, maitre de ballet à l’Opéra de Paris, de demander à Chagall de réaliser les décors et costumes d’une nouvelle production du ballet Daphnis et Chloé en 1956. L’œuvre chorégraphique avait été créée à Paris en 1912.

Il est en un acte et trois tableaux. L’argument est du chorégraphe Michel Fokine (d’après Longus), tandis que la musique est de Maurice Ravel.

À cette fin, Chagall réalise une soixantaine de maquettes préparatoires pour les costumes et les toiles de fond, les costumes, un rideau de scène et quatre toiles brossées en fond de décor.

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Maquette de la Danseuse-Soleil (1958)

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8 (1re photo) et objectif M.Zuiko 25 mm F/1,2 (les autres photos)
1re photo : 1/80 sec. — F/1,8 — ISO 1000 — 8 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 250 — 25 mm
3e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 320 — 25 mm
4e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
5e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 320 — 25 mm
6e  photo : 1/100 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm


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Chagall et la musique — Les sculptures

Publié le 17 avril 2017 | Temps de lecture : 2 minutes
Aperçu de la neuvième salle

À partir des années 1950 et jusque dans les années 1970, Chagall a créé une centaine de sculptures : neuf de celles-ci sont présentées à l’exposition montréalaise.

La Bête fantastique (bronze, 1952)
Maternité ou Vierge à l’enfant (bronze, 1952)

S’inspirant des figurines préhistoriques et des thèmes qui lui sont chers, Chagall explore différentes techniques (taille en haut et en bas-relief, ronde-bosse, fonte à la cire perdue) et utilise divers matériaux (marbre, galets, os, calcaire, pierre de Rognes, pierre de Jérusalem).

Nu mauve (1967)
Détail de Nu mauve (1967)
Profil au coq (1970)

Consacrée aux sculptures de Chagall, la neuvième salle de l’exposition est complétée de quelques œuvres de maturité du peintre.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8 (1re photo) et objectif M.Zuiko 25 mm F/1,2 (les autres photos)
1re photo : 1/60 sec. — F/1,8 — ISO 1250 — 8 mm
2e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 320 — 25 mm
3e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 320 — 25 mm
4e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 400 — 25 mm
5e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 320 — 25 mm
6e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 400 — 25 mm


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Chagall et la musique — Les costumes de L’Oiseau de feu

Publié le 31 mars 2017 | Temps de lecture : 2 minutes
Maquette de toile de fond pour L’Oiseau de feu (1945)
Maquette de toile de fond pour L’Oiseau de feu (1945)

Après le succès remporté par le ballet Aleko donné en 1942 par le Ballet Theatre de New York, le fondateur et directeur artistique du New York City Ballet — George Balanchine, russe exilé lui aussi dans la métropole américaine — demande à Chagall de lui créer les décors et les costumes d’une production de L’Oiseau de feu qui y sera donnée en 1945.

Poupée kachina Hahai-l Wuhti (vers 1950)

Pour les costumes de tous les danseurs sauf les deux vedettes de ce ballet, Chagall s’est inspiré des statuettes kachina des Indiens Hopis et Zuñis du Nouveau-Mexique et de l’Arizona.

Costumes du ballet L’Oiseau de feu (1945)
Détail d’un costume

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 25mm F/1,2
1re photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
2e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 320 — 25 mm
3e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 800 — 25 mm
4e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 400 — 25 mm
5e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 400 — 25 mm


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Chagall et la musique — L’après-guerre (deuxième partie)

Publié le 18 mars 2017 | Temps de lecture : 2 minutes
Aperçu de la septième salle
Le Cirque rouge (1956-1960)

Tout au long de sa vie, Chagall a représenté les artisans du cirque qui, avec peu de moyens, ravissent les spectateurs, comme le peintre le fait à sa manière.

Le Roi David (1951)

Le roi-musicien qu’était David est probablement le personnage biblique auquel Chagall est le plus attaché.

David Chagall est le frère musicien de l’artiste, décédé en 1914.

En 1945, Chagall embauche Virginia Haggard-McNeil comme gouvernante. Veuf, il en devient rapidement amoureux. Un fils, David, naitra de cette liaison illégitime l’année suivante.

L’Apparition de la famille de l’artiste (1935-1947)

L’artiste à son chevalet tourne un regard nostalgique sur sa famille. Son père tient la Torah entre ses bras. Sa nouvelle compagne, Virginia, lui ouvre les bras alors que flotte encore le souvenir de Bella, en robe de mariée.

Au centre, David, son turbulent garçon, réclame son attention.

Les Arlequins, tapisserie d’Yvette Cauquil-Prince (1993), d’après Chagall

Yvette Cauquil-Prince avait ouvert un atelier de tissage en 1959 sur la rue Saint-Denis, à Paris, transféré trois ans plus tard sur la rue des Blancs Manteaux, dans le Marais.

En 1964, elle fait la connaissance de Chagall. Celui-ci est rapidement séduit par sa maitrise à traduire ses compositions en tapisseries.

Quelques années après le décès du peintre, la tisserande créera cette pièce en réinterprétant de manière réussie une toile peinte par Chagall en 1938.

Le Cirque bleu (1950-1952)

De nouveau, Chagall s’intéresse au cirque dans cette grande et magnifique composition commandée pour décorer le foyer du Watergate Theatre de Londres.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8 (1re photo), objectif M.Zuiko 25 mm F/1,2 (les autres photos)
1re photo : 1/60 sec. — F/1,8 — ISO 2500 — 8 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 320 — 25 mm
3e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 320 — 25 mm
4e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 800 — 25 mm
5e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 800 — 25 mm
6e photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 500 — 25 mm


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Chagall et la musique — La guerre et l’après-guerre (première partie)

Publié le 15 mars 2017 | Temps de lecture : 5 minutes

Les périls de la guerre

Réfugié dans le sud de la France en raison de l’avancée des troupes allemandes, Chagall est arrêté en 1941 lors d’une rafle contre les Juifs dans un hôtel de Marseille.

Dans cette ville, un an plus tôt, le journaliste américain Varian Fry avait été envoyé secrètement par l’Emergency Rescue Committee avec trois-mille dollars cousus dans ses vêtements et une liste de quelque deux-cents écrivains et artistes en danger.

Aidé du vice-consul américain à Marseille, Fry sauva la vie à près de 2 000 Juifs et militants antinazis en les aidant à fuir l’Europe.

Parmi ceux-ci se trouvait Marc Chagall que Fry fit libérer de prison peu de temps après son arrestation.

Sur l’internet, on présente deux versions complètement différentes de l’odyssée de Marseille à New York que réalisèrent Chagall et son épouse.

Celle qu’on trouve le plus couramment veut que Chagall, avant de traverser l’Atlantique, ait quitté Marseille sur le cargo Nevamare à destination de Séville, puis de Cadix, et finalement de Lisbonne.

J’ai écarté cette version en raison de ses nombreuses invraisemblances dont celle, majeure, du fait que Séville n’est pas un port de mer.

Selon la version que j’ai retenue, Chagall et son épouse quittèrent Marseille le 7 mai 1941 à bord d’un train à destination de Lisbonne avec escale à Madrid.

Le voyage dura quatre jours. Mais ils durent attendre jusqu’à la mi-juin avant de s’embarquer pour New York.

Ces délais s’expliquent parce qu’il fallut plus d’un mois pour recevoir les 600kg de toiles, d’aquarelles et de croquis expédiés de Marseille par lots séparés et dont Chagall ne prit possession au Portugal que le 10 juin 1941.

Ces colis représentaient la majeure partie de ses œuvres récentes, certaines encore inachevées.

En raison d’un embargo exigé par l’Espagne ou l’Allemagne, le couple Chagall navigua vers New York sans les œuvres du peintre.

Ce n’est que le 13 septembre suivant que celles-ci arrivèrent à New York à bord du Nevamare.

Certains des 769 passagers arrivés vivants avaient dû débourser la somme considérable de mille dollars pour prendre place sur ce cargo insalubre.

Les infiltrations d’eau aux étages inférieurs firent en sorte que tous les bagages qui s’y trouvaient moisirent au cours de la traversée et furent jetés à la mer par les autorités sanitaires new-yorkaises à leur arrivée.

Heureusement, les œuvres du peintre avaient été paquetées dans une grosse boite de 183 x 183 x 91 centimètres, solidement fixée sur le pont du navire et gardée presque continuellement par la fille de Chagall.

Torpillé par un sous-marin allemand, le Navemare sombra sur le chemin de son retour vers l’Europe.

L’Exil à New-York

Aperçu de la sixième salle

La sixième salle de l’exposition Chagall et le musique présente des œuvres réalisées au cours de la Deuxième Guerre mondiale ou dans les années qui suivirent, tandis que la salle suivante — que nous verrons la prochaine fois — présente des œuvres réalisée à la même époque mais de taille plus importante.

Le Mariage (1944)

Puisque la production de Chagall s’est interrompue au décès de Bella, cette toile d’esprit baroque a nécessairement été créée avant le 2 septembre 1944.

Elle apparait comme un hommage à l’institution du mariage.

Dans ce cas-ci, deux êtres s’unissent sous la houppa rouge tendue au-dessus d’eux.

Dans le coin inférieur gauche, on peut voir non pas une ménora (comme on aurait pu s’attendre) mais un chandelier dont le nombre de branches est celui des saisons.

Derrière eux, des parents et amis souriants passent du coq à l’âne, bercés par la musique bienveillante de musiciens placés au haut du tableau et qui font office d’allégories du bonheur.

Le Gant noir (1923-1948)

Commencé l’année de l’arrivée à Paris de Chagall accompagné de sa nouvelle épouse (en 1923), ce tableau est terminé dans cette même ville, alors que Chagall y retourne seul après la guerre.

Entre ces deux dates, un gant noir garde ouvert un calepin où le lit une inscription — ‘avril 1942’ — dont Chagall a emporté outre-tombe la mystérieuse signification.

Ce tableau est dominé par l’image centrale de Bella, épouse décédée et muse intemporelle avec qui Chagall (le visage vert et rouge) entretenait une relation fusionnelle.

Triangulaire, son voile nuptial blanc est également un chemin de neige qui unit leurs racines communes à Vitebsk (à gauche) à la force créatrice du peintre (à droite).

Le Pendule à l’aile bleue (1949)

À la suite du décès de Bella, la production de Chagall s’interrompit quelques mois. Ce tableau fut exécuté cinq ans après sa disparition.

L’horloge représentée ici est celle de la maison d’enfance de Chagall à Vitebsk. Ailée, elle illustre le temps qui fuit et qui emporte le souvenir des amoureux enlacés gravés à sa surface.

Dans le coin inférieur gauche se dessine le profil fantomatique de ce Juif condamné à la solitude et à l’errance. Un bouquet de fleurs symbolise l’amour de Chagall pour son épouse. Dans le coin supérieur gauche, un coq jaune — avatar récurrent de l’artiste — survole la scène sur un ciel noir.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8 (1re photo), objectif M.Zuiko 25 mm F/1,2 (les autres photos)
1re photo : 1/60 sec. — F/1,8 — ISO 1600 — 8 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 400 — 25 mm
3e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 320 — 25 mm
4e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 400 — 25 mm


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Chagall et la musique — Le ballet Aleko

Publié le 1 mars 2017 | Temps de lecture : 3 minutes
Aperçu de la cinquième salle de l’exposition du MBAM

Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, New York accueillit un grand nombre de créateurs européens fuyant le nazisme, dont Chagall. À l’abri du conflit, la métropole américaine devint alors le plus important centre de création d’art moderne.

Après avoir travaillé à Paris en 1932 sur un projet de ballet qui sera finalement abandonné, Chagall est approché en 1941 par le chorégraphe Léonide Massine — lui aussi en exil aux États-Unis — afin de créer les décors et les costumes d’un ballet appelé Aleko.

Celui-ci était inspiré du poème Les Tsiganes (1824) d’Alexandre Pouchkine tandis que sa musique était de Pyotr-Ilich Tchaikovsky, orchestrée par Erno Rapée.

Chagall créa quatre fonds de scène et plus de soixante-dix costumes, dont certains furent peints de la main de Chagall alors que tous furent confectionnés sous la supervision de son épouse.

L’explosion des couts fit en sorte que la production entière fut déplacée au Mexique où la main-d’œuvre qualifiée était moins onéreuse. Si bien que la première mondiale eut lieu dans la capitale mexicaine au Palacio de Bellas Artes le 8 septembre 1942. Puis le tout fut rapatrié à New York pour la première américaine le mois suivant.

Le ballet fut présenté à plusieurs reprises jusqu’en 1968. Mais la vente des décors de Chagall en 1977 — afin de renflouer les coffres dégarnis du Ballet Theatre de New York — marqua le glas de cette production.

Maquettes des fonds de scène d’Arleko
Maquette de la première scène : Aleko et Zemphina au clair de lune (1942)

Chacune des scènes du ballet est caractérisée par un fond de couleur spécifique.

Le bleu baigne la rencontre nocturne d’Aleko et de Zemphina. Le blanc écru occupe une large place du fond pour Le Carnaval des animaux. Le Champ de blé par un après-midi d’été est dominé par le jaune et l’orangé. Quant à la scène finale, Une fantaisie de Saint-Pétersbourg, elle possède les accents dramatiques du noir et du rouge.

Costume de Zemphina à la scène I
Maquette du costume d’une chauvesouris à la scène IV

Selon les segments du ballet, la couleur des costumes s’accordait avec celle des fonds de scène tout en caractérisant les personnages. C’est ainsi que Zemphina portait quatre robes de couleurs différentes.

Les applaudissements du public new-yorkais au dévoilement de chaque scène irritèrent certains critiques qui s’attristèrent de constater que les décors de Chagall volaient la vedette aux danseurs.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8 (1re photo) et objectif M.Zuiko 25 mm F/1,2 (les autres photos)
1re photo : 1/60 sec. — F/1,8 — ISO 1000 — 8 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
3e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 250 — 25 mm
4e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 400 — 25 mm
5e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm


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Chagall et la musique — L’œuvre imprimée

Publié le 18 février 2017 | Temps de lecture : 2 minutes
Aperçu de la quatrième salle de l’exposition

C’est en 1923 que l’éditeur et marchand d’art Ambroise Vollard fait connaissance avec Chagall.

Au cours des années qui suivent, il lui commande des eaux-fortes illustrant les Fables de La Fontaine (en 1924-1925), d’autres pour Les Âmes mortes de Nicolas Gogol (en 1925-1931), et d’autres enfin pour l’Ancien Testament (en 1930).

Le choix d’un peintre alors peu connu pour illustrer Gogol pouvait toujours se justifier par le fait que celui-ci était russe.

Mais choisir ce même peintre russe pour illustrer un chef-d’œuvre de la littérature française, les Fables, suscita l’étonnement.

Couverture des Fables de Lafontaine, illustrées par Chagall

À l’exposition montréalaise Chagall et la musique, ce sont des études préparatoires aux Fables qui ont été choisies pour représenter l’œuvre imprimée de Chagall.

Les Grenouilles qui demandent un roi (gouache, vers 1927)
La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf (gouache, vers 1927)

En préparation pour l’impression en noir et blanc, Chagall réalisa une centaine de gouaches qui seront exposées en 1930 à Paris, à Bruxelles et à Berlin.

Les eaux-fortes réalisées d’après ces gouaches ne seront dévoilées qu’en 1950. Une partie d’entre elles sont exposées à Montréal. Leurs différents états montrent la genèse de la gravure en vue de l’édition finale.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (1re photo) et M.Zuiko 25 mm F/1,2 (les autres photos)
1re photo : 1/50 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 7 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 250 — 25 mm
3e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 250 — 25 mm
4e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 250 — 25 mm


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Chagall et la musique — Les racines

Publié le 13 février 2017 | Temps de lecture : 3 minutes

Au sortir de la première salle de l’exposition, les visiteurs accèdent à deux salles successives consacrées aux racines culturelles et religieuses de Chagall.

Les origines

Aperçu de la deuxième salle de l’exposition

De forme circulaire, la première salle présente certaines des toiles les plus personnelles de Chagall alors que la suivante, rectangulaire, illustre les thèmes récurrents du peintre.

Dans cette salle, deux œuvres ont attiré mon attention.

David à la mandoline (1914)

Dans cette composition oblique où aucune ligne importante n’est droite, Chagall représente son frère David, décédé plus tôt cette année-là de la tuberculose.

Le musicien est représenté en plongée, entouré de noir, le teint verdâtre, le regard triste tourné vers le sol, donnant l’impression qu’il est sur le point de basculer dans le vide.

Serrant la caisse de résonance de sa mandoline sur le cœur, David pince un médiator triangulaire (forme symbolique divine) comme si la musique pouvait emprunter la voix de Dieu pour le réconforter sur le chemin de la mort.

Homme-coq au-dessus de Vitebsk (1925)

Exilé à Paris, Chagall représente peut-être ici son désir de retourner un jour dans sa ville natale, Vitebsk, y annoncer le renouveau — comme le coq annonce le lever du jour — et l’espoir d’un avenir heureux (comme le suggère son costume de saltimbanque).

Les thèmes

Aperçu de la troisième salle de l’exposition

C’est dans cette salle que le spectateur prend la juste mesure de l’immense talent de Chagall.

La Naissance (1911-1912)
La Mort (1908-1909)
Le Rabbin de Vitebsk (1914-1922)
Le Violoniste vert (1923-1924)
Golgotha (1912)

Chez Chagall, la crucifixion de Jésus de Nazareth symbolise la persécution et la souffrance du peuple juif.

Ici, la nudité de Jésus est cachée par un tissu orné d’étoiles de David : dans d’autres de ses œuvres, Chagall utilisera plutôt un talit, ce châle de prière juif.

Cette grande toile, vendue à Berlin en 1914, sera la première œuvre de Chagall vendue hors de Russie.

Autoportrait aux sept doigts (1912)

Cette toile fait référence à un proverbe yidiche selon lequel celui qui fait les choses de ses sept doigts s’applique de tout son cœur.

C’est l’équivalent de l’expression québécoise ‘donner son 110%’.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8 (1re et 4e photos) et objectif M.Zuiko 25 mm F/1,2 (les autres photos)
 1re photo : 1/60 sec. — F/1,8 — ISO 1600 — 8 mm
 2e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 320 — 25 mm
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Écrit par Jean-Pierre Martel