L’objectif M.Zuiko 60mm Macro

6 janvier 2013
L’objectif M.Zuiko 60mm F/2,8 Macro

Introduction

Destiné aux appareils photo m4/3, le M.Zuiko 60mm est un objectif à focale fixe qui peut servir à la fois comme téléobjectif et comme objectif macro. Son angle de vision est de 20 degrés, soit l’équivalent exact d’un objectif 120 mm en photographie argentique. Relativement léger (185g), cet objectif est remarquable à plusieurs points de vue.

Du diaphragme grand ouvert (F/2,8) jusqu’à F/11, cet objectif est d’une netteté ahurissante. C’est le cas non seulement au centre — ce qui est une qualité de tout bon objectif — mais de bord en bord, ce qui est plus rare. On peut donc numériser un document simplement en le photographiant; on obtient alors la même netteté qu’avec un numériseur plat.

Exemple de netteté du sujet (cliquer pour agrandir)

Toutefois, puisque ce téléobjectif n’est pas stabilisé, on pourra l’utiliser à main levée sur des appareils photo d’Olympus et sur les rares appareils de Panasonic dotés d’un stabilisateur d’image interne. Autrement, on ne devraient utiliser cet objectif que lorsque leur appareil est monté sur un trépied ou seulement lorsque la vitesse d’obturation est telle que cela n’a plus d’importance.

Le sélecteur de plage de distance

Afin de faciliter la mise au point, l’objectif possède sur le côté un bouton sélecteur de plage de distance.

On peut choisir une plage appuyant sur le dessus du bouton sélecteur avec le pouce et en tournant. Mais on peut également profiter de la légère dépression de la surface de l’objectif à gauche du bouton (ce qui le met en relief), et le tourner en poussant sur son pourtour dentelé.

De « 0.4m à l’infini »

On choisit cette plage de distance lorsqu’on utilise cet objectif comme un téléobjectif ordinaire. La mise au point est relativement rapide : elle se fait sur tout objet situé à plus de 40 cm.

Une des grandes qualités de cet objectif est l’aspect crémeux de son bokeh (qu’on prononce « beau quai »). Le bokeh est le flou d’arrière-plan d’une photographie qui permet de détacher le sujet de son environnement.

Exemple de bokeh obtenu à l’aide du M.Zuiko 60mm Macro

À moins que le sujet soit très éloigné, le M.Zuiko 60mm produit toujours des arrière-plans flous en raison de la faible profondeur de champ des photos qu’il prend. Cette profondeur de champ varie selon l’ouverture du diaphragme et la distance du sujet.

Tableau des profondeurs de champ selon la distance et l’ouverture du diaphragme

Distance du sujet Minimum Maximum Profondeur
40 cm (à F/2,8) 39,8 cm 40,2 cm 0,3 cm
40 cm (à F/11) 39,4 cm 40,7 cm 1,3 cm
1 mètre (à F/2,8) 98,9 cm 101,1 cm 2,2 cm
1 mètre (à F/11) 95,8 cm 104,6 cm 8,9 cm
2 mètres (à F/2,8) 195,5 cm 204,7 cm 9,2 cm
2 mètres (à F/11) 183,2 cm 220,1 cm 36,9 cm

Ce tableau indique que lorsqu’un objet est situé à 40 cm (soit la distance minimale), la profondeur de champ est faible, variant de 0,3 à 1,3 cm selon l’ouverture du diaphragme. En réalité, à cette distance, la profondeur peut aller jusqu’à 3 cm puisque le diaphragme peut se fermer jusqu’à F/22.

À F/2,8, l’hyperfocale est situé à 85 mètres : tout est alors au foyer de 42,4 mètres à l’infini. À F/11, on rapproche l’hyperfocale à 21,3 mètres, et tout est net au-delà de 10,65 mètres.

De « 0.19m à l’infini »

Lorsque cette plage de distance est choisie, l’objectif s’attend à ce le sujet puisse être situé quelque part, n’importe où dans toute l’étendue des distances où il peut faire la mise au point. Puisque cet écart est le plus vaste, la mise au point est plus lente.

Et si l’appareil photo bouge au moment précis où la mise au point devrait se faire sur le sujet, l’objectif rate sa cible, poursuit sa recherche et, n’ayant rien trouvé, revient sur ses pas jusqu’à ce qu’il réussisse à trouver quelque chose. Bref, ce mode est le plus lent. Je ne le conseille pas, à moins d’utiliser un trépied.

De « 0.19m à 0.4m »

Cette plage de distance est idéale pour la photographie rapproché (ou proxiphotographie). L’objectif sait à l’avance que le sujet à photographier est situé dans un écart assez restreint. La mise au point automatique est donc plus rapide.

Guichet du rapport de reproduction

Dès une mise au point, l’aiguille orange du guichet situé sur le dessus de l’objectif (photo ci-dessus) indique la distance du sujet au foyer et le rapport de reproduction, soit 1:1 si le sujet est à 19 cm, 1:2 si le sujet est à 23 cm, etc.

Le « 1:1 »

C’est le mode de la macrophotographie au sens restreint du terme, c’est-à-dire lorsque la taille de l’image du sujet sur le capteur correspond exactement à la taille réelle de ce sujet (d’où l’appellation « 1:1 »).

Lorsqu’on tourne le sélecteur à « 1:1 », celui-ci ne reste pas là mais revient automatiquement à « 0.19m à 0.4m ». On peut choisir de le mettre manuellement sur n’importe quelle autre plage de distance.

Il est à noter que la distance de mise au point est celle qui sépare le sujet du capteur (et non de l’extrémité avant de l’objectif). Compte tenu des dimensions de l’objectif (8,2 cm de longueur) et de l’espace entre le capteur et l’arrière de l’objectif (soit 2 cm), la mise au point en mode macro se fait lorsque le sujet est à 19 cm du capteur, ce qui signifie à 8,8 cm du devant de l’objectif.

Dès qu’on a choisi ce mode, la moindre modification de la mise au point fait en sorte qu’on cesse d’être en mode macro. Par exemple, si on tourne la bague striée de l’objectif, c’est foutu.

Voilà pourquoi l’appareil doit absolument être en mode manuel. Autrement, dès qu’on appuie sur le déclencheur, l’appareil tente automatiquement de faire une nouvelle mise au point — quelque part dans la plage de distance indiquée par le sélecteur — et cessera alors d’être en mode macro.

Mais que fait-on si on n’est pas satisfait de l’image qu’on voit dans le viseur ou sur l’écran arrière de l’appareil ? Il faut déplacer le sujet ou l’appareil. Il n’y a pas d’autre alternative.

Les étapes à suivre pour faire de la macrophotographie sont donc les suivantes :
— mettez votre appareil en mode manuel,
— donnez la priorité à l’ouverture du diaphragme,
— choisissez la profondeur de champ souhaitée en sélectionnant l’ouverture de diaphragme correspondante,
— tournez le sélecteur de plage de distance à « 1:1  »,
— effectuer la mise au point en approchant l’appareil du sujet ou l’inverse.

Tableau des profondeurs de champ en macrophotographie

Ouverture Minimum Maximum Profondeur
F/2,8 19,0 cm 19,0 cm 0,06 cm
F/4,0 19,0 cm 19,0 cm 0,08 cm
F/5,6 18,9 cm 19,1 cm 0,12 cm
F/8,0 18,9 cm 19,1 cm 0,16 cm
F/11,0 18,9 cm 19,1 cm 0,23 cm
F/16,0 18,8 cm 19,2 cm 0,33 cm
F/22,0 18,8 cm 19,2 cm 0,47 cm


 
La macrophotographie

Nous avons vu précédemment les résultats obtenus avec le M.Zuiko 60mm en tant que téléobjectif ordinaire. Mais comment se comporte-il en macrophotographie ?

Les deux photos ci-dessous représentent un gros plan d’une aile de papillon prise par le M.Zuiko 60 mm. Dans la première, publiée ici telle quelle, c’est-à-dire sans aucune amélioration, j’ai ajouté un rectangle rouge qui correspond à la partie de l’image qui est ‘zoomée’ à 100% dans la deuxième.

Aile d’un papillon
Détail de l’aile du papillon

Vous noterez que les écales de l’aile du papillon sur les côtés de l’image sont un peu floues. Ce n’est pas parce que l’objectif manque de netteté en périphérie : c’est simplement parce que j’ai centré la région de l’image la plus nette.

Et il suffit d’un rien pour qu’une partie du sujet ne soit pas au foyer, en raison de l’étroitesse de la profondeur de champ.

Afin de contourner cette difficulté, dans la photo ci-dessous, j’ai diminué l’ouverture du diaphragme à F/11 afin de maximiser la profondeur de champ, ce qui a eu pour effet de faire grimper l’ISO à 6400.

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Un flash d’appoint ?

Lorsqu’on photographie de très près un sujet minuscule susceptible de bouger, une vitesse d’obturation rapide est nécessaire. De plus, la lumière qu’il réfléchit est souvent insuffisante à maintenir l’ISO bas. D’où l’intérêt d’utiliser un flash.

Ne comptez pas sur le flash intégré à votre appareil photo; en photographie rapprochée, l’objectif lui-même ferait de l’ombre au sujet.

Une première solution est d’utiliser un flash annulaire à DEL, habituellement vendu entre 60$ et 120$ (de 40 à 80 euros). Ces flashs viennent avec des bagues adaptatrices destinées à visser le flash à l’ouverture de votre objectif.

Aucun flash annulaire présentement sur le marché n’a de bague de 46 mm. Puisqu’ils ont tous des bagues de différents diamètres dont une de 52 mm, il suffit de vous procurer — pour environ 3$ ou 2 euros — une bague adaptatrice 46-52 (qu’on appelle en anglais 46 to 52 mm Step-up Ring) pour que votre flash annulaire s’adapte parfaitement au M.Zuiko 60mm.

Photographie rapprochée, à main levée, au flash annulaire

On peut également utiliser un flash traditionnel, couplé à un diffuseur de lumière. C’est ainsi que travaille le photographe australien Mark Berkery.

Conclusion

On aurait bien tort de considérer le M.Zuiko 60mm Macro comme un objectif qui n’est utile qu’en macrophotographie. En réalité, c’est un objectif remarquable par sa netteté et son bokeh crémeux lorsqu’on l’utilise en tant que téléobjectif ordinaire.

Toutefois, en mode macro, l’étroitesse de sa profondeur de champ — toujours moindre que cinq millimètres — le limite aux sujets où cela est souhaitable (en entomologie, c’est-à-dire dans l’étude des insectes, plutôt qu’en botanique, par exemple).

Pour terminer, le néophyte doit savoir que rater une photo est une chose normale en photographie très rapprochée… du moins lorsque le sujet est un être vivant incontrôlable.

À titre d’exemple, je rate plus de 90% de mes mes photos de papillon. Si les photos publiées sur ce blogue sont réussies, c’est qu’elles sont la crème de la crème parmi les milliers photos de papillon que j’ai prises.

Ceci étant dit, en obtenir d’aussi bonnes n’est pas compliqué. N’importe quel utilisateur du M.Zuiko 60mm Macro peut faire pareil; il lui suffit de s’armer d’un peu de patience. Les résultats assurés qu’il obtiendra récompenseront ses efforts.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs OM Zuiko 50 mm Macro F/3,5 (les 1re, 3e et 5e photos) et le M.Zuiko 60 mm Macro F/2,8 (les autres photos)
1re photo : 1/125 sec. — F/11,0 — ISO 500 — 50 mm
2e photo  : 1/125 sec. — F/4,5 — ISO 2500 — 60 mm
3e photo  : 1/80 sec. — F/11,0 — ISO 6400 — 50 mm
4e photo  : 1/160 sec. — F/5,6 — ISO 400 — 60 mm
5e photo  : 1/125 sec. — F/11,0 — ISO 4000 — 50 mm
6e photo  : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 3200 — 60 mm
7e photo  : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 3200 — 60 mm
8e photo  : 1/60 sec. — F/11,0 — ISO 6400 — 60 mm
9e photo  : 1/160 sec. — F/8,0 — ISO 200 — 60 mm

Autres textes relatifs à des objectifs photographiques :
La photo 3D avec l’Olympus OM-D e-m5
L’hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8
L’objectif M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 : premières impressions
L’association du M.Zuiko 40-150 mm F/2,8 et du multiplicateur de focale MC-14 en proxiphotographie
Le Daguerreotype Achromat 64 mm F/2,9 Art Lens
L’objectif Helios 40-2 85 mm F/1,5 sur appareil m4/3

Complément de lecture : Les bagues-allonges

Pour voir tous les textes de ce blogue illustrés de photos réalisées avec cet objectif, veuillez cliquer sur ceci

88 commentaires

| Macrophotographie, Photographie | Mots-clés : | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Lune rouge

3 février 2024


 
Il y a bien des années, sur eBay, je me suis acheté un téléobjectif puissant qui faisait office de télescope.

Malheureusement, toutes les photos prises avec lui manquaient de netteté.

Un jour, j’ai décidé de scier cet objectif pour en extraire les lentilles et conserver celles qui pourraient m’être utiles.

Depuis, l’une d’elles me sert de loupe.

Mais un soir du mois dernier, en l’examinant sous une lumière vive, les traces de doigt et les poussières qui se trouvaient à sa surface donnaient des reflets très intéressants.

La lentille d’une main et l’appareil photographique de l’autre, voici ce que cela a donné.

Il est à noter que le reflet rouge de la lentille provient des couches d’oxydes à la surface du verre pour améliorer ses propriétés.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 60mm F/2,8 Macro — 1/160 sec. — F/8,0 — ISO 500 — 60 mm

4 commentaires

| Macrophotographie, Photographie | Mots-clés : | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Ma récolte de tomates cette année

21 août 2023

Des débuts difficiles

Il y a trois ans, j’avais décrit sur ce blogue mes premiers pas à titre de jardinier urbain amateur.

Après deux ans de résultats médiocres, j’ai appris que la longueur excessive du pistil des variétés de tomates que je cultivais (des Minuit de Montréal et des Noire de Crimée) rendait difficile leur autofécondation.

À défaut de bourdons, rares dans mon quartier, la solution était de donner régulièrement des chiquenaudes (qu’on appelle ‘pichenottes’ au Québec) sur les bouquets de fleurs afin de favoriser leur fécondation.

Grâce à cette technique, ma récolte de l’an dernier s’annonçait prometteuse quand une infection de mildiou poudreux, apparue en aout, décima mes plants.

De la tomate à la tomate cerise

Frustré par mes demi-succès antérieurs, j’ai donné cette année une dernière chance aux Minuit de Montréal. Mais je n’en ai cultivé qu’un seul plant. Au cas où…

Dans mes autres pots de douze pouces (environ 30 cm), j’ai plutôt planté des tomates cerises. Et ce, à partir de graines recueillies sur des tomates cerises savoureuses achetées à l’épicerie : deux aux fruits jaunes et une variété aux fruits orange.

Cette année, lorsque mes plants avaient chaud, j’évitais de pulvériser de l’eau sur leur feuillage mou : je les abreuvais au sol afin d’éviter l’apparition de moisissure.

Mon seul problème fut un début de nécrose apicale observé sur quelques-unes de mes tomates Minuit de Montréal. Ce problème est causé par une carence en calcium.

Dans son cas, les écailles d’œuf broyées que j’avais placées dans mes pots ne suffisaient pas. Ce problème cessa après avoir arrosé le plant malade de yogourt dilué dans de l’eau.

Cette année, mon premier fruit fut une tomate cerise jaune cueillie le 2 juillet dernier.

Bientôt, chaque jour, trois fruits arrivaient à maturité. Et mon plaisir était alors se sortir sur mon balcon, de choisir celles qui étaient parfaitement mures et de les déguster comme si chacune d’elles était hors de prix.

Mais quand tout va bien, une récolte devient exponentielle. Si bien qu’au moment où ces lignes sont écrites, plus d’une dizaine de fruits arrivent à maturité quotidiennement.

Les changements techniques

Cette année, j’ai décidé de traiter mes plantes comme des machines à fruits et non comme des animaux de compagnie capricieux.

Ce qui fait que j’ai impitoyablement taillé mes plants dès qu’ils atteignaient une certaine hauteur.

De plus, dès la fin juillet, j’ai systématiquement retiré les bourgeons de fleurs; ces plants ont été mis en terre au début du mois de mars. Après cinq mois, c’est trop tard pour débuter de nouveaux fruits.

Et surtout, je me suis acheté de l’engrais à tomates.

Wow ! Quelle différence. Mon plant de Minuit de Montréal est comme sur les stéroïdes; au lieu d’un frêle tronc qui s’étire et qui allonge vers le haut, c’est une plante trapue au feuillage compact et qui, à lui seul, me donne autant de fruits que les trois plants de ce cultivar que je cultivais autrefois.

Ceci étant dit, permettez-moi de vous présenter mes variétés.

Présentation des tomates cerises
 


 
La première variété porte des fruits de couleur aubergine et jaune. Ceux-ci atteignent leur maturité par grappes entières plutôt que de fruit en fruit.

Son feuillage est composé de feuilles plates qu’on ne voit presque pas lorsqu’on regarde la plante de profil puisque toutes ses feuilles sont tournées vers le soleil.

Enrobés d’une peau mince, ses fruits sont très légèrement mous à la pression, comme des ballons qu’on n’aurait pas gonflés au maximum. Si bien que cette peau se déchire si on laisse les fruits murir trop longtemps.

En bouche, ces tomates cerises éclatent comme des boules de jus. Leur gout est délicat, peu acide et sucré.
 


 
La deuxième variété porte des fruits orange qui arrivent à maturité les uns après les autres.

Les fruits font fermes, acidulés et extrêmement savoureux. Oubliez les tomates d’épicerie qui goutent le tofu; nous sommes à des années-lumière en matière de saveur.
 

 
La troisième variété donne des fruits d’un jaune légèrement orangé.

Tout aussi fermes, ceux-ci sont moins acides, mais encore plus sucrés. En les croquant, ces fruits provoquent en bouche une explosion de saveurs qui ne rappellent pas du tout la tomate, mais plutôt d’autres fruits (le kiwi et le melon, entre autres).

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 60mm Macro F/2,8
1re photo : 1/200 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 70 mm
2e  photo : 1/125 sec. — F/8,0 — ISO 1000 — 60 mm
3e  photo : 1/125 sec. — F/5,6 — ISO 200 — 60 mm
4e  photo : 1/125 sec. — F/8,0 — ISO 500 — 60 mm
5e  photo : 1/125 sec. — F/8,0 — ISO 1000 — 60 mm

Un commentaire

| Botanique, Nature | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Arsenic : le bof! de la Santé publique à Québec

26 août 2022
Minerai de sulfure d’arsenic

J’adore le journaliste Thomas Gerbet.

C’est lui et son équipe qui ont eu l’idée d’aller mesurer la quantité d’arsenic dans la poussière intérieure de trois maisons et d’une garderie situées à moins d’un kilomètre de la fonderie Horne de la ville de Rouyn-Noranda.

Ils y ont trouvé de l’arsenic à concentration moyenne de 29,2 mg/kg. Dans une maison du quartier montréalais de Rosemont choisie arbitrairement, cette concentration est de 1,8 mg/kg (seize fois moins).

Précisons que faire le ménage fréquemment diminue la quantité de poussière dans une maison, mais ne change pas sa concentration de polluants.

Si on exclut le sable à l’extérieur d’une garderie (changé régulièrement), les analyses ont révélé une concentration moyenne d’arsenic de 75,4 mg/kg dans le sol extérieur.

Au Québec, la norme maximale est de 30 mg/kg pour un terrain résidentiel et de 50 mg/kg pour un terrain industriel. En Ontario, la limite est de 18 mg/kg alors qu’en Alberta, c’est 17 mg/kg pour un terrain résidentiel.

La direction régionale de la Santé publique recommande aux familles de laisser leurs chaussures à l’extérieur de la maison, de passer l’aspirateur régulièrement et de laver les surfaces fréquemment. On leur conseille aussi de fermer les fenêtres les journées très venteuses.


 
Chaque deux à huit ans, les terrains des maisons situées à proximité de la fonderie sont testés par le bureau régional de la Santé publique.

Mais il ne semble pas que Québec ait alloué des budgets pour faire tester l’arsenic à l’intérieur des maisons. Si bien que les tests de Radio-Canada semblent être une primeur.

Toujours au-dessus de tout, le directeur de la Santé publique n’a pas été surpris par l’annonce de ces résultats puisque la poussière dans l’air, selon lui, finit toujours par retomber quelque part…

Donc c’est normal… tout en étant préoccupant.


 
Sur les marchés internationaux, à des prix variant entre huit-mille et dix-mille dollars la tonne, le cours du cuivre atteint des sommets en dix ans. Précisons que cette envolée des prix est antérieure aux sanctions occidentales contre la Russie.

Cela signifie que la minière Glencore, propriétaire de la fonderie Horne, a amplement les moyens de moderniser ses installations vieillissantes de Rouyn-Noranda.

Toutefois, en vertu des traités de libre-échange, on ne peut pas limiter les perspectives d’enrichissement des investisseurs, à moins que cela soit justifié.

En somme, la fonderie Horne ne possède pas un droit acquis à polluer, mais on ne peut limiter la pollution qu’elle cause qu’à la condition de pouvoir démontrer scientifiquement son danger devant les tribunaux du pays.

Or, dans ce cas-ci, la Santé publique est mi-chair mi-poisson. Inquiète, mais pas trop. Soucieuse, oui, évidemment, mais confiante que des demi-mesures pourraient peut-être s’avérer suffisantes.

Si la Santé publique recommandait la fermeture de la fonderie, le gouvernement du Québec serait en meilleure position pour négocier.

Le Dr Luc Boileau n’a pas inventé l’empathie autre que celle qu’il récite du bout des lèvres. Froidement d’accord avec l’augmentation de pollution atmosphérique par le nickel à Limoilou, le voilà tout ponce-pilate quand un gros incinérateur de déchets industriels empoisonne lentement par l’arsenic les habitants de Rouyn-Noranda.

À un salaire de plus d’un quart de million$ par année, les contribuables méritent mieux.

Références :
Des déchets dangereux du monde entier brûlés à la Fonderie Horne
Des poussières contaminées à l’arsenic à l’intérieur d’une garderie et de maisons
Nickel : la science a le dos large
Pour la première fois en dix ans, le cuivre dépasse 10 000 dollars la tonne
Québec exigera de la Fonderie Horne de décontaminer tous les terrains au-delà des normes

Parus depuis :
Québec refuse d’étendre l’échantillonnage à toute la ville (2022-10-31)
Fonderie Horne : une cour d’école couverte de poussières d’arsenic emportées par le vent (2023-05-03)

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 60mm Macro F/2,8 — 1/125 sec. — F/10,0 — ISO 1250 — 60 mm

Laissez un commentaire »

| 2018-202X (années Legault), Politique québécoise, Pollution, Santé | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Glencore et la vie humaine

4 août 2022
Minerai de sulfure d’arsenic

Le Québec est un paradis fiscal pour l’industrie minière; les redevances y sont parmi les plus basses au monde.

Dernièrement, le gouvernement a décidé de hausser de cinq fois la limite maximale de poussière cancérigène de nickel que la minière Glencore pourra soulever lors de ses transbordements au port de Québec.

Cette minière — dont les revenus ont été de 203 milliards de dollars en 2021 — est aussi propriétaire de la mine Horne à Rouyn-Noranda. C’est une des mines les plus polluantes au Canada.

Au cours des cinq dernières années, on y a incinéré plus de 340 000 tonnes de déchets industriels provenant principalement des États-Unis, du Canada, d’Allemagne et de Russie.

En réaction aux études médicales effectuées par le bureau régional de la Santé publique du Québec qui prouvaient que l’arsenic et le cadmium rejetés par la Fonderie Horne étaient la cause d’excès de cancer du poumon à Rouyn-Noranda, les avocats de la minière ont d’abord exigé, sous menace de poursuites, d’avoir accès aux données nominatives de ces études.

En clair, la compagnie voulait les noms et les numéros d’assurance maladie des personnes participantes.

Ce qui lui aurait permis de trouver leurs addresses et de les intimider puisque la minière est le plus important employeur de la région.

Devant le refus de la Santé publique régionale de révéler ces informations confidentielles, la fonderie Horne s’est adressée aux tribunaux où le juge Marc-Aurèle Racicot a dernièrement refusé de donner raison à la minière.

Références :
Des déchets dangereux du monde entier brûlés à la Fonderie Horne
Horacio Arruda a empêché la diffusion de données sur le cancer à Rouyn-Noranda
La Fonderie Horne a tenté d’obtenir l’adresse des enfants contaminés à l’arsenic
Nickel : la science a le dos large
Plan nord : redevances basées sur les profits ou sur la valeur brute ?

Parus depuis :
La Fonderie se bat pour la non-divulgation de documents (2022-08-08)
Des poussières contaminées à l’arsenic à l’intérieur d’une garderie et de maisons (2022-08-24)
Fonderie Horne : Québec a ignoré les alarmes de la santé publique régionale (2022-10-18)
Glencore: London court forces Glencore to pay record £281m for bribery in Africa (2022-11-03)

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 60mm Macro F/2,8 — 1/125 sec. — F/10,0 — ISO 1250 — 60 mm

Laissez un commentaire »

| Économie, Santé | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Davantage de poussière cancérigène sur Québec, grâce à la CAQ

18 décembre 2021
Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Introduction

Après le chrome, le nickel est le plus dur des métaux. Cette dureté, de même que sa résistance à la corrosion, en ont fait un métal de choix pour la fabrication de la monnaie.

De 1922 à 1942, la pièce canadienne de 5 cents était composée à 99 % de nickel. Depuis 2000, elle est en acier (à 94,5 %), seulement plaquée nickel.

La toxicité du nickel

Le nickel est le plus allergisant des métaux; une personne sur huit y est allergique.

Au sujet de ce métal, Wikipédia écrit :

Certains composés de nickel sont des corps dangereux ou très toxiques, par exemple le nickel tétracarbonyle, cancérigène reconnu, présent dans les vapeurs ou fumées.

Même la poussière de nickel ou les diverses poudres de nickel finement divisés, utilisé en catalyse, sont également reconnues cancérigènes, ils provoquent d’abord par contact et à faibles doses chroniques des dermites et des allergies cutanées.

L’inaction libérale

En provenance des gisements du Nord-du-Québec et du Labrador, le minerai brut de nickel transite par le port de Québec avant d’être acheminé à l’Étranger pour y être raffiné. Ce qui crée très peu d’emplois ici.

Pendant des années, le transbordement de minerais au port de Québec soulevait d’importantes quantités de poussières qui se déposaient sur les quartiers populaires de la Basse-Ville.

Puisque tous les ports du Québec sont de compétence constitutionnelle fédérale, les autorités portuaires ignorèrent les plaintes des citoyens et ne prirent aucune mesure destinée à réduire cette pollution. Et, en bon pouvoir colonial, Ottawa refusait d’intervenir.

Les dirigeants du port eurent même l’audace d’interdire l’accès au port aux enquêteurs de la santé publique du Québec.

Toutefois, l’analyse de la poussière — déposée, entre autres, sur les voitures stationnées près du port — avait révélé une teneur élevée en nickel.

Dépourvu de colonne vertébrale face à Ottawa, le gouvernement libéral du Québec préférait fermer les yeux.

La réaction péquiste

En 2013, le gouvernement de Pauline Marois décidait d’agir et de protéger la population à ce sujet.

Son ministre de l’Environnement, Yves-François Blanchet — l’actuel chef du Bloc Québécois au parlement canadien — adoptait une norme maximale de 14 nanogrammes de nickel par mètre cube d’air.

De la même manière que toutes les entreprises de compétence constitutionnelle fédérale doivent respecter les règlements municipaux et les lois du Québec, le règlement péquiste assurait la prépondérance de la santé des citoyens sur l’appât du gain des autorités portuaires nommées par Ottawa.

À l’époque, le ministre Blanchet se vantait d’avoir adopté une des normes les plus sécuritaires au monde.

Mais les temps changent.

L’assouplissement caquiste

Le gouvernement de la Coalition Avenir Québec (CAQ) annonçait hier son intention de hausser de cinq fois la teneur maximale permise de nickel dans l’air. La norme québécoise passerait donc de 14 à 70 nanogrammes par mètre cube.

La raison invoquée par le ministre de l’Environnement est le désir d’harmoniser les normes québécoises à celles en vigueur en Ontario et en Europe, notamment dans les anciennes républiques soviétiques (dont la Russie, deuxième producteur mondial).

En réalité, il s’agit d’un moyen d’augmenter la profitabilité de l’industrie minière aux dépens de la santé des gens de Québec.

Malheureusement, on ne voit pas très bien comment cela devrait générer plus de revenus fiscaux pour le gouvernement québécois puisque l’industrie minière prélève des milliards de dollars de ressources naturelles, mais délocalise presque tous ses profits dans des paradis fiscaux.

Références :
Ingéniosité et résistance – la pièce de 5 cents
Nickel
Norme sur le nickel : le gouvernement « va trouver les citoyens sur son chemin »
Québec durcit le règlement sur la présence de nickel dans l’air

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 60mm Macro F/2,8 — 1/160 sec. — F/8,0 — ISO 200 — 60 mm

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés au prix que nous payons pour appartenir au Canada, veuillez cliquer sur ceci.

Laissez un commentaire »

| 2018-202X (années Legault), le prix du fédéralisme, Politique québécoise, Pollution | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


L’irrésistible beauté du moustique mâle…

6 juillet 2021
Face ventrale d’un moustique mâle


Postscriptum du 4 novembre 2021 : Contrairement à ce que croyais au moment où ce texte a été écrit, l’insecte ci-dessus n’est pas un moustique. Le Chironome plumeux (ou Chironomus plumosus) est un insecte qui ne pique pas. Son nom lui vient des antennes plumeuses du mâle.

Il existe plus de 3 500 variétés de moustiques dont quelques unes piquent l’humain.

En plus d’être une nuisance, celles qui le font constituent le plus important vecteur de pathogènes transmissibles à notre espèce.

On les trouve partout sauf aux pôles terrestres et en Islande. Dès qu’une étendue d’eau (stagnante ou non, selon les espèces) est présente, ils s’y reproduisent.

Contrairement à la femelle, les antennes du mâle sont ramifiées, ce qui leur donne cette allure et ce panache irrésistibles.

La tête, petite, possède deux yeux à facettes. L’appareil buccal est essentiellement constitué d’une longue trompe qui permet à l’insecte de se nourrir de nectar de fleurs (comme les papillons), de sève et de jus de fruits mûrs.

Chez la femelle de certaines espèces, cette trompe sert aussi à piquer et recueillir du sang, essentiel à leur ponte.

C’est au niveau du thorax que s’articulent les six pattes et les ailes.

Contrairement aux papillons qui en ont deux paires, les moustiques n’ont qu’une seule paire d’ailes, toujours longues et étroites. La vitesse de leur vol est en moyenne de trois kilomètres à l’heure.

Pouvant se dilater chez la femelle après la prise de sang, l’abdomen se termine par les organes reproducteurs.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 60mm Macro F/2,8 — 1/125 sec. — F/8,0 — ISO 4000 — 60 mm

2 commentaires

| Insectes, Nature | Mots-clés : | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Les bagues-allonges

10 août 2020

Appelées également tubes d’extension, les bagues-allonges sont des espaceurs qu’on place entre le boitier de l’appareil photographique et son objectif.

Dès qu’un objectif est jumelé à une bague-allonge, il ne peut plus faire de mise au point au-delà de quelques mètres.

À l’opposé, sa distance minimale de mise au point diminue. En s’approchant davantage, on augmente le pouvoir grossissant de l’objectif.

On peut utiliser les bagues-allonges avec n’importe quel objectif. Toutefois, elles accentuent les défauts (optiques et chromatiques) de l’objectif auquel elles sont jumelées.

Voilà pourquoi on les utilise généralement avec des objectifs macros puisque ceux-ci sont à leur meilleur à leur distance minimale de mise au point.

Les bagues-allonges se divisent en deux catégories; celles sans contact électrique et celles avec.

Les bagues-allonges sans contact


 
Généralement offerts en jeu de trois bagues de longueurs différentes, les bagues-allonges sans contact électrique sont des cylindres creux vendus avec deux montures; une pour le boitier (en bas, à gauche) et l’autre pour l’objectif (en bas, à droite).

Compte tenu des deux montures qui leur sont nécessaires, les bagues-allonges sans contact créent une distance variant de 22,5 à 64 mm (selon le nombre de bagues utilisées).

Étant de simples cylindres creux, elles ont l’avantage de pouvoir être combinées à des multiplicateurs de focale.

On les trouve à des prix variant de 12 à 20 $ (7,6 à 12,7 €).

Sans communication électrique entre le boitier et l’objectif, l’appareil est alors incapable de commander la mise au point automatique de l’objectif et d’enregistrer l’EXIF détaillé de la photo.

Les bagues-allonges avec contacts électriques


 
Offerts en jeu de deux bagues — de 10 et de 16 mm — les bagues-allonges avec contacts électriques coutent plus cher; au minimum, de 30 à 40 $ (de 19 à 25 €).

Même si vous n’envisagez pas d’utiliser votre objectif macro autrement qu’en mode manuel, il est à prévoir que des circonstances pourraient vous faire choisir de sacrifier la certitude d’être en mode macro à la facilité de faire de la proxiphotographie en mode automatique.

Proxiphotographie de la face ventrale d’une araignée (la tête en bas)

Pensez à cette araignée que vous aimeriez photographier alors qu’elle se trouve sur une toile qui se balance au vent. En mode manuel, c’est presque impossible de faire la mise au point. Cela se fait en une fraction de seconde lorsqu’on utilise des bagues-allonges avec contacts électriques.

Précisons que les bagues-allonges avec contacts électriques vendues sur eBay sont souvent de mauvaise qualité.

Si la vôtre fait en sorte que votre appareil se comporte de manière bizarre — par exemple, si l’écran arrière articulé s’allume et s’éteint sans raison — c’est que cette bague-allonge est défectueuse.

Parfois, le problème est mineur. Si, par exemple, votre appareil refuse simplement de se placer en mode automatique, il suffit alors de visser plus serré la bague-allonge pour corriger le problème.

Pour être compatible avec un multiplicateur de focale, une bague-allonge doit posséder un diamètre interne suffisamment grand que la saillie du multiplicateur de focale puisse y glisser.

Ce n’est pas de cas de toutes les bagues-allonges. Par exemple, on le peut avec la bague-allonge de 10 mm de Pixco, mais pas avec celle de 16 mm de la même compagnie. Quant à la compagnie Viltrox, sa bague de 10 mm est à peine compatible tandis que sa bague de 16 mm ne l’est pas du tout.

Toutefois, dès qu’une bague de 10 mm a accepté la saillie du multiplicateur de focale, on peut leur ajouter n’importe quelle bague-allonge dont le diamètre interne est trop étroit.

Agrandissements obtenus

Les appareils micro quatre tiers disposent de quatre objectifs macro : le Lumix 30 mm F/2,8, le M.Zuiko 30 mm F/3,5, le PanLeica 45 mm F/2,8, et le M.Zuiko 60 mm F/2,8.

L’agrandissement créé par une bague-allonge varie selon la distance focale (ou longueur focale) de l’objectif utilisé. Plus la distance focale de l’objectif est courte, plus l’effet d’une bague-allonge est prononcé.

On calcule l’effet obtenu à l’aide de la formule suivante :
Pourcentage d’agrandissement = (longueur de la bague-allonge/distance focale de l’objectif) x 100


Agrandissements obtenus

Longueur de la bague-allonge Objectif de 30 mm Objectif de 45 mm Objectif de 60 mm
Bague-allonge de 10 mm + 33,3 % + 22,2 % + 16,6 %
Bague-allonge de 16 mm + 53,3 % + 35,5 % + 26,6 %
Bagues-allonges de 26 mm + 86,6 % + 57,7 % + 43,3 %

Dans le tableau ci-dessus, le pourcentage d’agrandissement est ajouté (et non multiplié).

Pour un objectif de 60 mm, cela signifie que si l’image de l’objet sur le capteur est à 100 % de la taille réelle de cet objet, une bague-allonge de 10 mm fera passer la taille de l’image sur le capteur de 100 % à 116 %.

Toutefois si l’image de l’objet sur le capteur est à 50 % de sa taille réelle, une bague-allonge de 10 mm fera passer la taille de l’image sur le capteur de 50 % à 66 % (50 % + 16 %).

La pièce de 10 cents canadiens possède un diamètre à peine plus grand que la largeur du capteur μ4/3. Photographié de près, tout objet de la taille d’un 10 cents doit remplir complètement la largeur de l’image pour être en mode macro. Sinon, c’est de la proxiphotographie.
 

 
À l’aide de l’objectif M.Zuiko 60 mm mis en mode macro, voici l’augmentation de puissante grossissante obtenue avec différentes bagues-allonges : 10 mm, 16 mm, 26 mm (10 mm + 16 mm) et finalement, le multiplicateur de focale M.Zuiko MC-14 + 36 mm (deux 10 mm + et un 16 mm).

Outil : Calculatrice à agrandissement (en anglais)

Détails techniques de la photo de l’araignée : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 60mm F/2,8 Macro + bague-allonge de 10 mm — 1/125 sec. — F/8,0 — ISO 1000 — 60 mm

Laissez un commentaire »

| Macrophotographie, Photographie | Mots-clés : | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Le danger des microprocesseurs trop rapides et celui de la 5G

24 novembre 2019
Cliquez sur l’image pour l’agrandir

La vitesse excessive des microprocesseurs

La révolution informatique personnelle a été déclenchée par la mise au point de l’IBM-PC, basé sur le microprocesseur Intel 8088. Cet ordinateur et ses clones rendaient l’informatique facile et abordable pour des millions de personnes.

Au départ, l’Intel 8088 possédait une fréquence d’horloge de 4,77 MHz, bientôt porté à 10 MHz.

Incapable de répondre à la demande, la compagnie Intel avait accordé des licences de fabrication à des concurrents qui, en raison de leur petite taille, ne représentaient pas une menace pour elle. Le plus connu d’entre eux était Advanced Micro Devices (AMD).

Afin de s’imposer, AMD mit au point le microprocesseur AM286, parfaitement compatible avec ceux d’Intel. À la différence que sa fréquence d’horloge était de 20 MHz.

Aussitôt, Intel fit courir la rumeur selon laquelle la vitesse de l’AM286 était excessive et que ceux qui achetaient des ordinateurs propulsés par ce microprocesseur risquaient de perdre leurs données.

De nos jours, l’accusation fait sourire puisque les microprocesseurs contemporains sont mille fois plus rapides. Mais à l’époque l’accusation fut prise très au sérieux.

Il faut préciser que les microordinateurs de type IBM-PC fonctionnaient grâce à un système d’exploitation appelé DOS. Créé par Microsoft, le DOS était parfaitement stable, contrairement à Windows™, apparu beaucoup plus tard, qui ne l’a jamais été.

Mais les logiciels qui s’exécutaient grâce au DOS contenaient souvent des bogues. Et quand l’ordinateur plantait, était-ce la faute de l’éditeur du logiciel ou du microordinateur trop rapide ?

Dans le doute, la plupart des entreprises préférèrent acheter des ordinateurs équipés de puces d’Intel.

Et quand Intel mit au point un microprocesseur aussi rapide que celui d’AMD, on cessa de se préoccuper de la vitesse ‘excessive’ des microprocesseurs.

Le danger sanitaire de la 5G

Depuis quelques années, les efforts de la Chine en recherche et développement dépassent ceux des États-Unis.

Selon le World Intellectual Property Indicators 2012, sur les 2 140 000 millions d’inventions dans le monde en 2011, 526 412 venaient de Chine, soit 24,6 % (en comparaison avec 23,5 % de provenance américaine).

Cette première place, la Chine l’a perdue puis regagnée depuis.

En 2015, le nombre de brevets chinois était supérieur au nombre de brevets américains, japonais, coréens et européens réunis.

Dans le domaine précis de la téléphonie 5G, la Chine est en avance sur les États-Unis.

Aussi ne doit-on pas se surprendre de lire des nouvelles au sujet des graves dangers de la 5G pour la santé.

En réalité, les ondes électromagnétiques utilisées par la 5G sont des fréquences radio non ionisantes.

La controverse au sujet de la dangerosité les ondes électromagnétiques remonte à la découverte des dangers des rayons X (qui sont des ondes électromagnétiques ionisantes), qu’on a longtemps cru inoffensifs.

En dépit du fait qu’on peut trouver facilement sur l’internet de nombreux textes qui alertent leurs lecteurs des dangers de la 5G, la science est formelle; les ondes électromagnétiques non ionisantes sont normalement inoffensives.

Mais supposons que la science actuelle ait tort. Si les risques sanitaires des télécommunications existent, il faut bannir toute transmission téléphonique et télévisuelle par le biais des airs. Il faut revenir aux poteaux de téléphone et interdire l’internet par modem (donc, interdire le Wi-Fi).

Ne crier au loup que pour la 5G, cela fait partie de la propagande américaine. Dès que les Américains auront comblé leur retard face à la Chine, on n’en entendra plus parler.

Quant au risque que la Chine puisse développer un vaste réseau d’espionnage grâce au 5G, c’est une autre histoire.

L’espionnage par la 5G

Il y a quelques jours, à l’occasion du 11e Forum sur la sécurité internationale tenu à Halifax, les États-Unis menaçaient le Canada de le priver d’informations stratégiques si celui-ci laisse le géant chinois Huawei contribuer à son réseau de télécommunication 5G.

Ce qui est en cause ici, ce ne sont pas les tours de relais que nécessite la transmission de la téléphonie 5G, mais les serveurs sur lesquels transitera l’information.

Il ne fait aucun doute qu’un réseau téléphonique basé sur du matériel chinois permettrait à la Chine d’espionner toutes les communications qui y transiteront.

Mais le choix auquel nous sommes confrontés n’est pas entre deux alternatives, soit entre être espionnés par la Chine ou ne pas l’être. Le choix, c’est d’être espionnés par la Chine, par les États-Unis ou par les deux.

Or, de toute évidence, nous le serons par les deux, qu’on le veuille ou non.

Depuis les révélations d’Edward Snowden, nous possédons la preuve que les gouvernements anglo-saxons — États-Unis, Grande-Bretagne, Canada, Australie et Nouvelle-Zélande — ont mis au point un vaste réseau d’espionnage qui épie tous les appels téléphoniques, courriels et textos échangés sur terre. Un réseau auquel contribuent Google, Facebook, Microsoft, Yahoo, Skype, YouTube, et Apple.

Bref, les États-Unis accusent la Chine de vouloir faire avec la 5G ce qu’eux font déjà depuis des années par tous les moyens dont ils disposent.

Oussama ben Laden aurait été assassiné bien avant s’il avait eu l’imprudence de se promener avec un téléphone multifonctionnel (peu importe la marque).

Grâce à la géolocalisation de ces appareils, on peut suivre tous nos déplacements en temps réel. Or, de plus en plus, le téléphone sert à des activités courantes comme commander un taxi (ubérisé ou non), louer une trottinette ou un vélo électrique, profiter d’aubaines à l’épicerie, savoir quand passe le prochain autobus, etc.

En quand on oublie son téléphone à la maison, les caméras de surveillance seront bientôt couplées avec des logiciels de reconnaissance faciale (souhaités par nos forces policières) qui permettront de suivre nos moindres déplacements en ville.

Grâce aux révélations que nous faisons volontairement sur nos médias sociaux, on peut savoir le type de vie qu’on mène.

Quant au profil de nos opinions politiques, nous n’avons plus besoin de les exprimer. Il suffit de cliquer ‘J’aime’ à la lecture d’un texte publié par un quotidien comme Le Devoir pour que Facebook le sache et le gouvernement américain soit en mesure de l’apprendre.

Quant à l’intimité de notre vie privée, il faut savoir que les géants américains de l’internet font la promotion d’ententes de services destinées à donner à des compagnies comme Google accès à l’intégralité des dossiers médicaux (y compris les données nominatives) détenus par des fournisseurs de soins de santé partenaires.

Bref, on peut tenter de nous alerter du danger que représente le fait que les Chinois sachent tout de nous. Au point où nous en sommes rendus, est-ce que ça change vraiment quelque chose ?

Références :
Chine ou États-Unis, lequel est plus dangereux ?
Effet des rayonnements électromagnétiques sur la santé
Frontière américaine: passeport et mots de passe, SVP!
Le Canada mettrait en péril certaines alliances en faisant affaire avec Huawei
Le projet ‘Rossignol’ de Google
Scientists warn of potential serious health effects of 5G

Parus depuis :
Le FBI fait une mise en garde sur les dangers liés aux télévisions intelligentes (2019-12-02)
Huawei decision is a sensible compromise but could still anger US (2020-01-28)
5G confirmed safe by radiation watchdog (2020-03-16)

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 60mm Macro F/2,8 — 1/25 sec. — F/16,0 — ISO 6400 — 60 mm

Laissez un commentaire »

| Informatique, Sécurité | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Histoire de chenille (2e partie)

20 mai 2018

Une deuxième mue

Chenille au jour No 12

Ce jeûne mystérieux — qui dure depuis trente-trois heures — trouve son explication vers 16h.

La chenille a procédé à une autre transformation physique; elle vient de prendre l’aspect chimérique d’un serpent vert à tête de canard.

Ce bec aplati, ce front orné de cercles noirs et ces grands yeux de chaque côté de la tête ne sont là que pour impressionner n’importe quelle petite bête qui se trouverait sur son chemin.

En réalité, le menton rond et poilu sous le ‘bec’, ce sont ses yeux. Sa mâchoire est cachée dans l’ombre. Tout le reste est une parure.

L’ensemble du corps est marbré de vert, de jaune et de blanc. Vue de loin, la chenille ressemble à une fiente d’oiseau.

À cause de l’immense bosse qu’elle porte sur le dos, la chenille ne peut plus relever la tête. Elle est condamnée à manger et à laisser un fil de soie partout où elle passe. Un fil de soie qui lui permettra de retrouver son chemin lors de fringales nocturnes.

Mais pour l’instant, son jeûne se poursuivra jusqu’au lendemain matin.

Chenille au jour No 13

Tôt le treizième jour, la chenille a faim. Très faim. Elle se retourne et mange son ancienne peau de bovidé biscornu. Puis dévore deux feuilles dans l’avant-midi. Une troisième suivra en après-midi. Le tout espacé de longues pauses digestives.

Et pendant que je travaille tard le soir sur mon ordinateur, je suis rassuré d’entendre aux demi-heures le tic sonore des déjections qui tombent dans la boite de conserve qui sert à les accumuler.

À midi le quatorzième jour, j’en compte cinquante-trois. Sur ma balance électronique, elles totalisent entre 0,2 et 0,3 gramme, soit environ cinq milligrammes par crotte.

Au début de la nuit qui suit, je la surprends à aller et venir, la mine basse, le long de la branche qu’elle a dégarnie. Je décide de la relocaliser sur la plus longue branche saine, là où se trouvent en abondance les feuilles les plus grandes et les plus appétissantes.

Appétit au jour No 15

Au quinzième jour, la chenille atteint une longueur de cinq centimètres, soit la longueur du corps d’un papillon de grandeur moyenne.

Son appétit est devenu gargantuesque. Une feuille qui, hachée, ferait la moitié d’elle est dévorée en quarante minutes. Or elle en mange trois par jour.

Selon la documentation, cette chenille devrait former une chrysalide entre le quinzième (aujourd’hui) et le vingt-sixième jour. Or au rythme de trois feuilles par jour, je commence à craindre de manquer de feuilles saines.

À midi, elle a laissé soixante-douze crottes.

Au début d’après-midi, je fais aérer la pièce puisque je me rends compte que la chenille pue.

Ce n’est pas l’odeur de ses excréments puisque lorsque je les compte, j’ai le nez dans l’ouverture du contenant où elles s’accumulent. Grosses comme des grains de poivre noir, elles sont inodores.

Aujourd’hui il fait plus chaud que d’habitude. Peut-être pour cette raison, le corps de la chenille dégage une subtile odeur rance, légèrement désagréable.

Chenille au jour No 16

Depuis quelque temps, elle mange en début et en fin de journée et demeure immobile, toute dodue, une bonne partie du jour. En raison de sa taille, son déguisement de fiente d’oiseau ne suffirait plus à la protéger; tout déplacement attirerait l’attention de prédateurs. Donc, elle se tient tranquille.

À midi, elle a éliminé soixante-deux crottes d’environ neuf milligrammes chacune. Presque le double de leur poids d’il y a deux jours.

En après-midi, en se reposant, la chenille est prise de légers spasmes, comme si elle avait la toux.

Au dix-septième jour, son appétit demeure insatiable.

Ce qui est nouveau, c’est qu’elle se déplace beaucoup. Elle brule les calories à arpenter les branches de l’oranger. Aucun coin ne l’effraie, même les branches les plus anciennes, donc les plus toxiques. Cette mobilité fait en sorte que toute intervention de ma part serait vaine.

Déjections de la chenille

Au début de la nuit précédant le dix-huitième jour, je note un liquide verdâtre au fond du récipient où s’accumulent ses matières fécales. L’une d’elles s’est émiettée en tombant en une multitude de débris végétaux.

Serait-ce de la diarrhée ? Peu importe la cause (bactérienne ou virale), comment l’aurait-elle attrapée ?

Par contre, si c’est un effet toxique (une feuille recouverte d’insecticide grignotée par mégarde), il est trop tard pour agir.

Le lendemain matin, la chenille s’apprête à vivre une des transformations les plus importantes de sa vie; sa métamorphose en chrysalide.

Ce stade transitoire entre la chenille et le papillon devrait durer, selon la température ambiante, entre huit et dix-neuf jours.

Parce qu’elle vivra tout ce temps complètement scellée dans une nouvelle peau, le tube digestif de la nymphe ne peut être le site de macération bactérienne.

D’où les spasmes observés le seizième jour et leur résultat; la vidange complète de l’intestin au début de cette nuit.

Voilà l’explication.

De toute évidence, cette modeste chenille, comme nous, est le résultat de millions d’années d’évolution.

La suite de cette histoire :
Histoire de chenille (3e et dernière partie)
Histoire de chenille (épilogue)

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 60mm Macro F/2,8
1re photo : 1/125 sec. — F/9,0 — ISO 800 — 60 mm
2e  photo : 1/125 sec. — F/11,0 — ISO 1000 — 60 mm
3e  photo : 1/125 sec. — F/5,6 — ISO 2000 — 60 mm
4e  photo : 1/125 sec. — F/2,9 — ISO 4000 — 60 mm

Laissez un commentaire »

| Entomologie, Histoire de chenille, Nature | Mots-clés : | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel