L’enseignement universitaire dans la bande de Gaza

Publié le 23 avril 2024 | Temps de lecture : 3 minutes

Malgré la séparation territoriale entre la bande de Gaza et la Cisjordanie — la première gouvernée par le Hamas et la seconde par l’Autorité palestinienne — les étudiants universitaires palestiniens passent les mêmes examens, élaborés en Cisjordanie par le ministère de l’Éducation.

En raison de la situation dans la bande de Gaza, ce ministère a décidé cette année d’annuler la tenue des examens du baccalauréat dans toute la Palestine.

La population palestinienne est la plus instruite du Proche-Orient (en excluant Israël). Peuplée de 2,3 millions d’habitants, la bande de Gaza compte sept universités, dont une seule est publique. Les autres sont financées par des fonds privés.

Au sein de la population palestinienne, l’importance de l’éducation fait consensus; à leurs yeux, c’est la seule manière de sortir de la misère.

En économisant au maximum leurs faibles revenus, les parents palestiniens amassent les sommes considérables qui sont nécessaires pour faire instruire éventuellement leurs enfants. Par exemple, les sept années du cours de médecine représentent un déboursé total d’environ 90 000$, tout compris.

Motivés par leurs parents, plus des trois quarts des jeunes Palestiniens font des études universitaires. Et contrairement à ce qu’on pourrait penser, cela n’est pas réservé qu’aux jeunes hommes. Sur les campus, les universitaires sont à 52,5 % des hommes et à 47,5 %, des femmes.

Grâce aux contacts que possèdent les professeurs, l’étudiant talentueux a de bonnes chances de se voir proposer une bourse pour partir à l’Étranger.

Or les membres de la diaspora palestinienne, conscients des sacrifices consentis par leurs parents, n’hésitent pas à leur transférer de l’argent pour les remercier.

Ces transferts sont des millions de dollars investis dans l’économie de Gaza.

Malheureusement, à l’heure actuelle, la plupart des écoles et des universités de la bande de Gaza ont été partiellement ou entièrement détruites depuis la réplique israélienne à l’attaque du Hamas.

En principe, le bombardement d’une maison d’enseignement est un crime de guerre… sauf si la puissance ennemie possède des raisons sérieuses de croire que l’établissement scolaire sert de paravent à des activités militaires. Or justement, Israël prétend posséder de telles preuves.

Voilà pourquoi ce pays a rendu inopérantes toutes les maisons d’enseignement de la bande de Gaza.

C’est d’ailleurs pour cette même raison qu’Israël a également aplani au bulldozeur la moitié des cimetières gazaouis, mélangeant les ossements des uns et des autres, puisque le Hamas y cachait des centres de commandement militaire entre les tombes, parait-il…

Références :
« Comme tous les pouvoirs coloniaux, Israël ne veut pas d’une société éduquée »
Enquête vidéo : comment Israël détruit les cimetières de Gaza
Moins de diplômés universitaires au Québec qu’ailleurs au pays
The Palestinian Diaspora and the State-Building Process
Université en Palestine

Parus depuis :
‘The war has stolen our future’: Gaza children begin second school year without education (2024-09-15)
Israel war on Gaza live: Over 11,000 students killed in Gaza, West Bank (2024-09-17)

Complément de lecture :
« Je vais vous parler de notre vie sous la tente, et de celle des milliers de gens qui nous entourent » (2024-06-10)

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4 commentaires à L’enseignement universitaire dans la bande de Gaza

  1. André joyal dit :

    L’universitaire que je suis est tout étonné d’apprendre ce qu’affirme cette chronique.

    • Jean-Pierre Martel dit :

      En Occident, ce que nous voyons généralement des habitants de la bande de Gaza, c’est un sous-prolétariat affamé. Et, en raison de la pénurie actuelle d’eau, des gens tellement sales qu’on hésiterait à les accueillir chez soi.

      Mon texte vise à leur donner un peu de dignité humaine.

      Interviewé par Radio-Canada, Tariq-M. Haddad est ce médecin d’origine palestinienne qui a refusé récemment une invitation de rencontrer le secrétaire d’État américain, M. Antony Blinken.

      Même si la formation universitaire de ce cardiologue a été effectuée aux États-Unis, il nous présente, dans cette entrevue, la proportion importante des membres adultes de sa famille qui, dans la bande de Gaza, y ont fait des études supérieures.

      Son témoignage est une illustration concrète de mon propos.

      Références :
      No, Secretary Blinken
      Un cardiologue palestinien qui en veut aux États-Unis (vidéo)

  2. Marsolais dit :

    Bonjour Jean-Pierre,
    Merci pour tes textes toujours fort intéressants !
    « Malgré la séparation territoriale entre la bande de Gaza et la Cisjordanie — la première dirigée par l’Autorité palestinienne et la seconde par le Hamas — etc.» 
    Ce ne serait pas le contraire ?
    Je salue le courage et la droiture du Dr Haddad.
    Merci et bonne journée, 🙋🏻‍♀️

    • Jean-Pierre Martel dit :

      Ah, madame Marsolais, que ferais-je sans vous ?

      Vous avez tout à fait raison. Je viens de corriger mon erreur.

      Merci mille fois.

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