Covid-19 : la sous-estimation des cas de contagion par le variant Delta

Publié le 15 septembre 2021 | Temps de lecture : 4 minutes

Introduction

Ces jours-ci, il est fréquent d’entendre dire que depuis l’apparition du variant Delta, la pandémie au Covid-19 est devenue une pandémie des non-vaccinés. C’est ce que j’ai moi-même écrit à deux reprises cet été.

En réalité, il y a deux pandémies au Covid-19; la visible et celle qu’on ne voit pas.

La visible, c’est celle qu’on observe aux soins intensifs de nos hôpitaux; dans presque tous les cas, elle affecte des non-vaccinés.

L’invisible est celle qui n’apparait pas dans les statistiques officielles. Elle affecte les personnes complètement vaccinées.

La partie immergée de l’iceberg

L’immunisation créée par les vaccins protège contre les effets graves du variant Delta. Et ce, aussi bien que ces vaccins protégeaient contre les effets graves de son ancêtre, le Covid-19 ‘classique’.

Contre les effets légers de cet ancêtre, la protection offerte par les vaccins de Pfizer ou de Moderna était d’environ 94 %. Ce n’est plus vrai avec le variant Delta.

Un grand nombre de personnes complètement vaccinées attrapent quand même le variant Delta. L’étude de Cape Cod suggérait même que les non-vaccinés attrapaient le variant Delta aussi facilement que les personnes non vaccinées.

La majorité des personnes complètement vaccinées qui sont atteintes par le variant Delta semblent éprouver des symptômes encore plus légers que ceux ressentis lors d’une grippe saisonnière. Et ce, en raison de la protection partielle de la vaccination.

Si bien que des tests aléatoires effectués entre le 20 aout et le 1er septembre 2021 ont révélé que 64 % des Québécois infectés (ou qui ont été en contact avec des personnes atteintes) ne jugent même pas nécessaire de se faire tester.

L’abolition des cliniques de dépistage

Au début de la pandémie, la Santé publique du Québec avait créé des cliniques de dépistage. Ces cliniques constituaient une barrière visant à protéger les omnipraticiens de la contamination par la pandémie.

À l’époque où celle-ci suscitait les plus vives inquiétudes, les personnes qui craignaient avoir contracté le Covid-19 et qui téléphonaient à leur médecin de famille étaient référées à une de ces cliniques.

Et c’est par leur intermédiaire qu’on pouvait établir le nombre de cas de Covid-19 au Québec, exception faite de ceux, beaucoup plus graves, qu’on découvrait à l’admission dans les hôpitaux.

Depuis que les médecins sont presque tous vaccinés, on a aboli les cliniques de dépistage.

En raison du sentiment justifié de protection que confère la vaccination, un grand nombre de personnes atteintes par des symptômes légers suggérant une infection au Covid-19 hésitent à déranger leur médecin de famille.

Si bien que le nombre officiel de cas est encore moins fiable qu’il l’était.

Pour dresser un tableau juste de l’état de la contagion par le variant Delta, il est devenu essentiel d’effectuer systématiquement des tests aléatoires.

Pour ce faire, on n’a pas besoin de tester grand nombre de personnes; quelques centaines de sujets suffisent pour obtenir un portrait global de l’ensemble du Québec. L’important est que l’échantillon soit représentatif.

Références :
COVID-19: les 2/3 des Québécois ne se font pas tester même s’ils le devraient
Effectiveness of Covid-19 Vaccines against the B.1.617.2 (Delta) Variant
Le variant Delta ou l’accélération de la vague

Paru depuis :
Québec, nous avons un problème… de dépistage (2021-10-04)

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