Covid-19 : La bataille sanitaire de Hong Kong

Publié le 11 septembre 2020 | Temps de lecture : 3 minutes
Billet de dix dollars de Hong Kong

L’agitation politique

Hong Kong possède son gouvernement et ses tribunaux, tous deux sous la tutelle de Beijing. De plus, cette région administrative semi-autonome possède sa propre monnaie et un grand nombre d’institutions héritées de l’époque coloniale.

Le Traité de rétrocession de Hong Kong, conclu en 1997 entre la Grande-Bretagne et la Chine, fait office de constitution.

Son article 23 stipule :

La Région administrative spéciale de Hong Kong promulguera ses propres lois interdisant tout acte de trahison, de sécession, de sédition, de subversion contre le gouvernement populaire central, ou de vol de secrets d’État, afin d’interdire aux organisations ou organes politiques étrangers de mener des activités politiques dans la Région, et d’interdire à ces organisations ou organes politiques d’établir des liens avec des organisations ou organes politiques étrangers.

Jusqu’ici, Beijing n’a accordé à Hong Kong que l’autonomie limitée garantie par le Traité de rétrocession.

L’inquiétude de la population quant à son autonomie réelle est aggravée par les États-Unis.

Par le biais de son ambassade et d’organisations non gouvernementales, Washington tente d’exacerber l’agitation sociale à Hong Kong… tout comme certains pays hostiles à Washington font l’inverse en suscitant, par le biais des médias sociaux, des affrontements au sein du peuple américain.

C’est ainsi que, sous influence américaine, les forces prodémocratiques de Hong Kong sont devenues pro-indépendantistes — ce qu’interdit la Constitution d’Hong Kong — provoquant un durcissement de la répression chinoise.

La pandémie, une occasion

Au début du mois de juillet, le bilan de la pandémie à Hong Kong était de 0,9 mort par million d’habitants (mpm). Un mois plus tard, ce bilan avait quintuplé à 4,5 mpm. Pour atteindre finalement 12,0 mpm le 1er septembre.

Cette résurgence de la pandémie est une occasion pour Beijing de montrer aux Hongkongais les avantages de vivre sous l’autorité d’un gouvernement puissant, capable de déployer des moyens inouïs quant il s’agit de protéger la population.

C’est ainsi qu’on a annoncé à la fin du mois dernier, l’ouverture de 141 centres de dépistage, la création d’une centaine de laboratoires d’analyse et l’embauche de trois-mille employés mandatés pour trouver les personnes atteintes et débusquer leurs contacts.

Dans cette région administrative de 7,5 millions d’habitants (donc un peu moins peuplée que le Québec), on a annoncé qu’un demi-million de tests salivaires seront effectués quotidiennement.

Sous influence américaine, les opposants ont aussitôt fait courir la rumeur que cet exercice de dépistage était une façade pour collecter l’ADN de tous les Hongkongais à des fins de surveillance policière et de répression politique.

Ce qui n’a pas empêché 1,2 million de Hongkongais de passer volontairement le test dès la première semaine qui a suivi cette annonce.

Références :
Campagne de dépistage massive à Hong Kong
Coronavirus à Hong-Kong : surveillance resserrée des résidents
Coup d’État législatif
Defending Rule of Law and Freedom in Hong Kong
Hong Kong: la campagne de dépistage plombée par la méfiance envers Pékin

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