Covid-19 : l’exemple préliminaire de l’université Colgate

Publié le 8 septembre 2020 | Temps de lecture : 5 minutes

Introduction

Située dans l’État de New York, l’université Colgate est une institution privée qui accueille à peu près trois-mille étudiants.

En moyenne, il en coute vingt-six-mille dollars par année pour y étudier. Le quart des demandes d’inscription sont acceptées et le taux de réussite est d’environ 90 %.

Les mesures mises en place pour éviter une éclosion de Covid-19 ont couté quatre-millions de dollars.

L’immense majorité des étudiants ont préféré être en classe : ils le pouvaient à plusieurs conditions.

Le test en préadmission

Préalablement à la réouverture du campus, les étudiants, les professeurs et le personnel de soutien ont reçu par la poste un nécessaire destiné à tester la présence de Covid-19 dans leur salive. Le résultat de ces tests s’obtient le jour même.

Ils devaient retourner leur plaquette à l’université dans les plus brefs délais.

Sur les 866 employés, quatre se sont avérés positifs. Et sur les 2 219 étudiants, il y eut huit cas positifs.

Ce premier test visait à mesurer l’état de la contamination avant la réouverture du campus. Ce taux s’est avéré être de 0,4 %, soit la moitié du taux qui prévaut actuellement dans l’État de New York.

Cette différence s’explique par le milieu socioéconomique aisé des étudiants, moins atteint que l’ensemble de la population de l’État.

Deux autres tests et quarantaine généralisée

Dans la seule journée du 26 aout (le deuxième jour de la rentrée), mille étudiants ont été testés. C’est plus du tiers de tous les étudiants qui ont choisi d’étudier sur le campus.

En plus d’être soumis à un deuxième test salivaire, tous ont été mis en quarantaine pour dix-sept jours. L’université a même acheté un hôtel pour accommoder tout le monde. Ce qui explique le cout des mesures adoptées.

Au cours de la quarantaine, les cours se donnent en ligne (filmés en temps réel) et sont disponibles sur l’intranet de l’université.

Les repas sont servis aux chambres. Ils fournissent entre 2 700 et 3 000 calories par jour.

Le recteur lui-même dirige son institution de sa chambrette située dans une des résidences étudiantes du campus.

En respectant une distance sanitaire de deux mètres et en portant un masque, les étudiants peuvent sortir à l’extérieur deux fois par jour dans des zones désignées.

Il est à noter que les masques à valve ont été bannis. Leur valve ferme à l’inspiration, favorisant la filtration de l’air inhalé. Mais elle s’ouvre à l’expiration, ce qui n’empêche pas le porteur de disperser ses gouttelettes respiratoires et de contaminer les autres.

En raison d’une fête clandestine qui s’est déroulée le deuxième jour de la rentrée — imprudemment tenue à la résidence et sur l’étage où se trouvait le recteur — douze élèves ont été expulsés du campus. Toutefois, ils peuvent suivre les cours à partir de chez eux.

La première semaine du confinement, la présence de matériel génétique du virus a été mesurée dans les eaux usées (c’est-à-dire dans les égouts) de chacune des résidences afin d’y localiser toute éclosion possible.

Si tel avait été le cas, les étudiants de la résidence auraient été testés spécifiquement.

Entre le 7e et le 10e jour de la quarantaine, on a dû passer un troisième test salivaire. Chaque cas positif a fait l’objet d’une recherche de contacts.

Dans quelques jours, la quarantaine sera levée. À partir de ce moment, six pour cent des étudiants et des employés, choisis aléatoirement, seront testés à chaque jour.

Résultats préliminaires

L’évolution de la situation est publiée quotidiennement.

On y apprend que depuis la rentrée, le nombre de cas positifs s’est maintenu parmi les étudiants. Il n’y a plus aucun nouveau cas parmi les employés, dont les professeurs.

Du 22 aout au 7 septembre, le taux de positivité est passé de 0,4 % à 0,5 %, en dépit d’un pic de 22 nouveaux cas chez les étudiants observé le 27 aout (qui a brièvement fait passer le taux de contagion à 0,8 %).

Le nombre de tests effectués se maintient à environ 376 par jour.

Conclusion

Alors que se multiplient les cas de campus universitaires qu’on doit fermer aussitôt leur réouverture en raison d’éclosions majeures de Covid-19, l’université Colgate a échappé à ce phénomène.

Mais il s’agit là d’une situation artificielle; on ne va pas à l’université pour y étudier dans une chambrette.

C’est le retour à la normale, prévu dans quelques jours, qui permettra de tirer une conclusion définitive de l’expérience tentée par l’université Colgate.

C’est à suivre…

Références :
Colgate University
Colgate University students – and president – lock down for 2 weeks to start semester
Health Analytics Dashboard
Reportage télévisé (en anglais)

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