Le néo-racisme multiculturel du NPD

Publié le 10 juin 2020 | Temps de lecture : 4 minutes

C’est en 2004 qu’on a fait la preuve scientifique que les races n’existent pas.

Depuis le séquençage du génome humain cette année-là, on sait qu’un ‘Blanc’ typique et un Noir ‘pure race’ ont en commun entre 99,5% et 99,9% de leurs chromosomes. Or cette proportion est la même entre deux membres d’une même ‘race’.

Le racisme ne consiste pas à distinguer des différences de pigmentation de la peau entre deux personnes, mais à y attacher une importance démesurée.

Les États-Unis trainent un lourd passé de ségrégation raciale dont ils n’arrivent pas à se libérer. Même quand ses citoyens croient lutter contre le racisme, ils perpétuent involontairement cette importance démesurée.

Alors on ne parle pas de race, mais de personnes ‘racisées’, ce qui revient au même.

Dans ce pays, il n’est pas étonnant qu’on ait senti le besoin de colliger des données relatives aux taux d’infection et de mortalité au Covid-19 selon la ‘race’. Ces données ont révélé, sans surprise, que les personnes considérées comme ‘Noires’ étaient davantage victimes du Covid-19.

Pour un suprémaciste blanc, quelle aubaine; à ses yeux, c’est la preuve de la robustesse de la ‘race blanche’. En somme, de sa supériorité.

Lorsqu’on est persuadé que la vulnérabilité aux infections dépend de caractéristiques physiques inhérentes à l’individu, on est probablement moins motivé à entreprendre la lutte contre les inégalités sociales, cause véritable des taux d’infection différents.

Au Québec, l’Institut national de Santé publique ne compile pas de données en fonction des ‘races’ ni des origines ethniques.

Lorsqu’on lance une campagne de sensibilisation dans l’arrondissement de Montréal-Nord, on ne le fait pas parce qu’on y trouve des ‘Noirs’, mais parce que le nombre de cas y est plus élevé qu’ailleurs.

Et les masques qu’on y distribue gratuitement ne sont pas donnés exclusivement aux minorités ‘visibles’, mais à tous puisque la contagion affecte tous les pauvres du quartier, peu importe la pigmentation de leur peau.

Certains ne le voient pas ainsi. Le député néo-démocrate Matthew Green souhaite que le gouvernement fédéral force les provinces à colliger des données au sujet des décès au Covid-19 dans les ‘communautés racialisées’ (sic).

Concrètement, en remplissant le questionnaire, l’employé de la Santé publique devrait évaluer quel choix de réponses raciales définit le mieux la personne devant lui ou, si c’est cette dernière qui répond elle-même, elle devra préciser à quelle race elle appartient.

Bref, on entretient le concept de la race.

Le député Matthew Green devrait se mêler de ses affaires et éviter de nous forcer à adhérer au néo-racisme multiculturel de sa formation politique.

Dans les milieux défavorisés, la promiscuité est plus grande que dans des milieux aisés.

La raison en est simple; les personnes riches ont les moyens d’habiter une résidence spacieuse alors que les gens pauvres ont tendance à louer des appartements trop petits parce qu’ils n’ont pas les moyens d’en louer de plus grands.

Si on devait colliger des données au sujet du taux d’infection au Covid-19 selon les milieux socio-économiques, on découvrirait que la pandémie fait davantage de victimes au sein des milieux défavorisés.

Peut-on croire sérieusement qu’une personne à la peau foncée qui habite une luxueuse maison à Outremont est plus à risque d’attraper le Covid-19 que son voisin à la peau claire ? Ou à l’inverse, que deux mendiants au centre-ville de Montréal ont des risques différents d’être atteints de la pandémie selon la couleur de leur peau ?

Colliger des données selon les ‘communautés racialisées’ favorise les stéréotypes. Par exemple, que les ‘Noirs’ ou les ‘Latinos’ sont plus contagieux (donc plus dangereux) que les autres.

Je n’arrive pas à comprendre comment les milieux qui se disent de gauche peuvent être à ce point aveugles pour ne pas réaliser que le multiculturalisme est le nouveau visage du racisme anglo-saxon.

Références :
Appropriation culturelle et racisme anglo-saxon
COVID-19 : les provinces devraient-elles colliger des données sur l’ethnicité?
L’invention des races humaines
Plaidoyer pour recueillir les données sur la COVID-19 liées à l’ethnicité

Complément de lecture :
Des organisations « pas suffisamment noires » écartées d’un programme fédéral (2021-01-16)

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Un commentaire à Le néo-racisme multiculturel du NPD

  1. Lloyd Freitag dit :

    Merci. Je ne connaissais pas le verbe « colliger ».

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