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C’est en aout 2015 que j’assistais pour la première fois à un défilé montréalais de la fierté gaie.
Il y a moins de deux semaines, le Bloc québécois invitait les dirigeants péquistes des différentes circonscriptions à se joindre à lui. Non pas en tant que spectateurs, mais parmi les participants qui déambulent sur la rue.
Nous étions invités à porter du violet, la couleur-thème du défilé de cette année.
Du violet. Pour l’amour du Ciel, qui s’habille en violet ?
J’ai eu beau ouvrir tous mes placards, je n’y trouvai pas un seul vêtement de cette couleur. Même mes chemises les plus extravagantes ont de tout sauf du violet.
Il faut dire que depuis toujours, j’évite les modes vestimentaires où triomphent les couleurs ‘ecclésiastiques’ (violet, pourpre et mauve). Ces modes ne durent jamais longtemps.
Je les évite en dépit du fait qu’enfant, mon rêve était de devenir pape.
Être coiffé de la tiare papale à trois étages ornée de diamants, habillé d’une chasuble cousue de fils d’or, et porter au doigt une gigantesque bague incrustée de pierres précieuses exerçait sur moi, enfant, un attrait irrésistible.
Et j’imaginais tous ces gens, ces dignitaires et ces chefs d’État qui, après m’avoir baisé les mains, s’adressent à moi en m’appelant ‘Votre Monticule’ ou quelque chose du genre.
Mais le pape ne s’habille pas en violet. Même durant le carême. Seulement les évêques, les archevêques et les cardinaux. En somme, à mes yeux, c’était une couleur de subalterne.
Voilà pourquoi, le violet ne m’a jamais intéressé.
Mais j’ai un tiroir, difficile d’accès, où je mets de vieilles cravates que j’ai honte de porter. En fouillant parmi ces vieilleries — Eureka ! — j’y trouvai une cravate violette.
Le Bloc québécois nous avait donné rendez-vous à la Place du Canada, un lieu bien sinistre pour un parti indépendantiste.
Déambuler au milieu du boulevard René-Lévesque, acclamé par 300 000 personnes qui vous sourient et vous prennent en photo, est une expérience grisante que je recommande à tous les déprimés de la terre.
Rien n’est meilleur pour le moral, quoi qu’en dise la Compagnie créole.
En déambulant sur la rue, on voit du monde partout; sur les marches des entrées, sur les balcons et même sur le toit des édifices. Parfois très légèrement vêtus, des gens vous regardent, émerveillés, comme si un charisme irrésistible émanait de vous.
Bref, j’ai bien aimé.
Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif PanLeica 8-18mm
1re photo : 1/400 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 8 mm
2e photo : 1/500 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 18 mm
3e photo : 1/500 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 18 mm
Salut Jean-Pierre!
Ton texte, je ne peux m’empêcher de te l’avouer, m’a bien fait rire! L’angle de son développement montre clairement notre héritage judéo-chrétien, n’est-ce pas?
Surtout que j’ignorais complètement ton « papal » rêve d’enfant! Pourtant, c’est moi qui portait la « robe noire » ─ et la barette! ─ lors de ma première communion…! (photo ci-dessus).
Papa avait fabriqué l’autel, et maman la soutane et le ceinturon. La barette venait, je crois, des sœurs de la Providence.
Encore une fois bravo pour ta verve « littéraire »!
Et merci pour ta solidarité!
Comme toujours, un texte bien rédigé, intéressant et cette fois-ci, plutôt amusant!
Quelle drôle d’idée pour les chefs politiques d’inviter la population à un tel événement! Serait-ce pour démontrer qu’ils aiment s’amuser, qu’ils sont amis avec tous ou je ne sais quoi?
J’adore vos articles!
Merci M. Ouellette et Mme Ouellet.
Permettez-moi de compléter le récit de mes ‘ambitions papales’.
Lorsque j’étais à la petite école, nous recevions, la visite annuelle de Monsieur l’Inspecteur. Ce dernier était un clerc de Saint-Viateur.
Cette visite était un moment solennel et très important.
Il prenait place debout devant la table de notre institutrice, une sœur de la Providence, qui s’était placée un peu à l’écart, devant le tableau noir.
Pour détendre l’atmosphère, Monsieur l’Inspecteur avait choisi de commencer sa visite en nous demandant ce que nous aimerions faire plus tard dans la vie.
Le premier élève interrogé lui répondit qu’il voulait devenir pompier.
— Intéressant, répondit l’Inspecteur.
Derrière lui, le deuxième élève donna la même réponse. Quant au troisième, ce fut la même chose.
Il faut dire que quelques jours plus tôt, un incendie s’était déclaré au séminaire de Joliette, ma ville natale.
Le brasier avait provoqué un immense panache de fumée et causé d’importants dommages matériels en raison du fait que l’intérieur de cet imposant édifice de pierres grises était en bois.
À cette occasion, les pompiers avaient fait preuve d’un courage et d’une vaillance loués autant par l’éditorialiste du Joliette Journal que celui de L’Étoile du Nord.
Pour nous, petits garçons de première année, il n’y avait pas de plus beau métier du monde que d’être pompier.
Mais arrivé à moi, je répondis catégoriquement : « Je veux être pape ! »
Immédiatement, cette réponse illumina le visage de Monsieur l’Inspecteur. Il s’était alors tourné vers mon institutrice, avec laquelle il avait échangé un sourire complice.
— Alors, si j’ai bien compris, tu aimerais être prêtre, puis évêque, puis…
— …Non, pape !
L’idée de gravir patiemment les échelons de la hiérarchie religieuse était, à mes yeux, une perte de temps et un manque d’ambition.
Pourquoi niaiser comme prêtre quand on peut être pape ?
Voilà la partie de l’histoire que j’ai escamotée dans mon texte principal et qui en explique le contexte.
Celui-ci est rigoureusement vrai sauf que j’ai exagéré mon soupçon de vanité naturelle puisqu’il s’agit essentiellement d’un texte d’autodérision.
Je suis heureux que ce texte vous ait plu.
N’hésitez pas à le partager puisque je ne connais rien aux médias sociaux.
SUR UN VIOLET…
J’avais bien rigolé, de vous lire…et, remarqué que, Vous aussi, parfois, vous utilisez des paroles de chansons…
La dernière photo, en petites tenues sur les balcons : j’ai adoré !
Non mais, c’est vrai, qu’on le dit qu’une chemise violette, ça fait un peu curé…
Je pensais bien vous écrire quelque chose…et, on fait bien ce que l’on veut… déambuler au milieu du boulevard… pour garder son moral… et, même qu’hier, mon Psy portait une chemise violette.
Il n’était pas mal non plus, avec son paquet de cheveux blancs…, moi, qui préfère les hommes à poils longs et bien en chair !
Voilà pour le Moral de la planète !