Les noirs secrets de Tim Hortons

Publié le 20 janvier 2016 | Temps de lecture : 3 minutes
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Les dirigeants d’entreprise se divisent en deux groupes; les créateurs qui anticipent l’avenir et préparent leur entreprise à en tirer profit, et la multitude des amovibles, qui voient aux affaires courantes de leur entreprise et qu’on pourrait remplacer par n’importe qui d’autre sans y voir de différence.

Steve Jobs d’Apple appartenait au premier groupe : les dirigeants de la chaine de restauration rapide Tim Hortons appartiennent, semble-t-il, à la seconde.

Le quotidien Le Devoir nous apprenait lundi dernier que Tim Hortons avait payé pour que soient effectuées des représentations destinées à s’opposer à l’adoption d’une loi sur l’affichage nutritionnel obligatoire au Québec.

Cette démarcheuse dispose d’un budget maximal annuel de 10 000$.

Au Canada, tout aliment préemballé doit être accompagné de la liste de ses ingrédients et d’un tableau résumant sa teneur en divers nutriments (protéines, lipides, féculents, sucres simples et valeur calorique).

Toutefois, les aliments servis en restauration ne sont pas préemballés et sont donc exclus de la loi.

Puisqu’on mange de plus en plus souvent au restaurant, une proportion croissante de personnes soucieuses de leur alimentation aimeraient que les restaurants soient également assujettis à cette obligation.

En 2013, un sondage réalisé auprès de 1 020 Canadiens révélait que 92% d’entre eux souhaitent en savoir plus sur la teneur totale en matières grasses, en sodium, en gras trans, en calories et en sucre des aliments consommés au restaurant.

Pour faire suite à cette préoccupation, l’Ontario, province voisine du Québec, a adopté une loi qui obligera dès 2017 l’affichage nutritionnel obligatoire relatif aux repas et aux aliments vendus dans les chaines de restaurants, les épiceries et les dépanneurs (appelés supérettes en France).

Craignant l’adoption d’une loi similaire au Québec, Tim Hortons a donc décidé de payer annuellement jusqu’à 10 000$ pour y faire obstacle.

La nouvelle du Devoir s’est répandue comme une trainée de poudre. Toutefois, ni la firme de relations publiques ni Tim Hortons, n’ont voulu émettre de commentaire.

Sur le site Web de l’entreprise — que j’ai consulté avant d’écrire ce texte — on ne trouve aucun démenti ni aucune justification.

Mais que veut cacher Tim Hortons à ses clients ? Dans les aliments servis chez Tim Hortons, y a-t-il des ingrédients à ce point néfastes à la santé que leur divulgation porterait un préjudice grave à l’entreprise ?

À chaque fois qu’on achète un café chez Tim Hortons, une partie de cette somme sert donc à tenter de cacher la valeur nutritionnelle des aliments qu’on y sert. En somme, les clients de Tim Hortons financent ses noirs secrets.

Plutôt que de dépenser pour des analyses nutritionnelles (ce qui serait fait une fois pour toutes), Tim Hortons préfère dépenser pour un combat d’arrière-garde.

Chez Tim Hortons, on est donc loin de l’exemple de Steve Jobs…

Références :
L’affichage nutrionnel au menu : un défi… de taille
Tim Hortons embauche un lobbyiste

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 24 mm

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Un commentaire à Les noirs secrets de Tim Hortons

  1. pierre pinsonnault dit :

    🙂 Pour se venger de leurs «noirs secrets», au Québec on pourrait populariser l’expression « Chez ‘Crime’ Hortons » 🙂

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