Finalement, Dr Bolduc ne remboursera que 12% de la somme qui lui a été versée pour la prise en charge de 1 500 nouveaux patients à l’époque où il était devenu député de l’opposition.
Ce remboursement a été calculé en vertu d’une interprétation stricte des conditions imposées aux médecins pour la prise en charge rémunérée de nouveaux patients : ces derniers devaient être choisis sur la liste officielle des personnes sans médecin de famille et le professionnel devait s’engager à les soigner pour une période minimale de douze mois.
Cette période minimale a été choisie pour éviter de prolonger indument une situation conflictuelle entre le médecin et son nouveau patient. Exemple : si ce dernier devait s’avérer être un narcomane faisant des pressions indues sur son prescripteur afin d’obtenir sa drogue.
On a calculé combien de mois il restait à traiter ces nouveaux patients et on est arrivé à la somme de moins de 28 000$.
Dans les faits, un médecin est soumis non seulement à des obligations contractuelles (comme celles de la Régie), mais également à des obligations déontologiques.
N’importe quel médecin qui s’engagerait à prendre en charge de nouveaux patients moyennant une prime, qui les abandonnerait un an plus tard, qui en prendrait d’autres moyennant une nouvelle prime, qui les larguerait un an après, et ainsi de suite, respecterait sans doute à la lettre les exigences de la Régie mais violerait ses obligations déontologiques et serait passible de poursuites devant le Comité de discipline de son ordre professionnel.
Bref, un médecin ne peut pas se comporter comme un vulgaire capitaliste.
Depuis le début de ce scandale, le ministre de l’Éducation nuit à la crédibilité de son gouvernement, désireux d’assainir les finances publiques. Au tribunal de l’Opinion publique, le comportement du Dr Bolduc fait de lui une sorte de capitaliste « Bougon », désireux de « fourrer le système » à son avantage (pour reprendre les mots de la série télévisée).
Parce qu’il faut bien l’avouer : on n’aurait probablement jamais entendu parler de cette affaire si la rapacité du Dr Bolduc n’avait pas été dénoncée publiquement par l’ex-ministre Claude Castonguay, père de l’Assurance maladie au Québec.
Considérant le refus catégorique du Dr Bolduc de démissionner, si le chef du gouvernement devait prendre l’initiative de le démettre de ses fonctions ministérielles, quelle est la probabilité que le milieu de l’éducation en soit chagriné ?
Sur le même sujet : Le cas déplorable du Dr Bolduc
J’ai déjà entendu dire d’un psychologue — il y a bien longtemps et je ne me rappelle plus qui — qu’un jeune volait ce qu’il croyait lui être dû, mais qu’il n’avait pas en raison de circonstances ou de l’action de gens (les parents en général) qu’il croyait fondamentalement injustes à son égard ou en comparaison avec ce dont d’autres (fratrie, amis et/ou voisins) bénéficiaient, justement ou non.
Vous référez aux Bougon. Ce qui me rappelle une émission de la série québécoise, Symphorien je crois. Un personnage interprété par le coloré Claude Michaud y était allé d’une envolée oratoire sublime et colérique d’au moins deux minutes — logique impeccable à l’appui et les mots sortant à la vitesse de l’éclair — pour se justifier de bénéficier des prestations d’assurance-chômage auxquelles il n’avait manifestement pas droit mais qu’il recevait depuis belle lurette. La raison de cette envolée ? Son chèque avait été livré deux jours en retard !
Le rapport avec le Dr Bolduc? Je ne sais pas au juste. Il faudrait lui en parler (o: