Le député conservateur Michael Chong vient de déposer à la Chambre des communes du gouvernement canadien, un projet de loi privé visant à établir un mécanisme de destitution du Premier ministre en fonction, comme c’est le cas en Australie et en Grande-Bretagne.
Selon ce projet de loi, le caucus d’un parti pourrait, si 15% de ses membres en font la demande, tenir un vote de confiance — par vote secret — sur un collègue député ou le chef du parti. Si la majorité vote contre ce dernier, celui-ci est démis et conséquemment, une course à la direction est déclenchée.
En mai 2011, M. Harper a été réélu à la tête d’un gouvernement majoritaire avec seulement 39,6% des votes. Fort de sa suprématie parlementaire, il a agi comme s’il jouissait de la confiance de la majorité de la population canadienne.
Pour faire simple, imaginons que toutes les circonscriptions électorales aient le même nombre d’électeurs. Faites le calcul, si 51% de députés conservateurs décidaient d’un putsch, ils ne représenteraient que 20% de l’électorat.
D’où la question : doit-on déléguer le pouvoir du peuple de choisir ses dirigeants à une poignée d’invertébrés qui n’ont pas eu le courage de s’opposer au despotisme de leur chef mais qui, lâchement, dans l’anonymat d’un vote secret, pourraient le destituer ?
La Démocratie donne souvent de très mauvais résultats. Mais on ne corrige pas ses défauts par des mesures boiteuses qui ont pour effet de donner à quelques dizaines d’élus les pouvoirs de tout un peuple.
Références :
Le despotisme de Stiveniev Harperoff
Michael Chong: la revanche du «backbencher»
Un député conservateur veut donner plus de pouvoirs aux caucus