L’imam assassin

Publié le 4 février 2013 | Temps de lecture : 3 minutes

Fayhan Ghamdi est un prédicateur musulman saoudien fréquemment invité sur les plateaux des chaines de télévision religieuses de son pays. Marié et divorcé d’une Égyptienne, il s’était vu confié la garde de sa fillette Lama, agée de cinq ans. Précisons que les tribunaux saoudiens ne sont jamais favorables à une mère étrangère en cas de divorce.

Le 25 décembre 2011, l’enfant a été admise à l’hôpital souffrant d’un certain nombre de blessures : multiples ecchymoses et brulures, ongle arraché, côtes brisées, de même que des fractures du crâne et du bras gauche. Selon Randa Kaleeb, employée de cet hôpital, l’enfant avait été violée par tous les orifices possibles; plus précisément, l’anus de l’enfant avait été déchiré et brulé dans une tentative maladroite de le refermer.

Après cette hospitalisation — qui a duré dix mois — la fillette est finalement décédée de ses lésions en octobre 2012. Le mois suivant, son père a été arrêté : il a avoué être responsable des sévices.

Après trois mois passés en prison, le père sera affranchi sur paiement du « prix du sang ». Selon la Charia (qui a force de loi dans ce pays), l’homicide est passible de la peine de mort. Toutefois, cela ne s’applique pas lorsqu’il s’agit d’un homme qui tue son propre enfant ou une de ses épouses.

Le tribunal a décidé que, dans ce cas-ci, le condamné aura purgé sa peine lorsqu’il versera la somme de 45 000 euros (à la mère, croit-on). S’il s’était agi d’un garçon, le « prix du sang » aurait été le double.

Les juges religieux ont estimé que la perte de son enfant constituait en soi une punition suffisante pour le père.

Post-scriptum (2015-02-01) :

Sur les réseaux sociaux, le scandale provoqué par cette affaire a incité la famille royale à intervenir.

Le 7 octobre 2013, le prince saoudien responsable du ministère de la Justice annonçait que l’imam passerait huit ans en prison et subirait 600 coups de fouet.

Toutefois, selon la version anglaise de Wikipédia, l’imam aurait été libéré quelques mois plus tard, une fois l’affaire oubliée.

Références :
Arabie saoudite : scandale après la libération d’un prêcheur assassin de sa fille
Celebrity Saudi preacher who ‘raped’ and tortured his five-year-old daughter to death escapes with light sentence
Un prédicateur Saoudien (Fayhan al ghamdi) viole et tue sa fillette, il est condamné à une légère peine de prison

Parus depuis :
Saudi Islamist preacher on trial in daughter’s slaying (2013-02-05)
L’Arabie saoudite libère le tueur – L’apartheid (2013-02-06)
Arabie saoudite: le prédicateur assassin de sa fille restera en prison (2013-02-13)
Fayhan al-Ghamdi (2014-03-10)

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2 commentaires à L’imam assassin

  1. Racca Lewis dit :

    c’est cool : on va encourager tous nos pédophiles à aller vivre là-bas, se reproduire et tuer leur propre progéniture… (à prendre au 200e degré, hein)

    • De manière générale, les Saoudiens ne sont pas des pédophiles, en dépit du fait qu’ils peuvent épouser une fillette dès l’âge de 10 ou 12 ans (l’âge minimal légal).

      Le message à retenir de cette histoire, c’est de ne jamais, jamais, jamais épouser un Saoudien. Ce que trop de Saoudiens désirent d’une femme étrangère, ce sont ses chromosomes. Ils veulent une belle pondeuse et se prémunir contre la consanguinité.

      Lorsque qu’un enfant, né du couple, aura atteint quelques années, le père trouvera un prétexte pour effectuer un voyage en Arabie saoudite avec cet enfant (pour lui faire rencontrer ses grands-parents, par exemple).

      Une fois qu’ils seront rendus là-bas, abandonnez tout espoir de le faire revenir à la maison. L’Arabie saoudite est une dictature monarchique où il est impossible pour les étrangers d’obtenir justice.

      Et ce pays est tellement riche qu’il ne craint aucune sanction de la part de nos pays occidentaux. Donc ne comptez pas non plus sur la diplomatie de votre pays pour ravoir votre enfant. Même les États-Unis s’avouent officiellement impuissants.

      Berceau du terrorisme islamique, l’Arabie saoudite est un pays hypocrite où la police des mœurs, omniprésente, est beaucoup plus affairée à capter le regard complice entre un homme et une femme, que d’empêcher un enfant d’être battu à mort.

      Référence : Parental Abductions

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