Augmenter le contrôle social des médias sociaux au nom de la protection de l’enfance

Publié le 24 septembre 2025 | Temps de lecture : 3 minutes

Puisque les médias sociaux sont une source colossale de revenus publicitaires, Washington fait tout pour que TikTok, le média social le plus populaire au monde, devienne de propriété américaine.

Ce matin, le site de Radio-Canada publiait un texte intitulé « TikTok a violé la vie privée d’environ 1,5 million d’enfants canadiens, selon une enquête.»

Selon Philippe Dufresne, commissaire canadien à la protection de la vie privée :

L’entreprise recueille des renseignements sensibles concernant de nombreux enfants et utilise ces renseignements à des fins de ciblage publicitaire et de recommandation de contenu.

À entendre M. Dufresne, on croirait qu’il vient de découvrir que la terre est ronde. Bien oui, TikTok fait cela. Mais n’est-ce pas le cas de tous les médias sociaux ?

Au nom de la protection de l’enfance, on propose que TikTok se dote d’une panoplie de moyens visant à déceler l’âge des jeunes fraudeurs qui se font passer pour des adultes sur sa plateforme.

La question fondamentale à se poser est la suivante : jusqu’où voulons-nous que les médias sociaux contrôlent nos vies ?

Dans ce cas-ci, il ne s’agit plus de donner aux médias sociaux le pouvoir d’espionner nos gouts et nos préférences — ce qu’ils font déjà à des fins publicitaires — mais de nous espionner encore plus afin de savoir qui nous sommes.

Et en fonction de leurs algorithmes, ceux-ci décideront si on peut accéder ou non à des pans entiers de ce qui est disponible sur l’internet.

C’est le devoir des parents d’interdire à leurs infants d’installer des médias sociaux sur leur tablette ou sur leur téléphone lorsqu’ils n’ont pas la maturité pour les consulter.

Et tout parent devrait régulièrement s’assurer que cet interdit est respecté et punir leur enfant s’il leur a désobéi.

Je ne suis pas un utilisateur de TikTok. Mais si j’en juge par Facebook, on a le choix.

Si, par curiosité, on commet l’imprudence de cliquer sur l’extrait d’un clip vidéo où un animal prédateur semble s’attaquer à une proie, non seulement verra-t-on la totalité de sa mise à mort, mais on sera harcelé, par la suite, de vidéos de cruauté animale. De la mère qui refuse la tétée à son nouveau-né en le piétinant. De l’alligator qui égorge et noie la gazelle qui venait s’abreuver dans l’étang où le prédateur se cachait. Etc.

Bref, si un enfant n’a pas la maturité pour être exposé à toute la méchanceté du monde, il est le devoir des parents de le protéger, et non à l’État.

À une époque où une partie inquiétante des adolescents (surtout les jeunes filles) ont des pensées suicidaires, nos décideurs publics devraient s’attaquer à l’exposition prématurée des jeunes à tous les médias sociaux et cesser de se contenter d’être les porte-voix de ces prédateurs qui veulent s’emparer de TikTok.

Références :
L’espionnage de l’État canadien n’a pas de limite
TikTok a violé la vie privée d’environ 1,5 million d’enfants canadiens, selon une enquête

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Écrit par Jean-Pierre Martel