La menace d’Arès, dieu de la guerre
par Jean-Pierre Martel

Publié le 3 avril 2025 | Temps de lecture : 2 minutes

Ce fut déjà tout or, tout encens.
Ce fut à l’époque où nos pieds foulaient le sable chaud,
Où nos fouets dominaient la rage,
Et où la famine emportait les enfants des autres.

Maintenant, le feu consume les montagnes,
Les récoltes se sont desséchées,
Et les rivières se remplissent de sang.

Le vent habite nos temples.
Les femmes accouchent de mort-nés.
Les écritures virevoltent au vent.
Tandis que le sol vibre au bruit des armes.

Les fidèles apeurés
Adressent des vœux pieux :
Leurs prières sont sans écho,
Leurs Idoles, pétrifiées.

D’autres dansent et s’enivrent
Comme s’ils ignoraient
Que la jungle envahit déjà nos cités,
Et que la rouille corrompt nos épées.

Voyez : nos ennemis étendent leur empire.
Alors que cogne à nos portes la Grande faucheuse.

Quel conjoint mourra en premier ?
Qui connaitra la pire agonie ?
Combien de cheveux par poignée ?
Combien de chair par lambeau ?

Parfois, les nuits de nouvelle lune,
Un murmure, porté par le vent,
Répète doucement du fond de la forêt sombre
Qu’il n’est pas trop tard.

Mais il ajoute que si nous attendons qu’Arès
Apparaisse comme notre dernier espoir,
Nous découvrirons, repentants,
Que les prières les plus ferventes
Lui sont adressées par ceux-là mêmes,
Nombreux, que nos fouets
Ont su si bien faire taire.
 

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3 commentaires à La menace d’Arès, dieu de la guerre
par Jean-Pierre Martel

  1. Jacques Légaré dit :

    Très juste poème. Bravo Jean-Pierre !

    Mars est un fou furieux que le sang rend joyeux
    Tant pour broyer les os que pour crever les yeux.

  2. Lise Bombardier dit :

    Ce texte est vraiment bouleversant. Merci Jean-Pierre.

    • Jean-Pierre Martel dit :

      Du 15 au 22 mars dernier se déroulait la Semaine de la poésie.

      Ce sont les poèmes en alexandrins du professeur Légaré qui m’ont incité à publier celui-ci, en vers libres, écrit le 6 février 1982 (de ma belle écriture de l’époque), et que je conservais précieusement dans un petit cahier.

      Je suis heureux qu’il vous ait ému comme il m’a touché en l’écrivant.

      Ceci étant dit, je vous souhaite, madame Bombardier, la bienvenue sur ce blogue.

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