Introduction
Une des leçons de l’Histoire, c’est qu’il est très dangereux de faire croire faussement à une majorité ethnique qu’elle est menacée par une de ses minorités.
Il y a sept jours, sur les ondes de la station CJAD, le premier ministre du Canada déclarait en anglais ce qui suit :
Legault a décidé que la meilleure façon de protéger le français est d’attaquer les Canadiens anglais. Et cela n’a aucun sens. L’idée que quelqu’un va à l’hôpital pour un test ou quelque chose comme ça, anxieux (il pourrait avoir un cancer), anxieux (il pourrait être malade) et là, il va devoir s’inquiéter de savoir s’il peut ou non se faire soigner en anglais parce que son français n’est pas très solide… c’est mal, tout simplement.
Il n’a jamais été question au Québec de priver le peuple angloQuébécois de son droit de recevoir des services médicaux dans sa langue.
Justin Trudeau ment.
La loi fédérale sur les langues officielles
Selon le point de vue, il y a deux manières de considérer les angloQuébécois.
La première consiste à les voir comme la plus importante minorité ethnique du Québec. La deuxième les voit plutôt comme l’annexe québécoise de la majorité anglo-canadienne.
Appelé à se prononcer à ce sujet, le Comite des droits de la Personne de l’ONU statuait en 1993 :
To summarize, the United Nations Human Rights Committee ruled […] that Quebec’s English community does not qualify for protection as a minority language group, because it forms part of the Canadian English-speaking majority.
En d’autres mots, les Québécois anglophones ne peuvent pas être considérés comme une minorité linguistique dans le contexte canadien où ils sont majoritaires.
Depuis toujours, Ottawa soutient le contraire. Sa loi sur les langues officielles trace un parallèle entre d’une part, les minorités francophones hors Québec et d’autre part, la minorité anglophone au Québec.
En réalité, les miettes qu’Ottawa verse aux premières servent d’alibi pour justifier le financement généreux de la colonisation anglaise au Québec.
À titre d’exemple, en 2017-8, Ottawa versait 302 millions$ à McGill, mais seulement 184 millions$ à l’Université de Montréal, et 177 millions$ à l’université Laval.
Au Québec, Ottawa verse 2 663$ par étudiant anglophone à plein temps et 1 430$ pour un étudiant francophone à plein temps.
Le résultat, c’est que les Cégeps et universités anglaises ont 56 % plus d’argent pour former chacun de leurs étudiants. Cela signifie des classes plus spacieuses, des laboratoires mieux équipés, et plus de moyens pour favoriser la réussite des travaux de recherche.
Depuis la pandémie, Ottawa a fait entrer au Québec plus d’un demi-million d’immigrants dont la majorité ne parle pas français.
Le ministère fédéral de l’immigration approuve 92 % des demandes de requérants étrangers pour étudier à l’université McGill. Par contre, il refuse la moitié des demandes pour étudier à l’université Laval. Le pourcentage des refus grimpe même à 72 % dans le cas des établissements scolaires francophones lorsqu’il s’agit de demandeurs provenant d’Afrique.
Dans leur immense majorité, les néoQuébécois expulsés du Québec par Ottawa, ce sont des Francophones parfaitement bien intégrés dans leur milieu d’accueil que le fédéral expulse sous le moindre prétexte; une case à cocher oubliée ou un formulaire qu’on prétend ne pas avoir reçu.
Et pendant que l’anglicisation de Montréal s’accélère, Ottawa finance, par le biais de son Programme de contestation judiciaire, la contestation juridique de toutes lois québécoises visant à défendre le français.
Pour couronner le tout, voilà que le premier ministre du pays souffle sur les braises de l’intolérance en faisant croire aux angloQuébécois qu’ils sont attaqués par le gouvernement québécois.
Conclusion
En écrivant la biographie de Justin Trudeau, un auteur pourrait nous présenter une multitude d’anecdotes intéressantes. Mais s’il devait consacrer un chapitre sur la ‘pensée’ de Justin Trudeau, ce chapitre ne devrait pas dépasser trois paragraphes.
La comparaison avec le père fait ressortir l’indigence intellectuelle du fils.
Justin Trudeau aura été le premier ministre du clivage ethnique.
Au cours de ses huit années au pouvoir, il n’a pas cessé de promouvoir le multiculturalisme.
Sans se douter un seul instant que le multiculturalisme était le tribalisme des sociétés anglo-saxonnes; en enracinant l’appartenance ethnique en tant un marqueur identitaire, le multiculturalisme a contribué à faire du Canada un ensemble de tribus.
Ces tribus peuvent très bien se côtoyer harmonieusement en temps de paix. Mais dès que de violents conflits inter-ethniques éclatent à l’Étranger, ces affrontements se transposent en terre canadienne.
D’autre part, en forçant les organismes financés par Ottawa à se soumettre à ses politiques d’ÉDI (Équité, Diversité et Inclusion), Justin Trudeau y a répandu un wokisme polarisant qui jauge le citoyen à sa pigmentation cutanée, son identité de genre, son orientation sexuelle, son ethnie ou sa religion.
Son appel démagogique à la rébellion des Canadiens anglais attaqués par le gouvernement du Québec entache définitivement la réputation de ce petit premier ministre sans envergure.
Références :
L’anglicisation du Québec et la Caisse de dépôt et placement
Décision de l’Onu
Le multiculturalisme et la guerre des diasporas au Canada
Le multiculturalisme ou le tribalisme des sociétés anglo-saxonnes
Le PCJ, annexe de la machine coloniale canadienne
Partir ou rester dans le goulag québécois? L’étrange débat du «Montreal Gazette»
Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés au prix que nous payons pour appartenir au Canada, veuillez cliquer sur ceci.