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Résumé
Pendant 28 jours au printemps de 1943, un millier de Juifs polonais prirent les armes dans le ghetto de Varsovie contre l’occupant allemand. Cette révolte fut le plus important soulèvement de Juifs au cours de la Shoah.
L’invasion de la Pologne
Le premier septembre 1939, l’armée allemande envahit la Pologne, ce qui déclencha la Seconde Guerre mondiale.
À l’hiver qui suivit, les forces d’occupation allemande entamèrent dans ce pays la stigmatisation et la persécution des Juifs. Comme ils l’avaient fait déjà en Autriche et en Tchécoslovaquie.
On ordonna aux Juifs :
• le port au bras gauche d’un brassard blanc décoré d’une étoile bleue de David (et non jaune comme ailleurs),
• l’identification de leurs commerces comme appartenant à des Juifs,
• la confiscation des radios (et notamment des radios à ondes courtes),
• l’interdiction de quitter leur ville et de voyager par train,
• la fermeture de leurs écoles,
• l’interdiction de travailler pour la fonction publique et d’exercer certains métiers,
• l’interdiction d’acheter ou de vendre des biens à des non-Juifs.
• de se soumettre aux arrestations arbitraires et d’endurer les humiliations subies de la part de la population non juive.
Le 2 octobre 1940 fut donné l’ordre de regrouper les Juifs dans des zones réservées, bientôt fusionnées à Varsovie dans deux ghettos adjacents, de tailles différentes, séparés par une passerelle en bois.
Bien qu’environ 30 % de la population de la ville était juive au moment où la Pologne fut envahie, le ghetto ne s’étendait que sur 2,4 % de sa superficie, soit 3 km².
Il était entouré d’un mur de deux mètres de haut, long de 18 km et surmonté de fils barbelés.
En y concentrant les Juifs provenant de la capitale et des environs, le ghetto de Varsovie atteignit une population maximale de 439 000 habitants en juin 1941.
Cette concentration des Juifs à un seul endroit avait pour but de faciliter leur extermination.
Soumis à de sévères restrictions quant à la nourriture et quant aux combustibles qui pouvaient y entrer, le ghetto de Varsovie devint bientôt une grande prison à ciel ouvert.
En moyenne, six personnes y habitaient par pièce. La ration alimentaire journalière y équivalait au dixième de l’apport calorique minimum requis.
Le quotidien de ses habitants se limitait à une quête obsessionnelle de nourriture. De novembre 1940 à juillet 1942, 80 000 Juifs de Varsovie périrent de soif, de faim, de froid, de tuberculose ou de typhus.
Quand des soldats allemands (ou leurs supplétifs) arrêtaient une famille en vue de sa déportation, ils en profitaient pour prélever tous les objets de valeur qui se glissent bien dans les poches d’un uniforme. Mais ils laissaient derrière eux la nourriture, aussitôt pillée par les voisins.
Après l’ouverture du camp de Treblinka
Le 23 juillet 1942, avec l’entrée en activité du camp d’extermination de Treblinka (situé à 84 km de la capitale), le génocide juif débute sa phase industrielle.
Jusque là, la population du ghetto ignorait qu’elle était vouée à l’extermination. Elle endurait son sort, comme toutes les populations accablées par la défaite. Ce sont les déportations massives vers Treblinka qui soulevèrent les soupçons.
À partir des listes fournies par le Conseil juif (formé de Juifs qui administraient le ghetto), on expédia quotidiennement à Treblinka six-mille personnes provenant du ghetto de Varsovie. Plus de 245 000 Juifs de la capitale y furent convoyés par train pour y être gazés.
La population du ghetto était réduite à 60 000 survivants quand soudainement, le 18 janvier 1943, éclate le Soulèvement du ghetto de Varsovie.
Dès l’été 1942, cette insurrection fut préparée par une contrebande d’armes et de munitions qu’on achemina clandestinement au ghetto par différents moyens (notamment par les égouts de la ville). Le principal fournisseur d’armement fut la résistance polonaise non juive.
Quand la révolte éclate, mille résistants s’opposent à deux-mille soldats allemands. Après quatre jours de combat, l’armée allemande arrêta les déportations, devenues impossibles à effectuer.
Aussitôt récupérée par la propagande ennemie, cette insurrection fut jugée par les forces d’occupation comme un véritable affront au Troisième Reich. Un affront qui ne pouvait être lavé que dans le sang.
À partir des témoignages obtenus depuis, on sait aujourd’hui que les insurgés étaient des adolescents et de jeunes adultes. Et la plupart de leurs dirigeants étaient au début de la vingtaine.
Le 19 avril 1943, à la veille de la Pâque juive, invoquant son droit de se défendre contre les terroristes juifs, l’armée allemande entreprit la destruction du ghetto.
Environ 7 000 Juifs furent tués, sans compter les 6 000 autres brulés vifs par les incendies allumés par les forces d’occupation.
L’opération prit fin le 8 mai 1943. Les survivants furent déportés.
Le 16 mai 1943, le ghetto fut rasé à 99 % par un bombardement intensif.
Conclusion
Le Soulèvement du ghetto de Varsovie fut le résultat d’une révolte sans issue de jeunes Juifs face à un ennemi dont ils savaient l’écrasante supériotrité militaire.
Finalement, leur sort ne fut pas différent des autres. Mais ils sont entrés dans l’Histoire la tête haute (comme chanterait Karl Tremblay, des Cowboys Fringants).
Animés par l’énergie du désespoir, ces révoltés humilièrent leurs oppresseurs.
Comme le font d’autres peuples de nos jours.
Références :
Aktion Reinhard
Centre d’extermination de Treblinka
En 1943, le soulèvement du ghetto de Varsovie
Le soulèvement du ghetto de Varsovie
Opération Himmler
Soulèvement du ghetto de Varsovie
Détails techniques de la photo : Canon Powershot G6 — 1/125 sec. — F/2,0 — ISO 50 — 7,2 mm
«L’opération prit fin le 8 mai 1943. Les survivants furent déportés.»
Vous auriez pu préciser que, pendant tout ce temps, de l’autre rive de la Vistule, l’Armée rouge observait le tout l’arme au pied…
Ne pas intervenir : c’est ça, respecter un traité de non-agression.