L’inclusion et la diversité au fédéral

Publié le 27 novembre 2022 | Temps de lecture : 5 minutes

La lutte contre la discrimination sexuelle

Le Conseil de recherches en Sciences naturelles et en Génie du Canada (CRSNG) est un organisme subventionnaire du gouvernement fédéral.

Conformément aux directives d’Ottawa destinées à faire une plus grande place à la diversité, le CRSNG a ajouté à ses demandes de subventions la question obligatoire suivante :
« Sélectionnez l’orientation sexuelle qui correspond le mieux à la façon dont vous vous percevez présentement.»
❏ Asexuel/Asexuelle
❏ Bisexuel/Bisexuelle
❏ Gai/Gaie
❏ Hétérosexuel/Hétérosexuelle
❏ Lesbienne
❏ Pansexuel/Pansexuelle
❏ Allosexuel/Allosexuelle (“Queer”)
❏ Bispirituel/Bispirituelle
❏ Je ne m’identifie à aucune option proposée
❏ Je préfère ne pas répondre.

Le CRSNG s’assure ainsi que son attribution des fonds n’entraine pas de discrimination à l’égard des minorités sexuelles du pays.

Au ministère de la Défense

L’actuelle titulaire du poste de ministre de la Défense du Canada est l’honorable Anita Anand.

Afin de combattre la culture machiste qui règne dans nos armées et leur permettre d’accueillir enfin les personnes non binaires, celle-ci a décidé dernièrement de permettre aux soldats dits ‘masculins’ — c’est-à-dire aux soldats dotés d’un pénis — de porter une robe, du maquillage, des faux-cils, du vernis à ongles, de même que des boucles d’oreilles discrètes (moins de 2,5 cm de diamètre).

De plus, le port des sous-vêtements est maintenant facultatif à la condition que cela ne se voie pas.

Néanmoins, au cours des exercices militaires et au combat, chausser des souliers à talons hauts est encore défendu. Cet interdit se justifie pour des raisons sécuritaires… même si marcher sur une mine antipersonnelle donne le même résultat, peu importe les chaussures qu’on porte.

L’écriture woke

Le gouvernement canadien a dernièrement dévoilé un nouveau guide de rédaction de la correspondance française destiné à ses fonctionnaires et aux organismes parapublics fédéraux. Pour l’instant, ce guide est facultatif. Mais il pourrait ultérieurement devenir obligatoire.

Parmi toutes les mesures qu’on peut utiliser pour avoir l’air inclusif, rien n’est plus ostentatoire que l’adoption de l’écriture dite ‘inclusive’.

L’écriture inclusive est un ensemble de procédés de rédaction dont l’immense majorité est justifiée.

Toutefois, parmi ces procédés, le guide suggère l’utilisation de l’écriture woke. Celle-ci vise à combattre l’invisibilisation grammaticale des femmes, une source de grande injustice au pays.

C’est ainsi qu’au lieu d’écrire “Les bâtisseurs culturels montréalais”, on préfèrera écrire “Les bâtisseur·euse·s culturel·le·s montréalais·e·s”.

Les Francophones qui auront de la difficulté à lire la correspondance fédérale écrite de cette manière conserveront leur droit d’exiger qu’Ottawa communique avec eux en anglais.

Conclusion

Le fonctionnement interne de la fonction publique fédérale se fait essentiellement en anglais.

En ordre décroissant, ce qu’on trouve dans la fonction publique fédérale, ce sont des Anglophones unilingues, des Francophones bilingues et des Anglophones bilingues. En somme, des gens qui ont en commun la connaissance de l’anglais.

On peut y faire carrière toute sa vie comme unilingue anglais, mais pas si on est unilingue français puisque dans ce cas, on n’y est jamais embauché.


 
Avant de se prétendre inclusif parce que son armée est ouverte au recrutement d’une poignée de soldats non binaires, Ottawa devra faire cesser sa discrimination à l’embauche qu’il exerce contre quatre-millions de francoQuébécois unilingues.

De la même manière, il serait temps d’abolir l’Apartheid juridique et constitutionnel dont sont victimes les peuples autochtones du pays.

Il est inacceptable que la Charte canadienne des droits et libertés ne s’applique pas aux peuples autochtones du pays, régis plutôt par le droit autochtone, un droit mesquin et infantilisant qui a valeur constitutionnelle et qui est indépendant des règles juridiques qui s’applique au reste de la population canadienne.

L’inclusion et la diversité dont se vante Ottawa ne servent qu’à couvrir le pays de ridicule sur la scène internationale. Mais cela ne s’attaque pas aux problèmes fondamentaux du colonialiste canadian contre le peuple francoQuébécois et les peuples autochtones du pays.

Références :
Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada
Instructions sur la tenue
Notre sexualité ne vous regarde pas !
Pensionnats autochtones : la honte canadienne
Quatre-millions de Québécois victimes de discrimination à l’embauche
Un catalogue de vêtements non genrés pour les militaires canadiens
Un pas de plus pour l’écriture inclusive au Canada grâce aux lignes directrices du fédéral

Parus depuis :
Ottawa accusé de retarder l’immigration francophone (2023-05-18)
Immigration: le Canada répond «in English only» (2023-05-19)
GRC : de hauts gradés unilingues à des postes bilingues (2023-10-03)
Protection des enfants autochtones : des milliers de réclamations non traitées (2024-01-12)

Complément de lecture :
Banque Scotia : un questionnaire d’embauche qui indispose (2022-12-19)

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Écrit par Jean-Pierre Martel