Excursion à Pointe-aux-Trembles

Publié le 18 août 2022 | Temps de lecture : 3 minutes


 
Samedi dernier, le long du chemin vers Joliette, j’ai remarqué plusieurs endroits qui auraient mérité d’être photographiés et que j’ai ratés en raison de la vitesse de la voiture.

Le lendemain, je me suis loué un Bixi électrique afin de me rendre dans l’ancienne municipalité de Pointe-aux-Trembles, plus précisément à l’extrémité orientale de l’ile de Montréal, située à 17,5 km de chez moi.

Pointe-aux-Trembles fut fondée en 1674. Elle est appelée ainsi en raison de cette sorte de peupliers qui y étaient autrefois abondants.




 
Le parc de la Promenade-Bellerive, long de deux kilomètres, s’étire le long du Saint-Laurent dans l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve.

On y trouve une piste cyclable, des tables pour piqueniquer, et des sculptures (dont Continuum 2009, de Roland Poulin, en hommage au cinéaste Pierre Perrault).

En été, une navette relie ce parc linéaire aux iles de Boucherville.



 
C’est dans la municipalité de Montréal-Est qu’on trouvait autrefois les raffineries qui alimentaient en pétrole une bonne partie de l’est du Canada.

On y trouve encore un important parc industriel.

La municipalité est traversée par une interminable piste cyclable de cinq kilomètres, dépourvue d’arbres, créée sur le trajet d’une ancienne voie ferrée. Au gros soleil, on a juste envie d’être ailleurs.


 
Puis on arrive enfin à Pointe-aux-Trembles. Ouf !

La plus ancienne résidence y est la maison Antoine-Beaudry, construite en 1732. Elle est située au fond du minuscule parc Marcel-Léger, d’une superficie de 0,017 km².




 
Notre excursion se termine au parc du Bout-de-l’Ile.

C’est un endroit plaisant. Dans ce parc triangulaire, on trouve des tables, une aire de jeu pour les enfants et de nombreuses sculptures.

Sur ses bords, des citoyens viennent pêcher dans la rivière des Prairies (sur sa rive occidentale) ou dans le fleuve Saint-Laurent (sur sa rive orientale) puisque les deux se rejoignent à cet endroit là.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 infrarouge à spectre complet, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 + filtre vert jaunâtre B+W 061 + filtre bleu B+W KB20 + filtre bleu 80C de Calumet + filtre polarisant PL-CIR d’Hoya
  1re photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 38 mm
  2e  photo : 1/200 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 36 mm
  3e  photo : 1/160 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 21 mm
  4e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 36 mm
  5e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 27 mm
  6e  photo : 1/100 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
  7e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 23 mm
  8e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 20 mm
  9e  photo : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 17 mm
10e  photo : 1/200 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 36 mm

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Entre Montréal et Joliette

Publié le 17 août 2022 | Temps de lecture : 1 minute
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Oui je sais : quoi de plus paresseux, pour un photographe amateur, que de prendre une photo au travers d’un parebrise.

Mais c’était plus fort que moi…
 
Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 infrarouge à spectre complet, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 + filtre vert jaunâtre B+W 061 + filtre bleu B+W KB20 + filtre bleu 80C de Calumet + filtre polarisant PL-CIR d’Hoya — 1/200 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 17 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’Ukraine sous le respirateur artificiel américain

Publié le 16 août 2022 | Temps de lecture : 5 minutes

Introduction

La capacité des États à rembourser leurs dettes est évaluée par les agences de notation financière.

Selon le cas, celles-ci qualifient les bons du Trésor d’un pays, les obligations d’épargne d’une province, ou les obligations municipales, de placements de première qualité, de haute qualité, de qualité moyenne supérieure, de qualité moyenne inférieure ou de placement spéculatif.

Mais il y a pire.

Elles peuvent qualifier l’achat de ces titres financiers de placement très spéculatif, de placement à risque élevé, ou d’ultra spéculatif.

Et, tout au bas de la grille, il y a ‘en défaut avec quelques espoirs de recouvrement’ ‘en défaut sélectif’ ou finalement, ‘en défaut de paiement’.

On apprend aujourd’hui que deux des plus importantes agences de notation financière au monde — S&P Global Ratings et Fitch Ratings — ont rétrogradé les finances de l’Ukraine au niveau de l’avant-dernier échelon de leur grille; en défaut de paiement sélectif. En somme, l’Ukraine est presque en faillite.

Cela n’est pas nouveau.

Déjà, en 2013

En novembre 2013, le trésor ukrainien n’avait plus que 18,79 milliards de dollars de devises alors que le pays devait rembourser une tranche de sept-milliards de dollars à ses créanciers, dont la Russie (à qui elle devait au total dix-sept-milliards de dollars de gaz fossile impayé).

À l’époque, Vladimir Poutine offrait secrètement au gouvernement ukrainien la levée des barrières tarifaires entre l’Ukraine et la Russie, une baisse du prix de son gaz fossile, de même qu’un prêt de quinze-milliards de dollars.

En contrepartie, l’Ukraine devait renoncer à appartenir à l’Otan.

De son côté, l’Union européenne ne promettait rien de concret.

Le 21 novembre de cette année-là, le président prorusse annonce qu’il accepte les conditions de Moscou.

Aussitôt, la population qui habite près de la capitale se révolte et déclenche une révolution à l’issue de laquelle le président est destitué. Pour le peuple ukrainien, la liberté n’a pas de prix.

Sept ans plus tard, plus précisément en septembre 2020, le président Zelensky adopte une nouvelle stratégie de sécurité nationale qui prévoit le développement d’un partenariat en vue de l’adhésion de ce pays à l’Otan.

De tous les projets caressés à ce sujet par l’Ukraine depuis son indépendance, c’est le plus concret.

Si, de manière générale, la liberté n’a pas de prix, devenir l’ennemi militaire de son puissant voisin comporte un cout très élevé puisque cela mène inévitablement à la guerre.

Si le Mexique décidait de se doter de missiles capables d’anéantir les États-Unis, ces derniers feraient au Mexique ce qu’ils ont fait en Irak et ce que Moscou fait actuellement en Ukraine.

Guerroyer à crédit

Si la dette de la Russie correspond approximativement au cinquième de son PIB — un endettement six fois moindre que celui de la France — les finances de l’Ukraine, elles, ne lui permettent pas de financer une guerre.

Dans ce pays, le PIB par habitant est inférieur à quatre-mille dollars par année. Les analystes prévoient qu’il chutera de moitié d’ici douze mois.

Avant même le premier coup de fusil, ce pays riche en ressources naturelles était dirigé par un gouvernement central ruiné. Donc incapable d’acheter quoi que ce soit pour défendre le pays.

L’Ukraine est donc totalement dépendante de l’équipement militaire que lui fournissent les pays occidentaux, au premier rang desquels, les États-Unis.

Ceux-ci espèrent remplacer la Russie comme fournisseur principal d’hydrocarbures à l’Europe et salivent à l’idée de faire main basse sur le pétrole de schiste de l’ouest du pays.

La paix viendra peut-être d’Europe occidentale

Les sanctions contre la Russie placent l’Europe au seuil de grandes difficultés économiques, particulièrement en Allemagne.

L’hiver qui vient sera la saison des privations.

Or, on doit se rappeler que les peuples ont la mèche courte quand ils sont bousculés trop longtemps; la révolte des Gilets jaunes en France, le Convoi de la liberté au Canada, et la révolte actuelle des tracteurs aux Pays-Bas en sont des exemples.

Après deux ans de Yo-yo sanitaire qui a ruiné des milliers de petites entreprises, jamais n’a-t-on vu autant d’incivilités entre les citoyens. En deux mots, nous sommes à l’âge des Révoltes.

Si les dirigeants européens ne réussissent pas à faire entendre raison aux va-t-en-guerre anglo-saxons, et s’ils ne laissent pas l’Ukraine assumer ses choix, c’est leur propre sécurité nationale qui sera menacée. Non pas à cause d’une invasion armée, mais plutôt en raison de la colère populaire.

Références :
Aux Pays-Bas, la révolte des agriculteurs contre la réduction des émissions d’oxyde d’azote
Covid-19 : du Yo-yo à la roulette russe
Jordan-bound Ukrainian cargo plane carrying weapons crashes in Greece
La délicate restructuration de la dette ukrainienne
L’engrenage ukrainien
Les États-Unis et le gaz fossile ukrainien
L’expansionnisme toxique de l’Otan
L’Ukraine placée à un cran du défaut de paiement
S&P Global Ratings

Parus depuis :
Au Royaume-Uni, nouvel épisode des grèves de la colère face à l’inflation (2022-08-18)
Au Royaume-Uni, la vague de grèves salariales se durcit (2022-08-23)
En Belgique, la colère sociale gronde face à l’explosion des factures énergétiques (2022-09-09)
En Tunisie, des pénuries alimentaires à répétition (2022-09-14)
All aboard the gravy train: an independent audit of US funding for Ukraine (2023-06-27)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Accueil des réfugiés : l’usure de la bonne volonté

Publié le 15 août 2022 | Temps de lecture : 3 minutes

La Moldavie

Ni membre de l’Otan ni membre de l’Union européenne, la Moldavie est le pays le plus pauvre d’Europe.

Voisine de l’Ukraine, elle a accueilli cent-mille réfugiés ukrainiens. Proportionnellement à sa population de 2,7 millions d’habitants, c’est plus de réfugiés que n’importe quel autre pays au monde.

Dans tous les pays limitrophes où on entasse les réfugiés dans des camps, ils sont d’abord accueillis favorablement.

Puis, au fil des mois, ils sont victimes de désinformation destinée à susciter de l’animosité à leur égard. On exagère l’importance des services qui leur sont offerts. Et on propage des rumeurs au sujet des méfaits qu’ils commettraient.

La Moldavie dépend presque totalement sur la Russie comme fournisseur d’hydrocarbures. L’inflation y est de 27 %.

Il est donc facile de faire des Ukrainiens les responsables des problèmes économiques actuels de la Moldavie.

La Pologne

La majorité des Ukrainiens qui ont fui leur pays ont été accueillis en Pologne. Non pas sous la tente, dans des camps de réfugiés comme c’est généralement le cas, mais plutôt chez l’habitant.

Plus précisément, des centaines de milliers de Polonais ont pris leur voiture et se sont rués aux frontières pour choisir des gens au hasard parmi le lot des personnes qui arrivaient en Pologne.

Ils ont pris des femmes et des enfants épuisés par la marche. Des personnes aux yeux rougis qui descendaient des trains. Des inconnus souvent sales et couverts de sueur. Des types désespérés qui ont tout perdu.

Et c’est à des millions de ces gens-là que les Polonais offrent gratuitement le gite, la nourriture, des vêtements de rechange et sortent des placards quelques jouets qui pourraient aider les enfants à surmonter les traumatismes de la guerre.

Les jours où le nombre d’arrivants a dépassé le nombre de bons Samaritains, ceux qui n’ont pas été choisis trouvent place dans des centres d’hébergement d’urgence.

De son côté, le gouvernement polonais a débloqué une aide d’urgence de 1,6 milliard d’euros. Il a délivré des permis de travail. Il a ouvert les écoles aux enfants ukrainiens et a garanti à tous l’accès aux soins médicaux.

Conclusion

Le présent texte ne vise pas à opposer les vilains Moldaves aux bons Polonais.

On ne peut pas demander à un peuple d’être d’une hospitalité exemplaire quand la vague migratoire est d’une telle ampleur qu’elle provoque un appauvrissement marqué de la société d’accueil.

L’accueil est une réussite quand les immigrants peuvent très tôt s’intégrer, combler la pénurie de main-d’œuvre, accroitre la consommation et de ce fait, la prospérité des fournisseurs de biens et de services.

C’est quand la société d’accueil y trouve son compte que l’immigration est une réussite.

Références :
L’immigration et l’extrême droite
Ukrainians at risk from anti-refugee tensions in host countries, report warns
Warm welcomes, lurking tensions

Paru depuis :
Un an après le début de la guerre, l’intégration réussie de 1,4 million d’Ukrainiens en Pologne et en République tchèque (2023-02-21)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le nord du quartier de Hradčany (version II)

Publié le 9 août 2022 | Temps de lecture : 1 minute
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D’une superficie de 1,5 km² et peuplé de deux-mille habitants, le quartier de Hradčany est situé sur la colline de Prague.

En une minute, le présent diaporama présente quelques édifices rencontrés au nord du château de la ville.

Détails techniques : Ce diaporama est composé de 29 photos prises avec un appareil Canon Powershot G6.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La guerre russo-ukrainienne : La Presse contre le côté obscur de la Force

Publié le 9 août 2022 | Temps de lecture : 4 minutes

Je me serais abonné à La Presse depuis longtemps si ce n’était de ses éditorialistes.

Ce quotidien emploie des journalistes dont les excellents reportages me servent souvent d’inspiration sur ce blogue. Et le chroniqueur Patrick Lagacé possède un jugement et une aptitude à s’indigner face aux injustices qui suscitent mon admiration.

Mais il y a ses éditorialistes…

Ce matin, La Presse s’en prend à un rapport d’Amnistie internationale selon lequel les tactiques de l’armée ukrainienne mettraient en danger les populations civiles.

Dans l’ensemble des nouvelles que nous rapportent nos médias depuis cinq mois au sujet de la guerre russo-ukrainienne, ce rapport est comme cette mouche sur la chevelure immaculée du vice-président Mike Pence lors d’un débat télévisé.

On me permettra de ne pas répliquer point par point à cet éditorial, mais de discuter plus spécifiquement du concept de ‘crime de guerre’ puisqu’il lui sert de trame de fond.

‘Crime de guerre’ est un pléonasme. Une guerre où personne n’est tué et au cours de laquelle rien n’est détruit n’est pas une guerre; c’est un jeu vidéo.

Ceux qui ne sont pas de cet avis font la distinction entre ‘crimes de guerre’ et ‘dommages collatéraux’.

Le premier se définit par la destruction délibérée d’une population civile. Alors que le second est l’homicide involontaire de civils à l’occasion de frappes visant des cibles militaires.

Mais le flou persiste quant à savoir si on parle de ‘dommages collatéraux’ seulement lorsqu’on ne prévoyait pas que des civils seraient tués ou si cela s’applique aussi lorsqu’on le savait, mais qu’on a décidé de procéder quand même.

Si en plus de tuer le dirigeant d’une organisation terroriste à l’occasion d’un mariage, on ne fait qu’abimer le gâteau de noces, c’est simple. Mais si on tue aussi deux-cents invités (dont des enfants), dans quelle catégorie doit-on mettre cette frappe ?

Dans ce cas, on recourt à une nouvelle explication; c’est juste une bavure. Ah bien oui, une bavure. Il fallait y penser.

Et si le terroriste n’avait pas été invité et qu’on a tué deux-cents personnes pour rien ? Alors là, c’est une lacune du renseignement.

Bref, toutes ces belles catégories font en sorte que les États-Unis ne commettent jamais de crimes de guerre. Vladimir Poutine, à l’instar de Darth Vader, ne fait que ça. Mais pas les Américains.

Les bombes atomiques larguées par ces derniers sur Hiroshima et Nagasaki avaient pour unique but de tuer un grand nombre de civils afin que le peuple japonais réalise que son Empereur n’était pas un demi-dieu.

Sept décennies plus tard, on se demande toujours quelle catégorie on devrait inventer pour ne pas dire que c’était un ‘crime de guerre’.

En réalité, dans toutes les guerres prolongées, chacune des parties impliquées commet des ‘crimes de guerre’. Parce qu’effectivement ‘crime de guerre’ est un pléonasme. Et le belligérant qui commet les plus graves est toujours celui qui dispose des moyens les plus destructeurs.

Fondamentalement, ce que La Presse reproche à Amnistie internationale, c’est de refuser de brosser de la guerre russo-ukrainienne un tableau simpliste où les bons sont tous du côté de l’Ukraine et que les méchants portent tous l’uniforme russe.

En croisade contre le Mal, La Presse estime donc qu’Amnésie Internationale travaille pour le côté obscur de la Force.

Références :
Amnistie internationale s’égare
Ukrainian Fighting Tactics Endanger Civilians

Paru depuis : Moscou pointe Washington du doigt après une frappe meurtrière en Crimée (2024-06-23)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le cout de la dé-Merkellisation de l’Allemagne

Publié le 8 août 2022 | Temps de lecture : 11 minutes


 
L’ouverture à l’Est

Née en 1954, Angela Merkel avait vécu presque toute sa vie en Allemagne de l’Est lorsqu’elle assiste, à titre de jeune politicienne, à la réunification de l’Allemagne (en 1989-1990) et à la dislocation de l’URSS en 1991.

Au moment où les deux Allemagnes se fusionnent, l’économie de sa partie occidentale est très prospère alors que sa partie orientale est en piteux état en raison d’un désinvestissement chronique.

Cette dernière sera donc un bassin de main-d’œuvre compétente et à bon marché pour la première.

De plus, aux yeux de la nouvelle classe politique allemande — au sein de laquelle Mme Merkel occupe diverses fonctions ministérielles — la Russie ruinée représente une occasion d’affaires.

En 1991, le parlement russe adopte un ambitieux plan de privatisation de son économie. Profitant des lacunes du droit des affaires, des proches du pouvoir font main basse — à partir de fonds dont on ignore la provenance — sur les fleurons de l’économie russe.

C’est ainsi que Mikhaïl Khodorkovski a payé en 1996 la somme de 309 millions de dollars pour Ioukos, la quatrième plus importante compagnie pétrolière au monde, dont la valeur réelle dépassait vingt-milliards de dollars.

Tout occupée à investir dans l’ancienne Allemagne de l’Est pour y hausser le niveau de vie, la classe politique allemande n’a pas incité ses industriels à participer au pillage économique de la Russie.

Toutefois, la stratégie industrielle allemande fut d’ouvrir le marché allemand aux nouveaux riches russes à la condition que les industriels allemands aient accès à du gaz fossile, du pétrole et des ressources minières à des prix défiant toute concurrence.

Et comment inciter les Russes à offrir tout cela à des prix d’ami ? En leur promettant le financement des infrastructures nécessaires à l’exportation de leur production.

Les nouveaux oligarques russes trouvèrent donc en Allemagne une source d’enrichissement personnel presque illimité. Et d’autre part, l’industrie allemande acquérait un avantage compétitif.

Mais la motivation des dirigeants allemands dépassait le cadre limité du calcul économique et même celui des préoccupations environnementales (puisque bruler du méthane crée moins de gaz à effet se serre qu’utiliser du charbon ou du pétrole).

Pacifier par l’intégration

Pendant des siècles, les empires européens se sont fait la guerre en dépit des mariages dynastiques qui avaient précisément pour but de les empêcher.

Quant aux alliances militaires, contrairement à ce qu’on pense, elles sont belligènes.

La Première Guerre mondiale a été déclenchée à la suite d’un fait divers; l’assassinat du prince héritier de la dynastie austro-hongroise à Sarajevo en 1914.

Un mois plus tard, l’Empire austro-hongrois déclarait la guerre à la Serbie.

Mais en raison de tout un réseau complexe d’alliances militaires bilatérales, bientôt l’Europe entière fut mise à feu et à sang.

C’est le développement de liens commerciaux et plus précisément l’intégration économique qui diminue les risques de guerre. Quand deux pays ne peuvent plus se passer l’un de l’autre, ils trouvent le moyen d’apaiser leurs divergences par la diplomatie.

Ce que font incidemment les partenaires sexuels…

L’exemple franco-allemand

La France et la Prusse (alliée à une bonne partie des principautés allemandes) se sont fait la guerre en 1870. Elles étaient ennemies en 1914-1918. Puis de nouveau en 1939-1945.

Le 9 mai 1950, alors que les haines suscitées par la Deuxième Guerre mondiale étaient encore vives, Robert Schuman, en sa qualité de ministre français des Affaires étrangères, propose à l’ennemi d’hier de placer l’ensemble de la production franco-allemande du charbon et de l’acier sous l’autorité d’un organisme supranational.

Cette déclaration aboutit l’année suivante à création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier, ancêtre du marché commun européen.

De nos jours, l’intégration économique entre ces deux pays est telle qu’une guerre entre eux est impossible. En exagérant à peine, on pourrait dire que la France et l’Allemagne forment une fédération sans gouvernement central où sont réunies une province occidentale dirigée par un président français, et une province orientale dirigée par un chancelier allemand.

Le résultat, c’est que non seulement ces deux pays vivent en paix depuis sept décennies, mais tous les conflits européens qui sont survenus au cours de cette période l’ont été hors du marché commun.

C’est cela que Mme Merkel avait à l’esprit en établissant des ponts économiques entre son pays et la Russie; elle pacifiait leurs relations mutuelles.

Comme tous les choix politiques, ce pari n’était pas sans risque, mais il en valait la peine à ses yeux.

Toutefois, à la suite du déclenchement de la guerre russo-ukrainienne, ses successeurs ont choisi une autre voie pendant qu’éditorialistes et chroniqueurs, d’une même voix, s’entendaient pour blâmer l’ancienne chancelière d’avoir fragilisé l’économie allemande en la rendant aussi dépendante de la Russie.

En réalité, l’ex-chancelière a soutenu une politique d’ouverture qui faisait consensus au sein de la classe politique allemande pendant trente ans et du coup, qu’ont soutenue les trois chanceliers allemands au pouvoir depuis l’effondrement de l’Union soviétique.

Plutôt que de défendre son héritage, Mme Merkel a préféré se murer dans le silence, convaincue que le peuple allemand découvrirait assez vite les conséquences du harikiri économique décrété par ses successeurs sous pression américaine.

Le cout catastrophique des sanctions allemandes

La compagnie allemande Uniper est le principal distributeur de gaz fossile russe en Allemagne. Elle est responsable de la vente d’environ 60 % de tout le gaz fossile vendu dans le pays.

Liée à des municipalités et à des géants industriels par des contrats à long terme, elle a dû acheter à fort prix du gaz fossile sur les marchés internationaux afin de respecter ses engagements quand la Russie a réduit ses exportations.

Si bien que les cinq mois de guerre russo-ukrainienne l’ont mené au bord de la faillite. Conséquemment, l’État allemand a dû débourser quinze-milliards d’euros pour la renflouer.

Puisque cette compagnie a été autorisée à hausser le prix de son gaz, on calcule que chaque foyer allemand pourrait bientôt payer mille euros de plus par année pour se chauffer… à moins de se résoudre à économiser de l’énergie.

Dans l’éventualité où le pays devrait se résoudre au rationnement, la règlementation européenne stipule qu’on doit prioriser les résidences privées, les petites et les moyennes entreprises, de même que ce qui est essentiel au maintien de l’ordre public et de la protection de la vie; la police, le service des incendies et les établissements de la santé.

Selon la modélisation de Bruxelles, les Allemands devraient manquer de gaz dès février 2023 si le gazoduc Nord Stream I continue de fonctionner à 20 % de sa capacité (comme actuellement).

Les premières usines qui devront se serrer la ceinture, ce sont celles qui produisent des biens non essentiels. En principe, cela devrait être le cas des aciéries, des verreries et des usines de céramique.

Mais si on prend le cas des verreries, il faut distinguer la fabrication des gobelets de la fabrication des fioles de médicaments injectables. De plus, sans phares ni parebrises, l’industrie automobile est paralysée.

Certains géants industriels possèdent déjà leurs propres centrales électriques, capables de produire de l’électricité indistinctement à partir du méthane ou du pétrole.

À l’heure actuelle, une multitude d’entreprises cherchent désespérément à s’équiper de génératrices afin d’augmenter leur autonomie.

L’hydrogène peut être produit par l’hydrolyse de l’eau. Mais il est généralement produit à partir du méthane. Pour la pétrochimie allemande, manquer de gaz fossile, c’est manquer aussi de ce qu’il faut pour produire de l’ammoniac (pour fabriquer de l’engrais et des produits de nettoyage) et de l’acétylène (pour la fabrication des colles industrielles). C’est donc paralyser l’agriculture, la construction, l’industrie automobile et l’industrie pharmaceutique, entre autres.

Pour pallier la pénurie, on retardera la mise hors service de toutes les chaudières industrielles qui fonctionnent encore au charbon et dont certaines remontent à l’ère soviétique.

Et pour être en mesure de hausser au maximum sa production d’électricité afin d’aider l’Allemagne l’hiver prochain, la France a décidé de hâter la réparation de la moitié de son parc nucléaire.

De telles réparations sont habituellement effectuées à la belle saison alors que la consommation d’électricité est plus faible. Elles sont beaucoup plus nombreuses cet été à nécessiter des réparations parce que celles-ci ont été différées depuis deux ans en raison de la pandémie.

Le résultat, c’est que la France achète de l’électricité aux pays voisins, dont l’Allemagne, alors cette dernière tente désespérément de constituer des réserves en vue de l’hiver.

Pendant ce temps, les États-Unis — principal fournisseur de gaz fossile liquéfié (GFL) à l’Europe — ont un problème; les installations portuaires de leur deuxième terminal méthanier (à Freeport, au Maine) ont été détruites par le feu en juin dernier. Ce qui réduit du sixième la capacité exportatrice américaine de GFL vers l’Europe.

Bref, tout va mal.

Conclusion

La dé-Merkellisation n’est pas seulement la rupture brutale des relations commerciales avec la Russie, c’est aussi un recul environnemental avec le retour à des combustibles encore plus polluants que le gaz fossile.

Avec sa population de 83 millions de personnes, l’Allemagne ne manque pas de talents pour faire face aux défis gigantesques qu’elle devra relever au cours des prochains mois.

Mais tous ces problèmes, elle ne les aurait pas si elle avait laissé le peuple ukrainien assumer son choix de devenir un ennemi militaire de son puissant voisin. Ce qui rendait la guerre russo-ukrainienne inévitable.

En décembre 2021, deux mois avant le déclenchement de cette guerre, la chancelière Merkel quittait la vie politique. Ce qui ne l’a pas empêchée, à titre privé, de la condamner sévèrement.

Toutefois, au-delà des paroles accusatrices, on ne saura jamais ce qu’elle aurait fait si elle était encore au pouvoir.

Ce qui est certain, c’est que si elle et ses prédécesseurs (Gerhard Schröder et Helmut Kohl) n’avaient pas poursuivi contre vent et marée une politique d’ouverture à l’égard de la Russie, l’Allemagne n’aurait pas connu la remarquable période de prospérité économique qui fut la sienne depuis l’effondrement du Bloc soviétique et au cours de laquelle son PIB a doublé.

Références :
Angela Merkel
Boris Eltsine
Déclaration du 9 mai 1950
Europe et Russie : la bataille des gazoducs
Germany Plans for a Winter Without Gas from Russia
Guerre franco-allemande de 1870
L’engrenage ukrainien
L’expansionnisme toxique de l’Otan
Oligarchie russe
Pourquoi autant de réacteurs nucléaires français sont-ils actuellement à l’arrêt ?

Parus depuis :
Germany confronts a broken business model (2022-12-06)
Le moteur de l’Europe cale (2023-09-18)
En Allemagne, l’incertitude sur les grands projets industriels affecte la crédibilité de la politique de Berlin (2024-09-23)
Volkswagen to shut three factories, axe jobs and cut pay by 10%, says union (2024-10-28)
L’équipementier automobile Schaeffler supprime 4 700 emplois en Europe (2024-11-05)
Le sidérurgiste allemand ThyssenKrupp va supprimer 11 000 postes (2024-11-25)
En Allemagne, engluée dans la stagnation, une « hausse vertigineuse des faillites » (2025-01-14)
En Allemagne, la restructuration de l’aciériste ThyssenKrupp symbole d’une industrie « en chute libre » (2025-12-03)

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Fleurs de pavot à l’été 2022 (no 3)

Publié le 7 août 2022 | Temps de lecture : 1 minute





 
Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8
1re photo : 1/3200 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 135 mm
2e  photo : 1/1600 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 120 mm
3e  photo : 1/2000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
4e  photo : 1/3200 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 142 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Fleurs de pavot à l’été 2022 (no 2)

Publié le 6 août 2022 | Temps de lecture : 1 minute




Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8
1re photo : 1/1000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 62 mm
2e  photo : 1/500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
3e  photo : 1/3200 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 115 mm
4e  photo : 1/3200 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 142 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Corriger la crise du logement à Montréal en deux ans

Publié le 5 août 2022 | Temps de lecture : 9 minutes

Avant la pandémie

Les mesures destinées à protéger les locataires contre les augmentations abusives de loyer ont fait de l’immobilier un placement stable mais beaucoup moins attrayant que la spéculation boursière.

En conséquence, les propriétaires des immeubles résidentiels existants ont négligé de les rénover. Si bien que dans la région métropolitaine, huit pour cent des locataires vivent dans des logements qui nécessitent des réparations majeures.

Cela n’a pas empêché la construction annuelle de 24 000 nouveaux logements depuis 2016. À 87 %, il s’agit de logements en copropriété à forte densité ou des tours résidentielles à loyer élevé.

Cette densification urbaine a été observée sur l’ile de Montréal, à Laval et dans les couronnes sud et nord de l’agglomération métropolitaine.

Dans le cas précis du centre-ville de Montréal, un grand nombre de logements en copropriété sont simplement des pied-à-terre, généralement inoccupés, qui appartiennent à des non-résidents. Leur nombre est tel qu’ils représentent deux pour cent des logements en copropriété de toute l’agglomération métropolitaine.

Depuis soixante ans, le sous-investissement public a lentement raréfié le logement social et communautaire. En 2016, celle-ci était tombée à 9,1 % du parc immobilier. Depuis ce temps, seulement 7,6 % des mises en chantier l’ont été pour de tels logements.

Cette évolution du marché de l’immobilier, combiné à l’augmentation démographique, a provoqué une pénurie de logements à prix abordable; près de 200 000 locataires éprouvent des difficultés à se loger pour moins de 30 % de leurs revenus bruts.

En 2020 et 2021

Dans la ville de Québec et à Montréal, l’annulation des festivals et la fermeture des frontières ont rendu vacants les 20 000 appartements autrefois réservés à la location à court terme par des touristes.

De plus, l’attrait du télétravail et de la vie champêtre en temps de pandémie, ont fait augmenter le taux d’inoccupation à Montréal et à Québec, mais inversement, l’ont fait diminuer ailleurs en province.

En 2022

Avec la levée des mesures sanitaires et la diminution du télétravail, la situation du marché locatif s’est inversée dramatiquement; dans toutes les villes du Québec (mais particulièrement dans les plus populeuses), on assiste à une crise du logement.

Cette crise affecte de manière disproportionnée les milieux défavorisés et les travailleurs dont le revenu annuel est inférieur à la moyenne.

D’autre part, la montée des taux hypothécaires, l’inflation du prix des matériaux, et les délais occasionnés par la rupture des chaines d’approvisionnement — causés d’abord par la pandémie, puis par les sanctions occidentales contre la Russie — ont provoqué une chute brutale des intentions d’accéder à la propriété.

Ce qui signifie que les jeunes familles qui songeaient à se faire construire une unifamiliale hors de l’ile préfèrent continuer à être locataires. Du coup, les logements qu’ils devaient libérer en devenant de nouveaux propriétaires ne pourront pas servir à d’autres.

On aurait donc tort de penser que la stabilisation du marché immobilier — qui concerne que les transactions immobilières — signifie que la pénurie de logements abordables se résorbe. Au contraire, elle s’aggrave.

Une règlementation contreproductive

Aux élections montréalaises d’il y a cinq ans, la candidate Valérie Plante promettait qu’une fois élue, les permis municipaux de construction pour de grands projets domiciliaires seraient assortis à la condition d’y consacrer une partie pour du logement social.

Mais comme l’administration Plante mit trois ans et demi pour accoucher de son règlement, toutes les tours résidentielles construites ou actuellement en voie d’achèvement ont été autorisées à la hâte avant l’adoption du règlement en question.

Cet empressement fait en sorte qu’il n’y a pas de pénurie de condominiums de luxe à Montréal.

Maintenant que le règlement est en vigueur, la ville et les constructeurs en habitation sont à couteaux tirés.

Ce n’est pas le rôle d’un entrepreneur d’accomplir de bonnes œuvres; son but est de faire des profits. Et si c’est plus facile de faire des profits en banlieue, c’est là qu’il ira construire ses logements.

Pavé de bonnes intentions, le règlement de l’administration Plante nuit à l’offre de logements abordables. Son approche serait couronnée de succès dans une économie dirigée, mais elle est vouée à l’échec là où le droit au logement abordable n’existe pas.

Voilà pourquoi il faut adopter une approche diamétralement opposée.

Un projet-pilote d’envergure

Étant multifactorielle, la crise du logement ne pourra pas être résolue par une recette miracle.

Au sujet des logements sociaux, leur pénurie ne peut être corrigée que par l’injection de fonds publics. Dans les faits, l’argent doit venir d’Ottawa puisque c’est le seul gouvernement qui a de l’argent de trop ou sinon, qui a le pouvoir d’en imprimer.

Pour le reste de la société (incluant les travailleurs à faible revenu), la crise du logement pourrait être résolue en moins de deux ans dans une ville comme Montréal par le projet-pilote suivant.

Et s’il s’avère fructueux, on pourrait l’étendre au reste du Québec. Si ce projet ne peut pas s’adapter à une autre réalité que celle montréalaise, soulager les problèmes de la moitié de la population québécoise serait déjà ça de fait.

En résumé, les projets immobiliers répondant aux critères du projet-pilote seraient exemptés de taxes municipales pour les dix ans qui suivent leur achèvement.

Quels seraient ces critères ?
• respecter les règles d’urbanisme de la ville (hauteur maximale permise, distance entre la façade et le trottoir, etc.)
• toute la partie hors du sol devrait être en bois lamellé croisé,
• l’immeuble devrait avoir de 8 à 40 étages (ou plus, si la technologie du lamellé-croisé le permet),
• si l’immeuble remplace un immeuble existant, le nombre de ses logements devrait être au moins le triple de celui de l’édifice qu’il remplace tout en ayant au moins autant d’appartements dont le nombre de pièces égale ceux d’origine,
• tout projet soumis à la ville est adopté par défaut au bout de deux mois, sauf s’il a fait l’objet d’un refus justifié ou d’une demande de précision parce le devis était incomplet.

Il est à noter que certaines agglomérations — comme le Plateau-Mont-Royal — seraient exclues du projet-pilot en raison des critères architecturaux qui y prévalent.

Il est à souligner que les entrepreneurs ne seraient pas tenus de prendre l’engagement d’offrir leurs nouveaux logements à un prix qui ne dépasse pas la moyenne des appartements de même taille.

Toutefois, si ce projet-pilote rencontre le succès prévu, l’abondance des logements disponibles renversera le rapport de force entre les locataires et les propriétaires. Conséquemment, les logements offerts au-delà de la moyenne resteront inoccupés.

Et si, au pire des cas, il ne freine pas la hausse des loyers, il stimulera au maximum la construction d’immeubles résidentiels. Ce qui ne peut être que bénéfique contre la crise du logement.

Pourquoi le bois lamellé-collé ?

Contrairement au béton, le lamellé-collé stocke le CO₂ et c’est un excellent isolant thermique.

Et à la différence des maisons traditionnelles du Québec — qui sont des maisons de bois recouvertes de briques — le lamellé-collé est ignifuge.

De plus, comme les panneaux de ce type de bois sont fabriqués sous forme de modules, leur assemblage est un jeu d’enfant. À Vancouver, on a édifié en 66 jours un gratte-ciel de 18 étages. Normalement, cela aurait pris au moins cinq fois plus de temps.

Voilà pourquoi c’est le matériau parfait pour un projet qui vise à corriger en un temps record une pénurie de logements.

Références :
Autopsie de la crise du logement
Bois lamellé croisé
Bois lamellé-collé
Canadian cities take wooden skyscrapers to new heights
Crise du logement au Québec : « On a perdu le contrôle »
Le logement social à Montréal : les promesses en l’air
Le logement social à Vienne
Les ventes de propriétés résidentielles ont diminué de 18 % en juillet à Montréal
Le taux de logements libres atteint 10 % à Montréal et à Québec
Portrait de l’habitation dans le Grand Montréal
Valérie Plante veut faire la paix avec les promoteurs immobiliers

Parus depuis :
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