Le mot en ‘M’

Publié le 31 août 2022 | Temps de lecture : 2 minutes

Dans le Grand dictionnaire de la rectitude politique, un nouveau mot honteux vient de faire son apparition : le mot ‘Madame’.

À Versailles, celui-ci a longtemps été utilisé pour désigner avec respect les maitresses royales d’origine modeste.

Évidemment, quiconque s’appelle Jeanne-Antoinette Poisson dans la vraie vie préfèrera se faire appeler Madame de Pompadour à la cour du roi. Ça fait plus chic.

Mais les temps changent.

Voulant répliquer à ses adversaires politiques sans les nommer, le premier ministre s’est posé tout haut la question suivante : « Comment cette madame peut-elle dire que l’économie du Québec ne va pas bien? » en faisant allusion à son adversaire libérale Dominique Anglade.

Il n’avait pas fini de formuler sa question que déjà, sur les milieux sociaux, on s’indignait du paternalisme, voire de la condescendance machiste de François Legault envers celle qu’on appellera : la très Honorable Dominique Anglade, cheffe de la gracieuse opposition officielle de Sa Majesté (ou THDA+ pour faire plus moderne).

Voilà donc que ‘Madame’ est devenue une insulte. Elle rejoint le rang des termes dont l’emploi constitue une micro-agression aux yeux des âmes sensibles.

Ceci étant dit, je ne crois pas que l’utilisation du mot en ‘M’ par le premier ministre découlait d’un savant calcul politique.

Toutefois, pour rassurer les électeurs face aux années de turbulence qui s’annoncent, le Québec a besoin d’être dirigé par une personne forte.

Si François Legault voulait faire paraitre la cheffe libérale comme quelqu’un qui saisit toutes les occasions pour se plaindre et adopter une posture victimaire, il n’aurait pas mieux réussi.

Référence : « Cette madame », dit François Legault pour désigner son adversaire libérale

Complément de lecture : Le derrière miraculeux de la ministre

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Écrit par Jean-Pierre Martel