Accueil des réfugiés : l’usure de la bonne volonté

Publié le 15 août 2022 | Temps de lecture : 3 minutes

La Moldavie

Ni membre de l’Otan ni membre de l’Union européenne, la Moldavie est le pays le plus pauvre d’Europe.

Voisine de l’Ukraine, elle a accueilli cent-mille réfugiés ukrainiens. Proportionnellement à sa population de 2,7 millions d’habitants, c’est plus de réfugiés que n’importe quel autre pays au monde.

Dans tous les pays limitrophes où on entasse les réfugiés dans des camps, ils sont d’abord accueillis favorablement.

Puis, au fil des mois, ils sont victimes de désinformation destinée à susciter de l’animosité à leur égard. On exagère l’importance des services qui leur sont offerts. Et on propage des rumeurs au sujet des méfaits qu’ils commettraient.

La Moldavie dépend presque totalement sur la Russie comme fournisseur d’hydrocarbures. L’inflation y est de 27 %.

Il est donc facile de faire des Ukrainiens les responsables des problèmes économiques actuels de la Moldavie.

La Pologne

La majorité des Ukrainiens qui ont fui leur pays ont été accueillis en Pologne. Non pas sous la tente, dans des camps de réfugiés comme c’est généralement le cas, mais plutôt chez l’habitant.

Plus précisément, des centaines de milliers de Polonais ont pris leur voiture et se sont rués aux frontières pour choisir des gens au hasard parmi le lot des personnes qui arrivaient en Pologne.

Ils ont pris des femmes et des enfants épuisés par la marche. Des personnes aux yeux rougis qui descendaient des trains. Des inconnus souvent sales et couverts de sueur. Des types désespérés qui ont tout perdu.

Et c’est à des millions de ces gens-là que les Polonais offrent gratuitement le gite, la nourriture, des vêtements de rechange et sortent des placards quelques jouets qui pourraient aider les enfants à surmonter les traumatismes de la guerre.

Les jours où le nombre d’arrivants a dépassé le nombre de bons Samaritains, ceux qui n’ont pas été choisis trouvent place dans des centres d’hébergement d’urgence.

De son côté, le gouvernement polonais a débloqué une aide d’urgence de 1,6 milliard d’euros. Il a délivré des permis de travail. Il a ouvert les écoles aux enfants ukrainiens et a garanti à tous l’accès aux soins médicaux.

Conclusion

Le présent texte ne vise pas à opposer les vilains Moldaves aux bons Polonais.

On ne peut pas demander à un peuple d’être d’une hospitalité exemplaire quand la vague migratoire est d’une telle ampleur qu’elle provoque un appauvrissement marqué de la société d’accueil.

L’accueil est une réussite quand les immigrants peuvent très tôt s’intégrer, combler la pénurie de main-d’œuvre, accroitre la consommation et de ce fait, la prospérité des fournisseurs de biens et de services.

C’est quand la société d’accueil y trouve son compte que l’immigration est une réussite.

Références :
L’immigration et l’extrême droite
Ukrainians at risk from anti-refugee tensions in host countries, report warns
Warm welcomes, lurking tensions

Paru depuis :
Un an après le début de la guerre, l’intégration réussie de 1,4 million d’Ukrainiens en Pologne et en République tchèque (2023-02-21)

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés à la guerre russo-ukrainienne, veuillez cliquer sur ceci.

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