Avant-propos : Ce qu’on appelle ‘itinérant’ au Québec est appelé ‘sans domicile fixe’ en Europe.
On apprenait récemment l’intention de la ville de Montréal d’embaucher une personne dont la tâche sera de coordonner l’expulsion des itinérants de leurs camps illégaux et de voir à la destruction de leurs abris.
Les autorités municipales nous assurent que de telles opérations sont effectuées par des travailleurs sociaux dotés d’une grande sensibilité et que cela a pour but d’accompagner les itinérants.
Mais de quel accompagnement parle-t-on ? S’agit-il de l’accompagnement du témoin qui accompagne la mariée à l’autel ? Ou s’agit-il de l’accompagnement du gardien de prison qui accompagne le condamné vers la potence ?
En réalité, la personne que veut embaucher la ville est l’équivalent d’un videur dans une boite de nuit.
La volonté des itinérants qui dressent des tentes dans des terrains vagues, c’est d’y vivre tant que le climat le leur permet. C’est ça, leur volonté.
Par la force ou la menace, la ville veut les déloger. Mais pour aller où ? Nous sommes en plein dans une crise du logement et les refuges pour sans-abris débordent.
Évidemment, on peut toujours en créer d’autres, mais est-ce là la meilleure solution ?
Pendant des années, on a institutionnalisé des personnes âgées plutôt que de leur offrir des soins à domicile. Et on commet aujourd’hui la même erreur avec ces itinérants.
Dans les refuges, les pensionnaires reçoivent des repas équilibrés et, si besoin, sont orientés vers des dispensateurs de soins.
Mais on peut faire la même chose tout en respectant leur choix de vie.
Pour le prix du salaire annuel de ce ‘videur de camps d’itinérants’, on aurait pu louer un terrain abandonné, y installer une source d’eau potable et des toilettes chimiques, de même que permettre le ravitaillement par les cantines mobiles d’organismes de bienfaisance et planifier la venue d’infirmières-visiteuses.
Bref, l’équivalent de soins ‘à domicile’.
Mortalité comparative de la 7e vague du Covid-19
À l’heure actuelle, l’attitude des Québécois à l’égard de la septième vague du Covid-19 peut se résumer ainsi : “ Advienne que pourra.”
En réalité, pour les personnes vulnérables, cette vague est plus mortelle que toutes les précédentes, à l’exception de la première. Et ce, avec une contagiosité légèrement plus grande que celle de la coqueluche.
Depuis des semaines, la situation s’aggrave. La Santé publique confirme cette tendance à la hausse, mais prévoit une accalmie prochaine à la lecture des feuilles de thé…
Les itinérants sont souvent des personnes âgées et des gens souffrant de malnutrition. Nos dirigeants municipaux peuvent bien les entasser dans refuges. Mais ils doivent se préparer à avoir l’air surpris quand l’inévitable surviendra.
À une époque où on nous répète qu’on doit apprendre à gérer son risque, les itinérants qu’on force à habiter dans des endroits clos deviennent des citoyens de deuxième classe, privés de la liberté de gérer leur risque à eux.
Références :
Montée du nombre de cas de COVID-19 dans les refuges pour itinérants à Montréal
Montréal veut embaucher un coordonnateur pour le démantèlement des camps de fortune
Parus depuis :
Violence et itinérance dans le Village : « On touche le fond du baril » (2021-06-18)
« On est en train de voir naître un Downtown Eastside à Montréal » (2021-07-07)
Les itinérants au Palais des congrès de Montréal, « c’est rendu fou » (2021-07-18)
« Il est mort tout seul dans le froid » (2024-10-10)
Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II et objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/400 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm