Les varioles et la collerette

Publié le 12 juin 2022 | Temps de lecture : 3 minutes

La variole simienne

La variole simienne (mieux connue sous le nom de ‘variole du singe’) est une maladie virale à pustules, rarement mortelle, qui est endémique dans le bassin du Congo et en Afrique occidentale.

Son virus peut se développer chez une vingtaine d’espèces animales (dont certains primates et rongeurs).

Chez l’humain, après une période d’incubation de cinq à dix jours, la maladie se manifeste par une forte fièvre, une grande fatigue, des maux de tête, des courbattures et le gonflement prononcé des ganglions, surtout au niveau du cou et dans l’aine.

Deux jours après l’apparition des premiers symptômes, les lésions apparaissent sur la peau. Successivement, ces lésions sont des taches rouges (1 à 2 jours), des boutons solides (1 à 2 jours), des cloques contenant un liquide clair (1 a 2 jours), puis des pustules contenant de grandes quantités de virus (de 5 à 7 jours).

Ces dernières se dessècheront sur une période de deux à quatre semaines. Leur croute finira par disparaitre en laissant parfois une trace visible sur la peau.

La petite vérole

La variole simienne est cousine de la variole (tout court). Appelée autrefois ‘petite vérole’, cette dernière a été éradiquée en 1980 à la suite d’une campagne de vaccination massive orchestrée par l’Organisation mondiale de la santé.

Autrefois, le mot ‘vérole’ se dirait des maladies à pustules ou à vésicules; on connaissait la petite et la grande vérole, de même que la varicelle. Or la science moderne a démontré qu’il s’agissait de maladies différentes.

La petite vérole n’était petite que de nom. Elle fut responsable des pandémies les plus mortelles de l’histoire de l’humanité. Plus que la peste. Plus que le choléra. Plus que la grippe espagnole.

La grande vérole

Ce qu’on appelait autrefois la ‘grande’ vérole désigne aujourd’hui la syphillis.

Cette maladie existait en Europe depuis l’Antiquité mais fit un retour en force durant la Renaissance à la suite de la découverte des Amériques.

Cette découverte fut l’occasion du ‘Grand échange de véroles’; les conquistadors apportent la petite vérole aux Amérindiens (ce qui les décimera par dizaines de millions), alors que les marins européens contaminent l’Europe de la grande vérole (la syphillis) attrapée en violant les femmes des peuples autochtones conquis.

Or, parmi les séquelles cutanées de la grande vérole, il y avait le ‘collier de Vénus’.

Celui-ci était constitué d’une succession de taches brunâtres ou décolorées situées au niveau du cou.

Détail de Portrait de Frans Snyders et son épouse (1621) d’Antoine van Dyck

En raison de son aspect inesthétique, ces taches ont donné naissance à la mode des collerettes à godrons (ou à amples plis empesés), emblème vestimentaire de la Renaissance.

De la seconde moitié du XVIe siècle jusqu’au début du XVIIe siècle, femmes et hommes de la noblesse portaient cette décoration, plus tard remplacée chez les femmes par un col (souvent en dentelle) dressé derrière le cou et qui, cette fois, dégageait la poitrine des personnes épargnées par la grande variole.

Références :
Collerette (costume)
Variole du singe : comment se transmet-elle, quels sont les symptômes ?

Complément de lecture : La Grande peste et le Covid-19

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le baiser de Judas de la droite religieuse

Publié le 11 juin 2022 | Temps de lecture : 2 minutes
Détail d’une gravure de Gustave Doré

De 1937 à l’an 2000, le pourcentage des Américains qui se réclamaient d’une confession religieuse (protestantisme, catholicisme, judaïsme, islam, etc.) s’est maintenu aux alentours de 70 %.

Mais depuis l’an 2000, cette proportion est progressivement tombée à 47 %.

Ce déclin s’est produit dans tous les groupes d’âges :
• de 77 % à 66 % chez ceux nés avant 1946,
• de 67 % à 58 % chez ceux nés entre 1946 et 1964 (les Bébé-boumeurs),
• de 62 % à 50 % chez ceux nés entre 1965 et 1980 (la génération X),
• de 51 % (en 2008-2010) à 36 % chez ceux nés entre 1981 et 1996 (les Millénariaux).

Toutefois, ce déclin a été plus marqué chez les Catholiques (de 76 % à 58 %) que chez les Protestants (de 73 % à 64 %).

De nos jours, ceux qui tirent cette moyenne de 47 % vers le bas sont les célibataires (42 %), les électeurs ni républicains ni démocrates (41 %), les habitants des États de l’Ouest américain (38 %) et les adultes qui s’estiment plus à gauche (35 %).

Selon The Guardian, cela s’expliquerait par l’instrumentalisation des croyances religieuses (notamment au sujet de l’avortement et de l’orientation sexuelle) à des fins politiques.

En d’autres mots, la montée en puissance de la droite religieuse aurait détourné un grand nombre de fidèles des lieux de culte qui relaient sa propagande, sans nécessairement avoir affecté la foi profonde de ces fidèles.

Un prêtre ou un pasteur se discrédite lorsqu’il incite ses fidèles à soutenir un chef politique qui calomnie, qui ment, qui triche, qui fraude, qui fréquente des prostituées, bref quelqu’un qui n’est animé d’aucune des valeurs morales enseignées par ce ministre du culte.

Références :
‘Allergic reaction to US religious right’ fueling decline of religion, experts say
U.S. Church Membership Falls Below Majority for First Time

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les Bixi du cinquantième

Publié le 10 juin 2022 | Temps de lecture : 2 minutes


 
Inspirée par des systèmes de vélos en libre-service créés en Europe, Montréal fut une des premières villes nord-américaines (peut-être même la première) à proposer la même chose en 2009.

Pour célébrer les cinquante millions de déplacements effectués jusqu’ici, cinquante vélos Bixi ont été transformés en œuvres d’art grâce à une collaboration avec le Festival MURAL!.

On a confié à des muralistes — Aless MC, Chien Champion, Mono sourcil, La Charbonne et Zéphyr — la mission de créer chacun une collection de dix vélos: une épreuve d’artiste, et neuf autres exemplaires mis à la disposition du public.

C’est donc 45 vélos d’art (neuf vélos pour chacun des cinq artistes) qui sont loués depuis hier au même prix que les Bixi ordinaires.

Mais répartis dans 800 stations, alors que les Bixi sont déjà l’objet d’un engouement record cette année — pandémie oblige — cela signifie qu’il sera plus facile de les voir à leur destination dans le centre-ville qu’à leurs points de départ dans les quartiers populaires où, évidemment, ils seront les premiers à disparaitre en début de journée.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Recycler le plastique : de belles paroles…

Publié le 9 juin 2022 | Temps de lecture : 2 minutes

De 1980 à 2021, l’utilisation du plastique aux États-Unis s’est accrue de 263 %, soit de 27 kg à 99 kg par personne.

Depuis que la Chine a fermé en 2017 ses frontières à la plupart des déchets de plastique américain, les usines de ‘recyclage’ ne font que les trier. À l’issue de quoi 85 % sont expédiés à des sites d’enfouissement, 10 % sont incinérés, et seulement 5 % sont réellement envoyés au recyclage.

En plus, le tiers de ce qui est envoyé au recyclage est rejeté car fabriqué de polytéréphthalate d’éthylène. Résultat : environ trois pour cent du plastique américain réellement recyclé.

De leur côté, les Canadiens génèrent annuellement 3,2 millions de tonnes de déchets de plastique, soit 86 kg par personne.

En 2020, Ottawa a dévoilé son plan Zéro déchet plastique, une cible ambitieuse dont l’atteinte est prévue dans la semaine des trois jeudis, soit d’ici 2030.

Contrairement à ce que son nom suggère, ce plan ne prévoit pas le recyclage à 100 % des déchets de plastique, mais seulement que la totalité du plastique utilisé par l’industrie sera recyclable (et non recyclé).

Mais le sera-t-il ? Mystère…

À l’heure actuelle, 86 % du plastique canadien se retrouve dans des sites d’enfouissement. Comme aux États-Unis. Or tout objet enfoui qui n’est pas biodégradable est un polluant, peu importe qu’il ait pu être recyclable ou non avant d’être enterré. Donc Ottawa rit de nous.

Pour recycler 90 % de notre plastique, il faudrait construire plus de 160 centres de tri et usines de recyclage au pays. Et ce, au cout de huit milliards$. Une dépense qui, malheureusement, n’est pas prévue dans le plan fédéral.

Paroles, paroles, paroles, chantait Dalida.
Bien voyons, ma chérie.
Paroles, paroles, paroles.
Je te jure…

Références :
Ceci n’est pas un plan « zéro déchet plastique »
US is recycling just 5% of its plastic waste, studies show

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Fleurs diverses en juin 2022

Publié le 9 juin 2022 | Temps de lecture : 1 minute
Pyrèthre rose ‘Laureen’
Pavot d’Orient ‘Royal Wedding’
Pigamon à feuilles d’ancolie
Géranium sanguin ‘Elke’
Lamier maculé

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8
1re photo : 1/800 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
2e  photo : 1/5000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
3e  photo : 1/250 sec. — F/4,5 — ISO 200 — 150 mm
4e  photo : 1/2500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
5e  photo : 1/800 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Des iris barbus en juin 2022

Publié le 8 juin 2022 | Temps de lecture : 1 minute
Grand iris barbu ‘Picador’
Iris barbu ‘Gala Finale’
Iris barbu ‘City of Stratford’

Le premier de ces iris a remporté en 1939 le prix du Mérite de la Société royale horticole de Londres.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8
1re photo : 1/1000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 70 mm
2e  photo : 1/2500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
3e  photo : 1/1600 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’immigration et l’extrême droite

Publié le 7 juin 2022 | Temps de lecture : 7 minutes

Introduction

Dernièrement, un député du NPD m’expédiait un courriel dans lequel on pouvait lire ce qui suit :

Ça m’inquiète pas mal de voir des chroniqueurs politiques comme Mathieu Bock-Côté […] attiser la haine, la méfiance, la peur envers l’autre […et…] banaliser des mesures qui [attentent aux] droits et libertés […] des immigrants […].

Ce sont des propos poussés par […] l’extrême droite […qui…] prône une vision insulaire, tribale et repliée sur nous-mêmes […].

Implicitement, ce courriel visait un colloque organisé le lendemain par un parti politique rival du NPD au cours duquel Mathieu Bock-Côté fut conférencier.

Je connais Mathieu Bock-Côté de nom et de réputation. Mais j’ai très peu lu ses écrits.

Je me contenterai de parler du lien simpliste que ce député du NPD tisse entre l’extrême droite et la xénophobie.

Le refus de l’immigration

La Corée du Nord

Le pays le plus hostile à l’immigration est la Corée du Nord; aucun étranger ne peut y immigrer. Être autorisé à y séjourner temporairement à l’occasion d’un voyage est même extrêmement difficile.

Pourtant, ce pays renfermé sur lui-même est dirigé par un régime communiste, c’est-à-dire d’extrême gauche.

Soulignons également que ce pays cultive ‘la haine, la méfiance, la peur envers l’autre’. L’autre dont il est question ici est américain.

Le Japon

Le Japon représente un cas moins extrême. En dépit du vieillissement de sa population, ce pays exerce une politique discriminatoire envers les peuples voisins. Pour un Coréen ou un Chinois, réussir à immigrer au Japon est un défi colossal.

Cette discrimination est une constante de la politique nippone, peu importe l’idéologie du parti au pouvoir.

Le Canada

Ce n’est pas une coïncidence si les Canadiens à la peau très pigmentée forment moins de trois pour cent de la population canadienne.

De 1910 à 1967, la Loi de l’immigration était hostile à certains types d’immigrants, notamment ceux en provenance d’Afrique noire.

Encore aujourd’hui, le ministère fédéral de l’Immigration exerce une discrimination contre les jeunes Africains francophones qui veulent étudier au Québec.

Ce qui veut donc dire qu’en dépit du discours bienveillant du Parti libéral canadien à l’égard de l’immigration, la machine étatique fédérale se comporte de la même manière, peu importe l’idéologie de sa façade ministérielle.

Mais il y a plus. Alors que les médias canadiens se sont scandalisés de la politique de l’administration Trump de séparer aux frontières les jeunes enfants de leurs parents afin de punir les familles qui entraient illégalement aux États-Unis, le Canada a fait pareil… sans le dire.

La diabolisation de l’immigrant

Ce qui caractérise les politiciens ‘populistes’ hostiles à l’immigration, c’est leur manque de rectitude politique.

Or les mots comptent.

Lorsque les influenceurs d’une société (dont les politiciens ne sont qu’une partie) cassent du sucre à répétition sur le dos des immigrants, inévitablement ceux-ci, de même que les membres de leurs communautés ethniques déjà naturalisés, sont la cible d’actes haineux.

C’est automatique. L’attentat terroriste à la mosquée de Québec est la directe conséquence du discours des influenceurs radiophoniques de cette ville.

Aux États-Unis, les politiciens démocrates ont sévèrement critiqué les politiques migratoires de leurs adversaires républicains. Mais arrivé au pouvoir, Joe Biden a essentiellement perpétué les politiques ‘trumpiennes’.

Tout comme le Canada maintient ses politiques migratoires racistes, peu importe qui dirige le pays. Le discours officiel change, mais les habitudes demeurent.

L’exemple de l’hospitalité

La Pologne est un des moutons noirs de l’Union européenne.

Depuis des années, ce pays est en conflit ouvert avec Bruxelles pour les réformes judiciaires mises en œuvre par le parti populiste de droite au pouvoir, Droit et Justice (PiS).

La Pologne était également en conflit avec l’Ukraine qu’elle accusait d’avoir collaboré avec les nazis au ‘génocide’ de 100 000 Polonais dans la région ukrainienne de Volhynie en 1941.

Les Polonais d’aujourd’hui ont conservé un souvenir très pénible de l’époque où leur pays était sous domination russe.

Si bien que dès l’éclatement de la guerre russo-ukrainienne, les Polonais ont mis de côté ces vieilles rancunes et se sont associés aux souffrances du peuple ukrainien.

La majorité des Ukrainiens qui ont fui leur pays ont été accueillis en Pologne. Non pas sous la tente, dans des camps de réfugiés comme c’est généralement le cas, mais plutôt chez l’habitant.

Plus précisément, des centaines de milliers de Polonais ont pris leur voiture et se sont rués aux frontières pour choisir des gens au hasard parmi le lot des personnes qui arrivaient en Pologne.

Ils ont pris des femmes et des enfants épuisés par la marche. Des personnes aux yeux rougis qui descendaient des trains. Des inconnus souvent sales et couverts de sueur. Des types désespérés qui ont tout perdu.

Et c’est à des millions de ces gens-là que les Polonais offrent gratuitement le gite, la nourriture, des vêtements de rechange et sortent des placards quelques jouets qui pourraient aider les enfants à surmonter les traumatismes de la guerre.

Les jours où le nombre d’arrivants a dépassé le nombre de bons Samaritains, ceux qui n’ont pas été choisis trouvent place dans des centres d’hébergement d’urgence.

De son côté, le gouvernement polonais a débloqué une aide d’urgence de 1,6 milliard d’euros. Il a délivré des permis de travail. Il a ouvert les écoles aux enfants ukrainiens et a garanti à tous l’accès aux soins médicaux.

C’est pourtant le même gouvernement à qui on reprochait de refouler violemment les migrants irakiens, syriens ou afghans.

Évidemment, on peut reprocher aux Polonais leurs affinités sélectives. Mais qui sommes-nous pour en juger ?

Avons-nous vraiment fait mieux ? Nous qui accueillons les réfugiés ukrainiens au compte-goutte et dont les premiers sont arrivés ici 94 jours après de début de la guerre…

Conclusion

Au sujet de l’immigration, les politiciens ne sont que l’expression de l’inconscient collectif de leur peuple, un inconscient qui varie selon les circonstances.

Lorsqu’ils ne sont pas en phase avec leur électorat, ces politiciens ne sont pas élus.

Et lorsqu’ils le sont, leur autorité se buttent au pouvoir discrétionnaire des décideurs du ministère de l’Immigration.

Or ces derniers sont issus de la population du pays. Qu’ils le veuillent ou non, ils sont inconsciemment influencés par l’idéologie qui prévaut autour d’eux.

Si bien que la fonction publique des peuples racistes l’est toujours et les politiciens qui y sont élus sont habituellement les reflets de leur électorat.

Il en est de même des chroniqueurs.

Dans le cas de Mathieu Bock-Côté, j’ignore son idéologie. Mais il est certain qu’il ne jouirait pas toutes les tribunes qu’on lui offre s’il n’était pas en phase avec notre époque.

Références :
C’est quoi un parti de droite ou un parti de gauche ?
Communautés noires au Canada
L’accueil des réfugiés ukrainiens en Pologne, ou comment panser les plaies de l’Histoire
La façade ministérielle de l’État canadien
Le premier ministre polonais dénonce « le chantage » de Bruxelles, la Commission défend ses valeurs
L’unilinguisme anglais à Immigration Canada
Montréal accueille un premier vol de réfugiés ukrainiens
Plus de 182 enfants séparés de leurs parents à la frontière canadienne
Projet de loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français
Visas étudiants refusés : un rapport fédéral évoque de possibles « préjugés raciaux »

Paru depuis : Emprisonnement de migrants : recours collectif autorisé contre le fédéral (2024-07-09)

Complément de lecture : Immigration : l’illusion des prophéties

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les Aquilegias

Publié le 5 juin 2022 | Temps de lecture : 1 minute
Ancolie gracieuse (Aquilegia formosa)

Les éperons sont une extension arrière des pétales ou des sépales d’une fleur. La plupart des Aquilegias en sont pourvues.

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Celles-ci sont des plantes rustiques qui se prêtent à la culture en rocaille. Elles fleurissent en fin de printemps ou au début de l’été.

Les plus connues ont cinq pétales creux au centre desquelles jaillissent un bouquet d’étamines jaunes.

Les Aquilegias offrent une large palette de coloris qui comprend le blanc, le bleu, le jaune pâle, le rose et le brun.

Aquilegia flabelleta var. Pumila
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Aquilegia cœrulea

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectifs M.Zuiko 40-150 mm F/2,8 (1re et 4e photos), Helios 85 mm F/1,5 (2e photo), et PanLeica 42,5 mm F/1,2 (3e et 5e photos)
1re photo : 1/3200 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
2e  photo : 1/1000 sec. — F/1,5 — ISO 200 — 85 mm
3e  photo : 1/2500 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 42,5 mm
4e  photo : 1/3200 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
5e  photo : 1/3200 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 42,5 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Sur l’esplanade de la Place des Arts de Montréal

Publié le 3 juin 2022 | Temps de lecture : 1 minute
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Il est fréquent qu’une photo soit bonne, mais sans parfaitement réussir à capter la magie des lieux ou l’esprit qui y régnait au moment où la photo a été prise.

Lorsque j’ai ouvert cette photo sur mon ordinateur, c’était l’inverse; y être ce matin-là, c’était bien, mais jamais aussi merveilleux que sur cette photo.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 infrarouge à spectre complet, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 + filtre vert jaunâtre B+W 061 + filtre bleu B+W KB20 + filtre bleu 80C de Calumet — 1/500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 14 mm

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés à l’infrarouge couleur, veuillez cliquer sur ceci.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Qu’est-ce qu’un Francophone ?

Publié le 2 juin 2022 | Temps de lecture : 5 minutes

La langue maternelle

On peut définir un Francophone par quelqu’un né d’une mère francophone. C’est sur ce critère que Statistique Canada base ses principales analyses.

La majorité des citoyens canadiens sont adultes. Du coup, la langue maternelle reflète une appartenance linguistique ancienne.

Par exemple, une personne née voilà longtemps de parents francophones, mais qui, de nos jours, lit principalement des textes en anglais, voit des films en version anglaise, écoute de la musique anglaise et surtout, parle exclusivement anglais à la maison, n’est plus un Francophone.

Par nostalgie, elle peut encore se définir comme tel. Mais dans les faits, c’est un Anglophone fonctionnel (sauf peut-être lorsqu’il est en colère, alors que son vieux fond de français refoulé refait surface le temps d’un juron).

La première langue officielle apprise

L’anglais et le français sont les deux langues officielles du Canada.

Chez la majorité des néoQuébécois, la première langue apprise dans leur pays d’origine n’est ni le français ni l’anglais.

Par exemple, chez ceux d’origine algérienne, la langue maternelle est habituellement le berbère. À l’école, ils ont appris l’arabe. Et lorsqu’ils choisissent d’émigrer au Québec plutôt qu’ailleurs, c’est parce qu’ils parlent déjà une troisième langue, la nôtre.

Toutefois, même quand un parent parle déjà le français, il arrive que la connaissance de notre langue laisse à désirer chez son conjoint.

Puisque les néoQuébécois sont rémunérés pour assister aux classes de francisation, ces dernières sont très populaires.

Voilà pourquoi le français est très souvent la première langue officielle apprise, parfois très sommairement, puisque dans ces classes, il n’y a pas d’obligation de réussite.

Cela ne signifie pas que leur appartenance linguistique définitive sera le français.

Lors du dévoilement des résultats du recensement de 2016, Statistique Canada était heureux de souligner que la proportion des néoQuébécois qui choisissait de s’assimiler l’anglais était passée de 65 % à 60 %, une nouvelle jugée très positive.

En réalité, pour maintenir l’équilibre linguistique au Québec, la quotepart de l’anglais ne devrait être que de onze pour cent selon Michel Paillé, le plus important démographe du Québec.

La principale langue officielle utilisée à la maison

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La langue avec laquelle on choisit spontanément de s’exprimer dans l’intimité de sa famille est celle qui reflète le mieux son appartenance linguistique.

Voilà pourquoi le gouvernement de la CAQ, à juste titre, se fie à ce critère pour juger de la situation du français au Québec.

Il n’en fallait pas plus pour que les députés libéraux accusent le gouvernement de la CAQ de vouloir dicter la langue parlée à la maison.

Soyons clairs. Lorsqu’une famille décide que l’hébreu, le persan ou l’arabe (pour ne mentionner qu’eux) sera la langue parlée exclusivement dans la bulle familiale, cela n’a aucune importance.

Le français au Québec n’est menacé ni par l’hébreu, le persan ou l’arabe. Il est menacé par l’anglais.

Donc, on s’en moque de la langue non officielle parlée exclusivement à la maison.

Toutefois, dès qu’un parent néoQuébécois élève ses enfants en anglais, il en fait la première langue officielle apprise par eux. Il fait ainsi grossir les rangs de la communauté anglophone et contribue à l’anglicisation du Québec.

Il ne s’agit pas ici de lui interdire ce choix personnel. Toutefois, il faut tenir compte de l’ampleur de la prévalence domestique de l’anglais afin d’adopter les mesures législatives ou réglementaires qui y feront contrepoids. Puisque la pérennité du français au Québec est intimement liée à sa démographie.

Cela ne veut pas dire non plus qu’on doive planter des micros dans les chaumières (comme le suggère l’hystérie qui s’est emparée du caucus libéral à Québec), mais qu’il faut prendre note de l’anglisation de Montréal, confirmée de sondage en sondage, et y pallier dès maintenant.

Conclusion

Nous avons connu quinze ans d’immobilisme libéral à ce sujet, complétés par quatre ans d’immobilisme caquiste.

Maintenant que la CAQ est décidée d’adopter les mesures (malheureusement insuffisantes) prévues par la loi 96, ce n’est pas le temps des chichis sur les petits détails insignifiants ou de protester contre ce qui ne s’y trouve pas.

La loi 96 est un minimum en deçà duquel on ne peut pas descendre.

À ceux qui voudraient, au contraire, que le Québec en fasse moins pour protéger sa langue, soyez rassurés; les tribunaux se chargeront de dégriffer la loi 96 comme ils l’ont fait pour la Loi 101.

Complément de lecture :
Anglicisation du Québec : l’omelette de la loi 96
La francisation des immigrants suffit-elle pour assurer la pérennité du français au Québec ?

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Écrit par Jean-Pierre Martel