Des tulipes de mai 2022 – Série No 1

20 mai 2022





 
Lourd de 840g, l’objectif Helios 85mm possède la caractéristique de donner beaucoup de personnalité au bokeh, c’est-à-dire au flou d’arrière-plan qui met en valeur le sujet principal.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif Helios 85mm F/1,5
1re photo : 1/6400 sec. — F/1,5 — ISO 200 — 85 mm
2e  photo : 1/5000 sec. — F/1,5 — ISO 200 — 85 mm
3e  photo : 1/8000 sec. — F/1,5 — ISO 160 — 85 mm
4e  photo : 1/4000 sec. — F/1,5 — ISO 200 — 85 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La loi 96 et l’atteinte aux droits imaginaires des angloQuébécois

20 mai 2022

Introduction

Le doyen de la faculté de droit de l’université McGill a fait paraitre aujourd’hui un texte qui accuse la loi 96 (en voie d’adoption) de comporter des effets néfastes sur l’administration de la justice et sur les droits et libertés fondamentaux.

J’ai eu l’occasion de critiquer sévèrement cette loi insuffisante, à mon avis, à réellement protéger le français au Québec.

Toutefois, je me limiterai ici aux reproches de Me Leckey qui, au contraire, la juge excessive.

La ‘menace’ au bilinguisme judiciaire

On ne doit pas confondre le bilinguisme de la magistrature avec le droit d’être jugé dans sa langue.

Étendu à l’ensemble de la magistrature québécoise, le bilinguisme quasi obligatoire des magistrats est une solution de facilité à un problème qui n’existe pas.

Tous les angloQuébécois peuvent obtenir un procès dans leur langue. Ce qui ne signifie pas que tous les juges du Québec doivent être bilingues au cas où ils auraient à entendre une cause en anglais.

Pas plus qu’il n’est nécessaire que tous les employés des commerces de Saint-Côme soient bilingues au cas où un touriste américain se présenterait dans ce village où 100 % de la population est francophone.

Pour garantir le droit incontestable des angloQuébécois d’être jugés dans leur langue, il faut suffisamment de juges aptes à les juger dans chacune des régions administratives du Québec.

Or, depuis trois décennies, on a généralisé l’obligation d’être bilingue pour accéder à la magistrature. Rarissime voilà trente ans, cette obligation s’est imposée progressivement jusqu’à s’appliquer à plus des deux tiers des concours de 2010 à 2020.

Non seulement cette bilinguisation à outrance est-elle illégale en vertu de la Loi 101, mais elle représente une discrimination à l’embauche exercée contre les avocats québécois dont la maitrise de l’anglais est imparfaite.

Lorsqu’une personne est accusée d’un crime ou d’un méfait, elle devrait avoir le droit de choisir la langue de son procès. Et le devoir des responsables de l’administration de la justice, c’est de confier ce procès à un magistrat capable d’accomplir cette tâche.

Or le droit d’être jugé dans sa langue implique que la décision du tribunal doit également être rendue dans la langue de l’accusé.

Celui-ci, surtout s’il perd sa cause, doit comprendre pourquoi il est condamné. Peut-on lui garantir une justice équitable lorsqu’il lui est facile d’imaginer que le tribunal n’a pas très bien compris la preuve présentée devant lui ?

La crédibilité du système juridique exige le respect de ce droit fondamental. Lorsque les deux parties parlent une langue différente, la primauté devrait aller à celle de l’accusé.

Au Québec, il n’arrive jamais qu’un angloQuébécois soit jugé dans une autre langue que la sienne. Quand cela arrive, l’accusé est toujours un locuteur francophone.

En effet, ce qu’on voit plutôt, ce sont des juges nommés par le fédéral incapables de rendre des jugements en français.

Et quand l’avocat de la défense proteste, il est condamné par son ordre professionnel pour refus de soutenir l’autorité des tribunaux.

Bref, lorsque Me Leckey insinue que le droit d’être jugé dans sa langue est mis en péril par la loi 96, il induit ses lecteurs en erreur. Ce droit était respecté avant l’adoption de cette loi et il continuera de l’être après.

Le problème est ailleurs.

L’indépendance du processus d’accession à la magistrature

La Commission Bastarache a révélé que pendant des années, le critère premier pour accéder à la magistrature québécoise fut non pas la compétence, mais l’allégeance politique.

Un bon candidat était celui qui avait contribué à la caisse électorale du Parti libéral du Québec, qui avait sollicité des fonds ou effectué du bénévolat pour lui lors des campagnes électorales.

Cette pratique, instituée sous le régime libéral corrompu de Jean Charest, a cessé lorsque ce dernier a été chassé du pouvoir en 2012.

Depuis la réforme établie par le Parti québécois, le processus de sélection des candidats à la magistrature est délégué à la profession juridique elle-même.

À l’issue de ce processus, celle-ci dresse la liste des candidats à nommer, fait part de ses préférences au Procureur général (c’est-à-dire le ministre de la Justice) qui, en retour, transmet cette liste au Conseil des ministres pour adoption.

Malheureusement, les instances juridiques qui avaient jusqu’ici le privilège exclusif de dresser cette liste ont abusé de ce privilège.

Par exemple, lorsque la juge en chef de la Cour du Québec et le Barreau transmettent au ministre une liste majoritairement composée d’avocats bilingues, ce n’est pas eux qui violent la Loi 101 puisque leur rôle est, techniquement parlant, purement consultatif.

Ce qu’ils font, c’est compromettre le Conseil des ministres en l’obligeant à violer la loi.

Ce qu’instaure la loi 96, c’est un mécanisme supplémentaire qui vise à s’assurer que tous les moyens raisonnables ont été pris pour éviter d’imposer l’exigence du bilinguisme lorsque cela n’est pas nécessaire.

À cette fin, le ministre de la Justice consultera le ministre responsable de l’application de la Loi 101. Actuellement, ces deux postes sont cumulés par la même personne. Mais cela ne sera pas toujours le cas.

Bref, ce nouveau mécanisme n’a aucun rapport avec une violation de droits fondamentaux. C’est simplement la fin d’un pouvoir dont la profession juridique a abusé.

La ‘preuve’ que la Loi 101 viole des droits fondamentaux

Au sujet de la francisation des entreprises employant de 25 à 49 personnes, le doyen de la faculté de droit de McGill prédit :

‘…toute enquête menée par le gouvernement concernant le respect des obligations linguistiques des entreprises sera conduite nonobstant le droit de chacun à la protection contre les fouilles, les perquisitions et les saisies abusives, pourtant consacré dans les deux chartes canadienne et québécoise.

Le doyen de McGill s’inquiète de voir surgir de tels abus puisque la loi qui prescrit l’élargissement de la Loi 101 aux entreprises de 25 à 49 employés le fait en invoquant la clause dérogatoire de la constitution.

Fondamentalement, la loi 96 l’invoque en raison du manque total de confiance du législateur québécois envers la magistrature canadienne quant aux moyens qu’il peut prendre pour assurer la pérennité du français au Québec.

Le Québec n’a pas oublié que la Canadian Constitution de 1982 est essentiellement une camisole de force supra législative adoptée par l’ethnie dominante du pays qui visait, entre autres, à contrer des dispositions majeures de la Loi 101. Voilà pourquoi la magistrature canadienne n’a pas cessé depuis d’invalider des pans entiers de cette loi.

Si on veut éviter que la loi 96 connaisse le même sort, il est nécessaire d’invoquer cette clause dérogatoire.

Le danger hypothétique et insignifiant de perquisitions abusives auprès de petites entreprises est un argument qui ne fait pas le poids face au droit collectif d’assurer la survie du français au Québec.

Références :
Anglicisation du Québec : l’omelette de la loi 96
Doit-on interdire l’accès à la magistrature aux avocats québécois unilingues français ?
Être condamné dans une langue qu’on ne comprend pas
Le défilé des Rhodésiens
Loi 96 : une atteinte à la justice et aux droits fondamentaux
Multiplication des postes de juges bilingues depuis 15 ans au Québec
Quatre-millions de Québécois victimes de discrimination à l’embauche

Postscriptum : Le present texte a été modifié depuis sa publication; les cinq derniers paragraphes datent du 28 septembre suivant.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Des magnolias blancs

19 mai 2022
Magnolia ‘Wildcat’
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Magnolia de Lœbner ‘Spring Show’

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8
1re photo : 1/6400 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
2e  photo : 1/5000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
3e  photo : 1/2500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
4e  photo : 1/5000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
5e  photo : 1/3200 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les aberrations optiques

17 mai 2022
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Les anormalités créées par les objectifs photographiques sont appelées aberrations. Elles peuvent être optiques ou chromatiques.

Les aberrations optiques prennent plusieurs aspects.

Il y a d’abord le vignettage. Celui-ci est un assombrissement des bords de la photo.

Lorsqu’il s’impose involontairement au photographe, c’est un défaut. Un défaut qui est habituellement prévenu par les fabricants d’objectif ou, à défaut, qu’on corrige en post-traitement.

Mais il arrive souvent qu’un photographe ajoute volontairement du vignettage en post-traitement afin d’attirer l’attention sur le sujet central de sa photo.

Les trainées de lumière qui rayonnent de la source lumineuse sont également des aberrations optiques, souvent jugées intéressantes.

Sur les photos nocturnes, la lumière émise par les lampadaires urbains peut adopter la forme d’une étoile lorsqu’on diminue l’ouverture du diaphragme de l’appareil photo, notamment lorsqu’il est formé d’un nombre impair de lamelles.

D’autres fois, l’aberration optique prend la forme d’un halo ou de traits de lumière qui encerclent la source lumineuse.

Au cinéma, lorsqu’on utilise une lentille anamorphique (qui comprime horizontalement l’image), celle-ci possède la caractéristique de laisser souvent un reflet bleuté horizontal qui traverse toute l’image au niveau de la source lumineuse lorsque la scène filmée est sombre.

Les taches de lumière colorée (comme au bas de la photo ci-dessus) sont d’autres reflets, rencontrés plus souvent lorsqu’on utilise des grand-angulaires. Cela s’explique par la courbure de la lentille située à la partie antérieure de l’objectif.

Lorsqu’il y a plusieurs de ces taches, il arrive qu’elles se suivent à la queue-leu-leu, augmentant de taille au fur et à mesure qu’elles s’éloignent de la source lumineuse.

Non représenté dans la photo ci-dessus, le moiré est une dernière forme d’aberration optique, rencontré dans les photos où on peut voir une série contrastée de minces lignes parallèles.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 infrarouge à spectre complet, objectif Laowa C&D-Dreamer 7,5mm F/2,0 + filtre bleu B+W KB20 + filtre vert jaunâtre Rollei Grün + filtre bleu 80C d’Hoya — 1/400 sec. — F/2,0 — ISO 200 — 7,5 mm (photo très retouchée en post-traitement)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le défilé des Rhodésiens

15 mai 2022
Collège Dawson

Hier, ces centaines de jeunes angloQuébécois se sont réunis au Collège Dawson pour ensuite défiler dans les rues de Montréal. Et ce, afin de protester contre le projet de loi 96.

Celui-ci vise à combattre — trop timidement, à mon avis — l’anglicisation du Québec.

Selon Radio-Canada, la mesure qui irrite le plus les protestataires est l’obligation de suivre trois cours totalisant 135 heures d’enseignement du français.

Sous les cris de ‘My education, my choice’ (ce qui se traduit par ‘Ma formation scolaire, mon choix’), ces jeunes sont insultés à l’idée qu’on puisse les obliger à apprendre la langue des N… blancs d’Amérique (pour paraphraser Pierre Vallières).

Aux yeux de ces jeunes Rhodésiens, l’obligation d’apprendre un peu de français n’est de moins que du ‘racisme’.

Voilà pourquoi ils comptent demander à l’Onu d’accorder officiellement le statut de minorité ethnique aux angloQuébécois.

Malheureusement pour eux, l’Onu a déjà statué à ce sujet à l’occasion d’une décision rendue en français en 1993.

Selon cette décision, les angloQuébécois ne peuvent être reconnus comme une minorité linguistique parce qu’ils ne sont que l’annexe québécoise de la majorité canadienne-anglaise.

Voici les mots de l’Onu (traduits ici pour ceux qui ne comprennent pas le français) :

Quebec’s English community does not qualify for protection as a minority language group, because it forms part of the Canadian English-speaking majority.

Les angloQuébécois ont l’illusion d’être une minorité ethnique parce que toute leur vie, c’est ce que leur a répété la propagande d’Ottawa.

Les politiques fédérales destinées à protéger les minorités ethniques du pays feignent de ne pas voir l’éléphant dans la pièce; le peuple francoquébécois est, de loin, la principale minorité ethnique du Canada.

Au sein de l’océan anglophone qu’est l’Amérique du Nord, c’est la langue française qui est menacée au Québec. Et non l’anglais.

La camisole de force constitutionnelle adoptée en 1982 par l’ethnie dominante du pays sans nous est le carcan qui vise à priver le Québec des moyens juridiques qui lui permettraient de s’opposer à son anglicisation.

Et par le biais du financement généreux des institutions angloquébécoises, Ottawa assure la marche conquérante de la langue anglaise chez nous.

À deux reprises, par voie référendaire, le Québec a refusé de prendre en main son destin et a choisi de dépendre du bon vouloir de la majorité anglophone du pays.

Il en paie aujourd’hui le prix; une bilinguisation à outrance qui est l’étape intermédiaire vers son extinction linguistique.

Le message de ces jeunes angloQuébécois est clair; si vous voulez protéger la langue française au Québec, il faudra nous passer sur le corps.

Références :
Anglicisation du Québec : l’omelette de la loi 96
Décision de l’ONU sur la Loi 178
Des centaines de personnes manifestent contre le projet de loi 96
Enseigner le français en terrain hostile au temps de la loi 96
Projet de loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français
Québec imposera trois cours de français aux élèves anglophones dès 2024

Paru depuis : Ottawa a versé des milliards pour l’anglais au Québec (2023-11-27)

Détails techniques : Panasonic GX1 infrarouge à spectre complet, objectif Lumix 20 mm F/1,7 + filtre vert jaunâtre Лomo ж3-2* + filtre bleu B+W KB20 + filtre bleu 80A d’Hoya — 1/60 sec. — F/8,0 — ISO 320 — 20 mm

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés au prix que nous payons pour appartenir au Canada, veuillez cliquer sur ceci.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Quatre, en chiffres romains

14 mai 2022

À l’époque de l’Empire romain, on représentait indistinctement le chiffre quatre par IIII ou par IV. Toutefois, vers la fin du Moyen-Âge, la deuxième graphie était devenue plus courante que la première.


 
Au contraire, en horlogerie, lorsque les heures sont en chiffres romains, quatre est presque toujours représenté par IIII.

Cela se justifie pour deux raisons.

La première est esthétique; lorsque quatre s’écrit IIII, il fait équilibre avec le huit (VIII) situé du côté opposé du cadran.



 
Deuxièmement, sur le cadran d’une montre ou d’une horloge, 4 et 6 sont toujours écrits à l’envers. Si on les représentent respectivement par IV et VI, il est alors très facile de les confondre.

Détails techniques :
1re photo : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 25 mm F/1,2 — 1/400 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
2e  photo : Olympus OM-D e-m5 infrarouge à spectre complet, objectif M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 + filtre vert jaunâtre B+W 061 + filtre bleu B+W KB20 + filtre bleu 80C de Calumet — 1/200 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 17 mm
3e  photo : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 40-150 mm F/2,8 — 1/800 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 73 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Fleurs d’arbres fruitiers

13 mai 2022
Fleur de Petit cerisier des Kouriles
Fleur d’abricotier ‘Moongold’
Fleur d’abricotier ‘Scout’

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8
1re photo : 1/2500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 70 mm1/3200 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 125 mm
2e  photo : 1/3200 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 125 mm
3e  photo : 1/400 sec. — F/5,6 — ISO 200 — 85 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Un petit air préhistorique

11 mai 2022



 
Ce matin, je me suis rendu pour la première fois à l’intérieur des serres du Jardin botanique de Montréal pour y faire de l’infrarouge couleur.

Mais au lieu d’obtenir les couleurs typiques de l’infrarouge rose bonbon, les fougères sont saumon ou corail.

Ce qui indique que la toiture de la serre des fougères est constituée de plaques de verre qui filtrent partiellement le rayonnement infrarouge.

Pour ceux qui ne l’auraient pas deviné, précisons que la deuxième photo montre les mêmes fougères vues au travers d’une chute d’eau.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 infrarouge à spectre complet, objectif M.Zuiko 25mm F/1,2 + filtre vert jaunâtre B+W 061 + filtre bleu B+W KB20 + filtre bleu 80C de Calumet
1re photo : 1/10 sec. — F/10,0 — ISO 200 — 25 mm
2e  photo : 1/8 sec. — F/10,0 — ISO 200 — 25 mm

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés à l’infrarouge couleur, veuillez cliquer sur ceci.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La saisie fictive des avoirs d’oligarques russes au Canada

10 mai 2022
Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères du Canada

Introduction

Par le biais de son ministère de l’Économie, la France a gelé pour 32 milliards$ d’avoirs russes dans l’Hexagone. La Belgique, pour 13,6 milliards$ sur son territoire. La Suisse, 8 milliards$. L’Italie, 1,4 milliard$. Le Canada, lui, ne le sait pas.

Non seulement on ne connait pas la valeur précise de ce qui aurait été gelé, mais la ministre des Affaires étrangères du Canada est incapable d’en donner une estimation grossière, une liste, ni même un seul exemple.

Le gouvernement fédéral possède sa propre police; c’est la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Interrogé par Radio-Canada, le porte-parole de la GRC a déclaré :

[il incombe à] tous les Canadiens de geler les avoirs et de suspendre des transactions en lien avec les personnes désignées par les sanctions économiques.

Autrement dit, la GRC s’en lave les mains. Alors les sanctions, cela concerne qui, au juste ?

Gel vs saisie

Lors que des avoirs sont gelés, leur détenteur en perd temporairement l’accès. Mais il en demeure le propriétaire.

Par le biais de pouvoirs conférés par une loi à un ministre — celui de la Justice ou celui de l’Économie, par exemple — l’État peut saisir des biens sans avoir à obtenir l’autorisation préalable d’un tribunal.

Toutefois, si ce bien nécessite des soins particuliers — comme c’est le cas d’un yacht de luxe — son entretien devient à la charge de l’État au cours de la période de saisie.

De plus, s’il s’avère que le ministre a abusé de ses pouvoirs, non seulement le bien sera restitué à son propriétaire, mais ce dernier pourra s’adresser aux tribunaux pour que l’État paie les dommages causés à sa propriété, le cas échéant.

En pareil cas, le propriétaire ne sera pas l’oligarque visé par la saisie. Ce sera son propriétaire légal.

Et ce propriétaire légal sera une société-écran située dans un paradis fiscal. Elle-même détenue par une constellation de compagnies à numéro appartenant à des personnes dont l’identité est protégée par le secret professionnel d’avocats véreux qui exercent un droit de fiducie en leur nom.

À l’opposé, la saisie d’un bien est une confiscation; en d’autres mots, son détenteur en perd la propriété.

Sans autorisation préalable d’un tribunal, il est impossible pour l’État de saisir un bien; les tribunaux n’autorisent les saisies qu’à la suite d’une condamnation. Et on ne peut être condamné au Canada que pour des crimes ou des délits commis au pays.

Les assisses légales des sanctions canadiennes

Normalement, les tribunaux canadiens ne sanctionnent que des infractions qui répondent aux deux critères suivants. Premièrement, il doit s’agir d’infractions à des dispositions législatives en vigueur au pays. Et deuxièmement, l’infraction doit avoir été commise en sol canadien.

Toutefois, en 1992, le gouvernement canadien a adopté une loi d’exception appelée Loi sur les mesures économiques spéciales.

Celle-ci donne au fédéral le pouvoir de décréter la saisie en sol canadien de tout bien détenu par un État étranger ou une personne qui ne réside pas habituellement au Canada.

Ces jours-ci, le parlement canadien étudie deux projets de loi qui visent à étendre la portée de cette loi en y ajoutant un droit fédéral de confiscation et de liquidation (c’est-à-dire de revente).

L’adoption de ces amendements devrait se faire assez facilement.

Reste à savoir si tout cela résistera à l’épreuve des tribunaux.

Plus tôt, nous avons vu qu’en vertu du droit, on ne peut saisir des biens qu’à la suite d’une condamnation. Or la Loi sur les mesures économiques spéciales considère qu’un blâme adopté par l’Onu fait office de condamnation.

Puisqu’à l’Onu tout s’achète, est-ce que les tribunaux canadiens estimeront qu’une résolution non contraignante adoptée majoritairement par l’Assemblée générale fait office de droit international ?

C’est très douteux.

Conclusion

La ministre des Affaires étrangères, Mme Mélanie Joly, est incapable de dire la valeur des biens saisis par le Canada parce que rien n’a été saisi.

En tant que vassal des États-Unis, le Canada a raison de se faire l’écho de la surenchère verbale de Washington contre la Russie.

Mais derrière des portes closes, si les conseillers juridiques du gouvernement canadien sont d’avis qu’il existe de fortes probabilités que toutes les mesures entreprises contre des oligarques russes tombent à l’eau, la ministre a raison de bluffer et de se trainer les pieds.

Références :
Combien de biens russes saisis au Canada? Ottawa est avare de commentaires
La liste des biens immobiliers des oligarques russes gelés en France
L’Assemblée générale de l’ONU condamne l’invasion de l’Ukraine
L’engrenage ukrainien
Loi sur les mesures économiques spéciales
L’Ukraine doit s’inspirer du Canada
Ottawa veut liquider des biens russes pour aider l’Ukraine
Projet de loi sénatorial S-217

Parus depuis :
Ottawa n’a encore liquidé aucun actif russe (2022-10-06)
Confisquer les avoirs d’un oligarque russe n’est pas sans risque, selon un expert (2022-12-22)
Vol PS752 : un tribunal ontarien empêche la saisie d’actifs iraniens (2023-01-10)
‘Le Canada fait-il le minimum pour l’Ukraine ? (2024-02-03)

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés à la guerre russo-ukrainienne, veuillez cliquer sur ceci.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’accès de tous les Québécois à l’internet

9 mai 2022


 
Au XXIe siècle, l’accès à l’internet à haute vitesse revêt la même importance stratégique que pouvait avoir la connexion au réseau électrique au siècle dernier.

Non seulement est-ce essentiel dans une politique d’occupation du territoire, mais l’accès à l’internet permet à tous les entrepreneurs et à tous les artisans du Québec d’offrir leurs biens et leurs services à l’ensemble de la planète, peu importe l’endroit où ils se trouvent.

Cela permet également à chaque citoyen de consulter ce réservoir colossal de connaissances qu’est l’internet et ainsi, dans le cas des écoliers, de favoriser leur réussite scolaire.

D’ici le mois d’octobre prochain, accéder à l’internet à haute vitesse sera possible sur la totalité du territoire québécois.

C’était une promesse de la CAQ aux dernières élections. Puisque la pandémie a bouleversé un grand nombre de ses projets, celui-ci sera incontestablement sa seule réalisation d’importance.

Le gouvernement québécois y a consacré 850 millions$, auxquels s’est ajoutée une contribution fédérale de 450 millions$.

Dès maintenant, 94 % des Québécois ont accès à l’internet à haute vitesse. C’est plus qu’en Ontario (88 %) et en l’Alberta (87 %).

Il ne reste plus que 250 000 édifices résidentiels ou industriels à brancher au rythme actuel de trente-mille branchements par mois.

Seuls huit-mille foyers, éloignés de tout, mettront un peu plus de temps à rejoindre les autres. Dans leur cas, on compte sur leur connexion auprès du réseau de satellites en basse orbite qu’Elon Musk compte mettre sur pied prochainement.

Tout comme pour le réseau routier, au fur et à mesure qu’on approche des cas particuliers, le cout unitaire du branchement augmente; il peut atteindre 25 000$ pour un seul client.

Cela est normal; une fois le réseau complété, les couts seront minimes pour les nouveaux venus qui voudront se connecter.

Ces jours-ci, rares sont les bonnes nouvelles importantes. Celle-ci en est une.

Références :
L’électrification du monde rural québécois
Un Québec branché, mais à quel prix?

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Écrit par Jean-Pierre Martel