La loi 96 : le mythe de l’obligation d’apprendre le français en six mois

Publié le 30 mai 2022 | Temps de lecture : 3 minutes

Dans la guerre de propagande que se livrent les adversaires de la loi 96 (qui vise à renforcer la Loi 101), un des mythes qu’on propage est que cette loi donnerait six mois aux néoQuébécois pour apprendre le français (évidemment, s’ils ne le parlent pas déjà).

À l’époque où la loi 96 était à l’étape d’un projet de loi, j’ai eu l’occasion de critiquer ses importantes insuffisantes. Elles sont toujours aussi béantes.

Mais l’obligation d’apprendre le français en six mois ne fait pas partie de mes griefs pour une raison toute simple; la loi 96 n’exige pas cela.

Rien dans cette loi n’oblige le néoQuébécois à s’adresser à l’État en français.

Ce que cette loi dit, c’est que six mois après leur installation chez nous, les néoQuébécois ne recevront leur correspondance de l’État qu’en français.

Libre à eux d’utiliser Google Translation, ou l’aide d’un parent ou d’un ami pour savoir ce que ça dit.

Le message est clair; au Québec, c’est en français que ça se passe.

Dès la loi adoptée, Québec Solidaire s’est empressé de préciser que même si elle a voté pour cette loi, elle prolongerait le délai pour apprendre le français à deux ou trois ans si elle formait le prochain gouvernement.

Cela prouve que Québec Solidaire n’a pas besoin d’avoir compris un texte de loi pour voter en sa faveur…

Pour les fins de la discussion, supposons que la loi 96 exigait cela et que ce délai était prolongé à trois ans. On ne ferait que différer le problème; après trois ans, on argumenterait que trois ans, c’est insuffisant. Et ainsi de suite.

Le Parti Québécois, qui a voté contre, possède la meilleure politique migratoire de toutes les formations politiques du Québec. S’il était élu, il ferait ce que le Royaume-Uni fait déjà.

Depuis des années, la connaissance préalable de la langue anglaise par tout requérant à l’immigration est un prérequis à l’acceptation de sa demande par la Grande-Bretagne.

En d’autres mots, le requérant doit savoir parler anglais avant de mettre le pied en sol britannique. Évidemment, cette exigence ne s’applique pas aux réfugiés, en raison de l’urgence de leur situation.

De manière conséquente, une personne qui a déjà obtenu la citoyenneté britannique ne peut pas faire venir son conjoint de l’Étranger si celui-ci ne parle pas l’anglais.

Depuis 2017, le Parti Québécois demande qu’aucun certificat de sélection ne soit délivré par le ministère québécois de l’Immigration à moins que le candidat et son conjoint aient démontré une connaissance intermédiaire ou avancée du français. Sinon, leur demande sera rejetée.

Voilà LA solution !

Références :
Anglicisation du Québec : l’omelette de la loi 96
Immigrants’ spouses ‘must speak English before entering UK’
Le PQ et la francisation des immigrants
Peut-on réellement apprendre le français en six mois ?
Politique migratoire et lutte sanitaire
Québec solidaire rendrait inopérante la clause de six mois

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Écrit par Jean-Pierre Martel