Résidence Herron : le SOS du camp de la mort

Publié le 16 avril 2022 | Temps de lecture : 1 minute
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Voici la question posée mardi dernier à l’Assemblée nationale par la députée Monique Sauvé.

En moins d’une minute, elle donne concrètement une idée de la tragédie qui s’est déroulée à la Résidence Herron.

Cette résidence était un hospice privé (aujourd’hui fermé) dans lequel 47 des 133 résidents sont décédés en quelques jours du Covid-19.

Selon les protocoles sanitaires établis par la Santé publique, la visite des membres des familles était interdite afin d’éviter la contagion. Et derrière les portes closes et les fenêtres scellées, personne ne veillait à soigner les résidents, condamnés à mort par négligence…

Références :
CHSLD Herron
Des appels au secours dans le vide

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’épouvantail russe

Publié le 15 avril 2022 | Temps de lecture : 8 minutes


 
Une guerre inévitable

Toute alliance militaire repose sur la crainte d’un ennemi commun.

Depuis l’effondrement du bloc soviétique, l’Otan se cherchait une vocation.

En février 2014, l’annonce par l’Ukraine qu’elle retirera au russe son statut de langue officielle en Crimée — très majoritairement peuplée de Russophones — provoque son indépendance et son rattachement à la Russie.

Pour l’Otan, cette annexion est une aubaine; c’est la preuve de l’expansionnisme russe.

Du coup, en septembre de cette année-là, les pays membres de l’Otan se sont engagés à ce qu’en 2024, le niveau de leurs dépenses atteigne un minimum de 2 % de leur produit intérieur brut (PIB).

Cette nouvelle course aux armements a été déclenchée alors la puissance militaire américaine était déjà cinq à dix fois supérieure à celle de la Russie. En d’autres mots, alors que toute déclaration de guerre de la Russie à l’Occident aurait été suicidaire.

D’autre part, en réaction à l’annexion russe de la Crimée, le président Zelensky adopte en septembre 2020 une nouvelle stratégie de sécurité nationale qui prévoit le développement d’un partenariat en vue de l’adhésion de ce pays à l’Otan.

Pour la Russie, Zelensky venait de franchir la ligne rouge.

En 2016, en déplaçant une partie de leur arsenal nucléaire de leur base turque d’Incirlik à leur base roumaine de Deveselu, les États-Unis ont réduit la distance de leurs ogives nucléaires de Moscou de 2 000 km à 1 488 km.

Dès l’adhésion éventuelle de l’Ukraine à l’Otan, le redéploiement des ogives nucléaires américaines dans ce pays diminuera considérablement temps d’une frappe américaine contre la Russie.

Celle-ci ne peut tolérer la présence d’un ennemi militaire dans sa cour arrière. Tout comme les États-Unis ne pouvaient pas tolérer la présence de missiles russes à Cuba (d’où la Crise des missiles de 1962).

En 2021, pendant des mois, la Russie a amassé ses troupes à la frontière ukrainienne. Plutôt que d’y voir là une matière à réflexion, l’Ukraine s’est entêtée à croire que tout cela n’était qu’un bluff.

Jamais il n’est venu à l’esprit des dirigeants ukrainiens que toutes les sanctions occidentales appliquées dès le lendemain d’une invasion de la Russie n’étaient rien pour elle en comparaison avec la possibilité d’un anéantissement nucléaire de ce pays par des missiles de l’Otan une fois déployés en Ukraine.

Bref, pour la Russie, la neutralité militaire ukrainienne correspond à un objectif géostratégique crucial.

D’autant plus que l’anéantissement de l’Ukraine par la guerre est de nature à faire réfléchir la Finlande, elle aussi tentée ces jours-ci de rejoindre formellement l’Otan.

David contre Goliath

Maintenant que la guerre russo-ukrainienne est déclenchée, les Ukrainiens sont seuls à affronter la tempête.

Les appels désespérés du président Zelensky n’y changent rien; la fourniture d’armes américaines à l’Ukraine affaiblira incontestablement l’armée russe, mais ne changera pas l’issue de la guerre, connue d’avance.

Plus tôt l’Ukraine capitulera, plus elle limitera la souffrance de son peuple et le tribut de guerre qu’elle aura à payer à la Russie pour les dommages causés à son armée. Parce que les perdants paient toujours un tribut de guerre au gagnant.

À partir du moment où Vladimir Poutine confie l’armée russe au général Dvornikov (qui ne fait pas dans la dentelle), on doit s’attendre à assister à la méticuleuse destruction de l’économie ukrainienne au cours des semaines ou des mois qui viennent.

Ce qui permettra aux États-Unis de susciter l’indignation et d’agiter l’épouvantail russe.

Une occasion d’affaires

Déjà, tous les pays de l’Otan sont plus déterminés que jamais à s’armer en dépit de leur incontestable supériorité militaire. En bonne partie, cette augmentation des budgets de la Défense sera constituée d’achats de matériel militaire américain.

Pourtant, la Russie rencontre des difficultés à s’emparer de l’Ukraine, un pays adjacent de 44 millions d’habitants. Comment peut-on s’imaginer qu’elle partirait à la conquête des 880 millions de personnes qui peuplent l’Union européenne, la Grande-Bretagne, le Canada et les États-Unis ?

Ce danger est tellement invraisemblable qu’on demeure médusé devant l’extraordinaire pouvoir de conviction de la propagande américaine et devant l’empressement de nos journalistes à la répéter comme des perroquets.

En rendant toxique toute relation commerciale avec la Russie, les États-Unis espèrent remplacer ce pays comme fournisseur important de pétrole et de gaz naturel à l’Europe.

S’ils devaient réussir, cela donnerait aux entreprises américaines un avantage concurrentiel puisque les hydrocarbures américains seront toujours moins chers lorsqu’achetés aux États-Unis plutôt qu’une fois transportés en Europe, à des milliers de kilomètres.

En d’autres mots, la campagne américaine pour inciter les Européens à s’affranchir des hydrocarbures russes vise à assujettir davantage l’Europe à la puissance hégémonique des États-Unis.

Les conséquences mondiales du conflit

Si cette guerre se prolonge, elle entrainera des révoltes dans les pays qui dépendent de l’approvisionnement en céréales d’Ukraine et de Russie, de même que dans ceux où les agriculteurs ont besoin des engrais chimiques russes. Dans un cas comme dans l’autre, guerre égale famine égale révolte.

Le boycottage de l’économie russe provoque artificiellement la pénurie de tous ses produits d’exportation. Ce qui veut dire que l’inflation, déjà évidente avant le conflit, sera propulsée à des niveaux imprévisibles.

Cela obligera les banques centrales à relever leurs taux d’intérêt de base. Ce qui provoquera un ralentissement économique. Or toute diminution de la consommation entraine parallèlement une diminution des sommes perçues sous forme de taxes à la consommation (TVA, taxes de vente, etc.).

Lorsque les États sont peu endettés, ils peuvent entreprendre de grands chantiers pour soutenir l’économie lorsque survient un ralentissement.


 
Malheureusement, de nombreux pays se sont fortement endettés au cours du confinement décrété en début de pandémie. Dans le cas de la France, sa dette actuelle équivaut maintenant à 116,3 % de son PIB (comparativement à un peu plus de vingt pour cent pour la Russie).

Le ralentissement économique et l’augmentation des couts de la dette obligeront les États à remettre à plus tard les projets colossaux qui sont nécessaires à combattre le réchauffement climatique.

La seule issue budgétaire pour eux sera d’adopter des mesures d’austérité.

Entre autres, cela signifie moins d’argent pour nos hôpitaux, moins pour nos écoles, moins pour le transport en commun, et moins pour le logement social.

Tout cela parce que la priorité budgétaire sera l’accroissement futile de nos dépenses militaires. Au Canada, l’armée sera une vache sacrée qui bouffera annuellement 34,5 milliards$, soit deux pour cent du PIB.

Pour une famille canadienne de deux parents et de deux enfants, c’est 3 681 $ qu’on prélèvera chaque année dans ses poches.

Ceux qui applaudissent aujourd’hui ces augmentations seront les premiers à protester contre l’appauvrissement que cela entrainera.

Après le fiasco de la lutte sanitaire en Occident, les gouvernements qui ont si mal protégé leur population contre la pandémie peuvent s’attendre à la montée de la colère du peuple quand ils entreprendront de le faire souffrir davantage par des mesures d’austérité.

Références :
À la fin du troisième trimestre 2021, la dette publique s’établit à 2 834,3 Md€
Aleksandr Dvornikov: Russian general who helped turn tide of Syrian war
Crise des missiles de Cuba
Dépenses militaires : le Canada s’éloignerait de la cible de 2 % de son PIB
Des budgets militaires en expansion
Doubler les dépenses militaires et la dénaturation du Canada
Guerre en Ukraine : Egypte, Liban, Soudan… Ces pays menacés par des pénuries alimentaires à cause du conflit
La dépendance du marché des engrais à la Russie met à risque la production céréalière
La Finlande décidera « d’ici quelques semaines » de son adhésion à l’OTAN
Le budget fédéral prévoit une aide militaire de 500 M$ de plus à l’Ukraine
Le Canada a formé des éléments d’un régiment ukrainien lié à l’extrême droite
Le coût des engrais devrait continuer d’augmenter en raison de la guerre en Ukraine
Pas de retombées furtives pour le F-35
Théorie des dominos
Ukraine economy to shrink by almost half this year, World Bank forecasts
US moves nuclear weapons from Turkey to Romania
U.S.-Ukraine Charter on Strategic Partnership

Parus depuis :
The Energy Shock — Germany Plans for a Winter Without Gas from Russia (2022-07-29)
Au Royaume-Uni, nouvel épisode des grèves de la colère face à l’inflation (2022-08-18)
En Belgique, la colère sociale gronde face à l’explosion des factures énergétiques (2022-09-09)

Complément de lecture : L’engrenage ukrainien

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Deux chefs, deux styles

Publié le 14 avril 2022 | Temps de lecture : 3 minutes
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Introduction

Voici un échange parlementaire survenu mercredi de la semaine dernière à l’Assemblée nationale du Québec entre le chef de Québec Solidaire et le premier ministre du Québec (chef de la Coalition Avenir Québec).

La question principale

Dans sa question principale, M. Gabriel Nadeau-Dubois aborde trois sujets.

Premièrement, à 0:39, il fait allusion à un projet de lien sous-fluvial entre les villes de Québec et de Lévis. Au cout estimé à plus de dix-milliards de dollars, ce projet est surnommé ‘Troisième lien’.

Deuxièmement, à 0:50, il parle de la diminution des exigences environnementales relatives à la présence de nickel dans l’air, une diminution dernièrement décidée par le gouvernement.

Et dernièrement, à 0:56, il rappelle l’opposition publique du ministre Éric Caire au projet de tramway dans la ville de Québec, accusant le maire de vouloir livrer une guerre contre les voitures.

La première réponse

Dans sa première réponse, M. François Legault se plaint (à 1:47) d’une déclaration de son adversaire.

Plus tôt cette journée-là, ce dernier a déclaré qu’il trouvait lâche que le premier ministre rejette le blâme sur une fonctionnaire pour le drame survenu à la Résidence Herron.

Le 56 milliards$

Après une question complémentaire qui, essentiellement, recentrait le débat au sujet du tramway de Québec, le premier ministre a réitéré son exigence d’acceptabilité sociale (pourtant déjà acquise au projet).

À sa deuxième question complémentaire, M. Gabriel Nadeau-Dubois est revenu à la charge pour que le premier ministre donne explicitement son accord au projet de tramway de Québec.

À 5:47, le premier ministre souligne alors que son gouvernement compte dépenser 56 milliards$ d’infrastructures de transport en commun.

Cela comprend des milliards pour finaliser le REM de l’Ouest (un projet du gouvernement libéral précédent), plus de dix-milliards$ pour cette aberration urbanistique qu’est REM de l’Est, plus de dix-milliards$ pour l’autoroute sous-fluviale de Québec, etc.

Bref, ce ‘56 milliards$’ est un mélange de tout et de n’importe quoi.

Le premier ministre termine par une longue tirade où il essaie (à 6:07) de faire peur aux contribuables en brandissant le spectre de hausses de taxes si on dépense ‘trop’ pour le transport en commun. Ce qui est révélateur de son attitude à ce sujet.

Le premier ministre termine par une de ses tactiques favorites; exiger que l’opposition lui propose une politique détaillée de transport en commun comme si son gouvernement, aidé de milliers de fonctionnaires, était à court d’idées.

Ce qui est peut-être le cas.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Nickel : la science a le dos large

Publié le 11 avril 2022 | Temps de lecture : 5 minutes

Introduction

Dans son épisode intitulé ‘Atmosphère tendue’, l’émission Découverte de Radio-Canada traitait hier soir de la décision du gouvernement Legault de hausser de cinq fois la limite maximale de nickel que pourra contenir l’air du port de Québec.

Cette nouvelle norme entrera en vigueur le 28 avril prochain.

Rappel historique

Il y a plus d’une décennie, des analyses effectuées sur la poussière qui se déposait sur le quartier ouvrier de Limoilou (situé près du port) révélaient que cette poussière contenait du nickel, un métal dont les sels sont cancérigènes.

En 2013, Yves-François Blanchet — l’actuel chef du Bloc Québécois à Ottawa — était ministre de l’Environnement dans le gouvernement péquiste de Pauline Marois.

Le ministre Blanchet avait fait adopter une norme maximale de 14 nanogrammes de nickel par mètre cube d’air. C’était la norme la plus sévère au monde. On était l’époque où les gouvernements étaient fiers de dire qu’ils protégeaient leur population.

Mais cette époque est révolue.

La recherche sur Google

À la demande des ‘acteurs économiques’ (c’est-à-dire de la minière Glencore), le gouvernement actuel a accepté de revoir cette norme.

Quatre experts ont été consultés. Dont principalement, Michèle Bouchard, vice-doyenne à la recherche de l’École de santé publique du Québec et détentrice d’un doctorat en toxicologie de l’environnement.

À l’émission Découverte, celle-ci déclarait :

« L’évaluation qui a été faite, c’est au meilleur des connaissances en fonction des données de la littérature, en utilisant mon expertise et celle de mon équipe.»

En somme, l’étude de Mme Bouchard n’est pas une étude toxicologique effectuée sur l’animal ni une étude clinique; c’est une simple revue de la littérature. Au sens large, on peut dire que c’est une ‘étude’.

Mais les vraies études publiées dans la littérature sont essentiellement des recherches payées par l’industrie pour répondre à des exigences gouvernementales.

Or il faut savoir qu’en Occident, ces études relèvent de la propriété intellectuelle. En d’autres mots, l’industrie est propriétaire de ces études et rien ne l’oblige à les rendre publiques.

C’est ce qui explique que la majorité des études sur lesquelles se base le fédéral pour homologuer les pesticides autorisés au Canada sont des études secrètes.

En somme, l’industrie ne publie que les études qui lui conviennent. Et c’est sur cela que Mme Bouchard s’est basée.

Dans le cas du nickel transbordé au port de Québec, il s’agit de la pentlandite, un sulfure de fer et de nickel. Or il n’existe qu’une seule étude toxicologique publiée à son sujet.

Toutes les autres concernent le sulfate de nickel, extrait ailleurs à travers le monde.

Si le gouvernement Legault voulait hausser la norme québécoise à la demande de la minière Glencore, il aurait dû exiger que cette dernière lui fasse la démonstration de l’innocuité de la pentlandite.

Ce qu’il n’a pas fait.

Toujours à l’émission Découverte, Maurice Moreau, à titre de ‘chef, environnement’ de Glencore, déclarait :

« Notre objectif, c’est zéro émission. Et ç’a toujours été notre but depuis qu’on opère ici à Québec.»

On ne peut que se réjouir d’entendre cela. D’où la question suivante : n’aurait-il pas été préférable de rendre la norme encore plus sévère afin de la rapprocher de l’objectif ‘zéro émission’ que souhaite tant l’industrie ?

Conclusion

Les opérations de Glencore au Québec occasionnent très peu de retombées économiques.

En contrepartie de droits miniers qui représentent environ deux pour cent de la valeur du minerai, Glencore en extrait autant qu’elle veut; elle n’a qu’à payer le salaire de ses mineurs.

Dès que cela est fait, elle s’empresse d’exporter son minerai hors du Québec pour lui faire subir l’essentiel de son raffinage, créant ainsi le moins d’emplois possible chez nous.

En somme, les seules retombées au Québec, c’est la poussière cancérigène sur Limoilou…

Ceci étant dit, augmenter de cinq fois la limite maximale de nickel dans l’air ne signifie pas que les familles de Limoilou en respireront cinq fois plus. L’augmentation sera bien supérieure.

Dans leur empressement à vouloir boycotter la Russie (3e producteur mondial de nickel), les minières occidentales se préparent à augmenter substantiellement l’extraction de ce métal.


 
Voilà pourquoi, le prix du nickel atteint des sommets sur les marchés internationaux. Anticipant les profits records de la minière, les spéculateurs ont fait augmenter sa valeur capitalisée.

Pour justifier l’abaissement des normes environnementales, la CAQ n’a même pas l’excuse de vouloir protéger des emplois en péril.

Au contraire, la minière s’apprête à opérer au maximum de sa capacité afin de s’enrichir le plus vite possible grâce à la guerre russe en Ukraine.

On doit donc en conclure que la CAQ, en bon gouvernement de droite, sacrifie la santé de son peuple afin de maximiser les profits d’un voyou corporatif.

Références :
Davantage de poussière cancérigène sur Québec, grâce à la CAQ
Le prix du nickel ballonné par le conflit en Ukraine
Nickel
Nickel : pour protéger l’environnement, il faut le polluer, selon la CAQ
Pollution dans l’air – « Si on veut des batteries, il faut du nickel », dit Charette

Paru depuis :
Le nickel connaît un nouveau boom à Sudbury (2022-04-12)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Résidence Herron : les crimes de guerre sanitaire

Publié le 10 avril 2022 | Temps de lecture : 2 minutes
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La lutte de l’humanité contre la pire pandémie depuis plus d’un siècle correspond à une guerre sanitaire. Une guerre qui a fait des millions de victimes.

La Résidence Herron était un hospice privé (aujourd’hui fermé) dans lequel 47 des 154 résidents sont décédés du Covid-19 au début de la pandémie.

Déserté par son personnel insuffisant et sous-payé dès les premiers jours de la contagion, cet hospice a rapidement été mis sous tutelle par l’État. Ce qui n’a pas empêché l’hécatombe de se poursuivre.

Cette résidence est située dans la circonscription de Marquette, représentée depuis 2018 à l’Assemblée nationale par le député Enrico Ciccone.

Bénévolement et à titre personnel, M. Ciccone est allé prêter mainforte aux employés débordés, à l’époque où on trouvait chaque matin les cadavres des personnes décédées dans la nuit et qui jonchaient le sol en baignant dans leurs selles et leur urine séchée.

Voici la question essentielle que posait le député Ciccone mercredi dernier à l’Assemblée nationale du Québec.

Je vous dispense des platitudes qu’on lui a répondues.

Contrairement aux pertes civiles infligées par une puissance ennemie, les sévices subis à la Résidence Herron ont pour cause la négligence criminelle de l’État québécois envers son propre peuple.

Références :
CHSLD Herron
Des appels au secours dans le vide

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Promettre la carboneutralité dans la semaine des trois jeudis

Publié le 9 avril 2022 | Temps de lecture : 4 minutes

Vous souvenez-vous lorsque le premier ministre Justin Trudeau promettait, en 2019, de faire planter deux-milliards d’arbres en contrepartie de l’investissement fédéral dans la construction du pipeline Trans Mountain ?

Trois ans plus tard, le gouvernement fédéral ignore combien de graines ont été plantées en vue d’atteindre cet objectif. Au moins 800 000 croit-on, soit 0,04 % de la quantité promise.

Pour Ottawa, il ne s’agit pas d’une promesse brisée puisqu’il a déjà réalisé la moitié de sa promesse en achetant le pipeline.

C’est seulement que l’autre moitié a pris du retard…

Depuis plusieurs années, nos gouvernements (autant fédéral que provinciaux) promettent de réduire substantiellement la production de gaz à effet de serre (GES).

Mais la cible est toujours plus éloignée; ce sera en 2030, en 2040, voire en 2050.

Cela équivaut à dire : « Sauver la planète exige de grands bouleversements et de grands sacrifices qui pourraient me rendre impopulaire. Voilà pourquoi je vous promets que les gouvernements qui me succèderont d’ici 2030, 2040 ou 2050 réaliseront la promesse que je vous fais aujourd’hui.»

Par rapport au niveau de 2005, le Canada s’est engagé à réduire ses GES de 40 % d’ici 2030.

En 2015, lorsque M. Trudeau a pris le pouvoir, le Canada produisait 723 mégatonnes d’équivalent de CO₂. En 2019, il en produisait 730, soit encore plus.

Cette production a diminué au cours du confinement pandémique de 2020 pour repartir à la hausse avec la reprise de l’économie. Bref, ce n’est pas sérieux; en comparaison avec 2005, les émissions canadiennes ont reculé d’environ 1,2 %.

Dans son nouveau plan climatique, dévoilé plus tôt cette semaine, le gouvernement fédéral établit des cibles plus indulgentes à l’égard du secteur des transports et celui de la production des hydrocarbures que pour le reste de l’économie.

Pourtant ces deux secteurs sont les principaux responsables des GES au pays. Ils comptent pour 26 % des émissions canadiennes.

Dans leur cas, la cible sera une réduction de 38 % sans qu’on sache très bien comment y parvenir.

Cette cible, sera-t-elle atteinte ?

Pour en juger, signalons que le fédéral vient d’autoriser Bay du Nord, un mégaprojet de soixante puits pétroliers au large de Terre-Neuve. Celui-ci devrait produire entre 300 millions et un milliard de barils de pétrole sur trente ans.

Ottawa assure que le projet deviendra carboneutre d’ici 2050.

Veut-on rire de nous ?

La seule manière pour ce projet de devenir carboneutre dans trente ans, c’est qu’il épuise son gisement d’ici là.

En conclusion, il est de plus en plus évident que la seule manière de sauver la planète est de renverser ces systèmes politiques hérités du XIXe siècle. Dans le fond, lorsqu’ils sont majoritaires, nos gouvernements ne sont qu’une succession de dictatures affairistes dont la durée est limitée à 4 ou 5 ans.

On peut présumer qu’un pays où serait assurée la participation directe du peuple aux affaires de l’État ne pourrait pas faire pire que cette vieille monarchie constitutionnelle héritée d’une autre époque, régie par une constitution illégitime, qu’est le Canada.

Références :
La Vérif : combien d’arbres ont été plantés sur les 2 milliards promis?
Le pétrole et les transports n’auront pas à respecter la cible climatique du Canada
Ottawa donne son aval à Bay du Nord, un projet pétrolier controversé
Rapport accablant du commissaire à l’environnement
Trudeau promet de planter deux milliards d’arbres

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| Environnement, Politique canadienne | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Vaccination : la question-piège

Publié le 7 avril 2022 | Temps de lecture : 4 minutes
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La Santé publique a dernièrement annoncé que les Québécois qui le souhaitent pourront recevoir une nouvelle dose de vaccin contre le Covid-19.

La prise de rendez-vous se fait par le biais du site Clic Santé.

Parmi les questions auxquelles vous aurez à répondre, on vous demandera si vous avez déjà contracté le Covid-19.

Il est très important de ne pas répondre « oui » à cette question puisque dans ce cas, la Santé publique refusera de vous accorder un rendez-vous.

Au cours de la cinquième vague, l’école publique a été le tremplin de la contamination massive de la population québécoise. Environ deux-millions de personnes ont été contaminées par la pandémie soit, en quatre mois, le double de la contagion survenue au cours des deux années précédentes.

En excluant ces deux millions de personnes, la Santé publique espère épargner des doses de vaccin.

Cette décision n’est pas basée sur la science, mais sur l’avis des experts autoproclamés de son Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ).

Qu’on parle de la Santé publique ou de n’importe lequel de ses nombreux comités, il s’agit la même poignée de hauts fonctionnaires. Selon qui s’assemble avec qui, cela donne des comités différents. En un mot, tout cela est très consanguin.

Sur quoi se base le CIQ ?

Attraper le Covid-19 provoque la fabrication d’anticorps qui permettent habituellement à la personne infectée d’en guérir.

De plus, des expériences in vitro (c’est-à-dire en éprouvette) ont prouvé que les anticorps produits lors de la contagion par un variant sont capables d’inactiver d’autres membres de la famille covidienne.

Toutefois, il n’existe pas d’étude concrète (clinique ou populationnelle) qui ait mesuré dans quelle mesure attraper le Delta, par exemple, protège contre l’Omicron.

Tout ce qu’on sait, c’est que l’immunité ‘naturelle’ varie beaucoup d’une personne à l’autre. Elle dépend notamment de la sévérité de l’infection; les personnes ayant éprouvé des symptômes légers sont moins protégées à l’avenir que ceux qui ont été gravement atteints.

L’efficacité des vaccins décroit d’un variant à l’autre, au fur et à mesure que la génétique des variants s’éloigne de celle du Covid-19 ‘classique’ (contre lequel les vaccins sont taillés sur mesure).

Toutefois, leur pouvoir protecteur contre les conséquences graves de la pandémie se maintient. Il a été observé cliniquement et mesuré scientifiquement. Ce qui n’est pas le cas de l’immunité ‘naturelle’.

Voilà pourquoi l’Organisation mondiale de la Santé écrit :

Même si vous avez déjà eu la COVID‑19, vous devez être vacciné(e). La protection obtenue après avoir contracté la COVID‑19 varie fortement d’une personne à l’autre.

En somme, on ne peut pas se fier sur elle.

C’est également l’avis du Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Les autorités américaines précisent que les tests in vitro ne permettent pas de prédire qu’on attrapera ou non un variant lorsqu’on y est exposé.

Bref, les justifications de la Santé publique du Québec n’ont aucune base scientifique. Puisqu’il n’existe pas de danger à être ‘trop’ vacciné, son refus est une autre de ses économies de bouts de chandelles qui expliquent le fiasco de la lutte sanitaire au Québec (comme partout en Occident).

Dès qu’on est guéri d’un épisode de Covid-19, on devrait recevoir cette nouvelle dose si la vaccination précédente remonte à plus de quatre mois.

Voilà pourquoi il est nécessaire de répondre négativement à la question-piège de la Santé publique du Québec.

De plus, si possible, choisissez de vous faire vacciner en pharmacie plutôt qu’à un des centres de vaccination de la Santé publique.

Parce que dans ce dernier cas, on pourrait vous obliger à changer de masque à l’intérieur de ce centre, vous exposant inutilement à la contagion par les gouttelettes respiratoires laissées par des gens contagieux mais asymptomatiques qui vous ont précédé.

Références :
Frequently Asked Questions about COVID-19 Vaccination
La vaccination au stade Olympique : à éviter
Maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) : vaccins

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Écrit par Jean-Pierre Martel


En revenant de mon chiro

Publié le 6 avril 2022 | Temps de lecture : 1 minute





 
La dernière fois que j’ai vu mon chiropraticien, c’était en 2019. Pour mon rendez-vous de ce matin, j’y suis allé à pied.

Et au retour, j’ai traversé pour la première fois le parc Lafond, situé dans le quartier de Rosemont.

Celui-ci occupe une superficie d’environ 7 hectares, soit 0,07 km². Entre autres, on y trouve un espace canin clôturé, ce qui explique la présence de chiens dans les photos ci-dessus.

Plus près de chez moi, le charmante maison située au 3831 place Victor-Bourgeau a attiré mon attention.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 infrarouge à spectre complet, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 + filtre vert jaunâtre B+W 061 + filtre bleu B+W KB20 + filtre bleu 80C d’Hoya
1re photo : 1/500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 27 mm
2e  photo : 1/1600 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 36 mm
3e  photo : 1/400 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 25 mm
4e  photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 18 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Cet après-midi au parc Adhémar-Raynault

Publié le 5 avril 2022 | Temps de lecture : 2 minutes




 
Quelle belle journée !

Cet après-midi, j’ai gonflé les pneus de mon vélo et je suis parti visiter trois boutiques d’opticiens d’ordonnance de mon quartier. Parce que je dois remplacer mes lunettes actuelles (qui datent de 2013).

Quand on fait affaire avec un opticien très compétent mais qui manque de gout, on sort de chez lui avec des lunettes laides qu’on doit porter pendant des années.

Donc je ne regarde jamais les diplômes qui placardent les murs de son bureau : je choisis mon opticien en fonction de la beauté de ses montures.

À la troisième boutique, mon choix était fait. En retournant à la deuxième visitée (pour prendre rendez-vous), je suis passé par la piste cyclable du parc Adhémar-Raynault pour y prendre quelques photos.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 infrarouge à spectre complet, objectif M.Zuiko 12-45mm F/2,8 + filtre vert jaunâtre B+W 061 + filtre bleu B+W KB20 + filtre bleu 80C d’Hoya
1re photo : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
2e  photo : 1/125 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
3e  photo : 1/800 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 16 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Quotas ethniques, discrimination et prix du fédéralisme

Publié le 3 avril 2022 | Temps de lecture : 9 minutes

Les quotas ethniques

L’enseignement est une compétence constitutionnelle exclusive des provinces. Toutefois, le gouvernement fédéral y exerce son influence par le biais de son pouvoir de dépenser.

C’est ainsi que ses subventions sont assorties de certaines conditions. L’une d’elles concerne l’embauche des titulaires de chaires de recherche; le processus de sélection doit respecter des cibles en matière de diversité et d’inclusion fixées par Ottawa.

Dernièrement, à l’université Laval, un poste d’enseignant en biologie était ouvert exclusivement aux femmes, aux Autochtones, aux handicapés ou aux groupes ‘racisés’.

Radio-Canada écrit que sur «…les 73 Chaires de recherche du Canada de l’université, seulement 22 des titulaires sont des femmes et moins 10 % sont d’entre eux sont issus de la diversité.»

Si la sous-représentation des femmes y est évidente, Radio-Canada ne nous précise pas l’importance démographique des personnes ‘issues de la diversité’ dans le bassin de population desservi par l’université Laval.

Il est clair que si on atteignait la parité pour ces derniers (50 % des postes), ce serait une surreprésentation.

D’autre part, le quotidien La Presse nous apprenait hier qu’à l’université d’Ottawa, cinq postes à combler sont réservés à des candidats ‘racisés’ ou autochtones (sans qu’on sache pourquoi les seconds ne font pas partie des premiers).

Dans l’affichage des postes, l’université prie les candidats qui souhaitent être considérés de s’auto-identifier clairement comme faisant partie de ces groupes.

Il y a quelques jours, j’écrivais sur ce blogue :

Le multiculturalisme est le tribalisme des sociétés anglo-saxonnes. Ce que ces sociétés voient en premier lieu dans le citoyen, ce n’est pas la personne, mais son appartenance ethnique ou raciale; d’abord et avant tout, il y est vu comme le représentant plus ou moins fidèle de son ethnie.

La discrimination positive

Un des meilleurs moyens pour lutter contre la discrimination à l’embauche, c’est d’établir qu’à compétence équivalente, on embauchera les candidats de groupes sous-représentés.

En pratique, cette forme de discrimination positive est insuffisante. Prenons un exemple.

En raison d’un partage inégal des tâches domestiques dans leur couple, de nombreuses chercheuses universitaires publient moins d’articles scientifiques et participent moins souvent à des colloques internationaux.

Du coup, leur curriculum vitae sera moins étoffé. Ce qui nuira à leur avancement.

Si bien que celles qui réussissent leur carrière sont parfois des femmes dont le conjoint s’est effacé pour leur permettre de réussir ou, plus souvent, ce sont des femmes exceptionnelles qui méritaient amplement leurs promotions.

Pour pallier les limites de cette première forme de discrimination positive, on peut recourir à une deuxième : la fixation de quotas. Implicitement, c’est ce que veut Ottawa.

Toutefois, on doit y recourir avec beaucoup de doigté puisque les quotas constituent une discrimination à l’égard de la majorité. Or sa bienveillance est nécessaire à la réussite d’une politique d’inclusion.

L’arbre qui cache la forêt

Le plus récent recensement canadien dont les données démographiques sont connues date de 2016.

Il y est démontré que sur les 8 066 560 de Québécois, 4 032 640 étaient unilingues français. En somme, c’est un Québécois sur deux. Ceux-ci peuvent baragouiner quelques mots d’anglais, mais ne peuvent pas postuler là où l’anglais est exigé.

Or, on n’embauche jamais un Québécois francophone unilingue pour occuper un poste à Ottawa. Par contre, au sein de la fonction publique fédérale — qui compte 319 601 employés — des centaines de milliers de Canadiens anglais unilingues font carrière.

Tout ce qu’un francoQuébécois unilingue peut espérer, c’est un poste de préposé au service à la clientèle dans un des bureaux satellites régionaux d’un ministère comme celui du Revenu ou de l’Immigration.

Bien après l’époque où il était interdit de parler français au parlement canadien, l’anglais est demeuré la langue presque exclusive du travail au sein de la fonction publique fédérale, derrière une interface ministérielle biculturelle.

Sans cette discrimination à l’embauche, un emploi sur neuf au fédéral serait détenu par un francoQuébécois unilingue puisque ce groupe forme le neuvième de la population canadienne.

Le zèle d’Ottawa à combattre la discrimination au sein des chaires de recherche universitaires, aussi louable que soit ce combat, ne concerne qu’une poignée de cas. C’est l’arbre qui cache la forêt.

Plus précisément, c’est l’arbre bienveillant à l’égard de petites minorités ethniques qui cache la forêt hostile à quatre-millions de francoQuébécois unilingues.

Le cas du ministère de l’Immigration

Le ministère fédéral de l’Immigration éprouve des difficultés sérieuses à traiter les demandes d’immigration partout au pays. Toutefois, les rares données qu’on possède suggèrent que l’immigration anglophone au Québec y est jugée prioritaire.

Par exemple, 92 % des demandes de requérants étrangers pour étudier à l’université McGill sont acceptées par Ottawa, alors que seulement la moitié des demandes sont acceptées dans le cas de l’université Laval.

De plus, en novembre dernier, Immigration Canada décidait de créer des postes unilingues anglais dans ses bureaux du Québec afin de faciliter le traitement des dossiers en anglais.

Le prétexte invoqué est la difficulté à recruter du personnel francophone. En réalité, si les portes de la fonction publique fédérale n’étaient pas fermées à quatre-millions de Québécois, Ottawa aurait moins de difficulté à recruter du personnel qui parle français.

Le racisme d’Ottawa

Notre pays s’est construit sur l’épuration ethnique des peuples autochtones qui habitaient son territoire.

Le droit autochtone canadien — qui a valeur constitutionnelle — est l’apartheid juridique au travers duquel Ottawa a exercé pendant 150 ans ses politiques génocidaires et exerce, encore aujourd’hui, sa persécution à l’égard des peuples autochtones du pays.

De nos jours, un Autochtone ne peut léguer ses biens qu’après que son testament ait été approuvé par le ministre des Affaires autochtones.

De plus, une Autochtone à qui on a dû retirer le stérilet en raison d’une infection utérine devra attendre des années avant d’en recevoir un autre car le programme d’assurance médicaments tatillon réservé exclusivement aux Autochtones estime qu’un stérilet, ça doit durer cinq ans, infection utérine ou pas.

Par ailleurs, les tribunaux canadiens sont entièrement libres de décider du montant d’un dédommagement que devrait recevoir un ‘Blanc’ qui poursuit le fédéral. Toutefois, jusqu’à tout récemment, Ottawa fixait à 40 000$ le maximum qu’on pouvait obtenir pour les sévices subis dans les pensionnats autochtones.

Le prix du fédéralisme

Selon l’ONU, les angloQuébécois ne peuvent invoquer le statut de minorité linguistique parce qu’ils ne sont que l’annexe québécoise de la majorité canadienne-anglaise. Selon les mots de l’ONU :

Quebec’s English community does not qualify for protection as a minority language group, because it forms part of the Canadian English-speaking majority.

La défense de ce groupe ethnique et le financement généreux de ses institutions servent de paravent à la colonisation anglaise du Québec par le gouvernement fédéral.

C’est ce qui explique qu’Ottawa utilise tous les prétextes :
• pour expulser des Francophones en attente de naturalisation qui s’étaient parfaitement bien intégrés à la société québécoise, et
• pour faciliter l’examen des dossiers de demandeurs anglophones par le ministère fédéral de l’Immigration.

Pour pallier cela, les moyens du Québec sont limités, particulièrement depuis que l’ethnie dominante du pays a adopté sans nous, en 1982, une camisole de force constitutionnelle destinée à invalider des pans entiers de la Loi 101.

Dans 63 % des entreprises de la métropole, tout candidat à l’embauche est refusé s’il ne parle pas l’anglais, même pour des tâches où la connaissance de cette langue n’est pas nécessaire.

Voilà pourquoi, au sein de ces entreprises, 41 % des communications internes se font en anglais, contrairement aux dispositions de la Loi 101.

D’autre part, les juges ultra-fédéralistes du Québec veulent que seuls les avocats francophones bilingues puissent accéder à la magistrature, même dans les régions du Québec où presque aucun procès ne se déroule en anglais.

Pourtant, un francoQuébécois unilingue devrait se sentir chez lui partout au Québec, comme c’est le cas d’un unilingue italien en Italie ou d’un unilingue allemand en Allemagne.

À deux reprises, par voie référendaire, le Québec a refusé de prendre en main son destin et a choisi de dépendre du bon vouloir de la majorité anglophone du pays.

Il en paie aujourd’hui le prix; une bilinguisation à outrance qui est l’étape intermédiaire vers son extinction linguistique.

Références :
Aperçu du fonctionnement interne de l’État canadien
Décision de l’ONU sur la Loi 178
Dans les entreprises montréalaises, 41 % des communications à l’interne se font en anglais
Discrimination positive : l’Université Laval au cœur d’une controverse
Droit autochtone canadien
Étudiants étrangers : les préférences canadiennes
Immigration Canada recrute des agents uniquement anglophones au Québec
L’art subtil de manier la discrimination positive
Le multiculturalisme et la guerre
Le multiculturalisme ou le tribalisme des sociétés anglo-saxonnes
Quatre-millions de Québécois victimes de discrimination à l’embauche
Université d’Ottawa — Cinq postes réservés à des candidats racisés ou autochtones

Parus depuis :
Rentrée ratée pour Immigration Canada (2022-08-29)
Permis d’études pour étudiants étrangers : la moitié des demandes pour le Québec refusées par Ottawa (2023-05-18)
Ottawa a versé des milliards pour l’anglais au Québec (2023-11-27)

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