Étudiants étrangers : les préférences canadiennes

Publié le 1 avril 2022 | Temps de lecture : 3 minutes

En 2017, Ottawa a autorisé 64 % des demandes de permis d’études d’étudiants étrangers au Québec et 69 % des demandes pour le reste du pays.

En 2021, le taux d’acceptation était descendu à 39 % au Québec et à 53 % pour le reste du pays.

Le réseau collégial québécois a été beaucoup plus impacté par cette diminution que le réseau universitaire.

Lorsqu’on étudie attentivement les données à ce sujet, on découvre que les chances d’être acceptés sont beaucoup plus grandes dans le cas des demandes qui proviennent de pays peuplés de gens à la peau pâle, contrairement aux demandes qui proviennent de pays habités par des gens à la peau sombre ou olivâtre.

Le taux d’acceptation des demandes concernant des étudiants d’Algérie, de la République démocratique du Congo, du Togo, du Sénégal ou du Cameroun est d’environ 20 %.

Par contre, les demandes faites de France, de Grande-Bretagne ou d’Allemagne sont presque toutes acceptées.

Le ministère fédéral de l’Immigration se défend des accusations de racisme en disant que depuis mars 2018, tout est décidé par ordinateur. En effet, depuis cette date, un système informatique, appelé Chinook, a été mis en place.

En somme, dit Ottawa, je n’y suis pour rien; c’est de la faute de l’ordinateur.

Sur quels algorithmes le logiciel se base-t-il ? C’est confidentiel. Quels sont les indicateurs de risque auxquels les fonctionnaires doivent répondre pour alimenter le système ? C’est confidentiel.

Les rapports générés par Chinook et les notes de travail des agents sont détruits. Dans le dossier du requérant, seuls sont conservés les documents échangés entre lui et le ministère fédéral de l’Immigration.

Ce qui est moins confidentiel, c’est le résultat.

Il y a deux jours, Radio-Canada révélait que le pourcentage des demandes acceptées par Ottawa était de 50 % pour les étudiants étrangers à l’université Laval et de 92 % (!!!) pour ceux à l’université McGill.

Il est courant que les diplômés étrangers les plus brillants fassent une demande d’immigration à la fin de leurs études que le Canada s’empresse, à juste titre, d’accepter.

Par conséquent, on doit réaliser que les politiques migratoires fédérales sont un des nombreux moyens utilisés par Ottawa de favoriser la colonisation anglaise au Québec et nuire au rayonnement international du Québec dans la francophonie.

Voilà le prix du fédéralisme.

Références :
Comment des étudiants étrangers francophones sont refusés par Ottawa
Rejet des étudiants francophones : le ministre du Travail du Québec interpellé

Parus depuis :
Visas étudiants refusés : un rapport fédéral évoque de possibles « préjugés raciaux » (2022-06-04)
Rentrée ratée pour Immigration Canada (2022-08-29)
Immigration francophone – Ottawa doit revoir sa cible à la hausse, dit le ministre Roberge (2022-12-06)
Hausse de l’immigration francophone – La cohésion sociale en dépend, selon le ministre Fraser (2022-12-07)
Permis d’études pour étudiants étrangers : la moitié des demandes pour le Québec refusées par Ottawa (2023-05-18)

Complément de lecture : Visas de visiteur : des délais qui font mal à Montréal (2023-06-14)

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