L’intolérance ethnique
Le multiculturalisme est le tribalisme des sociétés anglo-saxonnes. Ce que ces sociétés voient en premier lieu dans le citoyen, ce n’est pas la personne, mais son appartenance ethnique ou raciale; d’abord et avant tout, il y est vu comme le représentant plus ou moins fidèle de son ethnie.
De nos jours, partout en Amérique du Nord, les commerces qui vendent des produits russes ou ukrainiens sont la cible de menaces et de vandalisme.
Au début du mois, l’Orchestre symphonique de Montréal a annulé tous les concerts du pianiste russe Alexander Malofeev, âgé de vingt ans.
Non pas parce qu’il utiliserait ses concerts pour faire de la propagande russe (ce qu’il ne fait pas). Ni parce qu’à titre privé, il utiliserait les médias sociaux pour défendre la guerre de la Russie en Ukraine (ce qu’il ne fait pas non plus).
Non; on a annulé ses concerts parce qu’il appartient à la ‘mauvaise ethnie’, à celle qu’on veut punir pour l’inciter à renverser des dirigeants que nous n’aimons pas.
À Vancouver, ses concerts ont été annulés en raison des craintes de manifestations de la part de partisans de la culture de l’annulation.
Déjà, un peu partout au Canada, on hésite à programmer des œuvres de compositeurs russes par peur des réactions d’internautes qui, de toute manière, n’assistent jamais à ces concerts de musique classique, jugée ennuyeuse.
La culture étatique de l’annulation
Dans notre pays, la culture est un domaine de compétence constitutionnelle exclusive des provinces. Pour contourner la Canadian constitution, Ottawa utilise son pouvoir de dépenser pour régenter la vie culturelle du pays.
Ce matin, on apprend que le ministre du Patrimoine canadien — c’est le nom du ministre de la Culture au fédéral — mettra fin aux subventions et contributions versées à tous ceux qui collaborent avec des artistes liés à la Russie et à la Biélorussie.
La directive ministérielle précise : “Nous vous demandons d’examiner et d’évaluer vos programmes actuels et vos liens possibles avec des partenaires étatiques russes ou bélarusses (sic).”
Le problème, c’est qu’en Russie comme partout en Occident, les entreprises culturelles importantes sont habituellement subventionnées par l’État. Et lorsqu’elles ne le sont pas, c’est qu’elles dépendent financièrement d’oligarques amis du régime.
Hésitant à saisir les entreprises pétrolières canadiennes qui sont totalement ou partiellement la propriété de milliardaires russes, le Canada s’empresse de sévir contre des artistes, c’est-à-dire des gens qui, en Russie comme ailleurs, crèvent généralement de faim.
Se préparer à la guerre contre la Russie
Dans les années 1930, c’est seulement après qu’on ait fait disparaitre l’art ‘dégénéré’ juif des bibliothèques, des musées et des salles de spectacles allemands, qu’on a pu entreprendre la Solution finale; éradiquer les Juifs de la surface du globe.
Car la première étape de toute guerre, c’est la propagande haineuse; il faut diaboliser l’ennemi afin de supprimer toute hésitation à le tuer.
Voilà pourquoi toute campagne de détestation à l’égard d’un pays est le signe prémonitoire d’une guerre.
Après une première course à l’armement déclenchée par l’Otan en 2014, cette organisation de coopération militaire en débute une deuxième à la faveur de la guerre russo-ukrainienne.
Pourtant, la puissance militaire de l’Otan est déjà douze à quinze fois supérieure à la puissance militaire russe. Du coup, le risque de voir la Russie déclarer la guerre à l’Occident est nul à court et à moyen terme.
Par ailleurs, l’Histoire nous enseigne que la rivalité entre deux puissances hégémoniques les conduit inéluctablement à la guerre, déclenchée par celle qui croit avoir plus de chances de l’emporter.
C’est seulement à l’issue de la Deuxième Guerre mondiale que la France et l’Allemagne ont découvert le moyen efficace de prévenir leurs conflits; par l’intégration économique.
Au contraire, en s’engageant à couper à moyen terme toutes les relations économiques avec la Russie, on s’assure qu’une guerre qui aurait lieu à partir de ce moment-là entrainerait le moins possible d’inconvénients pour nous.
Et en supprimant l’exposition des populations occidentales à la culture russe, on prépare leur consentement à une telle guerre qui, dans leur esprit, tuerait un peuple qui ne mérite pas d’exister.
À l’exclusion des belligérants, les pays qui ont recours ces jours-ci à la rhétorique la plus violente sont les pays anglo-saxons.
Cela n’est pas surprenant; le multiculturalisme, idéologie officielle de ces pays, facilite le racisme et l’intolérance ethnique puisque leur vision du monde passe par le prisme de la race et de l’ethnie.
Références :
Doubler les dépenses militaires et la dénaturation du Canada
La guerre en Ukraine, point de départ de menaces contre des commerces à Toronto
Le multiculturalisme ou le tribalisme des sociétés anglo-saxonnes
L’engrenage ukrainien
Liens avec la Russie : Ottawa menace de couper le financement des artistes
L’OSM annonce le retrait du pianiste russe Alexander Malofeev
Ottawa ne veut pas dire s’il a gelé des actifs russes au Canada
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