Covid-19 et ainés : la quarantaine fantôme

Publié le 16 février 2022 | Temps de lecture : 3 minutes

Introduction

Depuis le début de la cinquième vague, le 5 décembre 2021, 1 834 personnes de 70 ans ou plus sont décédées du variant mystérieux qui circule actuellement au Québec et qu’on présume être de l’Omicron.

C’est 85,8 % de tous les décès de la pandémie au Québec depuis cette date.

Radio-Canada révélait hier que les pensionnaires d’hospices atteints de Covid-19 sont privés de douche et d’accès aux toilettes pendant leur isolement de dix jours. Concrètement, on leur fournit une chaise d’aisance et ils se lavent à la débarbouillette (ou gant de toilette).

Unanimement, tous les partis représentés à l’Assemblée nationale ont condamné ce nouvel exemple de maltraitance, selon eux, à l’égard des vieillards.

Quarantaine = maltraitance ?

Toute quarantaine est une privation de liberté. Toutefois, elle se justifie lorsqu’il s’agit de protéger la vie des autres.

La décontamination d’une toilette ou d’une salle de bain commune est très compliquée. Cela consiste à laver toutes les surfaces après chaque usage et y renouveler complètement l’air puisque la toux est un symptôme très fréquent chez les personnes atteintes de Covid-19.

Même si on adoptait des mesures sanitaires qui exigent une telle décontamination, cela ne se ferait pas par manque de personnel.

Bref, être privé de douche pour dix jours, une fois dans sa vie, ce n’est pas la mer à boire.

Quant aux toilettes communes, ce sont toujours parmi les endroits les plus contaminés dans une résidence pour personnes âgées.

Si en priver l’usage aux personnes contagieuses équivaut à de la maltraitance, condamner les autres pensionnaires à s’exposer inutilement à ses virus ressemble plutôt à de la négligence criminelle.

Conclusion

Si l’opinion publique est de plus en plus hostile aux mesures sanitaires, c’est que les décideurs publics ont choisi une lutte grossière qui condamne toute la population à la contrainte plutôt que de recourir à des mesures ciblées qui affectent ‘chirurgicalement’ les personnes contagieuses.

Placer aveuglément en quarantaine tous les ‘contacts’ d’une personne contagieuse — par exemple, tous ceux logés au même étage d’un hospice — cela fait partie de cette lutte grossière qui a assez duré. On doit plutôt tester quotidiennement ces contacts et ne mettre en quarantaine que ceux qui sont atteints du Covid-19.

La mise en quarantaine des personnes testées positivement est donc l’exemple parfait d’une mesure ciblée.

Sous le prétexte qu’on doit apprendre à vivre (sic) avec le virus, refuser d’appliquer la quarantaine aux vieillards atteints, c’est leur donner la liberté de contaminer les autres.

Si j’étais moi-même à la place de la personne contrainte à demeurer dans sa chambre pour dix jours, cela ne me ferait pas plaisir. Mais je comprendrais pourquoi cela est nécessaire.

Conséquemment, je trouve déplacée l’empathie des députés à l’égard des vieillards contagieux mis en quarantaine.

Déplacée parce que cette empathie, ils devraient l’avoir à l’égard de ceux qu’on condamne depuis deux ans à courir à des risques inutiles d’attraper et possiblement de mourir du Covid-19.

Référence : Aînés privés de toilettes : « Inadmissible », dit Legault qui promet des changements

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